Reflet de société Courtiser les nouveaux arrivants Bruno Geoffroy « Quand une communauté brésilienne s’est installée dans la ville de Québec, nous avons approché leurs membres par l’entremise de conseillers qui parlent la langue et qui sont issus de la même culture. De façon semblable, nous avons abordé la communauté moldave dans l’est de Montréal », explique Annie Laurin, première partenaire d’affaires ressources humaines pour RBC Banque Royale, Direction du Québec. Si la plupart des institutions financières offrent aujourd’hui des services destinés exclusivement à cette clientèle de nouveaux arrivants (cartes de crédit, frais de service gratuits pendant un an, informations sur le système bancaire canadien, etc.), elles souhaitent aussi refléter dans leurs effectifs la diversité de la population qu’elles desservent au quotidien. Une population aux mille facettes. Selon le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles, le Québec a accueilli en 2011 près de 52 000 immigrants en provenance du monde entier (Afrique : 33,0 %, dont 17,9 % proviennent du Maghreb, 12 Février 2014 www.conseiller.ca Built: 01/09/14 – MS V.O.: Safety: 2.875" x 9.5" Colours: CMYK Bleed: NA File Name: 1016290P-DF_DYN-290-2CF 1016290P – DF – Dynamic Funds – Half Page – Cecilia Mo compétences et d’expérience professionnelle aussi. Comment le milieu financier parvient-il à attirer ces talents ? Trim: 3.375" x 10" Pub: Conseiller Ad#: DYN-290-2CF Ils arrivent au Québec les valises pleines d’une vie. De diplômes, de Annie Laurin, première partenaire d’affaires ressources humaines pour RBC Banque Royale, Direction du Québec février 2014 13 C’EST PEUT-ÊTRE JUSTE UN CODE, MAIS IL RAPPORTE GROS. Les chiffres parlent d’eux-mêmes! Cecilia Mo applique Le Code Dynamique à la lettre. La gestion active est au cœur de tout ce qu’elle fait. Elle teinte ses opinions, sa philosophie et sa démarche de placement. Reflet de société même présents pour préparer les immigrants aux futures entrevues d’embauche et maximiser leurs chances de décrocher un emploi. Porté par la Conférence régionale des élus de Montréal, le projet Alliés Montréal vise aussi à favoriser l’embauche de personnes immigrantes. Partenaires du projet à différents niveaux, des employeurs comme RBC Banque Royale, la Banque Nationale, Desjardins et la Banque Laurentienne, entre autres, échangent sur leurs meilleures pratiques pour intégrer et maintenir en emploi cette main-d’œuvre. « À la blague, on dit souvent que nous sommes des alliés dans la diversité et des concurrents sur le terrain », précise Benoit Pouliot. Asie : 28,1 %, Amériques : 23,4 % et Europe : 15,3 %). Des néoQuébécois jeunes, dont 70 % ont moins de 35 ans, et très scolarisés, pour la majorité. Pour s’adapter à cette réalité démographique et combler leurs besoins de main-d’œuvre, les institutions financières ne lésinent pas sur les moyens. Déployer ses antennes « C’est certain que l’on s’intéresse à ce bassin de main-d’œuvre reconnue Dimitri Girier, CRHA, conseiller senior et compétente. Les besoins sont là. – Diversité et inclusion au service Les postes de conseillers services Attraction des talents et diversité de la Bâtir son réseau aux particuliers et de planificaBanque Nationale du Canada teurs financiers sont toujours en Mis en œuvre par Alliés Montréal, le prodemande. Partout. Les banques gramme Mentorat Montréal permet par ont des besoins grandissants en exemple à des immigrants main-d’œuvre pour répondre à ceux de la population d’être jumelés avec du perliés à l’épargne. Rien qu’aujourd’hui (NDLR : en sonnel issu d’entreprises novembre 2013), nous offrons 125 postes dont quatre du secteur. Une façon de de conseillers en services financiers », dit Benoit partager son expertise, Pouliot, vice-président des ressources humaines à d’échanger sur la culture du la Banque Laurentienne. travail au Québec et de repéÀ la Banque Nationale du Canada, même son de rer les nouveaux arrivants cloche. « Nous pourvoyons 3 500 postes par an au qualifiés. « L’an dernier, une Québec, dont plusieurs de conseillers en placement », dizaine de nos employés ont confie Dimitri Girier, CRHA, conseiller senior – servi bénévolement de coachs Diversité et inclusion au service Attraction des talents à des nouveaux arrivants et diversité de la Banque Nationale du Canada. pour les aider à réseauter et Pour rejoindre les immigrants, la Banque à se trouver un emploi », dit Laurentienne ne se contente pas de recruter de façon Dimitri Girier. Christophe Berthet, directeur traditionnelle. « Localement, on organise des journées Le réseau, c’est souvent le développement des affaires, portes ouvertes avec la FTQ (NDLR : l’institution est sésame qui ouvre des portes nouveaux arrivants et communautés syndiquée) pour leur présenter nos deux organisations pour les nouveaux arrivants. culturelles chez Desjardins et nos occasions de carrière », explique Benoit Pouliot. Et, quand on n’en a pas, on Toutes les institutions jointes pour cet article dévepeut le bâtir de toutes pièces. loppent des partenariats avec des organismes communautaires. Une C’est ce qu’a fait à grande échelle Christophe Berthet, un Français manière de « travailler à l’employabilité des nouveaux arrivants et des arrivé à Montréal en 2009 avec son expérience de responsable communautés culturelles », selon l’équipe des ressources humaines régional d’agences de financement. du Mouvement Desjardins. « Nouer des liens étroits avec des orgaSa première expérience chez Allstate Insurance comme nismes comme Cari St-Laurent est très efficace, explique M. Pouliot. agent d’assurances, développement des affaires responsable Ils agissent comme une courroie de transmission en mettant en de la clientèle immigrante, lui fait réaliser qu’il n’existe aucun adéquation un employé potentiel et un poste à la banque. » réseau de professionnels qui touche à l’immigration. Pour Dimitri Girier croit aussi que c’est ce qui fonctionne le mieux. pallier ce manque, il cofonde en 2012 le Salon de l’immigraChaque année, il organise une vingtaine d’événements pour tion et de l’intégration au Québec. « J’ai bâti ma crédibilité faire connaître les besoins de la Banque Nationale, expliquer le professionnelle et mon réseau à partir de cela bien avant que processus de recrutement et récolter des CV. Des recruteurs sont Desjardins ne m’embauche. » 14 Février 2014 www.conseiller.ca « Colours: CMYK V.O.: Pub: Conseiller File Name: 1016290P-DF_DYN-290-3CF Safety: 2.875” x 9.5” Ad#: DYN-290-3CF 1016290P – DF – Dynamic Funds – Half Page – Noah – Benoit Pouliot, vice-président des ressources humaines à la Banque Laurentienne. Built: 01/09/14 – MS Notre expérience avec les nouveaux arrivants est très positive. C’est le chemin de l’avenir. » Trim: 3.375" x 10" Giulia Vizioli, directrice du service du recrutement pour le Québec, RBC février 2014 Bleed: NA Depuis mars 2011, Christophe Berthet est directeur développement des affaires, nouveaux arrivants et communautés culturelles chez Desjardins, partenaire principal du Salon de l’immigration et de l’intégration au Québec depuis le départ. Cette année, la 2e édition a attiré 9 000 visiteurs. Et des institutions comme RBC Banque Royale et la Banque Nationale y étaient présentes pour recruter. Signe des temps, le réseautage se déplace aussi vers les médias sociaux. À la RBC, Giulia Vizioli, directrice du service du recrutement pour le Québec, explique qu’elle utilise LinkedIn comme outil pour rejoindre les nouveaux arrivants. Chez Desjardins, on mise en plus sur « un programme de recommandation qui permet 15 Reflet de société L’absence de chiffres Généralement, à quels postes retrouve-t-on les nouveaux arrivants ? De quelles nationalités sont-ils ? Impossible d’y répondre. Et pour cause, l’industrie ne détient pas de statistiques à ce sujet. Seule l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011 (ENM), menée par Statistique Canada, fournit des données sur les immigrants au Québec dans le secteur SCIAN 52 (Finances et Assurances) : 167 605 travailleurs, dont 23 715 immigrants. Statistique Canada et le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles ne disposent pas de statistiques par sous-secteurs d’activités ou par pays de naissance. développement des affaires, il décroche un titre de gestionnaire de placement agréé (CIMMD). Actuellement, il prépare son CFA (Chartered Financial Analyst) et se dit ouvert à un poste de gestionnaire. Mais la préparation au recrutement se joue aussi du côté des institutions. Chez Desjardins, par exemple, les conseillers en acquisition de talents sont formés pour apprécier les acquis de formation et les expériences professionnelles des candidats immigrants. aux employés de promouvoir, auprès de leur entourage, les possibilités de carrière ». Le recrutement, un pas de deux Comme le dit Mme Vizioli, il n’y a pas de postes privilégiés pour les nouveaux arrivants. Que ce soit à RBC ou ailleurs. « On choisit les meilleurs candidats en fonction de leurs compétences et de leurs expériences », précise-t-elle. Mais, au-delà des diplômes, « on recherche aussi des Lynn Roger, première viceaptitudes pour le poste à pourvoir. Les présidente et chef acquisition et Vers une intégration réussie capacités d’un individu à réagir dans une gestion des talents à la BMO situation donnée et son potentiel sont « On s’assure que nos gestionnaires sont pris en compte », souligne sa collègue capables de saisir l ’importance de la Annie Laurin. diversité en milieu de travail. On parle ici Lynn Roger, première vice-présidente et chef acquisition et d’ouverture d’esprit, d’intelligence culturelle. Comprendre la gestion des talents à la BMO, en convient. Quant à la « maîtrise culture de l’autre est capital pour évoluer ensemble », confie du français et de l’anglais, c’est une évidence. Une ou deux langues Lynn Roger. supplémentaires peuvent aider. C’est toujours un avantage pour Les nouveaux employés, eux, suivent tous le même parcours desservir notre clientèle diversifiée », précise Dimitri Girier. d’intégration (présentation des produits, comportement au service Il n’en reste pas moins que le secteur financier est très à la clientèle, etc.) et bénéficient d’un suivi de la part du gestionréglementé. Certains postes requièrent des permis ou des naire pendant leur période d’entrée en poste. Un suivi de durée certifications pour exercer et nécessitent de connaître le marché variable selon les individus et les tâches qui leur sont confiées. financier canadien. Sans formation préalable, les nouveaux Comme le résume Christophe Berthet : « Dans mon service arrivants qui auraient une expérience pertinente à l’étranger au Carrefour Desjardins, on parle 13 langues. Et personne n’a dû n’y ont donc pas accès. s’adapter à un employé. L’employé s’adapte à l’entreprise, qu’il soit « Les compétences sont transférables, mais pas l’expérience », nouvel arrivant ou québécois. » résume Fadi Francis, conseiller services aux particuliers à la Un avis que partage Mehdi Laghzaoui, actuel directeur Banque Laurentienne depuis mars 2012. Arrivé au Québec gestion des risques à la division des services commerciaux de en 2011 depuis l’Égypte, l’homme reste positif et déterminé. RBC Banque Royale. D’origine marocaine, il a connu une Après une première expérience québécoise à Placements ascension vertigineuse. En 2006, il débarque à Montréal avec Manuvie, il intègre les rangs de la Banque Laurentienne. son MBA obtenu de l’University of Central Florida et deux ans Grâce au soutien de l’entreprise et à ses compétences en d’expérience acquise au Maroc et aux États-Unis. 16 Février 2014 www.conseiller.ca Built: 01/09/14 – MS V.O.: Pub: Conseiller Ad#: DYN-290-4CF Fadi Francis, conseiller services aux particuliers à la Banque Laurentienne Mehdi Laghzaoui, directeur gestion des risques à la division des services commerciaux de RBC Banque Royale Colours: CMYK Bleed: NA Safety: 2.875” x 9.5” Trim: 3.375" x 10" File Name: 1016290P-DF_DYN-290-4CF SUR LE WEB 1016290P – DF – Dynamic Funds – Half Page – Marc Trop qualifié et sans expérience du marché canadien, il accepte avec humilité de repartir à zéro. Après quelques mois, il entre à RBC comme conseiller en placement pour le centre d’appel de Montréal. Remarqué par ses gestionnaires pour ses performances de vente, il est promu en décembre 2008 au poste de directeur de compte commercial aux Services commerciaux. Aujourd’hui, il est convoité par les autres institutions pour son « aisance relationnelle, son côté fonceur et sa bonne tête de crédit ». Son intégration ? Une affaire d’ambition, de volonté et d’attitude positive. Et, avec un tel parcours, son employeur n’est pas près de le laisser filer. Salon de l’immigration et de l’intégration au Québec salonimmigration.com Alliés Montréal alliesmontreal.com/spip.php ?rubrique1 février 2014 17
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