Burnand, Charles-Louis-Eugène, Invitation au festin, 1900, huile sur toile, 218 x 470,5 cm, Kunstmuseum Winterthur Bearbeitungstiefe Name Burnand, Charles-Louis-Eugène Lebensdaten * 30.8.1850 Moudon, † 4.2.1921 Paris Bürgerort Bussy (VD), Chavannes-sur-Moudon (VD), Moudon (VD), Vulliens (VD) Staatszugehörigkeit CH Vitazeile Peintre de genre, de paysage, d'histoire et de thèmes religieux, dessinateur, graveur et illustrateur, adepte d'un naturalisme académique. Actif en France et en Suisse. Père de Daniel et de David Burnand Tätigkeitsbereiche peinture, dessin, gravure, vitrail, illustration Lexikonartikel Fils de l’industriel Edouard Burnand, Eugène étudie l’architecture à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich de 1868 à 1871. En 1871–72, ayant décidé de se consacrer à la peinture, il devient l’élève de Barthélemy Menn à Genève; il fréquente ensuite l’atelier de Jean-Léon Gérôme à Paris jusqu’en 1876. Il se familiarise également avec les techniques de la gravure dans l’atelier de Paul Girardet à Versailles, dont il épouse la fille Julie Antonine. Dès 1876, il collabore pendant vingt ans comme dessinateur à l’hebdomadaire parisien L’Illustration. Au Salon de 1882, il est récompensé comme graveur, puis à celui de 1883, en tant que peintre. A partir de cette époque, il commence aussi à illustrer des livres – une dizaine en tout – parmi lesquels Mireille (1884) de Frédéric Mistral. Il vit à Versailles de 1878 à 1884, puis réside à nouveau à Paris avant de s’installer à Montpellier en 1893. Cette même année, il est nommé Chevalier de la Légion d’honneur après avoir peint, avec Seite 1/6, http://www.sikart.ch Auguste Baud-Bovy et François Furet, un Panorama des Alpes bernoises (détruit) pour l’Exposition universelle de Chicago. Le Panorama est également présenté à l’Exposition nationale suisse à Genève en 1896. Bien qu’il se soit engagé sur le plan de la foi chrétienne dès sa jeunesse, Burnand décide de représenter des sujets religieux protestants à partir de 1895 seulement. Déjà récompensé à l’Exposition universelle de 1889 à Paris, il l’est à nouveau à celle de 1900. De 1903 à 1907, il réside à Hauterive dans le canton de Neuchâtel avant de retourner à Paris. C’est en 1908, avec la publication de ses dessins des Paraboles, qu’il assure définitivement son succès international. En 1909, il reçoit la commande des dessins pour les billets de 500 et de 1000 francs suisses. En 1912, il réalise le carton du grand vitrail du Sermon sur la montagne pour l’église de Herzogenbuchsee. Burnand s’installe pendant la période de la Première Guerre mondiale dans la propriété familiale du Sépey dans le canton de Vaud. C’est alors qu’il renoue avec la peinture de paysage et réalise son fameux Labour dans le Jorat. Exposée à la Grenette à Lausanne, l’œuvre brûle accidentellement en 1915. L’artiste en entreprend immédiatement une nouvelle version (1916, Musée cantonal des beaux-arts, Lausanne, en dépôt au Musée Eugène Burnand, Moudon). Dès 1917, il est à nouveau installé à Paris. En 1922 paraît de manière posthume la série des cent types militaires d’après des pastels intitulée Les alliés de la guerre des nations, entreprise encore empreinte de l’esprit du positivisme et à laquelle l’artiste se consacrait depuis 1917. Après avoir connu un succès considérable de son vivant, non seulement en Suisse, mais également en France et en Allemagne où ses œuvres à sujet religieux furent abondamment reproduites et diffusées, Burnand a traversé un long purgatoire. Dès 1959, un musée lui est cependant consacré à Moudon, mais malgré une présentation renouvelée et enrichie en 1990, qui permet d’apprécier les principaux aspects de sa démarche, son œuvre n’a pas réellement été remis en valeur. Actuellement, il reste encore absent des expositions consacrées à la peinture naturaliste en Europe. Burnand appartient en effet à ce courant naturaliste que l’on rencontre sur tout le continent à la fin du XIXe siècle. Il est possible de tracer une filiation reposant sur des contacts directs allant de Jules Breton à Jules Bastien-Lepage et Pascal Dagnan-Bouveret, un ami avec lequel Seite 2/6, http://www.sikart.ch Burnand correspondait régulièrement. Au début de sa carrière, il s’affirma comme paysagiste et comme animalier. A cet égard, l’influence de Rudolf Koller est bien perceptible, notamment dans La pompe de village (1879, Musée d’art et d’histoire, Neuchâtel). Quant aux Glaneuses (1880, Musée Eugène Burnand, Moudon), elles sont un hommage à Jean-François Millet auquel Burnand vouait une grande admiration. Dans Le taureau dans les Alpes (1884, Musée cantonal des beaux-arts, Lausanne, en dépôt au Musée Eugène Burnand, Moudon), l’animal représenté prend une dimension monumentale, spectaculaire et emphatique. La principale peinture d’histoire de Burnand est La fuite de Charles le Téméraire (1894–95, Musée cantonal des beaux-arts, Lausanne, en dépôt au Musée Eugène Burnand, Moudon). S’y affirment les caractéristiques de son style qui tendent à dramatiser les attitudes et les mouvements des figures. L’accumulation de celles-ci dans une vision en gros plan contribue à accentuer le caractère émotionnel de la scène. Le même dispositif est adopté dans l’une de ses premières œuvres religieuses, Les disciples Pierre et Jean courant au Sépulcre le matin de la Résurrection (1898, Musée d’Orsay, Paris), acquise à l’époque par l’Etat français pour le Musée du Luxembourg. Bien que la démarche du peintre repose sur une observation très précise de la réalité, ses figures ont un caractère théâtral en raison d’une exagération didactique des mouvements et de l’expression des sentiments. Alors que le symbolisme fait de la religion ou du sentiment religieux un enjeu essentiel de la peinture de cette période, Burnand, lui, reste fidèle à un style naturaliste. Il faut encore relever à cet égard l’absence de toute influence préraphaélite sur son travail. Son approche s’inscrit dans la tradition académique: le peintre est animé par un souci de composition ordonnée refusant tout effet trop brutal. Sur le plan du contenu, l’engagement de Burnand est uniquement religieux; il renonce à tout militantisme social de même qu’il évite toute dérive mystique, contrairement à son ami neuchâtelois Léo-Paul Robert. Dans les dessins de grand format des Paraboles (1908) – son plus grand succès – le geste est vigoureux, ample, expressif. La variété des scènes inspirées par la thématique biblique révèle une richesse d’invention incontestable. L’artiste utilise dans ces dessins les études de paysage, d’animaux et de figures faites aussi bien en pays de Vaud que dans le Sud de la France. Tout comme dans ses peintures, Burnand affirme dans ses dessins un art protestant dont les sujets sont tirés de Seite 3/6, http://www.sikart.ch l’Evangile. Alors que dans les premiers paysages peints par l’artiste la surface picturale demeurait unie, on observe dans Le labour dans le Jorat (1916) une fragmentation de la touche picturale. En pleine guerre mondiale, le peintre exalte la vie agricole et la sérénité du paysage. Comme dans de nombreuses œuvres antérieures, il adopte un format horizontal très allongé qui donne à sa composition le caractère d’une frise. Grâce à l’immense succès populaire obtenu par cette toile, Burnand va désormais incarner un art officiel honni par la critique artistique et les artistes de la jeune génération dans le canton de Vaud et en Suisse. L’œuvre pictural de Burnand est relativement limité (moins de 200 toiles). Parfaitement conscient des possibilités et des avantages économiques offerts par les techniques de reproduction, Burnand se révéla un étonnant promoteur de son propre travail. La diffusion qu’il entreprit de ses œuvres lui permit d’accroître sa réputation et d’exiger des prix élevés pour ses nouvelles toiles. La plupart de ses compositions importantes furent acquises immédiatement et à grand prix par des collections publiques. Œuvres: Moudon, Musée Eugène Burnand. Sources: Lausanne, Bibliothèque cantonale et universitaire, Fonds Eugène Burnand. Patrick Schaefer, 1998 Literaturauswahl Seite 4/6, http://www.sikart.ch - Philippe Kaenel: Eugène Burnand. La peinture d'après nature. 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