La bleue pour Bruno Frémont

Distinction
La bleue pour Bruno Frémont
IL Y AVAIT FOULE, hier au
groupement de gendarmerie de la Meuse à Bar-leDuc, pour la remise de la
croix de chevalier de l’ordre
national du Mérite au docteur Bruno Frémont. Le médecin légiste de Verdun, apprécié de tous pour sa
rigueur, sa précision, la justesse de ses constatations et
son affabilité, s’est vu remettre les insignes par le
procureur général de Nancy,
Patrick Poirret, pour 30 années de service. Procureur
général qui a décliné son
éloge au travers d’un acrostiche réalisé avec le nom du
récipiendaire.
F comme fidélité et formation, R comme renommée et
référence, E comme expert,
M comme médecine légale,
O comme objectivité, N comme nécrologe et T comme
ténacité. Et de rappeler qu’il
commença médecine en
1975, qu’il est diplômé de
médecine d’urgence, de catastrophe et légale. Qu’il dispense des formations aux
OPJ, aux magistrats, à la sécurité routière dans laquelle
il est très engagé.
Le procureur général a
rappelé aussi qu’il n’a jamais demandé de frais de
justice pour l’examen de victimes vivantes. La médecin
légale du vivant qu’il a
d’ailleurs développée à
Verdun à travers des consultations. Bruno Frémont dont
les mérites médico-légaux
sont traduits par le souvenir
d’affaires délicates : le crash
des hélicoptères italiens en
2008 près de Bar-le-Duc ou
la découverte d’un cadavre
près de Verdun en 2004 pour
lequel il a soutenu contre
vents et marées, la thèse de
la mort violente.
« Ça donne un sens à son
existence »
K Le procureur général Poirret
Bruno Frémont, lui, a
d’abord fait l’éloge de son
père Jean Frémont, médecin
légiste de Verdun « qui nous
emmenait dans ses périples » et dont il s’est fait remettre la médaille. Bien sûr,
il a dit deux mots concernant
la réforme de la médecine
légale : « Les affaires inté-
ressantes vont au pôle régional », a-t-il constaté.
Il a eu un mot pour les
procureurs de Verdun dont
Yves le Clair : « J’ai été particulièrement motivé pour
travailler sous ta coupe » et
pour les gendarmes avec
lesquels il est en rapport.
Bruno Frémont ajoute que :
Photo Daniel WAMBACH
« La recherche de la vérité,
c’est une drogue, une addiction ». Un domaine qui nécessite « un certain nombre
de sacrifices. Ça bousille un
peu la vie, mais ça donne un
sens à son existence ». Il a eu
aussi un mot chaleureux
pour le personnel du funérarium qui se donne chaque
jour.
« Comment survivre au
milieu de tous ces morts »,
s’est-il interrogé. En assouvissant ses passions. Et de
remercier ses collègues de la
société philomathique de
Verdun dont il est le président, mais aussi les amis de
la randonnée à cheval.
Frédéric PLANCARD