Juillet 2015 – 5€ CONTRIBUTION OFFICIELLE DE LA VILLE DE LUXEMBOURG À LA PRÉSIDENCE DU CONSEIL DE L’UNION EUROPÉENNE 2015 indoor outdoor Projet artistique en plein air à la Place du Théâtre Luxembourg-Ville du 3 juillet au 30 août 2015 PRÉFACE INDOOR/OUTDOOR Projet artistique en plein air à la Place du Théâtre, Luxembourg-Ville dans le cadre de la Présidence du Conseil de l’Union européenne 2015 SANS TITRE, 2015 installation in situ La classe 01DC du Lycée technique des Arts et Métiers avec Michèle Jans INSTALLATION RÉALISÉE PAR LES ÉLÈVES DE LA CLASSE 01DC DU LYCÉE TECHNIQUE DES ARTS ET MÉTIERS NELSON CHEUNG, DAVID GONÇALVES, OLIVIER GROSS, NOÉMI GUERREIRO PADRAO ET ALEXANDRE PEREIRA NEVES SOUS LA DIRECTION DE LEUR PROFESSEUR MICHÈLE JANS Pour commencer, rappelons-nous l’objectif suprême de l’Union européenne qui est celui du maintien de la paix sur le continent de l’Europe La Ville de Luxembourg, capitale européenne de la culture en 1995 et 2007, s’engage toujours à soutenir et à promouvoir les projets culturels, artistiques et esthétiques sur son territoire. En tant que bourgmestre et responsable des affaires culturelles de la Ville, je suis parfaitement consciente de l’importance des expositions artistiques dans l’espace public qui permettent de faire accéder le grand public aux beautés artistiques et au savoir-faire unique des artistes européens et luxembourgeois. Du 3 juillet jusqu’à fin août, le projet artistique «Indoor- Outdoor» sera installé sur la place du Théâtre et donnera à tous les amateurs d’art l’occasion de découvrir les pensées et les idées d’une dizaine d’artistes qui se reflètent dans leurs œuvres exposées au cœur de la ville. Chacune de ces œuvres d’art a été constituée dans le cadre de l’idée de la cohésion européenne et en vue d’honorer l’opportunité particulière pour le Grand-Duché de présider le Conseil de l’Union Européenne. La place du Théâtre sera équipée d’une structure d’exposition et d’une tour centrale. Les œuvres, installations et performances artistiques seront disposées à travers et autour de cette structure. Le parcours ludique permettra de découvrir les volets philosophique, politique, utopique, « dystopique » et mythique de l’exposition et de faire de nouvelles expériences et réflexions dans les profondeurs de cet univers artistique européen. Au nom du collège échevinal, je tiens à exprimer mes plus sincères remerciements aux artistes qui sont à l’origine de cette exposition. C’est grâce à leur passion et leur engagement, que des projets artistiques dont installations, performances, vidéos, sculptures, photos, peintures, fanions et bien d’autres, ont pu se réunir en un même endroit pour refléter les nombreuses facettes du vaste thème « Europe » tel qu’il se présente aujourd’hui. Je suis sûre que l’exposition connaîtra un franc succès et saura marquer les esprits des Européens d’aujourd’hui et de demain. Lydie Polfer Bourgmestre meurtri par la guerre. Car, au lendemain des deux conflits mondiaux, la paix devra passer avant tout par la réconciliation des peuples. Désormais, il s’agit pour chacun d’entre eux de tisser des liens étroits et forts avec ses voisins afin de forger un avenir commun en sécurité basé sur des fondements solides. Sans titre est une installation temporaire greffée sur l’oeuvre de Bénédicte Weis, qui, dans le cadre du projet artistique en plein air InDoor OutDoor à l’occasion de la Présidence luxembourgeoise du conseil de l’Union européenne, offre une réinterprétation des Saltimbanques sur le thème de l’Europe. Ces derniers au nombre de six jouent désormais le rôle des six États fondateurs et représentent sous forme d’allégories les valeurs, piliers fondamentaux de l’Union européenne, en l’occurrence le respect de la dignité humaine, la liberté, la démocratie, l’égalité, l’État de droit et le respect des droits de l’homme. En ce sens, les figures sont mises en relation les unes avec les autres et offrent une image d’interconnexion et de cohésion forte, et ceci non seulement entre États, mais également entre citoyens – un message fort en symbolique matérialisé par des fils bleus qui habillent les figures dans la couleur du drapeau. Une Europe « unie dans la diversité ». Le comité d’ organisation et les artistes remercient vivement les services administratifs et techniques de la Ville de Luxembourg pour leur disponibilité, leur engagement et leur efficacité exemplaires dans le cadre de la réalisation du présent projet. Le comité d’ organisation: Vanessa Buffone, Florence Hoffmann, Patricia Lippert, Patrick Pepe Pax, D’autre part, ces fils en forme d’éventail partant vers l’extérieur suggèrent les aspirations et les idées innovatrices qui rayonnent et s’élargissent, qui évoluent et se propagent pour atteindre de nouveaux horizons. L’installation traduit ainsi l’idée de l’ouverture, la création de nouvelles perspectives et l’intégration de nouveaux États membres. Un grand merci également aux artistes participants : Yann Ney ; Benjamin Nicaud, Paul Bourrigan & Berta Cuso ; Pascale Seil ; Claude Thoma ; Max Thommes & Julie Schroell; les élèves de la classe 01DC du Lycée technique des Arts et Métiers: Cheung Nelson, Gonçalves David, Gross Olivier, Guerreiro Padrao Noémi et Pereira Neves Alexandre sous la direction de leur professeur Michèle Jans. Nous remercions également les participants du workshop de Patricia Lippert au Centre pénitenciaire de Schrassig : Ivan A. ; K.D.C. ; D.G.v; Driker Nams ; Menza ; Paul S. ; Constantin C. et H.M. ainsi que la Fondation Thierry van Werveke et le Centre Pénitentiaire de Luxembourg à Schrassig. Par ailleurs, les personnages en mouvement, loin d’être statiques, Photos : Vanessa Buffone, Florence Hoffmann, Michèle Jans, Patricia Lippert, Yann Ney, Pepe Pax. Design : Pepe Pax dère « le jeu et la compétition comme fonction créatrice de culture » Contact : [email protected] d’un jeu de cultures, voire d’une culture jouée ? Par conséquent, la Éditeur responsable : Indoor/Outdoor ; Juillet 2015 ; Copyright © Indoor/Outdoor Toute reproduction, représentation, modification, publication, transmission, dénaturation, totale ou partielle du livre ou de son contenu, par quelque procédé que ce soit, et sur quelque support que ce soit est interdite. mise en scène aux innombrables fils entremêlés donne une toute autre évoquent une Europe dynamique en construction et en mutation permanente. De surcroît, l’installation plonge la Place du Théâtre dans le bleu, couleur symbole de la paix. Et si en plus nous nous appuyons sur la théorie du Homo ludens (1938) de Johann Huizinga, historien et essayiste néerlandais – qui consi– l’Union européenne, elle aussi, ne sera-t-elle rien d’autre que le fruit dimension à l’oeuvre, à savoir celle d’une scène de théâtre de marionnettes… En effet, nos six protagonistes subissent les tiraillements et les tensions de l’ensemble sans pour autant perdre l’équilibre. EUROPE: TALK, STAY, GO…? installation participative Florence Hoffmann Europe : talk, stay, go… ? Neuf bancs publics de la Ville de Luxembourg sont installés de manière à constituer une étoile. Tout le monde est invité à pénétrer cet espace particulier et à s’y installer. Entrons-y donc le temps d’une pause, d’une halte, d’une possible discussion, d’une éventuelle réflexion… ou pas… L’accès se fait par une entrée qui fait aussi office de sortie, l’espace est circonscrit à l’image de l’Europe avec ses frontières et l’espace Schengen bien définis : métaphore relative à la situation de l’Europe, sa facilité ou non d’entrée et/ou de sortie avec une pensée toute particulière pour ce qui se passe régulièrement dans la Mer Méditerranée... Si des personnes s’asseyent au niveau des « pointes » leurs genoux vont forcément se toucher. Ces personnes vont-elles ressentir plutôt une proximité, un rapprochement (notion extensible aux peuples et aux pays) où bien cette situation qu’ils/ elles vivent physiquement va-t-elle plutôt leur évoquer une certaine promiscuité, des goulots d’étranglement, des difficultés ; tous ces sentiments multiples, variés et complexes que tout(e) citoyen(ne) Européen(ne) peut être amené(e) à ressentir selon les contingences ? Les masques, quant à eux, provoquent un questionnement sur l’identité de chacun d’entre nous. Entre fierté nationale et consensus politique, quelle est notre place en tant que citoyens européens ? Intuitivement le public est amené à se faufiler à travers cette installation labyrinthique qui, de manière ludique, lui fait découvrir les valeurs de l’Union européenne une par une. Chaque spectateur est interpellé et incité à réagir. De fil en aiguille, Sans titre offre une plate-forme de discussions et de débats sur ce qu’est l’Europe aujourd’hui par rapport aux ambitions de ses pères fondateurs. Car selon Nicolas Bourriaud, historien de l’art, essayiste et critique français, « […] une oeuvre d’art vise toujours au-delà de sa simple présence dans l’espace ; elle s’ouvre au dialogue, à la discussion, à cette forme de négociation interhumaine que Marcel Duchamp appelait ‘le coefficient d’art’ – et qui est un processus temporel, se jouant ici et maintenant. » Michèle Jans juillet 2015 Les extrémités des bancs qui s’ouvrent sur le centre de l’étoile et sur l’extérieur composent-elles des métaphores relatives à l’idée d’ouverture (que celle-ci soit sur le monde ou simplement sur autrui), à des possibilités et à des potentialités, ou sont-elles plutôt les interprètes de sentiments tels que la dispersion, la perte de repères, le délitement ? A chacun sa perception, sa vision des choses et ses interprétations… Les phrases qui sont inscrites sur les bancs en différentes langues sont une incitation à la réflexion et aux possibles discussions entre les personnes qui s’y asseyent : Qu’est-ce qu’être Européen ? Y a-til de bons / mauvais Européens ? Quel avenir pour l’Europe ? Europe, terre d’accueil ? Was steckt dahinter ? Que piensas de tus vecinos Europeos ? Wat ass e gudden Europäer ? To be European or not to be ? Is anybody out there ? Pourquoi ? Wie lautet Deine Meinung ? Cosa vuol dire essere Europeo ? Ka europiane te keqi edhe te mir ? Zidha osht e ardhmja e Europes ? Qka osht te jesh Europian ? Existem bons/maus Europeus ? Que futuro para a Europa ? Que significa ser europeu ? etc Les gens sont donc cordialement invités à pénétrer le présent espace « bancs étoilés » qu’ils peuvent quitter quand bon leur semble. Avec une pensée particulière pour certains pays qui actuellement pourraient souhaiter quitter, faire quitter, ne pas faire quitter, ne pas quitter et vouloir rester dans l’UE… STAY? GO ? En tous cas : TALK ! Parlons ensemble, communiquons ou essayons au moins de ce faire. « Tout refus de communiquer est une tentative de communication : tout geste d’indifférence ou d’hostilité est un appel déguisé. »(Albert Camus) Florence Hoffmann Luxembourg le 3/7/2015 LET’S PLAY… Florence Hoffmann EUROPE? L’OISEAU, SYNONYME DE LA LIBERTÉ Pascale Seil Bac à sable pour les enfants Disposé sous les feuillages des arbres et à proximité des bancs publics « Talk-stay-go » se trouve un bac à sable en forme d’étoile. Les enfants peuvent y jouer tout en étant à l’ombre et sous la surveillance de leurs parents. Ce 2e élément de l’installation participative se veut ludique mais peut tout autant impliquer un questionnement critique quant aux dessous et aux fondements des affaires et de toutes décisions, que celles-ci soient européennes, mondiales, systémiques: qu’ est-donc enterré sous le sable que l’on ne voit pas de prime abord mais que l’on peut découvrir un creusant un peu? Et cependant: toute vérité est-elle bonne à dire et à savoir? Ce bac à sable est un satellite de la grande étoile. Métaphore d’un système gravitationnel: qui gravite autour de qui? Qui est dominant? Qui est dominé? Par ailleurs le bac à sable fait office d’aire de jeux où tout est possible : l’on fait, l’on défait, l’on casse, l’on reconstruit… « Jouons » - donc aussi à construire un bel édifice (l’Europe ?), éprouvons-en un sentiment positif tout comme nos petits qui ressentent de la joie parfois à la simple contemplation de ce qu’ils/elles ont fait ou simplement dans l’acte de création, de construction, d’action, dénué de toute velléité de résultat. « Jouer c’est expérimenter le hasard ». (Novalis) L’OISEAU, SYNONYME DE LA LIBERTÉ - VOYAGER SANS FRONTIÈRES L’OR, SYNONYME DE LA RICHESSE - RICHESSE DES CULTES ET DES CULTURES LA PAROLE, SYNONYME DE L’EXPLICATION - EXPRESSIONS ET OUVERTURE D’ESPRIT LE BONJOUR, SYNONYME DE L’ACCUEIL - OUVERTURE DE DIALOGUE ET D’ÉCHANGE bonjour | добро утро | god morgen guten Morgen | tere hommikust hyvää huomenta | bonjour | καλημέρα maidin mhaith | buongiorno | dobro jutro labrī | labas rytas | moien | għodwa t-tajba goedemorgen | grüezi | dzień dobr | bom dia bună dimineața | god morgon | dobrý deň dobro jutro | buenos días | dobrý den jó reggelt | good morning | καλημέρα EUPHOBIA Interactive multimedia installation Max Thommes & Julie Schroell Euphobia is the fear of good news; the inability to share in someone else‘s happiness or to enjoy any happiness of one‘s own There is a place where great river roads turn into the shiniest cities Where the most spectacular views can be found on top of rocks and grass There is a place where endless fields of crops produce the healthiest food There is a place where you can escape to it all or from it all There is a place where economy prospers every day Where the GDP per capita and the human development index are the highest in the world There is a place where unemployment doesn’t exist Where market exchange rates exceed all world’s currencies There is a place where life expectancy has reached immortality A place called home A place called Euphobia The governor’s speech Euphobia is and has always been our country We want it to be as strong and as free as it can be in every way that matters, the best place in the world that s why we are here, that s why we strive, that‘s why we serve euphobia must reflect the true character of euphobian people honourable to our feelings, devoted to our commitments, loyal to our friends enter euphobia, join our forces, we welcome immigrants from all over the world Come and work here, let’s have a “win-win” situation, because it is our purpose that euphobia must be great, must be great for all euphobians it must be a country of hope and an example to the world and only then we can say the work is done! JOIN EUPHOBIA!! ALL IMMIGRANTS MUST SIGN IN AT THE OFFICE EUPHOBIA PASSPORT CONTROL - IMMIGRATION OFFICE LIGHTPAINTING EUROPA, ODER „DIE TRAGIK DER UNREALISIERBAREN UTOPIE” Yann Ney Claude Thoma Alors qu’ils sont des millions de candidats à l’exil à se lancer dans un véritable voyage au bout de l’errance, l’Europe a de plus en plus tendance à s’ériger en forteresse. L’espace Schengen, pourtant dit de «libre circulation», dans sa définition, est en train de se crisper au point de s’enfermer dans une forme d’état de siège psychologique et politique. Le continent dresse de plus en plus de herses devant l’afflux de migrants. L’espace idyllique rêvé par les pères de l’Europe serait-il en train de vaciller sur ses bases ? Ich möchte in Bezug auf meine Arbeit den Begriff «Utopie» in seiner ursprünglichen Bedeutungsweite begreifen und zwar als «Nicht-Ort», schließlich setzt sich der Terminus aus dem Griechischen «ou», nicht, und «topos», Ort, zusammen. Hierbei geht es dementsprechend nicht um die «Vorausprojektion einer kritischen Vernunft, die Entwürfe für bessere Lebens- und Staatsformen (...) diskursiv oder fiktional» (Helmut Weidhase, Artikel «Utopie». In: Metzler Literatur Lexikon. Hrsg. von Günther und Irmgard Schweikle. Stuttgart 1990, S. 481-482) bereitstellt, sondern um eine Vision veränderter Landschaftsräume, die meine Arbeit in drei Serien von jeweils vier Kollagen darstellt. Perméable aux faits d’actualité et aux bouleversements de notre société contemporaine, le jeune plasticien Yann Ney a traduit d’une manière luministe sa vision de cette alarmante situation. Il use d’un élément aussi symbolique qu’est la lumière pour dresser un tableau sensible et percutant du drame des migrants. Sur un lieu aussi phare et Meine Kollagen basieren auf einer Sammlung von Photographien, die ich über die Jahre hinweg in Europa auf meinen Reisen gemacht habe. Landschaften und Naturräume repräsentieren für mich eindeutig die unglaubliche Schönheit und Perfektion dieses Planeten. institutionnel que la cour de justice européenne au Kirchberg, il s’est adonné à la technique du light-painting et a fait apparaître tels des vaisseaux fantômes, de fragiles nefs débordantes de réfugiés embarqués pour un futur ô combien incertain et désirant accoster à une nouvelle terre promise. Dans une autre œuvre, une silhouette humaine tente de franchir une grille qui la sépare de son avenir , de ses espoirs et à cette frontière de ne plus être simplement physique mais également psychologique. Le travail hautement sensible de Yann Ney ne peut nous laisser indifférent autant par l’élégance et l’aspect inédit de sa facture que par sa portée réflexive. Nathalie Becker juin 2015 «Orte» jedoch sind im allgemeinen Denken, die Räume, in denen sich der Mensch bewegt. Was geschieht also mit jenen Räumen, die sich scheinbar frei von menschlichen Einwirkungen entwickeln? Sind dies auch «Nicht-Orte», Utopien also, einfach weil der Mensch sie nicht seinen Vorstellungen entsprechend umgeformt hat? Die Perfektion der Natur und die menschliche Auffassung einer solchen stehen sich oftmals diametral gegenüber. Diese Absurdität wollte ich mit meinen Arbeiten zum Ausdruck bringen. Durch Veränderung, Manipulation, wird aus der Natur, der Realität, eine tatsächlich ou-topische Landschaft, ein visualisierter Nicht-Ort, der kubistisch-synthetisierend ein Grundproblem unserer Gesellschaft thematisiert. Die Natur ist uns vielfach so fremd geworden, dass durch Domination aus Nicht-Orten «Orte» gemacht werden sollen. Orte, die benennbar und geographisch fassbar, auf anonymen Landkarten verzeichnet werden, auf denen die ureigene Ästhetik des zum Ort gemachten Nicht-Orts verloren geht. Die Verfremdung der Landschaft repräsentiert entfremdete Landschaftsauffassung, paradise lost. ... DANS LA FONDATION DES DYNASTIES Vanessa Buffone Yemanjá Mélusine Sirène Ki-sikil Énée Echidna Lamia Thétis Toyotama-Hime Urvashî Mach Lilith… Vanessa, Brésil Luxembourg Sumer Liban Gréce Japon Portugal Alemagne Irland Pays de Galles… que me devolve / O mar que mergulho / Metade-mulher, metade-animal, sua forma basta para que diferentes povos a preencham de êxtase; mito que reflete a ideologia das culturas pelas quais passa. Então o tenho perto da vida, por pouco da O mar e suas margens, o mesmo sal de sempre, salto às águas, mergulho no que não se compreende, peixe que não se pergunta aonde vai. Aqui está, e o canto: QUASE VIDA, QUASE MORTE, QUASE CORPO DE SEREIA, poems & free diving by Vanessa Buffone. para que todos se afoguem na margem do O mar que me margeia está onde sempre esteve / O mar que me leva o mesmo mar Mar para nadar nua longe das praias me faz ave ou peixe corpo com cabeça peito rabo / morte, uma vez mais em meu canto suave desejo - perto, por pouco Quase Claudius Portugal DIE EWIGE WIEDERKEHR DER KAROTTEN Patricia Lippert DIE KUNST DER ZUKUNFT UNTERIRDISCHE GALERIEN Der Mensch erscheint im Holozän. Gemessen am kosmischen Zeitraum dauert seine Entwicklung und seine Herrschaft über die Erde und über alles was darauf kreucht und fleucht… nur seit einem „Augenblick“. Wir befinden uns also im Antrophozän? Die Wissenschaftler fragen sich: dauert es lange genug, um es überhaupt zu benennen? Der Homo sapiens, der sich zum Homo oekonomicus entwickelte, ist dabei sich selber wegzurationalisieren. In jedem Anfang liegt sein Ende. Gibt es intelligentere Wesen anderswo? Gibt es Zivilisation unter anderen Umständen? Nicht aufgebaut auf das Gesetz und die Macht des Stärkeren? Gibt es Zivilisation ohne Dominanz, ohne Unterdrückung in einer Form von Koexistenz mit den Lebewesen eines Planeten? Hades entführte Persephone in die Unterwelt. Er ließ ihr auftischen und wollte ihr jeden Wunsch von den Augen ablesen. Er überlistete sie mit dem Granatapfel, von dem sie vier Kerne aß. Das band sie an die Unterwelt! Sie hätte in der Unterwelt nichts antasten dürfen. Ihre Mutter Demeter, die aus Trauer um den Verlust ihrer Tochter, alles Leben auf der Erde verderben ließ, erreichte durch Verhandlungen mit Zeus, und dieser mit Hades, dass Persephone wieder an das Oberlicht durfte. Nur vier Monate im Jahr (wegen der vier Keime), verbrachte sie von da an mit ihrem Gemahl in der Unterwelt. Man meißele in den Stein den berühmten Satz von Descartes: „Ich denke also bin ich…” Man verwandele ihn in: „Ich dachte also war ich. “… „Wir dachten also waren wir.”… Der Mensch. So kam das Leben wieder auf die Erde, raus aus der „unterirdischen Galerie”. Diese Sage ist uns aus der griechischen, und später mit Pluto und Proserpina aus der römischen Mythologie bekannt. Wie viel Wahrheit liegt in einer Sage? Da hört die Kunst also auf? Viel, viel später treffen wir auf eine ähnliche Geschichte. Eine Sage aus dem Riesengebirge. Wir dachten also anscheinend nicht genug? Wer wird die eingemeißelten Sätze lesen? Wer wird sie verstehen? Hier geht es um Rüben. In seiner Erzählung „DIE STADT”, beschreibt Hermann Hesse die Entwicklung von einer Siedlung zu einem Dorf… zu einer Stadt, zu Städten…: die Entstehung einer Zivilisation, bis zu ihrem Untergang. Bis zum Zeitpunkt wo der Wald langsam näherrückt um die Stadt wieder zurückzuerobern. Hesse meint in seinem letzten Satz, ein Specht, der grad an einer Baumrinde picke, würde das Herannahen des Waldes bemerken und denken: „es geht weiter”… Es ist die Geschichte von Rübezahl! Er wird als Berggeist dargestellt, oder auch als beschwänzter Dämon (von Riebe — Eigenname, und Zagel, mittelhochdeutsch: Schwanz). Dieser entführte die Königstochter Emma in sein unterirdisches Reich. Mit Rüben, die sie selber in jede gewünschte Gestalt verwandeln kann, versucht er ihre Sehnsucht nach ihrem Zuhause zu stillen. Doch die Rüben verwelken. Und die in Menschen verwandelten Rüben, verlieren schnell ihr gesundes Aussehen. Repetition, Fraktale. Nach jeder Blütezeit, der Sturz, die Sintflut. Wiederaufstehn? Diesmal, mit den selbsterschaffenen Möglichkeiten der Selbstzerstörung, nach einem atomaren Winter? Bleibt der Keim in den unterirdischen Galerien? Schlummert er unter dem Eis? Wiederholungen. Wiederholungen. Holungen wieder. Immer wieder? Und erfinden SIE jedes Mal eine neue Geschichte von einem Paar, das aus dem PARADIES gestoßen wird mit der Weisung: „machet euch die Erde untertan”? Dann dreht das Karussell noch eine Runde. Allez hop: einsteigen. Können sich nur Säugetiere zu „intelligenten” autoreflexiven Wesen entwickeln? Was ist mit Schwarmintelligenz? Ist Intelligenz auch eine Fraktale? Dann gäbe es größere… als unsere… „Lassen wirs hoffen”, sagt der Mensch (so wie der Specht). Denn das gehört zum Mensch: die Hoffnung, die Sehnsucht, die Liebe, das Lachen, die Kunst! Und jedes Mal die Hybris, die ihn zu Fall bringt. Monsanto (Mein Heiliger?) züchtet Samen ohne Erde mit Chemikalien, die unfruchtbar sind, nach dem Motto: „kauft unseren Samen, ja kauft jedes Jahr aufs Neue unseren Samen… und unser Wasser, denn das eure wird ungenießbar sein, dank uns“. Bei Monsanto arbeiten auch Menschen… für die Menschheit. Doch es wird immer einige Unbelehrbare geben, die „trotz alledem”, mit verseuchtem Wasser und verseuchter Erde, fruchtbaren Samen, werden züchten wollen. Nennen wir sie: „die Künstler”. Schließlich verspricht ihm Emma ihre Hand, wenn er ihr die Zahl der Rüben auf dem Feld nennt. Gelingt ihm dies nicht, muss er sie gehen lassen. Sofort macht sich der Geist/Dämon ans zählen. Um sicher zu sein, zählt er sie gleich noch einmal… mit anderem Ergebnis. Währenddessen flieht die Gefangene auf einer zum Pferd verwandelten Zauberrübe, zu ihrem Prinzen Ratibor und verspottet den Geist als Rübezahl! Die Erfindung solcher Geschichten, mit all ihren Gefühlen, ihrer Trauer, ihrer List, mit ihrem Spott und ihrer Hoffnung auf ein „Happy End”, gehören zu „der Kunst der Menschen”! Der Kunst zu überleben (was eigentlich?)… Ja, zu der Kunst sich selber zu überleben. Darin liegt ihre Tragik. Da gab es doch Geschichten von Rettern, die sich für die Sünden der Welt opferten… Wer schreibt die Geschichte auf, von einer Spezies, die auf einmal merkte dass sie das Geld/Gold, nicht essen, nicht trinken und nicht atmen kann? Wer rettet sie diesmal? Wir dürfen auf die nächsten Geschichten gespannt sein. Ach ja, die Hoffnung! Und wenn sie nicht gestorben sind, dann lesen sie noch heute… Patricia Lippert 6/12/2014 PROJEKT „K&G“ Patricia Lippert KUNST UND GEFÄNGNIS Sponsoring: Fondation Thierry van Werveke / FOCUNA Acht Inhaftierte des Centre pénitenciaire de Luxembourg in Schrassig nehmen Stellung zu dem Thema: INDOOR/ OUTDOOR / EUROPA Eine Installation mit Zeichnungen, Texten,Collagen. Ausgangspunkt für das Projekt sind 15 großformatige Schwarzweiß Fotos, Aufnahmen aus dem Jahre 1985 von der Abtei Neumünster, kurz nachdem das Gebäude geräumt wurde, nachdem es als Gefängnis genutzt wurde. „De Gronn“, heißt seltsamerweise der Stadtteil indem sich die ehemalige Klosteranlage befindet. Die Bilder und Collagen der acht Inhaftierten sind Ausdruck und Hinterfragung ihrer Identität. Das Gefängnis, die Heterotopie, der „Nichtort“ ausserhalb der Gesellschaft; wird mehrmals von den Gefangenen als Uhr dargestellt: die eingefrorene Zeit – die bleierne – die gestohlene Zeit. „Der Grund“! Der Grund, auf dem die Gestrandeten gelandet waren . Es reichte damals den Namen des Stadtteils zu nennen um zu verstehen was gemeint war! „Gehs de an de Gronn?“ Das Wort Knast musste nicht erwähnt werden. Die Fotos vermitteln eine düstere Stimmung. Die engen Zellen, das karge Mobiliar, die Gitterstäbe vor den winzigen Luken, die verschmierten und verklebten Wände, lassen den Geruch der Angst, die Ausdünstungen der Körper, den Rotz und die getrockneten Tränen erahnen. Patricia Lippert hatte 1985 eine kleine Rolle in Andy Bauschs Film „Troublemaker“ und deshalb Einlass zu dem verlassenen Gebäude. Damals entstand eine Serie Zeichnungen und Bilder, die Patricia in einer ersten Einzelausstellung in der Galerie Beaumont zeigte. Heute, genau 30 Jahre später sind diese Fotos der Ausgangspunkt für das Projekt „Kunst und Gefängnis“. Die Fotos aus dem Jahre 1985 sind mehr als nur geschichtliche Zeugenschaft, sie zeigen mehr als die Verhältnisse unter denen Strafvollzug stattfand, sind mehr „Körper“ als Architektur… die Zellen als „Hüllen“ der Körper, die darin eingesperrt waren… Die Arbeit mit den Gefängnisinsassen, wird sich also zuerst mit dem „realen“ Körper auseinandersetzen, als Gegensatz zum „nicht erwählten“ Zustand des Gefangenseins! Gefangene tun das öfters von sich aus: sie halten ihren Körper fit um dem Verfall und der „Konservierung der Zeit“ entgegenzuwirken. Sie beschriften ihre Körper mit Tattoos, mit Zeichen und Narben. Mit willkürlichen Eingriffen versuchen sie sich eine Identität zu erhalten und zu geben, die mehr ist als die Nummer, die man ihnen gegeben hat. Wir reden hier nicht von ihrer Schuld, von ihren Verbrechen. Wir reden über ihre Würde, als menschliches Wesen, die „trotz alledem“ unangetastet bleiben sollte. Les participants du workshop de Patricia Lippert au Centre Pénitentiaire de Luxembourg à Schrassig : Ivan A., K.D.C., D.G., Driker Nams, Menza, Paul S., Constantin C. et H.M. EUROPA GAME OF THRONES Patricia Lippert Europa wurde von Zeus entführt. Verführt. Zeus der sich zu diesem Zweck in einen Stier verwandelt hatte. War er gar der Minotaurus ? Der Nimmersatte.Der gierige Jungfrauenfresser.Oder war es umgekehrt ? Warum werden immer die Frauen entführt, verführt, geopfert, verspeist und genossen ? Wäre es nicht an der Zeit neue Geschichten zu schreiben ? WIR ALLE HULDIGEN DEM OPFERSTIER! Nicht Europa wäre das Opfer. Nicht Europa die Betrogene... Wie Medea, wie Leda, wie Persephone und und und Woher stammt dieser Gott ? Woher stammt das Geld ? Erinnern wir uns an Baubo, die Selbstbewusste, die die Götter zum Lachen brachte. Sie ist das Gegenmodell. Es stammt ab vom Opferstier !* Zeus war der Häuptling der Götterschaar. Das Oberhaupt. In einer Logik des Wachstums ist er der Meister, der „ Brain“ , der Rechner. Die Häuptlinge sind da um sich gegebenfalls zu opfern; stellvertretend für ihr „ Volk“, ihre Untergebenen. Oder sie werden geopfert: Man enthauptet sie. Man verbrennt sie. Man kreuzigt sie. Man erschiesst sie. Man setzt sie ab. Man stürzt sie um. Man er- setzt sie. Ihre Anhänger und Missionare verstehen oft ihre Lehren falsch. Sie legen sie nach eigenem Interesse aus. Jesus war kein Christ. Buddha kein Budhist. Mohamed kein Muslim. War Zeus ein Grieche ? Europa Europäerin ? Das ist alles Vergangenheit ? Was kümmern uns heute die Götter ? Die Frommen tragen die Insignien ihres Glaubens immer mit sich...die Perlenschnüre, die Gebetsmühlen, den Teppich, die Kreuze, die Sicheln, die Kopfbedeckungen, die Kandelaber, die Gebote. Aber wer ist noch fromm ? Was tragen wir noch mit uns rum ? Wir Aufgeklärten. Und der befindet sich in unserer Brieftasche. Der Gott, der Omnipräsente, b.z. w. der ewig Abwesende. Dem wir unser Leben , unsere Lust, unsere Zeit opfern. Er hat einen Namen: GELD Deshalb haben alle „ tüchtigen“ Währungen: Yenn, Dollar, Pfund, Euro, zwei Striche in ihrem Kürzel.Waagerechte oder senkrechte. Diese beiden Striche symbolisieren die zwei Hörner des Opfertiers( Stier/ Widder) Bis heute. „Das Geld“ ist der Obergott. Wie lange schon ? ? Man kann es nicht enthaupten. Man könnte es besser verteilen. Exponentielles Wachstum kann es nicht geben. Unser Planet ist zu klein.... Zeit ist Geld ? Geiz ist geil ? Hartz 4 das beste Modell ? Reden ist Silber ? Schweigen ist Gold ? Was ist Schreien ? Was ist Lachen ? Was ist Lieben ? Was ist wenn zwanzig Prozent der Kinder in Europa an der Armutsgrenze leben ? Wieviel Prozent sind es auf der ganzen Welt ? Der Fortschritt erweist sich als Rückschritt. Dann müsste eigentlich ein neuer Gott her... Patricia Lippert Januar 2015 * „Das moderne Geld, das keinen materiellen Gegenwert hat, wird durch den menschlichen Körper „gedeckt“. Das erklärt nicht nur die extrem unterschiedlichen Einkommensverhältnisse im Finanzkapitalismus, sondern auch die Monetarisierung des menschlichen Körpers, etwa im Söldnerwesen, in der Prostitution,dem Organhandel oder der Reproduktionsmedizin. Die moderne Beglaubigung des Geldes ist schon in seinem Ursprung angelegt und fand in der christlichen Religion den idealen kulturellen Nährboden...“. Christina von Braun - Der Preis des Geldes; Aufbauverlag LE PHARE Benjamin Nicaud, Paul Bourigan & Berta Cuso How can memory be constructed ? There are wounds that never heal. And so, the act of remembering becomes the only possible and necessary care. A memorial is this eternal care for a wound that will never heal. The lighthouse turns the landscape into the scenography for the metaphysical encounter of past and present, and of the future to come. It talks not only about the memory of the Costa Concordia tragedy, but about the contingent condition of the human being in front of the nature. Facing the point where the tragedy started and taking the direction of the accidented cruiseship, the vertical stone monolith, elemental as the most ancient monuments, stands in the coast, between Earth, Sea and Sky. A symbolic scene of man’s solitude facing the mythological forces. The project treats the lighthouse-memorial as a monumental threshold, a path that leads the visitor to a limial place: above the ground, under the sky, before the water, beyond time. The original fatal breach that the rocks did on the ship is now radically materialized in a break in the landscape. This becomes a full body experience through the path and the solid lighthouse, expressing the dangerousness of the land. The first impression of the visitor is that of entering a wound in the rock, Benjamin Nicaud / Paul Bourigan / Berta Cuso Lighthouse & Memorial for the Costa Concordia Project created within the context of the international architecture competition «Concordia Lighthouse competition» / Matter Better penetrating the site and loosing any external reference, only to discover again, afer the vertical ascension inside the tower, the universal immensity of the sea and the sky. The narrowness and the dark that dominated the night of the catastrophe are reformulated to create a strong physical experience and remind the essentiality of the light. The functional obsoleteness of the lighthouse is transformed into a silent presence that stands in the coast line, erected with the stone removed from the breach, a timeless, permanent guard that watches out for those who live between earth and water, a sundial that marks the hours and that does not let us forget.
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