Puilaetco Dewaay reprend UBS Belgium, sans les accusations

Puilaetco Dewaay reprend UBS Belgium, sans les accusations
BANQUES Le patron d’UBS Belgium, qui avait été inculpé pour fraude fiscale en juin, ne fera pas partie de la transaction.
BS se désinvestit de ses activités en Belgique. Et
U
pendant ce temps-là, Puilaetco
Dewaay grandit. En rachetant
les activités d’UBS Belgium,
succursale d’UBS Luxembourg,
elle-même filiale du groupe
suisse, Puilaetco Dewaay Private Bankers, fondée en 1868,
se hisse dans le top 3 des
banques privées en Belgique.
La banque privée belge, qui
fait partie du groupe luxembourgeois KBL, gérait déjà pour
7 milliards d’euros d’actifs.
Ajoutés aux 3 milliards d’euros
qu’apporte UBS Belgium, la
nouvelle version de Puilaetco
Dewaay, si tant est que les autorités réglementaires autorisent
le rachat, aura plus de 10 milliards d’euros d’actifs sous gestion. Un nouveau bilan qui la
Marcel Brüwhiler ne rejoindra
pas Puileatco Dewaay. © D.R.
place au troisième rang des
banques privées en Belgique,
derrière la Banque Degroof et
Dellen.
Les réglementations croissantes et les impératifs légaux
pèsent sur les activités, affirme
la banque. Et l’actionnaire KBL
veut du développement. Alors,
pour grandir dans un marché
européen en déclin, il faut grappiller des parts de marché aux
concurrents ou décider de fusionner. La banque avait annoncé son intention.
« Ce que l’on recherchait,
c’était une base de clientèle et
une banque qui opérait déjà selon le même modèle », motive le
CEO de Puilaetco Dewaay,
Thierry Smets. De son côté,
UBS se retire progressivement
des marchés qu’elle ne considère pas assez lucratifs. Puilaetco Dewaay, qui avait déjà annoncé qu’elle n’excluait pas d’effectuer des acquisitions au
cours de l’année 2014, y a trouvé son bonheur.
Cette dernière apportera ses
connaissances en conseil de l’art
et dans les investissements durables. UBS mettra son expérience dans la gestion et le
conseil des clients au service de
la nouvelle entité.
L’aspect légal
Avec son portefeuille, la
banque belge reprend aussi
toutes les activités d’UBS Belgium. Mais « ni les clients, ni
les membres du personnel ne seront impactés », rassure Thierry
Smets. Les deux entités avaient
déjà externalisé toute une partie
de leurs opérations, Puilaetco
Dewaay chez son propriétaire
KBL et UBS Belgium vers sa
maison-mère. Il n’y a aura par
conséquent aucune coupe dans
les effectifs.
Sauf en ce qui concerne Mar-
cel Brühwiler… Le patron
d’UBS Belgium inculpé pour
blanchiment et fraude fiscale ne
fait pas partie de la transaction.
On se souvient que la police judiciaire l’avait interpellé en juin
dernier pour exercice illégal de
la profession et organisation
criminelle. La justice suit son
cours, mais de sérieuses preuves
existent sur les méthodes d’UBS
Belgium pour démarcher des
clients belges fortunés en leur
proposant un compte en Suisse,
non déclaré. Bénéficiant d’un
statut d’expatrié, c’est-à-dire
qu’il n’était pas payé directement par la succursale belge,
Marcel Brühwiler n’a pas été
convié à prendre part à cette
nouvelle aventure.
Pour le reste, « nous avons
l’absolue certitude et conviction
que
les
accusations
ne
concernent pas les collaborateurs ou les clients repris », affirme Thierry Smets.
En rachetant UBS Belgium,
Puilaetco Dewaay n’hérite pas
de son passif pénal, mais elle
doit à présent gérer sa réputation. Celle d’une banque suisse
tristement célèbre pour ses déboires avec la justice américaine
et plusieurs fois accusée pour
avoir facilité l’évasion fiscale.
Mais la banque belge a pris soin
de se protéger d’éventuelles
poursuites avant d’annoncer le
rachat, assure le CEO. « Les collaborateurs et les clients pourraient
d’ailleurs
bénéficier
d’évoluer sous un autre pavillon », argumente-t-il. ■
MORGANE KUBICKI
@MorganeKubicki
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Le Soir Namur Luxembourg 14/11/2014, pages 20 & 21
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