Berliet GDR et TDR : extrait du dossier illustré

Le Berliet GDR en adéquation avec son temps
La toute première version du GDR dotée d’un
moteur essence, est construite pour l’armée
française au Maroc en janvier 1936
Etudié dès 1934, il s’inscrit dans
la famille des GD et deviendra
le modèle phare de sa génération.
Le GDR va devoir tenir compte
des nouveaux décrets « rail-route »
et son moteur devra soutenir une
vitesse rapide. Présenté au Salon
de Paris de 1936, il est le camion
polyvalent par excellence.
Ses caractéristiques notables :
→ Transmission à cardans.
→ Servofreins mécaniques sur les 4 roues.
→ Pont arrière à double démultiplication, prévu pour des conditions d’exploitation difficiles.
→ Boîte à 4 vitesses dites « silencieuses» et bien étagées, accolée à l’ensemble embrayage.
→ Poste de conduite à gauche en 1937.
→ Cabine vaste et confortable (jusqu’à 4 personnes de front)
→ Direction plus douce dite « Douglas », limitant le jeu et les points durs.
→ Moteur diesel augmenté sans changer la cylindrée grâce au système de combustion
à préchambre licence Ricardo (1935).
→ Dimensions conformes au décret « rail-route » qui autorise une largeur limitée
à 2,35 m /longueur limitée à 10 m /charge utile limitée à 7,5 tonnes.
→ Version GDRK à cabine avancée afin d’augmenter l’espace utile de chargement.
Dépliant publicitaire de 1937
Longévité et diversité
La série des GD a couvert une période de
près de 30 ans. Moyens ou gros porteurs,
dotés d’une motorisation à essence,
gasoil ou bois, ils ont évolué et affirmé
la réputation de robustesse de Berliet
grâce à des organes surdimensionnés
et des moteurs à régime lent.
Publicité de 1935
Le bois : « carburant national »
28 déclinaisons du GDR sont enregistrées
aux service des Mines entre 1936 et 1948 :
- 12 à moteur diesel,
- 8 à moteur gazobois,
- 7 à moteur essence,
… et même un modèle au gaz de ville.
Dès 1925, Berliet et d’autres marques proposent des
véhicules à gazogène comme alternative à l’essence,
très coûteuse. En 1936, les nouvelles taxes sur le gasoil
incitent Berliet à mettre au point un GDR roulant au gazogène
à bois : le GDR16G proposé en 1937. Le plus connu reste
cependant le GDRAG, sorti en 1940. Près de 5 000 GDR
gazobois vont être utilisés pendant les pénuries
de carburant de la guerre 1940-1945.
Au total : 20 636 Berliet
GDR et TDR seront
fabriqués entre
1936 et 1952
Usine de Vénissieux v.1943
Publicité de 1934 :
Nouveau départ dans
un contexte difficile…
1944-1946 : les constructeurs automobiles
français se redressent péniblement, malgré
la destruction partielle de l’outil de travail
et la pénurie des matières premières.
Mai 1944 : usine
Berliet de
Vénissieux après
les bombardements
Hiver 1944-1945 : les ouvriers de Berliet participent activement à la réparation
des dégâts et montent les GDRAG sous une toiture qui laisse passer pluie et neige.
plaquette "La
reconstruction
des ponts de
Lyon, 1945"
Début 1946, la production Berliet
est de 180 véhicules par mois, dont 100 GDR.
Janvier 1946 : sortie du premier GDR Berliet de l’après-guerre.
Baptisé GDR7D, il offre une
charge utile de 7000 kg ,
avec une version « châssis
court » prévue pour être
carrossée en benne basculante.
Dépliant publicitaire de 1946
GDR7D dans une plantation de cannes à sucre à la Réunion
En 1948 apparaît le GDR7W,
dernier fleuron de la lignée :
PTC de 13 tonnes réparti en :
4 tonnes sur l’avant et 9 tonnes
sur l’arrière.
Pare-chocs plus épais et décoré
de deux baguettes en aluminium
Ses nouveautés techniques :
Servofreins Westinghouse à air
comprimé sur les 4 roues. Ce système
améliore de façon significative le temps
de réaction, ainsi la distance de freinage
est plus courte et la conduite plus sûre.
Principe de fonctionnement :
Un compresseur entrainé par le moteur, gonfle une bouteille d’air comprimé située
derrière la cabine. Ce réservoir est relié par des canalisations à 4 poumons de freins
disposés à 80 cm de chaque roue. Lors du freinage, ces derniers actionnent des
tringles qui commandent le serrage des mâchoires sur les tambours.
Direction « licence Mill » à vis et
écrous oscillants à contact à billes,
permettant une douceur accrue.
1800 GDR sont construits
pour l’année 1948, soit 36%
du chiffre d’affaires de Berliet.
Fiche technique de 1949
4375 tracteurs
TDR7W sont
fabriqués entre
novembre 1948
et mai 1952.
©Fondation Marius Berliet
Le Berliet TDR7W de la Fondation Berliet :
réhabilitation d’un grand classique
Sa restauration, qui vient de s’achever, a été réalisée
par de talentueux professionnels avec le soutien
de la Fondation du patrimoine grâce au mécénat de Motul.
CARTE D’IDENTITÉ
- Date de fabrication : 1948
- Moteur Berliet-diesel 4 cyl. 120 x 160 (licence Ricardo
Comet III), 7,2 litres de cylindrée, 85 ch. à 1 650 tr/mn.
- Boîte de vitesses 4 AV et 1 AR
- Pont AR à double démultiplication.
- Direction à billes, licence Mill.
- Freins à air comprimé Westinghouse sur l’ensemble des roues.
(En cas de rupture d’attelage, le freinage automatique du
tracteur et de la semi-remorque est assuré.)
- Opérations d’attelage et dételage automatiques.
- Rayon de braquage de 8 m.
- Consommation de 27 litres de gasoil aux 100 km
- Vitesse maximum de 52,4 km.
©Fondation Marius Berliet
Quelques étapes
de restauration…
La cabine d’origine, en très mauvais
état, est remplacée par la partie
arrière d’une cabine de GDR.
La tôlerie des ailes et du capot est
reconstituée et formée au marteau
par notre spécialiste.
©Fondation Marius Berliet
Ensemble châssis, moteur…
…boîte… embrayage…
…moyeu arrière.
Le résultat… après
de très nombreuses
heures de travail.
©Fondation Marius Berliet
©Fondation Marius Berliet
Intérieur et tableau de bord…
Aux côtés du siège du
conducteur, la confortable
banquette peut accueillir
deux, voire trois personnes !
Dernière étape :
Finitions et peinture…
Marque de fabrique du « spécialiste du poids lourd », sa silhouette
classique et puissante inscrit ce TDR 7 W dans la lignée des matériels
Berliet qui ont marqué les transports du XXe siècle.
©Fondation Marius Berliet – 01/2015