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Université ibn Zohr
Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales
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Les institutions politiques et
administratives
Quatrième semestre
Economie et gestion
Groupe: D- E - F
Pr: Lahoucine ERRAMI
Année universitaire: 2013-2014
Plan du cours
Introduction générale:
Définition des concepts:
• La notion de l’Institution au sens stricte
•La notion de l’institution au sens large.
•Les institutions politiques
•Les institutions administratives
•Droit constitutionnel et constitution
•Droit administratif
•Administration
•Autorité administrative
•Personnalité morale
Intérêt de la matière
Plan du cours
Chapitre I:Contexte historique des institutions
politiques et administratives modernes:
Évolution de la pensée politique occidentale
Les facteurs explicatifs de la formation de l’Etat
moderne
Chapitre II: Les éléments constitutifs de l’Etat et ses
formes
•Eléments constitutifs de l’Etat
•Formes de l’Etat
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plan du cours
Chapitre III: Les institutions politiques marocaines.
Section I: Contexte historique
Section II : Le statut du Roi selon la nouvelle constitution
I.Les attributions du Roi dans les circonstances normales
II.Les attributions du Roi dans les circonstances exceptionnelles
III.Les rapports entre le Roi et les autres pouvoirs
Section III : Le pouvoir législatif selon la nouvelle constitution
I-Formation, organisation et fonctionnement du parlement
II-La fonction législative et politique du parlement
Section IV : Le pouvoir exécutif selon la nouvelle constitution
I-le chef du gouvernement
II.Le conseil du gouvernement
III.Les ministres
Section V : Les rapports entre le parlement et le gouvernement
Section VI : Les autres institutions
Plan du cours
Chapitre IV : Les institutions administratives marocaines
Section I : L’Administration centrale de l’Etat
1-les compétences administrative du Roi
2-Le chef de gouvernement
3-Les départements ministériels
Section II: L’Administration déconcentrée
1-Les services extérieurs ayant une compétence générale
2-Les services extérieurs ayant une compétence spécifique
Section III : Administration décentralisée de l’Etat
1-La décentralisation territoriale
La région : organisation et attributions
La province et la préfecture : Organisation et attributions
La commune : organisation et attributions
2-La décentralisation fonctionnelle :
Les établissements publics administratifs
Les établissements publics industriels et commerciaux
Introduction générale
Définition des concepts:
 La notion de l’Institution au sens stricte :
Selon le dictionnaire de L'académie française
Une institution est une action par laquelle on institue ou on instaure
une chose.
Selon le dictionnaire Littré, une institution peut avoir comme
signification :
-L’ action par laquelle on institue ou on établit une chose,
-Tout ce qui est inventé et établi par les hommes, en opposition à ce
qui est de nature.
A partir de ces définitions, on peut dégager plusieurs sens :
Sens 1 :action d’instituer
Sens 2 ensembles de règles qui régissent une collectivité.
Sens 3 : L’organisme visant à maintenir les règles qui régissent une
collectivité et à les faire respecter.
Introduction générale
Définition des concepts(suite)
Dans le langage politique, les institutions sont les lois fondamentales
qui régissent les personnes morales de droit public, d’où le sens large
du mot institution.
La notion d’institution au sens large.
Une institution « est un ensemble de règles relatives à un même
domaine ou à un même objet » M.Duverger
« Les institutions sont des organismes au service d’une idée »
Maurice Hauriou.
« … les institutions sont des choses établies par les hommes. Les
institutions publiques sont des choses établies par ceux-ci dans le
domaine de la vie publique »( Jean Gicquel, Droit Constitutionnel et
Institutions Politiques.)
Une institution peut être considérée comme une structure
possédant une personnalité morale, des ressources, et des moyens,
dont l’existence est admise par tous, et considérée comme utile à tous,
ou à des membres déterminés de la société.
Introduction générale
La notion d’institution au sens large(suite).
Pour Marcel Prélot, : « Le terme institution désigne l’ensemble des
organismes et des mécanismes du pouvoir existant dans une société, à une
époque donnée. Les institutions sont des organismes et des mécanismes
complexes dont l’objet est la société et le gouvernement des hommes dont la
pensée politique a élaboré les justifications et les fondements, dont l’histoire
décrit l’évolution et dont la science constitutionnelle et administrative a
systématisé et classé les modèles ».
Ainsi, l’institution-organisme et l’institution mécanisme forment les
institutions publiques qui exercent le pouvoir politique (Marcel Prélot, Droit
Constitutionnel ).
Les institutions publiques comportent deux grandes institutions : politiques
et administratives.
Les institutions politiques : sont prévues et organisées par les règles du droit
constitutionnel d’où l’importance :
-D’ analyser les organismes et les mécanismes de production des normes.
-D’analyser et de comprendre l’ensemble des institutions qui exercent le
pouvoir politique et administratif.
-D’analyser les rapports entre les différentes institutions.
Introduction générale
Toutes les règles relatives à l’organisation, au fonctionnement et aux
attributions des institutions politiques relèvent du droit constitutionnel, d’où les
relations très étroites entre le pouvoir politique, le droit et les institutions
politiques.
En effet, Le pouvoir politique constitue l’ origine immédiat des institutions
politiques. Une fois le pouvoir politique arrive au pouvoir, il est obligé soit
d’établir une nouvelle constitution, soit de respecter la constitution en vigueur,
soit de développer son contenu dans le but de moderniser les institutions en
place.
La constitution(normes suprêmes) prévoit toutes les composantes du système
politique et administratif et elle organise les rapports entre elles.
Le pouvoir politique: source principale du droit par l’intermédiaire des
institutions animées par lui-même.
on ne peut pas dissocier ces deux éléments(le pouvoir politique et le
droit). C’est le pouvoir qui décide les normes qui seront édictées, les droits à
accorder aux citoyens, les pouvoirs à conférer aux corps intermédiaires.
Les normes constitutionnelles élaborées par le pouvoir politique par
l’intermédiaire des institutions compétentes, définissent non seulement les
institutions politiques de l’Etat, mais aussi les principes fondamentaux de
l’organisation administrative.
Introduction générale
Définition des concepts(suite):
Notion de droit :
Ensemble de règles et de normes destinées à réguler les comportements
sociaux.
Ensemble de règles juridiques, abstraites et obligatoires ayant une finalité
sociale.
Le droit constitutionnel:
C’ est une branche du doit public interne qui traite des règles relatives à
l'organisation et au fonctionnement du pouvoir exécutif, législatif et
juridictionnel, ainsi que la séparation des pouvoirs et la façon dont les citoyens
participent à la vie politique.
La constitution :
C’est la loi suprême de l’Etat, statut de l’Etat
Elle a deux sens:
•Sens matériel: Ensemble de règles qui régissent l’Etat et ses différentes
institutions.
•Sens formel: Ensemble de règles écrites considérées comme supérieures aux
autres normes étatiques: (procédure spéciale pour l’élaboration et la
modification de ces normes)
C’est la source principale des autres branches de droit tel que le droit
administratif qui traite des règles relatives aux droit administratif et aux
institutions publiques administratives de l’Etat.
Introduction générale
Les institutions publiques administratives
L’étude et l’analyse de l’organisation, du fonctionnement et des attributions
des I.A impose la définition de deux concepts principaux : administration et
droit administratif.
L’administration publique (et non l’administration de l’entreprise).
C’est un concept qui a deux sens, dégagés sur la base de deux critères :
Critère matériel : Ensemble d’activités exercées, d’une manière directe, par
les PMDP ou sous le contrôle de ces personnes ,et visant le maintien de
l’ordre public et la satisfaction des besoins d’intérêt général.
Critère organique : Ensemble de personnes physiques et morales qui
accomplissent la fonction administrative (Georges Vedel, Droit
Administratif).
La fonction ou « L’action administrative est l’ensemble des activités prises
directement en charge par l’Etat, les régions, départements, communes et
leurs groupements ou assurées sous leur contrôle par des personnes privées
et ayant pour but la satisfaction des besoins d’intérêt général et le maintien
de l’ordre public au sens large du terme. … » François Lachaume
Droit administratif: Ensemble de normes qui réglementent:
L’organisation, le fonctionnement et les attributions des différentes
institutions administratives.
Les rapports entre les administrations et les administrés.
-Les autorités administratives
Les institutions étatiques: entités abstraites qui ne
peuvent exercer leurs compétences que par
l'intermédiaire de personnes physiques qui les
représentent. Il s’agit des autorités administratives qui
ont une compétence bien déterminée. Exemple: Le
ministre, le chef de gouvernement, le gouverneur, les
présidents des conseils communaux …..
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La personnalité morale
Elle s’oppose à la personne physique
C’est une fiction inventée par les juristes pour incarner l'institution et en
faire le support de droits et d'obligations,
On dit qu’il s’agit de personnes, au sens juridique, parce que ces entités
peuvent avoir un patrimoine propre, conclure des contrats, ester en justice….
C’est une notion qu’ on la rencontre aussi en droit privé ( les sociétés et les
associations).
 la PM permet de rapporter à un sujet de droit(Etat ,C.T,EP…) les intérêts
collectifs .
Distinction entre les personnes morales qui incarnent les collectivités
humaines( l'Etat, et les collectivités territoriales ) et les établissements
publics qui s’identifient à un objet social (activité administrative ,activité
industrielle ou commerciale).
Il existe des institutions qui n'ont pas de personnalité juridique comme les
structures internes des diverses collectivités, notamment de l'Etat.
La notion de personnalité morale permet à l’entité d’exister et de survivre
après le décès de ses dirigeants. C’est donc un facteur de permanence. Ainsi,
on parle de la continuité de l’État. Les gouvernants passent, l’État demeure
Elle garantit une certaine sécurité, surtout sur le plan juridique.
Introduction générale
Intérêt de la matière(I.P.A):
L’étude des institutions politiques et administratives peut être
justifiée par plusieurs facteurs explicatifs:
Le rapport étroit entre l’individu et les différentes institutions
politiques et administratives
Le rapport étroit entre ces institutions, le droit et l’économie
L’importance de comprendre les mécanismes de
fonctionnement du système politique et administratif de l’Etat
d’une part et le processus de prise de décision d’autre part.
 La nécessité de se familiariser avec la terminologie juridique,
politique et administrative par les étudiants des sciences
économiques.
Il s’agit d’un ensemble d’objectifs sur lesquels on doit travailler
ensemble pour les atteindre.
Ainsi, on va commencer par le premier chapitre consacré au
contexte historique de l’évolution des institutions publiques
occidentales.
Chapitre I: Contexte historique de l’évolution des I.P.occidentales
1-Evolution de la pensée politique occidentale
Les institutions publiques modernes sont le résultat de
l’évolution des idées politiques relatives aux grands
philosophes de lumière. Il s’agit d’un ensemble de principes
libéraux ayant favorisé la naissance et la formation des
institutions étatiques modernes. On peut citer trois grands
auteurs ayant traité le fondement de l’Etat en tant
qu’institution des institutions:
T. Hobbes dans son œuvre le Léviathan(1651), affirme que
les gens vivaient dans un état de nature ou régnait l’anarchie,
avant la naissance de l’Etat civil. Pour dépasser cette situation,
ils décidaient de conclure un contrat créant l’Etat. Cet Etat est
présidé par un monarque ayant un pouvoir absolu qui va lui
permettre de protéger les droits des membres de la société à
la sécurité et à la stabilité. Après la conclusion du contrat, les
individus n’ont pas le droit de résister ou de destituer le
monarque.
Chapitre I: Contexte historique de l’évolution des I.P.A
1-Evolution de la pensée politique occidentale(suite)
John locke dans son œuvre « Traité du gouvernement civil , 1690»:
 les hommes naissent et doivent rester égaux et libres.
En créant l’Etat sur la base de contrats individuels, les individus visaient la
réalisation d’une vie meilleure.
Le monarque s’engage à respecter et à protéger les libertés et la propriété
sur la base du contrat conclu avec chaque membre de la société. En cas de
violation des règles prévues par ce contrat, les individus ont droit à la
résistance.
Le contrat, consacre les droits individuels, antérieurs à toute constitution et
Etat civil.
J.J Rousseau:( le contrat social, 1762)
 L’Etat et le pouvoir sont institué sur la base d’un contrat social conclu par
les individus pour limiter le risque du développement des inégalités.
Les individus s’engagent à respecter la volonté générale exprimée par le
pouvoir. Cette volonté s’exprime par la loi votée.
Le monarque s’engage, à exécuter la loi et faire prévaloir les intérêts
collectifs.
Le monarque s’engage à exécuter la loi qui est l’expression de la volonté
générale.
Chapitre I: Contexte historique de l’évolution des I.P.A
L’Etat en tant qu’institution des institutions
dans la pensée politique occidentale, a été crée par
la volonté des personnes fondateurs qui sont les
gouvernants, visant la réalisation d’un objectif
commun. (M.Hauriou)
A près sa mise en place, il sera renforcé par les
adhésions des gouvernés. Cette institution se
distingue par l’existence d’un pouvoir politique qui
ne se confond pas avec les personnes qui
gouvernent. (M.Hauriou)
Chapitre I: Contexte historique de l’évolution des I.P.A
Evolution de la pensée politique
Marx et Engels:
L’Etat est un moyen utilisé par la bourgeoisie pour
exploiter la classe ouvrière
L’Etat est la conséquence de l’exploitation de l’homme.
 Disparition de l’Etat avec la fin de l’exploitation et la
création de la société communiste sans classe
La classe ouvrière, la classe exploitée créée par le
capitalisme, est la seule classe révolutionnaire qui peut
lutter contre l’exploitation et mettre fin à la classe
dominante et à l’Etat.
Echec de la théorie marxiste, après l’effondrement de
l’URSS
Chapitre I: Contexte historique de l’évolution des I.P.A
Evolution des I.P dans les pays occidentaux.
La naissance l’Etat moderne en Occident, peut être expliquée selon plusieurs facteurs liés
aux caractéristiques de la période de la féodalité :
 L’atomisation du pouvoir en une multitude de seigneuries.
 La personnalisation du pouvoir.
Le mélange des pouvoirs politiques et économiques d’une part et le pouvoir politique et
religieux d’autre part. Réalité qui va aboutir à:
La dictature et l’absolutisme
l’apparition des grands philosophes de lumière
la révolution française, anglaise et américaine
Début du processus de la construction de l’ Etat moderne en occident:
La centralisation du pouvoir dans les pays occidentaux a été réalisée après :
 La stabilisation du pouvoir seigneurial,
L’augmentation des richesses provoquée par l’exploitation interne,
Le désir de la tranquillité
L’efficacité du pouvoir Royal exercé sur un territoire limité.
Le changement des loyautés en faveur du pouvoir Royal ayant de plus en plus la capacité
à faire régner l’ordre et à développer les institutions internes propres à chaque royaume.
(Voir Omar Bendourou, droit constitutionnel et
institutions politiques).
Chapitre I: Contexte historique de l’évolution des I.P.A
L’évolution des institutions ayant favorisé la centralisation du pouvoir royal a
donnée lieu au développement de la notion de souveraineté. Il s’agit d’une notion
liée à la constitution et à l’Etat en tant qu’institution des institutions.
En Angleterre, Au terme de l’évolution des rapports de force entre le roi et les
barons, la souveraineté est liée à un être mythique qui est la constitution comme
fondement de l’Etat. D’où la naissance de la notion de la souveraineté externe et
non pas interne. Le roi n’est plus souverain, mais c’est l’Etat qui détient ce privilège.
Ainsi, ce concept faisait objet d’analyse de la part de plusieurs philosophes :
Jean Bodin(1530-1596) : La souveraineté est la puissance absolue et perpétuel
d’une république.
J.J.Rousseau(1712-1778): La souveraineté populaire(le peuple qui détient la
souveraineté
Sieyès (1748-1836): La souveraineté nationale.(C’est la nation(représentants du
peuple) qui détient la souveraineté.
HOBBES : La souveraineté absolue(C’est le monarque qui détient la souveraineté)
Le courant du droit naturel et la notion de la souveraineté relative: Le droit des gens
et de la nature sera développé en un ensemble de règles régissant les rapports entre
les Etats et sera à l’origine du droit international. La souveraineté de l’Etat est limitée
par les règles de ce droit.
Le droit positiviste : l’Etat se caractérise par la plénitude des compétences sous
réserve des règles du droit international. Cette conception a été développé par
l’école normativiste (KELSEN).
Chapitre II: Formes de l’Etat et ses éléments constitutifs
 L’Etat: Phénomène historique, sociologique, politique et juridique qui tient à la
fois de la construction de l’esprit et de la réalité sociologique (Pière Pactet).
L’Etat: Personne morale de droit public souveraine sur un territoire peuplé.
L’Etat: Fondement du droit public interne et international.
 L’existence de l’Etat dépend de trois éléments principaux qui conditionnent sa
naissance ou sa disparition(I).
 Il peut être crée selon des modes originaires(occupation et domination d’un
territoire sans maitre) ou dérivés, (mouvement d’intégration ou de
désintégration) qui permet à l’Etat de prendre plusieurs formes et d’exercer
plusieurs fonctions(II).
L’Etat ne peut être considéré comme Etat de droit qu’en présence d’une
multitude d’éléments et de fondements.
I-Eléments constitutifs de l’Etat:
Selon l’analyse classique, la création d’un Etat exige trois éléments principaux à
savoir:
1-La population
L’État doit avoir une population qui peut être minime ou importante.
La population est un groupe de personnes juridiquement liées avec lui par le
lien de la nationalité qui implique des droits et des obligations.
Ces personnes sont unies soit par des caractères communs (race, langue,
religion….), soit par les mêmes traditions ou par la volonté de vivre en commun.
Chapitre II: Formes de l’Etat et ses éléments constitutifs
Eléments constitutifs de l’Etat(suite)
Distinction entre la notion d'État et celle de la Nation qui implique deux situations
possibles :
• La première concerne un État uni avec la Nation .Dans ce cas, la Nation est un
ensemble homogène avec une histoire commune. (Ernest Renan, 1882 )
• La deuxième concerne l'État distinct de la Nation qui signifie que la réalité
juridique ne correspond pas toujours à la réalité sociologique.
Il n'y a pas un État nécessairement là où il y a une Nation.
Il n'y a pas une seule Nation à l’intérieure de chaque État. C'est-à-dire que les États
contiennent des populations n’ayant pas des caractères communs ou les mêmes
traditions.
2-Le territoire
C'est un élément essentiel à l'État qui lui accorde une importance considérable
puisqu’il lui permet de tracer dans l'espace une limite à l'intérieur de laquelle une
population s’installe et l’Etat existe et exerce ses compétences et à l'extérieur de
laquelle l'État n'existe plus et n’exerce jamais ses compétences.
 Le territoire d’un Etat englobe la portion terrestre et le sous-sol que cette surface
recouvre, l’espace aérien qui la surplombe et la zone maritime qui s’étend sur les
côtes de l’Etat.
Plusieurs Etats soufrent de problèmes de frontières qui sont gérés par le droit
international public.
La domination sur une zone géographique s’appelle la souveraineté territoriale de
l’Etat.
Chapitre II: Formes de l’Etat et ses éléments constitutifs
I-Eléments constitutifs de l’Etat(suite)
3-Le pouvoir politique
C'est un phénomène et une structure d’autorité qui désignent:
 Les personnes qui exercent une activité de direction
L’autorité et la capacité dont ces personnes sont investies.
une autorité, une puissance, une possibilité
 C'est un phénomène aussi qui peut avoir comme significations
juridiques : droit, mandat, procuration, délégation.
Le pouvoir politique implique une double relation de
commandement (groupe minoritaire) et d’obéissance (groupe très
nombreux)
 Définition générale : Le pouvoir politique est « le pouvoir de
prévision, d’impulsion, de décision et de coordination qui
appartient à l’appareil dirigeant du pays (celui de l’Etat) ».Ce
pouvoir permet la détermination et la conduite de la politique
nationale dans tous les domaines. (Pierre Pactet, Institutions
politiques -droit constitutionnel
Chapitre II: Formes de l’Etat et ses éléments constitutifs
Récapitulatif:
Le pouvoir: Ensemble de structures de nature
politique et administrative qui assurent le rôle du
porte-parole de la population et qui peuvent
recourir à la contrainte matérielle en cas de besoin,
pour assurer les services publics(Justice, maintien
de l'ordre public et Défense nationale).
Le pouvoir est lié à l’institution des institutions
qui est l’Etat. Il doit être souverain et effectif c’est-àdire exercé sur la population établi sur un territoire.
L’effectivité du pouvoir exige la mise en place
d’une organisation qui peut prendre différentes
formes selon la forme de l’Etat
Chapitre II: Formes de l’Etat et ses éléments constitutifs
Les formes de l’Etat:
Les formes de l’Etat comportent des variantes
complexes ayant un impact sur la nature des
compétences, les fonctions et le domaine d’intervention
des entités qui composent l’Etat.
A-L’État unitaire
L'État en tant que personne morale de droit public est
unique et il dispose seul de toutes les compétences.
 L’Etat peut transférer certaines attributions à d'autres
institutions ayant une certaine autonomie ou aux agents
locaux chargés d’exécuter les décisions prises au niveau
central.
Distinction entre un État totalement centralisé, et un
Etat décentralisé.
Chapitre II: Formes de l’Etat et ses éléments constitutifs
La centralisation
La centralisation administrative: Le pouvoir central est la
seule institution compétente à prendre toutes les décisions.
Elle peut prendre deux formes :
La concentration:
seuls les organes centraux de l’Etat peuvent prendre les
décisions qui sont exécutées sur place par l’intermédiaire de
représentants locaux.
C’est un système qui permet la simplification, la rapidité et
l’objectivité en matière de prise de décision.
Mais Ce type de système n’a jamais existé et il ne peut
convenir qu’à une société ou à un Etat au développement
embryonnaire.
Dans les sociétés modernes, les décisions administratives
doivent être rapides, adaptées et efficaces ; seul une
administration proche des citoyens peut répondre à leurs
besoins.
Chapitre II: Formes de l’Etat et ses éléments constitutifs
La déconcentration:
 «est une redistribution du pouvoir de décision dans le sens d’un
amoindrissement d’une centralisation originelle au sommet» R.Chaput.
L’administration centrale dispose de relais qui assurent les missions de
services publics pour la population locale
La déconcentration est une atténuation de la centralisation.
Le but: déchargé le pouvoir central pour une meilleure division du travail.
une partie des compétences détenues par celui-ci est transférée aux
agents locaux, ce qui va permettre une meilleure adaptation des décisions
prises aux réalités locales.
Les agents locaux restent soumis aux pouvoir hiérarchique de l’autorité
centrale qui peut exercer le pouvoir d’instruction, le pouvoir de
réformation des décisions et le pouvoir de substitution (M.ROUSSET).
Avantages : Rapprochement entre l’administration et les administrés
Inconvénients: Risque d’incohérence, manque de cohésion entre les
différents pouvoirs déconcentrés au sein du même Etat.
Chapitre II: Formes de l’Etat et ses éléments constitutifs
La décentralisation:
C’est un système d’organisation administrative reposant sur l’existence
d’autres collectivités secondaires dotées de la personnalité juridique et le pouvoir
d’agir soit par l’intermédiaire d’organes élus par la population(les collectivités
territoriales) soit nommés par les autorités centrales(les établissements publics)
La décentralisation territoriale

 Les collectivités territoriale sont des personnes morales de droit public qui
disposent d’une autonomie administrative et financière. Cette autonomie repose sur
l’existence d’intérêts propres à la collectivité, l’octroi des compétences nécessaires et
l’existence des organes représentatifs élus par la collectivité considérée. Ces
personnes morales de droit public sont des collectivités territoriales (région,
province et préfecture et commune) et non pas des Etats Fédérés.
L a décentralisation permet:
Le rapprochement de l’administration des administrés
La satisfaction des besoins locaux sur la base de la rapidité, la simplicité et
l’efficacité.
La décentralisation comporte le risque d’augmentation des incohérences et des
inégalités entre les régions et entre les citoyens, d’où la nécessité de mettre en place
un système de contrôle appelé tutelle.
Chapitre II: Formes de l’Etat et ses éléments constitutifs
 La tutelle se distingue du contrôle hiérarchique et il
s’exerce sur les autorités décentralisées et sur les actes
effectués par ces dernières dans le cadre des lois.
Les autorités de tutelle ne peuvent pas exercer le
contrôle de tutelle que dans le cadre du respect de
l’autonomie administrative et financière des
collectivités décentralisées.
La décentralisation a plusieurs limites:
 L’autonomie ne signifie pas la séparation absolue entre
la sphère des intérêts locaux et celle de l’intérêt national
et entre les divers intérêts locaux.
 Pour éviter un tel conflit entre ces divers intérêts, le
système de contrôle peut jouer un rôle primordial en
matière de développement intégré et équilibré de
toutes les collectivités.
Chapitre II: Formes de l’Etat et ses éléments constitutifs
La décentralisation technique ou par service
Elle permet l’individualisation de la gestion de
certaines activités d’intérêt général:
Ces activités sont confiées à des organismes dotés de
la personnalité morale et de l’autonomie
administrative et financière.
Elle permet d’utiliser des techniques de gestion
distincts des procédés administratifs habituels
 Elle peut être une manifestation de l’intérêt
stratégique que l’on attache à une activité.
Chapitre II: Formes de l’Etat et ses éléments constitutifs
Il y a de nombreuses catégories d’établissements publics:
les EPA (établissements publics administratifs comme le CHU
et l’université),
les EPIC (établissement public à caractère industriel ou
commercial : ONCF),
Les EPCI (établissement public de coopération
intercommunale) qui constituent des prolongements de
communes, des fédérations de communes qui s’allient pour
offrir un service plus performant et plus efficace à la
population locale. Elles prennent différentes
formes( syndicats, syndicats mixtes).
Un EPCI comme tous les Etablissements Publics fonctionne
comme une commune qui elle-même fonctionne comme
toutes les personnes morales de droit public. La différence se
situe au niveau des compétences, puisque, celles des
collectivités sont générales et celles des EPCI comme celles de
tous les établissements publics sont spécialisées et énumérées
par la loi.
Chapitre II: Formes de l’Etat et ses éléments constitutifs
B-L'État fédéral
Le fédéralisme est un phénomène complexe, puisqu’il:
Associe et superpose deux niveaux étatiques distincts (un Etat
fédéral et des Etats fédérés appelés aussi cantons en suisse,
Landers en Allemagne, républiques en Yougoslavie, états aux
Etats Unies d’Amérique…).
Il s’agit d’une union d’Etats fédérés dans laquelle:
 Chaque entité membre dispose d’une relative autonomie en
matière exécutive, législative et juridictionnelle.
Chaque entité conserve sa propre constitution sous réserve de
respecter la constitution de l'État fédéral. La constitution propre
de chaque état fédéré qui est le fruit d’un pouvoir constituant
propre réglemente les domaines qui ne sont pas réglementés par
la constitution fédérale.
Chapitre II: Formes de l’Etat et ses éléments constitutifs
 Dans ce cadre constitutionnel, chaque état fédéré
dispose d’un parlement qui exprime l’autonomie
législative. Ainsi, chaque état fédéré:
 Est compétent dans un domaine déterminé par la
constitution fédérale.
Dispose d’une autonomie administrative et
financière.
Les Etats fédérés ont leurs pouvoirs exécutifs
propres et des administrations propres qui assurent
la gestion des différents services étatiques.
Chapitre II: Formes de l’Etat et ses éléments constitutifs
Les états fédérés ont la possibilité de participer à l’expression
de la volonté de l’Etat fédéral.
La division du pouvoir législatif en deux assemblées.
• La première est composée des représentants de la
population. Chaque État membre a droit à un nombre de
représentants proportionnels à sa population.
•La seconde est composée des représentants des Etats
membres, quelle que soit leur importance démographique.
Historiquement, il existe deux modèles des Etats
fédéraux : l’Etat fédéral par dissociation(un Etat unitaire qui
s’éclate en plusieurs Etats fédérés le cas de la Belgique) et
l’Etat fédéral par association (qui se traduit par l’association de
plusieurs Etats pour constituer un Etat fédéral. exemple des
USA).
Références
Ouvrages:
1-Omar BENDOUROU, droit constitutionnel et institutions
politiques, 2011.
2- M. Duverger , Institutions Politiques Et Droit Constitutionnel,
1990.
3-P.Pactet, Institutions politiques et droit constitutionnel, 26
éd.2006
4-M.Prélot et J.Boulouis, Institutions politiques et droit
constitutionnel,11ème éd.1994
5-Michel ROUSSET, droit administratif marocain, 2003
Sites éléctroniques:
1-http://www.persee.fr/web/guest/home
2-Les classiques des sciences sociales
3-http://www.cours-de-droit.net/cours-de-droit-penal/cours-dedroit-penal,r170395.html
Chapitre III: Les institutions politiques marocaines.
Section I: Contexte historique
Section II : Le statut du Roi selon la nouvelle constitution
I.Les attributions du Roi dans les circonstances normales
II.Les attributions du Roi dans les circonstances
exceptionnelles
III.Les rapports entre le Roi et les autres pouvoirs
Section III : Le pouvoir législatif selon la nouvelle constitution
I-Formation, organisation et fonctionnement du parlement
II-La fonction législative et politique du parlement
Section IV : Le pouvoir exécutif selon la nouvelle constitution
I-le chef du gouvernement
II.Le conseil du gouvernement
III.Les ministres
Section V : Les rapports entre le parlement et le gouvernement
Section VI : Les autres institutions
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