Projet artistique en plein air à la Place du Théâtre Luxembourg

Juillet 2015 – 5€
CONTRIBUTION
OFFICIELLE DE
LA VILLE DE
LUXEMBOURG À
LA PRÉSIDENCE DU
CONSEIL DE L’UNION
EUROPÉENNE 2015
indoor
outdoor
Projet artistique en plein air à la Place du Théâtre
Luxembourg-Ville du 3 juillet au 30 août 2015
PRÉFACE
INDOOR/OUTDOOR Projet artistique en plein air à la Place du Théâtre, Luxembourg-Ville
dans le cadre de la Présidence du Conseil de l’Union européenne 2015
SANS TITRE, 2015
installation in situ
La classe 01DC du Lycée technique des Arts et Métiers avec Michèle Jans
INSTALLATION RÉALISÉE PAR LES ÉLÈVES DE LA
CLASSE 01DC DU LYCÉE TECHNIQUE DES ARTS ET
MÉTIERS NELSON CHEUNG, DAVID GONÇALVES,
OLIVIER GROSS, NOÉMI GUERREIRO PADRAO ET
ALEXANDRE PEREIRA NEVES SOUS LA DIRECTION
DE LEUR PROFESSEUR MICHÈLE JANS
Pour commencer, rappelons-nous l’objectif suprême de l’Union européenne qui est celui du maintien de la paix sur le continent de l’Europe
La Ville de Luxembourg, capitale européenne
de la culture en 1995 et 2007, s’engage toujours
à soutenir et à promouvoir les projets culturels,
artistiques et esthétiques sur son territoire.
En tant que bourgmestre et responsable
des affaires culturelles de la Ville, je suis
parfaitement consciente de l’importance des
expositions artistiques dans l’espace public qui
permettent de faire accéder le grand public aux
beautés artistiques et au savoir-faire unique des
artistes européens et luxembourgeois.
Du 3 juillet jusqu’à fin août, le projet artistique
«Indoor- Outdoor» sera installé sur la place du
Théâtre et donnera à tous les amateurs d’art
l’occasion de découvrir les pensées et les idées
d’une dizaine d’artistes qui se reflètent dans leurs
œuvres exposées au cœur de la ville. Chacune
de ces œuvres d’art a été constituée dans le
cadre de l’idée de la cohésion européenne et en
vue d’honorer l’opportunité particulière pour le
Grand-Duché de présider le Conseil de l’Union
Européenne.
La place du Théâtre sera équipée d’une structure
d’exposition et d’une tour centrale. Les œuvres,
installations et performances artistiques seront
disposées à travers et autour de cette structure.
Le parcours ludique permettra de découvrir
les volets philosophique, politique, utopique,
« dystopique » et mythique de l’exposition et
de faire de nouvelles expériences et réflexions
dans les profondeurs de cet univers artistique
européen.
Au nom du collège échevinal, je tiens à exprimer
mes plus sincères remerciements aux artistes qui
sont à l’origine de cette exposition. C’est grâce à
leur passion et leur engagement, que des projets
artistiques dont installations, performances,
vidéos, sculptures, photos, peintures, fanions
et bien d’autres, ont pu se réunir en un même
endroit pour refléter les nombreuses facettes
du vaste thème « Europe » tel qu’il se présente
aujourd’hui.
Je suis sûre que l’exposition connaîtra un franc
succès et saura marquer les esprits des Européens
d’aujourd’hui et de demain.
Lydie Polfer
Bourgmestre
meurtri par la guerre. Car, au lendemain des deux conflits mondiaux,
la paix devra passer avant tout par la réconciliation des peuples. Désormais, il s’agit pour chacun d’entre eux de tisser des liens étroits et
forts avec ses voisins afin de forger un avenir commun en sécurité basé
sur des fondements solides.
Sans titre est une installation temporaire greffée sur l’oeuvre de Bénédicte Weis, qui, dans le cadre du projet artistique en plein air InDoor
OutDoor à l’occasion de la Présidence luxembourgeoise du conseil de
l’Union européenne, offre une réinterprétation des Saltimbanques sur
le thème de l’Europe. Ces derniers au nombre de six jouent désormais
le rôle des six États fondateurs et représentent sous forme d’allégories
les valeurs, piliers fondamentaux de l’Union européenne, en l’occurrence le respect de la dignité humaine, la liberté, la démocratie, l’égalité, l’État de droit et le respect des droits de l’homme.
En ce sens, les figures sont mises en relation les unes avec les autres
et offrent une image d’interconnexion et de cohésion forte, et ceci non
seulement entre États, mais également entre citoyens – un message
fort en symbolique matérialisé par des fils bleus qui habillent les figures dans la couleur du drapeau. Une Europe « unie dans la diversité ».
Le comité d’ organisation et les artistes remercient vivement les services administratifs et techniques
de la Ville de Luxembourg pour leur disponibilité, leur engagement et leur efficacité exemplaires dans le
cadre de la réalisation du présent projet.
Le comité d’ organisation:
Vanessa Buffone, Florence Hoffmann,
Patricia Lippert, Patrick Pepe Pax,
D’autre part, ces fils en forme d’éventail partant vers l’extérieur suggèrent les aspirations et les idées innovatrices qui rayonnent et s’élargissent, qui évoluent et se propagent pour atteindre de nouveaux horizons. L’installation traduit ainsi l’idée de l’ouverture, la création de
nouvelles perspectives et l’intégration de nouveaux États membres.
Un grand merci également aux artistes participants : Yann Ney ; Benjamin Nicaud, Paul Bourrigan & Berta
Cuso ; Pascale Seil ; Claude Thoma ; Max Thommes & Julie Schroell; les élèves de la classe 01DC du Lycée
technique des Arts et Métiers: Cheung Nelson, Gonçalves David, Gross Olivier, Guerreiro Padrao Noémi et
Pereira Neves Alexandre sous la direction de leur professeur Michèle Jans. Nous remercions également
les participants du workshop de Patricia Lippert au Centre pénitenciaire de Schrassig : Ivan A. ; K.D.C. ;
D.G.v; Driker Nams ; Menza ; Paul S. ; Constantin C. et H.M. ainsi que la Fondation Thierry van Werveke et
le Centre Pénitentiaire de Luxembourg à Schrassig.
Par ailleurs, les personnages en mouvement, loin d’être statiques,
Photos : Vanessa Buffone, Florence Hoffmann, Michèle Jans, Patricia Lippert, Yann Ney, Pepe Pax.
Design : Pepe Pax
dère « le jeu et la compétition comme fonction créatrice de culture »
Contact : [email protected]
d’un jeu de cultures, voire d’une culture jouée ? Par conséquent, la
Éditeur responsable : Indoor/Outdoor ; Juillet 2015 ; Copyright © Indoor/Outdoor
Toute reproduction, représentation, modification, publication, transmission, dénaturation, totale ou
partielle du livre ou de son contenu, par quelque procédé que ce soit, et sur quelque support que ce soit
est interdite.
mise en scène aux innombrables fils entremêlés donne une toute autre
évoquent une Europe dynamique en construction et en mutation permanente. De surcroît, l’installation plonge la Place du Théâtre dans le
bleu, couleur symbole de la paix.
Et si en plus nous nous appuyons sur la théorie du Homo ludens (1938)
de Johann Huizinga, historien et essayiste néerlandais – qui consi– l’Union européenne, elle aussi, ne sera-t-elle rien d’autre que le fruit
dimension à l’oeuvre, à savoir celle d’une scène de théâtre de marionnettes… En effet, nos six protagonistes subissent les tiraillements et
les tensions de l’ensemble sans pour autant perdre l’équilibre.
EUROPE:
TALK, STAY, GO…?
installation participative
Florence Hoffmann
Europe : talk, stay, go… ? Neuf bancs publics de
la Ville de Luxembourg sont installés de manière à
constituer une étoile. Tout le monde est invité à pénétrer cet espace particulier et à s’y installer.
Entrons-y donc le temps d’une pause, d’une halte,
d’une possible discussion, d’une éventuelle réflexion… ou pas…
L’accès se fait par une entrée qui fait aussi office de
sortie, l’espace est circonscrit à l’image de l’Europe
avec ses frontières et l’espace Schengen bien définis : métaphore relative à la situation de l’Europe,
sa facilité ou non d’entrée et/ou de sortie avec une
pensée toute particulière pour ce qui se passe régulièrement dans la Mer Méditerranée...
Si des personnes s’asseyent au niveau des
« pointes » leurs genoux vont forcément se toucher.
Ces personnes vont-elles ressentir plutôt une proximité, un rapprochement (notion extensible aux
peuples et aux pays) où bien cette situation qu’ils/
elles vivent physiquement va-t-elle plutôt leur évoquer une certaine promiscuité, des goulots d’étranglement, des difficultés ; tous ces sentiments multiples, variés et complexes que tout(e) citoyen(ne)
Européen(ne) peut être amené(e) à ressentir selon
les contingences ?
Les masques, quant à eux, provoquent un questionnement sur l’identité de chacun d’entre nous. Entre fierté nationale et consensus politique, quelle est notre place en tant que citoyens européens ?
Intuitivement le public est amené à se faufiler à travers cette installation labyrinthique qui, de manière ludique, lui fait découvrir les valeurs de l’Union européenne une par une. Chaque spectateur est interpellé et incité à réagir.
De fil en aiguille, Sans titre offre une plate-forme de discussions et de
débats sur ce qu’est l’Europe aujourd’hui par rapport aux ambitions de
ses pères fondateurs. Car selon Nicolas Bourriaud, historien de l’art,
essayiste et critique français, « […] une oeuvre d’art vise toujours
au-delà de sa simple présence dans l’espace ; elle s’ouvre au dialogue,
à la discussion, à cette forme de négociation interhumaine que Marcel
Duchamp appelait ‘le coefficient d’art’ – et qui est un processus temporel, se jouant ici et maintenant. »
Michèle Jans juillet 2015
Les extrémités des bancs qui s’ouvrent sur le centre
de l’étoile et sur l’extérieur composent-elles des métaphores relatives à l’idée d’ouverture (que celle-ci
soit sur le monde ou simplement sur autrui), à des
possibilités et à des potentialités, ou sont-elles plutôt les interprètes de sentiments tels que la dispersion, la perte de repères, le délitement ?
A chacun sa perception, sa vision des choses et ses
interprétations…
Les phrases qui sont inscrites sur les bancs en différentes langues sont une incitation à la réflexion
et aux possibles discussions entre les personnes qui
s’y asseyent : Qu’est-ce qu’être Européen ? Y a-til de bons / mauvais Européens ? Quel avenir pour
l’Europe ? Europe, terre d’accueil ? Was steckt dahinter ? Que piensas de tus vecinos Europeos ? Wat
ass e gudden Europäer ? To be European or not to
be ? Is anybody out there ? Pourquoi ? Wie lautet
Deine Meinung ? Cosa vuol dire essere Europeo ? Ka
europiane te keqi edhe te mir ? Zidha osht e ardhmja e Europes ? Qka osht te jesh Europian ? Existem bons/maus Europeus ? Que futuro para a Europa ? Que significa ser europeu ? etc
Les gens sont donc cordialement invités à pénétrer le
présent espace « bancs étoilés » qu’ils peuvent quitter quand bon leur semble. Avec une pensée particulière pour certains pays qui actuellement pourraient
souhaiter quitter, faire quitter, ne pas faire quitter,
ne pas quitter et vouloir rester dans l’UE…
STAY? GO ?
En tous cas : TALK !
Parlons ensemble, communiquons ou essayons au
moins de ce faire.
« Tout refus de communiquer est une tentative de
communication : tout geste d’indifférence ou d’hostilité est un appel déguisé. »(Albert Camus)
Florence Hoffmann
Luxembourg le 3/7/2015
LET’S PLAY…
Florence Hoffmann
EUROPE?
L’OISEAU,
SYNONYME DE LA LIBERTÉ
Pascale Seil
Bac à sable pour les enfants
Disposé sous les feuillages des arbres et à proximité des bancs publics
« Talk-stay-go » se trouve un bac à sable en forme d’étoile.
Les enfants peuvent y jouer tout en étant à l’ombre et sous la surveillance de leurs parents.
Ce 2e élément de l’installation participative se veut ludique mais peut
tout autant impliquer un questionnement critique quant aux dessous
et aux fondements des affaires et de toutes décisions, que celles-ci
soient européennes, mondiales, systémiques: qu’ est-donc enterré
sous le sable que l’on ne voit pas de prime abord mais que l’on peut découvrir un creusant un peu? Et cependant: toute vérité est-elle bonne
à dire et à savoir?
Ce bac à sable est un satellite de la grande étoile.
Métaphore d’un système gravita­tionnel: qui gravite autour de qui? Qui
est dominant? Qui est dominé?
Par ailleurs le bac à sable fait office d’aire de jeux où tout est possible :
l’on fait, l’on défait, l’on casse, l’on reconstruit…
« Jouons » - donc aussi à construire un bel édifice (l’Europe ?), éprouvons-en un sentiment positif tout comme nos petits qui ressentent de
la joie parfois à la simple contemplation de ce qu’ils/elles ont fait ou
simplement dans l’acte de création, de construction, d’action, dénué
de toute velléité de résultat.
« Jouer c’est expérimenter le hasard ». (Novalis)
L’OISEAU, SYNONYME DE LA LIBERTÉ - VOYAGER SANS FRONTIÈRES
L’OR, SYNONYME DE LA RICHESSE - RICHESSE DES CULTES ET DES CULTURES
LA PAROLE, SYNONYME DE L’EXPLICATION - EXPRESSIONS ET OUVERTURE D’ESPRIT
LE BONJOUR, SYNONYME DE L’ACCUEIL - OUVERTURE DE DIALOGUE ET D’ÉCHANGE
bonjour | добро утро | god morgen
guten Morgen | tere hommikust
hyvää huomenta | bonjour | καλημέρα
maidin mhaith | buongiorno | dobro jutro
labrī | labas rytas | moien | għodwa t-tajba
goedemorgen | grüezi | dzień dobr | bom dia
bună dimineața | god morgon | dobrý deň
dobro jutro | buenos días | dobrý den
jó reggelt | good morning | καλημέρα
EUPHOBIA
Interactive multimedia installation
Max Thommes & Julie Schroell
Euphobia is the fear of good news;
the inability to share in someone else‘s happiness or to enjoy any happiness of one‘s own
There is a place where great river roads turn into the shiniest cities
Where the most spectacular views can be found on top of rocks and grass
There is a place where endless fields of crops produce the healthiest food
There is a place where you can escape to it all or from it all
There is a place where economy prospers every day
Where the GDP per capita and the human development index are the highest in the world
There is a place where unemployment doesn’t exist
Where market exchange rates exceed all world’s currencies
There is a place where life expectancy has reached immortality
A place called home
A place called Euphobia
The governor’s speech
Euphobia is and has always been our country
We want it to be as strong and as free as it can be in every way that matters,
the best place in the world
that s why we are here, that s why we strive, that‘s why we serve
euphobia must reflect the true character of euphobian people
honourable to our feelings, devoted to our commitments, loyal to our friends
enter euphobia, join our forces, we welcome immigrants from all over the world
Come and work here, let’s have a “win-win” situation, because
it is our purpose that euphobia must be great, must be great for all euphobians
it must be a country of hope and an example to the world and only then we can say the work is done!
JOIN EUPHOBIA!!
ALL IMMIGRANTS
MUST
SIGN IN
AT THE OFFICE
EUPHOBIA
PASSPORT CONTROL - IMMIGRATION OFFICE
LIGHTPAINTING
EUROPA, ODER
„DIE TRAGIK DER UNREALISIERBAREN UTOPIE”
Yann Ney
Claude Thoma
Alors qu’ils sont des millions de candidats à l’exil à se lancer dans un véritable voyage au bout de l’errance, l’Europe
a de plus en plus tendance à s’ériger en forteresse. L’espace
Schengen, pourtant dit de «libre circulation», dans sa définition, est en train de se crisper au point de s’enfermer
dans une forme d’état de siège psychologique et politique.
Le continent dresse de plus en plus de herses devant l’afflux de migrants. L’espace idyllique rêvé par les pères de
l’Europe serait-il en train de vaciller sur ses bases ?
Ich möchte in Bezug auf meine Arbeit den Begriff «Utopie» in seiner
ursprünglichen Bedeutungsweite begreifen und zwar als «Nicht-Ort»,
schließlich setzt sich der Terminus aus dem Griechischen «ou», nicht,
und «topos», Ort, zusammen.
Hierbei geht es dementsprechend nicht um die «Vorausprojektion einer kritischen Vernunft, die Entwürfe für bessere Lebens- und Staatsformen (...) diskursiv oder fiktional» (Helmut Weidhase, Artikel «Utopie». In: Metzler Literatur Lexikon. Hrsg. von Günther und Irmgard
Schweikle. Stuttgart 1990, S. 481-482) bereitstellt, sondern um eine
Vision veränderter Landschaftsräume, die meine Arbeit in drei Serien
von jeweils vier Kollagen darstellt.
Perméable aux faits d’actualité et aux bouleversements
de notre société contemporaine, le jeune plasticien Yann
Ney a traduit d’une manière luministe sa vision de cette
alarmante situation. Il use d’un élément aussi symbolique
qu’est la lumière pour dresser un tableau sensible et percutant du drame des migrants. Sur un lieu aussi phare et
Meine Kollagen basieren auf einer Sammlung von Photographien, die
ich über die Jahre hinweg in Europa auf meinen Reisen gemacht habe.
Landschaften und Naturräume repräsentieren für mich eindeutig die
unglaubliche Schönheit und Perfektion dieses Planeten.
institutionnel que la cour de justice européenne au Kirchberg, il s’est adonné à la technique du light-painting et a
fait apparaître tels des vaisseaux fantômes, de fragiles nefs
débordantes de réfugiés embarqués pour un futur ô combien incertain et désirant accoster à une nouvelle terre
promise.
Dans une autre œuvre, une silhouette humaine tente de
franchir une grille qui la sépare de son avenir , de ses espoirs et à cette frontière de ne plus être simplement physique mais également psychologique. Le travail hautement sensible de Yann Ney ne peut nous laisser indifférent
autant par l’élégance et l’aspect inédit de sa facture que
par sa portée réflexive.
Nathalie Becker juin 2015
«Orte» jedoch sind im allgemeinen Denken, die Räume, in denen sich
der Mensch bewegt. Was geschieht also mit jenen Räumen, die sich
scheinbar frei von menschlichen Einwirkungen entwickeln? Sind dies
auch «Nicht-Orte», Utopien also, einfach weil der Mensch sie nicht seinen Vorstellungen entsprechend umgeformt hat? Die Perfektion der
Natur und die menschliche Auffassung einer solchen stehen sich oftmals diametral gegenüber.
Diese Absurdität wollte ich mit meinen Arbeiten zum Ausdruck bringen.
Durch Veränderung, Manipulation, wird aus der Natur, der Realität,
eine tatsächlich ou-topische Landschaft, ein visualisierter Nicht-Ort,
der kubistisch-synthetisierend ein Grundproblem unserer Gesellschaft
thematisiert.
Die Natur ist uns vielfach so fremd geworden, dass durch Domination aus Nicht-Orten «Orte» gemacht werden sollen. Orte, die benennbar und geographisch fassbar, auf anonymen Landkarten verzeichnet werden, auf denen die ureigene Ästhetik des zum Ort gemachten
Nicht-Orts verloren geht.
Die Verfremdung der Landschaft repräsentiert entfremdete Landschaftsauffassung, paradise lost.
... DANS LA FONDATION DES DYNASTIES
Vanessa Buffone
Yemanjá Mélusine Sirène Ki-sikil Énée Echidna Lamia Thétis Toyotama-Hime Urvashî Mach Lilith…
Vanessa,
Brésil Luxembourg Sumer Liban Gréce Japon Portugal Alemagne Irland Pays de Galles…
que me devolve / O mar que mergulho /
Metade-mulher, metade-animal, sua forma basta para
que diferentes povos a preencham de êxtase; mito que
reflete a ideologia das culturas pelas quais passa.
Então o tenho perto da vida, por pouco da
O mar e suas margens, o mesmo sal de sempre, salto
às águas, mergulho no que não se compreende, peixe
que não se pergunta aonde vai. Aqui está, e o canto:
QUASE VIDA, QUASE MORTE, QUASE CORPO DE SEREIA,
poems & free diving by Vanessa Buffone.
para que todos se afoguem na margem do
O mar que me margeia está onde sempre
esteve / O mar que me leva o mesmo mar
Mar para nadar nua longe das praias me faz
ave ou peixe corpo com cabeça peito rabo /
morte, uma vez mais em meu canto suave
desejo - perto, por pouco Quase
Claudius Portugal
DIE EWIGE WIEDERKEHR
DER KAROTTEN
Patricia Lippert
DIE KUNST DER ZUKUNFT
UNTERIRDISCHE GALERIEN
Der Mensch erscheint im Holozän. Gemessen am kosmischen Zeitraum
dauert seine Entwicklung und seine Herrschaft über die Erde und über
alles was darauf kreucht und fleucht… nur seit einem „Augenblick“.
Wir befinden uns also im Antrophozän? Die Wissenschaftler fragen
sich: dauert es lange genug, um es überhaupt zu benennen? Der Homo
sapiens, der sich zum Homo oekonomicus entwickelte, ist dabei sich
selber wegzurationalisieren. In jedem Anfang liegt sein Ende. Gibt
es intelligentere Wesen anderswo? Gibt es Zivilisation unter anderen
Umständen? Nicht aufgebaut auf das Gesetz und die Macht des Stärkeren? Gibt es Zivilisation ohne Dominanz, ohne Unterdrückung in einer
Form von Koexistenz mit den Lebewesen eines Planeten?
Hades entführte Persephone in die Unterwelt. Er ließ ihr auftischen
und wollte ihr jeden Wunsch von den Augen ablesen. Er überlistete
sie mit dem Granatapfel, von dem sie vier Kerne aß. Das band sie an
die Unterwelt! Sie hätte in der Unterwelt nichts antasten dürfen. Ihre
Mutter Demeter, die aus Trauer um den Verlust ihrer Tochter, alles Leben auf der Erde verderben ließ, erreichte durch Verhandlungen mit
Zeus, und dieser mit Hades, dass Persephone wieder an das Oberlicht
durfte. Nur vier Monate im Jahr (wegen der vier Keime), verbrachte sie
von da an mit ihrem Gemahl in der Unterwelt.
Man meißele in den Stein den berühmten Satz von Descartes: „Ich
denke also bin ich…” Man verwandele ihn in: „Ich dachte also war ich.
“… „Wir dachten also waren wir.”… Der Mensch.
So kam das Leben wieder auf die Erde, raus aus der „unterirdischen
Galerie”. Diese Sage ist uns aus der griechischen, und später mit Pluto und Proserpina aus der römischen Mythologie bekannt. Wie viel
Wahrheit liegt in einer Sage?
Da hört die Kunst also auf?
Viel, viel später treffen wir auf eine ähnliche Geschichte. Eine Sage aus
dem Riesengebirge.
Wir dachten also anscheinend nicht genug? Wer wird die eingemeißelten Sätze lesen? Wer wird sie verstehen?
Hier geht es um Rüben.
In seiner Erzählung „DIE STADT”, beschreibt Hermann Hesse die Entwicklung von einer Siedlung zu einem Dorf… zu einer Stadt, zu
Städten…: die Entstehung einer Zivilisation, bis zu ihrem Untergang.
Bis zum Zeitpunkt wo der Wald langsam näherrückt um die Stadt wieder zurückzuerobern. Hesse meint in seinem letzten Satz, ein Specht,
der grad an einer Baumrinde picke, würde das Herannahen des Waldes
bemerken und denken: „es geht weiter”…
Es ist die Geschichte von Rübezahl! Er wird als Berggeist dargestellt, oder auch als beschwänzter Dämon (von Riebe — Eigenname,
und Zagel, mittelhochdeutsch: Schwanz). Dieser entführte die Königstochter Emma in sein unterirdisches Reich. Mit Rüben, die sie
selber in jede gewünschte Gestalt verwandeln kann, versucht er ihre
Sehnsucht nach ihrem Zuhause zu stillen. Doch die Rüben verwelken.
Und die in Menschen verwandelten Rüben, verlieren schnell ihr gesundes Aussehen.
Repetition, Fraktale.
Nach jeder Blütezeit, der Sturz, die Sintflut. Wiederaufstehn? Diesmal,
mit den selbsterschaffenen Möglichkeiten der Selbstzerstörung, nach
einem atomaren Winter? Bleibt der Keim in den unterirdischen Galerien? Schlummert er unter dem Eis? Wiederholungen. Wiederholungen.
Holungen wieder. Immer wieder? Und erfinden SIE jedes Mal eine neue
Geschichte von einem Paar, das aus dem PARADIES gestoßen wird mit
der Weisung: „machet euch die Erde untertan”?
Dann dreht das Karussell noch eine Runde. Allez hop: einsteigen.
Können sich nur Säugetiere zu „intelligenten” autoreflexiven Wesen
entwickeln? Was ist mit Schwarmintelligenz? Ist Intelligenz auch eine
Fraktale? Dann gäbe es größere… als unsere…
„Lassen wirs hoffen”, sagt der Mensch (so wie der Specht). Denn das
gehört zum Mensch: die Hoffnung, die Sehnsucht, die Liebe, das Lachen, die Kunst! Und jedes Mal die Hybris, die ihn zu Fall bringt.
Monsanto (Mein Heiliger?) züchtet Samen ohne Erde mit Chemikalien,
die unfruchtbar sind, nach dem Motto: „kauft unseren Samen, ja kauft
jedes Jahr aufs Neue unseren Samen… und unser Wasser, denn das
eure wird ungenießbar sein, dank uns“. Bei Monsanto arbeiten auch
Menschen… für die Menschheit.
Doch es wird immer einige Unbelehrbare geben, die „trotz alledem”,
mit verseuchtem Wasser und verseuchter Erde, fruchtbaren Samen,
werden züchten wollen. Nennen wir sie: „die Künstler”.
Schließlich verspricht ihm Emma ihre Hand, wenn er ihr die Zahl der
Rüben auf dem Feld nennt. Gelingt ihm dies nicht, muss er sie gehen
lassen. Sofort macht sich der Geist/Dämon ans zählen. Um sicher zu
sein, zählt er sie gleich noch einmal… mit anderem Ergebnis. Währenddessen flieht die Gefangene auf einer zum Pferd verwandelten
Zauberrübe, zu ihrem Prinzen Ratibor und verspottet den Geist als
Rübezahl!
Die Erfindung solcher Geschichten, mit all ihren Gefühlen, ihrer Trauer, ihrer List, mit ihrem Spott und ihrer Hoffnung auf ein „Happy End”,
gehören zu „der Kunst der Menschen”! Der Kunst zu überleben (was
eigentlich?)… Ja, zu der Kunst sich selber zu überleben.
Darin liegt ihre Tragik.
Da gab es doch Geschichten von Rettern, die sich für die Sünden der
Welt opferten… Wer schreibt die Geschichte auf, von einer Spezies,
die auf einmal merkte dass sie das Geld/Gold, nicht essen, nicht trinken und nicht atmen kann? Wer rettet sie diesmal?
Wir dürfen auf die nächsten Geschichten gespannt sein.
Ach ja, die Hoffnung!
Und wenn sie nicht gestorben sind, dann lesen sie noch heute…
Patricia Lippert 6/12/2014
PROJEKT
„K&G“
Patricia Lippert
KUNST UND GEFÄNGNIS
Sponsoring: Fondation Thierry van Werveke / FOCUNA
Acht Inhaftierte des Centre pénitenciaire de Luxembourg
in Schrassig nehmen Stellung zu dem Thema: INDOOR/
OUTDOOR / EUROPA Eine Installation mit Zeichnungen,
Texten,Collagen.
Ausgangspunkt für das Projekt sind 15 großformatige
Schwarzweiß Fotos, Aufnahmen aus dem Jahre 1985 von
der Abtei Neumünster, kurz nachdem das Gebäude geräumt wurde, nachdem es als Gefängnis genutzt wurde.
„De Gronn“, heißt seltsamerweise der Stadtteil indem
sich die ehemalige Klosteranlage befindet.
Die Bilder und Collagen der acht Inhaftierten sind Ausdruck und
Hinterfragung ihrer
Identität. Das Gefängnis, die Heterotopie, der
„Nichtort“ ausserhalb
der Gesellschaft; wird
mehrmals von den Gefangenen als Uhr dargestellt: die eingefrorene
Zeit – die bleierne – die
gestohlene Zeit.
„Der Grund“!
Der Grund, auf dem die Gestrandeten gelandet waren . Es
reichte damals den Namen des Stadtteils zu nennen um
zu verstehen was gemeint war! „Gehs de an de Gronn?“
Das Wort Knast musste nicht erwähnt werden.
Die Fotos vermitteln eine düstere Stimmung. Die engen
Zellen, das karge Mobiliar, die Gitterstäbe vor den winzigen Luken, die verschmierten und verklebten Wände,
lassen den Geruch der Angst, die Ausdünstungen der
Körper, den Rotz und die getrockneten Tränen erahnen.
Patricia Lippert hatte 1985 eine kleine Rolle in Andy Bauschs Film „Troublemaker“ und deshalb Einlass zu dem
verlassenen Gebäude. Damals entstand eine Serie Zeichnungen und Bilder, die Patricia in einer ersten Einzelausstellung in der Galerie Beaumont zeigte. Heute, genau 30
Jahre später sind diese Fotos der Ausgangspunkt für das
Projekt „Kunst und Gefängnis“.
Die Fotos aus dem Jahre 1985 sind mehr als nur geschichtliche Zeugenschaft, sie zeigen mehr als die Verhältnisse unter denen Strafvollzug stattfand, sind mehr
„Körper“ als Architektur… die Zellen als „Hüllen“ der Körper, die darin eingesperrt waren…
Die Arbeit mit den Gefängnisinsassen, wird sich also zuerst mit dem „realen“ Körper auseinandersetzen, als Gegensatz zum „nicht erwählten“ Zustand des Gefangenseins!
Gefangene tun das öfters von sich aus: sie halten ihren
Körper fit um dem Verfall und der „Konservierung der
Zeit“ entgegenzuwirken. Sie beschriften ihre Körper mit
Tattoos, mit Zeichen und Narben. Mit willkürlichen Eingriffen versuchen sie sich eine Identität zu erhalten und
zu geben, die mehr ist als die Nummer, die man ihnen
gegeben hat.
Wir reden hier nicht von ihrer Schuld, von ihren Verbrechen. Wir reden über ihre Würde, als menschliches Wesen, die „trotz alledem“ unangetastet bleiben sollte.
Les participants du workshop
de Patricia Lippert au Centre
Pénitentiaire de Luxembourg à
Schrassig : Ivan A., K.D.C., D.G.,
Driker Nams, Menza, Paul S.,
Constantin C. et H.M.
EUROPA
GAME OF THRONES
Patricia Lippert
Europa wurde von Zeus entführt. Verführt. Zeus der
sich zu diesem Zweck in einen Stier verwandelt hatte.
War er gar der Minotaurus ? Der Nimmersatte.Der gierige Jungfrauenfresser.Oder war es umgekehrt ? Warum
werden immer die Frauen entführt, verführt, geopfert,
verspeist und genossen ? Wäre es nicht an der Zeit neue
Geschichten zu schreiben ?
WIR ALLE HULDIGEN DEM OPFERSTIER!
Nicht Europa wäre das Opfer. Nicht Europa die Betrogene... Wie Medea, wie Leda, wie Persephone und und und
Woher stammt dieser Gott ?
Woher stammt das Geld ?
Erinnern wir uns an Baubo, die Selbstbewusste, die die
Götter zum Lachen brachte. Sie ist das Gegenmodell.
Es stammt ab vom Opferstier !*
Zeus war der Häuptling der Götterschaar. Das Oberhaupt.
In einer Logik des Wachstums ist er der Meister, der „
Brain“ , der Rechner.
Die Häuptlinge sind da um sich gegebenfalls zu opfern;
stellvertretend für ihr „ Volk“, ihre Untergebenen.
Oder sie werden geopfert:
Man enthauptet sie.
Man verbrennt sie.
Man kreuzigt sie.
Man erschiesst sie.
Man setzt sie ab.
Man stürzt sie um.
Man er- setzt sie.
Ihre Anhänger und Missionare verstehen oft ihre Lehren falsch.
Sie legen sie nach eigenem Interesse aus.
Jesus war kein Christ.
Buddha kein Budhist.
Mohamed kein Muslim.
War Zeus ein Grieche ?
Europa Europäerin ?
Das ist alles Vergangenheit ? Was kümmern uns heute
die Götter ?
Die Frommen tragen die Insignien ihres Glaubens immer mit sich...die Perlenschnüre, die Gebetsmühlen,
den Teppich, die Kreuze, die Sicheln, die Kopfbedeckungen, die Kandelaber, die Gebote.
Aber wer ist noch fromm ?
Was tragen wir noch mit uns rum ?
Wir Aufgeklärten.
Und der befindet sich in unserer Brieftasche. Der Gott,
der Omnipräsente, b.z. w. der ewig Abwesende.
Dem wir unser Leben , unsere Lust, unsere Zeit opfern.
Er hat einen Namen: GELD
Deshalb haben alle „ tüchtigen“ Währungen: Yenn, Dollar,
Pfund, Euro, zwei Striche in ihrem Kürzel.Waagerechte
oder senkrechte. Diese beiden Striche symbolisieren die
zwei Hörner des Opfertiers( Stier/ Widder)
Bis heute.
„Das Geld“ ist der Obergott.
Wie lange schon ? ? Man kann es nicht enthaupten.
Man könnte es besser verteilen.
Exponentielles Wachstum kann es nicht geben.
Unser Planet ist zu klein....
Zeit ist Geld ?
Geiz ist geil ?
Hartz 4 das beste Modell ?
Reden ist Silber ?
Schweigen ist Gold ? Was ist Schreien ?
Was ist Lachen ?
Was ist Lieben ?
Was ist wenn zwanzig Prozent der Kinder in Europa
an der
Armutsgrenze leben ?
Wieviel Prozent sind es auf der ganzen Welt ?
Der Fortschritt erweist sich als Rückschritt.
Dann müsste eigentlich ein neuer Gott her...
Patricia Lippert Januar 2015
* „Das moderne Geld, das
keinen materiellen Gegenwert hat, wird durch
den menschlichen Körper „gedeckt“. Das erklärt
nicht nur die extrem
unterschiedlichen Einkommensverhältnisse im
Finanzkapitalismus, sondern
auch die Monetarisierung
des menschlichen Körpers,
etwa im Söldnerwesen,
in der Prostitution,dem
Organhandel oder der Reproduktionsmedizin. Die
moderne Beglaubigung des
Geldes ist schon in seinem
Ursprung angelegt und
fand in der christlichen Religion den idealen kulturellen
Nährboden...“. Christina von
Braun - Der Preis des Geldes;
Aufbauverlag
LE PHARE
Benjamin Nicaud, Paul Bourigan & Berta Cuso
How can memory be constructed ?
There are wounds that never heal. And so, the act of remembering becomes the only possible and necessary care. A memorial is this eternal
care for a wound that will never heal.
The lighthouse turns the landscape into the scenography for the metaphysical encounter of past and present, and of the future to come. It talks
not only about the memory of the Costa Concordia tragedy, but about
the contingent condition of the human being in front of the nature.
Facing the point where the tragedy started and taking the direction
of the accidented cruiseship,
the vertical stone monolith, elemental as the most ancient
monuments, stands in the coast,
between Earth, Sea and Sky. A
symbolic scene of man’s solitude
facing the mythological forces.
The project treats the lighthouse-memorial as a monumental threshold, a path that
leads the visitor to a limial place:
above the ground, under the sky,
before the water, beyond time.
The original fatal breach that
the rocks did on the ship is now
radically materialized in a break
in the landscape. This becomes
a full body experience through
the path and the solid lighthouse, expressing the dangerousness of the land. The first
impression of the visitor is that
of entering a wound in the rock,
Benjamin Nicaud /
Paul Bourigan / Berta Cuso
Lighthouse & Memorial for the
Costa Concordia
Project created within the
context of the international architecture competition
«Concordia Lighthouse competition» / Matter Better
penetrating the site and loosing any external reference, only to discover again, afer the vertical ascension inside the tower, the universal immensity of the sea and the sky. The narrowness and the dark that dominated the night of the catastrophe are reformulated to create a strong
physical experience and remind the essentiality of the light.
The functional obsoleteness of the lighthouse is transformed into a silent presence that stands in the coast line, erected with the stone removed from the breach, a timeless, permanent guard that watches out
for those who live between earth and water, a sundial that marks the
hours and that does not let us forget.