Syndromes Génétiques et Thérapie Génique Rajab et al., J Genet Syndr Gene Ther 2013, 4:9 http://dx.doi.org/10.4172/2157-7412.1000187 Research Article Article de Revue Open Access Libre Accès Thérapie par gènes suicides contre le cancer Taufiek K Rajab2, Peter J Nelson3, Emily Z Keung1,2 and Claudius Conrad1* Département d’Oncologie Chirurgicale, MD Anderson Cancer Center, Université du Texas, Houston, Texas, États-Unis Département de Chirurgie, Brigham and Women’s Hospital, Faculté de Médecine, Université Harvard, Boston, Massachusetts, États-Unis Département de Médecine Interne IV, AG Biochimie, Université de Munich, Munich, Allemagne 1 2 3 Résumé Les handicaps majeurs des chimiothérapies classiques auxquels nous faisons face aujourd’hui dans les traitements de cancers sont les faibles indices thérapeutiques et les effets secondaires qui résultent des effets indésirables des médicaments sur les tissus normaux (hors cible). L’une des approches les plus innovantes pour le développement d’agents antinéoplasiques avec une sélectivité accrue de la tumeur est l’objectif de la thérapie des gènes suicides. La thérapie des gènes suicides implique l’administration d’un produit génique à proximité du tissu cancéreux ciblé par divers méthodes d’administration ciblées suivies d’une expression spécifique tissu/tumeur du produit génique qui convertit ensuite un promédicament systémique disponible en un médicament actif au sein de l’environnement local de la tumeur. Dans cette étude, nous allons résumer le concept de la thérapie génique du cancer et présenter les systèmes de thérapie par gènes suicides les plus fréquemment utilisés. De plus, nous discuterons des vecteurs viraux, moléculaires et cellulaires ainsi que leurs avantages et leurs inconvénients. Enfin, nous allons décrire les applications cliniques, les handicaps et les effets secondaires potentiels de la thérapie par gènes suicides connus jusqu’à ce jour. Mots clés: Thérapie par gènes suicides; Cancer Introduction Le cancer et son traitement sont un immense fardeau non seulement sur le patient mais également sur l’ensemble du système de santé. Plus de 1,5 million de patients sont diagnostiqués de nouveau cancer aux États-Unis et plus de 500.000 patients meurent chaque année du cancer [1]. En dépit de quelques améliorations dans les résultats des patients atteints de cancer, le taux élevé de décès liés au cancer et l’incidence croissante globale du cancer met l’accent sur quelquesuns des handicaps des stratégies conventionnelles de traitement contre le cancer comme la chimiothérapie, la radiothérapie et la résection chirurgicale. Une approche thérapeutique personnalisée et novatrice plus efficace pour cibler les cancers est préconisée. La chimiothérapie a longtemps été le fondement du traitement contre le cancer [2]. Cependant, un inconvénient important de la chimiothérapie conventionnelle est l’indice thérapeutique relativement faible en raison du manque de spécificité tumorale. Ceci a des répercussions sur le dosage de la chimiothérapie où l’efficacité d’un agent chimiothérapeutique traditionnel doit faire bon ménage avec les effets secondaires liés à la toxicité. Pour surmonter ces limitations de la chimiothérapie conventionnelle, des toutes nouvelles approches qui permettront d’accroître la sélectivité des traitements contre les cellules cancéreuses doivent être développées. L’une d’elles est l’application de la thérapie des gènes suicides sélectifs appelée également thérapie à base d’enzyme et de promédicament dirigé contre le gène (GDEPT, pour Gene Directed Enzyme Prodrug Therapy) dans le traitement contre le cancer. Le concept fondamental qui sous-tend la thérapie par gènes suicides s’établit comme suit: un gène est introduit de manière sélective dans l’environnement tumoral qui code pour une enzyme qui métabolise un promédicament disponible dans l’organisme en un agent antinéoplasique actif localement. Moolten et al. ont fourni le premier exemple de l’approche des gènes suicides pour la thérapie contre le cancer en 1986, décrivant l’introduction du gène de la thymidine kinase du virus herpès simplex dans les lignées de cellules de sarcome K3T3 de souris néoplasiques BALB/c [3]. Le traitement par ganciclovir, qui est converti par la thymidine kinase en composés qui deviennent toxiques après triphosphorylation par kinases cellulaires, a causé la destruction J Genet Syndr Gene Ther ISSN: 2157-7412 JGSGT, une revue en libre accès des cellules tumorales in vitro. L’administration de ganciclovir à des souris BALB/c portant des tumeurs à sarcome K3T3 produites par des lignées cellulaires a eu comme effet, la destruction des tumeurs in vivo [3]. Depuis lors, l’intérêt pour la thérapie génique du cancer a augmenté de manière considérable (Figure 1). Il est fondamentalement justifié que la thérapie par gènes suicides a comme objectif de générer artificiellement les différences biochimiques exploitables entre les tissus hôtes sains et les cellules cancéreuses. Le ciblage de l’environnement du cancer est obtenu par la sélection du vecteur utilisé pour fournir le gène suicide, ainsi que par la biologie du système de gènes suicides/promédicaments employés. En conséquence, les doses élevées de médicaments produits uniquement dans l’environnement de la tumeur a entraîné des effets secondaires limités dans d’autres tissus. La thérapie par gènes suicides du cancer a également d’autres avantages sous la forme de destruction du spectateur. Autrement dit, il s’agit de la destruction des cellules tumorales qui n’expriment pas directement le gène suicide. Les jonctions communicantes jouent un rôle central dans la médiation de ces effets. Les jonctions communicantes sont constituées de canaux intercellulaires qui génèrent des connexions intercellulaires spécialisées entre les cellules qui communiquent directement entre elles. Ils facilitent une communication directe entre le cytoplasme de deux ou plusieurs cellules et le transfert direct des ions et des petites molécules entre les cellules adjacentes. Les protéines des canaux de jonctions communicantes appartiennent à la famille des connexines qui s’expriment dans presque tous les tissus. Dans le traitement de gènes suicides, les jonctions communicantes permettent la diffusion locale du médicament actif résultant en un effet amélioré. De plus, un effet *Auteur Principal: Claude Conrad, Professeur Adjoint de Chirurgie, Université du Texas, MD Anderson Cancer Center, Département d’Oncologie Chirurgicale, Houston, TX, 77030, États-Unis, Tél: (713) 792-1502; Fax: (713) 745-1921; E-mail: [email protected] Reçu le 31 mai 2013; Accepté le 30 Septembre 2013; Publié le 10 Octobre, 2013 Citation: Rajab TK, Nelson PJ, Keung EZ, Conrad C (2013) Thérapie par gènes suicides contre le cancer. J Genet Syndr Gene Ther 4: 187. doi: 10.4172/21577412.1000187 Copyright: © 2013 Rajab TK, et al. Il s’agit d’un article en libre accès distribué selon les dispositions de la Licence “Creative Commons Attribution”, qui autorise une utilisation, distribution et reproduction sans restriction sur toute sorte de support, à condition à condition de mentionner le nom de l’auteur et de la source originelle. 4è Volume• 9è Édition • 1000187 Citation: Rajab TK, Nelson PJ, Keung EZ, Conrad C (2013) Thérapie par gènes suicides contre le cancer. J Genet Syndr Gene Ther 4: 187. doi:10.4172/2157-7412.1000187 2è Page de 9 5000 4500 4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 0 Figure 1: Number of citations for cancer gene therapy in NCBI PubMed. spectateur peut être transmis par une réponse immunitaire renforcée comme l’effet de la nécrose cancéreuse résultante qui peut sensibiliser le système immunitaire indépendamment du gène suicide exprimé. Les effets spectateurs ont été examinés dans divers modèles in vivo. Par exemple, dans un modèle murin des xénogreffes tumorales exprimant le gène suicide de la cytosine désaminase (voir ci-dessous), une régression significative dans toutes les tumeurs a été observée après administration du promédicament 5-Fluorcytosine même lorsque 2% seulement de la masse tumorale exprimait le gène suicide [4]. Dans un deuxième exemple, les souris qui ont été inoculées avec une lignée cellulaire de carcinome du côlon porteuses du gène suicide Uracile Phosphoribosyltransférase (UPRT) ont répondu à un traitement à base de promédicaments et ont éliminé les cellules de carcinome du côlon de type sauvage de la même lignée cellulaire, mais pas les cellules tumorales non syngéniques. Cet effet n’a pas été observé chez les souris nudes, ce qui suggère un rôle du système immunitaire adaptatif dans l’effet spectateur [5]. L’objectif de cette étude est de résumer les différents concepts et résultats expérimentaux qui sous-tendent le domaine en développement de la thérapie par gènes suicide du cancer, ainsi que sa pertinence clinique en tant que modalité thérapeutique. Cet article va également aborder brièvement les limites de la thérapie par gènes suicides. Systèmes de gènes suicides pour la thérapie contre le cancer La thérapie par gènes suicides est fondée sur l’introduction des gènes dans le tissu tumoral qui entraînent finalement la mort des cellules cancéreuses. La combinaison de gènes suicide/promédicaments devrait répondre parfaitement aux exigences suivantes [6]. Premièrement, le gène suicide ne doit pas être exprimé en quantité importante dans les organes sains. Deuxièmement, il doit spécifiquement et efficacement catalyser la conversion du promédicament choisi en agent anticancéreux actif. Enfin, le gène suicide doit activer complètement le promédicament sans avoir besoin de nombreuses autres enzymes endogènes (qui peuvent être mutées ou non exprimées par certaines tumeurs). De même, il ya des exigences spécifiques pour le promédicament [6]. Premièrement, le promédicament devrait avoir une toxicité minimale avant l’activation. Deuxièmement, il devrait avoir une toxicité maximale pour les cellules cancéreuses après conversion en médicament actif. Troisièmement, il devrait être spécifiquement converti en médicament actif par l’enzyme codée par le gène J Genet Syndr Gene Ther ISSN: 2157-7412 JGSGT, une revue en libre accès suicide - mais pas par les autres enzymes natives situées hors cancer. Quatrièmement, le promédicament devrait être en mesure d’atteindre toutes les cellules cancéreuses. Plusieurs systèmes de gènes suicides ont été développés, chacun avec ses propres forces et ses faiblesses en ce qui concerne les caractéristiques mentionnées ci-dessus (Tableau 1). Les systèmes les plus importants sont présentés ci-dessous. Thymidine kinase/gancyclovir du virus herpès simplex Le système de gène suicide le plus étudié est la thymidine-kinase du virus herpès simplex (HSV TK, Herpes Simplex Virus Thymidine Kinase) et le promédicament du ganciclovir [7]. La HSV TK catalyse la phosphorylation de ganciclovir (GCV) en ganciclovir monophosphate [8]. Le ganciclovir monophosphate peut ensuite être converti en dérivés diphosphates et triphosphates par des kinases cellulaires. Les composés résultants sont toxiques car ils sont intégrés par ADN-polymérases cellulaires dans l’ADN, entraînant la fin de la chaîne d’ADN et de l’apoptose [7]. Ce système a été évalué dans une série des modèles précliniques in vivo qui a conduit à son application dans divers essais cliniques pour les cancers tels que le glioblastome et le cancer de la prostate, que nous allons détailler plus loin dans cet article [9-12]. Les limites du système HSV/Tk-GCV comprennent l’immunogénicité potentielle de l’enzyme virale, et l’obligation de la mitose active de ce système de provoquer la mort cellulaire [13]. En outre, le GCV-triphosphate pénètre dans les cellules passivement ou via les jonctions communicantes qui peuvent potentiellement limiter les effets thérapeutiques globaux [14]. D’autres approches de recherche ont conduit à la conception des systèmes de thérapie par gènes suicides qui tentent de contourner ces limitations. Cytosine Désaminase/5-FU Le système de la cytosine désaminase a été décrit comme un système de sélection négative pour les études expérimentales, et dans les traitements utilisant des techniques de transfert de gènes [15]. La cytosine désaminase est exprimée par les bactéries et les levures, mais est absente dans les cellules de mammifères. Elle catalyse normalement la désamination de la cytosine en uracile et ammoniaque. Cependant, cette enzyme peut également convertir le promédicament 5-fluorocytosine (5-CF) en Uracile 5-Fluoro (5-FU), un médicament important utilisé dans la chimiothérapie conventionnelle contre le cancer. 5-FU pénètre la voie de sauvetage de nucléotides et est transformé en 5-Fluoro2’-désoxyuridine-5’-Monophosphate (5-FdUMP), 5-Fluoro-uridinediphosphate (5-FUDP) et 5-Fluoro-uridine-triphosphate (5-FUTP). Le 5-FUdMP est un inhibiteur irréversible de la thymidylate synthase, entraînant l’inanition de la thymidine et l’inhibition de la synthèse de l’ADN. Le 5-FUDP est également transformé plus loin en FdUTP 5, qui peut être incorporé dans l’ADN et entraîner des dommages de l’ADN et une apoptose. Le 5 FUTP peut également être incorporé dans l’ARN, remplaçant UTP et inhibant l’épissage de l’ARN [6]. La thérapie par gènes suicides accomplit dans ce cas, minimise les effets secondaires systémiques normales de la thérapie 5-FU, et maximise l’effet anti-tumoral potentiel local. Le succès dans les modèles animaux précliniques a conduit à des demandes d’essais cliniques approfondis dans le cancer du sein et le cancer de la prostate [9-11]. Carboxyl Estérases/Irinotécan (CE/CPT-11) La carboxylestérase est une estérase de sérine trouvée dans une variété de tissus, notamment, le sérum, le foie et l’intestin [16]. La carboxylestérase peut améliorer la biodisponibilité générale de divers agents thérapeutiques. Par exemple, la chimiothérapie à base de promédicament Irinotécan (CPT-11 ou) est clivé par l’enzyme afin de 4è Volume• 9è Édition • 1000187 Citation: Rajab TK, Nelson PJ, Keung EZ, Conrad C (2013) Thérapie par gènes suicides contre le cancer. J Genet Syndr Gene Ther 4: 187. doi:10.4172/2157-7412.1000187 3è Page de 9 Suicide Gene Product Prodrug Drug Herpes simplex virus thymidine kinase Ganciclovir Ganciclovir triphosphate Varicella-Zoster virus thymidine kinase 6-Methoxypurine arabinoside Adenine arabinoside triphosphate Cytosine deaminase 5-Fluorocytosine 5-Fluorouracil Purine nucleoside phosphorylase 6-Methylpurine-2-deoxyriboside 6-Methylpurine Nitroreductase 5-Aziridinyl-2,4-dinitrobenzamide 5-(Aziridinyl)-4-hidroxylamine-2-nitrobenzamide Beta-Galatosidase N-[4″-(beta-d-galactopyranosyl)-3″-nitrobenzyloxycarbonyl] daunomycin Daunomycin Hepatic cytochrome P450-2B1 Cyclophosphamide and Ifosfamide Phosphoramide mustard and acrolein Linamarase Linamarin Cyanide Horseradish peroxidase Horseradish Indole-3-acetic acid and derivatives, paracetamol Free radicals Carboxypeptidase A Methotrexate (MTX)-α-peptides MTX Carboxypeptidase G2 N,N-[(2-chloroethyl) (2-mesyloxy-ethyl) amino] benzoyl-l-glutamic acid N,N-[(2-chloroethyl) (2-mesyloxyethyl) amino] benzoic acid Table 1: Suicide Gene Systems. générer l’agent anti-tumoral puissant 7-éthyl-10-hydroxycamptothécine (SN38), un inhibiteur de l’activité de la topoisomérase I [17]. Le SN38 est insoluble et donc agit uniquement localement. L’inhibition de la topoisomérase I par le SN-38 conduit à l’accumulation des cassures de double brin d’ADN en divisant de manière active, les cellules du cancer, provoquant une inhibition à la fois de la réplication et de la transcription de l’ADN. Dans une étude préclinique, un vecteur adénovirus porteur du gène de la carboxylestérase a été injecté directement dans les lignées cellulaires de carcinome A549 de poumons humains sous-cutanées chez les souris. Chez les souris recevant le CPT-11, s’est traduit une réduction de 35% de la taille de la tumeur après 27 jours [18]. que le cancer de la prostate et le cancer du foie. Cet agent est également perméable aux cellules, ce qui entraîne un effet spectateur efficace [20]. Le système NRT/CB1954 a été utilisé cliniquement dans le cancer de la prostate. Les patients atteints de cancer de la prostate non métastatique, pour qui le traitement local avait échoué, ont été traités par injection intraprostratique directe d’un vecteur adénoviral qui code pour la nitroréductase et ont ensuite été traités par voie systémique avec le promédicament CB1954. Cet essai clinique de phase I/II a montré une toxicité minimale du promédicament systémique ou du vecteur. Il y avait aussi un retard dans la progression du marqueur tumoral PSA à 6 mois [11]. Thymidine Kinase de virus Varicelle-Zona/6-Méthoxypurine Arabinonucléoside (VZVTK/Aram) Carboxypeptidase G2/4-[(2-chloroéthyl) (2-mesyloxyethyl) amino]benzoyl-L-glutamique (CPG2/CMDA) Le virus Varicelle-Zona code également pour une Thymidinekinase (VZV TK) qui est responsable de l’activation de l’acyclovir de nucléoside antiherpétique. Le VZV TK a été l’un des premiers gènes suicides évalués pour la modification génétique des cellules tumorales. La 6-méthoxypurine arabinonucléoside (ara-M) joue le rôle de promédicament pour l’enzyme VZV-TK. L’ara-M est monophosphorylé par VZV-TK aboutissant à l’ara-M monophosphate (ara-MMP). Il est ensuite métabolisée en adénine d’arabinonucléoside triphosphate (ara-ATP) hautement toxique par quatre enzymes cellulaires: l’AMP désaminase, la lyase adénylosuccinate synthétase, l’AMP kinase et la kinase diphosphate de nucléoside. Un problème en rapport avec le système de gène suicide VZV TK est l’efficacité généralement faible du promédicament activé contre certains types de cellules cancéreuses. Divers nucléosides pyrimidiques d’antiherpétiques analogues ont été récemment développés, ce qui montre une montée en efficacité. Par exemple, le nouveau promédicament (E)-5-(2-bromovinyl)-2désoxyuridine (BVDU) s’est avéré être 80 fois plus toxique pour les cellules exprimant le transgène VZV TK que le composé ara-M. L’enzyme bactérienne carboxypeptidase G2 (CPG2) clive la moitié de l’acide glutamique à partir du promédicament 4-[(2-chloroéthyl) (2-mesyloxyethyl) amino] benzoyl-L-glutamique (CMDA). Cela entraîne la production d’un médicament moutarde de réticulation d’ADN 4-[(2-chloroéthyl) (2-mesyloxyethyl) amino] benzoïque, qui ne nécessite pas de modification métabolique supplémentaire pour agir en tant qu’agent cytotoxique puissant. Alors que la plupart des cellules exprimant la CPG2 sont sensibles au CMDA, certaines tumeurs résistent à cette toxine en raison de la faible absorption du promédicament. Pour remédier à cela, les mutants du gène de la CPG2 ont été générés, ce qui a pour conséquence, le ciblage de la protéine de la CPG2 à la membrane et expression cellulaires en tant que protéine de surface cellulaire. Cette modification du gène suicide de la CPG2 entraîne une augmentation de la toxicité du promédicament CMDA dans les cellules précédemment résistantes, et un effet spectateur très efficace. Nitroréductase NFSB/5-(Aziridin-1-Yl)-2 4-Dinitroben zamide (NTR/CB1954) La nitroréductase NfsB (NTR) est une flavoprotéine dérivée d’Escherichia coli qui montre une large spécificité de substrat. L’enzyme agit en réduisant les quinones et les composés nitroaromatiques par NADPH ou NADH. Le promédicament 5-(aziridin-1-yl)-2 4-dinitrobenzamide (CB1954) est réduit par cette enzyme entraînant la production d’un agent cytotoxique puissant. Cela peut conduire à une réticulation des interbrins d’ADN indépendants de cycles cellulaires [19]. Les agents anticancéreux qui ne ciblent pas le cycle cellulaire sont importants pour traiter efficacement les cancers à croissance lente tels J Genet Syndr Gene Ther ISSN: 2157-7412 JGSGT, une revue en libre accès L’approche de gènes suicides comprend une série diversifiée de systèmes thérapeutiques potentielles. Malgré ses avantages, la thérapie par gènes suicides dans le traitement du cancer peut être limitée par un mauvais transport des gènes suicides pour cibler les tissus. Un aspect crucial de la recherche sur les gènes suicides/GDEPT est la mise en place des méthodes spécifiques et efficaces de transport du gène thérapeutique dans l’environnement de la tumeur. Transport ci blé de gènes suicides Une fois qu’un système approprié de gène suicide a été sélectionné, le gène suicide doit être acheminé de manière sélective à l’environnement du cancer. Le véhicule de transport idéal doit avoir des effets secondaires minimes, montrer une spécificité pour l’environnement de cancer, et effectuer un transport efficace de gènes aux cellules cibles. 4è Volume• 9è Édition • 1000187 Citation: Rajab TK, Nelson PJ, Keung EZ, Conrad C (2013) Thérapie par gènes suicides contre le cancer. J Genet Syndr Gene Ther 4: 187. doi:10.4172/2157-7412.1000187 4è Page de 9 Un certain nombre de méthodes de transport ont été décrites pour le transport sélectif de gènes appropriés dans l’environnement local des cellules cancéreuses [21]. Ces méthodes générales de transport peuvent être classées dans les catégories suivantes: vecteurs viraux, vecteurs moléculaires et vecteurs cellulaires. Vecteurs viraux Les vecteurs viraux sont un moyen efficace pour le transport de gènes suicides dans les cellules cancéreuses. En raison de leur grande efficacité de transduction, ils sont la méthode la plus utilisée à ce jour pour les stratégies de transfert de gènes dans les essais cliniques de thérapie génique [22,23]. Les vecteurs viraux sont conçus par l’introduction des gènes thérapeutiques dans un ensemble bien caractérisé d’éléments viraux. Le choix du système viral utilisé dépend du tissu cible et du système de gènes suicides utilisé. Les adénovirus sont les vecteurs viraux les plus populairement utilisés à ce jour dans les essais cliniques en raison de leur aptitude à transduire les cellules qui se multiplient et celles qui ne se multiplient pas [22]. Il s’agit d’un virus à ADN non enveloppé avec un génome 36 kb structuré en une région précoce (E1 à E4), deux premières unités retardées (IX et 1Va2), une région tardive (L1 à L5) et les régions VA. Ce génome est flanqué de deux séquences à courte répétition inversée en extrémité. Les adénovirus pénètrent dans la cellule cible par endocytose médié par le récepteur, et sont transportés au noyau. Ensuite, les gènes viraux sont transcrits et les produits de gènes sont exprimés par les enzymes cellulaires. Les vecteurs adénoviraux sont conçus en remplaçant les séquences virales dans l’ADN d’adénovirus par l’ADNc pour le gène suicide. Cela se traduit par l’expression du gène de haut niveau. Cependant, l’inconvénient majeur de cette approche est que l’expression du gène est éphémère puisque l’adénovirus ne s’intègre pas dans le génome de la cellule cible. Des nouveaux procédés sont en cours de développement pour générer les vecteurs à base d’adénovirus hybrides avec la capacité d’intégrer le génome des cellules cibles. Un défi de la thérapie génique à base d’adénovirus est la réaction immunitaire intense suscitée par le vecteur qui a entraîné des réactions mortelles dans des premiers essais cliniques sur les patients. En outre, un test thérapeutique de remplacement génique à base d’adénovirus de la carence en ornithine transcarbamylase a entraîné la mort d’un patient de l’étude en raison d’un choc anaphylactique en réponse aux adénovirus immunogènes [24]. Les vecteurs rétroviraux ont également été utilisés pour le transport de gènes dans certains essais cliniques [25]. Par exemple, le premier test de thérapie génique fait avec succès, qui a corrigé un déficit immunitaire combiné sévère lié à l’X en insérant le gène de la chaîne gamma commune dans des cellules souches hématopoïétiques, a utilisé un vecteur rétroviral [26,27]. L’un des principaux avantages de l’utilisation des rétrovirus est leur capacité à intégrer de façon stable le génome de la cellule cible. Les rétrovirus ont des génomes d’ARN flanqués par des séquences terminales répétées (LTR). Le génome comprend les gènes du noyau ribonucléoprotéique (gag), la Name of epitope MHC binding protéase, la transcriptase inverse et les enzymes intégrases (pol) et les glycoprotéines d’enveloppe (env). Pour la thérapie par gènes suicides, ces gènes peuvent être remplacés par un promoteur qui conduit l’ADNc au gène suicide souhaité. Dans ce cas, les lignées cellulaires qui expriment le gag, pol et env peuvent fournir les protéines nécessaires pour compléter les particules virales [28]. À la suite de la fixation des particules virales à la cellule, l’ARN est transcrit de manière inversée dans l’ADN qui est ensuite intégré dans le génome hôte. Dans la sousclasse de lentivirus du rétrovirus, cette intégration peut être réalisée dans les cellules qui se divisent ainsi que dans celles qui ne se divisent pas. Un problème important dans l’utilisation de vecteurs rétroviraux est la petite taille de l’enveloppe d’un transgène. Les essais cliniques réalisés en utilisant des vecteurs viraux ont également mis en relief quelques unes des difficultés en termes de sécurité et de toxicité de ces vecteurs utilisés directement pour traiter la maladie génétique [22]. Par exemple, les vecteurs rétroviraux peuvent entraîner la mutagenèse insertionnelle qui représente l’inconvénient majeur de ces systèmes de vecteurs [29]. Cela est devenu radicalement évident dans un essai clinique de thérapie génique pour le déficit immunitaire combiné sévère lié à l’X, dans lequel deux patients sur 10 ont développé une leucémie due à l’intégration rétrovirale à proximité du promoteur proto-oncogène LMO2 [30]. De toute évidence, il faut être prudent lors de l’utilisation des vecteurs viraux pour le traitement des maladies humaines, mais cet aspect cause bien sûr moins de problèmes lorsque ces vecteurs sont utilisés pour concevoir efficacement des véhicules cellulaires ex vivo qui réduisent les problèmes de toxicité et de sécurité, un sujet qui sera abordé plus tard dans cette étude. Les vecteurs moléculaires Les différents problèmes associés à l’utilisation de vecteurs viraux ont conduit à une concentration accrue sur les systèmes non viraux du transport de matériel génétique à l’environnement tumoral. Ces méthodes comprennent l’utilisation de divers vecteurs non viraux, ainsi que les approches physiques qui se traduisent par un transfert de gène direct. Le vecteur moléculaire le plus essentiel est l’ADN nu. Cette approche repose sur l’absorption non spécifique de l’ADN par les cellules cancéreuses, un processus qui est relativement inefficace. Cette approche est appropriée si une proportion relativement faible de gènes introduits avec succès est suffisante pour produire un effet thérapeutique. L’efficacité de cette approche peut être augmentée par diverses méthodes physiques, telles que l’utilisation d’un canon à gènes. Un autre procédé physique de transport de gène est l’utilisation du transfert de gène hydrodynamique. Cette technique repose sur l’application de la pression hydrodynamique contrôlée dans des capillaires afin d’augmenter la perméabilité cellulaire. En conséquence, les solutions contenant l’ADN nu peuvent être livrées de manière plus efficace [31]. L’ADN peut également être combiné avec des véhicules pour améliorer l’absorption [32]. Ces systèmes de vecteurs non viraux sont relativement sûrs; peuvent être facilement construits et présentent une Peptide sequence Immunogenicity PASD1(1) 38–47 HLA-A*0201 QLLDGFMIT IFNγ secretion following MLR with patient T cells [64]. Demonstrated by IFNγ ELISpot and CTL assays ex vivo [48] PASD1(2)167-175 HLA-A*0201 YLVGNVCIL IFNγ secretion following MLR with patient T cells [64]. Demonstrated by IFNγ ELISpot and CTL assays ex vivo [48] PASD1(6)31–50 HLA-DRB1 DYFNQVTLQLLDGFMITLST IFNγ secretion following MLR with patient T cells [65] PASD1(7)42–61 HLA-DRB1 DGFMITLSTDGVIICVAENI IFNγ secretion following MLR with patient T cells [65] RLWQELSDS/RLWQELSDI IFNγ secretion following MLR with patient T cells. Demonstrated by IFNγ ELISpot and CTL assays ex vivo [63] Pw8/Pa14 HLA-A*0201 Table 2: Details of the most immunogenic PASD1 epitopes. J Genet Syndr Gene Ther ISSN: 2157-7412 JGSGT, une revue en libre accès 4è Volume• 9è Édition • 1000187 Citation: Rajab TK, Nelson PJ, Keung EZ, Conrad C (2013) Thérapie par gènes suicides contre le cancer. J Genet Syndr Gene Ther 4: 187. doi:10.4172/2157-7412.1000187 5è Page de 9 forte capacité d’encapsulation de gènes. Les approches non virales comprennent l’application de polymères cationiques tels que la polyéthylène-imine ou la polyLlysine, les peptides cationiques, et les liposomes cationiques. Parmi ces vecteurs, l’approche de liposomes a été la plus largement utilisée dans les essais cliniques pour le traitement des tumeurs [33]. Le transport de gène à l’aide des liposomes cationiques a été démontré à l’aide d’un premier lipide cationique synthétique, le N-[1-(2,3-dioleyloxy) propyl]-N,N,Ntrimethylammonium chlorure (DOTMA). Les petits liposomes unilamellaires contenant du DOTMA interagissent spontanément avec l’ADN pour former des complexes lipide-ADN. Par la suite, DOTMA facilitera la fusion du complexe contenant l’ADN avec la membrane plasmique des cellules cibles, ce qui entraîne à la fois l’absorption et l’expression de l’ADN [32]. Afin d’améliorer le ciblage, une autre stratégie de vecteurs moléculaires repose sur l’incorporation des anticorps à fragments variables monocaténaires (scFv) dirigés contre les protéines tumorales pour permettre un ciblage actif des cellules tumorales. Les transgènes thérapeutiques ont été livrés avec succès dans les cellules de cancer de l’ovaire en utilisant des anticorps scFv dirigés contre l’HER2/ neu, RON, et NK1R, [34]. Un avantage majeur de ces vecteurs est qu’ils sont considérés comme étant plus sûrs que les vecteurs viraux en raison du risque réduit de la mutagenèse insertionnelle ou des effets secondaires de réactions immunitaires contre le vecteur [35]. Les nanoparticules à coquille représentent une nouvelle forme de véhicules de transfert de gènes. Ces nanoparticules comprennent un noyau cationique. Cette approche offre la possibilité d’une transfection de gènes hautement efficace avec la livraison potentielle de médicaments et de gènes aux mêmes cellules. Cette approche peut avantageusement utiliser le ciblage cellulaire passif ou actif. Le vecteur cellulaire Les cellules souches mésenchymateuses (CSM) sont des cellules progénitrices pluripotentes qui contribuent au maintien et à la régénération de divers tissus après une blessure et lors d’une inflammation chronique [36]. Les tissus endommagés dégagent des signaux qui entraînent la mobilisation des cellules souches mésenchymateuses et leur recrutement ultérieur à la zone de la lésion. Les tumeurs sont considérées par l’organisme comme quelque chose analogue à une plaie chronique, et par conséquent, les CSM sont recrutées activement à l’environnement de la tumeur [37]. Les CSM peuvent contribuer à divers aspects de la niche tumorale en agissant en tant que cellules progénitrices pour les vaisseaux tumoraux et les cellules stromales-fibroblastiques [38]. Le mécanisme exact de ce ralliement est encore incertain, mais implique probablement un facteur de croissance endothélial vasculaire de biologie chimiokine [39] (VEGF) [40], dans le ralliement initial - ainsi que des molécules d’adhésion cellulaire intégrine A4b1, une molécule 1 d’adhésion cellulaire vasculaire et une fibronectine cellulaire dans la diapédèse et la transmigration [39,41,42]. Ces cellules représentent des prometteurs vecteurs de transport pour la thérapie par gènes suicides du cancer. Les CSM peuvent être isolées par des moyens classiques (par exemple, l’isolement de la moelle osseuse), et sont accessibles pour une modification génétique in vitro, et peuvent aussi être facilement multipliées en culture. Les CSM se greffent avec succès dans des tissus dans un contexte de renouvellement accéléré des cellules, comme vu lors de la croissance néoplasique. Les CSM ont aussi largement un privilège immunitaire car ils n’ont pas d’expression du CMH de classe II, montrent une faible expression du CMH de classe I, et n’ont pas d’expression de CD40, CD80 et CD86. Cela implique également que l’utilisation de cellules J Genet Syndr Gene Ther ISSN: 2157-7412 JGSGT, une revue en libre accès souches mésenchymateuses allogènes peut ne pas poser problème au niveau de brevet. Une série de groupes a montré que les CSM modifiées avec des gènes suicides (par exemple, HSV-TK) conservent le tropisme tumoral [43]. Les cellules sont recrutées avec succès sur différents types de tumeurs expérimentales et suscitent des effets anti-tumoraux, en combinaison avec le GCV. Surtout, Les CSM génétiquement modifiées contournent la nécessité d’une myéloablation et d’une greffe de moelle osseuse. Elles conservent leurs caractéristiques de cellules souches et la capacité de ralliement et maintiennent l’expression à long terme du transgène in vitro et in vivo. Dans une étude réalisée par Hung et al., les cellules souches mésenchymateuses humaines qui avaient été transduites en utilisant les vecteurs lentiviraux pour exprimer l’HSVTK rallié de manière efficace au cancer du côlon sous-cutanée dans un modèle murin [44]. Matušková et al. ont également introduit le gène HSV-TK dans les CSM humaines à l’aide des vecteurs rétroviraux, et ont montré que, après injection i.v. de la transduction des cellules souches mésenchymateuses humaines ralliées à un gliome souscutanée dans un modèle murin, et a conduit à un effet thérapeutique après un traitement GCV [45]. Song et al. ont transduit les CSM de rat avec un vecteur lentiviral exprimant l’HSV-TK et ont traité avec succès le cancer de la prostate se développant par voie sous-cutanée chez un modèle de rat [46]. Dans la plupart de ces modèles de tumeurs, le traitement par les cellules souches mésenchymateuses modifiées a montré un ralliement aux tumeurs important et efficace, ainsi qu’une efficacité concernant l’inhibition de la croissance locale de la tumeur, la suppression des métastases, ou la prolongation de la survie des animaux. Les promoteurs spécifiques des tissus permettent un transport sélectif de l’expression des gènes thérapeutiques Alors que les CSM semblent être relativement efficaces dans leur migration vers les environnements tumoraux, elles migrent aussi bien vers les tissus non tumoraux et isolés dans le poumon [47]. Les promoteurs spécifiques de tissus liés à la voie de différenciation initiée dans la cellule souche recrutée au sein des environnements tumoraux ont été utilisés pour aider à limiter l’expression du gène suicide aux environnements tumoraux. Dans cet objectif, Les CSM ont été modifiées pour exprimer les transgènes thérapeutiques lorsque les cellules sont recrutées au tissu tumoral et sont activées par des signaux spécifiques de la tumeur. Ces effets sélectifs dépendent des promoteurs de gènes spécifiques qui sont induits lorsque les CSM subissent des programmes d’activation sélective ou de différenciation spécifique. Cette approche permet l’expression sélective des gènes thérapeutiques uniquement dans un contexte biologique défini. Les CSM qui sont recrutées à d’autres niches de tissus, mais qui ne subissent pas le même programme de différenciation ou d’activation, n’induisent pas d’expression du gène thérapeutique. Cette approche a conduit à un degré important de contrôle de l’expression sélective des gènes thérapeutiques au sein d’un microenvironnement défini, par exemple, l’angiogenèse tumorale ou le développement des tumeurs stromales fibroblastiques. Nous avons montré la promesse de cette approche thérapeutique dans les résultats des expériences principales au moyen de deux modèles in vivo. Le premier utilise un modèle syngénique orthotopique de cancer du pancréas chez les souris C57BL/6 et le second, un modèle spontané de cancer du sein chez les souris transgéniques portant l’oncogène c-neu activé de rat [48]. Les CSM négatives au CD34 ont été isolées à partir de la moelle osseuse de souris et modifiées génétiquement pour exprimer le gène suicide HSV-TK 4è Volume• 9è Édition • 1000187 Citation: Rajab TK, Nelson PJ, Keung EZ, Conrad C (2013) Thérapie par gènes suicides contre le cancer. J Genet Syndr Gene Ther 4: 187. doi:10.4172/2157-7412.1000187 6è Page de 9 sous le contrôle du promoteur/amplificateur Tie2. L’angiogenèse tumorale a été sélectivement ciblée en utilisant la capacité des cellules souches mésenchymateuses pour agir en tant que progéniteurs pour la croissance des vaisseaux de la tumeur et ensuite pour activer le gène HSV TK dans le cadre de cette manifestation. L’expression du gène Tie2 est en grande partie limitée aux “points chauds” angiogéniques dans les tumeurs. Les CSM transférées de manière adoptive qui ont été recrutées à la vascularisation de la tumeur spontanée du sein, ou de la tumeur orthotopique du pancréas, ont induit l’expression du transgène que lorsque la CSM a développé des caractéristiques endothéliales. Dans les deux modèles de tumeur, le produit du gène HSV-TK exprimé localement en combinaison avec le traitement par ganciclovir entraîne une réduction significative de la croissance tumorale primaire ainsi qu’une prolongation de la vie. Les CSM peuvent également fonctionner comme des cellules souches de fibroblastes associés aux tumeurs (TAF) [48]. Les TAF sont un type cellulaire essentiel dans l’établissement et la progression des tumeurs solides. Les cytokines CCL5 sont induites par les CSP recrutées au moment où elles rencontrent la tumeur in vivo et commencent à se développer dans les TAF. Dans une seconde approche, Les CSM ont été modifiées pour exprimer le HSV-TK sous le contrôle du promoteur CCL5. Les cellules modifiées sont injectées dans la circulation périphérique de souris avec des tumeurs pancréatiques orthotopiques croissantes. L’effet sur la croissance tumorale et les métastases des tumeurs a ensuite été évalué. Le ralliement et l’activation des CSM modifiées par le promoteur CCL5 ont été vérifiés par l’expression du gène rapporteur. En présence de ganciclovir, les CSM modifiées de CCL5-HSV-TK ont conduit non seulement à une réduction significative de la croissance des tumeurs pancréatiques primaires, mais ont également réduit de façon spectaculaire l’incidence des métastases [49]. Une comparaison directe de stratégies de ciblage de Tie2 et CCL5 dans un modèle orthotopique du carcinome hépatocellulaire a montré que les deux approches suppriment la croissance de la tumeur, mais la stratégie de CCL5 était plus efficace [50]. Nous pensons que sur base de la biologie unique de chaque type de tumeur, chaque entité de la tumeur sera plus ou moins sensible à une approche spécifique de ciblage. Par conséquent, la sélection de la combinaison des gènes CSM/suicides les plus efficaces pour l’entité spécifique de la tumeur sera plus importante. Dans chacune de ces expériences, les cellules souches injectées par voie systémique ont été trouvées en grande partie à l’intérieur de la tumeur, mais elles pourraient également être identifiées dans d’autres tissus, notamment la peau, l’intestin et les vaisseaux lymphatiques secondaires. Les expériences parallèles de gènes rapporteurs ont montré que les cellules souches modifiées recrutées à d’autres niches de tissus n’ont pas subi le même programme de différenciation et d’activation, et par conséquent, n’ont pas exprimé le transgène. Ainsi, le ciblage amélioré des environnements tumoraux au moyen du promoteur Tie2 ou RANTES/CCL5 a largement éliminé l’expression de milieu non spécifique du transgène dans d’autres systèmes organiques, à l’exception de la rate. La rate, en tant qu’organe le plus important du système réticulo-endothélial, a une capacité élevée de suppression en général pour les cellules administrées par voie systémique. Les applications cliniques L’approche de la thérapie par gènes suicides pour le cancer a été validée par des expériences in vitro et in vivo et dans une série d’études précliniques. Sur ce fondement, un petit nombre d’essais cliniques a été mené chez l’homme [51]. Comme nous l’abordons ci-dessous, il ya des préoccupations compréhensibles liées à l’administration de matériel J Genet Syndr Gene Ther ISSN: 2157-7412 JGSGT, une revue en libre accès génétique aux humains. Par conséquent, les cancers ciblés dans ces premiers essais de thérapie par gènes suicides contre le cancer sont généralement très agressifs et les options thérapeutiques disponibles y sont limitées. Le glioblastome multiforme Le glioblastome multiforme est la forme la plus courante et la plus agressive de tumeur cérébrale primaire chez les adultes [52] avec une survie médiane de moins de 15 mois. Dans une étude prospective, huit patients atteints de glioblastome multiforme récurrent ont été soignés avec un vecteur liposomal portant le gène HSV-TK suivi d’une application systémique de ganciclovir. Cette thérapie a entraîné une réduction de plus de 50% du volume de la tumeur chez deux patients sur huit, et les effets du traitement correspondants chez les autres patients [12]. Ce traitement a été toléré sans effets secondaires majeurs, en soutenant la faisabilité de la thérapie par gènes suicides contre le glioblastome multiforme. Le mésothéliome Le mésothéliome est un cancer mortel de la plèvre mondialement connu. La survie médiane après l’apparition de la maladie est inférieure à un an [53]. Dans la première phase de l’essai clinique, les cellules provenant de la lignée cellulaire PA1STK humaines et transduites de manière stable avec le gène HSV TK ont été directement injectées dans les effusions pleurales malignes. Par la suite, le ganciclovir a été administré par perfusion intraveineuse durant sept jours. Cela a abouti à une induction mesurable des niveaux de cytokines Th1 et Th2 dans le sérum et le liquide pleural. Cependant, la tomodensitométrie périodique n’a pas montré une amélioration notable de la charge tumorale [54]. Le cancer gastro-intestinal Le carcinome hépatocellulaire est le sixième cancer le plus répandu, et la troisième cause de décès lié au cancer la plus fréquente [55]. Dix-huit patients atteints de carcinome hépatocellulaire primaire d’un à cinq cm de diamètre ou présentant des métastases hépatiques résécables provenant d’un cancer colorectal ont été traités avec un vecteur adénoviral portant le gène suicide nitroréductase par injection guidée par ultrasons avant de subir une résection. Les patients ont été traités avec des doses croissantes des produits élaborés (gamme, 10(8)5×10(11) particules virales). L’administration du vecteur a été bien tolérée avec des effets secondaires minimes, a eu une courte demi-vie dans la circulation, et a stimulé une forte réaction des anticorps selon les tests ELISA. Les augmentations liées à la dose dans l’expression nitroréductase tumorale mesurée par analyse immunohistochimique des tumeurs réséquées ont été observées [56]. La taille tumorale en tant que paramètre de résultat n’a pas été évaluée. Le cancer de la prostate Le cancer de la prostate est la deuxième cause de décès chez les hommes aux États-Unis avec des taux de mortalité supérieurs à 25 000 par an [57]. Dans un essai clinique humain, les patients qui présentaient une récidive locale du cancer de la prostate après un traitement radiologique définitif, ont été traités au moyen d’une thérapie par gènes suicides HSV -TK et CD, à médiation d’adénovirus capable de se répliquer, avec une thérapie à base de promédicament 5-FC+GCV. Sept patients (44%) ont affiché une diminution supérieure à 25% de taux d’antigènes prostatiques spécifiques dans le sérum, et trois patients (19%) ont montré une diminution supérieure à 50% de taux d’antigènes prostatiques spécifiques dans le sérum [9]. Dans un deuxième essai clinique, le système de nitroréductase a également 4è Volume• 9è Édition • 1000187 Citation: Rajab TK, Nelson PJ, Keung EZ, Conrad C (2013) Thérapie par gènes suicides contre le cancer. J Genet Syndr Gene Ther 4: 187. doi:10.4172/2157-7412.1000187 7è Page de 9 été utilisé uniquement pour le traitement du cancer de la prostate. Les patients atteints de cancer local de la prostate, qui doivent subir une prostatectomie radicale, ont reçu des injections intra prostatiques directes d’un vecteur adénoviral portant la nitroréductase. Cela confirme la sécurité et la tolérabilité de l’approche. Un deuxième groupe de patients qui présentait une récidive locale, prouvée par biopsie après le traitement primaire, ont été également injectés le vecteur adénoviral portant la nitroréductase. Ces patients ont reçu par la suite une perfusion systémique du promédicament CB1954. Le traitement a été bien toléré à nouveau et les patients traités ont eu un retard dans la progression du marqueur tumoral PSA à 6 mois par rapport à un groupe de contrôle [11]. D’autres essais cliniques ont également confirmé la preuve du concept de thérapie par gènes suicides du cancer de la prostate [10]. Les cancers gynécologiques Le cancer de l’endomètre est le cancer le plus fréquent de l’appareil génital féminin avec une incidence mondiale de près de 200.000 cas diagnostiqués chaque année [58]. Le cancer de l’ovaire se produit dans environ 25.000 nouveaux cas, et est responsable de plus de 15.000 décès par an, aux États-Unis [59]. Les deux cancers ont été traités au moyen de la thérapie par gènes suicides. Dans un essai clinique de douze patients, neuf patients atteints de cancer de l’ovaire et 3 patients atteints de cancer de l’endomètre ont été administrés des adénovirus améliorés en infectiosité, exprimant le gène suicide HSVTK. L’efficacité clinique a été déterminée en comparant les résultats de la tomodensitométrie avant le traitement avec les résultats de la tomodensitométrie 29 jours après l’administration du ganciclovir. Cela a révélé une stabilité de la maladie chez cinq patients et une progression de la maladie chez sept patients. Les facteurs limitants La thérapie par gènes suicides du cancer présente un potentiel thérapeutique considérable. Toutefois, une application clinique de routine chez l’homme est actuellement limitée par des inquiétudes sur la faisabilité et la sureté de cette stratégie. L’une des difficultés a été l’efficacité sous-optimale de l’introduction des gènes suicides dans les cellules cancéreuses. Il s’est avéré difficile de réaliser l’introduction du gène suicide dans les cellules cancéreuses. Il existe un certain nombre de raisons à cela. Les vecteurs viraux sont ciblés par la réponse immunitaire adaptative et innée. De plus, en raison de la nature clonale de cancer, même un petit nombre de cellules survivantes peut entraîner la progression ou la réapparition de la maladie. Une deuxième difficulté consiste à savoir de quelle manière introduire les gènes suicides dans les cellules cancéreuses sans impliquer les cellules non-cancéreuses normales avec un degré élevé de spécificité dans le but de minimiser les effets secondaires indésirables. Une fois ce défi surmonté, il reste la préoccupation que l’activation locale des promédicaments peut encore entraîner des effets secondaires régionaux et éventuellement des effets secondaires systémiques sur l’hôte. Les complications La sécurité de la thérapie par gènes suicides pour le cancer demeure préoccupante. Comme toute thérapie impliquant des manipulations génétiques, l’introduction des gènes suicides dans les cellules cibles a le potentiel d’être tumorigène en elle-même. Par exemple, l’insertion du gène suicide peut entraîner des mutations non voulues avec un gain de fonction dominant, qui activent des oncogènes ou une perte d’un gène suppresseur de tumeur. Ses mécanismes potentiels comprennent la perturbation des éléments activateurs ou promoteurs dans le vecteur J Genet Syndr Gene Ther ISSN: 2157-7412 JGSGT, une revue en libre accès ou un épissage aberrant de la transcription du vecteur. Cela est devenu radicalement évident dans un essai clinique de thérapie génique pour un déficit immunitaire combiné sévère lié à l’X, dans lequel 2 des 10 patients ont développé une leucémie due à une intégration rétrovirale à proximité du promoteur proto-oncogène LMO2 [27]. En outre, les essais précliniques sont souvent menés dans des modèles animaux avec des périodes relativement courtes de suivi. Par conséquent, le risque de contracter une mutagenèse au cours de la vie chez un être humain est difficile à estimer [47]. Le second problème se produit à partir de la réponse immunitaire de l’hôte induite contre le vecteur et le produit de gène suicide. Par exemple, un essai clinique de thérapie génique à base d’adénovirus d’une déficience en ornithine transcarbamylase a entraîné la mort d’un patient dans l’étude en raison d’un choc anaphylactique en réponse au vecteur d’adénovirus [24]. Conclusion La thérapie par gènes suicides est une approche prometteuse pour la réalisation de traitements très spécifiques du cancer tout en minimisant les effets toxiques des médicaments chimiothérapeutiques sur les tissus non-ciblés/non-cancéreux. Un certain nombre de systèmes de thérapie par gènes suicides a été développé, notamment, HSV-TK / GCV et CD/5-FU. De plus, il existe des vecteurs qui permettent un transport spécifique de gènes suicides à l’environnement du cancer. Il s’agit notamment des cellules souches mésenchymateuses, des vecteurs viraux et d’ADN libre. Dans ce contexte, un grand nombre de preuves appuie cette stratégie dans les modèles précliniques. Cependant, l’approche thérapeutique chez l’homme est limitée par une faible efficacité du transport des gènes et des préoccupations en matière de sécurité. Ainsi, le nombre d’essais cliniques chez des patients humains a été limité et les avantages de traitement observés modestes. Un effort intensif de recherche est nécessaire pour surmonter ces obstacles et rendre la thérapie par gènes suicides un réel avantage pour nos patients. Références 1. Altaner C (2008) Prodrug cancer gene therapy. Cancer Lett 270: 191-201. 2. Altanerova V, Cihova M, Babic M, Rychly B, Ondicova K, et al. (2012) Human adipose tissue-derived mesenchymal stem cells expressing yeast cytosinedeaminase::uracil phosphoribosyltransferase inhibit intracerebral rat glioblastoma. Int J Cancer 130: 2455-2463. 3. André-Schmutz I, Le Deist F, Hacein-Bey-Abina S, Vitetta E, Schindler J, et al. 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J Genet Syndr Gene Ther 4: 187. doi: 10.4172/21577412.1000187 J Genet Syndr Gene Ther ISSN: 2157-7412 JGSGT, une revue en libre accès • • • • • • • • 300 Revues en Libre Accès 25,000 équipe éditoriale Rapide processus d’examination de 21 jours Processus rapide et qualitatif de rédaction, examination et publication Indexation sur PubMed (partielle), Scopus, EBSCO, Index Copernicus et Google Scholar, etc. Option de partage: Pouvant être connecté aux Réseaux sociaux Auteurs, Examinateurs et Rédacteurs récompensés avec des crédits scientifiques en ligne Une meilleure réduction pour vos prochains articles Veuillez soumettre votre manuscrit au: http://www.editorialmanager.com/omicsgroup/ 4è Volume• 9è Édition • 1000187
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