OOO FTL LAREQ Publication ESTIMATION DES MODELES DSGE SUR DYNARE ETUDE DE CAS 1 : MODELE REAL BUSINESS CYCLE (RBC) Auteur(s) : Jean – Paul K. Tsasa Vangu & Michel – Ange Lokota Ilondo Source : Laboratoire d’analyse – recherche en économie quantitative Publié par : LAREQ Publication Volume : Série alpha-II, numéro 1 [pp. 1 – 11] Web : http://www.lareq.com Courriel : [email protected] Soumission : Décembre 21, 2013 Publication : Avril 15, 2014 Le LAREQ Publication collabore avec Makroeconomica Review dans la production et la diffusion de la série des fiches techniques Lareq (FTL). MAKROECONOMICA REVIEW Web : http://www.makroeconomica.org Vous pouvez utiliser le contenu des FTL uniquement pour un usage personnel et non – commercial. Si vous désirez exploiter tout le contenu de cette fiche, s'il vous plaît, citer la source. Pour un usage commercial, prière contacter l'éditeur pour en obtenir l’autorisation, en vous dirigeant à l’adresse suivante : http://www.makroeconomica.org/contact.ws. MAKROECONOMICA REVIEW travaille en collaboration avec le Laboratoire d'analyse-recherche en économie quantitative et le réseau congolais de recherche en économie quantitative dans l'objectif de contribuer à la construction d’une plate-forme de recherche commune qui favorise la découverte et l'utilisation de ces ressources au sein des universités africaines. Pour plus d'informations sur MAKROECONOMICA, s'il vous plaît, contactez : [email protected]. Préambule1 Cette deuxième série de fiches techniques Laréq (FTL Alpha–II) propose une vingtaine de programmes Dynare d’implémentation des modèles d’équilibre général dynamiques stochastiques [DSGE], i.e. un recueil de codes Dynare facilitant les simulations et l’estimation des modèles DSGE notamment par les méthodes bayésiennes ou l’approche par le maximum de vraisemblance. Les différentes publications dans le cadre de cette série, une fois complétées, seront diffusées dans un document unique sous forme d’un guide pratique. Les principales références utilisées pour constituer la collection en cause sont : Adjemian et al. (2014) ; Ljungqvist et Sargent (2012) ; Barillas et al. (2010) ; Heer et Maußner (2009) ; Cooley (1995) ; Stokey, Lucas et Prescott (1989). En guise d’introduction, la présente fiche sera consacrée à la présentation d’une version simplifiée du modèle RBC, 1 suggéré en 1982 par Prescott et Kydland. Dynare est un logiciel non commercial, téléchargeable via le site web : www.dynare.org I. Modèle RBC Le modèle RBC est une formalisation de la théorie de cycles réels. Ce modèle introduit par Kydland et Prescott (1982) propose à la fois une théorie spécifique des cycles économiques et une méthodologie pour tester les théories concurrentes des cycles économiques. De manière compacte, deux principes gouvernent la théorie RBC : (i) la monnaie est de moindre importance dans l’explication des cycles d’affaires ; (ii) les cycles d’affaires sont créés par les réponses optimales des agents économiques aux chocs réels, et non aux chocs nominaux. En parallèle, la méthodologie soutenant la modélisation RBC comprend également deux principes : (i) un modèle permanent doit toujours modéliser l'économie à l'aide d'une approche par l’équilibre général dynamique modèles avec anticipations rationnelles ; (ii) les conséquences quantitatives d'un modèle proposé doivent être prises au sérieux, i.e. l'aptitude d'un modèle pour décrire la réalité doit être évaluée en utilisant une technique quantitative appelée étalonnage ou calibration. Ainsi, si le modèle reproduit les caractéristiques contenues dans les données, alors ses implications politiques quantitatives doivent être prises au sérieux. A la suite de son succès dans les années 1980 et 1990, les économistes se sont proposées de modifier les contenus analytiques des modèles RBC, en introduisant la monnaie, les imperfections de marchés, les rigidités nominales et plusieurs autres argument pro-keynésiens, à l’effet d’améliorer leurs performance dans la caractérisation des cycles économique (e.g. Clarida, Gali et Gertler, 1999, 2000). Ainsi, avec ce revirement, les économistes se sont proposé de nommer cette nouvelle classe de modèles, modèles d’équilibre général dynamiques stochastiques (DSGE, Dynamic Stochastic General Equilibrium). En réalité, les modèles DSGE sont des modèles RBC, augmentés de rigidités et frictions, et régis par les principes de concurrence imparfaite. II. Cadre d’analyse Pour illustrer la modélisation macroéconomique suivant l’approche RBC, nous considérons un modèle de croissance économique balancé. Soit une économie composée d’un continuum de ménages tels que les préférences de tous les ménages sont identiques et peuvent être représentées comme suit : avec : 2 Jean-Paul K. Tsasa & Michel-Ange Lokota Implémentation du modèle RBC sur Dynare où désigne le taux d’escompte, temps ; ; ; le loisir tel que la consommation pour chaque instant du étant l’offre de travail ; ; Par ailleurs, la contrainte de ressources agrégées associées à cette économie est telle que : où désigne le taux de dépréciation, La fonction de production (néoclassique) agrégée est caractérisée par l’expression suivante : où le stock de capital ; l’output et désigne le niveau technologique tel que : où et un bruit blanc faible. Ainsi, les firmes maximisent le problème ci – après : où En parallèle, le problème de maximisation du ménage représentatif est tel que : sujet à : II. Résolution du modèle La résolution de ce modèle passe par l’exécution des conditions du premier ordre d’optimisation, à partir du Lagrangien : Ainsi, pour le ménage représentatif, on obtient l’équation d’Euler : et par ailleurs, la condition d’optimalité pour l’offre de travail : Estimation Modèle RBC Jean-Paul K. Tsasa & Michel-Ange Lokota 3 Par conséquent, l’équilibre dans cette économie sera caractérisé par un système de quatre équations telles que repris ci-après. In fine, la solution au problème de la firme implique que : III. Calibration du modèle La stratégie d’identification proposée par Kydland (1982) se résume comme suit : (i) utiliser les études microéconomiques ou la théorie pour déterminer les valeurs de tous les paramètres ; (ii) résoudre le modèle numériquement et procéder aux simulations ; (iii) comparer les moments (écarts-types, corrélation, autocorrélation, autocovariance, etc.) dérivés à partir des données simulées, à ceux calculés à partir des données de la comptabilité nationale ; (iv) s’il y a appariement entre les deux types de moments, alors le modèle est bon. Sinon, procéder à l’amélioration du modèle sous-jacent. Appliquons, à présent, cette stratégie à notre modèle. Facteur d’escompte ; le paramètre à l’état stationnaire non-stochastique est tel que : où d’après la structure du modèle Ainsi, correspond à la moyenne du taux d’intérêt trimestriel. Ainsi, par exemple, si l’on considérait une moyenne de l’an, alors, on aura que : et donc : Pour l’exercice sur Dynare, comme dans Cooley et Prescott (1995), nous fixons 4 Fonction d’utilité : Jean-Paul K. Tsasa & Michel-Ange Lokota Implémentation du modèle RBC sur Dynare il s’agit d’une fonction d’utilité CRRA, où désigne l’élasticité intertemporel de substitution. Tableau 1 : Quelques fonctions d’utilité caractéristiques Valeur de l’inverse de l’élasticité intertemporelle de substitution Forme fonctionnelle de l’utilité 0 Linéaire 1 Cobb-Douglas ∞ Leontief Ainsi, pour on a que : Pour l’exercice sur Dynare, nous fixons : Fonction d’utilité : où les paramètres et désignent respectivement les élasticités – offre par rapport aux facteurs. Autrement, ils mesurent respectivement les parts du capital et du travail dans la production. En moyenne, la littérature économique fixe ce paramètre à une valeur telle que A l’état régulier, on établit la relation suivante entre consommation, l’offre de travail et output : Par exemple, si le paramètre stochastique, est défini de sorte qu’à l'état stationnaire non- du temps disponible soit consacré au travail ( output – consommation à l'état régulier soit d'environ ( ces valeurs dans les équations ci-dessus et en résolvant pour les simulations et d’estimation, on fixe ) et que le ratio ). En substituant on trouve Pour comme dans Barillas et al. (2010). Taux de dépréciation : l’an et donc, par trimestre. Enfin, pour ce qui concerne les paramètres du processus stochastique de la technologie, étant donné que le modèle RBC suppose que l’économie est en concurrence parfaite et que les rendements d'échelle constants, il suit que le terme désigne le résidu de Solow. Ainsi, la valeur moyenne du résidu de Solow, tel que généralement établie dans la littérature économique, nous nous permet ainsi d’identifier et donc environ productivité totale des facteurs (TFP). Partant de croissance annuelle de la de cette moyenne, en soustrayant, on peut estimer notre processus AR(1), ainsi on trouve Estimation Modèle RBC Jean-Paul K. Tsasa & Michel-Ange Lokota la et 5 Dès lors, une fois que les paramètres calibrés, il devient dès lors possible de trouver une solution numérique pour le modèle en cause. Tableau 2 : Etalonnage des paramètres Paramètre Calibration 0.987 Paramètre Calibration 2 0.64 0.95 0.012 0.007 0.40 1 IV. Simulation et estimation du modèle Le programme suivant permet d’implémenter le modèle en cause sur la plateforme Dynare2. periods 1000; var c k lab z; varexo e; parameters bet the del alp tau rho s; bet = 0.987; the = 0.357; del = 0.012; alp = 0.4; tau = 2; rho = 0.95; s = 0.007; model; (c^the*(1-lab)^(1-the))^(1-tau)/c=bet*((c(+1)^the*(1-lab(+1))^(1-the))^(1tau)/c(+1))*(1+alp*exp(z(-1))*k(-1)^(alp-1)*lab^(1-alp)-del); c=the/(1-the)*(1-alp)*exp(z(-1))*k(-1)^alp*lab^(-alp)*(1-lab); k=exp(z(-1))*k(-1)^alp*lab^(1-alp)-c+(1-del)*k(-1); z=rho*z(-1)+s*e; end; initval; k = 1; c = 1; lab = 0.3; z = 0; e = 0; end; shocks; var e; stderr 1; end; steady; stoch_simul(dr_algo=0,periods=1000); datasaver(’simudata’,[]); 2 Pour les détails et notions préliminaires sur le logiciel Dynare : cf. soit à la première série des Fiches Techniques Laréq, disponible sur www.lareq.com [rédigées en français], soit au manuel de référence Dynare, disponible sur www.dynare.org [rédigé en anglais]. 6 Jean-Paul K. Tsasa & Michel-Ange Lokota Implémentation du modèle RBC sur Dynare Ainsi, on obtient les résultats suivants générés par le logiciel Dynare. Tableau 3 : Fonctions politique et Fonctions transition k z c lab constante 54.615371 0 0.960775 0.543716 k (-1) 0.983153 0 0.011727 -0.001668 z (-1) 1.978406 0.950000 0.317480 0.228716 e -0.000935 0.007000 0.000454 -0.000162 k (-1),k (-1) -0.000038 0 -0.000030 0.000011 z (-1),k (-1) 0.011128 0 0.002996 0.000762 z (-1),z (-1) 1.253721 0 0.096224 -0.046394 e,e -0.000003 0 0.000001 0 k (-1),e -0.000002 0 0.000002 0.000001 z (-1),e -0.001076 0 0.000430 -0.000056 Figure1 : Fonctions de réponse impulsionnelle suite à un choc technologique Estimation Modèle RBC Jean-Paul K. Tsasa & Michel-Ange Lokota 7 Considérons à présent, la série des données simulées pour la consommation à l’effet de pouvoir estimer certains paramètres inconnus du modèle, notamment les paramètres de préférence paramètres et et et le processus stochastique pour la productivité résumée par deux Le programme Dynare suivant peut être exécuté pour cette fin. Les priors utilisées dans l'estimation sont repris dans le tableau 4. periods 1000; var c k lab z; varexo e; parameters bet del alp rho the tau s; bet the del alp tau rho s = = 0.987; = 0.357; = 0.012; = 0.4; = 2; = 0.95; 0.007; model; (c^the*(1-lab)^(1-the))^(1-tau)/c=bet*((c(+1)^the*(1-lab(+1))^(1-the))^(1tau)/c(+1))*(1+alp*exp(z(-1))*k(-1)^(alp-1)*lab^(1-alp)-del); c=the/(1-the)*(1-alp)*exp(z(-1))*k(-1)^alp*lab^(-alp)*(1-lab); k=exp(z(-1))*k(-1)^alp*lab*(1-alp)-c+(1-del)*k(-1); z=rho*z(-1)+s*e; end; initval; k = 1; c = 1; lab = 0.3; z = 0; e = 0; end; shocks; var e; stderr 1; end; steady; check; estimated_params; stderr e,inv_gamma_pdf, 0.95,inf; rho,beta_pdf,0.93,0.02; the,normal_pdf,0.3,0.05; tau,normal_pdf,2.1,0.3; end; varobs c; estimation(datafile=simudata,mh_replic=10000); Par ailleurs, le tableau 5 résume l'un des résultats générés par le logiciel Dynare. En effet, il s'agit des statistiques sommaires se rapportant à la distribution a posteriori. 8 Jean-Paul K. Tsasa & Michel-Ange Lokota Implémentation du modèle RBC sur Dynare Tableau 4 : Priors Paramètre Distribution Moyenne (Mean) Ecart-type (Std.Dev.) Beta 0.93 0.02 Normal 0.3 0.05 Normal 2.1 0.3 Inv. Gamma 0.95 Inf. Figure 2 : Priors Tableau 5 : Posterior prior mean post mean conf. interval prior dist. prior std 0.930 0.9480 0.9319 0.9645 beta 0.0200 0.300 0.3589 0.3540 0.3645 norm 0.0500 2.100 2.0046 1.6532 2.3356 norm 0.3000 0.950 1.0227 0.8321 1.2175 invg Inf. Estimation Modèle RBC Jean-Paul K. Tsasa & Michel-Ange Lokota 9 Figure 3 : Posterior En guise de conclusion, il sied de noter qu’au regard de ces résultats et des faits que l’on retrouve au niveau des données, il y a lieu de noter que le modèle RBC canonique ne marche pas bien quand il s’agit du chapitre sur le marché de travail. En effet, on note généralement que dans cette classe de modèles : (i) le travail fluctue à peu près deux fois plus que dans les données ; (ii) les heures totales de travail fluctuent plus que la productivité dans les données ; (iii) les heures de travail et la productivité co-varient dans le même sens, alors que dans elles sont presque décorrélées. Par ailleurs, les variables dans ce type de modèles sont positivement fortement corrélées. Par exemple, une valeur positive pour accroit la productivité, les salaires et les heures de travail. En réalité, dans ce modèle, un choc technologique agit comme une translation de la courbe de demande de travail, sans changement de celle d’offre de travail. En plus, dans ce cadre d’analyse, les ménages ne sont pas incités à substituer le loisir à travers le temps, en réponse à un choc donné. A la suite de ces différents problèmes, comme nous verrons tout au long de cette série, de nouvelles classes de modèles ont été proposées pour corriger ce faille. Dans le papier qui suivra, nous tenterons d’étendre le cadre d’analyse du présent modèle, en prenant en compte l’ouverture extérieure. 10 Jean-Paul K. Tsasa & Michel-Ange Lokota Implémentation du modèle RBC sur Dynare Références bibliographiques ADJEMIAN Stéphanie, Houstan BASTANI, Michel JUILLARD, Frédéric KARAME, Junior MAIH, Ferhat MIHOUDI, George PERENDIA, Marco RATO et Sébastien VILLEMOT, 2014, “Dynare: Reference Manual, Version 4”, Dynare Working Papers, 1, CEPREMAP, 148p. Web: http://www.dynare.org. BACKUS David K., Patrick J. KEHOE et Finn E. KYDLAND, 1992, “International Real Business Cycles”, Journal of Political Economy, 100 (4): 745 – 775. BARILLAS Francisco, Anmol BHANDARI, Riccardo COLACITO, Sagiri KITAO, Christian MATTHES, Thomas J. SARGENT et Yong SEOK, 2010, “Practicing Dynare”, Working paper, 66p. 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