GAB EnQuete

CMJN
ISSN • 2230-133X
MERCREDI 14
MAI 2014
NUMÉRO 875
100 F
www.enqueteplus.com
BATAILLE DE LEADERSHIP DANS L’OPPOSITION
BAISSE DU PRIX DE LA FARINE
La baguette de pain
de 175 à 150 F
Wade-Idy,
P.6
l’autre guerre
DOUBLE MEURTRE DE PODOR
P.4
Le Cdt de brigade nie
Mame Less Camara : “En matière de communication avoir tiré sur la foule
politique, Idrissa Seck ne peut battre Wade”
ACCORD DE PÊCHE SÉNÉGAL-UE
Le Gaipes dénonce
une “contrepartie
financière humiliante”
P.6
TRAFIC DE DROGUE
1270 kg de yamba
saisis en provenance
du Mali
P.4
P.2,3
EN COULISSES
NOTE DE L'ÉDITEUR
En raison d'une indisponibilité
temporaire (à l'imprimerie) de
papiers pouvant tirer votre quotidien préféré en 12 pages, nous
avons été contraints de produire
un journal de 8 pages. Ce qui
n'était jamais arrivé à EnQuête
depuis sa naissance. Dans l'espoir de compter sur votre compréhension, nous espérons très
bientôt revenir (au moins) aux
normes habituelles.
L'éditeur
Affaire de la “bavure” de Podor :
Le Cdt Cissé s'accroche à ses
“tirs de sommation”
A Podor, les événements préélectoraux du 30 janvier 2012 avaient
coûté la vie à deux personnes tombées sous les balles des forces de
l'ordre : la sexagénaire Mbana
Ndiaye et le collégien Mamadou Sy.
L'ex-commandant de la brigade de
gendarmerie de cette localité du
nord du Sénégal, Madior Cissé, a
été entendu hier, renseignent des
sources au fait de ce dossier. Selon
nos interlocuteurs, si l'audition a
duré toute l'après-midi, le commandant Cissé a néanmoins continué à
clamer son innocence. Et à l'en
croire, il n'aurait effectué que des
tirs de sommation, réfutant ainsi les
accusations selon lesquelles il
aurait fait feu sur la foule.
Concernant les trois autres gendarmes qui étaient sous ses ordres
et eux aussi impliqués dans cette
affaire, leur audition a été reportée
à ce jeudi.
Affaire Karim Wade : Rush anti CREI
de la FIDH à Dakar début juin
prochain
Plus l'échéance se rapproche
pour le jugement de Karim Wade,
plus monte la pression contre la
Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI). Et en plus des
gesticulations de son père, l'ancien
président de la République, Me
Abdoulaye Wade, menaçant le
régime de Macky Sall, voilà que,
selon Jeune Afrique, une mission de
la Fédération internationale des
droits de l'Homme séjournera à
Dakar du 4 au 6 juin prochain, mois
durant lequel est prévu le procès de
l'ancien ministre d'Etat. La FIDH
compte en effet exprimer son
“inquiétude quant au fonctionnement de la Cour de répression de
l'enrichissement illicite”. Si elle se
félicite de la lutte contre la corruption engagée par le pouvoir, elle
demande, “pour préserver les droits
de la défense”, que la CREI soit
remplacée par une autre instance ou
“que les faits de corruption soient
jugés par des tribunaux ordinaires”.
2
Sogui Diarisso, Dircab de
Mohamed Dionne
e Bureau opérationnel de suivi du Plan
Sénégal émergent (BOSSE) s'étoffe.
Des sources bien au fait de la marche
du Palais ont assuré EnQuête que le directeur
de Cabinet de Mohamed Boun Abdallah
Dionne, ministre coordonnateur du BOSSE, a
été choisi. Nos sources sont formelles, le poste
va échoir à Sogui Diarisso. Ce dernier est
connu pour avoir été très virulent contre les Wade, en 2010,
alors qu'il était directeur de la Prévision et des études économiques (DPEE), où il a passé une bonne dizaine d'années.
L
CAE : Ultime mission à N'Djamena
pour les charges finales contre
Habré
L'autre grosse affaire judiciaire
pendante sous nos cieux, c'est bien
celle de Hissein Habré, ancien président tchadien dont le jugement se
fera à Dakar par les Chambres africaines extraordinaires (CAE).
Toujours selon JA, les CAE effectueront une ultime mission à
N'Djamena, du 24 mai au 9 juin
2014. Le procureur Mbacké Fall et
Cie seront en compagnie d'experts
puisqu'ils devront, en plus de l'audition de témoins et l'exploitation
des archives de la Direction de la
documentation et de la sécurité
(DDS), procéder à l'exhumation de
plusieurs charniers. Mais le plus
délicat dans cette mission, selon la
même source, sera “la négociation
avec le gouvernement” du “transfert de deux anciens responsables
de la police politique de Habré,
Saleh Younous et Mahamat
Djibrine” dit Il Djonto. Jusque-là, le
régime de Deby ne s'est pas montré
totalement disposé à livrer les
“colis” aux CAE...
Arrestation d'un policier pour trafic
de drogue : Le Commissaire Keïta
apprécie...
La nouvelle affaire de drogue
impliquant un policier qui a actuellement cours à l'Office central de
répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) n'a pas laissé
indifférent l'ancien boss de la structure. “Je suis à Thiès, car ma
maman est décédée. C'est une
affaire sérieuse qui concerne le
Sénégal, les Sénégalais, mais surtout notre Administration”, a
déclaré le Commissaire divisionnaire Cheikhna Cheikh Sadibou
Keïta, joint au téléphone par
EnQuête. On se rappelle qu'un gros
scandale avait éclaboussé la police
Hier, Aujourd'hui, Demain TEGGI NDAWAL
histoire seule est capable de ces tours d'ironie dont elle a le
secret du procédé de mise en œuvre. Il y a quelques années, le
Président Abdoulaye Wade, il faut le lui reconnaître, s'est
donné corps et âme pour que l'opposition ait un statut et un chef. L'idée
était d'en faire le grand interlocuteur du pouvoir qu'il incarnait, avec
avantages et honneurs dont un rang protocolaire codifié. Mais cette
ambition n'a jamais vu le jour, pour diverses raisons dont l'impossibilité
en ce temps-là de trancher la question du leadership entre Ousmane
Tanor Dieng et Moustapha Niasse.
Aujourd'hui, le pouvoir perdu, Abdoulaye Wade est dans une dynamique
politique de reconquérir ce qui peut encore l'être. Et pour cela, il est quasiment contraint de disputer ce statut symbolique de chef de l'opposition
à son ancien Premier ministre Idrissa Seck. Demain peut-être...
L'
comme l'a révélé EnQuête samedi
dernier.
BUREAU OPÉRATIONNEL DE SUIVI DU PLAN SÉNÉGAL ÉMERGENT
Retourné ensuite à la Banque centrale des
Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), il avait
même été cité, au moment de l'affaire des
câbles Wikileaks, comme étant à l'origine, en
sa qualité de responsable du suivi du programme FMI, de la divulgation “d'un plan
secret de blanchiment d'argent” impliquant
Karim Wade dans la cession à France Telecom
des parts de l'Etat dans la Sonatel. Ce qu'il avait du reste
démenti. Une bonne recrue pour le PSE car l'homme est
jugé “rigoureux, courageux et honnête”.
lorsque ce même Keïta, alors
patron de l'OCRTIS, avait dénoncé
un trafic de drogue dans lequel,
disait-il, était impliqué celui qui
était alors Directeur général de la
Police nationale, le commissaire
divisionnaire Abdoulaye Niang. “En
son temps, j'avais fait mon travail,
actuellement, je ne suis pas dedans
et je ne sais pas ce qui se passe.
C'est l'administration qui est
concernée et elle doit prendre ses
responsabilités pour tirer cette
affaire au clair. Il ne me revient pas
d'en faire une affaire personnelle”,
a conclu l'ex-commissaire reconverti dans la politique sous la bannière du Parti démocratique sénégalais (PDS).
...le ministre de l'Intérieur rassure
Le ministre de l’Intérieur,
Abdoulaye Daouda Diallo, a assuré
que toutes les conséquences seront
tirées du cas de l’agent de l’OCRTIS
arrêté par la gendarmerie en possession de boulettes conditionnées
de cocaïne. “C’est un cas malheureux que nous avons constaté. Les
enquêtes sont en cours. Ce qui est
constant, en aucune façon, il ne
saurait y avoir de brebis galeuses”,
a-t-il dit, hier, en marge de la cérémonie de réception d’un lot de véhicules pour l’Administration territoriale et la Police nationale. A
rappeler que c'est le journal Le
Quotidien, dans sa livraison d'hier,
qui a révélé cette nouvelle affaire de
drogue dans la police...
L’État au secours de Mor Diarra
Ndiaye, accusé de meurtre à
Djibouti
Accusé de meurtre à Djibouti,
Mor Diarra Ndiaye, ingénieur sénégalais, risque la “peine de mort”.
Très impliqué dans cette affaire, le
ministère des Affaires étrangères et
des Sénégalais de l’extérieur
(MAESE) entend “sauver” notre
compatriote. Ingénieur pour le
compte
de
l’entreprise
Environnement des déchets et des
Eaux de Djibouti (EDE), Mor Diarra
Ndiaye est accusé du meurtre d'une
femme. Depuis le 6 mai 2010, il
est incarcéré à la prison de Gabode
de Djibouti, en attendant son procès. L’enquête policière avait en
effet révélé que le dernier numéro
appelé par la victime était celui de
l’ingénieur
sénégalais
(voir
EnQuête du samedi 11 mai 2014).
Ce dernier a reconnu devant la
Police djiboutienne avoir tenté
auparavant sans succès de joindre
la dame avec laquelle il avait rendez-vous le jour du meurtre. C'est
sur la base de cet indice qu'il a été
emprisonné, affirme le communiqué du MAESE.
L’État au secours de Mor Diarra
Ndiaye, accusé de meurtre à
Djibouti (suite)
“Depuis le début de cette affaire,
le gouvernement du Sénégal, par le
biais du MAESE, est resté mobilisé
en vue d’apporter à notre compatriote l’assistance nécessaire en
pareille circonstance”, affirme le
ministère. Les collaborateurs de
Mankeur Ndiaye d’assurer que sept
(7) missions consulaires ont été
depuis conduites par l’ambassadeur sénégalais en poste à Addis
Abeba (Éthiopie), pour suivre ce
dossier de l’ingénieur qui était en
mission pour la Banque mondiale.
“Ces démarches des autorités sénégalaises avaient contribué à accélérer la procédure et la Chambre d’accusation, saisie, a clôturé le dossier
et renvoyé en Cour d’assises”,
révèle le ministère. Qui assure être
en contact permanent avec l’accusé et les autorités djiboutiennes,
pour la résolution de cette affaire
qui n’a visiblement pas révélé tous
ses secrets, puisque le témoin clef,
pièce maîtresse de l’enquête, a
rendu l’âme tout dernièrement,
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Industrialisation de l'Afrique : Bibi
Baldé félicité par la CEA de l'Onu
Le Sénégal a été honoré par le
Secrétaire
exécutif
de
la
Commission économique pour
l’Afrique (CEA), Carlos Lopes, qui a
félicité le ministre sénégalais du
Plan, Abdoulaye Bibi Baldé, pour
“sa contribution” à la 7e Réunion
annuelle conjointe de la Conférence
des ministres africains des
Finances, de la Planification et du
Développement économique de la
CEA et de la Conférence des ministres de l’Économie et des Finances
de l’Union Africaine (UA). Selon
nos informations, cette rencontre
s'est tenue pendant une semaine
(24-30 mars) à Abuja, capitale politique du Nigeria, et Baldé y a animé
un panel de “haut niveau” sur l'industrialisation du continent. La
Commission économique pour
l'Afrique est une des cinq branches
de l'Organisation des Nations-unies
chargées de favoriser le développement économique et social des
pays africains. Elle existe depuis
1958.
Mali : 5 soldats sénégalais blessés
par un engin explosif à Kidal
“Cinq casques bleus du
deuxième contingent sénégalais
déployé dans le cadre de la Mission
multidimensionnelle intégrée des
Nations-Unies pour la stabilité au
Mali (MINUSMA), ont été blessés
(hier) matin par un engin explosif à
la
périphérie
de
Kidal”.
L'information est de la Direction de
l'information et de relations
publiques des Armées (DIRPA). La
même source précise que l'incident
“est intervenu au cours d'une
patrouille motorisée vers l'aéroport
de cette localité. Les blessés ont
tous été évacués vers l'hôpital de
niveau II de Gao pour des soins et
leur état ne présente aucune
inquiétude”.
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Directeur général, Directeur de publication :
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Rédaction :
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Diallo, Georges Diatta, Viviane Diatta,
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Gbaya, Mariétou Kane, Assane Mbaye,
Aliou Ngamby Ndiaye, Amadou Ndiaye,
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numéro 875 • mercredi 14 mai 2014
POLITIQUE
3
COMMUNICATION TOUS AZIMUTS
MAME LESS CAMARA (ANALYSTE POLITIQUE)
Wade vs Seck, la bataille de leadership
Le statut de chef de l'opposition n'existant pas encore, il est pourtant comme recherché par les deux
anciens complices du pouvoir des années 2000 à travers leurs guerres parallèles contre Macky Sall.
DAOUDA GBAYA
epuis leur retour synchronisé ( ?)
au pays, Abdoulaye Wade et
Idrissa Seck occupent une bonne
partie de l’espace médiatique sénégalais.
Épiés dans les moindres faits et gestes, l’exprésident de la République et son ancien
Premier ministre semblent même avoir
radicalisé leurs discours contre le chef de
l'Etat, Macky Sall, leur ancien compagnon
de route. Si Wade a dénoncé le week-end
passé les interdictions de manifestations
prises par l’Etat, en rappelant à son successeur qu'”être président ne veut pas dire être
roi”, Seck, quant à lui, a critiqué les “promesses non tenues” du locataire du Palais.
“Aujourd’hui, dit-il, Macky Sall fait le tour
du pays. Il promet où il passe des milliards
alors qu’il ne les a pas.”
D
Un “ennemi commun”
Au-delà de leur volonté “commune”
d’abattre un “ennemi commun”, Wade et
Seck, sans en donner l’air, semblent euxmêmes en compétition pour s'adjuger un
rôle hypothétique et symbolique de “chef
de l’opposition”. Face au régime, l'un et
l'autre tentent d’avoir l’opinion de son côté
en déroulant une communication à la
séquence temporelle apparemment bien
choisie. Le premier duel feutré entre
l’ancien président et le maire de Thiès a été
le buzz provoqué par l’annonce du “retour
“hautement politique” au Sénégal de
Wade après deux ans d’absence. Alors que
le Pds prévoit de réserver un accueil populaire à son chef, Idrissa Seck, lui aussi hors
du territoire depuis plusieurs mois, choisit
de rentrer plutôt que prévu. Donc avant son
ex-mentor. Le risque était en effet grand
pour lui de se faire “écraser” par la
tourbillon médiatique d'un Wade revenant
au pays natal à grand renfort de communication.
Les pieds hors du tarmac de l'aéroport,
Seck ouvre vite les hostilités contre Macky
Sall dont il relève les “carences”. Le branlebas médiatique est lancé, mais il sera de
courte durée. Car, deux jours après, Wade
est annoncé à Dakar avant que son retour
ne soit reporté au surlendemain, pour
cause de “procédure administrative”. C'est
la quasi mobilisation au niveau de plusieurs
médias privés, avec un public tenu en
haleine malgré lui.
Accueilli par une foule immense en
liesse, il profite d'un contexte globalement
favorable pour emprunter les habits du
“messie” populiste. “Comment peut-on
ignorer la volonté d’un peuple aussi mobilisé ? (…) Macky Sall doit répondre, sinon
le réveil sera brutal”, déclare-t-il à la permanence Oumar Lamine Badji. Le ton
radical de Me Wade a certes baissé en
intensité depuis que les chefs religieux,
musulmans et chrétiens, qu'il est allé voir
l'ont rappelé à l'ordre tout en magnifiant
une partie de son œuvre à la tête de l'Etat.
Mais à la faveur d'un entretien accordé à
Jeune Afrique cette semaine, il semble
avoir repris sa “liberté” de ton avec cette
petite tirade sur ses capacités à diligenter
un coup d'Etat contre Macky Sall.
Karim Wade, en toile de fond
Si le retour de Wade a le don de sceller
“l’unité” de son parti à quelques
semaines des élections locales, il est en
parti motivé par l'emprisonnement de son
Karim Wade, détenu depuis un an dans le
cadre de la traque des biens mal acquis.
A ce niveau également, la communication
du “vieux” est précisément ciblée. A l'opinion étrangère en gros, à celle locale un
peu moins, l'ex-président est allé droit au
but. “Si Macky Sall a mis mon fils en prison, c'est parce qu'il voyait en lui le seul
rival capable de l'affronter”, avait-il confié
à nos confrères de France 2. Puis dans
une interview accordée à RFI, il évoque un
ou des “sondages” (qui) placeraient au
“2e tour de la présidentielle de 2017
Karim et Macky. De ce sondage, il faut
rappeler que Me Wade n'a donné aucun
détail : ni commanditaire, ni date, ni
www.enqueteplus.com
“En matière de communication politique,
Idrissa Seck ne peut battre Wade”
P
our l’analyste politique Mame Less Camara,
“la simultanéité des attaques” d’Abdoulaye
Wade et Idrissa Seck contre le président
Macky Sall notée ces derniers temps s’explique par le
fait que tous les deux “se positionnent en leader de
l’opposition”. “A première vue, dit le formateur au
Cesti, on pense qu’il y a une connivence entre les
deux (Wade et Idy)”, ce qui n’est pas le cas. Mais
puisque “le poste le plus convoité” pour un opposant est “celui de leader de l’opposition”, Mame Less Camara comprend que l’ex-président de la République et son ancien Premier ministre soient “très durs non pas à
l'encontre du régime, mais contre Macky Sall ad hominem (personnellement)”.
Du reste, l’analyste politique pense que cette situation s’impose au maire de Thiès
qui “adopte une posture qu’il n’a pas véritablement”, c'est-à-dire être la locomotive de
l’opposition. “Même en 2007, il n’a pas su se poser comme le principal leader de l’opposition. (Car) sa valse entre s’opposer à Wade et négocier avec lui au Palais avait fini
par le perdre. En 2012, il a été coiffé au poteau par Macky à l’issue du scrutin présidentiel”, explique notre consultant.
En revanche, Wade “a habitué les gens à ses discours incendiaires du genre “je peux
renverser le pouvoir de Macky”, note Mame Less Camara. Une conséquence en
découle : “la riposte est plus orientée vers Wade que vers Idy”. Et “c’est ce que cherchait Wade”, relève-t-il. Même s'il reconnaît qu’”il n'y a pas un autre opposant en
dehors d'Idrissa Seck et d'Abdoulaye Wade”, il précise un point important, à savoir
que le leader de Rewmi “ne peut pas battre” le pape du Sopi en matière de communication politique. Mais le maire actuel de Thiès dispose tout de même de “l’avantage
de se présenter à la présidentielle de 2017” contre Macky Sall. Or, poursuit-il, l’objectif recherché aujourd’hui par Wade est non seulement de “renforcer son parti (le
PDS)” mais surtout “de se poser en victime de Macky Sall”. Une stratégie qui “pourrait marcher” dans un tel contexte politique, conclut Mame Less Camara.
D. GBAYA
échantillons, etc. “Aujourd’hui, si Karim
était populaire, disons à 40%, Macky l’a
propulsé à 80%”, ajoute-t-il. En
présentant son fils comme une victime, il
neutralise ses potentiels adversaires à l'intérieur du Pds, avec peut-être l'objectif de
lui confier le parti.
Idrissa Seck a peut-être perçu le “dan-
ger” de cette mise en scène qui ferait de lui
un leader quelconque dans l'opposition.
D'où la multiplication de ses déclarations
politiques pour ne pas laisser l'initiative à
son ex-chef. Mais il lui reste sûrement du
temps perdu à rattraper, en même temps
qu'il devra rassurer ses partisans tentés par
le grand saut ailleurs...
numéro 875 • mercredi 14 mai 2014
CMJN
SOCIÉTÉ
4
SAISIE RECORD DE CHANVRE INDIEN
La police fait un carton
C'est un constat : la police mène actuellement la vie dure aux trafiquants de drogue.
Les saisies records de chanvre indien se multiplient. Celles révélées hier ne dérogent
pas à la règle, puisque la police a mis la main sur 1 270 kg de chanvre indien.
GASTON COLY
n appréhendant Ibrahima
Kanté, “un grand trafiquant
international”, les agents de
l’Office central pour la répression du
trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS)
ont mis la main sur 505 blocs de 2
kilogrammes chacun, soit une 1,10
tonne de chanvre indien estimée à
plus de 100 millions de francs Cfa.
“Par sa forte teneur en Tétra hydro
cabanions”, le chanvre saisi “est la
variété Brown”, a renseigné hier le
commissaire divisionnaire Mame
Seydou Ndour, directeur de l’OCRTIS,
au cours d'une conférence de presse.
Cette saisie a été possible grâce à
plusieurs jours d'investigation. La
police a mis en branle la section opérationnelle de l'OCRTIS, dès qu'elle a
eu vent d'un intense trafic de drogue
dans la région de Thiès, “plus précisément dans la périphérie de Pout”. Le
commerçant malien avait pris dans la
ville “deux chambres en location” qui,
en réalité, servaient d’entrepôts de
stockage de la marchandise prohibée.
La drogue saisie a été découverte
dans l’une des chambres. Elle était
dissimulée dans 21 sacs de sisal
contenant respectivement 25 blocs et
E
5 blocs de 2 kilogrammes chacun soit
un total de 505 blocs d’un poids total
d’une tonne dix kilogrammes”, renseigne le policier. Ibrahima Kanté est
passé aux aveux, en indiquant que le
chanvre indien provient du Mali. La
drogue lui a été livrée dans la nuit du
10 au 11 de ce mois, aux environs de
03h du matin, par camion dont “le
chauffeur est identifié”. Il a ajouté
avoir payé 25 000 F par bloc. Le trafiquant a été placé en garde-à-vue
pour détention et trafic international
de chanvre indien.
“Tentative de corruption”
Au moment où Ibrahima Kanté se
faisait livrer sa drogue, dans la nuit du
10 au 11 mai, les éléments du
Commissaire de Police Modou Bop du
Commissariat urbain de Rufisque
interpellaient un individu impliqué
dans un vaste réseau de trafic international de chanvre indien. Les policiers
ont saisi, cette nuit-là, “260 kg de
Brown estimée à près de 26 millions
de francs Cfa”, au cours d'une opération de sécurisation. Les agents ont
été alertés par la présence suspecte
d’un camion remorque stationné dans
les buissons couvrant la zone entre la
gare malienne et la bordure de la mer.
À leur approche, le chauffeur et son
apprenti ont pris la fuite en tirant
même en direction des policiers lancés à leur poursuite”. Seul Baye
Birane Diagne, l'apprenti, sera attrapé
et conduit au poste. Une fouille du
camion permit aussi de saisir une
boîte contenant 20 cartouches de pistolet garnies. Le commissaire Ndour
renseigne que le baron du trafic, mis
au parfum, a eu l'outrecuidance de
dépêcher trois émissaires, munis
d'une valise de 4 millions francs Cfa,
pour aller négocier “la restitution de la
drogue et la libération de l’apprenti”.
Demba Maha Diop, Cheikh Faye,
Bollé Touré sont depuis lors en prison
pour “tentative de corruption dans
une enquête de détention et trafic
international de drogue”. Le
convoyeur et les trois émissaires ont
été présentés devant le Procureur de
la République. Le baron a été localisé
à Kaolack.
Ibrahima Diagne, agent dealer
Le directeur de l'OCRTIS n'a pas
échappé à une question sur Ibrahima
Diagne, un agent de son service arrêté
par la section de recherches de la gendarmerie avec des boulettes de
cocaïne. Une information du
GUINAW RAIL NORD
Au “Texas”, terre d'insécurité
“Texas” est un quartier de la commune d’arrondissement de Guinaw Rail Nord, tristement célèbre
pour ses inondations. Le quartier est également devenu un repère de bandits où la violence règne
en maître.
XXX
n cet après-midi du début du
mois de mai, malgré la
période de chaleur qui commence à poindre son nez, les habitants de “Texas” restent cloîtrées
dans leurs demeures. Difficile de
trouver une personne dehors. Dans
ces rues et ruelles désertes, le sable
encore mouillé et noirci porte les
stigmates des eaux de pluie stagnantes. La zone est sujette aux inondations. Dans ce quartier pauvre,
règne en maître la promiscuité. Le
taux de chômage, le
manque d’infrastructures sociales de base et
l'absence d’éclairage
public sont autant de facteurs qui
font de “Texas” une zone criminogène. Il s'y ajoute que la localité est
bordée par les marchés de Waranka
(NDLR: le plus grand marché de la
commune de Guinaw Rail) et de
Thiaroye, sans oublier les chantiers
de l’autoroute à péage, ayant trans-
E
REPORTAGE
formé la zone en un repère de caïds
et d’agresseurs. Ici l'insécurité règne
en maître.
Les charretiers indexés
Si la violence est devenue le lot
quotidien des habitants, à la première
loge des accusés se trouvent les charretiers. “A cause de la violence, on ne
dort plus que d’un seul œil. Et surtout
depuis l’avènement des charretiers
qui squattent les environs du marché
Waranka. J'ai été agressé alors qu’il ne
faisait que 20h, devant des gens qui
www.enqueteplus.com
Quotidien. “Je n’irai pas loin, l’office
n’a rien avoir avec cette affaire. Nous
nous référerons à l’enquête”, a-t-il
balayé d'un revers de main.
Visiblement pas désireux de s'étendre
sur le sujet, le commissaire de dire :
“S’il se trouve que l’agent a fauté, il va
être sanctionné comme tout citoyen et
conformément à la loi. A notre niveau,
nous savons que nous travaillons dans
la légalité et ça va continuer sur ce
chemin. Nous allons donc tous attendre les conclusions de l’enquête”.
Selon le commissaire Ndour, il s'agit
d'un cas isolé. “Quand nous sommes
en service, nous sommes couverts par
l’État, comme tous les fonctionnaires.
Maintenant, quand on n’est pas de
service, ce que nous faisons nous
incombe directement. On peut dans
ce cas et pendant ces moments avoir
des agissements individuels. On ne
peut pas avoir un agent derrière
chaque autre agent pour qu’il le sur-
regardaient sans rien faire. Les agresseurs ont emporté mes 6 000 F”,
confie Sala Ly, un riverain. A l’en
croire, dès la tombée de la nuit, tout
le quartier est sur le qui-vive, à cause
des agressions et des vols. Il révèle
aussi quelques rares cas de viol.
Éveline Mendy, la quarantaine sonnée, s'émeut également de la violence
qui est devenue leur lot quotidien.
Elle l'explique par la situation géographique de leur quartier. “N’accusons
personne, car notre seul tort est d’habiter à côté du marché. Tant que nous
serons à côté de ce marché, nous
serons toujours victimes de violence”,
déclare-t-elle, résignée. Comble de
malheur, “ici, les structures sociales
de base sont inexistantes”, se désolet-elle. La dame tremble lorsque sa
“fille qui est à la Fac rentre tard”.
Elle ajoute que la violence a toujours existé dans ce quartier, mais elle
reste traumatisée “par le meurtre de
Maïmouna Ndiongue, une dame qui
été tuée et découpée en morceaux par
des étrangers, il y a de cela plus de 5
ans”. La dame de regretter : “Il ne se
passe pas deux à trois jours, sans
qu'on ne soit informé d’un cas
d’agression.”
“Ma solution :
à 20h, je ferme ma porte”
“Une personne qui ne travaille pas
et qui a des besoins à satisfaire est
susceptible de s’adonner à la vio-
veille tout le temps”, a-t-il martelé.
Incinération
Sur les cérémonies d'incinération
de drogue, le commissaire divisionnaire Mame Seydou Ndour s'est voulu
clair. “Au tribunal, ce n’est pas toute
la drogue saisie qui y est amenée.
C'est un échantillon uniquement pour
servir de preuve. Le reste est destiné à
être incinéré et c’est le code qui le
dit”. Le commissaire d'expliquer que
ce cérémonial répond à une procédure et que “l’Ocrtis est juste gardienne de cette drogue”. La procédure est organisée par le comité
interministériel de l’incinération qui
regroupe plusieurs ministères impliqués dans la lutte contre la drogue.
“Un contrôle est donc fait a priori
avant l’incinération, avec des procèsverbaux. Que des gens fassent des
supputations par rapport à cette destination, libre à eux”, a-t-il martelé.
lence, si elle ne craint pas Dieu, ou n'a
pas reçu une bonne éducation”, souligne avec sagesse Abdoulaye Ba, un
jeune mécanicien. Il est d'avis que
certains jeunes aiment la facilité,
dans la mesure où ils préfèrent devenir des montagnes de muscles et
s’adonner aux agressions pendant la
nuit, au lieu de travailler et gagner
dignement leur vie. “Moi, ma solution
est simple : à 20h je ferme ma porte
sans tambours ni trompette”, martèle
le vieux Oumar Sy qui dénonce le
manque de civisme de ses compatriotes. “Si la violence règne dans
cette zone, c’est dû au manque de
citoyenneté de la population. Des
énergumènes prennent un malin plaisir à voler les fils électriques pour les
vendre à vil prix. M. Sy ne peut pas
comprendre que des populations fassent tomber les poteaux électriques
pour le cuivre qui est sur les fils.
Police de proximité
Au “Texas”, les populations appellent de leur vœu une police de proximité. Ils en ont d'autant plus besoin
qu'elles constatent que la violence a
baissé à Guinaw Rails Sud et Nord,
depuis la construction d'un nouveau
commissariat de police. “Toutes les
deux localités dépendaient du commissariat de Thiaroye. Le constat est
qu’il y a un recul de la violence,
depuis un certain temps”, plaide
Saliou Gadiga.
numéro 875 • mercredi 14 mai 2014
CMJN
EN VUE
5
ONZIÈME BIENNALE DE DAK’ART
Balla Ndao livre le secret de ses œuvres
La gare ferroviaire de Dakar reçoit l’exposition de Balla Ndao jusqu’au 08 juin prochain. En off à la biennale de Dak’art,
l’artiste plasticien étale ses inspirations à travers un thème intitulé “Africain debout”.
MARIÉTOU KANE
a gare ferroviaire de Dakar est
la place réservée à l’artiste
plasticien Balla Ndao pour
tenir son exposition pendant la biennale. Une exposition réalisée sur des
œuvres gigantesques disposées en
thématique dans cet endroit.
Au total, 5 sous-thèmes résument
ses créations : A l’entrée du lieu, vers
la gauche, “la femme libre”, qui est
une statue de femme aux mains en
l’air, symbolisant l’égalité entre les 2
sexes. A l’opposé, se dresse “la mondialisation”, représentée par une
carte et des chaises sous forme de
table ronde. Son but est d’inviter les
habitants de l’univers à se réunir, par-
L
PROFIL - KINÉ AW ARTISTE PLASTICIENNE
L'avocate des femmes
Les arts plastiques sont souvent vus comme un métier masculin. Pourtant, il n'y a
rien de vraiment “macho” dans cette profession. Des plasticiennes sénégalaises,
on en compte, même si elles ne sont pas aussi nombreuses que les hommes.
EnQuête vous propose le profil de l'une d'entre elles, Kiné Aw.
ler et discuter afin de trouver des solutions aux difficultés que vit l’humanité. Un peu en retrait au fond à
gauche, s’installe “le voyage”. Il est
caractérisé par un couple avec des
valises en mains. Même alignement à
droite, où “le pouvoir” prend place. Il
est matérialisé par un fauteuil, un roi
et son armée et une couronne.
L’artiste explique ici l’amour du pouvoir des humains à n’importe quelles
conditions. Quant au milieu de l’espace, il est occupé par “le retour à la
famille”. Quatre œuvres personnifiées,
alignées, forment des membres d’une
famille. Là, le plasticien explique
tout simplement le regroupement
familial qui est de récupérer ceux qui
étaient partis, pour créer l’union.
Actuellement, je suis plus dans l'eau, la trinité ;
j'emploie peu de peinture et beaucoup d'eau et je
laisse couler voir ce que ça donne et ça me donne
des reliefs intéressants”, a-t-elle fait savoir.
Actuellement, Kiné Aw est l'une des pensionnaires du village des arts de Dakar où elle a ses
ateliers. Son amour pour les arts plastiques, elle
ne saurait l'expliquer. Elle résume son histoire à
la destinée. “Si je suis aujourd'hui artiste, c'est
parce que c'est mon destin”, a-t-elle expliqué.
De l’avis de Daouda Dia, le commissaire de l’exposition, Balla Ndao a
réalisé ses œuvres dans des conditions extrêmement difficiles, sans
soutien.
“Au Sénégal, on a la chance d’avoir
des gens qui réfléchissent bien, qui
imaginent et qui peuvent les traduire
sur n’importe quel support. Il a réalisé
ses œuvres dans des conditions très
dures. Si on mettait les moyens dont il
a besoin à sa disposition, il allait réaliser monts et merveilles. Il faut qu’on
l’aide à réaliser ses rêves. Les idées ne
manquent pas mais les moyens font
défaut”, a indiqué M. Dia.
Pour l’exposant Balla Ndao, natif
de Linguère, ses œuvres sont faites
dans la pure création car selon lui,
les thèmes qu’il a choisis sont tous
des thèmes mondiaux qui rappellent
le devoir des uns et des autres.
“Africain debout” est fait pour voyager, pour réveiller les Africains et les
autres d’ailleurs afin que cessent les
guerres, les troubles, les rebellions
pour que l’on se consacre au développement.”
Dans la même optique, elle a ajouté : “Ce que je
fais là n'est que la continuité d'une passion née
quand j'étais enfant.” Une enfance qu'elle a
vécue au Congo Kinshasa à l'époque appelé le
Zaïre, et c'était sous le magistère de Mobutu.
Dans le cadre de la biennale off, Kiné Aw
prend part à l'une des expositions off initiées par
la galerie Kemboury. Elle a également deux de
ses œuvres exhibées dans l'exposition In précisément dans celle de la diversité culturelle.
BIGUÉ BOB
e pense qu'il y a beaucoup de femmes
qui voudraient s'impliquer dans ce
que je fais. Il n'y a pas plus beau que
ce que je fais. Socialement, la femme est vue
comme épouse et mère. Quand on est peintre,
c'est très mal vu et je ne vois pas pourquoi parce
que c'est un métier très noble”, dixit la plasticienne Kiné Aw. Elle parle en connaissance de
cause, étant elle-même artiste. Fatoumata Marie
Françoise Anne à l'état-civil n'a pas personnellement vécu cette situation. Car si certaines ont vu
leurs parents s'opposer à l'éclosion de leur talent,
elle a été soutenue par les siens. “Mon père est
un administrateur diplomate retraité, ma mère est
une femme très simple, ménagère. J'ai une
famille très simple, sans préjugés. C'est peut-être
aux parents proches à qui cela a posé problème.
Mais le plus important pour moi est que j'ai le
soutien de mon papa et de ma maman. Quand j'ai
su que j'étais sélectionnée à l'école des arts, c'est
mon père qui m'a accompagnée pour l'inscription”, a-t-elle raconté. En effet, après avoir développé un talent fou pendant l'enfance, Kiné a
voulu se professionnaliser.
En 2000, elle s'est renseignée sur les opportunités offertes. Un an après, elle a tenté sa
chance et a passé le concours d'entrée à l'école
nationale des arts (ENA). Elle en ressort en
2006, diplôme en main. Elle est d'avis que
beaucoup de femmes voudraient faire comme
elle. “Le plus important, c'est ce que l'on veut
faire mais pas ce que l’autre nous impose de
faire.” Aussi, considère-t-elle : “La peinture est
une passion qui nous permet d'aller au-delà de
tout. Il n'y a pas de contraintes. C'est une liberté
intérieure. Les artistes sont des personnes
importantes dans la société. Ce que disent les
autres, c'est leurs opinions. La peinture est un
métier enrichissant” et thérapeutique.”
Féministe jusqu'aux bouts des ongles, elle
“J
défend la cause du sexe faible jusque dans son
travail. Les femmes restent sa principale muse.
A travers sa technique qu'elle décrit comme inédite, elle essaie de recréer ses pairs. “La femme
sous toutes les coutures est mon principal sujet
de travail. Je veux aussi montrer qu'on peut être
une femme moderne tout en essayant de garder
ses valeurs traditionnelles”, a-t-elle déclaré.
Parlant de sa technique “inédite”, elle fait
savoir que c'est parce qu'elle est toujours à la
recherche de “la texture d'un élément nouveau.
Je veux que les gens se demandent, en voyant ce
que je fais, c'est quoi, comment on en est arrivé
à ce stade”. C'est pourquoi d'ailleurs elle décrit
son atelier comme “un laboratoire où (elle) fait un
peu de tout. De l'acrylique, de la peinture à huile,
etc”. “Souvent je mixe les deux, je regarde ce
que ça donne. Je travaille avec le goudron et il
arrive à me donner diverses tonalités sur les textures que je cherche sur les matériaux.
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numéro 875 • mercredi 14 mai 2014
ÉCO-SOCIAL
6
ACCORDS DE PÊCHE ENTRE LE SÉNÉGAL ET L’UE
MALADIES OSTÉO-ARTICULAIRES
La brûlure grave, une
pathologique traumatique
et coûteuse
Le Gaipes dénonce une
“contrepartie financière humiliante”
Le Parlement européen pourrait prochainement connaître du dossier sur l’accord de pêche entre le Sénégal et l’Union européenne. Le Gaipes
qui en veut à Ali Haidar à dénoncé hier lors d'une conférence de presse “la contrepartie financière humiliante et insignifiante” dudit accord.
ment du Sénégal de ne pas ratifier cet
accord et de ne pas le signer. L’accord
n’est pas encore signé, il est seulement
paraphé. On a toujours la possibilité de
revenir dessus.”
“Ali Haïdar a signé
dans la précipitation”
Saer Seck
ALIOU NGAMBY NDIAYE
accord de pêche entre
l’Union européenne et le
Sénégal continue toujours
de faire polémique. Après des sorties
dispersées, suite à l’annonce de cet
accord, le Groupement des armateurs
et industriels de la pêche du Sénégal
(Gaipes) s’est officiellement prononcé
à l’occasion d’une conférence de
presse tenue hier. D’après Saër Seck
et ses camarades, la contrepartie
financière de cet accord de pêche au
profit du Sénégal et du trésor sénégalais est “humiliante et insignifiante”.
Mais, dit-il, “au lieu de dire la vérité
sur cet accord, le ministre de la Pêche
est sur les ondes des radios et télévisions pour faire croire aux Sénégalais
que le Sénégal allait recevoir 8 millions d’euros par an, (environ 10 milliards de F Cfa). Alors que, poursuit
Saër Seck, dans les termes de cet
accord, pour la première année, le
Sénégal va recevoir 1 million 58 000
euros, c'est-à-dire 660 millions de F
Cfa. Pour la deuxième année, la
contrepartie est de 998 000 euros,
même pas 1 million d’euros. Et 918
000 euros pour la troisième année.
“Au total, pour les 5 ans, le Sénégal
ne va bénéficier que de 8 millions 720
000 euros. Encore, on fait perdre à
notre pays la possibilité d’avoir au
L’
minimum 30 000 tonnes de poissons
à débarquer. Le ministre de la Pêche
Djibo Ka avait refusé des accords qui
sont 10 fois meilleurs que ce que Aly
Haïdar a signé”, renchérit M. Seck
pour qui cet accord signé entre le
Sénégal et l’Union européenne a été
fait dans des “conditions bâclées et
opaques” et n’est pas dans l’intérêt de
notre pays. Dès lors, le Gaipes compte
user de tous les droits que lui confère
la loi pour que cet accord ne soit pas
ratifié, de l'avis de son président.
L’UE a violé ses procédures
Mieux, souligne Saër Seck, le
Gaipes va saisir le Parlement européen, pour l’annulation de cet accord.
“Après avoir saisi le Parlement du
Sénégal, le Gaipes veut porter l’affaire
devant le Parlement européen”,
informe, M. Seck. Cet accord, dit-il, est
formidable pour l’Union européenne
qui a tiré son épingle du jeu, mais pas
pour le Sénégal. Par contre, l’UE a
passé outre ses procédures, regrette le
président du Gaipes. Selon Saër Seck,
l’Union européenne, dans sa politique,
interdit la signature d’accord si les opérateurs et les acteurs ne sont pas
concernés. C'est ce qui s’est passé
avec le Sénégal car aucun acteur de la
pêche n’a assisté à la signature, à l'en
croire. “Nous demandons de la
manière la plus officielle au gouverne-
Dans la foulée, le président du
Gaipes a révélé que l'accord en question a été signé par Ali Haïdar accompagné du directeur de la pêche, du
directeur de la surveillance des
pêches, et du directeur du CRODT
(Centre de recherches océanographiques de Dakar-Thiaroye), sans que
les acteurs de la pêche ne soient
consultés. Or, constate-t-il pour le
déplorer, l’expérience cumulée des
quatre personnes signataires en
matière d’accords de pêche, c’est zéro
accord de pêche. Ce qui lui fait dire
que cet accord a été signé par le
ministre Ali Haïdar dans la précipitation. “Le Sénégal a tourné le dos à la
totalité de l’expérience qu’il avait en
matière d’accords de pêche. Comment
au Sénégal on peut signer un accord
de pêche, sans le représentant du
Premier ministre, le représentant du
ministre des Finances, du ministre des
Affaires étrangères, sans parler de
l’absence des juristes et des hommes
de droit?” se demande M. Seck.
Cependant, dit-il, le ministre de la
Pêche se glorifie d’avoir régularisé
une situation. Or, on ne peut pas parler d’une régularisation dans cet
accord. Car explique M. Seck, au lieu
de régulariser 8 bateaux qui battaient
pavillon au Sénégal, le ministre, Ali
Haïdar a signé un accord pour 38
bateaux. “Il y avait 8 bateaux qui
étaient là, qui pêchaient au Sénégal
depuis la fin de l’accord de 2006 et
qui n’avaient pas un cadre légal d’expression. Si on veut régulariser, on
signe un accord pour ces 8 bateaux,
mais pas faire entrer dans la pêcherie
du Sénégal 30 autres bateaux. Donc,
il faut que M. Ali Haïdar arrête de
nous parler de régularisation”, cogne
Saër Seck. Pire, ajoute-t-il, l’accord
de pêche entre l’Union européenne et
le Sénégal est signé pour une durée
de 5 ans. Ce qui n’a jamais existé
dans un accord de pêche au Sénégal.
Lors de son intervention dimanche
dernier dans l’émission radiophonique Face-à-Face de la RTS, le
ministre de la Pêche et de l’Économie
maritime avait souligné que cet
accord allait permettre à l’État du
Sénégal de gagner 15 millions d’euros
de compensation financière et 50 millions d’euros d’accompagnement. Un
argumentaire battu en brèche par le
président du Gaipes, Saër Seck.
ALI HAÏDAR
“Ce que le Gaipes dit, ça n’engage que le Gaipes”
our un souci d’équilibre, EnQuête a
joint au téléphone le ministre de la
Pêche et de l’Économie maritime. Au bout
du fil, Ali Haïdar dit ceci: “Ce que le Gaipes
dit, ça n’engage que le Gaipes. Si vous me
posez des questions, je vais vous répondre
et ce que je vous répondrai engagera le
ministre et le gouvernement du Sénégal.
Mais on ne peut pas tenir un entretien au
téléphone.”
P
A. NG. NDIAYE
BAISSE SUR LE PRIX DE LA FARINE
La baguette de pain passera de 175 à 150 F Cfa
est une nouvelle qui va plaire
aux consommateurs : Le prix
du pain va connaître une
baisse dans les prochains jours. La décision a été prise à l'issue de la rencontre
du comité de suivi des prix des denrées
de première nécessité qui s’est réuni
hier. La rencontre a regroupé les services
techniques du ministère du Commerce,
les acteurs de la minoterie, de la boulangerie et les associations consuméristes.
A l’issue de la réunion, le comité a
retenu les propositions suivantes : le sac
C’
de farine va coûter désormais 18 000 F
Cfa contre 20 000 F Cfa
précédemment, soit une baisse de
2000 F. Cette baisse du prix du sac de
farine va se répercuter directement sur
le prix de la baguette de pain. Cette
baguette qui était achetée à 175 F va
désormais revenir à 150 F, son prix initial
il y a de cela quelques années.
D’après une note du ministère du
Commerce, les discussions de la rencontre d’hier ont tourné au tour des
propositions de baisse des prix de la
www.enqueteplus.com
farine et du pain issues des travaux des
comités techniques. Ces propositions,
explique le communiqué du ministère,
seront soumises à la validation du
Conseil national de la consommation
qui va se réunir dès le lundi prochain.
Après la baisse sur les prix du riz, de
l’huile, du sucre et du loyer, voilà que
le gouvernement de Macky Sall procède à une autre baisse d’une denrée
bien prisée par le consommateur sénégalais.
A. NG. NDIAYE
L’hôpital principal va échanger
au cours de ses 15èmes journées
médicales prévues du 15 au 17
mai sur les maladies ostéoarticulaires très fréquentes au
Sénégal. Parmi ces pathologies,
la brûlure grave, dont le traitement est coûteux en raison de
l'absence de centres spécialisés.
L
es maladies ostéo-articulaires
sont de plus en plus fréquentes au Sénégal. Très onéreuses, ces affections touchent souvent
la qualité de vie des malades en s'attaquant aux os et diminuant leur rendement professionnel. Sur ce, les médecins de l’hôpital Principal d Dakar ont
décidé de réfléchir sur ces maladies
lors de leurs 15èmes journées médicales qu'ils déroulent du 15 au 17 mai.
L'annonce a été faite hier au cours
d'une conférence de presse en prélude
à ces journées. Parmi ce groupe d'affections, les plus fréquentes sont la brûlure grave, l’arthrose.
Selon le professeur Coumba Diouf
Niang, chirurgien orthopédiste à
l’hôpital Principal, la brûlure coûte
extrêmement cher parce que ce sont
des malades en réanimation, sous des
antibiotiques coûteuses, sous oxygène, multi-opérés. “La brûlure, c'est
une pathologie grave. Sa prise en
charge idéale est faite dans le cadre des
services spécialisés. Il y a des centres de
brûlés qui prennent en charge ces
genres de patients, mais ils n'existent
pas encore au Sénégal. Donc, toutes
les structures essayent autant que possible à les prendre en charge avec les
moyens dont elles disposent”, a dit Pr
Niang. Même son de cloche chez le
professeur Ibrahima Cissé Diakhaté,
pour qui la brûlure grave est une
pathologie traumatique et mortelle.
“Sa prise en charge adéquate est très
problématique au Sénégal, car elle
requiert un plateau technique très
relevé et des soins médico-chirurgicaux spécifiques et onéreux”, a-t-il
expliqué.
S'agissant de l’arthrose, il dira que
c'est une maladie dégénérative qui
attaque les genoux et qui est assez fréquente au Sénégal. “C'est une pathologie qui arrivera à tout le monde.
c'est juste une histoire de longévité.
C'est un peu l’équivalent des cheveux
blancs. Elle est fréquente et tout le
monde y passera à partir d'un certain
nombre d'années”, a souligné le Pr
Coumba Diouf Niang.
Autres maladies fréquentes, ce sont
la fluorose osseuse, les rhumatismes
inflammatoires, les affections qui fragilisent l'os, la drépanocytose....
Durant ces trois jours, des conférenciers nationaux, internationaux se
pencheront sur les données actuelles
en matière d'épidémiologie de prévention, de diagnostic et de traitement.
VIVIANE DIATTA
numéro 875 • mercredi 14 mai 2014
LIBRE PAROLE
7
La problématique juridique
des concessions portuaires
L
a concession portuaire est l’accord par lequel l’autorité portuaire, le concédant, confie à
une personne physique ou morale, le
concessionnaire, le soin d’exploiter, à
titre exclusif, un espace du domaine
public portuaire en offrant des prestations de service au profit du public
dans le cadre d’un contrat à durée
déterminée régi par un cahier des
charges. La concession est devenue,
en Afrique et en Afrique de l’Ouest en
particulier, un moyen de modernisation de nos ports en les dotant d’infrastructures de nature à les hisser au
niveau des standards internationaux
aux moyens de très lourds investissements.
Au Sénégal, c’est DPWorld, Bolloré
et Necotrans, des opérateurs multiports qui ont pu bénéficier de telles
concessions pour exploiter le terminal
à conteneurs, le terminal roulier et le
terminal vraquier. Des concessions
dont les procédures d’attribution
n’ont pas manqué de soulever moult
contestations même dans les autres
pays de la sous région. Cela est dû non
seulement aux énormes enjeux financiers en cause du moment qu’il s’agit
de confier à une seule entité et à titre
exclusif une activité fortement rémunératrice jusque là exercée par de
nombreux opérateurs mais aussi
parce qu’il s’agit d’activités à haute
intensité de main d’œuvre.
Le principal problème juridique
que ces concessions ont soulevé est
celui de savoir si les procédures d’attribution doivent être soumises au
code des marchés publics. En l’occurrence, ce ne fut pas le cas ! Et, le Port
autonome de Dakar, fort d’un avis du
Comité de Règlement des Différends
(CRD) de l’Autorité de Régulation des
Marchés publics (ARMP) n’a pas
manqué de se prévaloir d’arguments
tirés des textes qui le régissent pour
servir de fondement juridique à ses
choix contractuels. Un argumentaire
contestable, de jure, même si les parties ont pu trouver un règlement amiable.
LE PORT AUTONOME : UNE
SOCIETE DE NATURE HYBRIDE
Le Port autonome est régi par les
textes suivants : la loi n° 87-28 du 18
août 1987 autorisant sa création et
modifiée par la loi n° 92-63 du 22
décembre 1992 ; le décret n° 871552 du 19 décembre 1987 portant
approbation de ses statuts ; la loi n°
90-07 du 26 juin 1990 relative à l'organisation et au contrôle des entreprises du secteur parapublic et la loi
n° 76-66 du 02 Juillet 1976 portant
code du domaine de l’Etat. Il faut y
ajouter les normes de droit communautaire OHADA (en particulier les
Actes uniformes) et UEMOA (notamment les Règlements et Directives)
qui se caractérisent par leur primauté
sur le droit national.
Port autonome de Dakar
Dans ce magma de textes, il faut
retenir que le Port est soumis concurremment à deux corps de règles différentes : des règles de droit privé et des
règles de droit public. Cela est dû au
fait que l’institution a un patrimoine
propre c'est-à-dire un ensemble de
biens sur lesquels il exerce tous les
attributs de la propriété privée. Ce
patrimoine constitue le Domaine privé
portuaire auquel s’appliquent les
règles de droit privé des affaires. Ainsi
le Port peut il émettre des emprunts
obligataires, consentir des hypothèques sur ses biens propres, faire
fructifier ses avoirs par des placements, vendre ou louer ses biens en
application des normes OHADA.
Par contre le Port dispose également de biens très consistants appartenant à l’Etat et dont ce dernier lui a
confié la gestion: c’est le Domaine
public portuaire auquel s’appliquent
les règles de droit public. Ainsi les
concessions et les autorisations d’occupation temporaire sont elles
exclues du champ d’application du
droit OHADA du fait que le Port
n’exerce aucun droit privatif ou translatif de propriété sur ce domaine.
Elles font l’objet d’un cahier des
charges qui est par excellence une
institution du droit public.
Pour tous ces motifs, il serait exact
de dire que le Port autonome est une
société hybride qui répond bien à la
notion de société à statut particulier
retenue par l’OHADA à travers l’article
916 al. 1er de l’Acte uniforme sur les
sociétés commerciales et le groupement d’intérêt économique. Ce caractère amphibologique justifie en
grande partie son particularisme.
LA CONCESSION : UN SERVICE
PUBLIC EXCLUSIF REMUNERE
Il a été soutenu que “le concessionnaire exercera exclusivement des
activités lucratives et marchandes et
non des activités de service public”
(http://www.pressafrik.com du Lundi
16 Décembre 2013). En vérité il
s’agit là d’un plaidoyer prodomo. Car
la concession dont il s’agit est bien un
service public dés lors que c’est “une
activité d’une personne morale de
droit public en vue de satisfaire un
besoin d’intérêt général” (cf. article
11 du COA). En effet désormais, toute
opération d’import- export relative aux
activités concédées (pondéreux non
alimentaires, roulier, conteneurs)
exige de traiter obligatoirement avec
le concessionnaire concerné lequel
détient un monopole sur ces services
portuaires. Une exclusivité qui fait
peser sur lui des obligations consistant à : satisfaire la demande, assurer
la continuité des prestations, observer
la stricte égalité de tous devant ces
services etc. C’est à dire des obligations de service public !
Cela est constant dans la jurisprudence du Conseil d’Etat en France
depuis l’arrêt Compagnie maritime de
l’Afrique orientale qui considéra que
“la manutention exercée en situation
de monopole” est un service public
(C.E 5 mai 1944 Compagnie maritime de l’Afrique orientale in Grands
Arrêts 1987 p 278).
C’est en sens aussi que la CNUDCI
(Recommandation 53) exige que la
convention de concession mentionne
les obligations du concessionnaire en
matière “d’adaptabilité du service à la
demande des usagers, de continuité
de ce service et d’égal traitement de
tous les usagers”.
Toutefois, il s’agit d’obligations de
service public rémunéré. En effet, la
contre partie que le concessionnaire
en tire, c’est justement la perception
de redevances versées par les usagers
et ce caractère “lucratif et marchand”
de l’activité n’est pas de nature à
exclure le service public : c’est la
rémunération de la prestation
“offerte” au public. De ce point de
vue le service public n’est pas synonyme de gratuité !
D’ailleurs, la différence entre “le
marché public” et “la concession”,
c’est que dans le premier cas il y a versement immédiat de la contre partie
financière par l’acheteur au profit du
prestataire alors que dans le second,
le règlement se fait par les usagers du
service public pendant toute la durée
du contrat. En effet la rémunération
du concessionnaire par l’usager est un
critère essentiel de la concession,
forme de délégation de service public.
En conséquence, il n’est pas exact
de dire que “le contrat d’occupation
du domaine public issu de la manifestation d’intérêts, objet du litige, n’a
pas de rapport avec la gestion d’un
www.enqueteplus.com
service public” (cf. affaire Thocomar
c/ Port autonome in www.rewmi.com
du 23 novembre 2013) ou que
ce “contrat ne peut être assimilé ni à
un marché public ni à une délégation
de service public (http: //www.pressafrik.com du Lundi 16 Décembre
2013- Sud Quotidien du mercredi 13
novembre 2013 http://www.leral.net).
LA PRIMAUTE DU DROIT
COMMUNAUTAIRE
En l’état actuel du droit positif, on
ne saurait se référer au droit interne,
s’agirait-il d’une loi, si la matière est
réglementée par une norme communautaire. Et en l’occurrence la primauté des Directives sus citées de
l’UEMOA n’est pas discutable même
si leur mise en œuvre pourrait s’avérer
délicate voire inadéquate pour certains : dura lex sed lex ! (cf. les articles
6 et 42 et suivants du Traité de
l’UEMOA qui sont les pendants des
articles 10 et suivants du Traité de
l’OHADA). Lesquelles Directives s’appliquent aux marchés publics et aux
délégations de service public dont la
concession.
L’EXIGENCE D’EGALITE
DE CHANCE
En vérité, si la modernisation et la
compétitivité du Port sont des données vitales pour notre économie, il
faut dire que le choix de l’opérateur
exécutant exige d’offrir à tous les
prétendants éventuels une égale
chance d’être élu. D’autant que,
nonobstant la menace de disparition
supposée de certaines entreprises,
les enjeux financiers sont énormes
du fait des gains importants attendus par l’heureux concessionnaire. Il
suffit de voir que ce dernier accepte
d’investir plusieurs dizaines de milliards dans les infrastructures après
en avoir payé plusieurs autres au
titre du ticket d’entrée ! C’est pourquoi, nous convenons, avec Jean
Grosdidier de Matons que “le succès
d’une concession réside d’abord
dans la qualité de la préparation du
processus de sélection du concessionnaire” (cf. “Modes de désignation du concessionnaire” page 111
in éditions EMS 2012).
Une telle opération, en effet, quelle
que soit la qualification juridique
qu’on lui donne, ne saurait se faire sur
la base d’un gré à gré : cela jure d’avec
les enjeux de transparence et de
bonne gouvernance ou, simplement,
l’Etat de droit !
Le recours aux règles sur la concurrence est une voie obligée, même par
appel d’offre restreint, pourvu que le
jeu de la compétition saine soit
observé ! (cf. “Réformes et place du
secteur privé dans les ports africains”étude
de
la
CNUCED
in
UNCTAD/SDTE/TLB/5).
Pour la primauté du droit.
PR. ELHADJI IBRAHIMA KHALIL DIALLO
Membre titulaire du Comité Maritime
International (CMI) depuis 1993
Auteur de tous les textes (14)
de l’UEMOA en matière maritime
Faculté des Sciences Juridiques
et Politiques de Dakar
[email protected]
Évolution du paysage
universitaire sénégalais
E
n arrivant à la tète du département ministériel de l’enseignement supérieur, selon
Abdoulaye SEYDI, M. Niane a
trouvé une maison mal en point soumise aux soubresauts politiques et
une lourde machinerie administrative. Conscient qu’il s’était engagé
dans une voie difficile, le ministre de
l’Enseignement supérieur et de la
recherche s’est très tôt impliqué à
fond dans les affaires de son département à problème et a commencé à
présenter des projets répondant aux
préoccupations des Sénégalais (amélioration de la qualité de l’enseignement supérieur, amélioration de la
gouvernance universitaire, amélioration de l’utilisation des TIC dans les
différentes universités, amélioration
de l’efficacité interne et le renforcement des liens avec le marché du travail pour les étudiants). Mais aussi et
surtout, M. NIANE s’est attaqué à ces
problèmes sans arrière pensée électorale ni carriériste, avec un œil fixé sur
le bilan final dont il sera seul comptable. Quelques mois après son installation, cet homme pétri de combativité
et de droiture et très bien aimé dans
son fief réussit à s’affirmer au peloton
de tête des vrais républicains capables
de prendre des décisions importantes
et de les exécuter avec fermeté. Il réussit sans faille à s’affirmer comme un
leader dont la république en général
et son département ministériel en
particulier a besoin.
Mary Teuw Niane
Politiquement, Mary Teuw
NIANE incarne cette vague
d’hommes politiques exigeants et
ardents et qui apportent beaucoup de
dividendes électoraux au gouvernement de Mimi Touré. Honnêteté
intellectuelle doit nous obliger de
reconnaitre qu’il a emprunté un long
et difficile chemin, celui de pacifier et
de
réformer
l’Enseignement
Supérieur du Sénégal, un vrai champ
de mines. Il est à quelques mètres de
réussir cette grosse entreprise. C’est
pourquoi le Président de la
République, le Gouvernement, la
Société Civile et nous de la Diaspora
devons l’aider : sa volonté d’aboutir
est son unique atout, sa détermination son entière stratégie.
Aujourd’hui, la situation dans les
universités sénégalaises s’est nettement améliorée. N’acceptons pas de
torpiller les discussions sincères avec
les Etudiants, Enseignants et
Personnels Administratifs et
Techniques et de Service. Nous de la
diaspora, avons majoritairement
approuvé son geste et l’avons jugé rassurant et aimons sa simplicité, sa
générosité et sa constante disponibilité et son humeur égale en toute circonstance.
Aujourd’hui,
l’Enseignement Supérieur du Sénégal
est à un tournant décisif de son histoire. Un tournant qu’il ne peut se
permettre de rater, puisqu’il ouvre la
voie d’accès des Universités dans le
cercle des nations modernes.
ABDOUL DIA,
Doctorant Université de Metz. France
[email protected]
numéro 875 • mercredi 14 mai 2014
CMJN
SPORTS
8
LIGUE 1 - 4 MATCHES, UN NUL ET 3 DÉFAITES SUCCESSIVES
L'Uso croule sous
le poids de la “fatigue”
L’Union sportive de Ouakam (Uso) a perdu le chemin du succès. L’équipe coachée par Malick Diop
a enregistré sa 3e défaite d’affilée ce samedi (2-1) contre le Dakar université club (Duc). Ce dernier
justifie cette contre-performance par la fatigue de ses jeunes joueurs.
LOUIS GEORGES DIATTA
Ç
a craint chez les Lébous.
L’Union sportive de Ouakam
(Uso) voit rouge depuis 4 journées : un nul et 3 défaites. L’équipe
managée par Malick Diop a été battue
successivement par Diambars, Port,
sur le même score (1-0), et Dakar
université club (Duc) (2-1). Ce dernier
revers lui a d’ailleurs coûté la 3e place
du podium au profit du Port qui a une
meilleure différence de buts (+3),
avec un même nombre de points (30
pts). Rétrogradée au 4e rang, l'Uso ne
fait plus peur. Les “Rouge et blanc”
manquent considérablement de réussite. En quatre confrontations, ils
n’ont marqué qu’un seul but. Même si
le champion du Sénégal en 2011 a la
meilleure défense du championnat (9
buts encaissés), sa base arrière a été
particulièrement perméable lors de
ses 4 dernières sorties. Son gardien et
capitaine, Pape Latyr Ndiaye, a pris 4
buts, soit 44,4% de ses buts encaissés (en 20 journées).
“Il y a toujours de la crainte
après une défaite”
“Il est très tôt de penser au titre”,
avait déclaré Malick Diop malgré les
bonnes performances de son équipe, 4
victoires successives (9e, 10e, 11e et
12e j) illustrées par une deuxième place
au classement. Le technicien reste
fidèle à son objectif : “bâtir une grande
équipe dans l’avenir”. Pour lui, la
méforme actuelle de son équipe s’explique par la fatigue. “Nous avons de
jeunes joueurs en apprentissage. La
situation actuelle s’explique par le
LIGUE 2
L
“L’inefficacité des attaquants
est un problème général”
Interrogé sur le mutisme inquiétant
de ses attaquants ces 4 quatre dernières journées (1 but en 4 matchs), le
fils de l’ancien international sénégalais Yatma Diop estime que c’est une
question qui interpelle toute l’élite du
football sénégalais. “L’inefficacité des
attaquants est un problème général
qui concerne toute la Ligue 1. Ce n’est
pas un phénomène propre aux attaquants de l’Uso. On entend souvent
les autres coachs se plaindre de la
maladresse des joueurs devant les
buts”, a-t-il répondu. Selon lui, ce travail doit être fait en symbiose.
du football national. Avec 13 points (1), l'équipe de Rufisque devrait battre
Assur, un candidat au maintien et
compter sur les faux pas des autres
équipes pour assurer sa survie en
Ligue 2. La poule A jouera sa dernière
journée ce vendredi.
Cinq équipes luttent
pour leur maintien
es équipes de Ndar Guedj, de
l'Assur, du Ndiambour de
Louga, de Dahra et de
Teungueth FC, logées dans la poule B
de la Ligue 2 sénégalaise, se battront
pour le maintien à l'occasion de 14e
et dernière journée qui se joue ce mercredi.
Ndar Guedj, équipe promue en
Ligue 2 cette saison, actuellement 4e
à l’issue de la 13e journée du championnat avec 16 points (-3), se présente comme l'équipe la mieux outillée puisqu'un nul lui suffira pour
conserver sa place. Opposée à l'As
Douanes qui a atteint son objectif de
remontée en Ligue 1, l'équipe saintlouisienne sait à quoi s'en tenir au
coup d'envoi de la partie.
Le Ndiambour de Louga (14 points
-2), un ancien gros bras du football
national, sera pour sa part opposé à
une équipe de la Renaissance de
Dakar (19 points), actuellement
manque de fraîcheur physique”, a-t-il
fait savoir. Néanmoins, l’ancien coach
de Yeggo reconnaît que cette série de
défaites est inquiétante. “Il y a toujours
de la crainte après une défaite”, a-t-il
avoué. Actuellement, Malick compte
s’appuyer sur la communication afin de
remettre le groupe sur les rails. “Nous
sommes en train de parler aux joueurs.
Nous devons les encourager et leur donner du moral”, dit-il. Pour le reste, le
coach de l’Uso reste confiant. “Compte
tenu des résultats en fin de championnat, l’année dernière, et en début de
cette saison, personne ne nous attendait
à ce niveau. Ce n’était pas évident. Mais
nous restons humbles”, souligne-t-il,
démobilisée.
En course pour la montée, la
Renaissance a perdu tout espoir de
retrouver l'élite du football national et
fera face à une équipe lougatoise qui
doit gagner pour ne pas dépendre des
résultats des autres équipes telles que
Assur de Richard-Toll, Dahra et
Teungueth FC, également candidats
au maintien.
Comme le Ndiambour de Louga,
l'Asc Dahra (14 points -6) sera opposée à une équipe de Bargueth qui
n'attend rien de ce championnat, son
maintien étant assuré. Toujours est-il
que dans son fief du stade Bassirou
Ndiaye, Dahra pourra compter sur son
public pour gagner en espérant un
faux pas des autres.
Reléguée en Ligue 2 à la fin de la
saison dernière, Assur (14 points-2)
aura fort à faire contre l'équipe de
Teungueth, lanterne rouge du groupe
B, pour se maintenir dans le 2e niveau
(APS)
PROGRAMME
Stade Demba Diop
17h Teungueth FC - Assur
Stade Caroline Faye de Mbour
As Douanes - Ndar Guedj
Stade Bassirou Ndiaye
Dahra - Bargueth
Stade Alassane Djigo
Renaisance - Ndiambour
REVUE TOU TERRAIN
MEILLEURS AFRICAINS DE LA SAISON
Sadio Mané et Diafra
Sakho dans le top 10
Les attaquants internationaux sénégalais Sadio Mané et Diafra Sakho font
partie de la liste des 10 joueurs africains
les plus brillants lors de la saison européenne 2013-2014 en Europe, selon un
classement du magazine Jeune Afrique.
www.enqueteplus.com
Ce classement concerne les joueurs
qui ont “gagné des titres, marqué
beaucoup de buts ou simplement les
esprits”, explique le journal dans son
dernier numéro paru lundi. Sadio
Mané (Red Bull Salzbourg) a remporté le championnat autrichien et
marqué 13 buts. Il est dans le viseur de
plusieurs clubs comme le Bayer
Leverkusen (Allemagne), Tottenham
et Newcastle (Angleterre). Diafra
Sakho, promu dans l’élite française de
football avec Metz, a été élu meilleur
joueur de la Ligue 2 par ses pairs. Il est
courtisé par Marseille (France),
Newcastle United (Angleterre) et
Trabzonspor (Turquie).
OL
Rémi Garde s'en va...
Rémi Garde ne prolongera pas son
contrat avec l'Olympique Lyonnais.
L'information de son départ, qui
bruissait depuis lundi, a été confirmée mardi matin par l'intéressé et
Jean-Michel Aulas, en direct sur la
chaîne du club. Garde s'en va pour des
“raisons familiales et personnelles”.
“Je ressens le besoin de souffler, de
faire un break, a ajouté celui qui a
décroché lundi son diplôme d'entraîneur. Pour être performant, chacun a
besoin de ses ingrédients, les miens
s’accommodent difficilement du
métier d’entraîneur même si j'ai
apprécié de le faire”. Assez ému quand
il a remercié tour à tour son président,
le directeur sportif Bernard Lacombe
- “des personnes qui m'ont fait
confiance alors que je n'avais jamais
entraîné” - ses joueurs et les supporters, Garde a annoncé la nouvelle à ses
joueurs mardi matin avant de rencontrer la presse.
TOTTENHAM
...Sherwood aussi
Comme pressenti depuis plusieurs
semaines, Tottenham a confirmé ce
mardi le départ de Tim Sherwood au
poste de manager. Nommé midécembre en remplacement d'André
Villas-Boas, le technicien anglais a
terminé 6e avec les Spurs, alors que
ses dirigeants exigeaient une place en
Ligue des champions. Les noms de
Frank de Boer et Mauricio
Pochettino circulent déjà pour le
remplacer.
COUPE DU MONDE - CÔTE D'IVOIRE
28 joueurs sans
Tiené ni Eboué
Gardiens : Boubacar Barry (Lokeren/Bel),
Badra Ali Sangare (Asec Mimosas), Mande
Sayouba (Stabaek/Nor), Sylvain Gbohouo
(San-Pédro)
Défenseurs : Serge Aurier
(Toulouse/Fra), Sol Bamba
(Trabzonspor/Tur), Constant Djakpa
(Francfort/All), Artur Boka (Stuttgart/All),
Didier Zokora, Kolo Touré (Liverpool/Ang),
Dja Djédjé (Marseille/Fra), Ousmane
Viera (Rizespor/Tur), Akpa-Akpro
(Toulouse/Fra), Angoua
(Valenciennes/Fra)
Milieux : Yaya Touré (Man City/Ang),
Serey Die (Bâle/Sui), Chieck Tiote
(Newcastle/Ang), Ismael Diomande
(Saint-Étienne/Fra), Romaric
(Bastia/Fra), Didier Ya Konan
(Hanovre/All)
Attaquants : Didier Drogba
(Galatasaray/Tur), Giovanni Sio
(Bâle/Sui), Lacina Traoré (Monaco/Ang),
Wilfried Bony (Swansea/Ang), Seydou
Doumbia, Salomon Kalou (Lille/Fra),
Gervinho (Roma/Ita), Max Gradel (SaintÉtienne/Fra)
BLEUS
Une liste de 23 sans
surprise
Gardiens : Hugo Lloris (Tottenham
/Ang), Steve Mandanda (Marseille),
Mickaël Landreau (Bastia)
Défenseurs : Raphaël Varane
(Real Madrid /Esp), Mamadou Sakho
(Liverpool, Ang), Mathieu Debuchy
(Newcastle/Ang), Laurent Koscielny
(Arsenal /Ang), Lucas Digne (Psg),
Eliaquim Mangala (Porto/Por), Bacary
Sagna (Arsenal/Ang), Patrice Evra (Man
Un/Ang).
Milieux : Yohan Cabaye (PSG), Paul
Pogba (Juve/Ita), Blaise Matuidi (PSG),
Moussa Sissoko (Newcastle/Ang),
Clément Grenier (Lyon), Rio Mavuba
(Lille), Mathieu Valbuena (Marseille).
Attaquants : Karim Benzema (Real
Madrid/Esp), Franck Ribéry (Bayern/All),
Antoine Griezmann (Sociedad/Esp),
Olivier Giroud (Arsenal/Ang), Loïc Rémy
(Newcastle/Ang).
Schneiderlin, Trémoulinas et
Perrin réservistes
La liste des 7 réservistes : Rémy
Cabella (Montpellier), Maxime Gonalons
(Lyon), Alexandre Lacazette (Lyon), Loïc
Perrin (Saint-Étienne), Stéphane Ruffier
(Saint-Étienne), Morgan Schneiderlin
(Southampton/Ang), Benoît Trémoulinas
(Saint-Étienne).
COUPE DU MONDE - ARGENTINE
Tévez absent
L'attaquant de la Juventus Turin,
Carlos Tevez, est le grand absent de la
liste de 30 noms pour le Mondial
annoncée mardi par le sélectionneur
argentin, Alejandro Sabella. Celui-ci
n'a jamais sélectionné le Turinois,
auteur de 19 buts cette saison en Serie
A et qui n'a plus été appelé depuis
2011. Le Parisien Ezequiel Lavezzi et le
gardien monégasque Sergio Romero
sont les seuls joueurs évoluant en
France à être pré-sélectionnés.
L'Argentine est dans le groupe F du
Mondial avec le Nigeria, la Bosnie et
l'Iran.
COUPE DU MONDE - ESPAGNE
Diego Costa dans les 30
Gardiens : Iker Casillas (Real Madrid),
Pepe Reina (Naples/Ita), David De Gea
(Man United/Ang)
Défenseurs : Sergio Ramos (Real
Madrid), Gerard Piqué (FC Barcelone),
Raul Albiol (Naples/Ita), Javi Martinez
(Bayern/All), Juanfran (Atlético Madrid),
Jordi Alba (FC Barcelone), Daniel
Carvajal (Real Madrid), Cesar
Azpilicueta (Chelsea), Alberto Moreno
(FC Séville).
Milieux de terrain : Xavi (FC
Barcelone), Xabi Alonso (Real Madrid),
Andres Iniesta (FC Barcelone), Koke
(Atlético Madrid), Sergio Busquets (FC
Barcelone), Santi Cazorla (Arsenal),
Ander Iturraspe (Athletic Bilbao) Cesc
Fabregas (FC Barcelone), Thiago
Alcantara (Bayern/All), Juan Mata (Man
U/Ang), David Silva (Man City/Ang)
Attaquants : Pedro (FC Barcelone),
Jesus Navas (Man City/Ang), Diego Costa
(Atlético Madrid), David Villa (Atlético
Madrid), Fernando Torres (Chelsea/Ang),
Alvaro Negredo (Man City/Ang), Fernando
Llorente (Juventus/Ita).
LIGUE EUROPA - FINALE
Jesus : “Pas favori”
L'entraîneur portugais Jorge Jesus a
considéré mardi que son club du
Benfica Lisbonne n'était pas “le favori”
face au FC Séville en finale de la Ligue
Europa, mercredi soir à Turin (18h45).
numéro 875 • mercredi 14 mai 2014