gvh n°1008 - Association des maires de grandes villes de France

Grandes Villes Hebdo
La Lettre des Maires de Grandes Villes de France
Les dynamiques urbaines
N° 1 008 - Mercredi 12 mars 2014
> Sommaire
Actu
44Normes applicables aux collectivités territoriales : le décret instituant le médiateur est publié
44Clause de revoyure de la filière « emballages » : l’AMGVF prend acte de l’arbitrage rendu par le ministre p.3
p.3
> La une
Emprunts « toxiques »
Le projet de décret relatif au fonds de soutien a été adopté par le
Comité des finances locales
L
ors de sa séance du 11 mars, le Comité des finances locales (CFL) a donné un avis favorable au projet
de décret sur la mise en place du fonds de soutien créé fin 2013 pour aider les collectivités territoriales
qui subissent les effets des emprunts dits « toxiques ».
Alors qu’un temps la concertation sur le dispositif avait semblé mal engagée entre les élus et le gouvernement, le président du CFL, André Laignel, maire d’Issoudun, a indiqué que « le décret a été très largement négocié entre le gouvernement et les associations d’élus ».
Pour sa part, le président de l’Association « Acteurs publics contre les emprunts toxiques » (APCET),
Maurice Vincent, sénateur-maire de Saint-Etienne, a exprimé sa satisfaction sur le projet de décret en
précisant « qu’il n’interdit pas aux collectivités qui doivent malheureusement gérer la sortie du stock
passé d’adopter des stratégies de sécurisation progressive ». Il a cependant regretté que le texte « n’aille
pas jusqu’à garantir une évaluation objective des soultes réclamées par les banques et notamment la
Société de financement local (Sfil) », qui est détenue par des capitaux publics et qui a repris une partie des
activités de Dexia.
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GVH N° 1 008 - 12 mars 2014
Rappelons que la loi de finances pour 2014 a instauré un fonds de soutien relatif aux emprunts « toxiques ».
Abondé de moitié par l’Etat et par les banques, il sera doté chaque année de 100 millions d’euros pour une durée
maximale de 15 ans.
L’aide qu’il apportera sera destinée aux collectivités qui, ayant renégocié le prêt toxique avec leur banque et conclut
un nouveau prêt à taux fixe ou variable simple, devront payer à la banque une indemnité de remboursement anticipé indemnisant la banque de la perte financière résultant du changement de prêt.
C’est cette indemnité qui pourra être partiellement prise en charge par le fonds : la loi de finances plafonne l’aide
à 45 % de l’indemnité de remboursement anticipé des emprunts les plus sensibles contractés par les collectivités.
Les collectivités pourront connaître le montant exact de l’aide à laquelle elles auront droit en présentant à l’administration le projet de transaction avec la banque.
Le projet de décret précise également le rôle du Comité d’orientation et de suivi du fonds. Il émettra des recommandations sur les modalités d’intervention et rendra un rapport annuel au gouvernement et au Parlement. Sa
composition devrait être de sept élus, dont trois maires désignés par l’Association des Maires de France, neuf
représentants de l’Etat et deux personnalités qualifiées.
Soulignons que le bénéfice du fonds impliquera un renoncement à tout recours judiciaire, le dernier épisode en
date en la matière, après celui du conseil général de Seine-Saint-Denis contre Dexia, s’étant, par ailleurs, révélé
encore donner raison à la collectivité.
Le 7 mars, le tribunal de grande instance de Nanterre a, en effet, condamné Dexia crédit local et la Caisse française de financement local (Caffil) à substituer au taux originel d’un prêt «toxique» contracté par la commune de
Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), le taux d’intérêt légal, lequel est actuellement très faible. Selon le maire
de la commune, il en résulterait, pour cet emprunt de 10 millions d’euros, une économie potentielle de 600 000
euros par an.
Le motif retenu par le tribunal de Nanterre n’est pas l’absence du taux effectif global (TEG), indicateur du coût
total du crédit exprimé en taux annuel, sur le document de confirmation du prêt (car ce moyen était prescrit), mais
l’absence d’éléments nécessaires au calcul de ce TEG sur un document postérieur concluant le prêt.
Une mesure de validation a posteriori de tous les contrats dans lesquels le TEG était absent avait été adoptée dans
la loi de finances pour 2014, mais elle a été censurée par le Conseil constitutionnel. En la matière, le risque est
important pour l’Etat car, dans la Caffil, filiale de la Société de financement local (Sfil), dont il est actionnaire majoritaire, demeurent encore 8,4 milliards d’euros d’encours d’emprunts « toxiques » contractés par des collectivités.
Claude Milliot
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GVH N° 1 008 - 12 mars 2014
Clause de revoyure de la filière
« emballages » : l’AMGVF prend acte de
l’arbitrage rendu par le ministre
> Actu
Normes applicables aux collectivités
territoriales : le décret instituant le
médiateur est publié
L’Association des Maires de Grandes Villes de France a pris
acte de l’arbitrage rendu le 28 février dernier par le ministre
de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie,
Philippe Martin, sur la clause de revoyure de la filière « emballages » qui permet de lever l’incertitude financière pesant
sur les collectivités.
Le décret du 7 mars 2014 (n° 2014-309) instituant, pour un
an, « un médiateur des normes applicables aux collectivités
territoriales » a été publié au journal officiel du 9 mars. Il
entre immédiatement en vigueur mais devra être suivi par
un décret nommant ce médiateur.
La décision d’actualiser les coûts servant de référence à
la filière à hauteur de 23 millions d’euros par an constitue
un premier pas qui permettra de tenir compte en partie de
l’augmentation constatée de certains postes de dépenses et
d’améliorer la prise en charge par les producteurs des coûts
de gestion des déchets d’emballages.
Placé auprès du Premier ministre, ce dernier aura notamment pout tâche d’examiner les difficultés rencontrées par
les collectivités territoriales et leurs groupements dans l’application des lois et règlements.
Les dossiers lui seront transmis par l’intermédiaire des préfets de département et il pourra, si besoin, s’appuyer sur
l’expertise des ministères concernés pour instruire les dossiers dont il sera saisi. Lorsqu’il l’estimera justifié, le médiateur pourra adresser une « recommandation » aux administrations concernées, lesquelles devront l’informer des suites
qui y seront données. Il rédigera un rapport annuel au Premier ministre, qui sera publié, dans lequel il formulera « des
propositions de nature à améliorer la mise en œuvre des
lois et règlements par les collectivités territoriales et leurs
groupements ».
L’AMGVF se réjouit de la mise en place d’un plan d’action,
doté d’un montant de 90 millions d’euros sur trois ans (20142016), afin d’accompagner de manière ciblée les collectivités présentant de modestes performances de recyclage et
d’accélérer la modernisation des installations de gestion de
déchets d’emballages ménagers.
Très attachée à l’atteinte des objectifs définis dans le cadre
du « Grenelle de l’environnement », l’Association participera
à la définition des modalités de ce plan d’action, au service
de ses collectivités adhérentes. En effet, les grandes villes
et intercommunalités urbaines présentent, pour des raisons
structurelles, des résultats en matière de tri et de recyclage
des emballages ménagers qui doivent encore être améliorés.
Cette création fait suite aux propositions émises dans le
rapport de la « Mission de lutte contre l’inflation normative »
(voir « La Une » de Grandes Villes Hebdo n° 966 du 27 mars
2013), de Jean-Claude Boulard, maire du Mans, président
de la communauté urbaine Le Mans Métropole, président
de la commission « Finances » AMGVF-ACUF et Alain
Lambert, président du conseil général de l’Orne, président
de la Commission consultative d’évaluation des normes CCEN - (à laquelle devrait bientôt succéder le Conseil national d’évaluation des normes - CNEN - créé par la loi du
17 octobre 2013).
L’arbitrage rendu doit permettre à l’ensemble des parties prenantes de travailler de concert à l’atteinte de ces objectifs.
Ce même dialogue devra guider les réflexions futures sur
l’organisation de la filière.
C.M.
Dans leur rapport au Premier ministre les deux élus locaux
proposaient en effet : « Chaque collectivité locale qui se
trouverait confrontée à une disposition réglementaire dont la
mise en œuvre, en raison de circonstances locales, de fait
ou de droit, serait rendue inapplicable, voire financièrement
insoutenable, devrait pouvoir solliciter l’avis d’un médiateur
chargé de se prononcer sur l’application au niveau local de
la disposition contestée ».
«GRANDES VILLES Hebdo» est éditée par
les Maires de Grandes Villes de France
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Elle peut être consultée sur : www.grandesvilles.org
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Directeur de la publication : Christian LALU
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