LA MONTAGNE MERCREDI 30 JUILLET 2014 7 Auvergne Actualité ILLETTRISME ■ A Cusset, l’atelier PasseMots accueille une quarantaine d’apprenants d’origines diverses Apprendre à dire et écrire en français Installé au centre social La Passerelle, à Cusset, l’atelier de lutte contre l’illettrisme tente de rendre les apprenants autonomes le plus rapidement possible. L pouvais pas m’exprimer. Maintenant j’arrive à me faire comprendre ». José, 62 ans, d’origine portugai se, parle le français sans une pointe d’accent. « Mais je ne savais pas remplir un chèque. Main tenant, je n’ai plus besoin de demander à quelqu’un de le faire pour moi. » Majd, 20 ans, est tout juste arr ivé de Syr ie. Il parle l’anglais et l’espa gnol. « Je dois apprendre le français pour reprendre mes études. » ■ Magalie Lépinoux a petite salle du centre social La Passerelle, dans la cité de Presle, à Cu s s e t , re s s e m b l e à n’importe quelle classe. Tables et chaises sont par faitement alignées. Cha cun est concentré, la tête penchée sur son cahier. L’atelier de lutte contre l’illettrisme PasseMots réunit deux jours par se maines une quarantaine d’apprenants. Ils sont d’origine cam bodgienne, laotienne, tu n i s i e n n e, a l g é r i e n n e, égyptienne, turque, sy rienne, mahoraise, portu gaise, rwandaise, kosovare, anglaise… Ils apprennent à lire, écrire, compter en français. Ils souhaitent s’intégrer et devenir plus autonomes. Des parcours difficiles Chelbia, 54 ans, a quitté l’Algérie pour la France en 1969. « Je ne parlais que ■ EN SAVOIR PLUS ATELIER. Une quarantaine d’apprenants, à 80 % des femmes, viennent deux jours par semaine au centre social. l’arabe, expliquetelle. Je n’étais jamais allée à l’éco le. Pourtant, j’aime ap prendre. Alors maintenant que mon fils est grand, je peux aller à l’école. » Ce qui lui semblait insur montable est devenu pos sible. « Je peux chercher le nom d’une rue, annonce telle fièrement. Le fran çais est une jolie langue mais elle est difficile. J’ai forcé pour qu’elle rentre dans ma tête. » Chelbia souhaite désormais voya ger dans la littérature fran çaise. Eméritha, 44 ans, a fui le Rwanda. « J’étais mena cée », se souvientelle. Elle veut maîtriser la langue de sa terre d’adoption « pour se faire des amis ». Zehra, 45 ans, d’origine turque, ne ménage pas ses ef forts : « J’apprends le fran Passe-Mots. Cet atelier est proposé par l’association Pep (Pupilles enseignement public) 03. Yvan Baure, coordonnateur de l’action de lutte contre l’illettrisme, anime l’atelier avec trois bénévoles : Marie-Françoise, Danièle et Marie-Thérèse. « Nous tentons de rendre chaque apprenant autonome le plus rapidement possible », explique-t-il. Dans cet atelier, chacun dit puis écrit. Ensuite, le groupe s’approprie les nouveaux acquis par des mises en situation, à l’extérieur. PHOTO RAPHAËLE GIGOT çais pour trouver ensuite du travail ». Binti, 44 ans, a préféré la métropole à l’île de Mayotte. « Les éco les sont meilleures et mes enfants auront plus de chance de réussir ici », dit elle. Face aux services de l’administration, « je ne LA CHAISE-DIEU ■ Trois femmes à l’honneur de la dixneuvième édition qui se tiendra les 8, 9 et 10 août Les Journées de l’orgue vont se conjuguer au féminin Johann Sébastien Bach, parmi tant d’autres, y a laissé courir ses doigts virtuoses. L’orgue est pourtant un instrument mal connu, jugé austère ou grandiloquent. les que Nadia Boulanger et Jeanne Demessieux. Elle passera le relais, sa medi 9 août, à 20 h 30, à Monika Beuzelin, titulaire de l’orgue de chœur de la cathédrale de Rouen. Ha bituée de la ChaiseDieu, elle proposera de décou vrir des musiques polonai ses du XVI e au XVIII e siè cle. Point d’orgue du festival, dimanche 10 août, à 17 h 30, l’organiste Frédé rique Gros sera à l’hon neur, en alternance avec un chœur féminin issu de la maîtrise de la cathédra le du PuyenVelay. Les œuvres interprétées per mettront à nouveau de voyager à travers les siè cles, de la Suite en la mi neur d’Elisabeth Jacquet de La Guerre, datée du XVIIe siècle, à la Salve regi na pour voix de femmes composée au XX e siècle par Simone Plé. ■ Les Journées de l’orgue de la ChaiseDieu, organi sées depuis 1995, visent à mettre à mal cette image en proposant des specta cles de qualité autour de cet instrument. La 19e édi tion se déroulera les ven dredi 8, samedi 9 et di manche 10 août. Patronage de Cosima Cziffra L’association Moulin Ca rouge est à la baguette de ces trois jours. Le festival se déroulera sous le patro nage de Cosima Cziffra, petitefille de George Czif fra qui fut l’initiateur de la restauration de l’orgue de la ChaiseDieu. Il fonda également, en 1966, le fes tival de musique classique de la ChaiseDieu, qui Dimitri Crozet [email protected] ŒUVRE D’ART. Le buffet de l’orgue de La Chaise-Dieu a été construit en 1727. L’instrument a été restauré de 1990 à 1995. aura lieu du 20 au 31 août. Les Journées de l’orgue mettront à l’honneur des musiciennes et composi tr ices autour du thème « L’orgue au féminin ». Trois femmes assureront ainsi les trois soirées de concerts. Le festival débutera ven dredi 8 août, à 20 h 30, avec un récital d’Anne Froidebise, professeur aux conservatoires de Liège et de Verviers. Elle interpré tera des œuvres datant du XVIIe au XXe siècle. Outre des extraits du répertoire de Bach, elle rendra hom mage à des organistes tel è Pratique. Prix des places : 14 €. Billets en vente auprès de l’office de tourisme de la Chaise-Dieu et sur place avant les concerts. Renseignements auprès de l’office de tourisme, au 04.71.00.01.16. Pdd
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