Roayaume de Bouna - Histoirebouake.net

SIFOE, Revue électronique d’Histoire n°1, Juin 2014.
LES SOUVERAINS DU ROYAUME DE BOUNA SONT –ILS DES
OYOKO ?
Dr KAMARA ADAMA
Assistant
UFR Communication Milieu et Société
Département d’Histoire
Université Alassane Ouattara-Bouaké
[email protected]
RESUME
Le siège du royaume de Bouna est considéré par certains historiens comme un
siège oyoko, donc d’origine asante. Cela est dû au fait que des factions oyoko sont
passées à Bouna au cours de leurs déplacements. Mais faire du siège de Bouna
un siège oyoko n’est pas correct, car s’il est vrai que des Oyoko sont passés dans le
royaume, leur passage s’effectue au moment où celui-ci est constitué et consolidé
depuis plus d’un siècle. Le siège a été fondé par Bounkani, un fils de Dagomba qui
fonde dans le même temps l’ethnie koulango.
MOTS-CLES : Royaume de Bouna–Migration-Goro-Lorhon-Dagomba-KoulangoAsante-Dioula-Kumasi-Siège.
ABSTRACT
The headquarters of the kingdom of Bouna is considered by some historians
as an oyoko headquarters, therefore originally from Asante. That is due to the fact
that some Oyoko members have been in Bouna during their migrations. But
considering the headquarters as an oyoko one is not correct. Even it is showed that
some Oyoko have been in the kingdom during their migrations, that happened after
the constitution and the consolidation of the kingdom one century ago. The
headquarters had been founded by Bounkani son of a member of Dagomba people,
who founded at the same time the koulango ethnic.
Key words: Bouna kingdom, Migrations, Goro, Lorhon, Dagomba, Oyoko, Asante,
Dioula, Headquarters, Kumasi
INTRODUCTION
Le royaume de Bouna a connu une période de prospérité entre les XVIe et
XVIIIe siècles. Pour en arriver là, il a fallu mettre en place une bonne structuration
politique. Depuis le XVIIIe siècle, le trône (ou le tabouret) de Bouna se transmet de
façon alternée entre trois ″cours″ qui sont habitées par les descendants de Gago,
Kounga et Piaware, tous des anciens rois de Bouna.
Cependant, une certaine littérature, qui fait de Bouna l’origine des Oyoko,
désigne le trône de ce royaume comme un siège oyoko134. Notre article a donc pour
objet de vérifier la véracité de cette information. Le tabouret royal du royaume de
bouna a-t-il été mis en place par des éléments asante ?
Nous rappellerons dans un premier temps comment le peuple koulango s’est
constitué, ensuite nous verrons les liens qui existent entre Koulango et Asante puis
nous donnerons notre avis sur la question.
134
On peut citer en exemple les travaux de K.R. Allou (2000), G Pescheux (2003), Fuller (1968)
42
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I- ORIGINE ET FORMATION DES KOULANGO.
Les Koulango ont longtemps été vus comment une mutation de Lorhon qui se
sont systématiquement transformés. Cependant il faut noter que le peuple koulango,
comme tous les autres peuples, est le résultat d’un long processus de fusion de
divers groupes ethniques répandus entre les fleuves Volta et Comoé. Aux quelques
groupements de populations qui existaient déjà dans la région, sont venus se joindre
d’autres, et c’est tout cet ensemble qui, à un moment donné, fusionne pour constituer
le peuple koulango.
1-
Le peuplement de la région avant les koulango.
Dans ce peuplement l’on cite en bonne place les Goro. Certains auteurs les font
venir du sud de la région concernée135. D’autres les présentent comme les
autochtones de Bouna136, ce qu’eux –mêmes confirment137. La réalité sur le terrain
est que ce sont les Goro qui détiennent la chefferie de terre, et c’est à eux que
revient donc le rôle religieux dans le royaume. C’est le Goro Isié (chef des Goro) qui
sacrifie aux mânes des ancêtres lors des cérémonies funéraires ou lors des
commémorations de fêtes. On retrouve les Goro à Bouna même, mais aussi dans
toutes les chefferies du royaume, où ils conservent toujours le titre de chef de terre.
En plus des Goro, il y a les Lorhon qui leur sont souvent assimilés, tout comme
ils sont assimilés aux Koulango. Selon Y. Person, ce sont les ancêtres des
Koulango138, et la tradition orale désigne les zones de Kodo, Saye, Tehini comme
leur région d’origine.
Partis de la zone de Lorhopeni, ils se seraient formés comme peuple sur le
territoire actuel de la Côte d’Ivoire dès le premier millénaire de notre ère139.
Aujourd’hui, ils peuplent la zone comprise entre l’Iringo et le Comoé ; on les retrouve
aussi vers Kong et Dabakala, dans le Barabo, mais surtout dans le Gyaman : ces
derniers revendiquent Saye et sa région comme foyers d’origine140. A ces Lorhon
sont assimilés des populations appelées Teguessiè par les Koulango, Lorhon-Lobi
par les Lorhon eux-mêmes et Touni par les Lobi.
Avant l’émergence des Koulango, des Dagomba ont foulé le sol de ce qui
deviendra le royaume de Bouna. Les incursions des Dagomba sont à placer entre les
XIIIè et XVè siècles ; au cours de ces périodes, ces derniers venaient faire la chasse
dans la région qui était très giboyeuse. Mais contrairement aux parties de chasse
qu’ils étaient supposés venir faire, Ivor Wilks pense plutôt que ce sont des
expéditions de groupes de cavaliers dagomba qui seraient à l’origine de la création
des royaumes de Bouna et Wa141.
K.R. Allou s’oppose à cette idée de conquête de Bouna par les Dagomba, il
avance que même si l’avènement du fondateur Bounkani coïncide avec l’aventure de
135
Maurice Delafosse estime qu’ils occupaient la région qui s’étend de Groumania à Bondoukou, où
ils sont les autochtones et c’est de cette région qu’ils auraient migré vers Bouna.(M. Delafosse ,
1904,p.146) Boutiller s’accorde avec cette thèses de migration à partir du sud vers Bouna
(boutiller,1993,p.36)
136
E. Terray, 1995, p.306
137
La tradition orale que nous avons recueillie auprès de l’actuel Goro Isié (chef des Goro) fait d’eux
er
les premiers habitants du royaume (entretien à Bouna le 1 janvier 2008)
138
Y. Person, 1975, T3, p 1721
139
J.N Loucou, 2002, p 41
140
Ibidem, p.46
141
I. Wilks cité par J.L. Boutillier, 1993, p26
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Na Tabia du Mamprusi, il n’est pas exact de dire que Bouna a été conquis par les
Dagbon (Dagomba-Mamprusi)142.
Nous n’entrerons pas dans le débat pour savoir la raison de la présence des
Dagomba dans la région ; mais ce que nous retenons est que ces derniers aient été
présents avant la fondation du royaume, en ce sens que son fondateur même a un
père Dagomba, et c’est avec l’aide de ses parents paternels qu’il va s’emparer du
pouvoir.
En plus de ces peuples, d’autres immigrants arrivent dans la région. Ce sont
des éléments d’origine mandé. Entre les XIIIè et XIVè siècles, le bassin de la volta
connaît un déferlement de commerçants d’origine mandé. Cette présence est due à
l’exploitation des zones aurifères de la région, mais aussi à la proximité de la zone
frontière au sud de Kong, zone pourvoyeuse de kola143. Le commerce et l’extraction
de l’or dans cette zone ont eu pour précurseurs les Ligbi et les Noumou, premiers
éléments mandé ayant essaimé de part et d’autre de la volta Noire entre le XIème et
le XIIème siècle.
Parmi les populations d’origine mandé qui ont atteint la zone de l’actuel Bouna,
avant l’avènement de Bounkani, figurent des Soninké. Une partie de la tradition orale
fait d’un certain Wolo (Soninké), l’ancêtre des Koulango, qui se serait installé à Kodo
avec sa suite ; il y aurait fait sortir les Goro et Lorhon des grottes144.
En plus des Soninké, d’autres groupes qui se disent originaires du Mandé,
étaient présents à Bouna avant la fondation du royaume. Ils sont connus sous
l’appellation de Komala et leurs patronymes sont Gbané et Grafouté.
Ce que l’on retient est que plusieurs groupements de populations revendiquent
une présence antérieure à la fondation du royaume de Bouna, qui, elle, se confond
avec la formation du peuple Koulango. Qui sont donc les Koulango ?
2-
L’émergence des Koulango.
Doit-on présenter les Koulango comme un groupe ethnique ?
Pour répondre à cette interrogation, il faut définir le terme « ethnie ». L’ethnie se
définit comme une société humaine réputée homogène, fondée sur la conviction de
partager une même origine et sur une communauté effective de langue et de culture.
S.P Ekanza donne une approche plus détaillée en définissant dans un premier
temps le lignage qu’il dit être un groupe formé de personnes ayant une même
ascendance, donc de personnes qui sont d’une même famille, au sens de la famille
élargie, avec tous les individus que cela peut impliquer, à savoir les enfants, leurs
parents, les petits enfants, neveux et même des domestiques intégrés à la famille
dans une certaine condition145.
L’auteur conclut que l’ethnie se constitue à partir des lignages « dont l’identité
culturelle est affirmée par la connaissance d’un ancêtre mythique commun, et se
traduit par une forte communauté linguistique146 ».
En somme, sont de la même ethnie, des individus ayant en commun une
culture, un territoire, une histoire, une religion, la structure familiale. L’ethnie est donc
le fruit d’une construction et non quelque chose de naturel, le critère de l’ancêtre
commun pouvant être facultatif ; car comme dit Pierre Petit : « la croyance en une
142
K.R. Allou, 2000, t2, p.916
A. Kamara, 2012, p.71
144
Dagbolo Ouattara, enquête de terrain, le 25 juillet 2004
145
S.P. Ekanza, 2005, p2
146
Ibidem
143
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ascendance commune est une construction rétrospective ; c’est-à-dire que l’identité
commune n’existe pas avant de vivre ensemble mais le fait de vivre ensemble nous
amène à nous projeter dans un passé et à construire une identité commune. L’ethnie
semble alors être une espèce « naturelle », une forme d’identification essentielle
dans l’esprit des gens, une idée d’être de la même descendance, de la même
famille147 ».
Ainsi définie, nous pouvons avancer que les Koulango sont un groupe ethnique.
Lorsque nous parlions des populations autochtones de Bouna nous avions relevé les
différentes assertions sur l’origine des Goro et Lorhon. Ce qui ressort de cette étude
est que beaucoup d’auteurs ne font pas la distinction entre les groupes goro et
lorhon et celui des Koulango qui sera formé plus tard.
Le Mémorial de la Côte d’Ivoire avance que Bounkani qui a déposé son oncle
pour prendre le pouvoir, n’était plus aimé par sa famille maternelle, ce qui le pousse
à débaptiser son peuple (Lorhon) et l’appeler « Koulango » c’est – à – dire ceux qui
ne craignent pas la mort148 ».
P. Kipré et J.N. Loucou s’accordent sur cette position, car tous deux avancent
que ce sont les Lorhon qui ont été rebaptisés par Bounkani lors de ses conquêtes et
que Koulango voudrait dire « Hommes courageux149 » ou « vassaux qui ne redoutent
pas la mort150 ».
Quant à Yves Person, il écrit : « Koulango (pluriel : koulam) signifie sujet,
vassal, et paraît avoir été donné par les princes dagonba qui organisèrent le
royaume de Bouna vers 1600.
Auparavant, les gens s’appelaient Loron leur domaine s’étendait largement
dans l’actuel territoire voltaïque151 ».
L’on retient de ces différents auteurs que ce sont les Lorhon qui ont été
débaptisés et rebaptisés Koulango. Cela est conforme à la tradition orale152 qui fait
mention du fait que c’est au cours des conquêtes entreprises par Bounkani, pour
étendre sa suprématie dans la région, que cette dénomination est apparue.
Cependant, faire des Koulango des anciens Lorhon nous parait une vision
restrictive de ce peuple. En faisant des Koulango des anciens Lorhon, l’on les
présente comme ayant toujours évolué en un seul bloc, qui avait déjà acquis toute
l’organisation sociopolitique qu’on lui connait aujourd’hui. Il faut plutôt voir les
Koulango comme le résultat d’un assemblage progressif de populations différentes
du point de vue culturel, politique, linguistique ; chaque élément pris à part aurait pu
faire l’objet d’études historiques. Il faut donc aller au-delà de cette réduction simpliste
des Koulango en anciens Lorhon et voir plutôt comment le groupe se forme au fil des
temps.
Bounkani est le fondateur du royaume de Bouna. Il est le fils d’un Dagomba
nommé Garziao et d’une mère Goro du nom de Mantou. Bounkani grandit auprès de
son oncle Handjèrè, frère de sa mère. Il fut entrainé à l’art de la guerre par l’un de
ses oncles maternels. Il va tuer ce dernier et évincer son autre oncle (Handjèrè) jadis
chef des territoires qui vont constituer plus tard le royaume de Bouna.
Ayant pris le pouvoir, Bounkani décide d’organiser les groupements de villages
en royaume. Pour y parvenir, il s’allie aux Lorhon qui vont constituer les
« éclaireurs » de son armée ; il noue des relations étroites avec les Dagomba,
147
P. Petit, Anthropologie de l’Afrique subsaharienne, support de cours, inédit, 2007, 57P, P. 33
H. Diabaté, 1987, p77
149
P. Kipré, 1985, p 64
150
J.N. Loucou, op. cit, p.42
151
Y.Person, in Atlas de la Côte d’Ivoire, Abidjan, 1970.
152
er
Yorobora Ouattara, enquête de terrain le 1 janvier 2008 à Bouna
148
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compagnons et parents de son père, qui sont de redoutables combattants, auxquels
il confie d’importantes responsabilités sur le plan militaire. Il fait aussi appel aux
populations mandé présentes, dont il attend une assistance aussi bien morale et
spirituelle, que matérielle et politique. Toutes ces alliances renforcent sa puissance et
lui permettent de conquérir facilement des terres qu’il adjoint à sa sphère d’influence.
Ainsi, l’armée de Bounkani était un mélange de plusieurs peuples d’origines
diverses.
L’appellation Koulango vient de la langue dagomba ; les locuteurs de cette
langue ont fait partie (en grand nombre) de l’armée de Bounkani. Ce sont eux qui
chaque fois que les combats devenaient rudes, s’exclamaient : « Koun lè bon »
(littéralement, « qu’appelle –t-on la mort ? », pour dire qu’il faut vaincre ou périr).
« C’est ainsi que les combattants reprenaient chaque fois en chœur « bia lè Bo
kan koulango », c’est nous les Koulango, ‘’nous ne craignons pas la mort153’’ ».
Ce que les historiens ont transcris et traduit de différentes manières (ceux qui
ne redoutent pas la mort ; hommes courageux…)
L’armée de Bounkani comptait certes des Goro et Lorhon, mais aussi il y avait,
en bonnes places, des Dagomba, des Soninké, des Noumou et Ligbi. De notre point
de vue, c’est tous ces peuples qui vont se fondre dans le moule duquel sortiront les
Koulango au début du XVIe siècle. Mais au-delà des membres de l’armée de
Bounkani c’est toutes les populations vivant dans la zone qui sont « colonisées », et
la langue qui est désormais parlée reste celle des Lorhon, mais l’on se démarque
des habitudes de ces derniers dans leur organisation socioéconomique et politique.
Cette thèse est aussi soutenue par A.M Kra ; selon lui le peuple koulango s’est
formé à Bouna à la suite d’un mélange culturel lorhon, goro et dagomba, dont
l’élément dominant fut le Lorhon154. Mais contrairement à la tradition que nous avions
recueillie qui donne une origine dagomba à l’appellation koulango, lui pense que
c’est plutôt une expression dans la langue loma : « koun lôgô » dont la déformation
aurait donné Koulango, koulambô signifiant dans ladite langue « guerriers,
barbares »155.
L’ethnie Koulango ainsi constituée couvre l’espace borné à l’est par la volta
Noire, au nord il atteint les limites de Gaoua, à l’ouest limité par le fleuve Comoé et
au sud par Bondoukou. En somme c’est au cours des conquêtes entreprises par
Bounkani au début du XVIe siècle, que la communauté koulango fut constituée en
même temps que la fondation du royaume.
Quels sont donc les liens qui existent entre les Koulango de Bouna et les
Oyoko de Kumasi ?
II- A PROPOS DES LIENS ENTRE KOULANGO ET OYOKO.
1- De l’origine des Oyoko
Une partie de l’historiographie concernant la formation de la dynastie de
Kumasi, fait des Oyoko des originaires de Bouna. Sir Francis Fuller qui a écrit que
les Asante viennent du nord, rapporte que des liens forts auraient jadis existé entre
la cour royale de Bouna et celle de Kumasi156. Mais selon l’auteur, l’origine de ces
liens resterait inconnue.
153
Dagbolo Ouattara, enquête de terrain, le 25 juillet 2004 à Bouna
A.M. Kra, 2014, p.56
155
Ibidem, p.54
156
G.Pescheux, 2003, p.253-254
154
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Nous avons-nous-même recueilli, lors de nos enquêtes de terrain, une
information auprès du Goro Isiè qui nous a dit ceci : « la chaise du roi de Kumasi
nous appartient, si aujourd’hui même, j’arrive à Kumasi, le roi ne peut être assis
pendant que moi je suis debout157 ».
Cependant, le Goro Isié n’a pas pu aller plus loin dans les explications
concernant ces liens entre eux et les souverains de Kumasi.
Ceci rejoint donc en quelque sorte Fuller qui dit qu’aucune autre relation
connue (en dehors des échanges de nouvelles concernant la mort de souverains)
n’existe entre les deux cours.
Mais Boutillier va plus loin dans la connaissance des liens existant entre les
deux peuples. Dans la tradition orale qu’il a recueillie, l’on note qu’un roi asante a eu
pour mère une femme originaire de Saye, village situé à environ quarante kilomètres
à l’ouest de Bouna158. C’est donc un nommé San qui serait à l’origine de la fondation
de Kumasi.
Ce dernier aurait presque été contraint de partir de Bouna, où il était arrivé à la
mort d’un roi.
San partit donc de Bouna vers le sud-ouest comme le lui suggérèrent les
habitants de Bouna ; ceux-ci lui offrirent une hache pour défricher la forêt ; « l’endroit
où le fer de la hache tomba fut appelé San Kumasi (expression qui voudrait dire ‘’la
hache est tombée en asante159) ».
San va y rester et avec l’aide du groupe qui l’accompagnait, il prend le
commandement de la région, futur emplacement de Kumasi.
Sans nous prononcé sur la véracité de ces faits, nous disons que cette tradition
donne des indices significatifs sur les liens, supposés de sang, entre les souverains
de Bouna et ceux de Kumasi, le fondateur de cette cité étant originaire de Bouna.
Cependant d’autres sources ou écrits, font état du fait que c’est plutôt des
éléments oyoko qui migrent vers Bouna et qui en fonde le trône.
G. Niangoran-Bouah a recueilli deux récits à Bouna, qu’il a transmis à Terray,
concernant la connexion entre les deux cours royales. Le premier récit rapporte
qu’avant le règne d’Osei Tutu, le neveu du Kokofuhene, installé dans la forêt, part à
la chasse et s’égare dans la région de Bouna, où il finit par s’établir. Lorsque son
oncle décède, l’on lui fait appel pour hériter de son siège, mais ce dernier refuse de
revenir prendre le commandement laissé par son oncle et reste à Bouna (contrée
giboyeuse où il poursuivait la chasse) ; ses descendants constitueraient l’une des
branches de la famille royale de Bouna160.
« (…) dans le second récit, au contraire, nous voyons un magicien kulango
quitter Bouna et se rendre auprès de l’un des prédécesseurs d’Osei Tutu afin de
mettre ses pouvoirs à sa disposition. En récompense, le «souverain » lui donne en
mariage la fille de sa sœur. De cette union naît un fils qui, en vertu de la règle
matrilinéaire, est en droit de revendiquer le trône. Tandis que le magicien regagne
son pays, l’enfant grandit à la cour, mais son ascendance paternelle lui vaut les
moqueries de son entourage ; ainsi, lorsque le roi meurt, il refuse de lui succéder et
s’en va rejoindre son père à Bouna. (…) On le voit (…) dans les deux cas, c’est la
migration à Bouna d’un prince asante qui justifie la connexion entre les deux Etats ;
157
er
Drissa Ouattara (Goro Isié), enquête de terrain le 1 janvier 2008 à Bouna.
Emmanuel Terray rapporte un entretien entre Owusu et le roi Gago Ouattara de Bouna qui dit des
Asante : « ce sont des frères, ils sont de la même famille que nous (…) nous ne faisons qu’un avec
eux, nous avons le même ancêtre que le lignage royal de l’asante » (E. Terray, 1995, p.256)
158
Boutillier, 1993,p.74
159
Ibidem ,p.76
160
E.Terray,op.cit p.256
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un segment oyoko s’est en quelque sorte greffé sur la dynastie régnante de
Bouna161 ».
L’analyse du premier récit nous amène à poser la question de savoir, quelle
est la branche de la famille royale de Bouna constituée par les descendants de cet
Oyoko ? Le récit ne fait pas la lumière sur la manière par laquelle le neveu du
Kokofuhene intègre la famille royale, ou bien était –ce lui le premier de la famille en
question ?
L’histoire du royaume de Bouna ne fait pas état du fait que des éléments épars
soient venus constituer une famille royale. Les familles royales à Bouna sont au
nombre de trois, en tout cas celles entre lesquelles circule la royauté à tour de rôle.
Elles ont été constituées ou instituées après la mort de Zawari, quatrième roi de
Bouna ; ce dernier a régné au cours du dernier quart du XVIIe siècle162.
Ainsi vers 1700, l’un des fils de Zawari lui succède. Il s’agit du nommé Gago,
l’ainé des trois. A partir de là, une réforme est faite dans la règle de dévolution du
trône de Bouna. Désormais il est établi trois branches, dans la descendance de
Bounkani, correspondant aux trois fils de Zawari. Ainsi dans l’ordre de primogéniture,
ces frères se succèdent à la tête du royaume, mais surtout, les futurs souverains
seront désignés dans les trois cours qu’ils vont fonder. Ces cours deviendront des
quartiers royaux, peuplés par les descendants des fils de Zawari.
Ainsi il y a le quartier peuplé par les descendants de Gago le premier, celui des
descendants de Woko, le deuxième et enfin le quartier des descendants de
Kounga163.
Au regard de cette historique de la mise en place des familles ou quartiers
royaux, nous ne pouvons raisonnablement pas soutenir que l’une d’entre ces
familles est fondée par le neveu du Kokofuhene, car comme on le constate, il fallait
être descendant de l’un des trois arrières petits-fils de Bounkani pour prétendre au
pouvoir164.
Au demeurant, comme le neveu du Kolofuhene est resté à Bouna pour faire la
chasse, ses descendants, connaissant sans doute le maniement des armes, ont pu
intégrer les armées de Bouna; cela leur permettrait d’être dans les sillages du
pouvoir, mais sans pour autant faire d’eux des membres du clan royal.
Dans le second récit, il faut souligner dans un premier temps que le magicien
koulango n’est pas ‘’Ibio’’ c’est à dire prince (descendant d’un souverain) ; en tout
cas, rien dans le récit ne l’indique, d’ailleurs il y est mentionné que « son
ascendance paternelle lui vaut les moqueries de son entourage », parlant de son
fils. Aussi pensons-nous que s’il avait été issu de la lignée des rois de Bouna, ces
moqueries n’auraient pas droit de citer.
De plus, le récit indique que l’enfant rejoint son magicien de père à Bouna,
après avoir refusé de succéder à son oncle défunt.
Mais en arrivant à Bouna, rien n’indique qu’il devient de facto membre de la
famille royale. Comme nous l’avons indiqué plus haut, c’est le fait d’avoir pour
ascendant l’un des fils de Zawari, qui confère le titre de ‘’Ibio’’ : on nait donc Ibio, on
ne le devient pas.
161
Ibidem
A. Kamara op.cit,p.129
163
Ibidem, p.134-135.il faut noter que le quartier peuplé par la famille de Woko est dénommée
Piaware Bolouoho (la cour de Piaware), celui-ci était fils unique de Woko, mais lui a eu une
descendance nombreuse, raison pour laquelle le quartier porte son nom.
164
Avec l’institution de cette règle de royauté tournante entre ces trois cours, même des fils et petitsfils de Bounkani et des deux autres rois qui lui ont succédé avant Zawari (Kankourou et Ouona)ont
été mis à l’écart car ne descendants pas de Zawari; on ne voit donc pas comment des ‘’étrangers’’
ont pu aussi facilement intégrer une de ces familles ou même leurs propre famille.
48
162
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Au vu de ce qui précède, il serait difficile d’accepter que la connexion entre les
Etats de Bouna et Asante est due au fait qu’ « un segment oyoko s’est en quelque
sorte greffé sur la dynastie régnante de Bouna165 ».
On pourrait aussi qualifier de simpliste, la conclusion de l’interlocuteur de
Rattray rapportée par Terray. Ce dernier, après avoir expliqué que des éléments
asante ont fui le commandement de l’Adansihene Ewurade Basa pour s’installer à
Bouna, conclut pour dire que « le siège de Bouna est un siège oyoko166 ». Terray
situe cet épisode dans la première moitié du XVIIe siècle167, quand Pescheux la
repousse à la fin du siècle168. Quelle que soit la date, nous observons dans
l’information de Rattray que nulle part il n’est mentionné une quelconque conquête
de Bouna; nous le disons parce que comme nous l’avions dit, au XVIIe siècle, Bouna
existe déjà en tant que royaume organisé; pour que le siège devienne donc un
siège oyoko, ces derniers devraient conquérir le royaume et soumettre les
populations présentes.
Or l’informateur de Rattray ne dit pas que les Oyoko ont conquis Bouna, tout
comme nous n’avons pas écho à ce jour d’une quelconque bataille oyoko-koulango.
Ici encore, il nous est difficile d’admettre que le tabouret royal (kondja) de Bouna ait
été fondé par des Oyoko.
A en croire E. Meyerovitz, les Oyoko auraient fondé le royaume de Bouna au
e
XVI siècle du moins avant 1600, puisqu’elle affirme que vers 1600, le royaume sera
conquit par des Mandé et que les membres du clan oyoko seraient partis de là après
leur défaite169. Plusieurs réflexions nous viennent à l’esprit à la lecture du texte de
Meyerovitz. D’abord, lorsqu’elle parle de la fondation du royaume de Bouna par les
Oyoko, elle ne fait pas mention d’autres peuples que ceux-ci auraient trouvé sur
place : les Oyoko ont –ils guerroyé pour fonder leur royaume ? Ont-ils négocié avec
des populations sur place ? Vu que le silence plane sur ces interrogations, nous
n’en diront pas mot, néanmoins nous rappelons juste qu’avant l’arrivée ou la
supposée fondation du royaume par eux, il y avait d’autres populations comme nous
l’avons montré au début de ce texte.
Ensuite, si tant est que les Oyoko ont fondé le royaume de Bouna, lorsqu’ils
furent vaincus vers 1600 par les Mandé, qui étaient les nouveaux maitres des lieux ?
Naturellement ça devrait être les vainqueurs (d’autant plus que les maitres des lieux
se sont enfuis), c’est-à-dire les éléments d’origine mandé. Si c’était le cas, on se
retrouverait devant une autorité manding.
Enfin si on continue dans la logique de Meyerovitz, on se rend compte que
Bouna fut d’abord un royaume oyoko, ensuite un royaume mandé puis un royaume
koulango (d’origine Dagomba), puisque Bounkani est cité parmi les « fondateurs »
du royaume de Bouna.
Nous sommes donc amené à prendre nos distances vis-à-vis des propos de
Meyerovitz,d’autant plus que tous les écrits et traditions orales, font état du fait que
c’est Bounkani qui fut le fondateur du royaume de Bouna, royaume qu’il bâti, en
évinçant son propre oncle, en regroupant les chefferies éparpillées qui étaient sous
le contrôle de ce dernier et en guerroyant dans la région.
Tout au plus, les Oyoko dans leurs migrations ont pu marquer l’étape de
Bouna, et certains d’entre eux ont pu faire partie des armées de Bouna ; mais nous
ne pensons pas qu’ils fussent influents au point d’être les détenteurs du trône de
Bouna.
165
E.Terray , op.cit,p.256
E.Terray , op.cit,p.256
167
Ibidem
168
G.Pescheux, 2003, p.354, note 4
169
Meyerovitz cité par G Pescheux, op.cit, p.354-355.
166
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SIFOE, Revue électronique d’Histoire n°1, Juin 2014.
Que retenir donc après les analyses ci-dessus ?
2- Notre point de vue
Nous retenons après cette brève présentation que plusieurs éléments oyoko
sont passés par Bouna. Les premiers aux dires de Meyerovitz seraient partis d’une
région située entre Djenné et Tombouctou pour s’installer à l’ouest de la Volta
Noire170 (dans le royaume de Bouna). C’est suite à des troubles que des groupes
d’Oyoko seraient partis de là à partir de 1600 pour se retrouver à Bono Manso puis à
Asantemanso vers 1640171.
L’hypothèse que nous émettons est que certains Oyoko n’auraient pas effectué
le déplacement de Bono Manso, ils ont dû rester à Bouna ; c’est ce qui aurait pu
faciliter le retour d’autres factions oyoko à Bouna lorsque ceux-ci seront défaits par
l’Adansihene Ewurade Basa au cours de la première moitié du XVII e siècle, selon le
récit de Rattray.
De notre point de vue, les liens supposés entre les deux cours royales sont
surestimés. Nous pensons qu’ils sont dus dans un premier temps au fait que des
éléments oyoko sont passés par Bouna à un moment donné de leurs déplacements :
en provenance du Mandé comme le suggère Meyerovitz, fuyant la guerre comme
l’indique Rattray ou ayant refusé de s’installer sur le trône de Kokofu comme le
stipulent les récits de Niangoran-Bouah.
Ainsi, il était plus facile aux Oyoko de revenir à Bouna et y trouver des
« parents » qui leur offrent l’hospitalité plutôt que la guerre.
Cette hospitalité a pu être l’une des raisons des liens forts entre les royaumes
koulango et asante. Etant donné que plusieurs factions oyoko sont passées par
Bouna et y ont séjourné, elles ont gardé avec ce royaume « des relations suivies, et
c’est le maintien de celles-ci que traduiraient les récits enregistrés par Georges
Niangoran-Bouah et par Rattray (…) les Oyoko auraient donc déjà bénéficié, à leur
arrivée dans le sud, d’une certaine « expérience » de l’Etat, et ce serait là l’une des
raisons de leur réussite ultérieure 172».
Au delà de la migration des Oyoko à Bouna, ces relations ont aussi des
fondements économiques (commerciaux) et religieux.
Au XVIII e siècle, une voie commerciale met Bouna en contact avec plusieurs
autres marchés. Etant donné les liens qui existaient entre ce royaume et la
confédération Asante naissante, cette dernière va profiter de cette position de
Bouna.
La voie commerciale partait de Gwa (cape coast) à Bole, dans la direction
sud-nord. Les caravanes qui l’empruntaient traversaient Kumasi, Takyima, Wanki,
Bouna. Plusieurs bretelles partaient de cette route, à partir de Bouna. Du sud, c'està-dire de l’Asante, Bouna recevait la kola, et vendait aux Asante des étoffes, de
l’ivoire, le bétail, le coton brut173.
Au XVIII e siècle, la route de Bouna à Bobo était la plus suivie, pour la simple
raison qu’à partir de Kong, plusieurs convois se retrouvaient pour cheminer
ensemble ; cela pourrait dissuader les éventuels pilleurs, vu que les royaumes mossi,
mamprusi et dagomba assuraient la sécurité sur cette route174. Ainsi en intégrant le
commerce à longue distance la méthode employée par l’Asante était de mettre à
170
E.Meyerovitz citée par Boutillier, op.cit, p.73
G.Pescheux, op.cit, p.83, note4.
172
E.Terray,op.cit,p.256
173
J.L. Boutillier, op. cit. p. 78
174
N. Levtzion, 1968, p.727
171
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SIFOE, Revue électronique d’Histoire n°1, Juin 2014.
profit les relations existantes entre elle et Bouna. La communauté dioula de Bouna
va donc être mise à contribution.
Elle sera « utilisée par le gouvernement asante comme intermédiaire dans
ses relations avec toutes les puissances des bassins des Volta sur les territoires
desquels les commençants et les Ulémas dioula voyageaient, faisaient des affaires
et enseignaient175 ».
Les Asante comptaient sur les communautés dioula déjà bien intégrées dans
le royaume de Bouna.
Cela se traduit par ces termes de Boutillier : « quand les gens de Bouna
confient à un marabout la tâche d’accompagner leur compatriote dans sa migration,
ils savent que le marabout du fait de son appartenance au monde musulman
rencontrera dans de nombreux endroits des petites communautés musulmanes qui
l’hébergeront et le guideront dans des contrées ignorées176 ».
Ce souci de sécurité, comme indiqué plus haut avec les routes commerciales et
aussi avec le compagnon marabout, a pu habiter les Asante dans leurs relations
avec le royaume de Bouna.
Au delà de l’aspect commercial, le domaine religieux est aussi très souvent
évoqué dans les relations Bouna-Asante. Ici encore, Bouna semble avoir été
pourvoyeur de l’Asante en matière d’enseignement islamique et cela se ressens
jusqu'au plus haut niveau, les musulmans de l’Asante reconnaissant l’Almamy de
Bouna comme leur « chef-prêtre177 ». Au XIX e siècle, c’est à Bouna que seront
éduqués et instruits la plupart des imams de Kumasi, et l’imam de Bouna exercera
sur eux une sorte de suprématie178.
CONCLUSION
Au total, nous retenons que les relations entre Bouna et l’Asante reposent sur
l’ancienneté de la résidence, l’amitié ou la reconnaissance.
L’ancienneté de la résidence relève du fait que plusieurs factions oyoko
séjournèrent à Bouna, les unes venant du Mandé et les autres fuyant la guerre
contre l’Adansi. Toutes se sont établies à Bouna à la fin du XVI e siècle et au cours
du XVII e siècle. L’hospitalité qui leur est réservée est selon nous le déclencheur de
ces relations suivies. Cette hospitalité est aussi selon nous la base d’une sorte de
reconnaissance. En fait, lorsque l’Asante s’est constitué, il va chercher à influencer
et contrôler des marchés en milieu de savane, juste au nord de ses territoires,
notamment Buipé, Bole, Daboya et Salaga ; mais cette volonté d’influence n’a pas
animé l’Asante concernant Bouna, en reconnaissance de cette hospitalité et parce
que des liens forts de cohabitation auraient été tissés avec les gens de Bouna; mais
aussi il y avait le fait que Ankyewa Nyame, l’aïeule des Oyoko puis des Asante y
aurait séjourné sans heurts avec les habitants présents, avant de s’en aller pour
Bono Manso. Une amitié était donc scellée entre les deux royaumes, et même audelà, il a pu y avoir des liens de parenté si l’on songe au fait que des mariages ont
pu avoir lieu entre des Oyoko et des habitants de Bouna.
Bouna jouissait ainsi du statut d’allié de la confédération asante.
Cette alliance n’est pas due comme nous l’avons montré, au fait que le siège
de Bouna soit fondé par des Oyoko ; le siège de Bouna demeure donc un siège
koulango fondé par Bounkani.
175
J.LBoutillier, op.cit, p.345
Ibidem
177
Ferguson cité par Boutillier op.cit, p.74
178
I.Wilks cité par Terray, op.cit, p.257.
176
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SIFOE, Revue électronique d’Histoire n°1, Juin 2014.
SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE
SOURCES ORALES
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Drissa Ouattara (Goro Isié) assisté de Yoroboro Ouattara, entretien du 01
janvier 2008 à Bouna.
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