CMJN ISSN • 2230-133X MERCREDI 14 MAI 2014 NUMÉRO 875 100 F www.enqueteplus.com BATAILLE DE LEADERSHIP DANS L’OPPOSITION BAISSE DU PRIX DE LA FARINE La baguette de pain de 175 à 150 F Wade-Idy, P.6 l’autre guerre DOUBLE MEURTRE DE PODOR P.4 Le Cdt de brigade nie Mame Less Camara : “En matière de communication avoir tiré sur la foule politique, Idrissa Seck ne peut battre Wade” ACCORD DE PÊCHE SÉNÉGAL-UE Le Gaipes dénonce une “contrepartie financière humiliante” P.6 TRAFIC DE DROGUE 1270 kg de yamba saisis en provenance du Mali P.4 P.2,3 EN COULISSES NOTE DE L'ÉDITEUR En raison d'une indisponibilité temporaire (à l'imprimerie) de papiers pouvant tirer votre quotidien préféré en 12 pages, nous avons été contraints de produire un journal de 8 pages. Ce qui n'était jamais arrivé à EnQuête depuis sa naissance. Dans l'espoir de compter sur votre compréhension, nous espérons très bientôt revenir (au moins) aux normes habituelles. L'éditeur Affaire de la “bavure” de Podor : Le Cdt Cissé s'accroche à ses “tirs de sommation” A Podor, les événements préélectoraux du 30 janvier 2012 avaient coûté la vie à deux personnes tombées sous les balles des forces de l'ordre : la sexagénaire Mbana Ndiaye et le collégien Mamadou Sy. L'ex-commandant de la brigade de gendarmerie de cette localité du nord du Sénégal, Madior Cissé, a été entendu hier, renseignent des sources au fait de ce dossier. Selon nos interlocuteurs, si l'audition a duré toute l'après-midi, le commandant Cissé a néanmoins continué à clamer son innocence. Et à l'en croire, il n'aurait effectué que des tirs de sommation, réfutant ainsi les accusations selon lesquelles il aurait fait feu sur la foule. Concernant les trois autres gendarmes qui étaient sous ses ordres et eux aussi impliqués dans cette affaire, leur audition a été reportée à ce jeudi. Affaire Karim Wade : Rush anti CREI de la FIDH à Dakar début juin prochain Plus l'échéance se rapproche pour le jugement de Karim Wade, plus monte la pression contre la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI). Et en plus des gesticulations de son père, l'ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, menaçant le régime de Macky Sall, voilà que, selon Jeune Afrique, une mission de la Fédération internationale des droits de l'Homme séjournera à Dakar du 4 au 6 juin prochain, mois durant lequel est prévu le procès de l'ancien ministre d'Etat. La FIDH compte en effet exprimer son “inquiétude quant au fonctionnement de la Cour de répression de l'enrichissement illicite”. Si elle se félicite de la lutte contre la corruption engagée par le pouvoir, elle demande, “pour préserver les droits de la défense”, que la CREI soit remplacée par une autre instance ou “que les faits de corruption soient jugés par des tribunaux ordinaires”. 2 Sogui Diarisso, Dircab de Mohamed Dionne e Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal émergent (BOSSE) s'étoffe. Des sources bien au fait de la marche du Palais ont assuré EnQuête que le directeur de Cabinet de Mohamed Boun Abdallah Dionne, ministre coordonnateur du BOSSE, a été choisi. Nos sources sont formelles, le poste va échoir à Sogui Diarisso. Ce dernier est connu pour avoir été très virulent contre les Wade, en 2010, alors qu'il était directeur de la Prévision et des études économiques (DPEE), où il a passé une bonne dizaine d'années. L CAE : Ultime mission à N'Djamena pour les charges finales contre Habré L'autre grosse affaire judiciaire pendante sous nos cieux, c'est bien celle de Hissein Habré, ancien président tchadien dont le jugement se fera à Dakar par les Chambres africaines extraordinaires (CAE). Toujours selon JA, les CAE effectueront une ultime mission à N'Djamena, du 24 mai au 9 juin 2014. Le procureur Mbacké Fall et Cie seront en compagnie d'experts puisqu'ils devront, en plus de l'audition de témoins et l'exploitation des archives de la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS), procéder à l'exhumation de plusieurs charniers. Mais le plus délicat dans cette mission, selon la même source, sera “la négociation avec le gouvernement” du “transfert de deux anciens responsables de la police politique de Habré, Saleh Younous et Mahamat Djibrine” dit Il Djonto. Jusque-là, le régime de Deby ne s'est pas montré totalement disposé à livrer les “colis” aux CAE... Arrestation d'un policier pour trafic de drogue : Le Commissaire Keïta apprécie... La nouvelle affaire de drogue impliquant un policier qui a actuellement cours à l'Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) n'a pas laissé indifférent l'ancien boss de la structure. “Je suis à Thiès, car ma maman est décédée. C'est une affaire sérieuse qui concerne le Sénégal, les Sénégalais, mais surtout notre Administration”, a déclaré le Commissaire divisionnaire Cheikhna Cheikh Sadibou Keïta, joint au téléphone par EnQuête. On se rappelle qu'un gros scandale avait éclaboussé la police Hier, Aujourd'hui, Demain TEGGI NDAWAL histoire seule est capable de ces tours d'ironie dont elle a le secret du procédé de mise en œuvre. Il y a quelques années, le Président Abdoulaye Wade, il faut le lui reconnaître, s'est donné corps et âme pour que l'opposition ait un statut et un chef. L'idée était d'en faire le grand interlocuteur du pouvoir qu'il incarnait, avec avantages et honneurs dont un rang protocolaire codifié. Mais cette ambition n'a jamais vu le jour, pour diverses raisons dont l'impossibilité en ce temps-là de trancher la question du leadership entre Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse. Aujourd'hui, le pouvoir perdu, Abdoulaye Wade est dans une dynamique politique de reconquérir ce qui peut encore l'être. Et pour cela, il est quasiment contraint de disputer ce statut symbolique de chef de l'opposition à son ancien Premier ministre Idrissa Seck. Demain peut-être... L' comme l'a révélé EnQuête samedi dernier. BUREAU OPÉRATIONNEL DE SUIVI DU PLAN SÉNÉGAL ÉMERGENT Retourné ensuite à la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), il avait même été cité, au moment de l'affaire des câbles Wikileaks, comme étant à l'origine, en sa qualité de responsable du suivi du programme FMI, de la divulgation “d'un plan secret de blanchiment d'argent” impliquant Karim Wade dans la cession à France Telecom des parts de l'Etat dans la Sonatel. Ce qu'il avait du reste démenti. Une bonne recrue pour le PSE car l'homme est jugé “rigoureux, courageux et honnête”. lorsque ce même Keïta, alors patron de l'OCRTIS, avait dénoncé un trafic de drogue dans lequel, disait-il, était impliqué celui qui était alors Directeur général de la Police nationale, le commissaire divisionnaire Abdoulaye Niang. “En son temps, j'avais fait mon travail, actuellement, je ne suis pas dedans et je ne sais pas ce qui se passe. C'est l'administration qui est concernée et elle doit prendre ses responsabilités pour tirer cette affaire au clair. Il ne me revient pas d'en faire une affaire personnelle”, a conclu l'ex-commissaire reconverti dans la politique sous la bannière du Parti démocratique sénégalais (PDS). ...le ministre de l'Intérieur rassure Le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, a assuré que toutes les conséquences seront tirées du cas de l’agent de l’OCRTIS arrêté par la gendarmerie en possession de boulettes conditionnées de cocaïne. “C’est un cas malheureux que nous avons constaté. Les enquêtes sont en cours. Ce qui est constant, en aucune façon, il ne saurait y avoir de brebis galeuses”, a-t-il dit, hier, en marge de la cérémonie de réception d’un lot de véhicules pour l’Administration territoriale et la Police nationale. A rappeler que c'est le journal Le Quotidien, dans sa livraison d'hier, qui a révélé cette nouvelle affaire de drogue dans la police... L’État au secours de Mor Diarra Ndiaye, accusé de meurtre à Djibouti Accusé de meurtre à Djibouti, Mor Diarra Ndiaye, ingénieur sénégalais, risque la “peine de mort”. Très impliqué dans cette affaire, le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur (MAESE) entend “sauver” notre compatriote. Ingénieur pour le compte de l’entreprise Environnement des déchets et des Eaux de Djibouti (EDE), Mor Diarra Ndiaye est accusé du meurtre d'une femme. Depuis le 6 mai 2010, il est incarcéré à la prison de Gabode de Djibouti, en attendant son procès. L’enquête policière avait en effet révélé que le dernier numéro appelé par la victime était celui de l’ingénieur sénégalais (voir EnQuête du samedi 11 mai 2014). Ce dernier a reconnu devant la Police djiboutienne avoir tenté auparavant sans succès de joindre la dame avec laquelle il avait rendez-vous le jour du meurtre. C'est sur la base de cet indice qu'il a été emprisonné, affirme le communiqué du MAESE. L’État au secours de Mor Diarra Ndiaye, accusé de meurtre à Djibouti (suite) “Depuis le début de cette affaire, le gouvernement du Sénégal, par le biais du MAESE, est resté mobilisé en vue d’apporter à notre compatriote l’assistance nécessaire en pareille circonstance”, affirme le ministère. Les collaborateurs de Mankeur Ndiaye d’assurer que sept (7) missions consulaires ont été depuis conduites par l’ambassadeur sénégalais en poste à Addis Abeba (Éthiopie), pour suivre ce dossier de l’ingénieur qui était en mission pour la Banque mondiale. “Ces démarches des autorités sénégalaises avaient contribué à accélérer la procédure et la Chambre d’accusation, saisie, a clôturé le dossier et renvoyé en Cour d’assises”, révèle le ministère. Qui assure être en contact permanent avec l’accusé et les autorités djiboutiennes, pour la résolution de cette affaire qui n’a visiblement pas révélé tous ses secrets, puisque le témoin clef, pièce maîtresse de l’enquête, a rendu l’âme tout dernièrement, ÉCOLE PRÉSCOLAIRE BILINGUE TEDDY’S PLAYSCHOOL Sise à Sacré Cœur 1 Villa 83 26, vous informe que les inscriptions débuteront le lundi 12 mai 2014. Pour plus de renseignements contacter l’équipe pédagogique au 33 864 69 45, 77 744 12 85 Ou visiter notre site web www.teddysplayshool.com “Une école à la pointe de l’innovation” www.enqueteplus.com Industrialisation de l'Afrique : Bibi Baldé félicité par la CEA de l'Onu Le Sénégal a été honoré par le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Carlos Lopes, qui a félicité le ministre sénégalais du Plan, Abdoulaye Bibi Baldé, pour “sa contribution” à la 7e Réunion annuelle conjointe de la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique de la CEA et de la Conférence des ministres de l’Économie et des Finances de l’Union Africaine (UA). Selon nos informations, cette rencontre s'est tenue pendant une semaine (24-30 mars) à Abuja, capitale politique du Nigeria, et Baldé y a animé un panel de “haut niveau” sur l'industrialisation du continent. La Commission économique pour l'Afrique est une des cinq branches de l'Organisation des Nations-unies chargées de favoriser le développement économique et social des pays africains. Elle existe depuis 1958. Mali : 5 soldats sénégalais blessés par un engin explosif à Kidal “Cinq casques bleus du deuxième contingent sénégalais déployé dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilité au Mali (MINUSMA), ont été blessés (hier) matin par un engin explosif à la périphérie de Kidal”. L'information est de la Direction de l'information et de relations publiques des Armées (DIRPA). La même source précise que l'incident “est intervenu au cours d'une patrouille motorisée vers l'aéroport de cette localité. Les blessés ont tous été évacués vers l'hôpital de niveau II de Gao pour des soins et leur état ne présente aucune inquiétude”. Publications - Société éditrice Boulevard de l’Est-Point E Immeuble Samba Laobé Thiam Dakar Tél. : 33 825 07 31 E-mail : [email protected] Directeur général, Directeur de publication : Mahmoudou Wane Directeur de la Rédaction : Momar Dieng Rédacteur en chef : Ibrahima Khalil Wade Rédacteur en chef délégué : Gaston Coly Rédaction : Sophiane Bengeloun, Matel Bocoum, Bigué Bob, Adama Coly, Antoine De Padou, Samba Diamanka, Seydina Bilal Diallo, Georges Diatta, Viviane Diatta, Aida Diène, Khady Faye, Daouda Gbaya, Mariétou Kane, Assane Mbaye, Aliou Ngamby Ndiaye, Amadou Ndiaye, Makhfouse Ngom, Fatou Sy, Babacar Willane Correcteurs : Boubacar Ndiaye, Mansour Kane Directeur artistique : Fodé Baldé Maquette : Penda Aly Ngom, Joe Waly Diam Service commercial : [email protected] Tél. : 33 825 07 31 - 778341190 774609428 – 774609459 – 774609105 – 774609475 -774509154 Impression : Graphic Solutions numéro 875 • mercredi 14 mai 2014 POLITIQUE 3 COMMUNICATION TOUS AZIMUTS MAME LESS CAMARA (ANALYSTE POLITIQUE) Wade vs Seck, la bataille de leadership Le statut de chef de l'opposition n'existant pas encore, il est pourtant comme recherché par les deux anciens complices du pouvoir des années 2000 à travers leurs guerres parallèles contre Macky Sall. DAOUDA GBAYA epuis leur retour synchronisé ( ?) au pays, Abdoulaye Wade et Idrissa Seck occupent une bonne partie de l’espace médiatique sénégalais. Épiés dans les moindres faits et gestes, l’exprésident de la République et son ancien Premier ministre semblent même avoir radicalisé leurs discours contre le chef de l'Etat, Macky Sall, leur ancien compagnon de route. Si Wade a dénoncé le week-end passé les interdictions de manifestations prises par l’Etat, en rappelant à son successeur qu'”être président ne veut pas dire être roi”, Seck, quant à lui, a critiqué les “promesses non tenues” du locataire du Palais. “Aujourd’hui, dit-il, Macky Sall fait le tour du pays. Il promet où il passe des milliards alors qu’il ne les a pas.” D Un “ennemi commun” Au-delà de leur volonté “commune” d’abattre un “ennemi commun”, Wade et Seck, sans en donner l’air, semblent euxmêmes en compétition pour s'adjuger un rôle hypothétique et symbolique de “chef de l’opposition”. Face au régime, l'un et l'autre tentent d’avoir l’opinion de son côté en déroulant une communication à la séquence temporelle apparemment bien choisie. Le premier duel feutré entre l’ancien président et le maire de Thiès a été le buzz provoqué par l’annonce du “retour “hautement politique” au Sénégal de Wade après deux ans d’absence. Alors que le Pds prévoit de réserver un accueil populaire à son chef, Idrissa Seck, lui aussi hors du territoire depuis plusieurs mois, choisit de rentrer plutôt que prévu. Donc avant son ex-mentor. Le risque était en effet grand pour lui de se faire “écraser” par la tourbillon médiatique d'un Wade revenant au pays natal à grand renfort de communication. Les pieds hors du tarmac de l'aéroport, Seck ouvre vite les hostilités contre Macky Sall dont il relève les “carences”. Le branlebas médiatique est lancé, mais il sera de courte durée. Car, deux jours après, Wade est annoncé à Dakar avant que son retour ne soit reporté au surlendemain, pour cause de “procédure administrative”. C'est la quasi mobilisation au niveau de plusieurs médias privés, avec un public tenu en haleine malgré lui. Accueilli par une foule immense en liesse, il profite d'un contexte globalement favorable pour emprunter les habits du “messie” populiste. “Comment peut-on ignorer la volonté d’un peuple aussi mobilisé ? (…) Macky Sall doit répondre, sinon le réveil sera brutal”, déclare-t-il à la permanence Oumar Lamine Badji. Le ton radical de Me Wade a certes baissé en intensité depuis que les chefs religieux, musulmans et chrétiens, qu'il est allé voir l'ont rappelé à l'ordre tout en magnifiant une partie de son œuvre à la tête de l'Etat. Mais à la faveur d'un entretien accordé à Jeune Afrique cette semaine, il semble avoir repris sa “liberté” de ton avec cette petite tirade sur ses capacités à diligenter un coup d'Etat contre Macky Sall. Karim Wade, en toile de fond Si le retour de Wade a le don de sceller “l’unité” de son parti à quelques semaines des élections locales, il est en parti motivé par l'emprisonnement de son Karim Wade, détenu depuis un an dans le cadre de la traque des biens mal acquis. A ce niveau également, la communication du “vieux” est précisément ciblée. A l'opinion étrangère en gros, à celle locale un peu moins, l'ex-président est allé droit au but. “Si Macky Sall a mis mon fils en prison, c'est parce qu'il voyait en lui le seul rival capable de l'affronter”, avait-il confié à nos confrères de France 2. Puis dans une interview accordée à RFI, il évoque un ou des “sondages” (qui) placeraient au “2e tour de la présidentielle de 2017 Karim et Macky. De ce sondage, il faut rappeler que Me Wade n'a donné aucun détail : ni commanditaire, ni date, ni www.enqueteplus.com “En matière de communication politique, Idrissa Seck ne peut battre Wade” P our l’analyste politique Mame Less Camara, “la simultanéité des attaques” d’Abdoulaye Wade et Idrissa Seck contre le président Macky Sall notée ces derniers temps s’explique par le fait que tous les deux “se positionnent en leader de l’opposition”. “A première vue, dit le formateur au Cesti, on pense qu’il y a une connivence entre les deux (Wade et Idy)”, ce qui n’est pas le cas. Mais puisque “le poste le plus convoité” pour un opposant est “celui de leader de l’opposition”, Mame Less Camara comprend que l’ex-président de la République et son ancien Premier ministre soient “très durs non pas à l'encontre du régime, mais contre Macky Sall ad hominem (personnellement)”. Du reste, l’analyste politique pense que cette situation s’impose au maire de Thiès qui “adopte une posture qu’il n’a pas véritablement”, c'est-à-dire être la locomotive de l’opposition. “Même en 2007, il n’a pas su se poser comme le principal leader de l’opposition. (Car) sa valse entre s’opposer à Wade et négocier avec lui au Palais avait fini par le perdre. En 2012, il a été coiffé au poteau par Macky à l’issue du scrutin présidentiel”, explique notre consultant. En revanche, Wade “a habitué les gens à ses discours incendiaires du genre “je peux renverser le pouvoir de Macky”, note Mame Less Camara. Une conséquence en découle : “la riposte est plus orientée vers Wade que vers Idy”. Et “c’est ce que cherchait Wade”, relève-t-il. Même s'il reconnaît qu’”il n'y a pas un autre opposant en dehors d'Idrissa Seck et d'Abdoulaye Wade”, il précise un point important, à savoir que le leader de Rewmi “ne peut pas battre” le pape du Sopi en matière de communication politique. Mais le maire actuel de Thiès dispose tout de même de “l’avantage de se présenter à la présidentielle de 2017” contre Macky Sall. Or, poursuit-il, l’objectif recherché aujourd’hui par Wade est non seulement de “renforcer son parti (le PDS)” mais surtout “de se poser en victime de Macky Sall”. Une stratégie qui “pourrait marcher” dans un tel contexte politique, conclut Mame Less Camara. D. GBAYA échantillons, etc. “Aujourd’hui, si Karim était populaire, disons à 40%, Macky l’a propulsé à 80%”, ajoute-t-il. En présentant son fils comme une victime, il neutralise ses potentiels adversaires à l'intérieur du Pds, avec peut-être l'objectif de lui confier le parti. Idrissa Seck a peut-être perçu le “dan- ger” de cette mise en scène qui ferait de lui un leader quelconque dans l'opposition. D'où la multiplication de ses déclarations politiques pour ne pas laisser l'initiative à son ex-chef. Mais il lui reste sûrement du temps perdu à rattraper, en même temps qu'il devra rassurer ses partisans tentés par le grand saut ailleurs... numéro 875 • mercredi 14 mai 2014 CMJN SOCIÉTÉ 4 SAISIE RECORD DE CHANVRE INDIEN La police fait un carton C'est un constat : la police mène actuellement la vie dure aux trafiquants de drogue. Les saisies records de chanvre indien se multiplient. Celles révélées hier ne dérogent pas à la règle, puisque la police a mis la main sur 1 270 kg de chanvre indien. GASTON COLY n appréhendant Ibrahima Kanté, “un grand trafiquant international”, les agents de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) ont mis la main sur 505 blocs de 2 kilogrammes chacun, soit une 1,10 tonne de chanvre indien estimée à plus de 100 millions de francs Cfa. “Par sa forte teneur en Tétra hydro cabanions”, le chanvre saisi “est la variété Brown”, a renseigné hier le commissaire divisionnaire Mame Seydou Ndour, directeur de l’OCRTIS, au cours d'une conférence de presse. Cette saisie a été possible grâce à plusieurs jours d'investigation. La police a mis en branle la section opérationnelle de l'OCRTIS, dès qu'elle a eu vent d'un intense trafic de drogue dans la région de Thiès, “plus précisément dans la périphérie de Pout”. Le commerçant malien avait pris dans la ville “deux chambres en location” qui, en réalité, servaient d’entrepôts de stockage de la marchandise prohibée. La drogue saisie a été découverte dans l’une des chambres. Elle était dissimulée dans 21 sacs de sisal contenant respectivement 25 blocs et E 5 blocs de 2 kilogrammes chacun soit un total de 505 blocs d’un poids total d’une tonne dix kilogrammes”, renseigne le policier. Ibrahima Kanté est passé aux aveux, en indiquant que le chanvre indien provient du Mali. La drogue lui a été livrée dans la nuit du 10 au 11 de ce mois, aux environs de 03h du matin, par camion dont “le chauffeur est identifié”. Il a ajouté avoir payé 25 000 F par bloc. Le trafiquant a été placé en garde-à-vue pour détention et trafic international de chanvre indien. “Tentative de corruption” Au moment où Ibrahima Kanté se faisait livrer sa drogue, dans la nuit du 10 au 11 mai, les éléments du Commissaire de Police Modou Bop du Commissariat urbain de Rufisque interpellaient un individu impliqué dans un vaste réseau de trafic international de chanvre indien. Les policiers ont saisi, cette nuit-là, “260 kg de Brown estimée à près de 26 millions de francs Cfa”, au cours d'une opération de sécurisation. Les agents ont été alertés par la présence suspecte d’un camion remorque stationné dans les buissons couvrant la zone entre la gare malienne et la bordure de la mer. À leur approche, le chauffeur et son apprenti ont pris la fuite en tirant même en direction des policiers lancés à leur poursuite”. Seul Baye Birane Diagne, l'apprenti, sera attrapé et conduit au poste. Une fouille du camion permit aussi de saisir une boîte contenant 20 cartouches de pistolet garnies. Le commissaire Ndour renseigne que le baron du trafic, mis au parfum, a eu l'outrecuidance de dépêcher trois émissaires, munis d'une valise de 4 millions francs Cfa, pour aller négocier “la restitution de la drogue et la libération de l’apprenti”. Demba Maha Diop, Cheikh Faye, Bollé Touré sont depuis lors en prison pour “tentative de corruption dans une enquête de détention et trafic international de drogue”. Le convoyeur et les trois émissaires ont été présentés devant le Procureur de la République. Le baron a été localisé à Kaolack. Ibrahima Diagne, agent dealer Le directeur de l'OCRTIS n'a pas échappé à une question sur Ibrahima Diagne, un agent de son service arrêté par la section de recherches de la gendarmerie avec des boulettes de cocaïne. Une information du GUINAW RAIL NORD Au “Texas”, terre d'insécurité “Texas” est un quartier de la commune d’arrondissement de Guinaw Rail Nord, tristement célèbre pour ses inondations. Le quartier est également devenu un repère de bandits où la violence règne en maître. XXX n cet après-midi du début du mois de mai, malgré la période de chaleur qui commence à poindre son nez, les habitants de “Texas” restent cloîtrées dans leurs demeures. Difficile de trouver une personne dehors. Dans ces rues et ruelles désertes, le sable encore mouillé et noirci porte les stigmates des eaux de pluie stagnantes. La zone est sujette aux inondations. Dans ce quartier pauvre, règne en maître la promiscuité. Le taux de chômage, le manque d’infrastructures sociales de base et l'absence d’éclairage public sont autant de facteurs qui font de “Texas” une zone criminogène. Il s'y ajoute que la localité est bordée par les marchés de Waranka (NDLR: le plus grand marché de la commune de Guinaw Rail) et de Thiaroye, sans oublier les chantiers de l’autoroute à péage, ayant trans- E REPORTAGE formé la zone en un repère de caïds et d’agresseurs. Ici l'insécurité règne en maître. Les charretiers indexés Si la violence est devenue le lot quotidien des habitants, à la première loge des accusés se trouvent les charretiers. “A cause de la violence, on ne dort plus que d’un seul œil. Et surtout depuis l’avènement des charretiers qui squattent les environs du marché Waranka. J'ai été agressé alors qu’il ne faisait que 20h, devant des gens qui www.enqueteplus.com Quotidien. “Je n’irai pas loin, l’office n’a rien avoir avec cette affaire. Nous nous référerons à l’enquête”, a-t-il balayé d'un revers de main. Visiblement pas désireux de s'étendre sur le sujet, le commissaire de dire : “S’il se trouve que l’agent a fauté, il va être sanctionné comme tout citoyen et conformément à la loi. A notre niveau, nous savons que nous travaillons dans la légalité et ça va continuer sur ce chemin. Nous allons donc tous attendre les conclusions de l’enquête”. Selon le commissaire Ndour, il s'agit d'un cas isolé. “Quand nous sommes en service, nous sommes couverts par l’État, comme tous les fonctionnaires. Maintenant, quand on n’est pas de service, ce que nous faisons nous incombe directement. On peut dans ce cas et pendant ces moments avoir des agissements individuels. On ne peut pas avoir un agent derrière chaque autre agent pour qu’il le sur- regardaient sans rien faire. Les agresseurs ont emporté mes 6 000 F”, confie Sala Ly, un riverain. A l’en croire, dès la tombée de la nuit, tout le quartier est sur le qui-vive, à cause des agressions et des vols. Il révèle aussi quelques rares cas de viol. Éveline Mendy, la quarantaine sonnée, s'émeut également de la violence qui est devenue leur lot quotidien. Elle l'explique par la situation géographique de leur quartier. “N’accusons personne, car notre seul tort est d’habiter à côté du marché. Tant que nous serons à côté de ce marché, nous serons toujours victimes de violence”, déclare-t-elle, résignée. Comble de malheur, “ici, les structures sociales de base sont inexistantes”, se désolet-elle. La dame tremble lorsque sa “fille qui est à la Fac rentre tard”. Elle ajoute que la violence a toujours existé dans ce quartier, mais elle reste traumatisée “par le meurtre de Maïmouna Ndiongue, une dame qui été tuée et découpée en morceaux par des étrangers, il y a de cela plus de 5 ans”. La dame de regretter : “Il ne se passe pas deux à trois jours, sans qu'on ne soit informé d’un cas d’agression.” “Ma solution : à 20h, je ferme ma porte” “Une personne qui ne travaille pas et qui a des besoins à satisfaire est susceptible de s’adonner à la vio- veille tout le temps”, a-t-il martelé. Incinération Sur les cérémonies d'incinération de drogue, le commissaire divisionnaire Mame Seydou Ndour s'est voulu clair. “Au tribunal, ce n’est pas toute la drogue saisie qui y est amenée. C'est un échantillon uniquement pour servir de preuve. Le reste est destiné à être incinéré et c’est le code qui le dit”. Le commissaire d'expliquer que ce cérémonial répond à une procédure et que “l’Ocrtis est juste gardienne de cette drogue”. La procédure est organisée par le comité interministériel de l’incinération qui regroupe plusieurs ministères impliqués dans la lutte contre la drogue. “Un contrôle est donc fait a priori avant l’incinération, avec des procèsverbaux. Que des gens fassent des supputations par rapport à cette destination, libre à eux”, a-t-il martelé. lence, si elle ne craint pas Dieu, ou n'a pas reçu une bonne éducation”, souligne avec sagesse Abdoulaye Ba, un jeune mécanicien. Il est d'avis que certains jeunes aiment la facilité, dans la mesure où ils préfèrent devenir des montagnes de muscles et s’adonner aux agressions pendant la nuit, au lieu de travailler et gagner dignement leur vie. “Moi, ma solution est simple : à 20h je ferme ma porte sans tambours ni trompette”, martèle le vieux Oumar Sy qui dénonce le manque de civisme de ses compatriotes. “Si la violence règne dans cette zone, c’est dû au manque de citoyenneté de la population. Des énergumènes prennent un malin plaisir à voler les fils électriques pour les vendre à vil prix. M. Sy ne peut pas comprendre que des populations fassent tomber les poteaux électriques pour le cuivre qui est sur les fils. Police de proximité Au “Texas”, les populations appellent de leur vœu une police de proximité. Ils en ont d'autant plus besoin qu'elles constatent que la violence a baissé à Guinaw Rails Sud et Nord, depuis la construction d'un nouveau commissariat de police. “Toutes les deux localités dépendaient du commissariat de Thiaroye. Le constat est qu’il y a un recul de la violence, depuis un certain temps”, plaide Saliou Gadiga. numéro 875 • mercredi 14 mai 2014 CMJN EN VUE 5 ONZIÈME BIENNALE DE DAK’ART Balla Ndao livre le secret de ses œuvres La gare ferroviaire de Dakar reçoit l’exposition de Balla Ndao jusqu’au 08 juin prochain. En off à la biennale de Dak’art, l’artiste plasticien étale ses inspirations à travers un thème intitulé “Africain debout”. MARIÉTOU KANE a gare ferroviaire de Dakar est la place réservée à l’artiste plasticien Balla Ndao pour tenir son exposition pendant la biennale. Une exposition réalisée sur des œuvres gigantesques disposées en thématique dans cet endroit. Au total, 5 sous-thèmes résument ses créations : A l’entrée du lieu, vers la gauche, “la femme libre”, qui est une statue de femme aux mains en l’air, symbolisant l’égalité entre les 2 sexes. A l’opposé, se dresse “la mondialisation”, représentée par une carte et des chaises sous forme de table ronde. Son but est d’inviter les habitants de l’univers à se réunir, par- L PROFIL - KINÉ AW ARTISTE PLASTICIENNE L'avocate des femmes Les arts plastiques sont souvent vus comme un métier masculin. Pourtant, il n'y a rien de vraiment “macho” dans cette profession. Des plasticiennes sénégalaises, on en compte, même si elles ne sont pas aussi nombreuses que les hommes. EnQuête vous propose le profil de l'une d'entre elles, Kiné Aw. ler et discuter afin de trouver des solutions aux difficultés que vit l’humanité. Un peu en retrait au fond à gauche, s’installe “le voyage”. Il est caractérisé par un couple avec des valises en mains. Même alignement à droite, où “le pouvoir” prend place. Il est matérialisé par un fauteuil, un roi et son armée et une couronne. L’artiste explique ici l’amour du pouvoir des humains à n’importe quelles conditions. Quant au milieu de l’espace, il est occupé par “le retour à la famille”. Quatre œuvres personnifiées, alignées, forment des membres d’une famille. Là, le plasticien explique tout simplement le regroupement familial qui est de récupérer ceux qui étaient partis, pour créer l’union. Actuellement, je suis plus dans l'eau, la trinité ; j'emploie peu de peinture et beaucoup d'eau et je laisse couler voir ce que ça donne et ça me donne des reliefs intéressants”, a-t-elle fait savoir. Actuellement, Kiné Aw est l'une des pensionnaires du village des arts de Dakar où elle a ses ateliers. Son amour pour les arts plastiques, elle ne saurait l'expliquer. Elle résume son histoire à la destinée. “Si je suis aujourd'hui artiste, c'est parce que c'est mon destin”, a-t-elle expliqué. De l’avis de Daouda Dia, le commissaire de l’exposition, Balla Ndao a réalisé ses œuvres dans des conditions extrêmement difficiles, sans soutien. “Au Sénégal, on a la chance d’avoir des gens qui réfléchissent bien, qui imaginent et qui peuvent les traduire sur n’importe quel support. Il a réalisé ses œuvres dans des conditions très dures. Si on mettait les moyens dont il a besoin à sa disposition, il allait réaliser monts et merveilles. Il faut qu’on l’aide à réaliser ses rêves. Les idées ne manquent pas mais les moyens font défaut”, a indiqué M. Dia. Pour l’exposant Balla Ndao, natif de Linguère, ses œuvres sont faites dans la pure création car selon lui, les thèmes qu’il a choisis sont tous des thèmes mondiaux qui rappellent le devoir des uns et des autres. “Africain debout” est fait pour voyager, pour réveiller les Africains et les autres d’ailleurs afin que cessent les guerres, les troubles, les rebellions pour que l’on se consacre au développement.” Dans la même optique, elle a ajouté : “Ce que je fais là n'est que la continuité d'une passion née quand j'étais enfant.” Une enfance qu'elle a vécue au Congo Kinshasa à l'époque appelé le Zaïre, et c'était sous le magistère de Mobutu. Dans le cadre de la biennale off, Kiné Aw prend part à l'une des expositions off initiées par la galerie Kemboury. Elle a également deux de ses œuvres exhibées dans l'exposition In précisément dans celle de la diversité culturelle. BIGUÉ BOB e pense qu'il y a beaucoup de femmes qui voudraient s'impliquer dans ce que je fais. Il n'y a pas plus beau que ce que je fais. Socialement, la femme est vue comme épouse et mère. Quand on est peintre, c'est très mal vu et je ne vois pas pourquoi parce que c'est un métier très noble”, dixit la plasticienne Kiné Aw. Elle parle en connaissance de cause, étant elle-même artiste. Fatoumata Marie Françoise Anne à l'état-civil n'a pas personnellement vécu cette situation. Car si certaines ont vu leurs parents s'opposer à l'éclosion de leur talent, elle a été soutenue par les siens. “Mon père est un administrateur diplomate retraité, ma mère est une femme très simple, ménagère. J'ai une famille très simple, sans préjugés. C'est peut-être aux parents proches à qui cela a posé problème. Mais le plus important pour moi est que j'ai le soutien de mon papa et de ma maman. Quand j'ai su que j'étais sélectionnée à l'école des arts, c'est mon père qui m'a accompagnée pour l'inscription”, a-t-elle raconté. En effet, après avoir développé un talent fou pendant l'enfance, Kiné a voulu se professionnaliser. En 2000, elle s'est renseignée sur les opportunités offertes. Un an après, elle a tenté sa chance et a passé le concours d'entrée à l'école nationale des arts (ENA). Elle en ressort en 2006, diplôme en main. Elle est d'avis que beaucoup de femmes voudraient faire comme elle. “Le plus important, c'est ce que l'on veut faire mais pas ce que l’autre nous impose de faire.” Aussi, considère-t-elle : “La peinture est une passion qui nous permet d'aller au-delà de tout. Il n'y a pas de contraintes. C'est une liberté intérieure. Les artistes sont des personnes importantes dans la société. Ce que disent les autres, c'est leurs opinions. La peinture est un métier enrichissant” et thérapeutique.” Féministe jusqu'aux bouts des ongles, elle “J défend la cause du sexe faible jusque dans son travail. Les femmes restent sa principale muse. A travers sa technique qu'elle décrit comme inédite, elle essaie de recréer ses pairs. “La femme sous toutes les coutures est mon principal sujet de travail. Je veux aussi montrer qu'on peut être une femme moderne tout en essayant de garder ses valeurs traditionnelles”, a-t-elle déclaré. Parlant de sa technique “inédite”, elle fait savoir que c'est parce qu'elle est toujours à la recherche de “la texture d'un élément nouveau. Je veux que les gens se demandent, en voyant ce que je fais, c'est quoi, comment on en est arrivé à ce stade”. C'est pourquoi d'ailleurs elle décrit son atelier comme “un laboratoire où (elle) fait un peu de tout. De l'acrylique, de la peinture à huile, etc”. “Souvent je mixe les deux, je regarde ce que ça donne. Je travaille avec le goudron et il arrive à me donner diverses tonalités sur les textures que je cherche sur les matériaux. www.enqueteplus.com numéro 875 • mercredi 14 mai 2014 ÉCO-SOCIAL 6 ACCORDS DE PÊCHE ENTRE LE SÉNÉGAL ET L’UE MALADIES OSTÉO-ARTICULAIRES La brûlure grave, une pathologique traumatique et coûteuse Le Gaipes dénonce une “contrepartie financière humiliante” Le Parlement européen pourrait prochainement connaître du dossier sur l’accord de pêche entre le Sénégal et l’Union européenne. Le Gaipes qui en veut à Ali Haidar à dénoncé hier lors d'une conférence de presse “la contrepartie financière humiliante et insignifiante” dudit accord. ment du Sénégal de ne pas ratifier cet accord et de ne pas le signer. L’accord n’est pas encore signé, il est seulement paraphé. On a toujours la possibilité de revenir dessus.” “Ali Haïdar a signé dans la précipitation” Saer Seck ALIOU NGAMBY NDIAYE accord de pêche entre l’Union européenne et le Sénégal continue toujours de faire polémique. Après des sorties dispersées, suite à l’annonce de cet accord, le Groupement des armateurs et industriels de la pêche du Sénégal (Gaipes) s’est officiellement prononcé à l’occasion d’une conférence de presse tenue hier. D’après Saër Seck et ses camarades, la contrepartie financière de cet accord de pêche au profit du Sénégal et du trésor sénégalais est “humiliante et insignifiante”. Mais, dit-il, “au lieu de dire la vérité sur cet accord, le ministre de la Pêche est sur les ondes des radios et télévisions pour faire croire aux Sénégalais que le Sénégal allait recevoir 8 millions d’euros par an, (environ 10 milliards de F Cfa). Alors que, poursuit Saër Seck, dans les termes de cet accord, pour la première année, le Sénégal va recevoir 1 million 58 000 euros, c'est-à-dire 660 millions de F Cfa. Pour la deuxième année, la contrepartie est de 998 000 euros, même pas 1 million d’euros. Et 918 000 euros pour la troisième année. “Au total, pour les 5 ans, le Sénégal ne va bénéficier que de 8 millions 720 000 euros. Encore, on fait perdre à notre pays la possibilité d’avoir au L’ minimum 30 000 tonnes de poissons à débarquer. Le ministre de la Pêche Djibo Ka avait refusé des accords qui sont 10 fois meilleurs que ce que Aly Haïdar a signé”, renchérit M. Seck pour qui cet accord signé entre le Sénégal et l’Union européenne a été fait dans des “conditions bâclées et opaques” et n’est pas dans l’intérêt de notre pays. Dès lors, le Gaipes compte user de tous les droits que lui confère la loi pour que cet accord ne soit pas ratifié, de l'avis de son président. L’UE a violé ses procédures Mieux, souligne Saër Seck, le Gaipes va saisir le Parlement européen, pour l’annulation de cet accord. “Après avoir saisi le Parlement du Sénégal, le Gaipes veut porter l’affaire devant le Parlement européen”, informe, M. Seck. Cet accord, dit-il, est formidable pour l’Union européenne qui a tiré son épingle du jeu, mais pas pour le Sénégal. Par contre, l’UE a passé outre ses procédures, regrette le président du Gaipes. Selon Saër Seck, l’Union européenne, dans sa politique, interdit la signature d’accord si les opérateurs et les acteurs ne sont pas concernés. C'est ce qui s’est passé avec le Sénégal car aucun acteur de la pêche n’a assisté à la signature, à l'en croire. “Nous demandons de la manière la plus officielle au gouverne- Dans la foulée, le président du Gaipes a révélé que l'accord en question a été signé par Ali Haïdar accompagné du directeur de la pêche, du directeur de la surveillance des pêches, et du directeur du CRODT (Centre de recherches océanographiques de Dakar-Thiaroye), sans que les acteurs de la pêche ne soient consultés. Or, constate-t-il pour le déplorer, l’expérience cumulée des quatre personnes signataires en matière d’accords de pêche, c’est zéro accord de pêche. Ce qui lui fait dire que cet accord a été signé par le ministre Ali Haïdar dans la précipitation. “Le Sénégal a tourné le dos à la totalité de l’expérience qu’il avait en matière d’accords de pêche. Comment au Sénégal on peut signer un accord de pêche, sans le représentant du Premier ministre, le représentant du ministre des Finances, du ministre des Affaires étrangères, sans parler de l’absence des juristes et des hommes de droit?” se demande M. Seck. Cependant, dit-il, le ministre de la Pêche se glorifie d’avoir régularisé une situation. Or, on ne peut pas parler d’une régularisation dans cet accord. Car explique M. Seck, au lieu de régulariser 8 bateaux qui battaient pavillon au Sénégal, le ministre, Ali Haïdar a signé un accord pour 38 bateaux. “Il y avait 8 bateaux qui étaient là, qui pêchaient au Sénégal depuis la fin de l’accord de 2006 et qui n’avaient pas un cadre légal d’expression. Si on veut régulariser, on signe un accord pour ces 8 bateaux, mais pas faire entrer dans la pêcherie du Sénégal 30 autres bateaux. Donc, il faut que M. Ali Haïdar arrête de nous parler de régularisation”, cogne Saër Seck. Pire, ajoute-t-il, l’accord de pêche entre l’Union européenne et le Sénégal est signé pour une durée de 5 ans. Ce qui n’a jamais existé dans un accord de pêche au Sénégal. Lors de son intervention dimanche dernier dans l’émission radiophonique Face-à-Face de la RTS, le ministre de la Pêche et de l’Économie maritime avait souligné que cet accord allait permettre à l’État du Sénégal de gagner 15 millions d’euros de compensation financière et 50 millions d’euros d’accompagnement. Un argumentaire battu en brèche par le président du Gaipes, Saër Seck. ALI HAÏDAR “Ce que le Gaipes dit, ça n’engage que le Gaipes” our un souci d’équilibre, EnQuête a joint au téléphone le ministre de la Pêche et de l’Économie maritime. Au bout du fil, Ali Haïdar dit ceci: “Ce que le Gaipes dit, ça n’engage que le Gaipes. Si vous me posez des questions, je vais vous répondre et ce que je vous répondrai engagera le ministre et le gouvernement du Sénégal. Mais on ne peut pas tenir un entretien au téléphone.” P A. NG. NDIAYE BAISSE SUR LE PRIX DE LA FARINE La baguette de pain passera de 175 à 150 F Cfa est une nouvelle qui va plaire aux consommateurs : Le prix du pain va connaître une baisse dans les prochains jours. La décision a été prise à l'issue de la rencontre du comité de suivi des prix des denrées de première nécessité qui s’est réuni hier. La rencontre a regroupé les services techniques du ministère du Commerce, les acteurs de la minoterie, de la boulangerie et les associations consuméristes. A l’issue de la réunion, le comité a retenu les propositions suivantes : le sac C’ de farine va coûter désormais 18 000 F Cfa contre 20 000 F Cfa précédemment, soit une baisse de 2000 F. Cette baisse du prix du sac de farine va se répercuter directement sur le prix de la baguette de pain. Cette baguette qui était achetée à 175 F va désormais revenir à 150 F, son prix initial il y a de cela quelques années. D’après une note du ministère du Commerce, les discussions de la rencontre d’hier ont tourné au tour des propositions de baisse des prix de la www.enqueteplus.com farine et du pain issues des travaux des comités techniques. Ces propositions, explique le communiqué du ministère, seront soumises à la validation du Conseil national de la consommation qui va se réunir dès le lundi prochain. Après la baisse sur les prix du riz, de l’huile, du sucre et du loyer, voilà que le gouvernement de Macky Sall procède à une autre baisse d’une denrée bien prisée par le consommateur sénégalais. A. NG. NDIAYE L’hôpital principal va échanger au cours de ses 15èmes journées médicales prévues du 15 au 17 mai sur les maladies ostéoarticulaires très fréquentes au Sénégal. Parmi ces pathologies, la brûlure grave, dont le traitement est coûteux en raison de l'absence de centres spécialisés. L es maladies ostéo-articulaires sont de plus en plus fréquentes au Sénégal. Très onéreuses, ces affections touchent souvent la qualité de vie des malades en s'attaquant aux os et diminuant leur rendement professionnel. Sur ce, les médecins de l’hôpital Principal d Dakar ont décidé de réfléchir sur ces maladies lors de leurs 15èmes journées médicales qu'ils déroulent du 15 au 17 mai. L'annonce a été faite hier au cours d'une conférence de presse en prélude à ces journées. Parmi ce groupe d'affections, les plus fréquentes sont la brûlure grave, l’arthrose. Selon le professeur Coumba Diouf Niang, chirurgien orthopédiste à l’hôpital Principal, la brûlure coûte extrêmement cher parce que ce sont des malades en réanimation, sous des antibiotiques coûteuses, sous oxygène, multi-opérés. “La brûlure, c'est une pathologie grave. Sa prise en charge idéale est faite dans le cadre des services spécialisés. Il y a des centres de brûlés qui prennent en charge ces genres de patients, mais ils n'existent pas encore au Sénégal. Donc, toutes les structures essayent autant que possible à les prendre en charge avec les moyens dont elles disposent”, a dit Pr Niang. Même son de cloche chez le professeur Ibrahima Cissé Diakhaté, pour qui la brûlure grave est une pathologie traumatique et mortelle. “Sa prise en charge adéquate est très problématique au Sénégal, car elle requiert un plateau technique très relevé et des soins médico-chirurgicaux spécifiques et onéreux”, a-t-il expliqué. S'agissant de l’arthrose, il dira que c'est une maladie dégénérative qui attaque les genoux et qui est assez fréquente au Sénégal. “C'est une pathologie qui arrivera à tout le monde. c'est juste une histoire de longévité. C'est un peu l’équivalent des cheveux blancs. Elle est fréquente et tout le monde y passera à partir d'un certain nombre d'années”, a souligné le Pr Coumba Diouf Niang. Autres maladies fréquentes, ce sont la fluorose osseuse, les rhumatismes inflammatoires, les affections qui fragilisent l'os, la drépanocytose.... Durant ces trois jours, des conférenciers nationaux, internationaux se pencheront sur les données actuelles en matière d'épidémiologie de prévention, de diagnostic et de traitement. VIVIANE DIATTA numéro 875 • mercredi 14 mai 2014 LIBRE PAROLE 7 La problématique juridique des concessions portuaires L a concession portuaire est l’accord par lequel l’autorité portuaire, le concédant, confie à une personne physique ou morale, le concessionnaire, le soin d’exploiter, à titre exclusif, un espace du domaine public portuaire en offrant des prestations de service au profit du public dans le cadre d’un contrat à durée déterminée régi par un cahier des charges. La concession est devenue, en Afrique et en Afrique de l’Ouest en particulier, un moyen de modernisation de nos ports en les dotant d’infrastructures de nature à les hisser au niveau des standards internationaux aux moyens de très lourds investissements. Au Sénégal, c’est DPWorld, Bolloré et Necotrans, des opérateurs multiports qui ont pu bénéficier de telles concessions pour exploiter le terminal à conteneurs, le terminal roulier et le terminal vraquier. Des concessions dont les procédures d’attribution n’ont pas manqué de soulever moult contestations même dans les autres pays de la sous région. Cela est dû non seulement aux énormes enjeux financiers en cause du moment qu’il s’agit de confier à une seule entité et à titre exclusif une activité fortement rémunératrice jusque là exercée par de nombreux opérateurs mais aussi parce qu’il s’agit d’activités à haute intensité de main d’œuvre. Le principal problème juridique que ces concessions ont soulevé est celui de savoir si les procédures d’attribution doivent être soumises au code des marchés publics. En l’occurrence, ce ne fut pas le cas ! Et, le Port autonome de Dakar, fort d’un avis du Comité de Règlement des Différends (CRD) de l’Autorité de Régulation des Marchés publics (ARMP) n’a pas manqué de se prévaloir d’arguments tirés des textes qui le régissent pour servir de fondement juridique à ses choix contractuels. Un argumentaire contestable, de jure, même si les parties ont pu trouver un règlement amiable. LE PORT AUTONOME : UNE SOCIETE DE NATURE HYBRIDE Le Port autonome est régi par les textes suivants : la loi n° 87-28 du 18 août 1987 autorisant sa création et modifiée par la loi n° 92-63 du 22 décembre 1992 ; le décret n° 871552 du 19 décembre 1987 portant approbation de ses statuts ; la loi n° 90-07 du 26 juin 1990 relative à l'organisation et au contrôle des entreprises du secteur parapublic et la loi n° 76-66 du 02 Juillet 1976 portant code du domaine de l’Etat. Il faut y ajouter les normes de droit communautaire OHADA (en particulier les Actes uniformes) et UEMOA (notamment les Règlements et Directives) qui se caractérisent par leur primauté sur le droit national. Port autonome de Dakar Dans ce magma de textes, il faut retenir que le Port est soumis concurremment à deux corps de règles différentes : des règles de droit privé et des règles de droit public. Cela est dû au fait que l’institution a un patrimoine propre c'est-à-dire un ensemble de biens sur lesquels il exerce tous les attributs de la propriété privée. Ce patrimoine constitue le Domaine privé portuaire auquel s’appliquent les règles de droit privé des affaires. Ainsi le Port peut il émettre des emprunts obligataires, consentir des hypothèques sur ses biens propres, faire fructifier ses avoirs par des placements, vendre ou louer ses biens en application des normes OHADA. Par contre le Port dispose également de biens très consistants appartenant à l’Etat et dont ce dernier lui a confié la gestion: c’est le Domaine public portuaire auquel s’appliquent les règles de droit public. Ainsi les concessions et les autorisations d’occupation temporaire sont elles exclues du champ d’application du droit OHADA du fait que le Port n’exerce aucun droit privatif ou translatif de propriété sur ce domaine. Elles font l’objet d’un cahier des charges qui est par excellence une institution du droit public. Pour tous ces motifs, il serait exact de dire que le Port autonome est une société hybride qui répond bien à la notion de société à statut particulier retenue par l’OHADA à travers l’article 916 al. 1er de l’Acte uniforme sur les sociétés commerciales et le groupement d’intérêt économique. Ce caractère amphibologique justifie en grande partie son particularisme. LA CONCESSION : UN SERVICE PUBLIC EXCLUSIF REMUNERE Il a été soutenu que “le concessionnaire exercera exclusivement des activités lucratives et marchandes et non des activités de service public” (http://www.pressafrik.com du Lundi 16 Décembre 2013). En vérité il s’agit là d’un plaidoyer prodomo. Car la concession dont il s’agit est bien un service public dés lors que c’est “une activité d’une personne morale de droit public en vue de satisfaire un besoin d’intérêt général” (cf. article 11 du COA). En effet désormais, toute opération d’import- export relative aux activités concédées (pondéreux non alimentaires, roulier, conteneurs) exige de traiter obligatoirement avec le concessionnaire concerné lequel détient un monopole sur ces services portuaires. Une exclusivité qui fait peser sur lui des obligations consistant à : satisfaire la demande, assurer la continuité des prestations, observer la stricte égalité de tous devant ces services etc. C’est à dire des obligations de service public ! Cela est constant dans la jurisprudence du Conseil d’Etat en France depuis l’arrêt Compagnie maritime de l’Afrique orientale qui considéra que “la manutention exercée en situation de monopole” est un service public (C.E 5 mai 1944 Compagnie maritime de l’Afrique orientale in Grands Arrêts 1987 p 278). C’est en sens aussi que la CNUDCI (Recommandation 53) exige que la convention de concession mentionne les obligations du concessionnaire en matière “d’adaptabilité du service à la demande des usagers, de continuité de ce service et d’égal traitement de tous les usagers”. Toutefois, il s’agit d’obligations de service public rémunéré. En effet, la contre partie que le concessionnaire en tire, c’est justement la perception de redevances versées par les usagers et ce caractère “lucratif et marchand” de l’activité n’est pas de nature à exclure le service public : c’est la rémunération de la prestation “offerte” au public. De ce point de vue le service public n’est pas synonyme de gratuité ! D’ailleurs, la différence entre “le marché public” et “la concession”, c’est que dans le premier cas il y a versement immédiat de la contre partie financière par l’acheteur au profit du prestataire alors que dans le second, le règlement se fait par les usagers du service public pendant toute la durée du contrat. En effet la rémunération du concessionnaire par l’usager est un critère essentiel de la concession, forme de délégation de service public. En conséquence, il n’est pas exact de dire que “le contrat d’occupation du domaine public issu de la manifestation d’intérêts, objet du litige, n’a pas de rapport avec la gestion d’un www.enqueteplus.com service public” (cf. affaire Thocomar c/ Port autonome in www.rewmi.com du 23 novembre 2013) ou que ce “contrat ne peut être assimilé ni à un marché public ni à une délégation de service public (http: //www.pressafrik.com du Lundi 16 Décembre 2013- Sud Quotidien du mercredi 13 novembre 2013 http://www.leral.net). LA PRIMAUTE DU DROIT COMMUNAUTAIRE En l’état actuel du droit positif, on ne saurait se référer au droit interne, s’agirait-il d’une loi, si la matière est réglementée par une norme communautaire. Et en l’occurrence la primauté des Directives sus citées de l’UEMOA n’est pas discutable même si leur mise en œuvre pourrait s’avérer délicate voire inadéquate pour certains : dura lex sed lex ! (cf. les articles 6 et 42 et suivants du Traité de l’UEMOA qui sont les pendants des articles 10 et suivants du Traité de l’OHADA). Lesquelles Directives s’appliquent aux marchés publics et aux délégations de service public dont la concession. L’EXIGENCE D’EGALITE DE CHANCE En vérité, si la modernisation et la compétitivité du Port sont des données vitales pour notre économie, il faut dire que le choix de l’opérateur exécutant exige d’offrir à tous les prétendants éventuels une égale chance d’être élu. D’autant que, nonobstant la menace de disparition supposée de certaines entreprises, les enjeux financiers sont énormes du fait des gains importants attendus par l’heureux concessionnaire. Il suffit de voir que ce dernier accepte d’investir plusieurs dizaines de milliards dans les infrastructures après en avoir payé plusieurs autres au titre du ticket d’entrée ! C’est pourquoi, nous convenons, avec Jean Grosdidier de Matons que “le succès d’une concession réside d’abord dans la qualité de la préparation du processus de sélection du concessionnaire” (cf. “Modes de désignation du concessionnaire” page 111 in éditions EMS 2012). Une telle opération, en effet, quelle que soit la qualification juridique qu’on lui donne, ne saurait se faire sur la base d’un gré à gré : cela jure d’avec les enjeux de transparence et de bonne gouvernance ou, simplement, l’Etat de droit ! Le recours aux règles sur la concurrence est une voie obligée, même par appel d’offre restreint, pourvu que le jeu de la compétition saine soit observé ! (cf. “Réformes et place du secteur privé dans les ports africains”étude de la CNUCED in UNCTAD/SDTE/TLB/5). Pour la primauté du droit. PR. ELHADJI IBRAHIMA KHALIL DIALLO Membre titulaire du Comité Maritime International (CMI) depuis 1993 Auteur de tous les textes (14) de l’UEMOA en matière maritime Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de Dakar [email protected] Évolution du paysage universitaire sénégalais E n arrivant à la tète du département ministériel de l’enseignement supérieur, selon Abdoulaye SEYDI, M. Niane a trouvé une maison mal en point soumise aux soubresauts politiques et une lourde machinerie administrative. Conscient qu’il s’était engagé dans une voie difficile, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche s’est très tôt impliqué à fond dans les affaires de son département à problème et a commencé à présenter des projets répondant aux préoccupations des Sénégalais (amélioration de la qualité de l’enseignement supérieur, amélioration de la gouvernance universitaire, amélioration de l’utilisation des TIC dans les différentes universités, amélioration de l’efficacité interne et le renforcement des liens avec le marché du travail pour les étudiants). Mais aussi et surtout, M. NIANE s’est attaqué à ces problèmes sans arrière pensée électorale ni carriériste, avec un œil fixé sur le bilan final dont il sera seul comptable. Quelques mois après son installation, cet homme pétri de combativité et de droiture et très bien aimé dans son fief réussit à s’affirmer au peloton de tête des vrais républicains capables de prendre des décisions importantes et de les exécuter avec fermeté. Il réussit sans faille à s’affirmer comme un leader dont la république en général et son département ministériel en particulier a besoin. Mary Teuw Niane Politiquement, Mary Teuw NIANE incarne cette vague d’hommes politiques exigeants et ardents et qui apportent beaucoup de dividendes électoraux au gouvernement de Mimi Touré. Honnêteté intellectuelle doit nous obliger de reconnaitre qu’il a emprunté un long et difficile chemin, celui de pacifier et de réformer l’Enseignement Supérieur du Sénégal, un vrai champ de mines. Il est à quelques mètres de réussir cette grosse entreprise. C’est pourquoi le Président de la République, le Gouvernement, la Société Civile et nous de la Diaspora devons l’aider : sa volonté d’aboutir est son unique atout, sa détermination son entière stratégie. Aujourd’hui, la situation dans les universités sénégalaises s’est nettement améliorée. N’acceptons pas de torpiller les discussions sincères avec les Etudiants, Enseignants et Personnels Administratifs et Techniques et de Service. Nous de la diaspora, avons majoritairement approuvé son geste et l’avons jugé rassurant et aimons sa simplicité, sa générosité et sa constante disponibilité et son humeur égale en toute circonstance. Aujourd’hui, l’Enseignement Supérieur du Sénégal est à un tournant décisif de son histoire. Un tournant qu’il ne peut se permettre de rater, puisqu’il ouvre la voie d’accès des Universités dans le cercle des nations modernes. ABDOUL DIA, Doctorant Université de Metz. France [email protected] numéro 875 • mercredi 14 mai 2014 CMJN SPORTS 8 LIGUE 1 - 4 MATCHES, UN NUL ET 3 DÉFAITES SUCCESSIVES L'Uso croule sous le poids de la “fatigue” L’Union sportive de Ouakam (Uso) a perdu le chemin du succès. L’équipe coachée par Malick Diop a enregistré sa 3e défaite d’affilée ce samedi (2-1) contre le Dakar université club (Duc). Ce dernier justifie cette contre-performance par la fatigue de ses jeunes joueurs. LOUIS GEORGES DIATTA Ç a craint chez les Lébous. L’Union sportive de Ouakam (Uso) voit rouge depuis 4 journées : un nul et 3 défaites. L’équipe managée par Malick Diop a été battue successivement par Diambars, Port, sur le même score (1-0), et Dakar université club (Duc) (2-1). Ce dernier revers lui a d’ailleurs coûté la 3e place du podium au profit du Port qui a une meilleure différence de buts (+3), avec un même nombre de points (30 pts). Rétrogradée au 4e rang, l'Uso ne fait plus peur. Les “Rouge et blanc” manquent considérablement de réussite. En quatre confrontations, ils n’ont marqué qu’un seul but. Même si le champion du Sénégal en 2011 a la meilleure défense du championnat (9 buts encaissés), sa base arrière a été particulièrement perméable lors de ses 4 dernières sorties. Son gardien et capitaine, Pape Latyr Ndiaye, a pris 4 buts, soit 44,4% de ses buts encaissés (en 20 journées). “Il y a toujours de la crainte après une défaite” “Il est très tôt de penser au titre”, avait déclaré Malick Diop malgré les bonnes performances de son équipe, 4 victoires successives (9e, 10e, 11e et 12e j) illustrées par une deuxième place au classement. Le technicien reste fidèle à son objectif : “bâtir une grande équipe dans l’avenir”. Pour lui, la méforme actuelle de son équipe s’explique par la fatigue. “Nous avons de jeunes joueurs en apprentissage. La situation actuelle s’explique par le LIGUE 2 L “L’inefficacité des attaquants est un problème général” Interrogé sur le mutisme inquiétant de ses attaquants ces 4 quatre dernières journées (1 but en 4 matchs), le fils de l’ancien international sénégalais Yatma Diop estime que c’est une question qui interpelle toute l’élite du football sénégalais. “L’inefficacité des attaquants est un problème général qui concerne toute la Ligue 1. Ce n’est pas un phénomène propre aux attaquants de l’Uso. On entend souvent les autres coachs se plaindre de la maladresse des joueurs devant les buts”, a-t-il répondu. Selon lui, ce travail doit être fait en symbiose. du football national. Avec 13 points (1), l'équipe de Rufisque devrait battre Assur, un candidat au maintien et compter sur les faux pas des autres équipes pour assurer sa survie en Ligue 2. La poule A jouera sa dernière journée ce vendredi. Cinq équipes luttent pour leur maintien es équipes de Ndar Guedj, de l'Assur, du Ndiambour de Louga, de Dahra et de Teungueth FC, logées dans la poule B de la Ligue 2 sénégalaise, se battront pour le maintien à l'occasion de 14e et dernière journée qui se joue ce mercredi. Ndar Guedj, équipe promue en Ligue 2 cette saison, actuellement 4e à l’issue de la 13e journée du championnat avec 16 points (-3), se présente comme l'équipe la mieux outillée puisqu'un nul lui suffira pour conserver sa place. Opposée à l'As Douanes qui a atteint son objectif de remontée en Ligue 1, l'équipe saintlouisienne sait à quoi s'en tenir au coup d'envoi de la partie. Le Ndiambour de Louga (14 points -2), un ancien gros bras du football national, sera pour sa part opposé à une équipe de la Renaissance de Dakar (19 points), actuellement manque de fraîcheur physique”, a-t-il fait savoir. Néanmoins, l’ancien coach de Yeggo reconnaît que cette série de défaites est inquiétante. “Il y a toujours de la crainte après une défaite”, a-t-il avoué. Actuellement, Malick compte s’appuyer sur la communication afin de remettre le groupe sur les rails. “Nous sommes en train de parler aux joueurs. Nous devons les encourager et leur donner du moral”, dit-il. Pour le reste, le coach de l’Uso reste confiant. “Compte tenu des résultats en fin de championnat, l’année dernière, et en début de cette saison, personne ne nous attendait à ce niveau. Ce n’était pas évident. Mais nous restons humbles”, souligne-t-il, démobilisée. En course pour la montée, la Renaissance a perdu tout espoir de retrouver l'élite du football national et fera face à une équipe lougatoise qui doit gagner pour ne pas dépendre des résultats des autres équipes telles que Assur de Richard-Toll, Dahra et Teungueth FC, également candidats au maintien. Comme le Ndiambour de Louga, l'Asc Dahra (14 points -6) sera opposée à une équipe de Bargueth qui n'attend rien de ce championnat, son maintien étant assuré. Toujours est-il que dans son fief du stade Bassirou Ndiaye, Dahra pourra compter sur son public pour gagner en espérant un faux pas des autres. Reléguée en Ligue 2 à la fin de la saison dernière, Assur (14 points-2) aura fort à faire contre l'équipe de Teungueth, lanterne rouge du groupe B, pour se maintenir dans le 2e niveau (APS) PROGRAMME Stade Demba Diop 17h Teungueth FC - Assur Stade Caroline Faye de Mbour As Douanes - Ndar Guedj Stade Bassirou Ndiaye Dahra - Bargueth Stade Alassane Djigo Renaisance - Ndiambour REVUE TOU TERRAIN MEILLEURS AFRICAINS DE LA SAISON Sadio Mané et Diafra Sakho dans le top 10 Les attaquants internationaux sénégalais Sadio Mané et Diafra Sakho font partie de la liste des 10 joueurs africains les plus brillants lors de la saison européenne 2013-2014 en Europe, selon un classement du magazine Jeune Afrique. www.enqueteplus.com Ce classement concerne les joueurs qui ont “gagné des titres, marqué beaucoup de buts ou simplement les esprits”, explique le journal dans son dernier numéro paru lundi. Sadio Mané (Red Bull Salzbourg) a remporté le championnat autrichien et marqué 13 buts. Il est dans le viseur de plusieurs clubs comme le Bayer Leverkusen (Allemagne), Tottenham et Newcastle (Angleterre). Diafra Sakho, promu dans l’élite française de football avec Metz, a été élu meilleur joueur de la Ligue 2 par ses pairs. Il est courtisé par Marseille (France), Newcastle United (Angleterre) et Trabzonspor (Turquie). OL Rémi Garde s'en va... Rémi Garde ne prolongera pas son contrat avec l'Olympique Lyonnais. L'information de son départ, qui bruissait depuis lundi, a été confirmée mardi matin par l'intéressé et Jean-Michel Aulas, en direct sur la chaîne du club. Garde s'en va pour des “raisons familiales et personnelles”. “Je ressens le besoin de souffler, de faire un break, a ajouté celui qui a décroché lundi son diplôme d'entraîneur. Pour être performant, chacun a besoin de ses ingrédients, les miens s’accommodent difficilement du métier d’entraîneur même si j'ai apprécié de le faire”. Assez ému quand il a remercié tour à tour son président, le directeur sportif Bernard Lacombe - “des personnes qui m'ont fait confiance alors que je n'avais jamais entraîné” - ses joueurs et les supporters, Garde a annoncé la nouvelle à ses joueurs mardi matin avant de rencontrer la presse. TOTTENHAM ...Sherwood aussi Comme pressenti depuis plusieurs semaines, Tottenham a confirmé ce mardi le départ de Tim Sherwood au poste de manager. Nommé midécembre en remplacement d'André Villas-Boas, le technicien anglais a terminé 6e avec les Spurs, alors que ses dirigeants exigeaient une place en Ligue des champions. Les noms de Frank de Boer et Mauricio Pochettino circulent déjà pour le remplacer. COUPE DU MONDE - CÔTE D'IVOIRE 28 joueurs sans Tiené ni Eboué Gardiens : Boubacar Barry (Lokeren/Bel), Badra Ali Sangare (Asec Mimosas), Mande Sayouba (Stabaek/Nor), Sylvain Gbohouo (San-Pédro) Défenseurs : Serge Aurier (Toulouse/Fra), Sol Bamba (Trabzonspor/Tur), Constant Djakpa (Francfort/All), Artur Boka (Stuttgart/All), Didier Zokora, Kolo Touré (Liverpool/Ang), Dja Djédjé (Marseille/Fra), Ousmane Viera (Rizespor/Tur), Akpa-Akpro (Toulouse/Fra), Angoua (Valenciennes/Fra) Milieux : Yaya Touré (Man City/Ang), Serey Die (Bâle/Sui), Chieck Tiote (Newcastle/Ang), Ismael Diomande (Saint-Étienne/Fra), Romaric (Bastia/Fra), Didier Ya Konan (Hanovre/All) Attaquants : Didier Drogba (Galatasaray/Tur), Giovanni Sio (Bâle/Sui), Lacina Traoré (Monaco/Ang), Wilfried Bony (Swansea/Ang), Seydou Doumbia, Salomon Kalou (Lille/Fra), Gervinho (Roma/Ita), Max Gradel (SaintÉtienne/Fra) BLEUS Une liste de 23 sans surprise Gardiens : Hugo Lloris (Tottenham /Ang), Steve Mandanda (Marseille), Mickaël Landreau (Bastia) Défenseurs : Raphaël Varane (Real Madrid /Esp), Mamadou Sakho (Liverpool, Ang), Mathieu Debuchy (Newcastle/Ang), Laurent Koscielny (Arsenal /Ang), Lucas Digne (Psg), Eliaquim Mangala (Porto/Por), Bacary Sagna (Arsenal/Ang), Patrice Evra (Man Un/Ang). Milieux : Yohan Cabaye (PSG), Paul Pogba (Juve/Ita), Blaise Matuidi (PSG), Moussa Sissoko (Newcastle/Ang), Clément Grenier (Lyon), Rio Mavuba (Lille), Mathieu Valbuena (Marseille). Attaquants : Karim Benzema (Real Madrid/Esp), Franck Ribéry (Bayern/All), Antoine Griezmann (Sociedad/Esp), Olivier Giroud (Arsenal/Ang), Loïc Rémy (Newcastle/Ang). Schneiderlin, Trémoulinas et Perrin réservistes La liste des 7 réservistes : Rémy Cabella (Montpellier), Maxime Gonalons (Lyon), Alexandre Lacazette (Lyon), Loïc Perrin (Saint-Étienne), Stéphane Ruffier (Saint-Étienne), Morgan Schneiderlin (Southampton/Ang), Benoît Trémoulinas (Saint-Étienne). COUPE DU MONDE - ARGENTINE Tévez absent L'attaquant de la Juventus Turin, Carlos Tevez, est le grand absent de la liste de 30 noms pour le Mondial annoncée mardi par le sélectionneur argentin, Alejandro Sabella. Celui-ci n'a jamais sélectionné le Turinois, auteur de 19 buts cette saison en Serie A et qui n'a plus été appelé depuis 2011. Le Parisien Ezequiel Lavezzi et le gardien monégasque Sergio Romero sont les seuls joueurs évoluant en France à être pré-sélectionnés. L'Argentine est dans le groupe F du Mondial avec le Nigeria, la Bosnie et l'Iran. COUPE DU MONDE - ESPAGNE Diego Costa dans les 30 Gardiens : Iker Casillas (Real Madrid), Pepe Reina (Naples/Ita), David De Gea (Man United/Ang) Défenseurs : Sergio Ramos (Real Madrid), Gerard Piqué (FC Barcelone), Raul Albiol (Naples/Ita), Javi Martinez (Bayern/All), Juanfran (Atlético Madrid), Jordi Alba (FC Barcelone), Daniel Carvajal (Real Madrid), Cesar Azpilicueta (Chelsea), Alberto Moreno (FC Séville). Milieux de terrain : Xavi (FC Barcelone), Xabi Alonso (Real Madrid), Andres Iniesta (FC Barcelone), Koke (Atlético Madrid), Sergio Busquets (FC Barcelone), Santi Cazorla (Arsenal), Ander Iturraspe (Athletic Bilbao) Cesc Fabregas (FC Barcelone), Thiago Alcantara (Bayern/All), Juan Mata (Man U/Ang), David Silva (Man City/Ang) Attaquants : Pedro (FC Barcelone), Jesus Navas (Man City/Ang), Diego Costa (Atlético Madrid), David Villa (Atlético Madrid), Fernando Torres (Chelsea/Ang), Alvaro Negredo (Man City/Ang), Fernando Llorente (Juventus/Ita). LIGUE EUROPA - FINALE Jesus : “Pas favori” L'entraîneur portugais Jorge Jesus a considéré mardi que son club du Benfica Lisbonne n'était pas “le favori” face au FC Séville en finale de la Ligue Europa, mercredi soir à Turin (18h45). numéro 875 • mercredi 14 mai 2014
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