leçon

FICHE DE PRÉSENTATION DE LA LEÇON
THÈME 2 : AMÉNAGER ET DÉVELOPPER
LES TERRITOIRES FRANÇAIS
CHAPITRE II : LA FRANCE EN VILLES
Problématiques :
Quelles sont les dynamiques démographiques et territoriales des villes en France ?
Quels sont les enjeux de l’aménagement des villes en France ?
Quelles sont les conséquences de l’urbanisation sur les territoires ruraux ?
PLAN DU COURS :
I/ MOUVEMENTS DE POPULATION, URBANISATION, METROPOLISATION
II/ AMENAGER LES VILLES : REDUIRE LES FRACTURES SOCIALES ET SPATIALES
III/ ENTRE ATTRACTIVITE URBAINE ET NOUVELLES FORMES DE DEVELOPPEMENT : LES ESPACES RURAUX
CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR À LA FIN DE CETTE LEÇON :
CONNAISSANCES :
En cours
d’acquisition
Acquis
En cours
d’acquisition
Acquis
En cours
d’acquisition
Acquis
- Je connais les grands traits des dynamiques spatiales de la population en
France et les contrastes socio-spatiaux à l’œuvre générés par la ville.
- Je sais expliquer les dynamiques à l’œuvre dans les espaces ruraux.
VOCABULAIRE :
VOCABULAIRE
Métropole/métropolisation
Urbanisation
Migrations pendulaires
Périurbanisation
Aire urbaine
Agglomération
Développement urbain durable
CAPACITES :
- Je sais construire un croquis et un schéma (fiche de méthode).
- Je sais analyser un document en géographie.
INTRODUCTION
80 % des Français et des étrangers vivent dans les villes. La « ville » est un terme
imparfait pour représenter le phénomène urbain et en croissance aujourd’hui.
Les limites entre l’urbain et le rural sont floues. Et les modes de vie se
rapprochent.
C’est pourquoi l’INSEE a mis au point dans les années 1990 un nouvel outil pour
décrire les évolutions actuelles : les aires urbaines.
Étude de cas : Nantes, les mutations d’une métropole régionale
Objectif : À partir de l’exemple nantais, saisir les caractéristiques de la
métropolisation en cours du territoire français.
Docs 1 et 3
1. Comparez la croissance démographique de la ville de l’aire
urbaine de Nantes depuis les années 1960. Que constatezvous ?
Sur ce graphique en courbes, la population de la ville-centre
a connu un léger déclin dans les années 1970 (240 000 hab.) pour
remonter légèrement dans les années 1990. Elle avoisine
aujourd’hui près de 300 000 hab.
C’est la population de l’aire urbaine qui a augmenté le plus
fortement, passant de 500 000 hab. à la fin des années 1960 à
800 000 hab. auj. (augmentation de 60 %). Par déduction, c’est la
forte croissance démographique des communes de la banlieue
de Nantes qui explique celle de l’aire urbaine. Si, en 1968, la villecentre représentait 50 % de la population de l’aire urbaine, elle
ne représente désormais qu’1/3 de celle-ci en 2010.
2. Quels sont été les quartiers de l’agglomération concernés par cette
croissance ?
- Territoires à l’ouest de la ville ;
- puis ceux du nord ;
- enfin, ceux de l’est.
¾ des hab. de
l’agglomération.
O
S
Doc. 4
L’île de Nantes, ancienne
zone industrialo-portuaire
réaménagée : doc. 7 p. 118.
N
E
Loire
Ancien palais de justice
Cinéma Gaumont, FNAC…
Tour Bretagne
Île Feydeau
CHU
Promenades aménagées sur l’Erdre
Vieux Nantes
Mairie
Vers le château des ducs de Bretagne et la cathédrale.
Photo aérienne oblique, prise en direction de l’ouest.
3. Décrivez la photographie. En quoi montre-t-elle les fortes densités de
population du centre-ville ?
L’histoire a marqué le centre-ville :
- à droite, on retrouve l’ancien tissu urbain et bourgeois hérité des époques
médiévale et classique au temps des Lumières et de la traite des esclaves (XVIIIe
siècle). Les rues sont désordonnées, anarchiques ;
- au centre, à droite, la Tour Bretagne (tour d’affaires, 1976) marque le quartier
des affaires ;
- à gauche, l’espace urbain est moins dense, plus aéré, entre l’île Feydeau et la
Loire.
4. En quoi permet-elle d’expliquer la stabilité de la croissance démographique
du centre-ville depuis quelques années ?
Le centre-ville est doté d’un riche patrimoine historique (château des ducs de
Bretagne dont elle était historiquement la capitale ; cathédrale gothique…) et de
services de haut niveau (CHU, Tour Bretagne, cinéma, commerces…) qui a attiré
une nouvelle population résidente (CSP supérieures, étudiants…).
Cathédrale de Nantes (images Google Map)
Château des ducs de Bretagne (images Google Map)
Documents 2, 5 et 6
5. A quel rang Nantes se situe-t-elle dans le classement des métropoles les plus
peuplées de France ?
Au 7e rang des métropoles régionales les plus peuplées.
6. Quels facteurs expliquent cette position ?
Nantes n’est pas seulement une ville industrielle et portuaire. Elle est surtout
devenue une ville tertiaire très dynamique et jeune ce qui explique la croissance
démographique de l’agglomération.
7. En quoi ces éléments contribuent-ils aux aspirations européennes de
Nantes ?
Nantes veut devenir une métropole de rang européen. Elle fait partie de l’Arc
atlantique (une association de régions périphériques du littoral atlantique qui
coopèrent sur le plan économique et culturel : voir document ci-dessous). Située
sur le littoral océanique et dans le contexte concurrentiel lié à la mondialisation,
elle veut rivaliser avec Lisbonne ou Liverpool grâce au tertiaire et à ses atouts
culturels.
Quel est l’intérêt des documents dans l’étude de la métropolisation ?
Nantes est l’exemple de la métropolisation en cours du territoire français :
concentration de la population et de fonctions de très haut niveau dans quelques
grandes villes qui améliorent aussi leur accessibilité (gares TGV, aéroports) dans
le cadre des enjeux économiques liés à la mondialisation et qui de ce fait
exercent une influence sur les territoires aux échelles régionale (métropole
régionale du Grand Ouest français), nationale (une des métropoles les plus
attractives en France) et européenne (métropole du littoral atlantique).
Source de l’image : site internet de la Commission de l’Arc Atlantique
8. Quelles sont les opérations d’aménagement menées sur l’île de Nantes ?
La désindustrialisation depuis les années 1970 et le déplacement des activités
portuaires vers l’aval et l’estuaire de la Loire (Donges, Montoir et Saint-Nazaire)
ont transformé dans les années 1980 l’île de Nantes (5 km de long) en une
immense friche industrielle. Dans les années 1990, les pouvoirs publics ont
décidé de la réhabiliter.
Objectif : Schématiser pour mieux retenir un document publicitaire
Une logique de développement durable
…des aménagements
en faveur de l’habitat
(mixité sociale)
...des
aménagements
de circulation
(nouveaux
ponts)
Île de
Nantes
et de loisirs
(promenades,
musées...)
…des
aménagements
pour accueillir des
bâtiments publics,
administratifs…
…des
aménagements
gastronomiques
(bars,
restaurants)
Docs 7, 8 et 9
9. Quels sont les éléments qui montrent que Nantes est une ville « agréable à
vivre » ?
- Développement de transports durables (tramways, location de vélos…).
- Ville verte avec ses multiples parcs.
- Ville branchée (bars, restaurants…).
- Proximité de l’océan Atlantique.
- Nouveaux aménagements urbains favorisant la mixité sociale.
Doc. 10
10. En vous aidant de la légende à la fin du manuel, repérez les axes de
communication, les zones d’habitation, les zones d’activités, les espaces verts,
les espaces ruraux.
Objectif : Dessiner un croquis et faire une légende organisée à partir d’une carte IGN
La métropolisation de Nantes s’accompagne d’un phénomène de périurbanisation
Docs 10 et 11
12° Quelles sont les conséquences sur les espaces périphériques de
l’agglomération ?
La séparation entre espaces de la ville et espaces ruraux devient floue :
densification des voies de communication, mitage urbain, multiplication des
lotissements d’habitat (pavillonnaires ou collectifs) et des zones d’activités.
I/ MOUVEMENTS DE POPULATION, URBANISATION, MÉTROPOLISATION
Quelles sont les dynamiques démographiques et territoriales des villes en
France ?
A/ L’étalement des aires urbaines
En France, l’étalement urbain est plus rapide que la croissance démographique.
Par ex., à Toulouse, si la population a doublé depuis 1960, la superficie urbanisée
autour de la ville a été multipliée par 6, profitant surtout à la couronne
périurbaine. Pourquoi ?
- Coûts du logement moins élevé par rapport au centre-ville.
- Cadre de vie plus agréable (espaces verts…).
B/ Un système urbain déséquilibré
A partir du doc. 1 p. 122 et le doc. 2 p. 127, montrez que le système urbain
(relation entre les métropoles) est inégal en France.
Quelle est l’évolution démographique des métropoles en France depuis les
années 1960 ? Comment l’expliquer ?
1° Le réseau urbain français est marqué par la macrocéphalie (système urbain
déséquilibré et dominé par une seule et très grande métropole p. 126) : la
métropole parisienne domine le territoire, démographiquement (l’aire urbaine
parisienne = 12 millions d’hab. contre 2 millions pour celle de Lyon) et
économiquement. Seule Paris a un rang de ville mondiale.
2° Les métropoles régionales (Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Bordeaux, Nice,
Nantes, Strasbourg…), ont une croissance dynamique plus forte que Paris depuis
les années 1960 : « 45 % de la croissance de l’ensemble des aires urbaines ».
On parle de métropolisation : processus de transformation des grandes villes en
métropoles (concentration de la population ; des fonctions tertiaires
supérieures : ex universités, hôpitaux… ; des pouvoirs de décision).
Schéma : Quelles sont les caractéristiques de la métropolisation ?
Croissance
démographique
Concentration
des activités
tertiaires
Métropolisation
Périurbanisation
ou étalement
urbain au
détriment des
zones rurales
Rayonnement à
l'échelle
régionale et
pouvoirs de
décision
II/ AMÉNAGER LES VILLES : RÉDUIRE LES FRACTURES SOCIALES ET SPATIALES
Quels sont les enjeux de l’aménagement des villes en France ?
A/ La ville est un territoire fragmenté…
1° L’étalement urbain provoque des discontinuités spatiales…
La densité en transports, la qualité des services diminue avec la distance. Le
périurbain est un espace en marge.
2° …et des inégalités spatiales
- Villes-centre : fortement valorisées depuis les années 1990. Un
phénomène de gentrification (retour des populations aisées dans le centre
des villes après leur rénovation : doc. 1 p. 129) se met en place ce qui
entraîne le déplacement dans le périurbain des populations les moins
aisées.
- Le périurbain est marqué par l’hétérogénéité entre :
o Banlieues pavillonnaires anciennes ou plus récentes ;
o Grands ensembles (à barres, tours).
 Sentiment d’abandon avec des services de moins bonne qualité
que dans les villes-centre et un chômage élevé. Malaise qui
s’exprime parfois par la violence urbaine dans les ZUS (zones
urbaines sensibles : définition p. 128).
B/ …et un territoire à aménager.
Pour diminuer les inégalités socio-spatiales fortes, plusieurs politiques de la ville
existent :
1° A l’échelle nationale
- Rénovation urbaine doc. 3 p. 129 : destruction de tours et barres réalisée par
l’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine) pour faire des parcs de
logements plus modestes et mixtes socialement.
- La loi SRU (de Solidarité et de renouvellement urbains) impose aux villes un
quota de logements sociaux.
- Création de ZUS : zones urbaines sensibles.
- Des établissements scolaires sont classés en REP (réseaux éducation
prioritaires) : moyens financiers plus importants.
2° A l’échelle régionale
Améliorer les transports entre le centre et les périphéries : ouverture de
nouvelles lignes de tramways, projet de Grand Paris…
3° A l’échelle locale
Volonté de promouvoir la ville durable avec l’adoption d’agendas 21 locaux
(projet à moyen ou long terme pour mieux gérer économiquement les villes,
diminuer l’impact sur l’environnement et diminuer les inégalités sociospatiales) :
- Ecoquartiers (ex. Île de Nantes) : parfois construits sur des friches
industrielles, ils doivent permettre l’application du développement
durable.
- Transports durables en limitant l’usage de la voiture : pistes cyclables, bus
et voitures électriques…
Pour aller plus loin : À partir de recherches sur internet, dites quels sont les
principaux enjeux soulevés par le projet d’un nouvel aéroport près de Nantes, à
Notre-Dame-des-Landes.
III/ ENTRE ATTRACTIVITÉ URBAINE
DÉVELOPPEMENT : LES ESPACES RURAUX
ET
NOUVELLES
FORMES
DE
Quelles sont les conséquences de l’urbanisation sur les territoires ruraux ?
Environ 1 Français sur 6 vit sur 60 % du territoire (hors aire urbaine).
A/ Des espaces différents des villes ?
En apparence, les espaces ruraux sont très différents des espaces urbains :
paysages « naturels », espaces agricoles, sécurité, etc…
En réalité, les fonctions urbaines se sont multipliées dans les espaces ruraux
(fonctions de résidence, de récréation, de production…). Les migrations
pendulaires se sont multipliées depuis les années 1970.
La limite campagnes/villes est donc devenue floue.
B/ Les espaces ruraux redeviennent attractifs
1° Les campagnes proches des aires urbaines (doc. 1 p. 131) :
- Croissance démographique forte.
- Des citadins grâce à la voiture s’installent dans ces territoires, surtout au
sud et l’ouest.
Qui sont ces néo-ruraux ? Doc. 3 p. 131 :
- Classes moyennes et supérieures recherchant un
cadre de vie plus agréable.
- Installation des classes populaires des villes à
cause de l’augmentation des prix du foncier en
ville-centre et proche banlieue.
2° Les espaces récréatifs : campagnes pour les loisirs (exemple : Center Parcs en
Haute-Normandie). C’est le tourisme vert : découverte de la nature, plus
respectueuse de l’environnement.
NB : Les parcs naturels nationaux et régionaux
Situés dans les espaces ruraux, ces parcs depuis les années 1960 ont pour
vocation de protéger les milieux naturels « remarquables ».
Des chartes (textes qui définissent leur usage) assez strictes ont été mises en
place pour mieux régler les conflits d’usage (concurrence entre différentes
activités pour l’utilisation d’un espace).
Mais les pressions s’accroissent sur ces espaces :
 Pressions touristiques
 Pressions agricoles
 Pressions de l’urbanisme
Les parcs naturels nationaux et régionaux
C/ Les espaces ruraux fragiles
Les densités sont faibles, surtout dans la « diagonale du vide », espace des
campagnes fragiles (population vieillissante et déclin démographique ; revenus
agricoles faibles…).
LES « PLEINS » URBAINS ET DES CAMPAGNES CONTRASTÉES
Objectif : construire un croquis simplifié à partir de deux cartes
1° Je nomme en noir et en minuscules les noms des 10 premières aires urbaines (carte p. 122 et liste p. 126).
2° Je trace la ligne des espaces ruraux en croissance (carte « les campagnes fragiles »).
3° Je colorie la « diagonale du vide » en vert clair (campagnes fragiles : peu peuplées, vieillissantes, revenus peu
élevés).
4° Je complète la légende !
CONCLUSION
Objectif : Schématiser pour réviser (reproduire le schéma p. 134)
M. Haddak, professeur en histoire-géographie, Domont, 95330
Source : Internet et manuel Nathan 1ère, 2011