11 : Les occlusions intestinales

C 11 : Les occlusions intestinales aiguës
Les occlusions intestinales aiguës
Objectifs :
1- Définir une occlusion intestinale aiguë.
2- Expliquer les mécanismes étio-pathologiques des occlusions intestinales aiguës.
3- Expliquer les conséquences physio- pathologiques d'une occlusion intestinale aiguë.
4- Réunir les éléments cliniques et para clinique permettant de poser le diagnostic positif
d'une occlusion intestinale aiguë.
5- Réunir les éléments cliniques et para-cliniques permettant d'identifier le niveau, le
mécanisme et l'étiologie d'une occlusion intestinale aiguë.
6- Planifier le traitement d'une occlusion intestinale aiguë en tenant compte de son
niveau, de son mécanisme et de sa cause.
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I- INTRODUCTION-DEFINITION : (Objectif 1)
L’occlusion intestinale aiguë se définit comme un arrêt complet et permanent du transit des
matières et des gaz dans un segment du tube digestif. Cet arrêt peut siéger de l’angle duodénojéjunal jusqu’au rectum. C’est une urgence chirurgicale fréquente pouvant mettre en jeu le
pronostic vital. Cliniquement le syndrome occlusif est commun à toutes les occlusions mais il
existe des particularités selon les étiologies qui sont nombreuses. Le diagnostic repose sur des
arguments cliniques et la radiologiques. La conduite à tenir consiste d’abord à poser le
diagnostic positif, puis apprécier et corriger le retentissement physiopathologique ; identifier
le siège et le mécanisme puis reconnaître la cause afin de guider l’attitude thérapeutique. Le
pronostic dépend de l’étiologie et de la précocité du traitement.
II- ETIOPATHOGENIE : (Objectif 2)
A) Mécanismes :
L’arrêt des matières et des gaz dans l’intestin résulte soit de l’existence d’un obstacle
mécanique qui empêche leur progression : ce sont des occlusions mécaniques, soit d’un
trouble de la motricité intestinale : ce sont des occlusions fonctionnelles
1/ Occlusions mécaniques :
a) Les occlusions par obstruction :
L’obstruction n’intéresse que la lumière intestinale, la cause peut être : un obstacle
endoluminal, un obstacle pariétal ou une compression extrinsèque.
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 Obstacle endoluminal : au niveau du grêle la lumière intestinale peut être obturée par
des corps étrangers, calcul biliaire (iléus biliaire), bézoards.
 Obstacle pariétal : une tumeur bénigne ou maligne du grêle ou du colon, une sténose,
une atrésie limitée ou étendue du grêle chez le nouveau-né.
 Une compression extrinsèque : par une tumeur d’un organe de voisinage ou par une
adhérence post-opératoire fibreuse.
b) Les occlusions par strangulation :
Il peut s’agir : d’un volvulus, d’un étranglement, ou d’une invagination intestinale. Dans ces
cas, la striction, particulièrement serrée, intéresse non seulement l’intestin mais aussi les
vaisseaux du mésentère. L’ischémie intestinale peut aller jusqu’à la nécrose et la perforation.
- Les occlusions par strangulation touchent en pratique essentiellement le grêle ;
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Dans la majorité des cas l’étranglement est dû à une bride péritonéale post-opératoire.
- Les seules occlusions du colon par strangulation sont les volvulus du côlon (volvulus du
colon sigmoïde +++).
 L’étranglement se fait à travers un orifice externe (pariétal) ou interne.
 L’invagination intestinale aiguë se voit surtout chez l’enfant ; c’est un segment
intestinal qui s’invagine dans le segment suivant.
2/ Les occlusions fonctionnelles :
Ces occlusions sont secondaires à une paralysie de la motricité intestinale, en l’absence de
tout obstacle mécanique. Elles sont soit :
a) Inflammatoires :
L’inflammation de la séreuse péritonéale provoque la paralysie de la musculature sousjacente. Ce mécanisme se voit dans les péritonites aiguës où les anses baignent dans un
liquide purulent.
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Les foyers inflammatoires circonscrits : abcès appendiculaires, cholécystite, foyer septique
intra-péritonéal post-opératoire.
b) réflexes :
Une douleur intense telle qu’une colique néphrétique paralyse l’intestin par réflexe
médullaire. Il y a un dérèglement du système nerveux moteur de l’intestin par l’intermédiaire
des filets nerveux sympathique et parasympathique.
c) métabolique :
Une hypokaliémie ou une hypocalcémie peuvent altérer le péristaltisme intestinal.
B) Causes :
1/ Les occlusions du grêle : 75 %
a) Les occlusions sur brides : La bride est un filament fibreux secondaire aux
phénomènes cicatriciels post opératoires, elle entraîne des adhérences et des accolements
entre l’intestin et la paroi. Elles sont la principale cause d’occlusion du grêle soit par volvulus
(strangulation) ou plicature (obstruction).
b) Les tumeurs bénignes ou malignes (obstruction)
c) Iléus biliaire : c’est la migration d’un calcul vésiculaire dans le duodénum à travers
une fistule et qui va se bloquer dans la valvule iléo-cæcale.
d) Autres : invagination intestinale aiguë, étranglement sur orifice interne, corps
étrangers et bézoards
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2/ Les occlusions coliques :
a) Le cancer colique
b) Le volvulus du colon sigmoïde
c) La sigmoïdite diverticulaire
d) Autres : fécalome, sténoses…
III- ANATOMIE PATHOLOGIQUE :
A) Dans les occlusions par strangulation : les lésions apparaissent et évoluent rapidement
en quelques heures. Les lésions sont maximales au lieu même de l’étranglement où l’agent
causal provoque rapidement un sillon circulaire de nécrose. L’aspect de l’anse varie avec la
cause et l’heure de l’occlusion. Les lésions anatomopathologiques évoluent schématiquement
en 3 stades :
- Stade de congestion : l’anse est distendue ses parois sont amincies, blanchâtres et
lisses la paroi laisse sourdre vers le péritoine et la lumière intestinale une sérosité de même
composition que le plasma. A ce stade la vitalité de l’anse n’est pas compromise. L’anse peut
reprendre son péristaltisme quelques minutes après suppression de l’obstacle.
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- Stade d’ischémie : l’anse est inerte, rouge foncé puis violacée. La paroi intestinale
est alourdie, infiltrée par l’œdème. Ce stade est partiellement réversible, il laisse une cicatrice
fibreuse et parfois sténosante.
- Stade de nécrose et de perforation : les ulcérations apparues initialement au niveau
de la muqueuse touchent maintenant toutes les couches de l’intestin. L’anse est grisâtre, ou
noire très amincie aux endroits où elle va se perforer ; ce stade est irréversible.
B) Dans les occlusions par obstruction :
Il n’y a pas de compression des vaisseaux du mésentère, la distension de la paroi écrase les
veines gênant le retour veineux et entraînant une thrombose capillaire, la nécrose apparaît
donc plus tardivement.
IV- PHYSIOPATHOLOGIE : (Objectif 3)
Occlusion intestinale
Nécrose de l’intestin
séquestration de liquides
et électrolytes
Vomissements
3ème secteur
Péritonite
Choc hypovolémique
et troubles ioniques
Choc septique
Retentissement viscéral
Défaillance viscérale
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L’occlusion intestinale séquestre dans la lumière de l’intestin de l’eau et des ions ce qui
produit une hypovolémie, des troubles ioniques et acido-basiques, aggravés par les
vomissements. Le troisième secteur ainsi créé est représenté par la lumière intestinale,
l’œdème viscéral et l’épanchement intra péritonéal.
Si l’occlusion évolue tardivement jusqu’à la nécrose et la perforation de l’anse intestinale
alors la péritonite rajoute les effets du choc septique sur le retentissement viscéral.
V- ETUDE CLINIQUE : (Objectif 4)
A) Le diagnostic positif :
1/ Signes fonctionnels :
a) Douleurs abdominales: à début brutal ou progressif, d’intensité variable, évoluant
le plus souvent, par crises de coliques successives, témoin de la lutte de l’intestin contre
l’obstacle, laissant, entre elles, un fond douloureux permanent.
b) Vomissements : précoces et abondants dans les occlusions hautes ; ils sont absents
ou réduits à quelques nausées en cas d’occlusion basse. Ils peuvent être alimentaires, bilieux,
voire fécaloïdes.
c) Arrêt des matières et des gaz. Il est net franc dans les occlusions basses ; il est peu
marqué dans les occlusions hautes.
2/ Signes généraux : A un stade précoce l’état général reste conservé, sans fièvre.
3/ Signes physiques :
a) L’inspection : montre un ballonnement abdominal ou météorisme et précise son
caractère : généralisé ou localisé, symétrique ou diffus.
On recherche une cicatrice de laparotomie (antécédents chirurgicaux).
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b) La palpation:
Il existe une résistance élastique de la paroi, pas de contracture ni défense.
On doit systématiquement vérifier les orifices herniaires pour éliminer une hernie
étranglée.
c) La percussion :
Trouve un tympanisme, généralisé ou localisé
d) L’auscultation de l’abdomen :
Perçoit des bruits hydro-aériques (des gargouillements)
Parfois au contraire un silence anormal en cas d’occlusion fonctionnelle
e) Les touchers pelviens : rectal et vaginal sont indolores
4/ Les examens radiologiques :
a) ASP debout :
Il met en évidence les niveaux liquides hydro-aériques, témoins de la distension gazeuse et
liquidienne :

En cas d’occlusion haute : ils sont plus larges que hauts, de petite taille,
nombreux, centraux et étagés
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
En cas d’occlusion basse : ils sont plus hauts que larges, peu nombreux et
périphériques
b) ASP couché : Il a deux intérêts
* Apprécier le degré de distension intestinale : Par exemple, le cæcum est préperforatif
à 11cm de diamètre, le grêle à 7 cm.
* Confirmer qu’il s’agit bien :

D’une occlusion du grêle : Présence de valvules conniventes

D’une occlusion du colon : Présence de haustrations coliques
B) Le diagnostic de gravité :
1/ Le retentissement clinique :
a) les signes de déshydratation : surtout chez l’enfant et le vieillard. La soif,
la sécheresse de la bouche, le pli cutané persistant, la tachycardie,
l’hypotension voire même un état de choc hypovolémique.
b) La fièvre : dans les occlusions mécaniques son apparition témoigne de la
nécrose intestinale
c) La défense abdominale localisée elle témoigne aussi de l’évolution vers la
nécrose
2/ La biologie :
a) La numération formule sanguine : peut montrer
-
Une élévation de l’hématocrite (déshydratation).
-
l’hyperleucocytose > 18000/mm3 ne se voit qu’en cas de nécrose intestinale.
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b) L’ionogramme : peut montrer soit une :
-
acidose : baisse des ions bicarbonates HCO3-
-
alcalose en cas de vomissements très abondants : augmentation des HCO3
hypokaliémie, hyponatrémie,
c) Azotémie élevée par insuffisance rénale
C) Diagnostic de mécanisme : (Objectif 5)
1/ Mécanique ou fonctionnelle ?
OIA mécanique
Intenses
et
localisées/
modérées et diffuses
Absente
Présent
bruits
hydro-aériques,
gargouillement
Grêle ou Colon
Douleurs
Fièvre
Arrêt des matières et gaz
Auscultation
Radio ASP
OIA fonctionnelle
En rapport avec la pathologie
causale (coliques néphrétiques)
Présente
Pas évident
Silence
Grêle et colon
2/ Strangulation ou obstruction ?
Strangulation
Début
Douleur
Vomissements
Tympanisme et Météorisme
brutal
Vive syncopale
présents et abondants
asymétrique, immobile
Obstruction
Progressif
modérée
peu marqués (selon le siège)
souvent symétrique
D) Diagnostic de siège
Début
Douleurs
vomissements
Arrêt des matières et gaz
Radio ASP debout
Radio ASP couché
OIA haute
rapide, brutal
intense, localisée, paroxystique
précoces, abondants
tardif et peu net
NHA centraux, nombreux, larges
valvules conniventes
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OIA basse
progressif
modérée, diffuse, permanente
tardifs, nausée
précoce, franc
périph, peu nombreux, hauts
Haustrations
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VI-FORMES CLINIQUES :
A) Les occlusions du grêle : 70 %
1/ Les occlusions sur brides :
La bride est un filament fibreux accolant les viscères entre eux et à la paroi abdominale ; elle
se forme en post opératoire au contact des anastomoses, des zones dépéritonisées et des
surfaces inflammatoires.
L’interrogatoire trouve la notion d’intervention chirurgicale antérieure, les douleurs sont
souvent paroxystiques et localisées. S’agissant dans la majorité des cas d’une anse grêle
étranglée, les vomissements sont précoces et abondants, d’abord alimentaires puis bilieux puis
tardivement fécaloïdes. L’arrêt des matières et des gaz n’est pas net (masqué par la vidange
du bout distal), il n’y a pas de fièvre.
A l’examen il existe un météorisme abdominal discret et souvent asymétrique ; on note
fréquemment une cicatrice de laparotomie, l’abdomen est sensible à la palpation sans défense
ni contracture (l’apparition d’une défense au cours de l’évolution fait redouter la nécrose), le
toucher rectal est indolore.
La radiographie d’abdomen sans préparation debout met en évidence des niveaux hydroaériques plus larges que hauts, nombreux, centraux, étagés.
Il s’agit d’une urgence chirurgicale, le but de l’intervention est de sectionner la bride, libérer
le grêle et apprécier sa vitalité.
2/ Les tumeurs du grêle :
C’est une cause rare d’occlusion, on trouve à l’interrogatoire la notion d’épisodes subocclusifs spontanément résolutifs dans les semaines précédentes.
Le transit aux hydrosolubles ou l’entéroscanner permettent de préciser le siège de l’obstacle.
Une exérèse chirurgicale s’impose.
3/ L’iléus biliaire :
Il s’agit d’un calcul vésiculaire qui a migré dans le duodénum a travers une fistule entre la
vésicule biliaire et le duodénum, ce calcul se bloque dans la valvule iléo-cæcale entraînant
une occlusion du grêle. L’échographie confirme le diagnostic en montrant une aérobilie
(présence d’air dans les voies biliaires en provenance du duodénum). L’ASP montre une
opacité calcique dans la fosse iliaque droite.
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4/ L’invagination intestinale aiguë :
Fréquente chez les nourrissons, moins fréquente chez l’enfant et rare chez l’adulte.
Cliniquement il est possible de palper le boudin d’invagination et le TR révèle fréquemment
une rectorragie.
Le lavement opaque permet de poser le diagnostic et parfois de désinvaginer le boudin.
B) Les occlusions coliques : 30 %
1/ Les cancers coliques :
C’est l’étiologie la plus fréquente des occlusions coliques. L’occlusion complique l’évolution
d’un cancer colique dans environ 20% des cas, il s’agit très souvent d’un cancer du colon
gauche.
L’interrogatoire trouve la notion d’amaigrissement récent, des troubles du transit dans les
mois précédents et des mélénas.
L’épisode occlusif actuel est d’installation progressive : les douleurs abdominales sont
modérées et diffuses, pas de vomissements, l’arrêt des matières et des gaz est franc, le
météorisme abdominal est diffus ou en cadre, la tumeur colique est rarement palpable.
La Rx ASP montre des niveaux hydro-aériques plus hauts que larges, peu nombreux et
périphériques. Le lavement opaque montre une image d’arrêt (en flamme de bougie ou en
trident ou en pince de crabe).
2/ Le volvulus du colon sigmoïde ou pelvien VCP :
Le VCP est défini par la rotation et la torsion de l’anse sigmoïde sur son axe mésocolique. Il
est favorisé par l’existence d’un sigmoïde allongé avec un mésocolon à base étroite rétracté
par la fibrose.
Le VCP réalise une occlusion colique par strangulation qui fait toute la gravité de la maladie
car à l’obstruction de la lumière intestinale s’ajoute un facteur vasculaire qui compromet la
vitalité de l’anse sigmoïde.
C’est une pathologie fréquente dans notre pays, elle représente la cause de 10% des
occlusions intestinales aiguës. Le VCP est rencontré à tous les âges mais surtout les hommes
âgés autour de 60 ans.
Cliniquement : les douleurs sont diffuses et modérées, les vomissements absents et l’arrêt des
matières et des gaz est net ; a l’examen le météorisme est volumineux, asymétrique et
immobile (signe de Von Wahl) donnant une sensation de résistance élastique à la palpation et
un tympanisme à la percussion.
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Sur la Rx ASP couché : l’image typique est celle d’un grand arceau clair centro-abdominal à
grand axe oblique de la fosse iliaque droite à l’hypochondre gauche.
Sur le cliché debout il existe un seul niveau hydro-aérique volumineux dont les deux branches
sont para médianes adossées en canons de fusil, leurs sommets siègent sous la coupole
diaphragmatique gauche, convexe en haut (figure 1).
Le lavement aux hydrosolubles montre une image d’arrêt sus rectale en bec d’oiseau (figure
2).
Fig.1 : ASP debout Volvulus du sigmoïde
Fig.2 : Lavement avec image en bec d’oiseau
Avant de proposer un geste chirurgical, il est possible d’essayer de détordre l’anse volvulée
par des manœuvres endoscopiques endorectales.
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VII-
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL :
A) Les hernies étranglées :
Elles sont étudiées dans un autre chapitre. Elles ne font pas partie classiquement du cours des
occlusions intestinales aiguës car elles constituent une cause évidente d’occlusion intestinale
aiguë devant une tuméfaction siégeant en regard d’un orifice herniaire (inguinal, crural,
ombilical…) et qui est devenue douloureuse, irréductible, non impulsive et non expansive à la
toux.
B) Les péritonites :
Elles entraînent un Iléus paralytique (occlusion fonctionnelle), l’examen révèle une
contracture abdominale et le TR est douloureux.
C) Les pancréatites aiguës :
Elles entraînent un Iléus paralytique (occlusion fonctionnelle), la biologie et le scanner
permettent de redresser le diagnostic.
VIII- TRAITEMENT : (Objectif 6)
A) But : lever l’obstacle et traiter les conséquences de l’occlusion.
B) La réanimation : elle vise à corriger les désordres hydro-électrolytiques :
-
correction de la volémie par perfusion de macromolécules, de sérum
physiologique.
-
correction des troubles ioniques en fonction du résultat des ionogrammes.
-
sonde naso-gastrique en aspiration pour prévenir et quantifier les vomissements
(on compensera les volumes aspirés).
-
correction des insuffisances viscérales liées au 3ème secteur.
-
surveillance de la diurèse.
-
antalgiques et antispasmodiques.
-
les antibiotiques ne sont indiqués qu’en cas d’infection associée : occlusions
fébriles ou nécrose intestinale.
C) Techniques instrumentales :
-
Dévolvulation endoscopique d’un volvulus sigmoïdien.
-
Désinvagination par un lavement baryté d’une invagination intestinale aiguë.
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D) Chirurgie :
a) voie d’abord et exploration :
Une laparotomie médiane donne un accès à toute la cavité péritonéale, l’exploration prudente
permettra de trouver la cause de l’occlusion (bride, tumeur…) à la jonction entre l’intestin
dilaté (avant l’obstacle) et l’intestin plat (après l’obstacle).
b) Gestes :
Après libération de l’anse occluse on appréciera sa vitalité : si elle est viable on la conserve,
si elle est ischémique ou perforée elle sera réséquée (figures 3 et 4).
Le traitement de la cause peut consister en :
-
une résection de bride.
-
une exérèse d’un segment digestif avec anastomose bout à bout ou bien.
-
une stomie : iléostomie, colostomie.
La vidange rétrograde du grêle diminue la quantité de liquide et de gaz accumulés dans la
lumière intestinale et facilite la fermeture de la paroi abdominale sans tension.
Fig.4 : Nécrose au pied de l’anse volvulée
Fig.3 : Sigmoïde volvulé mais non nécrosé
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E) Résultats :
La mortalité :
-
des occlusions sur bride = 2 à 5 %.
-
des occlusions sur cancer colique = 8 à 15 %.
IX- CONCLUSION :
Les OIA sont des pathologies diverses se manifestant par un tableau commun : le syndrome
occlusif. Le meilleur traitement est préventif et consiste à traiter chaque pathologie avant
qu’elle n’arrive au stade de complication occlusive.
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