LE RISQUE SISMIQUE DANS LE NORD DU MAROC

Trav. Inst. Sci. Rabat, sér. Géol. & Géogr. phys., n° 21, 2003, p.225-232
Le risque sismique dans le Nord du Maroc
Taj-Eddine CHERKAOUI 1 et Lahcen ASEBRIY 2
1: Département du Physique du Globe; Institut Scientifique, B.P. 703, Université Mohammed V, Rabat, Maroc;
e-mail : [email protected]
2: Département de Géologie, Institut Scientifique, B.P. 703, Université Mohammed V, Rabat, Maroc; e-mail :
[email protected]
Résumé. L’activité sismique dans le Nord du Maroc est due en grande partie à une intense activité tectonique Plio-Quaternaire et actuel
engendrée par le rapprochement des deux plaques lithosphériques Afrique-Eurasie dont la vitesse de rapprochement est de l'ordre de 0.5
cm/an au niveau du détroit de Gibraltar. La direction générale de convergence est NNW-SSE à N-S.
Dans ce travail, nous avons tenté d’évaluer les intensités qu’on aurait observées dans le Nord du Maroc, engendrées par trois importants
séismes historiques en utilisant des lois d’atténuation établies pour le Maroc, et de tracer une esquisse des intensités maximales observées.
Les résultats obtenus montrent l’importance de la sismicité historique pour l’évaluation du risque sismique.
Mots clés : : sismicité historique, carte des intensités maximales, aléa sismique, Nord du Maroc.
Abstract. The seismic activity in the North of Morocco is due mainly to an intense Plio-Quaternary and current tectonic activity generated
by the convergence of two lithospheric plates, Africa and Eurasia, with a low rate of 0.5 cm/yr at the Gibraltar Straits. The general direction
of convergence is NNW-SSE to N-S.
In this work, we tried to evaluate the intensities which one would have observed in the Northern Morocco, generated by three significant
historical earthquakes by using attenuation laws established for Morocco, and to trace a draft of the maximum intensities observed
(isoseismic map). The results obtained show the importance of the historical seismicity for the evaluation of the seismic risk.
Key words : Morocco, historical seismicity, isoseismic map, seismic risk, North of Morocco.
INTRODUCTION
Le Maroc est considéré comme un pays de sismicité
modérée par rapport à d’autres pays du bassin
méditerranéen comme l’Algérie, la Grèce, l’Italie ou la
Turquie. Néanmoins, les données de la sismicité historique
et instrumentale montrent que le Maroc n’est pas à l’abri
des tremblements de terre destructeurs comme se fut le cas
en 1522, 1624, 1755 ou en 1960.
Les cartes de sismicité du Maroc montrent les provinces
du Nord comme les régions les plus actives sismiquement ;
situé dans une zone de collision, a proximité de la limite
entre les deux plaques Afrique - Eurasie, le Nord du Maroc
subi donc l’effet de la convergence.
APERCU GEOLOGIQUE
La chaîne rifaine, qui appartient à l’arc bético-rifo-tellien
(Fig. 1), est affectée, au Miocène supérieur (Messinien), par
des déformations à grand rayon de courbure suivie d’une
tectonique cassante matérialisée par des décrochements et des
failles normales au Plio-Quaternaire récent.
Le jeu tardif de ces accidents majeurs (PAQUET, 1969;
ANDRIEUX, 1971; ANDRIEUX et al., 1971; FOUCAULT,
1971; DIDON et al., 1973, AÏT BRAHIM, 1991; ASEBRIY
et al., 1993) a joué un rôle capital dans la structuration récente
de la chaîne rifaine et de l'arc de
Figure 1. Le cadre structural de la Méditerranée occidental (DURAND-DELGA et FONTBOTE 1980)
Taj-Eddine CHERKAOUI & Lahcen ASEBRIY: Le risque sismique dans le Nord du Maroc
Figure 2 : Carte de sismicité générale de l’arc de Gibraltar et le Rif (1901-1998). Ne sont représentés que les séismes dont
la magnitude ≥ 3.5.
Gibraltar. Ensuite, certains d'entre eux jouent en distension
pour aboutir à la formation des horsts et grabens; d'autres
rejouent en décrochement lors de la phase de compression
quaternaire
(GROUPE
DE
RECHERCHE
NEOTECTONIQUE DE L'ARC DE GIBRALTAR, 1977).
Cette compression N-S, engendre des plis, des failles
inverses et des décrochements conjugués dextres (NW-SE)
et senestres (NE-SW).
L'analyse microtectonique effectuée dans le Rif central,
dans les Rides péré-rifaines et dans le bassin de Saïss (AÏT
BRAHIM et CHOTIN, 1983; 1984; GROUPE DE
RECHERCHE NEOTECTONIQUE DE L'ARC DE
GIBRALTAR; 1977), montre que le jeu d'accidents
décrochants conjugués dextres et senestres déterminent
deux phases de compression : la première, de direction
N025 à 030 d'âge Fini-Miocène-Pliocène, la seconde, de
direction N00 d'âge Plio-Quaternaire ancien.
Au Messinien et Plio-Quaternaire, la direction de la
contrainte tectonique compressive σ1 varie, dans le Rif
oriental, entre N140°E et N160°E (AÏT BRAHIM et al.,
1990). Cet épisode est contemporain, dans le Rif central,
au rejeu de failles normales décrochantes de direction
subméridienne N 170°E (dextres) et des failles
décrochantes senestres N20°E ; N40°E et N50°E dont la
réactivation est due à la compression N00° à N40°W au
cours de l'épisode compressif allant du Messinien au PlioQuaternaire (AÏT BRAHIM et CHOTIN, 1989). L'épisode
compressif (phase N040°E) engendre au Messinien des
décrochements senestres de direction NE-SW associés aux
failles normales décrochantes dextres.
Ainsi, dans la chaîne rifaine, le champ de contrainte connaît,
dans le temps et dans l'espace, des oscillations et des rotations
anti-horaire de la contrainte maximale σ1 dans un contexte de
compression méridienne, au cours du Néogène récent
(MOREL, 1992). La contrainte σ1 change de direction du
N40°E au Tortonien à l'Ouest de la faille du Nékor à N-S au
Messinien à l'Est de celle-ci. Dans l'ensemble de la chaîne et
en particulier dans le Rif central et oriental, le champ de
contrainte a subi une rotation tardive anti-horaire, lors de
l'évènement tectonique allant du Messinien terminal au PlioQuaternaire (CHOTIN et AÏT BRAHIM, 1988). La contrainte
maximale de compression σ1 prend une nouvelle direction
N140°E-160°E. Dans les parties ouest et sud-ouest de la
chaîne (Rides Prérifaines), l'état de contrainte correspond, au
Plio-Quaternaire, à une extension ENE-WSW à E-W.
Dans le Rif oriental et son avant-pays, l'évolution des bassins
néogène et quaternaire est accompagnée d'une activité
magmatique bien développée. Elle s'exprime, selon CHOTIN
et AÏT BRAHIM (1988), par un volcanisme très diversifié
étalé dans le temps et dans l'espace dans une croûte fortement
amincie (TADILI et al., 1986; HERNANDEZ et al., 1987;
RIMI et LUCAZEAU, 1987; CHERKAOUI, 1991). La
déformation superficielle engendrée par ce volcanisme est
dominée, dans cette région, par des failles décrochantes NESW et normales N-S associées, en général, à la faille majeure
du Nékor.
Ce réseau de failles, participe à la genèse des bassins
néogènes où ils orientent les émissions volcaniques. Le
matériel s'interstratifie par endroits au sein des terrains
sédimentaires d'âge Messinien et Plio-Quaternaire
(HERNANDEZ et al., 1987). L'activité volcanique est aussi
1
Taj-Eddine CHERKAOUI & Lahcen ASEBRIY: Le risque sismique dans le Nord du Maroc
Figure 3: Carte des intensités maximales ressenties dans le Nord du Maroc entre 1901 et 2000.
intimement liée à l'évolution tectono-sédimentaire des
bassins néogènes de Boudinar, du Kert et de Guercif.
Ainsi, la dynamique magmatique est contrôlée par son
environnement structural dans un régime compressif de
direction NE-SW (AÏT BRAHIM, 1991). Latéralement, les
parties centrale et occidentale du Rif sont indemnes de
telle activité magmatique. Les données gravimétriques
montrent que la croûte ne change pas de nature, et
s’épaissit vers l'Ouest (TADILI et al., 1986). Les
décrochements d’ordre régional y sont relativement rares.
A la lumière des données néotectoniques relatives aux
variations du champ de contrainte, nous remarquons que la
chaîne rifaine a subi au cours du Messinien au PlioQuaternaire, des déformations qui seraient dues, d'abord,
aux mouvements de déplacement du bloc d'Alboran vers le
SW et ensuite, au blocage actuel de direction N150°E à NS due à la convergence Europe-Afrique.
LA SISMICITE
Sismicité ancienne (avant 1900)
Les descriptions relatées par les textes historiques relatives
à la sismicité ancienne du Maroc, avant 1900, ne sont pas,
dans la majorités des cas, suffisamment détaillés pour fixer
un épicentre et pour évaluer une intensité. Néanmoins, à
partir des catalogues de GALBIS (1932, 1940), de ROUX
(1934), de MEZCUA et MARTINEZ SOLARES (1983) et
d’EL MRABET (1991), nous avons pu établir une liste des
principaux séismes notablement ressenti dans le Nord du
Maroc (Tab. I).
Sismicité récente
La distribution géographique des épicentres dans le Nord
du Maroc pour la période 1901 - 1998, permet les
observations suivantes (Fig. 2) :
On observe dans le Rif occidental deux alignements sismiques,
le premier, est orienté NE-SW, entre Jebha et Ouezzane et se
prolonge au sud jusqu’à Sidi Kacem. Le deuxième, de direction
NW-SE, s’étend entre le golfe de Cadix et Ourthzarh en passant
par Larache. L’activité sismique dans ce dernier est
probablement liée à l’accident majeur décrochant dextre intrarifain externe, et qui se prolonge jusqu’à la zone coulissante des
Açores.
Deux séismes de magnitude ≥ 5 ont été enregistrés pendant
cette période, dont le plus fort est celui de Aïn Defali du
9/8/1930 (M = 5.2, Io = VII MSK). La majorité des foyers
(96.5%) sont superficiels, néanmoins on note la présence de
quelques séismes intermédiaires (11 au total) dont le plus
profond est localisé à 98 km.
Nous avons écarté un événement douteux dit «séisme de
Ghomara» du 21/1/1909, que nous avons considéré comme un
glissement de terrain provoqué probablement par une petite
secousse sismique (CHERKAOUI et al., 1987; HERQUEL et
al., 1987; LEVRET, 1995).
La région de l’accident majeur du Nékor est considérée comme
la zone la plus active sismiquement au Maroc. Les épicentres y
sont alignés selon la direction générale de la faille de Nékor
(NE-SW). Les données de la compagne de microsismicité
réalisée en 1989 dans la région ont montré une faible sismicité
de cet accident. La sismicité était plutôt concentrée au
voisinage des accidents secondaires (ou auxiliaires)
subméridiens. Ceux-ci rejouent actuellement (importance du
remplissage quaternaire de la plaine du Bas Nékor) et c'est
l'accident majeur du Nékor qui "règle" ce jeu (CHERKAOUI et
al., 1990; CHERKAOUI, 1991; HATZFELD et al., 1993).
Le plus violent séisme enregistré dans la région est celui du
26/5/1994 (M = 5.6, Io = VIII MSK), qui a provoqué des dégâts
importants dans la province d’Al Hoceima (EL ALAMI et al.,
1998). Nous avons recensé 17 séismes (2%) intermédiaires
dont le plus profond est à 131km.
2
Taj-Eddine CHERKAOUI & Lahcen ASEBRIY: Le risque sismique dans le Nord du Maroc
Dans le Rif oriental, la sismicité est surtout concentrée au
niveau de l'avant pays oriental rifain, là où un réseau de
décrochements senestres de direction "Nékor" est reconnu,
tels que les accidents Nord Kebdana et Nord Gareb
(HERVOUËT, 1985). Cette région est caractérisée par un
volcanisme plio-quaternaire : Gourougou, Beni Bou Ifrour
et Guiliz. Celui-ci est à mettre en relation avec les
paroxismes compressifs (HERVOUËT, 1985). Dans cette
zone, la sismicité se présente comme un alignement de
direction NE-SW qui se prolonge jusque dans le bassin de
Guercif (CHERKAOUI, 1991). Ce dernier est caractérisé
par le volcan de Gueliz qui a été le siège d'une importante
activité volcanique au Plio-Quaternaire (HERNANDEZ et
al., 1987).
Mais le danger sismique peut provenir de la Mer d’Alboran
au voisinage des Iles Chaffarines, c’est là où les séismes les
plus violents ont lieu et qui sont largement ressenti sur la
côte méditerranéenne entre Saïdia et Melilla comme se fut le
cas lors du séisme du 23/5/1993 (M = 5.3, Io = VI MSK))
qui a été largement ressenti dans la région.
La dernière région correspond au bassin du Saïss - Fès et
aux rides prérifaines. La sismicité pourrait y être engendrée
par le rejeu d'anciennes failles normales qui affectent le
causse moyen-atlasique et qui ont contribué à la genèse du
bassin. Le rejeu récent de ces failles a entraîné une activité
sismique moyenne (CHERKAOUI, 1991).
Les séismes les plus forts enregistrés dans la région n’ont
pas dépassé la magnitude 4.6. On note également la
présence de deux séismes intermédiaires seulement dont le
plus profond est à 133km.
CARTES DES INTENSITES MAXIMALES
OBSERVEES
Les données macrosismiques recueillies sur le terrain lors
des tremblements de terre violents ou destructeurs sont d'une
grande utilité pour l'évaluation de l'aléa sismique.
L'observation instrumentale des séismes est récente alors
que la période de retour des événements majeurs peut
dépasser quelques siècles. Par conséquent, l'évaluation de
l'intensité macrosismique des séismes ressentis reste un
paramètre indispensable pour quantifier les effets des
événements historiques, et complémentaire à la sismicité
instrumentale.
C'est à partir de ces valeurs d'intensités qu'il est possible, si
les données sont suffisantes, de tracer les isoséistes (courbes
d'égale intensité). L'inventaire et l'analyse de ces données
permettent l'établissement de cartes d'intensités maximales
ressenties; leur importance et leur fiabilité sont liées à la
qualité de l'information et à la période d'observation. Pour le
Maroc, plusieurs cartes d'intensités maximales ressenties ont
été publiées dont notamment celles de ROTHE (1962),
DUVERGE (1969), ALEM et LAMTAHRI (1971), BEN
SARI (1978, 1987) ONE-SOFRATOME (1985) et
LEVRET (1995).
Carte des intensités maximales observées 1901-2000
L’établissement de la carte des intensités observées (19012000) est basé sur les données disponibles au département
de Physique du Globe, il s’agit de rapports inédits, de coupures
de presse, de publications et des questionnaires. Le
dépouillement et la synthèse de ces données ont permis
d’évaluer les intensités maximales ponctuelles observées dans
188 localités du Nord du Maroc (Fig. 3). Toutes les intensités
sont données en MSK 1964.
La carte de la figure 3 représente les courbes des isoséistes pour
différentes valeurs d’intensité ; le traçage de ces courbes
dépend dans une large mesure du jugement personnel de
l’auteur.
L’apport de la sismicité historique
Pour mieux préciser l’influence de la sismicité historique dans
l’évaluation de l’aléa sismique, nous avons choisi trois
importants séismes ayant affecté par le passé le Nord du Maroc;
ce choix est justifié par d’une part, leur position géographique
(Alboran, Atlantique et Pré-Rif) et d’autre part, par leur
violence (Fig. 4).
Le premier séisme est celui du 22/9/1522, bien connu en
Espagne car il a presque détruit la ville d’Almeria où l’intensité
IX MSK a été observée (MEZCUA, 1982; MEZCUA et
MARTINEZ SOLARES, 1983). En ce qui concerne le Maroc,
le séisme est passé sous silence par les sources marocaines !
Néanmoins, on sait que la ville de Fès a été largement touchée
et sur 160km à la ronde (EL MRABET, 1991), des dégâts ont
été également signalés à Tétouan, alors que le fort de Baddis de
Ghomara (Peñon de Velez de la Gomera) s’est effondré sous
les effets conjugués du séisme et du Tsunami. Le séisme a été
également ressenti à Oran et Tlemcen (GALBIS, 1932; 1940;
ROUX, 1934; VOGT, 1985; EL MRABET, 1991; LEVRET,
1995). L’épicentre du séisme serait situé en mer d’Alboran au
voisinage d’Almeria vers 36.9°N-2.5°W (MEZCUA et
MARTINEZ SOLARES, 1983), mais cette localisation ne tient
pas compte des dégâts provoqués au Maroc (VOGT, 1985), on
propose un épicentre un peu plus vers le sud d’Almeria plus
proche des côtes marocaines par 36.5°N-2.5°W.
Le deuxième séisme est celui du 11 mai 1624 (23 Rajab
1033H), qui secoua sévèrement la ville de Fès en provoquant la
mort de quelques milliers de personnes et des dégâts importants
(EL MRABET, 1991). La secousse a été ressentie fortement à
Meknès, à Séfrou, à Baddis de Ghomara, à Salé et à Safi
(GALBIS, 1932; 1940; ROUX, 1934; VOGT, 1985; EL
MRABET, 1991; LEVRET, 1995). L’intensité maximale du
séisme (VIII MSK) a été observée à Fès (LEVRET, 1991) et
son épicentre est localisé à proximité de celle-ci par 34.0°N5.0°W (MEZCUA et MARTINEZ SOLARES, 1983).
Le troisième événement est celui du 1/11/1755, dit de
Lisbonne, est l’un des plus violents séismes de toute l’histoire
de l’humanité. Les données sur les dégâts provoqués par ce
tremblement de terre sont abondantes (GALBIS, 1932; 1940;
ROUX, 1934; VOGT, 1985; EL MRABET, 1991; LEVRET,
1995) ce qui a permis de tracer une carte macrosismique pour le
Maroc et pour la péninsule ibérique.
CALCUL DES INTENSITERS
Pour évaluer les effets engendrés par les séismes historiques
plusieurs lois d’atténuation de l’intensité en fonction de la
distance hypo ou épicentrale ont été établies. La relation la
2
Taj-Eddine CHERKAOUI & Lahcen ASEBRIY: Le risque sismique dans le Nord du Maroc
Figure 4 : Localisation géographique des trois séismes historiques. D : dégâts, R : ressenti, ♒ : tsunami, chiffre romain indique l’intensité
en MSK.
Figure 5: Carte des intensités maximales ressenties en tenant compte des données historiques.
plus utilisée est celle de SPONHEUER-KOVESLIGETHY
(SPONHEUER W., 1960) :
Io - In = 3 log (
Rn ² + h²
h²
) + 1.3 α (
Rn ² + h ² - h)
Où Io est l’intensité épicentrale, In est l’intensité ponctuelle à
la distance épicentrale Rn, h est la profondeur du foyer; et α
est le coefficient d’atténuation, ce dernier est calculé pour un
séisme dont les données instrumentales (épicentre et
profondeur) sont connues et macrosismiques (Io, In) sont
suffisantes. L’application de cette loi d’atténuation suppose que
les deux séismes, instrumental et historique, ont des
caractéristiques
comparables (zone
sismotectonique,
mécanisme, profondeur).
Pour le calcul des intensités qu’on aurait observées lors de ces
trois séismes historiques dans le Nord du Maroc, nous avons
utilisé les lois d’atténuation établies pour le Maroc
(CHERKAOUI, 1991) ; les résultats des calculs sont
représentés par la carte de la figure 5.
1
Taj-Eddine CHERKAOUI & Lahcen ASEBRIY: Le risque sismique dans le Nord du Maroc
Tableau I : Principaux séismes ressentis ou supposés ressentis avec une intensité notable dans le Nord
Région épicentrale
Date
Heure
Io
(MSK)
Régions affectées
Lat N - Long W
Lieu
1276
09/12/1320
(35.2° - 6.1°)
(36.0° - 10.7°)
Larache
SW Cap St Vincent
Larache
Portugal: X
24/08/1356
(36.0° - 10.7°)
SW cap St Vincent
Portugal: X
22/09/1522
a) (36.9° - 2.5)°
b) (36.5° - 2.5°)
(34.0° - 5.0°)
N. Almeria
Alboran
Fès
IX
(34.0° - 5.0°)
(Fès)
VII
Almeria: IX; Baddis: VIII; Fès:
VII; Tétouan: VI.
Meknès et Séfrou: VII; Baddis:
VI; Safi: V; Béni Zeroual et Béni
Ouryaghel: R.
(Fès): VII.
(37.2° - 7.9°)
Golfe de Cadix
(X)
3h – 4h
23 rajab
1033 h
11/5/1624
13 di el
Kiada 1119 h
5/2/1708
17h-18h
27/12/1722
01/11/1755
9h 45
(36.5° - 10.5°)
SW. cap St Vincent
27/11/1755
soir
(34.0° - 5.5°)
Meknès
12/04/1773
5h 15
(37° - 10°)
W. cap St. Vincent
(IX)
(35.3° - 3.0°)
Melilla
VIII
09/08/1801
(35.3° - 4.1°)
Baddis
VII
(35.3° - 3.0°)
Melilla
VII
11/02/1848
(35.3° - 3.0°)
Melilla
VII
08/07/1848
(35.3° - 4.1°)
Baddis
VII
Golfe de Cadix
VIII
14h 30
20/10/1883
00h 45
37° - 7°
11/10/1926
6h 38
35.42° - 3.45°
09/08/1930
18h 09
34.3° - 5.4°
24/12/1930
14h 27
05/12/1960
7.5
(12)c
Alboran
Aïn Defali
VII
(35.0° - 3.7°)
Beni Touzine
VII
21h 21
35.69° - 6.62°
W. Tanger
VII
15/03/1964
22h 30
36.13° - 7.75°
Golfe de Cadix
28/02/1969
2h 40
36.01° - 10.57°
SW. cap St. Vincent
26/05/1994
8h 26
35.27°- 3.96°
Baie d’Al Hoceima
VIII
Portugal: IX-VII.
8.5–9.0 Lisbonne: IX; Meknès: VIII; Fès,
(12)c
Marrakech, Larache, Asilah, Salé
et Safi: VII; El Jadida, Sebta et
Tétouan: VII-VI; Tétouan et
Gibraltar: VI; Melilla, Oran et
Alger: (R).
Fès: VII; (Melilla): <V.
(VIII)
31/08/1792
08/04/1821
M
Tanger: (VII); Salé: V; Fès ?
Destruction de plusieurs maisons
et des fortifications dans la ville.
Fermeture de l’entrée de la mar
Chica par le séisme.
Gibraltar et Tanger: R
5.6
(4)
5.2
(4)
4.3
(14)
4.9
(14)
6.2
(13)
7.3
(13)
5.6
Melillia: VII
Remarques
Pas de références
sur le Maroc.
Tsunami. Aucune
indication sur le
Maroc.
Tsunami à
Baddis.
1, 2, 5,
6, 7, 10
1, 2, 6,
7, 10
1, 5, 6,
10, 12
Décrit uniquement par les
sources arabes.
10, 11,
12
1, 2, 5,
6, 7, 10,
11, 12
6, 10,
11, 12
34 prémonitoires 1, 2, 6,
et 8 répliques.
10
53 secousses.
1, 2, 6,
10
1, 2, 6,
10
1, 2, 6,
10
1, 2, 6,
10
1, 2, 6,
10, 12
1, 2, 4, 8
Maroc: V
Carte macrosismique (9)
Carte macrosismique (9).
Carte macrosismique (9).
Carte macrosismique (13). Plusieurs centaines
de répliques.
Province d’Al Hoceima : VIII
1, 6, 12
Tsunami. Aucune
indication sur le
Maroc.
Tsunami sur les
côtes portugaise,
marocaine et
espagnole. + plusieurs répliques.
+ 2 répliques.
Portugal: VII; Maroc: VI.
1, 6, 10
1, 6
10
Ouezzane: V; Fès et Khémisset:
IV; Salé et Rabat: R
Tribu de Beni Touzine
Portugal: VII; Maroc: V.
Réf.
1, 2, 3, 4,
6, 8, 10
1, 4, 8,
15
3, 6, 8,
9, 15
3, 6, 8,
9, 13, 15
6, 8, 9,
14
13
Références: 1) Galbis Rodríguez [1932, 1940]; 2) Roux [1934]; 3) Duvergé [1969]; 4) Kárnik [1969]; 5) Mezcua [1982]; 6) Mezcua et
Martínez Solares [1983]; 7) Vogt [1985]; 8) Cherkaoui [1988]; 9) Cherkaoui [1991]; 10) Elmrabet [1991]; 11) Levret [1991]; 12)
Campos Romero [1993]; 13) El Alami et al. [1998] ; 14) Bulletins sismologiques USGS; 15) Bulletins sismologiques SSIS; a)
localisation selon référence 6; b) nouvelle localisation; c) magnitude estimée. , I: intensité MSK 1964; M: magnitude; R: séisme
ressenti.
2
Taj-Eddine CHERKAOUI & Lahcen ASEBRIY: Le risque sismique dans le Nord du Maroc
RESULTATS ET DISCUSSION
La carte des intensités maximales observées dans le Nord du
Maroc, montre l’influence de la sismicité historique en
comparaison avec la carte de la figure 5.
Dans la partie occidentale, il semble que l’influence du
séisme du 1/11/1755 se fasse ressentir sur toute la côte
atlantique et à l’intérieur jusqu’aux environs de Fès avec des
intensités > VII MSK ; alors qu’à Fès l’intensité VIII MSK
a été certainement dépassée lors du séisme de 1624.
Dans la partie Nord, entre Jebha et Saïdia, l’influence des
séismes de la mer d’Alboran est importante comme se fut le
cas lors du séisme du 22/9/1522.
Un autre risque est à prendre en considération est celui du
tsunami, il est aussi important que le risque sismique, il
concerne toute la côte atlantique et des parties de la côte
méditerranéenne. La partie orientale reste à l’abri de tout
risque sismique où les intensités ne dépassent pas le degré
VI MSK.
CONCLUSION
Nous avons tenté dans cette étude d’évaluer les intensités
observées dans le Nord du Maroc, engendrées par trois
importants séismes historiques, en exploitant les lois
d’atténuation de l’intensité en fonction de la distance
épicentrale établies pour le Maroc. Les résultats montrent
l’importance de l’influence de la sismicité historique sur les
valeurs de l’aléa sismique.
En effet, le temps de récurrence nécessaire à l’accumulation
des contraintes pour aboutir à la rupture dans les régions
fortement sismiques peut être de quelques dizaines d’années
voir quelques d’années, par contre, dans les régions
faiblement sismiques comme le Maroc, ce temps pourrait
être de plusieurs centaines d’années voir quelques milliers,
d’où la nécessité de disposer d’archives les plus anciennes
possibles et d’établir des catalogues exhaustifs.
La prise en compte des effets des séismes majeurs sur le
Nord du Maroc, a permis de tracer l’esquisse d’une carte des
intensités maximales observées, celle-ci fait le constat des
connaissances actuelles de la sismicité.
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