APOLLO

APOLLO
Conception et réalisation
Bruno Meyssat
du 14 au 21 novembre 2014
salle René Rizzardo
SAISON 2014–2015
Tout enregistrement photographique, audio et vidéo du spectacle est strictement interdit.
∙ Apollo ∙
Avec
Gaël Baron, Charles Chemin, Elisabeth Doll,
Frédéric Leidgens, Jean-Christophe Vermot-Gauchy,
Marie-Laure Vrancken
Scénographie
Confection costumes
Bruno Meyssat
Ateliers de la MC2:
Pierre-Yves Boutrand
Grenoble
(Frédérique Payot)
Lumière
Franck Besson
Construction accessoires
Virgile Pegoud
Préparation des objets et
Miloud Azzedine
construction
Pierre-Yves Boutrand
Construction décors
Arnaud Chevalier
Ateliers de la MC2:
Grenoble (Denis Janon,
Univers sonore
Sandy Leng, Benoît Colin)
David Moccelin
Patrick Portella
Régie son
Alain Donin de Rosière
Costumes
Robin Chemin
Régie lumière
Alain Balley
Assistante de B. Meyssat
Véronique Mailliard
Administration
Théâtres du Shaman
Emmanuelle Moreau
Accompagnement
EPOC Productions
Florence Bourgeon
Production Théâtres du Shaman ∙ Coproduction MC2: Grenoble, La Comédie de Saint-Étienne CDN, Les
Subsistances Lyon ∙ La compagnie Théâtres du Shaman est en convention avec la DRAC Rhône-Alpes et la
région Rhône-Alpes, elle est soutenue par la ville de Lyon ∙ Avec la collaboration de la région Rhône-Alpes /
Fiacre international, l’Institut français / ville de Lyon, la Mission culturelle universitaire française aux
États-Unis
Création à la MC2: Grenoble le 14 novembre 2014.
∙ Apollo ∙
Textes extraits de
J’ai été le dernier homme sur la Lune, Eugene Cernan
et Don Davis, éditions Altipresse (2010) ∙ Retour sur
terre, Edwin Aldrin, France-Empire (1974)
Ainsi que des témoignages d’astronautes
ayant séjourné sur la Lune
Neil Armstrong, Alan Bean, Michael Collins,
Charles Duke, Ron Evans, James Irwin, Ed Mitchell,
Dave Scott, Alan Shepard
Musiques
Johnny Cash, Luc Ferrari, Morton Feldman, Wojciech
Kilar, Lionel Marchetti, Sergueï Prokofiev, Rolling
Stones, Janek Scheaffer, Giacinto Scelsi,
Salvatore Sciarrino, Richard Wagner
Et la voix de
Ed White lors de sa sortie dans l’espace le 3 juin 1965
Et celles de
Charles Duke, Neil Armstrong et Buzz Aldrin
lors du premier alunissage le 20 juillet 1969
Remerciements à
David Alexander de Rice University-Houston, Mark
Jernigan, Fred Haise (Apollo 13), Walt Cunningham
(Apollo 7), Glynn Lunney, William C. Fischer, Tom
Wilson, John W. Freeman, Joe Kosmo, Charles A. Berry,
Rebecca Wright, Mark K. Craig. Tiffany Fairley, Carl
Allen, Frances Westall et les services de
documentation du Johnson Space Center de Houston,
Pascal Bouchet et la Carrière de Saint-Julien-du-Pinet,
Monsieur Duparchy et l’association Aconit de
Grenoble, Fabien Brezin, Catherine Maisonneuve
et Sylvie Christophe
∙ Apollo ∙
Le travail dramaturgique de Bruno Meyssat
s’apparente à une « écriture de plateau ». Cette
écriture trouve son origine dans le travail scénique et
non plus dans le travail solitaire de l’auteur
dramatique. Le metteur en scène « écrit » une
partition d’après les propositions formulées au
plateau par les acteurs en improvisation, mais aussi
par les créateurs lumière et son, par exemple.
Les missions Apollo ont confronté des
hommes avec des situations pour lesquelles nous ne possédions que des
images fantasmées. Des hommes ont été
sélectionnés, ont été préparés, sont partis
et revenus. Ils ont marqué l’imaginaire
moderne. Ils sont vingt-quatre à avoir
rompu pour un temps au sort commun : le
voisinage de la Terre.
Leurs actes restent à ce jour sans filiation.
Pour nombre de ma génération, pendant
notre enfance, ces vols habités ont nourri
notre besoin de surnaturel et d’expansion
du quotidien.
Nous n’avions plus besoin d’Andersen,
Cap Canaveral avait gagné l’esprit d’une
époque, agrandi notre sensibilité et notre
capacité d’entrevoir.
Pour ceux qui vécurent ces événements, y
revenir c’est revisiter le lien puissant et
lyrique que nous eûmes avec cette chronique. Elle était en dehors de tout, transcendait les marasmes politiques, les
guerres, les dissensions locales et envahissantes pour qui recherchait un idéal ou,
tout simplement, les signes visibles d’une
certaine ampleur de vivre.
Réaliser un spectacle au sujet des vols
Apollo c’est aussi s’intéresser à une
époque qui sut inventer un chantier surdimensionné pour les hommes, un défi
compliqué, fatigant pour les équipes,
dangereux, exposé et onéreux pour les
citoyens américains. La dimension
symbolique y était convoquée. Elle est
souvent absente aujourd’hui. Virgil
Grissom, astronaute, exprimait ceci : « Si
nous mourons, le public devra l’accepter.
Nous faisons un métier dangereux et nous
espérons que, si quelque chose arrive,
cela ne retardera pas le programme. La
conquête de l’espace vaut qu’on risque
sa vie ».
Il périra comme on le sait dans le huis-clos
de la capsule Apollo 1 le 27 janvier 1967.
Aujourd’hui, les investissements de la personne ont changé. Dans cette séquence
d’histoire récente, la mort était incluse
dans le projet de ces vols habités.
Contrairement aux Russes, les Américains
avaient résolument opté pour les vols
habités. C’est ce qui rend cette entreprise
archaïque, voire tragique au sens grec.
Se souvenir d’Apollo a été notre projet.
Bruno Meyssat
∙ Apollo ∙
Extraits du dossier pédagogique Apollo,
réalisé par Julie Valero, maître de conférences en Arts du spectacle à l’université
Stendhal – Grenoble 3.
Théâtres du Shaman :
le choix d’un nom
Bruno Meyssat fonde sa compagnie en
1981 avec un ami comédien, Philippe
Cousin, qui sort alors d’un stage en
Pologne avec le metteur en scène Jerzy
Grotowski. Ils nomment la compagnie
Théâtres du Shaman. Ce nom n’est sans
doute pas tout à fait anodin. D’autant
que, contrairement à de nombreux
artistes, Bruno Meyssat n’a pas créé
plusieurs compagnies durant sa carrière,
changeant ainsi le nom de la structure qui
porte ses créations. Il semble donc
que ce nom ait un sens fort et qu’il
commande d’une certaine manière une
« ligne artistique ».
Prêtre-sorcier, devin et thérapeute dans
les civilisations asiatiques, le chaman est
celui qui intercède entre les hommes et
les esprits de la nature ; endossant des
fonctions diverses au sein de la communauté à laquelle il appartient, il a la réputation d’être doué d’une vision différente
du monde qui l’entoure, une vision holistique, qui prône l’approche de l’homme et
du monde dans leur globalité.
Le chaman c’est aussi celui qui fait spectacle au cours de cérémonies rituelles et
religieuses visant à entrer en contact avec
l’invisible ; à travers ses danses et ses
chants, il est ainsi le dépositaire d’un
savoir archaïque, d’une mémoire
collective.
Ces « performances » ritualisées sont des
formes de spectacles souvent prises en
compte par les anthropologues du spectacle vivant pour décrypter certains des
aspects fondamentaux de la représentation occidentale ; création d’un espace de
représentation singulier par l’action,
établissement de relations différentes
entre acteurs et spectateurs et traitement
du temps comme durée. Pour Richard
Schechner, critique américain, ces espaces
de représentation sont comme détachés
du temps ; durant des heures, voire des
jours entiers, ils instaurent un autre rapport à la durée. Cette temporalité différente est un élément fort de la pratique
théâtrale contemporaine.
Le théâtre, dit Bruno Meyssat, « est l’un
des derniers endroits où pour une durée
limitée, on fait le pacte de tous regarder
en même temps, d’être attentifs à la
même chose, sans que personne ne dise
"plus vite" ou "moins vite". Il y a très peu
de lieux comme ça où il n’y a plus qu’une
activité à faire, certes exigeante. Donc le
théâtre est vraiment un endroit unique où
l’on se fait du bien car, pour une durée
déterminée et d’un commun accord, on
ne fera qu’une seule chose à la fois ».
À de nombreux égards, le travail scénique
de la compagnie des Théâtres du Shaman
semble revendiquer l’héritage de la filiation dans laquelle l’inscrit son nom : création d’un espace organique, travail sur le
temps comme durée, proposition du partage d’une expérience qui soit avant tout
sensible.
D’un théâtre « hors
texte » à un théâtre
« documenté »
Bruno Meyssat réalise son premier spectacle en 1981 mais c’est en 1993, avec
Les Disparus, que les Théâtres du Shaman
s’engagent dans une nouvelle voie, celle
d’un théâtre « documentaire ». Le spectacle est ainsi présenté comme le premier
de la compagnie à trouver son origine
dans « un fait historique, daté ». Pour
autant, la démarche documentaire de
Bruno Meyssat se fait là aussi singulière,
s’éloignant des formes en vigueur dans ce
secteur du théâtre contemporain, qu’il
∙ Apollo ∙
s’agisse d’un théâtre du « réel » qui donne
à voir et à entendre la multitude des voix
et des regards sur un sujet donné ou
encore d’un théâtre documentaire dit
« historique » qui se veut contre-pouvoir.
Mais c’est véritablement dans les années
2000 que cet infléchissement du travail
s’affirme ; lors d’un voyage au Japon,
Bruno Meyssat découvre avec émotion le
site d’Hiroshima et décide d’entreprendre
une création autour de cet événement
tragique de l’histoire contemporaine :
« C’est comme cela qu’est née l’idée de
travailler sur une séquence historique »,
raconte-t-il dans un entretien.
Ce que la scène de Bruno Meyssat nous
donne ainsi à voir ce n’est pas tant une
fiction documentaire, ou le récit d’événements historiques, mais bien plutôt la
façon dont le plongeon dans cet événement a affecté les corps de ses acteurs, et
plus largement leur mémoire commune.
Ainsi au fil des répétitions – et des improvisations – se créent des « images » à
partir d’actions scéniques proposées par
les acteurs, sortes de vignettes visuelles
et sonores qui, agencées, montées les
unes avec les autres construisent un spectacle à l’intersection de l’histoire et des
mémoires individuelles.
Lire l’intégralité du dossier pédago-
gique du spectacle, réalisé par Julie Valero, et les chroniques de la création sur : www.mc2grenoble.fr
Le blog / rubrique Apollo
∙ Apollo ∙
Bruno Meyssat
Bruno Meyssat est né en juillet 1959. Il
fonde sa compagnie Théâtres du Shaman
en 1981. Jusqu’en 1990, il crée une vingtaine de spectacles dont Fractures (1983),
Insomnie (1985), La Séparation (1986),
Refrain (1987), La Visite (1988) et Ajax,
fils de Télamnon (1990) d’après Sophocle
au Festival d’Avignon. Il est ensuite metteur en scène associé au centre dramatique national Grenoble de 1991 à 1994,
où il crée Passacaille (1992), Mille cloisons
pour une chambre (1993), d’après
Mohamed Al Maghout, au Caire, en arabe,
et Les Disparus (1993). Viennent ensuite :
Orage d’August Strindberg (1996) et
Pièces courtes, des dramaticules de
– Quoi Où, Catastophe, et Pas de Samuel
Beckett (1998) en coproduction avec le
TGP/Saint-Denis (Théâtre Garonne/
Toulouse). Un compagnonnage avec Les
Subsistances à Lyon aboutit à Est-il vrai
que je m’en vais ? Carnet de route francomalien (2002). De la part du ciel, d’après
un essai scientifique de Camille
Flammarion (2003) et Une aire ordinaire,
essai autour des textes de Donald
Winnicott (2004).
En 2005-2006, création de De la part du
ciel (version finale) et de 1707, il primo
omicidio d’après l’oratorio Caïn
d’Alessandro Scarlatti avec l’Opéra national de Lyon. À l’automne 2006, il recrée
Catastrophe et Quoi Où de Beckett au
Théâtre Sétagaya de Tokyo. En 2008, il
crée Forces 1915-2008, diptyque à partir
de la pièce d’August Stramm (création
française). Un séjour à Hiroshima en 2009
est à l’origine d’Observer au Théâtre de
Gennevilliers. En 2011, il crée Le Monde
extérieur en lien avec l’actualité, au
Théâtre des quartiers d’Ivry et 15% en
2012 au Festival d’Avignon.
« Ce que je veux montrer
est plutôt relatif au temps
et à l’espace, et
s’intéresse moins au récit
où à une dramaturgie
préalable. Je suis impliqué
dans la peinture, la
photographie, la musique,
mais je fais du théâtre.
Avec un plateau, des
acteurs, des lumières, du
son, mon utopie consiste
à perturber les sensations
d’espace et de temps
chez le spectateur. »
Bruno Meyssat
∙ Apollo ∙
Dates de représentations
vendredi 14
novembre
20 h 30
mercredi 19
novembre
19h30
samedi 15
novembre
19 h 30
jeudi 20 novembre
19h30
vendredi 21
novembre
20h30
dimanche 16
novembre
18 h 00
mardi 18 novembre
20 h 30
Lieu
Salle René Rizzardo
Durée estimée
1 h 25
Rencontre avec Bruno Meyssat, animée
par Anne Meunier, psychanalyste :
« S’extraire des mondes terrestres »
Vendredi 21 novembre à 19 heures
en Salle Vidéo.
Renseignements et inscription :
[email protected]
04 76 00 79 22
Prochainement
LE CAPITAL
ET SON SINGE
Sylvain Creuzevault
À partir du Capital
de Karl Marx
Théâtre
du mer 26/11
au sam 29/11
BEETHOVEN OU
L’ART DE LA
VARIATION
Ensemble Modern ∙
Martin Helmchen
Musique classique
Mer 19/11
Treize acteurs hors-pair,
s’attachent à mettre en
situation certaines catégories théoriques autour
d’une table où est servi
un couscous.
« Ce sera de la comédie,
pure, dure » prévient
Sylvain Creuzevault.
Hans Zender ∙
Ludwig van Beethoven
Variations Diabelli et
« variaton » de
Hans Zender sur
les Variations de
Beethoven.
MODE D’EMPLOI : UN FESTIVAL
DES IDÉES
Vivre dans une société plurielle :
politique, minorités et diversité religieuse
Ma 25/11
Animé par Marc Semo, journaliste à Libération
(France) ∙ Avec Karen Barkey (Turquie / États-Unis),
sociologue et historienne, Esther Benbassa (France)
historienne, Sudipta Kaviraj (Inde), politiste, Nadia
Urbinati (Italie / États-Unis), politologue.
MC2: Grenoble
4 rue Paul Claudel, CS 92448
38034 Grenoble Cedex 2
04 76 00 79 00
www.mc2grenoble.fr
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