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Thème 2. Chapitre 4.
La Guerre froide : conflit idéologique, conflit de
puissance (1945-1991).
HISTOIRE, THEME 2, CHAP.4. La Guerre froide…
Lire le cours du manuel p. 118, 122 et 126 Voir carte p. 112-113.
REPERES
CHRONOLOGIQUES
- 1948-1949 : Blocus de Berlin.
- Août 1961 : Construction du Mur de Berlin.
- 9 novembre 1989 : Chute du Mur de Berlin.
- Octobre 1962 : Crise de Cuba.
- La Détente : 1963-1975.
- 1964-1972 : Guerre du Vietnam.
→ Expliquer pourquoi les caractéristiques de l’affrontement entre les deux blocs font de Berlin un
CONNAISSANCES
NOTIONS ET
VOCABULAIRE
CAPACITES
symbole de la Guerre froide.
→ Raconter la crise de Cuba en montrant l’importance de l’arme nucléaire dans la Guerre froide.
→ Expliquer pourquoi la guerre du Vietnam est un conflit indirect et périphérique de la Guerre froide.
Condominium – bipolarisation – blocus – démocraties populaires – coexistence
pacifique – Ostpolitik – impérialisme – dissuasion nucléaire – équilibre de la terreur –
Détente – endiguement (containment) – guerre asymétrique.
► Rédiger des synthèses à partir de corrections d’exercices.
I. Berlin : lieu symbolique de la Guerre froide (1945-1989)
II. Une crise majeure : Cuba, 1962.
III. Un affrontement militaire indirect : la guerre du Vietnam, 1964-1972.
Introduction.
Durant la période 1947-1991 les relations internationales sont marquées par la bipolarisation du
monde et deux superpuissances (Etats-Unis et URSS) imposent leur condominium c’est-à-dire leur
domination conjointe du monde résultant de l’ordre bipolaire et de leur volonté d’éviter la guerre. Ce conflit
indirect entre Etats-Unis et URSS prend fin en 1989-1991 avec la disparition de l’URSS.
Quelle est la nature de ce conflit qui oppose les deux superpuissances entre 1945 et 1991 ?
Pour comprendre les caractéristiques fondamentales de la Guerre froide nous étudierons
successivement un lieu symbolique (Berlin, 1945-1989), une crise majeure directe entre les deux Grands
(Cuba, 1962) et un affrontement militaire indirect (la guerre du Vietnam, 1964-1972).
I. Berlin : lieu symbolique de la Guerre froide (1945-1989).
Récit avec documents illustratifs (photographies) et documents à étudier (dessins de presse sur le Blocus, texte
des autorités est-allemandes sur la construction du Mur, discours de Kennedy en 1963, caricature de Plantu le 11
novembre 1989).
Chronologie.
8 mai 1945 : Occupation de la ville par les Alliés, 4 secteurs d’occupation.
Juin 1948 - mai 1949 : Blocus de Berlin par les Soviétiques.
1949 : RFA + RDA.
17 juin 1953 : Grèves et manifestations à Berlin-Est réprimées par les Soviétiques.
13 août 1961 : Construction du Mur de Berlin. Plusieurs stades de construction du Mur. Démonstration de force à Checkpoint
Charlie.
Juin 1963 : Visite de Kennedy à Berlin-Ouest : « Ich bin ein Berliner »
Années 70 : Ostpolitik menée par W. Brandt. Rapprochement entre RFA et RDA : des visites entre Berlinois de l’Est et de
l’Ouest sont désormais possibles (Fêtes de Noël par exemple).
Eté 1989 : manifestations à Berlin-Est pour réclamer des réformes.
9 novembre 1989 : ouverture du Mur de Berlin.
La Guerre froide prend naissance en Europe au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Elle
oppose les anciens vainqueurs de l’Allemagne nazie : les Américains et leurs alliés occidentaux (dont la
Grande-Bretagne et la France) et les Soviétiques. La Guerre froide trouve donc ses origines en Europe où
les deux Grands s’accusent mutuellement de vouloir contrôler le continent et d’imposer son modèle
politique et économique. Dès 1946, W. Churchill dénonce « le rideau de fer » qui s’est abattu sur l’Europe
à cause de la politique menée par les Soviétiques dans les territoires européens qu’ils contrôlent. En 1947
l’Europe est coupée en deux : l’Ouest, avec notamment la Grande-Bretagne et la France, est sous
protection américaine tandis que l’Est, avec les démocraties populaires, est contrôlé par les Soviétiques.
Cette situation géopolitique se symbolise à Berlin qui est le théâtre de la première crise de la Guerre froide
avec le blocus des secteurs occidentaux par les Soviétiques. Cette crise entraîne en 1949 la division de
l’Allemagne en deux Etats distincts : la RFA liée au bloc de l’Ouest et la RDA liée au bloc de l’Est.
La Guerre froide s’étend de 1945-1947 à 1989-1991 à l’image de la situation de Berlin et de
l’Allemagne. On peut considérer que la Guerre froide prend fin avec la chute du mur de Berlin le 9
novembre 1989 même si l’URSS n’éclate qu’en 1991. Les tensions à Berlin durant cette période illustrent
les rythmes de la Guerre froide qui sont fait de crises aiguës (le blocus en 1948-1949, la construction du
Mur en 1961), d’acceptation réciproque des sphères d’influence (la coexistence pacifique à la fin des
années 50 et statu quo des années 80) et de rapprochement (la Détente à partir de 1963 symbolisée par
l’Ostpolitik menée par W. Brandt chancelier de la RFA).
Américains et Soviétiques ne se sont jamais affrontés directement par les armes durant la Guerre
froide même si chars soviétiques et américains se font face à Chekpoint Charlie en octobre 1961. Le
conflit entre les deux Grands est idéologique : communisme contre démocratie libérale. Chaque camp
accuse l’autre d’impérialisme c'est-à-dire d’avoir la volonté d’étendre sa domination (doctrines Truman et
Jdanov de 1947). Chaque camp use de la propagande pour valoriser son modèle et discréditer
l’adversaire. Chaque camp utilise l’arme économique afin de montrer les bienfaits de son modèle et pour
affaiblir l’adversaire. Toutes ces motivations se retrouvent à Berlin : le blocus est une mesure de nature
économique qui répondait à l’introduction du Deutschmark dans les secteurs de Berlin-Ouest, la
construction du Mur vise à stopper l’immigration massive d’Allemands de l’Est vers l’Ouest qui discrédite
les vertus du modèle communiste et chaque camp utilise Berlin comme la vitrine politique et économique à
travers des réalisations architecturales symbolisant deux modèles rivaux.
Berlin voit la Guerre froide naître, se matérialiser, parfois s’envenimer, parfois se détendre et au
final se terminer : Berlin est le lieu symbolique de la Guerre froide.
II. Une crise majeure : Cuba, 1962
1. Visionnage d’une vidéo. http://www.ina.fr/video/AFE85009705
2. Etude de documents du manuel p. 120-121, questions 1 à 5.
La crise de Cuba en octobre 1962 oppose directement les Etats-Unis et l’URSS.
Cuba est un enjeu territorial et stratégique pour les deux superpuissances. L’alliance avec Cuba
permet à l’URSS de défier son adversaire sur son propre continent et l’installation de missiles nucléaires
dans l’île menace directement les points vitaux de l’adversaire (notamment les grandes villes : New-York
et Washington). Chaque camp mobilise ses alliés, notamment en Europe, et la crise débouche sur la
promesse des Américains d’enlever leurs missiles nucléaires basés en Turquie qui menacent directement
l’URSS.
L’arme nucléaire est au cœur de la crise : elle permet de menacer et/ou de se protéger. On parle de
dissuasion nucléaire pour qualifier la politique menée par les Etats visant à détenir l’arme nucléaire afin de
dissuader un autre de l’attaquer. Lors de la crise de Cuba l’équilibre de la terreur (parité approximative des
moyens de destruction massive avec acceptation de sa propre vulnérabilité) atteint son paroxysme.
Malgré l’intensité de la crise et la rivalité des deux Grands ceux-ci s’entendent pour mettre fin au
conflit qui les oppose à Cuba en acceptant des concessions de part et d’autre. Américains et Soviétiques
s’accordent alors pour établir un dialogue pour réguler la course aux armements : c’est l’ouverture de la
période de la Détente (rapprochement mutuel des deux Grands pour éviter tout risque de conflit
nucléaire).
La crise de Cuba est la crise la plus importante de la Guerre froide durant laquelle le monde a été
au bord d’une guerre nucléaire dévastatrice. Mais la prise de conscience de la menace nucléaire a permis
d’ouvrir une période de rapprochement des deux Grands afin d’éviter un conflit menaçant leur existence
réciproque.
III. Un affrontement militaire indirect : la guerre du Vietnam, 19641972.
Visionnage d’un extrait d’Apocalypse Now (l’attaque des hélicoptères). Questions.
Chronologie.
1954 : Accords de Genève. Fin de la guerre d’Indochine opposant Français et communistes vietnamiens (Hô Chi Minh).
Partition du Vietnam en deux : Etat socialiste au Nord (Vietminh), dictature soutenue par les Etats-Unis au Sud.
A partir de 1960 : Opérations de terrorisme et de sabotage par le FNL (Front national de Libération, Viet-Cong) soutenues par
le Nord. Soutien américain au Sud de plus en plus important.
1964 : Détérioration de la situation. Le Congrès américain vote le 7 août une résolution donnant au Président américain toute
liberté pour lutter contre les « agressions communistes ».
1965-1968 : Engagement militaire direct et massif des Etats-Unis (bombardements au Nord, Intervention au sol au Sud).
Assistance matérielle de l’URSS et de la Chine au Vietminh et Viet-Cong. Contestation pacifiste aux Etats-Unis.
Janvier-mars 1968 : Début de l’ « offensive du Têt », offensive communiste généralisée. L’armée américaine est en grande
difficulté.
1969 : Nixon le nouveau Président des Etats-Unis souhaite se désengager du Vietnam.
1969-1972 : Opérations militaires diverses.
1972 : Retrait des troupes américaines. Offensive généralisée du Nord. Bombardements américains en représailles.
1973 : Accords de Paris, Cessez-le-feu entre le Nord et le Sud Vietnam
1975 : Offensive victorieuse du Nord, prise de la capitale du Sud, Saigon en avril.
1976 : Nouvel Etat unifié, République Socialiste du Vietnam.
L’action du film se situe au Vietnam c'est-à-dire à la périphérie des enjeux stratégiques majeurs de
la guerre froide. Le Vietnam est un pays du Tiers-monde qui a obtenu son indépendance suite à une
guerre de décolonisation contre la France (guerre d’Indochine, 1945-1954). Le Tiers-monde constitue un
enjeu pour les deux Grands qui veulent étendre leur influence mondiale et raccrocher les nouveaux pays
issus des décolonisations à leur propre camp.
La guerre du Vietnam oppose tout d’abord les Vietnamiens nationalistes (Sud) et les communistes
(Nord). Les Etats-Unis interviennent massivement pour soutenir les nationalistes dans la cadre de leur
politique de containment, d’endiguement : les Etats-Unis ont la volonté de résister, notamment
militairement, à toute expansion communiste dans le monde. Les communistes vietnamiens sont soutenus
par l’URSS et la Chine maoïste (communiste depuis 1949). Il s’agit donc d’un conflit indirect entre les deux
blocs.
Au Vietnam les Américains utilisent toutes leurs forces militaires (sauf l’arme nucléaire) : troupes au
sol (plus de 500 000 en 1968) appuyées par l’armée de l’air et la marine. Les Américains lancent des
offensives avec un armement moderne et puissant (hélicoptères, napalm…) contre des combattants
vietnamiens qui ne disposent que d’un armement parfois rudimentaire. Les forces combattantes sont donc
très déséquilibrées mais les combattants communistes vietnamiens pratiquent la guérilla et les actes
terroristes pour lutter contre un ennemi plus fort : on parle de guerre asymétrique.
Les Etats-Unis ne parviennent pas à vaincre les communistes vietnamiens malgré un engagement
militaire massif et plus de 50 000 soldats tués. Face à cette résistance le moral de l’armée américaine
s’use (trafics, drogue, indiscipline, exactions…). De plus la société américaine à partir de 1968 devient de
plus en plus critique à propos de la guerre du Vietnam. Ces deux facteurs entraînent le retrait des troupes
américaines en 1972-1973 et la victoire des communistes vietnamiens.
La guerre du Vietnam est un moment majeur dans l’histoire de la Guerre froide car un des deux
Grands est engagé militairement et subit une véritable défaite contre un adversaire militairement inférieur.
La guerre du Vietnam a profondément marqué l’histoire des Etats-Unis. On peut considérer que la guerre
d’Afghanistan menée et perdue par les Soviétiques de 1979 à 1989 relève du même type de conflit.