spécial Agri-Agro MAI 2014 édition spéciale On sait produire mais on ne sait pas vendre En partenariat avec AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE SOMMAIRE Grand angle édito Zero commercial! La polémique sur l’exportation des fruits et légumes à l’UE a mis à nu la fragilité de notre agriculture. A force d’avoir trop misé sur le Vieux Contient et de ne pas avoir suffisamment diversifié ses marchés, le secteur se voit aujourd’hui menaçant cessation, car à la merci d’un seul gros acheteur. Dans ce sens, les agrumes qui font la fierté du pays avec le célèbre label Maroc ne représentent en fait que 2% du marché international! On se rend compte ainsi que produire en quantité et qualité suffisantes n’est plus l’élément décisif mais plutôt la commercialisation. Or, pour relever ce challenge, il y a du chemin! A commencer par les ressources humaines. Cet hors-série Economie&Entreprises, consacré aux secteurs agricole et agro-industriel, nous apprend qu’il n’existe aucune formation dédiée à ce métier pour le secteur. On forme des techniciens, voire des ingénieurs pour les usines et les plantations mais pas de commerciaux! Ce qui est pour le moins curieux pour ne pas dire grave. Ainsi, pour décrocher de nouveaux marchés, généralement le fondateur de l’entreprise y va en solitaire, comptant sur son talent naturel, forgé par l’expérience. Or, on ne peut, voire on ne doit pas tout faire. Et le président ferait mieux de déléguer cette fonction pour se concentrer sur le développement produit et R&D, seul gage de pérennité à long terme. [email protected] 118 Grand angle Le terroir se vend mieux que l’agroindustriel 132 Formation commercial une denrée rare 136 entreprises Dari Couspate la saga continue 142 ACTEURS ce n’est pas le tout de produire 144 Entretien najib mikou DG Maroc taswik Responsable des Editon Spéciales Nabil Taoufik Réalisé par Wafaa Mellouk Conception et maquette Abderrahmane Haddad Supplément EE Mai 2014 115 spécial Agri-Agro 16% 80% Le secteur agricole contribue à hauteur de 16% dans le PIB national contre 4% pour le secteur agroalimentaire. 10% 5 Près de 70% des exploitations agricoles marocaines ont une superficie inférieure à 5 hectares. En milieu rural le secteur concentre 80% des emplois et constitue une source de revenus pour 14 millions d’habitants. Le secteur Agro-Agri représente 10% du volume des exportations et emploie environ 44% de la population. 50% Le secteur de la pêche assure 10% des exportations totales et 50% des exportations agroalimentaires du pays. AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE Grandangle Commercialisation Le terroir s’en sort mieux que l’agro-industriel Touteslesmesurespourdynamiserlesecteuragricoleetagroalimentaireont portéleursfruits.Toutefois,lacommercialisationdecesdernierslaisseencore àdésirer.Laprisedeconscienceestbelestbienaurendez-vous,encorefaut-il trouver le mode d’emploi adéquat. L 118 «Le Maroc ne représente que 2% des ventes d’agrumes à l’international» ’agriculture marocaine se porte bien. Pourtant le pays a du mal à écouler ses produits à l’international. Prenons l’exemple des agrumes. «Le Maroc ne représente que 2% des ventes d’agrumes à l’international», précise Ahmed Darrab, directeur général de l’ASPAM (Association des producteurs d’agrumes du Maroc). Malgré «la forte présence du produit dans plus d’une trentaine de pays, il ne représente pas grand-chose dans l’ensemble des ventes à l’international», souligne-t-il. La présence de plusieurs pays qui concurrencent fortement le Maroc à ce niveau fait que la commercialisation des produits nationaux se doit de bénéficier de plus d’attention, d’organisation et d’ordre de la part de toutes les parties prenantes. Amine Khalil, directeur dévelop- 8.000 Le Maroc compte 8.000 coopératives agricoles déjà autorisées, dont 5000 ont été créées de 2007 à 2012 sous l’impulsion de l’INDH. pement de Dari Couspate, souligne à cet effet que «la concurrence à l’international est très rude et accrue et constitue donc un obstacle au développement des produits marocains à l’export». Au-delà de la 20% En moyenne, la part des exportations agro-alimentaires dans le total des exportations marocaines concurrence, «les coûts de transport et d’énergies» sont aussi mis en avant par Philippe Charot, Dg d’Agrofood indurtie. Autre point, souligné par Aziz Bouhartan, dg d’Infrigo, concerne 12,3% A fin mars, les importationsalimentaires représentent 12% du total à 12 milliards de dirhams 0,6% Au terme du premier trimestre, la performanceboursière du secteur a bondi de 0,6% par rapport à fin 2013 Sources: Maroc Taswik - DEPF Supplément EE Mai 2014 120 AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE Grandangle Communiqué de presse 29 Avril 2014 «La valorisation des produits agricoles est une réelle priorité pour le Maroc sur les prochains mois» «la vente des produits à l’état brut et par conséquent sans réelle valeur ajoutée pour le pays». Des handicaps majeurs au développement des produits à l’international. Si cette situation est valable pour les produits agricoles tels les fruits et légumes, ceci n’est absolument pas le cas pour les produits du terroir qui eux trouvent un écho favorable à l’international. Mieux encore, les consommateurs à l’export sont friands de ce genre de produit. Dans ce sens, tous les moyens ont été mis à la disposition des consommateurs du monde pour pouvoir accéder à ces produits du terroir marocain (voir interview). D’un organisme dédié tel que Maroc Taswik, aux mécanismes mis en place par l’ADA (Agence pour le développement agricole), plusieurs chantiers sont lancés en parallèle pour mener au mieux ce chantier. Dans ce sens, l’ADA a lancé un programme de mise à niveau de groupements des produits du terroir (Coopératives, Unions, GIE et Associations), sélectionnés en concertation avec les DRA et ciblant de manière prioritaire les groupements bénéficiant de projets piliers II et/ou offrant des produits labélisés ou des produits de terroir phares identifiés dans le cadre d’études régionales. Ce programme présente des solutions aux groupements de producteurs des produits du Terroir dans l’organisation et la gouvernance, la production amont, la valorisation, le marketing et la finance. massifier les flux «Il est également à signaler qu’un programme de mise en place de plateformes logistiques et commerciales dédiées aux produits du terroir est lancé par l’ADA afin de regrouper l’offre de ces produits et de massifier les flux pour une meilleure valorisation et commercialisation dans le but d’assurer une distribution optimisée» déclare Mohammed El Guerrouj, directeur général de l’ADA. Toujours selon ce dernier, «pour appuyer la vente des produits du terroir, notre agence lance des opérations promotionnelles au sein de plusieurs magasins des GMS moyennant différentes techniques, notamment la réalisation de campagnes d’animation et de dégustation des produits du terroir sur les lieux de vente dans les GMS avec distribution des flyers et de brochures promotionnelles, la réalisation de marchés des produits du terroir dans des centres commerciaux et la réalisation de campagnes de communication institutionnelle média et hors média au sujet des produits du terroir». Conscient de l’importance du secteur et de l’urgence de dynamiser le volet commercial, le ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime a pris ces dispositions pour développer au mieux ce volet. Dans ce sens, Aziz Akhannouch, dans une déclaration officielle faite à la MAP, a fait savoir que «la valorisation des produits agricoles est une réelle priorité pour le Maroc sur les prochains mois espérant aller de l’avant et très vite grâce à la multiplication des partenariats avec des investisseurs étrangers». Le ministre a aussi relevé que « les investisseurs disposent d’un interlocuteur unique, une banque d’affaires qu’est l’ADA qui accompagne les investisseurs et porteurs de projets dans leur entreprise, depuis l’élaboration de leur business plan à la commercialisation de leur production». Aussi, «les investisseurs bénéficient également d’une gamme de subventions agressives, à travers le Fonds de Développement Agricole», a-t-il dit notant que ces subventions favorisent les investissements dans une logique intégrée selon toute la chaîne de valeur d’une filière donnée, des intrants agricoles aux unités de transformation, en passant par l’irrigation et la mécanisation. grande valeur ajoutée, fort impact social Explosionde2.626%deslaurétasOfppt 27milliardsdecapitalisationenBourse 21 milliards d’exportations Stagiaires du secteur 1400 1636 6% 20% 960 60 2001/02 2010/11 Stagiaires Ofppt 2012/13 2013/14 Agroalimentaire Restedel’économie Source: Ofppt Supplément EE Mai 2014 Agroalimentaire Reste de l’économie Source: DEPF Source: Bourse de Casablanca Changement de Présidence – Alstom Maroc Nomination de Mme Thi-Mai TRAN Après de longues années chez Alstom Transport, en tant que Directeur du Développement Europe du Sud et Moyen Orient/ Afrique, Mme TRAN a pris les fonctions de Présidente d’Alstom au Maroc. Mme TRAN succède à M. Thierry de Margerie qui a été confirmé Vice-Président Afrique d’Alstom International. Mme TRAN continuera d’occuper sa fonction de Directeur Général Alstom Transport Maroc. Thi-Mai TRAN a eu dès 2007 un rôle commercial éminent pour Alstom au Maroc, quand ont été lancés les projets du Tramway de Rabat puis de Casablanca et de la Ligne Grande Vitesse Maroc, devenant l’interlocutrice privilégiée de l’Agence de l’Aménagement de la Vallée du Bouregreg (AAVB) puis de la STRS, de Casa Transports et de Casa Tram ainsi que de l’ONCF, dans le cadre du développement du secteur ferroviaire du royaume. Elle a été nommée Directeur Général d’Alstom Transport Maroc le 1er juillet 2010. Aujourd’hui, Thi-Mai TRAN élargit ses compétences à tous les secteurs d’activités d’Alstom au Maroc. Sa vision: « Notre cap est de figurer parmi les pionniers : nous vivons au Maroc une ère de mutations : celle du boom urbain, celle du mix énergétique, et celle de la politique industrielle. Nous devons vivre ces évolutions, d’abord grâce à nos innovations techniques, mais aussi et surtout par la mise en œuvre de solutions durables et inclusives, qui génèrent des emplois et favorisent le partage du savoir–faire. Nous devons aussi nous adapter et apprendre à savoir être au Maroc, aux côtés de clients et partenaires». A propos d’Alstom Alstom est un des leaders mondiaux dans les infrastructures de production et de transmission d’électricité, ainsi que dans celles du transport ferroviaire. Le Groupe sert de référence avec ses technologies innovantes et respectueuses de l’environnement. Alstom construit les trains les plus rapides au monde et les métros automatiques offrant la plus grande capacité. Alstom fournit des centrales intégrées clés en mains, des équipements et services associés pour l’ensemble des sources d’énergie, dont hydro, nucléaire, gaz, charbon et éolien. Alstom propose une vaste gamme de solutions pour la transmission d’électricité, en particulier dans le domaine des réseaux « intelligents » (smart grids). Alstom emploie 93 000 personnes dans une centaine de pays, a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 20 milliards d’euros et enregistré pour près de 24 milliards d’euros de commandes en 2012/13. A propos d’Alstom Transport Promoteur de la mobilité durable, Alstom Transport développe et propose la gamme de systèmes, d’équipements et de services la plus complète du secteur ferroviaire. Alstom Transport gère l’intégralité des systèmes de transport, dont le matériel roulant, la signalisation, les infrastructures, la maintenance et la modernisation, et propose à ses clients des solutions clé en main. Alstom Transport a enregistré un chiffre d’affaires de 5,5 milliards d’euros pour l’exercice 2012-2013. Alstom Transport est présent dans plus d’une soixantaine de pays et emploie environ 26 700 personnes. Contact presse Salima Rahmaoui, Tel : 00212 5 22 46 50 00 E-mail : [email protected] Site Web : www.alstom.com AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE Grandangle Filières A la source de la richesse Huile d’olive, lait, sucre, élevage...aucun métier ne doit être négligé dans l’agricole. Cela d’autant plus que c’est l’amont à une agro-indsutrie qui nourrit tout un pays. 124 Huile d’olive 100 En grammes, la quantité moyenne de lait consommée par un marocain par jour La place de l’huile d’olive dans l’agriculture marocaine est d’une grande importance. Il n’y a qu’à voir les différents plans mis en place afin de développer ce segment et rendre l’huile marocaine aussi meilleure que ses concurrentes d’autres pays. En effet, «érigée depuis 2008, à la faveur du lancement du plan Maroc Vert, en priorité agricole nationale et secteur stratégique pour le développement économique, l’oléiculture marocaine a enregistré en l’espace d’un quinquennat un véritable bond quantitatif», précise-t-on auprès du ministère de l’Agriculture. Dans ce sens, la superficie consacrée aux oliviers a atteint en 2013 un million d’hectares, alors qu’en termes de production, la filière oléicole a connu une nette croissance passant de 850.000 tonnes en 2009 à 1,5 million de tonnes en 2013/14. «Le Maroc est donc en bonne voie pour atteindre, voire dépasser l’objectif initial de 1,2 million d’hectares d’oliveraies et 2.500.000 tonnes de production annuelle à l’horizon 2020», relève le ministère de tutelle. Rappelons que le secteur oléicole national participe à hauteur de 5 % dans la formation du PIB agricole et de 15% dans les exportations agroalimentaires. Pour atteindre l’ensemble de ces objectifs, le département Akhannouch déploie un important effort financier en allouant d’importantes enveloppes budgétaires pour l’encouragement de la plantation d’oliviers dans les différentes régions/terroirs du Maroc. L’objectif étant de positionner à court et moyen terme le Royaume comme un producteur mondial incontournable d’huile d’olive. Production Laitière La stratégie de développement de la filière laitière, telle que définie dans le cadre du plan Maroc Vert, table sur une production de 5 milliards de litres à l’horizon 2020. En 2012, la production a avoisiné les 2,5 milliards de litres, soit la moitié de cet objectif. Le Maroc dispose Supplément EE Mai 2014 de 8 ans pour doubler sa production. Un challenge ambitieux. Pour concrétiser ces objectifs, le gouvernement et la Fédération interprofessionnelle marocaine du lait (Fimalait) ont signé un contrat-programme qui s’étend sur la période 2010-2014. Ce contrat représente un cadre de référence pour le développement et la mise à niveau de la filière. Le programme a pour principale mission l’augmentation massive de la production à des coûts compétitifs. L’objectif est de produire 3 milliards de litres en 2014 et 5 milliards de litres à l’horizon 2020, pour un investissement global de 12 milliards de dirhams, soit une croissance annuelle de 15%. En signant ce contrat-programme, le gouver- nement cherchait in fine à assurer l’autosuffisance nationale en lait et contribuer à favoriser un meilleur accès aux produits laitiers. A ce jour, la consommation demeure très faible: à peine 100 grammes par jour et par habitant, soit 50% par rapport aux besoins nutritionnels. Grandangle ovine et caprine est de 67% du chiffre d’affaire total. Ce secteur contribue aussi au développement économique du pays à travers la création d’emploi avec plus de 2,5 millions de postes. La production laitière a connu une croissance de 12% entre 2010 et 2013 et ce grâce aux efforts d’amélioration génétique du cheptel bovin par l’insémination artificielle et les importations des vaches de race pure. Quant à la production avicole, elle a connu une quasi-stagnation durant les 3 campagnes agricoles. En effet, cette filière avait déjà dépassé les objectifs de production prévus dans le cadre du contrat-programme. En 2013, la production s’est établie autour de 560.000 tonnes, ce qui a couvert plus de 100% des besoins de consommation. En cette année-là, le secteur a bénéficié de conditions climatiques favorables, une bonne production céréalière, un couvert végétal satisfaisant au niveau des principales zones de parcours et une exonération des droits et taxes à l’importation des aliments pour bétail depuis janvier 2013. Ainsi, l’offre alimentaire s’est chiffrée à près de 18 milliards d’unités fourragères, ce qui s’est traduit d’une part par une baisse des prix des aliments allant jusqu’à 10% et d’autre part par la bonne tenue des prix des animaux vifs. Culture sucrière La campagne agricole 20122013 s’est caractérisée par des conditions climatiques adéquates et des disponibilités en eau dans les grands périmètres d’irrigation, ce qui a favorisé un bon déroulement de la campagne sucrière. S’ajoute à cela l’application de la deuxième tranche de l’augmentation du prix de la bet- terave à sucre (+35 DH/t) et du prix la canne à sucre (+25 DH/t), ce qui a permis une nette amélioration des rendements. Ainsi, la production de la betterave à sucre au titre de la campagne 2012-2013 est de 2,2 millions de tonnes, soit 38% de plus par rapport à la campagne précédente grâce à la fois à une augmentation de la superficie de près de 20% et à l’amélioration du rendement de 8% (60 t/ha contre 55 t/ha). Quant à la production de la canne à sucre, elle est de l’ordre de 559.000 tonnes contre 541.000 tonnes en 2011-2012, soit une augmentation de près de 3%. La superficie programmée pour la campagne 20132014 a été totalement couverte, soit 15.560 ha contre 12.611 ha au cours de la campagne précédente. Par ailleurs, le département de l’Agriculture a mis en place, depuis le lancement de la campagne 2013-2014, une subvention pour le renouvellement des plantations de canne à sucre avec un rythme annuel de 5.000 ha. Le montant de cette subvention est estimé à 6.000 DH/ha. Une enveloppe de 250 millions de dirhams a été réservée à cet effet . Elevage L’élevage se place parmi les secteurs clés de l’agriculture marocaine en générant un chiffre d’affaires de près de 35 milliards de dirhams par an, soit plus de 44% du chiffre d’affaires agricole. La contribution de la viande bovine, Supplément EE Mai 2014 125 Kantari, leader de la région de l’oriental Au delà de la production, le groupe est aujourd’hui un des principaux exportateurs de la région de Berkane. Quelles sont vos réalisations dans ce sens et vers quels pays exportez-vous ? Kamal Kantari, Directeur Général du Groupe kantari. Le Groupe Kantari a été témoin et acteur de l’évolution de l’agriculture marocaine depuis 50 ans. Que pouvez-vous nous dire sur cette évolution? Le secteur des agrumes au Maroc a traversé des étapes importantes depuis la création de l’Office de Commercialisation et d’Export (OCE) en 1965. Cet organe étatique assurait pour le compte des producteurs et stations de conditionnement la logistique et la commercialisation vers ce qu’on appelait des marchés à contrat (Russie, Canada, Scandinavie, Moyen Orient, Europe, etc). Après la libéralisation du secteur par feu Sa Majesté le Roi Hassan II en 1985, L’année 1987 a connu la création d’un groupement national d’exportateurs AFB (Atlas Fruit Board). Dix ans plus tard, AFB disparaissait et en 1998 d’autres groupes exportateurs se sont formés et assuraient leur propre logistique et commercialisation. 2008 a été marquée par le lancement du Plan Maroc Vert (PMV), qui vise la mise à niveau du secteur agrumicole à travers le Contrat Programme axé sur la croissance, la valorisation et la compétitivité du secteur agrumicole. Dans ce cadre, le Groupe Kantari était parmi les premiers signataires du projet d’agrégation. Vu la concurrence mondiale féroce à laquelle est confronté le produit Maroc et les contraintes que connaissait la filière (atomisation de la production,absenced’encadrement,manque de recherche, retard de mise à niveau des vergers et stations de conditionnement, faible valorisation des produits, manque de promotion, etc.). Aujourd’hui le Plan Maroc Vert a le mérite d’être un projet ambitieux qui a créé une vraie dynamique qui pourrait permettre de repositionner le Maroc comme un acteur majeur au niveau mondial. Basé dans la région de Berkane, connue pour son terroir exceptionnel et sa variété de clémentine protégée (IGP), le Groupe Kantari compte plus de 4500 ha d’agrumes, 15 stations de conditionnement, une capacité de stockage frigorifique de 30.000 T et un terminal fruitier sur le port de Nador. Groupe Kantari représente à lui seul plus de 90% de la région de l’oriental. Les produits du Groupe Kantari sont exportés vers les pays de l’Union Européenne, Scandinavie, Russie, Amérique du Nord et moyen Orient, Afrique, etc. Depuis 2010, le Groupe Kantari a marqué une rupture avec un système globalisant qui avait montré ses limites dans la valorisation des agrumes. En instaurant un système basé sur la « Qualité » comme objectif final, le Groupe Kantari, s’est engagé à offrir aux consommateursdesproduitsdegrandequalité danslerespectdesbonnespratiquesagricoles. Certification des vergers (GlobalGap) et des stations de conditionnement (HACCP et BRC), traçabilité, autocontrôle et respect de l’environnement, sont autant de chantiers que le Groupe a entrepris pour satisfaire aux exigences et normes internationales. L’année 2010, c’est aussi la distinction de la Clémentine de Berkane qui a obtenu le Label de qualité et d’origine IGP (Indication Géographique Protégée). Groupe Kantari, qui en était l’initiateur, a eu l’honneur de recevoir le label IGP des mains de sa Majesté le Roi Mohammed VI lors du SIAM 2010. Les conditions européennes ne durcissent-elles pas au fil des années ? demeure un marché très important avec un fortpotentieldedéveloppement.Notregroupe exporte plus de 20% de son volume vers ce marché. Comment s’annonce cette année 2014? La saison agrumicole 2013-14 s’annonce très difficile pour notre secteur. Cela est dû en premier lieu à une production importante de 2.2 millions de tonnes contre 1.5 millions en 201213, soit une augmentation de 47%. Les conditions climatiques défavorables (forte chaleur de septembre à novembre, manque de pluie), les problèmes qualitatifs (retard de coloration, dessèchementdufruit)ouencoreledémarrage précoce avec des volumes importants de certains exportateurs, sont autant d’éléments qui ne sont pas de bon augure. Ajoutez à cela une forteconcurrenced’autresorigines,Afriquedu Sud, Égypte, Turquie qui sont très compétitifs en matière de prix avec une bonne qualité. Tout cela a causé un encombrement des marchés, extérieurs et intérieurs, et une baisse des prix. Quels sont vos projets de développement ? Dans le cadre de sa stratégie de développement, Groupe Kantari compte renforcer ses positions sur les marchés où il est déjà présent et approcher de nouveaux marchés en fédérant ses producteurs autour d’un système de valorisation et de qualité. Les difficultés que connaît notre secteur aujourd’hui risquent de s’aggraver dans les prochaines années si rien n’est fait. C’est une période transitoire qui était prévisible. Elle nécessite une mobilisation de toute la filière pour une meilleure organisation et la mise en place des chantiers prioritaires, à savoir: Production et recherche, Conditionnement et logistique, Export et Promotion, Marché local et Transformation. C’est un marché qui est dominé par la grande distributionoùlesexportateursespagnolssont trèsprésents.C’estaussiunmarchétrèsexigeant en matière de qualité, régularité et normes phytosanitaire. Vu sa proximité géographique et la notoriété historique dont jouissent nos agrumesauprèsdesconsommateurs,l’Europe Publi reportage AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE Grandangle Champions nationaux Le secteur bien représenté C’est une belle semence dans le classement des 500, version2013.Lesecteurdel’agriculture-agroalimentaire ne cesse de croître tant par le nombre que par le chiffre d’affaires. Détails. tissements pour renforcer ses capacités industrielles et se loger donc parmi les stars du classement général. Suivie de Centrale Laitière qui occupe la deuxième place du secteur agroalimentaire (11ème dans les 500). Du haut de ses 6,7 milliards de dirhams, Centrale Laitière a relativement atténué l’effet du ralentissement de la croissance des marchés et a continué à jouer son rôle de leader à travers l’innovation, le support commercial et l’anima- 128 En 2013, on ne dénombre pas moins de 99 du secteur parmi les 500 plus grandes entreprises marocaines. Elles génèrent 16% du CA global Avec le tabac, SMT se place premier du secteur dans les 500 en 6ème position avec 13,7 milliards de CA. L e secteur agroalimentaire a décidément la cote puisqu’il regroupe à lui seul 99 entreprises des 500 plus grandes entreprises du pays version 2013 contre 83 seulement en 2011. Aussi, le secteur cumule près de 16% du chiffre d’affaires 2012 des 500 réunies, soit un total de près de 85 milliards de dirhams contre 74 milliards dans l’édition précédente. Comme à l’accoutumée c’est la Société Marocaine des Tabacs qui figure en haut de la liste. La star du secteur garde jalousement sa 6ème place. Elle représente à elle seule près de 16% du chiffre d’affaires des 99 entreprises du secteur, soit un chiffre d’affaires 2012 de près de 13,7milliards de dirhams. Etant l’unique débouché de la filière de la tabaculture marocaine, l’entreprise ne lésine pas sur les inves- Supplément EE Mai 2014 tion média. Cosumar (14ème dans les 500) prend le relais à la 3ème position, une autre sommité du secteur qui a enregistré une performance de 5,9 milliards de dirhams de CA en 2012 malgré des conditions peu favorables. L’ONP lui emboîte le pas à la 4ème position, du haut des 5,1 milliards de dirhams de CA l’office joue désormais dans la cour des grands. La 5ème place est occupée par Lesieur Cristal. Avec près de 4,14 milliards de CA, soit 5,27% du CA du secteur, Lesieur Cristal est certes considéré comme leader du secteur agroalimentaire, n’empêche que le marché a vu nettement mieux de la part du groupe. Copag n’est pas en reste. 36ème dans les 500, la star marocaine à la constante ascension occupe la 6ème position des entreprises du secteur. Elle affiche un CA en 2012 de l’ordre de 3,1 milliards de dirhams, suivie de Alf Sahel (37ème), North Africa Bottling Company (38ème) et clôt ainsi la barre des 3 milliards de chiffres d’affaires. Toutefois d’autres milliardaires suivront. On retrouve ainsi, Fandy Copragri (45ème), SBM (48ème), S.c.b.g (49ème) qui affichent respectivement des CA Grandangle de l’ordre de 2,63 milliards, 2,39 milliards et 2,39 milliards de dirhams. Suivies de Stock Pralim (63ème avec 1,6 Md), Cargill Maroc (69ème avec 1,3 Md) Société Agro-industrielle Al Atlas (88ème avec 1,08 Md) ou encore Nestlé Maroc (91ème avec 1,06 Md). Un constat ressort de cette première partie du classement: le groupement des 15 milliardaires du secteur est composé essentiellement de sommités. Celles qui suivent ne le sont pas moins. Chacune est une star dans son propre domaine. Dans ce sens on se retrouve donc tout naturellement avec Sonacos (97ème) qui enregistre près de 998 millions de dirhams, en augmentation par rapport au CA de 2011, la compagnie des Boissons Gazeuses du Sud (99ème) avec 943 millions. El Alf (105ème) prend le relais avec un CA de 853 millions de dirhams. Pour ce qui est des derniers du classement et non du secteur on retrouve Forafric (481ème) qui enregistre un CA 82 millions de dirhams. Les Moulins El Baraka de Fès (496ème), une minoterie industrielle spécialisée principalement dans les céréales et la semoulerie qui affiche des performances de 72 millions de dirhams. Et enfin Firm S.A, spécialiste des fournitures industrielles, boucle le secteur dans les 500 à la 499ème place. L’entreprise enregistre tout de même un CA de plus de 71 millions de dirhams. Un exploit en soi pour une entreprise de cette taille. Le premier mensuel de l’économie Unn accès libre, à tout mooment, aux archives d’Econom mie Entreprises pour consulter nos dossieers phares, enquêtes perrtinentes et interview inédites www.economie-entreprises.com CONS SULTEZ NOS @RC CHIVES* DISPO DISPONIBLES EN LIGNE Supplément EE Mai 2014 * Depuis 2005 130 AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE Grandangle Commercial Peu de diplômes dédiés Devenir commercial dans le secteur de l’agroalimentaire n’est pas une tâche facile surtout en l’absence de centres de formation dédiés. 132 créneau et offrent ainsi une formation sur mesure. Du côté du marché, un constat général ressort: le cadre commercial se doit d’intégrer les valeurs de l’entreprise dans sa démarche globale. Dans ce sens, des formations sont accordées aux personnels cadres de chaque entreprise. Philippe Karim Charot, dg d’Agrofood industrie, précise à cet effet que «l’ASMEX (Association marocaine des exportateurs) les accompagne régulièrement pour la formation de collaborateurs ou l’accompagnement sur certains marchés». En effet, le marché international exigeant certaines connaissances pointues, tout est mis en œuvre pour valoriser le produit marocain sur le marché international. Et justement en faisant référence aux spécificités nécessaires pour attaquer le marché international plusieurs qualités ressortent. Valeurs indispensables Décrocher des marchés pour les produits agroindustriels est une tâche qui demande beaucoup d’expertise A ctuellement le commercial dans le secteur agroalimentaire est un profil sortant d’une école de commerce et qui peaufine sa formation au sein de l’entreprise. Ceci est principalement dû au fait que les formations commerciales pures et dures principalement dédiées au secteur se font rares. Certes, certains établissements comme l’OFPPT ou encore des établissements privés comme Supagro dispensent certaines de ces formations, mais elles ne correspondent que partiellement aux besoins du marché. Conscient de cette réalité, «l’OFPPT est en train de mettre en place un Centre de Développement des Compétences Agroalimentaires ayant pour objectif d’améliorer les compétences des ressources humaines dans le domaine de l’Agro-industrie et des activités agricoles à forte valeur ajoutée (Transformation des produits, valorisation, conditionnement,…) et d’assurer des formations dans les domaines technique et managérial». Ce dernier verra bientôt le jour à Boulknadel. L’OFPPT n’est pas le seul à s’intéresser aux besoins des professionnels. Des écoles spécialisées se lancent aussi sur ce Supplément EE Mai 2014 Le DG d’Agrofood identifie certaines valeurs indispensables telles que «la persévérance, le sérieux, la réactivité et bien sûr parler au moins 3 langues telles que le français, l’arabe et l’anglais». Si cela paraît une tâche facile, Charot assure qu’il a du mal à trouver ces profils sur le marché. Il affirme dans ce sens: «Nous avons mis plus de 6 mois pour trouver notre directeur export et sommes toujours en recherche de notre directeur des ventes nationales après plus de 4 mois!». Autre connaissance nécessaire celle concernant le marketing. Le dg d’Agrofood précise que «le marketing est omniprésent: de l’emballage, aux affiches, au site internet, en passant par la mise en avant des produits sur les linéaires. Sans marketing, pas de vente d’autant plus avec une concurrence mondiale». AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE Grandangle Nous collons aux prévisions des professionnels Mohammed El Guerrouj DG-ADA 134 Pour doter les projets d’agropoles, l’OFPPT a lancé 6 nouveaux chantiers d’Etablissements sectoriels dans les régions de Meknès, Agadir et Berkane, Beni Mellal, Kelaa des Sraghnas, et Kénitra, en ressources qualifiées. Comment l’OFPPT accompagne-t-il le Plan Maroc Vert et l’industrie agroalimentaire? Il faut d’abord savoir que l’OFPPT a été précurseur dans le domaine de l’industrie agroalimentaire puisqu’il a créé, dès 2004, un Etablissement sectoriel à Casablanca dédié à ce secteur, avec une très forte implication des Professionnels de la FENAGRI. Actuellement, l’OFPPT accueille 1630 stagiaires, grâce à un dispositif de formation porté à 4 Etablissements spécialisés dans les métiers de l’Agroalimentaire et des techniques agricoles, à savoir : - l’Institut Spécialisé en Fabrication de Produits Agroalimentaires de Casablanca, - l’Institut dédié à la Formation dans la Minoterie, réalisé en partenariat avec la Fédération Nationale de la Minoterie, - 2 Etablissements orientés vers les techniques agricoles et la transformation des produits agricoles à Bouknadel, mis en place en partenariat avec la Fondation MohammedV pour la Solidarité, et le Complexe de formation de Figuig pour la mise en valeur des produits dattiers. Sans oublier les filières «Emballage et conditionnement»àBerkane,«ConserveMétallique» à Agadir, et «Valorisation des dattes» à Zagora. Pour ce qui est du Plan Maroc Vert et dans le cadre de notre Plan de Développement à l’horizon 2017, l’OFPPT a lancé 6 nouveaux chantiers d’Etablissements sectoriels dans les régions de Meknès, Agadir et Berkane, Beni Mellal, Kelaa des Sraghnas, et Kénitra, pour doter les projets d’agropoles en ressources qualifiées. Quelles sont les filières enseignées à l’OFPPT? Les filières couvrent l’industrie agroalimentaire (procédés, fabrication, maintenance), l’exploitation logistique, la meunerie, la Valorisation des dattes, l’exploitation logistique, l’emballage…. De nouvelles filières sont implémentées au Complexe de Bouknadel, en l’occurrence l’Horticulture et Concepteur/Décorateur Fleuriste. Supplément EE Mai 2014 L’OFPPT forme également des hygiénistes qualiticiens en industrie agroalimentaire (Formation Initiale et Formation qualifiante), chargés de veiller au respect des normes et de procéder au contrôle Qualité de toute la chaîne de fabrication depuis la matière première jusqu’au produit fini. L’objectif est d’améliorer les compétences des ressources humaines dans le domaine de l’Agro-industrie et des activités agricoles à forte valeur ajoutée (transformation des produits, valorisation, conditionnement, …) et d’assurer des formations dans les domaines technique et managérial. Ces profils sont-ils adaptés aux besoins du secteur de l’agro-industrie? L’action de l’OFPPT pour ce secteur est menée dans le cadre des préconisations du Pacte National pour l’Emergence Industrielle ; les besoins en Ressources Humaines ont été estimés à 24.000 profils à former entre 2009 et 2015, dont 8.500 techniciens et 4.500 opérateurs. De plus, nous adhérons parfaitement aux prévisions des professionnels des secteurs de l’Agroalimentaire et de l’Agro-industrie, avec lesquels nous travaillons en concertation pour la formation des compétences adaptées aux besoins de cette industrie. En effet, l’OFPPT œuvre, en étroite concertation avec les partenaires Institutionnels, les opérateurs économiques … sur différents volets tels que l’ingénierie, les cursus implantés, les effectifs à former… Pour renforcer l’adéquation Emploi/formation, nous sommes actuellement en phase de mise en place d’un Centre de Développement des CompétencesAgroalimentaires,quiconstituera un pôle de veille technologique, en charge des actions d’ingénierie de formation des filières et d’élaboration des contenus, en plus de la formationetduperfectionnementdesformateurs, et ce, tenant compte de l’évolution technologique du secteur et des exigences techniques et de qualité exprimées par les professionnels. AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE L’entreprise 136 Le nouveau site de production Dari 2 à Salé. C Dari Couspate Résultat net 21 millions de DH en 2013 CA 406 millions Effectif Entre 100 et 200 employés La chenille devenue papillon Une saga familiale hors normes qui a su imposer son nom partout dans le monde. Le couscous, où qu’on aille, c’est Dari. Détails d’un parcours hors du commun. Supplément EE Mai 2014 ’est l’histoire inédite d’une entreprise pas comme les autres. En l’espace de quelques années seulement Dari Couspate a su s’imposer sur le marché tant national qu’international comme étant une référence dans le secteur du couscous et des pâtes alimentaires. Les débuts relèvent de l’aventure, celle du père fondateur Mohamed Khalil. A 52 ans, un âge où tous ses compagnons de route décident de prendre une retraite bien méritée après des années de dur labeur, ce dernier se lance dans l’entrepreneuriat. Et le choix du secteur d’activité n’est pas fortuit. Loin de 138 AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE L’entreprise Conditionnement de couscous en paquets de 1 Kg et 500 g là, c’est là où le père a bercé des années auparavant. En effet, après une carrière bien remplie en Mauritanie au sein de FAMO, groupe agroalimentaire marocain spécialisé dans le domaine des pâtes et de la biscuiterie, Khalil décide de rentrer définitivement au Maroc, en 1995, et de fonder sa propre entreprise de production de couscous et de pâtes alimentaires. Ainsi commence l’aventure. «Les débuts ont été assez difficiles», nous confie Amine Khalil, fils du PDG mais également directeur développement de l’entreprise. Car, en plus d’être performante, il faut souligner que l’entreprise est aussi familiale. Gérée par le père fondateur et talonné de très près par ses trois enfants, chacun occupant un poste stratégique pour le développement de Dari Couspate. Chacun selon sa formation a su mettre son expérience au profit de l’entreprise. La recette pour en arriver là : un pari osé certes mais surtout un mélange de travail acharné et une participation massive à tous types de salons et rencontres qui puissent impacter d’une manière ou d’une autre le développement de la structure. Dari c’est aujourd’hui 25% du chiffre d’affaires à l’export dans plus de 35 pays. Allant de l’Asie, l’Europe, pas- Conditionnement du couscous en vrac dans les sacs de 25 Kg Supplément EE Mai 2014 sant par l’Afrique, Couscous Dari a su s’imposer à chaque escale. En effet, plus de 90% des produits à l’export sont exportés sous le nom Dari, s’adaptant à chaque fois aux spécificités de chaque pays. «Nous avons mis en place une approche marketing adaptée pour chaque pays», précise amine Khalil. Pour comprendre cet engouement pour le marché international, il faut se pencher sur les valeurs de l’entreprise. En effet, le développement de la structure repose sur trois piliers, «la qualité, l’export et l’innovation». Cette même culture doit être partagée par tout le personnel de l’entreprise, allant du simple ouvrier aux grands chefs, les Khalil se plient aux règles qu’eux-mêmes se sont imposées. innovation Amine Khalil tient à préciser que l’entreprise familiale a été «la première entreprise marocaine à industrialiser le couscous d’orge». Pas seulement, d’autres variantes telles que le couscous de maïs destiné aux personnes intolérantes au gluten a aussi vu le jour et connu un franc succès. Cet état de fait a poussé l’entreprise à innover davantage et à fournir des produits de qualité. Une qualité qui a su conquérir le consommateur et poussé la structure à s’agrandir. Ainsi, à partir de 2004, Dari Couspate s’est vue dans l’obligation de faire face à la saturation de ses capacités de production et est amenée à investir dans une nouvelle unité de production. Une initiative qui lui a permis de «tripler de taille en 5 ans». Dans ce sens, la PME familiale a dû s’introduire en bourse et lever 30 millions de dirhams pour financer la nouvelle structure estimée à 45 millions. Dari Couspate dispose aujourd’hui de deux usines basées à Salé Dari 1 et Dari 2, disposant d’une capacité globale de production de 52.000 t/an, ce qui fait de Dari le leader du secteur au Maroc. L’entreprise Flatter la demande latente pour réussir Amine Khalil Dari Couspate Quel bilan pour 2013? L’entreprisearéaliséunchiffred’affairesde406millions dedirhams,enhaussede15,2%.Uneperformancedue principalementàl’engouementdumarchéinternational pour le produit Dari et la mise en marche de la nouvelle ligne de production qui a permis de répondre aux besoins de l’entreprise de plus en plus croissants. Aussi, l’innovation commerciale a permis d’atteindre nos objectifs. En effet, l’équipe Dari a étoffé son canal de distribution qu’il soit à proximité ou en ligne. Le produit dari peutarriverjusqu’auxportesduconsommateurpartout dans le monde sur un simple clic. Vous avez révolutionné l’industrie du Couscous. Du nouveau dans ce sens? Oui. Dans le cadre de notre stratégie basée essentiellement sur la qualité et l’innovation, nous avons mis enplacedernièrementlecouscousBioprincipalement destinéaumarchédel’export.Eneffet,vul’engouement desconsommateurspourcetypedeproduitsetlefranc succès des produits Bio à l’étranger, Dari Couspate a pris les devants en lançant le premier couscous Bio sur le marché, de quoi satisfaire la demande sur ce segment. La mise en place de ce type de produit nécessite un lourd investissement et le respect strict de règles internationalesallantdelaproductionàl’emballagefinal. Vos projets futurs? De l’export, toujours de l’export ainsi que la mise en place de nouveaux produits toujours aussi innovants et qui répondent au mieux à la demande des consommateursdumonde.Aussi,d’autresprojetsd’investissementetd’augmentationdecapacitédeproductionsont au menu du jour pour faire face à la demande grandissante que connaît le secteur. Pour le moment, nous nousfocalisonssurtoutsurleprochaindéménagement de notre siège vers la nouvelle unité de production. * Supplément EE Mai 2014 *Abonnement à l’étranger: 400 dirhams 140 AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE AGRICULTURE - AGROALIMENTAIRE Acteurs Avis d’experts Ce n’est pas le tout de produire En matière de commercialisation, beaucoup d’efforts sont consentis, néanmoins beaucoup reste à faire. Les solutions diffèrent selon les domaines des uns et des autres. Panorama. A fond les salons P 142 Philippe Charot Agro-Food our commercialiser nos produits, il faut avouer que nous sommes toujours aussi dynamiques en participant aux plus grands salons internationaux de l’Agroalimentaire tel que l’AnugaenAllemagneouleGulfFoodà Dubaï. Ces salons ou celui du Halal de Paris ou le MIHAS à Kuala Lumpur en Malaisie nous permettent de rencontrer de nouveaux clients et de décrocher de nouveaux contrats. D’ailleurs notre groupe est beaucoup plus fort à l’export que sur le marché marocain. L’export représente plus de 80% de notre chiffre d’affaires réparti sur plus de 22 pays. Notre objectif 2014 est d’assurer une meilleure présence sur le marché local et principalement sur lemarchétraditionnel.Toutefoisilfaut soulignerquenoussommespénalisés par des coûts de transport et d’énergies très importants qui ne nous permettentpastoujoursd’êtrecompétitifs sur certains marchés internationaux. Mais sachez qu’en règle générale, nos tarifs sont assez compétitifs car nous anticipons les éventuels dysfonctionnementsquipourraientimpacterdéfavorablement nos coûts. Dans ce sens, il est indispensable d’être toujours à l’affûtdesinnovationsetnepashésiter à investir dans de nouveaux matériels tels que les outils de production ou les outils informatiques. Insuffisance partout L a commercialisation est le parent pauvre du plan Maroc vert. La stratégie a certes eu un franc succès dans le sens Ahmed Darrab où les objectifs Aspam ontétélargement atteints pour cette année, toutefois, les producteurs ont du mal à écouler leurs récoltes tant sur le marché international que sur le marché local. Il faut savoir que la production pourcetteannéeestde2,2millionsde tonnes contre 1,5 million en 2013, soit uneaugmentationde47%et600.000 tonnes pour le marché de l’export contre 390.000 en 2013, en progression aussi de 60%. Dans ce sens le marché local se retrouve avec près de 1,6 million de tonnes soit 70% de la production à absorber. Or comment peut-onécoulertoutecettemarchandise alors que le circuit de distribution est désorganisé. La multitude d’intermédiairesrendlamarchandise plus chère et du coup plus difficile à écouler, sans parler des marchés de gros qui ne sont pa bien équipés pour recevoircettequantitéimportantede marchandise. Supplément EE Mai 2014 Transformer plus A mon avis, le développement de champions nationauxsurle marché marocainspermettra Aziz Bouhartan à notre pays de passer de Infrico l’exportationde nos produits de l’état brut à l’étranger à une exportation avec une plus-value importante, surtout avec le Plan Maroc Vert s’il atteint ses objectifs. Aussi je trouve qu’une orientation vers d’autres marchés, en l’occurrence subsahariens, reste une piste sérieuse à développer. D’après mon expérience, je pense que le problème réside dans le choix des marchés qui sont très contraignants, comme les marchés européen, américain ou même russe et qui imposent à nos produits de respecter des quotas et d’être envoyés à l’état brut ou presque. Dans ce sens il devient nécessaire de doper le marché local de champions nationaux puis viser les marchés émergents «moins contraignants» et s’inspirerdumodèleturcavecleurchaîne de distribution BIM pour écouler leur produits et à titre d’information le produit turc en général n’a pas eu la même qualité qu’il a aujourd’hui sans la stratégie de champions nationaux et le circuit de distribution qui favorise le produit local. AGRICULTURE -AGROALIMENTAIRE www.infrico.com interview Que pèse aujourd’hui le secteur de l’économie solidaire ? Nous comptons 1 million de tonnes de figues de barbarie, 1 million d’hectares d’oliviers, 850 mille hectares d’arganiers, 60 millions de quintaux de céréales, des millions d’hectares d’espaces d’élevage des abeilles, dont des bassins biologiques, 350.000 tonnes de dattes, d’amandes et de figues, 350.000 tonnes de pommiers de montagne et 250.000 tonnes de condiments. Tous ces chiffres sont la preuve tangible que nous sommes aujourd’hui devant un très grand secteur de l’économie nationale. Un secteur à forte valeur ajoutée avec une réelle différenciation en termes de compétitivité et d’importance économique. Cela d’autant plus que ces produits sont peu consommateurs en eau. Ce qui fait que ce genre d’économie cadre parfaitement avec le stress hydrique que connaît le pays dernièrement. Aussi, leur étendue géographique et le fait qu’ils soient à proximité du monde rural font de ces produits un réel levier de développement territorial. 144 L’ambassadeur des produits de terroir Le défunt OCE a cédé la place à Maroc Taswik. Ce dernier sembles’êtretrouvéunenouvellevocationquiluivacomme ungant:commercialiserlesproduitsdeterroirissusdel’économiesolidaire.Lebackgroundétantvieuxd’undemi-siècle, c’estlecadragepolitiquequifaisaitdéfaut.Avecl’INDH,son travail se voit sublimer. Témoignage du DG, Najib Mikou. Supplément EE Mai 2014 Pourquoi miser sur de la micro-agriculture au moment où d’autres pays misent sur les économies d’échelles que permettent des productions en grandes quantités ? Nous nous inscrivons plutôt dans une tendance mondiale. Les USA, la France ou encore l’Angleterre, des pays développés mais qui parient sur l’économie solidaire et la micro finance pour relancer la machine économique. Et nous, pays en pays en voie d’émergence, nous avons mis du temps finalement à nous rendre compte de l’importance de ce type de cultures et d’organisation Distributeurs exclusifs El Arte de Conservar AGRICULTURE -AGROALIMENTAIRE interview considération beaucoup plus sécuritaire qu’économique et sociale. L’INDH a donné un sens à la notion de l’espoir, à la notion de visibilité pour le lendemain. Les Marocains se sont regroupés en coopératives. Nous sommes aujourd’hui devant un secteur avec une réelle différenciation Que représentent aujourd’hui les coopératives ? Depuis 2007 a été créé 1,5 fois le nombre de coopératives créées en 50 ans. C’est dire l’effet catalyseur de l’INDH. Entre 2007 et 2012, on a mis en place pratiquement 6.000 coopératives. Ce qui est en soi une chose remarquable, puisque la coopérative est une plateforme de convergence des forces, de synergie de moyens, de production, d’expression de l’espoir et de l’engagement. L’INDH a réconcilié le monde rural avec la vocation séculaire de ce pays. 146 Entre 2007 et 2012, on a mis en place 6.000 coopératives, soit 1,5 fois ce qui a été créé depuis l’indépendance. de l’économie et de leurs bienfaits. Il est plus que jamais temps de s’y mettre, d’autant plus que cela concerne une grande frange de la population. Comment vous êtes-vous intéressé à l’économie solidaire ? Ce qui a déclenché l’intérêt chez moi pour ce secteur et son développement ce n’est autre que l’INDH. Une belle initiative humaine pour l’aide des plus démunis de ce pays. D’ailleurs, j’ai moi-même sillonné plus de 150.000 kilomètres afin de comprendre et de cerner au mieux les besoins de cette frange de la société que représentent les pauvres et les plus vulnérables. Ce qui fait qu’aujourd’hui je suis à même d’affirmer que je connais parfai- tement mon pays, le monde rural et ses besoins. Et je peux vous affirmer que là où je suis allé je me suis retrouvé face à des personnes en train d’embouteiller l’huile d’argan cosmétique ou du miel en y imposant des étiquettes. Et à chaque fois que je leur posais la question sur comment ils se sont inscrits dans ce type d’entrepreneuriat, la réponse était systématiquement «Al Moubadara» ou «Sidna». C’est dire tous les bienfaits du programme lancé par Sa Majesté. Je dirais même que le roi n’a pas donné la charité mais les moyens de la dignité au peuple notamment celui du monde rural. Le Maroc a créé de l’indépendance à 2007, 4.000 coopératives dont une bonne partie ne marche pas et une partie était dans une Supplément EE Mai 2014 Pour des petites coopératives en montagne, n’est-il pas très compliqué de vendre ses produits de terroir ? Effectivement, il ne suffit pas de produire. La commercialisation est un autre chapitre tout aussi important si ce n’est le plus important et la finalité même de la production de ces produits. Et justement, le hic réside dans le fait que ces coopératives n’ont pas les moyens ni la possibilité d’atteindre le marché, notamment celui à l’international. Et c’est là que Maroc Taswiq intervient. Cela fait pratiquement deux ans que le premier magasin de vente des produits solidaires a vu le jour. J’ai commencé pour ce magasin avec 20 coopératives qui appartiennent à 3 régions et 37 références de produits. Après 2 ans, j’en suis à 800 coopératives, qui relèvent des 16 régions du pays pour plus de 2.500 références produits. AGRICULTURE -AGROALIMENTAIRE Quel est le business model de Maroc Taswiq ? Maroc Taswiq a développé un modèle économique appelé Modèle des trois Z. Il coûte zéro aux coopératives, zéro à l’Etat et zéro aux partenaires privés. Maroc Taswiq fait de la mutualisation des achats pour toutes les coopératives, concernant les intrants dont ils ont besoin. Exigence qualité, prix inférieur de 10% à 25% que ce que la coopérative payait seule et un délai de paiement de 3 à 4 mois. Le choix émane des coopératives. Nous ne faisons que les informer et les orienter sur les nouveautés du marché international. On fixe au préalable un prix convenu d’avance en prenant en considération les spécificités du marché. Fini le temps des intermédiations négatives. Ce modèle a été inspiré du modèle des sogochocha japonais. J’ai réfléchi universel avec une application locale par rapport à ce que nous pouvons faire. Dans ce sens nous avons créé une chaine des magasins solidaires et équitables. On est aujourd’hui à 7 magasins. A fin juin nous serons à 10. Trois nouveaux magasins verront le jour à Rabat, Beni Mellal et Marrakech. Nous avons aussi créé 4 sites e-commerce, 2 148 AGENCE POUR LE DEVELOPPEMENT AGRICOLE interview Maroc Taswiq fait de la mutualisation des achats pour toutes les coopératives au Maroc et 2 à l’international (Bladelkhir.ma, Authenticmaroc. com, cosmeticmaroc.com, etc.) Pour toucher l’international, nous avons élaboré des partenariats avec des partenaires étrangers, avons opéré parfois de l’exportation en direct ou encore recruté des commerciaux payés en % du CA. Mieux, un appel d’offres va être lancé pour une franchise à l’international. Qu’en est-il de la qualité ? Au-delà du fait que les produits de terroir, de par leur caractère bio, sont quasi naturellement de qualité, nous nous appuyons également sur les mécanismes de contrôle institutionnel. A ce propos, aujourd’hui au Maroc nous avons ce potentiel, avec des actions de contrôle qualité réguliers effectué avec l’Onssa et l’Eacce. POUR UNE AGRICULTURE SOLIDAIRE ET DURABLE Organisme opérationnel, l’Agence pour le développement Agricole (ADA) contribue au développement des synergies et à la consolidation des efforts nécessaires pour l’intégration progressive de l’agriculture solidaire dans l’économie du marché. L’ADA contribue et veille à la mise en place et à l’amélioration du climat et des plates-formes requises pour l’encouragement de l‘investissement dans le secteur agricole. xx l’ADA est disposée, à travers ses ressources humaines, à vous écouter, vous aider et vous accompagner durant les différentes étapes de conception et de réalisation de vos projets agricoles Supplément EE Mai 2014 Espace les Patios, Angle Avenues Annakhil et Mehdi Benbarka Bâtiment 2 et 3 - 3ème Etage - Hay Riad - Rabat Tél : (212) 537 57 38 01 - Fax : (212) 537 57 38 04 www.ada.gov.ma AGRICULTURE -AGROALIMENTAIRE actU SIAM 2014 Encore une réussite Cette édition du salon de Meknès a tenu ses promesses. A un moment où le secteur agricole est appelé à se moderniser, l’accent mis sur les produits du terroirs ancre cet objectif au plus profond de notre agriculture. 150 U n sujet de fierté non dissimulée». C’est en ces termes que Jawad Chami, commissaire du SIAM commente le succès grandissant du Salon international de l’agriculture de Meknès. Cette année encore, l’évènement a tenu ses promesses. C’est ainsi que la 9ème édition attire 53 pays participants, 1.200 exposants et aurait drainé pas moins de 1 million de visiteurs. Mais, paradoxalement, «ce succès nous impose aussi de relancer constamment le défi de mieux faire pour mieux réussir», insiste Chami. Car «les enjeux sont désormais trop importants pour se laisser aller à une autosatisfaction et de sombrer ainsi dans le piège de la routine et de la banalisation. De ce fait, il est impératif d’innover», explique-t-il. La ligne qu’il se fixe est que chaque édition doit être un jalon de plus sur la voie de l’excellence et pas seulement une réplique de l’édition la précédant. Lors de cette édition, ont été mis en avant les produits de terroir, véritable levier de développement pour les territoires ruraux, mais aussi vecteur de la culture marocaine vis-à-vis de l’international. Aussi, l’Union européenne, premier partenaire commercial du Royaume, a été à l’honneur. Ainsi, l’édition a connu le lancement d’un centre de Conseil agricole maroco-allemand, dont l’accord de partenariat a été signé en 2010. Concrétisé après près de 16 sessions Supplément EE Mai 2014 de formation au profit de 459 participants, ce projet consiste à améliorer le savoir-faire des agriculteurs marocains en facilitant leur accès à la technologie allemande. La France a été, pour sa part, particulièrement à l’honneur avec une journée qui lui a été dédiée. Elle constitue une occasion rare pour tous les professionnels marocains et français de dresser un état des lieux de la filière semencière, de débattre des problématiques et des enjeux. C’est également un moment privilégié pour préciser les orientations futures en matière d’offre et de partenariats entre le Maroc et la France, afin d’appuyer la dynamique des réformes agricoles initiée par le Plan Maroc Vert. 152 AGRICULTURE -AGROALIMENTAIRE RSE Lesieur et Cosumar primées Les deux stars du secteur agroalimentaire tiennent leur place dignement auprès des leaders d’autres secteurs. Dans ce sens, Vigeo, leader international de l’audit et du rating de la RSE, a désigné courant avril 2014 les 8 tops performers en responsabilité sociale parmi les entreprises cotées au Maroc et qui ne sont autre que BMCE Bank, Cosumar, Lafarge, Lesieur Cristal, Lydec, Managem, Maroc‐Telecom et SMI. Selon l’analyse de Vigeo, «la performance de Lesieur Cristal est une des plus probantes de la place en matière de sécurité des produits». Quant à Cosumar, elle a été distinguée d’une part pour sa démarche de réduction des consommations d’eau et de protection de la ressource hydrique, l’une des plus avancées du Maroc, et pour la sécurité du produit d’autre part. Label Vie -53,2% de résultat en 2013 Le spécialiste de la grande distribution Label’Vie a réalisé en 2013 un résultat net de 54,6 millions de dirhams, en baisse de 53,2% par rapport à 2012. «Cette baisse s’explique essentiellement par le recul du résultat non courant du groupe qui est passé de 68,6 millions à 40,9 millions de DH», selon le groupe. Le résultat brut d’exploitation a, quant à lui, baissé de 6,5% à 301,6 millions de dirhams à cause de «la fermeture des magasins Métro pour conversion», souligne la société cotée. Toutefois, le chiffre d’affaires s’améliore de 2,1% à 5,78 milliards de DH. ONP La pêche artisanale en perte de vitesse Les débarquements des produits de la pêche côtière et artisanale se sont élevés à plus de 1,13 milliard de dirhams à fin mars, soit 216 586 tonnes, accusant ainsi une baisse de 13 % en termes de poids et de 18 % en valeur par rapport à fin mars 2013, selon l’Office national des pêches (ONP). Quant aux pélagiques, les débarquements ont atteint plus de 473,74 millions de dirhams à fin mars 2014 contre plus de 523,09 millions une année auparavant, soit une baisse de 9 % en valeur et 11 % en poids. Au niveau des ports, les entrées portuaires méditerranéennes ont augmenté de 11 % en termes de valeur et ont connu un recul de 22 % en termes de poids à fin mars par rapport à une année auparavant, soit 37,55 millions de dirhams contre environ 33,77 millions. Les débarquements de la pêche côtière et artisanale de l’Atlantique ont régressé de 10 % en termes de poids et de 11 % en valeur, soit plus de 436,19 millions de dirhams, contre près de 489,32 millions, une année auparavant. CAM lance sa stratégie 2016 Le Crédit Agricole du Maroc se dote d’un nouveau plan stratégique à l’horizon 2016. Intitulé CAP 2016, ce dernier vise «la consolidation de la performance opérationnelle de la banque, la sécurisation de ses fondamentaux et la maitrise de ses risques ainsi que le développement de son activité commerciale avec une croissance soutenue du nombre de ses clients», déclare le groupe dans un communiqué. Le CAM, qui domicilie aujourd’hui près d’un million de clients, prévoit en effet de doubler ce chiffre en trois ans avec un effort particulier sur la population rurale et les petits agriculteurs. Le plan CAP 2016 prévoit également de renforcer de manière significative le soutien à l’agriculture et au monde rural notamment par l’accompagnement du Plan Maroc Vert dans toutes ses composantes. Il s’agira d’accompagner les principales filières agricoles ainsi que le financement de l’agriculture solidaire et la contribution au développement de nouvelles niches. Le groupe bancaire entend aussi accompagner les stratégies nationales de développement rural (hors agriculture) et lancer de nouveaux projets en milieu rural. Supplément EE Mai 2014 actU Yoplait A la reconquête du Maroc Le développement de la marque de produits laitiers frais Yoplait au Maroc va être assuré par l’industriel laitier SLCN. Celui-ci consacre un budget de 9 millions d’euros à ce projet de relance face au leader incontesté Danone via sa filiale Centrale Laitière. «La tentative en a déjà été faite à plusieurs reprises ces dernières années mais cette fois sera peut-être la bonne... la marque Yoplait va faire son retour au Maroc au plan national», lit-on auprès du l’Usine nouvelle. Le groupe laitier Société laitière centrale du nord (SLCN) devenu titulaire de la franchise Yoplait vient d’afficher ses ambitions pour la marque à la petite fleur lors d’une conférence de presse voilà quelques jours à Casablanca. Basée à Fès et propriétaire notamment de la marque Saïss Lait, SLCN déclare vouloir investir au total 100 millions de dirhams (9 millions d’euros) dans le projet de développement de la marque de produits laitiers frais. Son usine s’étend sur 2 hectares avec une capacité de traitement de 100.000 litres de lait par jour pour une trentaine de références, selon Nourredine Bahir, directeur général de SLCN, cité par le quotidien L’Economiste. De même source, le groupe ambitionne de multiplier cette année son chiffre d’affaires par 2,5 pour atteindre 200 millions de dirhams (18 millions d’euros).
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