Master de Physique 1` ere ann´ ee Relativit´ e et temps M.-Ch. Angonin, A. Bourgoin, Ch. Le Poncin-Lafitte et F. Pierret 2014-2015 Exercices de Relativit´ e et Temps Pr´eparation au contrˆole continu du 6 Novembre 2014 Exercice 1 : Plaque de verre Une plaque de verre d’´epaisseur propre e et d’indice de r´efraction n (les deux quantit´es sont mesur´ees dans le r´ef´erentiel comobile) se d´eplace dans le r´ef´erentiel du laboratoire perpendiculairement `a elle-mˆeme ` a la vitesse v parall`ele `a Ox. Un ´eclair lumineux traverse le verre dans la direction du mouvement et dans le mˆeme sens. 1. Dans le r´ef´erentiel de la plaque de verre, d´eterminer le temps mis par la lumi`ere pour traverser le verre. 2. D´eterminer dans le r´ef´erentiel du laboratoire le temps mis par la lumi`ere pour traverser le verre. 3. Dans le rep`ere du laboratoire, ` a quelle distance l’un de l’autre se trouvent les points o` u la lumi`ere est entr´ee dans le verre et o` u elle est sortie ? 4. D´eduire des questions pr´ec´edentes l’indice n0 de la plaque mesur´e par un observateur dans le r´ef´erentiel du laboratoire. 5. Retrouver ce r´esultat ` a partir des formules relativistes de composition des vitesses. 6. Que se passe-t-il si n = 1 ? Exercice 2 : Hyp´ eron Σ− Un hyp´eron Σ− d’´energie cin´etique T = 0, 25 GeV se d´esint`egre en un neutron et un m´eson π − : Σ− → n + π − On donne les ´energies de masses des particules : mΣ c2 = 1197, 4 MeV, mn c2 = 939, 55 MeV, mπ c2 = 139, 6 MeV. Dans le r´ef´erentiel du laboratoire, le vecteur impulsion du m´eson π fait un angle de π/2 avec la direction de la particule initiale. 1. Donner les quantit´es conserv´ees lors de cette d´esint´egration. 2. En d´eduire les ´energies cin´etiques Tn et Tπ des particules ´emergentes. Applications Num´eriques. 3. D´eterminer l’angle entre la direction de la particule initiale et le vecteur impulsion du neutron. Applications Num´eriques. Exercice 3 : Particules contenant des quarks charm´ es Les anneaux de collisions entre un ´electron (e− ) et son anti-particule le positron (e+ ) ont permis de mettre en ´evidence des particules contenant des quarks charm´es : le ψ de masse m1 = 3097 MeV/c2 et le ψ 0 de masse m2 = 3686 MeV/c2 , par l’interm´ediaire des r´eactions : e+ + e− → ψ e+ + e− → ψ 0 1. Expliquer quel est l’int´erˆet d’effectuer ces r´eactions en utilisant deux faisceaux de particules poss´edant des impulsions oppos´ees ? Comment appelle-t-on alors le r´ef´erentiel du laboratoire ? 2. Quelles doivent ˆetre alors les ´energies cin´etiques minimales des e+ et des e− n´ecessaires pour que chacune des deux r´eactions puissent avoir lieu ? Les masses de l’´electron et du positron sont identiques et : me c2 = 0, 511 MeV 3. Pour chaque r´eaction, quelle est la vitesse des ´electrons et positrons ? On exprimera cette vitesse sous la forme de β = vc en donnant l’´ecart entre β et la valeur 1. La particule ψ 0 peut se d´esint´egrer au repos suivant la r´eaction : ψ 0 → ψ + nπ + + nπ − Les m´esons charg´es π + et π − ont une masse identique : mπ = 139, 6 MeV/c2 . 4. Quelle valeur maximale peut prendre n ? Pour la suite, on prendra n = 1. 5. Quelles sont les ´energies cin´etiques T+ et T− des m´esons π + et π − lorsque la particule ψ produite est au repos ? 6. Lorsque la particule ψ produite n’est pas au repos, exprimer cosθ (θ ´etant l’angle entre les directions de vol des deux m´esons produits) en fonction de l’´energie cin´etique T de la particule ψ, T+ , T− et des ´energies de masse des particules. Indication : on pourra exprimer les pseudo-normes des quadri-impulsions de chaque particule individuellement et utiliser ce r´esultat dans une ´egalit´e concernant les impulsions. Exercice 4 : Une ´ etoile en expansion relativiste On s’int´eresse ` a diff´erents effets relativistes qui sont associ´es `a la r´eception du rayonnement ´emis par une ´etoile en expansion ultra-relativiste (γ 1). Les r´esultats obtenus expliquent en partie les propri´et´es surprenantes des sursauts gamma ( gamma ray bursts en anglais). Un observateur O au repos dans un r´ef´erentiel R est situ´e `a une distance D d’une ´etoile dont il re¸coit le rayonnement. On suppose que l’´etoile poss`ede une g´eom´etrie sph´erique et est en expansion → − − radiale `a la vitesse constante → v = β c par rapport `a R. Enfin, on suppose que le centre C de l’´etoile est immobile dans le r´ef´erentiel R de l’observateur et que la distance D est tr`es grande devant le rayon de l’´etoile. On ne s’int´eresse pas aux processus de l’´emission de photons. Pour simplifier, on supposera que chaque point P de l’enveloppe externe de l’´etoile, rep´er´e par un angle θ dans R (voir Fig. Page 2 ??) et une distance r(t), ´emet un rayonnement quasi-monochromatique de pulsation ω 0 dans son r´ef´erentiel propre, et ce dans tout le demi-espace ext´erieur. Pour les applications num´eriques, on prendra γ = 100. → − − Dans le r´ef´erentiel li´e ` a P (on rappelle que P est en expansion `a la vitesse → v ), on note n0 la − direction d’un rayon lumineux. Dans le r´ef´erentiel R, on note → n cette direction. Enfin, on note α → − → − → − → − 0 0 (resp. α ) l’angle entre v et n (resp entre v et n ). ´ Figure 1 – Etoile en expansion relativiste. Questions pr´ eliminaires 1. D´eterminer, par m´ethode de son choix, la relation entre un intervalle de temps ∆t0 mesur´e par un observateur dans un r´ef´erentiel au repos et l’intervalle de temps propre ∆τ correspondant → − − pour un point se d´epla¸cant ` a la vitesse constante → v = β c par rapport au r´ef´erentiel de → − l’observateur. On notera pour l’ensemble du probl`eme β la norme du vecteur β . → − 2. A un photon, on peut associer un quadrivecteur k µ = (ω/c, k ). Supposons qu’un observateur O au repos dans le r´ef´erentiel R re¸coive le rayonnement issu d’un point P en mouvement par → − − rapport ` aR` a la vitesse constante → v = β c dans une direction que l’on choisira arbitrairement comme l’axe Ox. On appelle R0 le r´ef´erentiel comobile avec le point P. D´eterminer les formules de changement de r´ef´erentiel entre R et R0 des quatre composantes k µ . A - Effets d’aberrations : effet phare relativiste ´ 1. Ecrire dans R, puis dans R0 , les composantes du quadrivecteur k µ en fonction de α, puis 0 de α . En appliquant les formules de changement de r´ef´erentiel, montrer la relation entre les angles α et α0 est de la forme : cos α0 + B (1) cos α = 1 + B cos α0 D´eterminer l’expression de B en fonction de β. Applications num´eriques : pour α0 = exprimer α en fonction de β. Que vaut α si α0 = 0 ? α0 = π ? π 2, 2. Tracer qualitativement α en fonction de α0 , dans la limite γ 1. 3. En supposant qu’il y ait sym´etrie axiale autour de l’axe OC, d´eduire que la partie visible de l’´etoile par l’observateur lointain O est une calotte sph´erique, d’angle au sommet θ0 . Donner l’expression de θ0 en fonction de β. En d´eduire que : 1 θ0 = arcsin (2) γ Que devient cette expression dans le cas o` u γ 1 ? Application num´erique. Dans la suite du probl`eme, on notera Q un point de la sph`ere rep´er´e par l’angle θ = θ0 et M le point de la sph`ere rep´er´e par l’angle θ = 0. Page 3 B- Effet Doppler : d´ ecalage et ´ elargissement spectral 1. Pour une onde ´emise du point P rep´er´ee par l’angle θ, exprimer la p´eriode Φ d´etect´ee par l’observateur en fonction de la p´eriode ΦP ´emise par le point P dans le r´ef´erentiel de l’observateur, en fonction de β et θ. 2. D´eterminer la relation entre la p´eriode ΦP et la p´eriode Φ0P dans le r´ef´erentiel du point P. 3. Montrer que l’expression de la pulsation ω re¸cue par l’observateur en fonction de la pulsation propre ω 0 est de la forme : ω0 (3) ω= 0 A (1 − B0 cos θ) Donner l’expression de A0 et B0 en fonction de γ et β. 4. Dans le cas o` u γ 1, d´eterminer, pour une valeur de ω 0 fix´ee, les pulsations minimale ωmin et maximale ωmax re¸cues par l’observateur en fonction de γ. Donner les valeurs de θ auxquelles elles correspondent. Commenter. 5. Applications num´eriques : donner les valeurs num´eriques des longueurs d’ondes extrˆemes que re¸coit l’observateur si λ0 = 500 nm. C- Effets temporels : compression temporelle On suppose qu’` a l’instant t0 = 0, le rayon de l’´etoile vaut r0 et l’´etoile commence `a ´emettre, et ce jusqu’`a l’instant t1 o` u le rayon de l’´etoile vaut r1 . 1. On suppose que le point P ´emet `a l’instant t. D´eterminer l’instant T(θ, t) o` u ce signal est re¸cu par l’observateur en fonction de t et de la distance OP = D0 (θ, t). [ est tr`es 2. En supposant que la taille de l’´etoile est tr`es petite devant la distance D, l’angle POC 0 faible. Exprimer D (θ, t) en fonction de D, r0 , β, θ et t. En d´eduire que : T(θ, t) = t + D r0 + βct − cos θ c c (4) 3. Calculer T(θ0 , 0), T(θ0 , t1 ), T(0, 0) et T(0, t1 ). 4. D´eterminer l’expression de la dur´ee ∆T(θ) de r´eception du signal lumineux issu de P entre les instants t0 = 0 et t1 en fonction de ∆t ≡ t1 − t0 = t1 , β et θ. Page 4
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