la filière aSine, bon élève

Spécial filière équinE
Filière asine
La filière asine, bon élève
La France compte sept races d’ânes. La filière est en croissance : les utilisations de l’âne sont
variées et vont de la randonnée à la production de lait d’ânesse. Elles se développent également
en horticulture et maraîchage.
S
elon le s ch i f f r e s
de l’IFCE, près de
62 000 ânes sont recensés sur le territoire national. La filière asine
est certes moins imposante
que la filière équine dans
notre pays, mais elle compte
tout de même 1 200 éleveurs.
La France affiche une biodiversité asine riche. Elle
compte sept races d’ânes reconnues par le ministère chargé de l’Agriculture : l’âne de
Provence, l’âne du Cotentin,
l’âne des Pyrénées, le baudet
du Poitou, l’âne normand, le
grand noir du Berry et l’âne
bourbonnais.
Les principales organisations
socioprofessionnelles sont la
Fédération nationale ânes et
mulets (FNAM), la Fédération nationale ânes et randonnées (FNAR) et le syndicat
professionnel loueurs d’ânes
de bât (SPLAB), regroupés
au sein de l’Institut national
asin et mulassier (Inam). Les
producteurs de lait d’ânesse
s’organisent aussi dans l’Association des producteurs de
lait d’ânesse (APLA).
Les utilisations de l’âne sont
variées et vont de la randonnée à la production de lait
d’ânesse. 3 500 ânes sont ainsi
loués pour la randonnée dans
les structures professionnelles chaque année et font
un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros, selon l’IFCE.
La location d’ânes de bât est
une activité en croissance.
——
Lait d’ânesse
En 2013, un groupe de travail,
au sein duquel le SPLAB et la
FNAR étaient représentés, a
rédigé un référentiel de formation pour les métiers de
loueur et d’accompagnateur
Viande chevaline
——
d’ânes de randonnée. Il devrait donner lieu à la création d’un titre professionnel,
d’une procédure de validation d’acquis pour les professionnels déjà installés et à
une formation initiale pour les
personnes souhaitant s’installer. Quant au lait d’ânesse aux
vertus ancestrales, l’Hexagone
comporte 50 producteurs de
lait d’ânesse pour des produits cosmétiques ou paramédicaux. Cette filière est en
pleine croissance et s’organise
autour des pôles de producteurs et d’utilisateurs.
L’Institut national asin et mulassier (Inam) et les Haras nationaux ont entrepris, en 2009,
la création d’un Observatoire
économique et social de la
filière asine française. Cet
outil permet de disposer de
données actualisées sur les réalités et les enjeux de la filière.
Il constitue un moyen d’en assurer un développement raisonné. Il a par exemple permis de mettre en évidence très
en amont le développement
de l’âne en maraîchage et en
horticulture, et ainsi de mettre
en place des actions pour accompagner et structurer cet
engouement par la formation spécifique des animaux
et des utilisateurs. La traction
animale est en effet en pleine
expansion, concernant les
usages agricoles notamment.
——
Emmanuelle Thomas
Le baudet du Poitou fait partie des
sept races asines reconnues en
France. La race se distingue par une
grande taille (la taille moyenne est
de 1,45 m pour les mâles et de 1,40 m
pour les femelles), une robe foncée
(bai-brun, avec absence de raie de
mulet) et de longs poils. Une des plus
faciles à reconnaître !
——
La fraude révélée au printemps 2013
portant sur la présence de viande
chevaline à la place de viande bovine
dans les plats préparés frais et surgelés,
a semble-t-il réactivé la présence à
l’esprit de cette viande auprès de certains
consommateurs. Car si, à l’instar de
toutes les viandes de boucherie, la
consommation française de viande
de cheval était en baisse depuis 2008
(- 1,9 % en 2011 puis - 4,8 % en 2012), elle
connaît en revanche une augmentation
de sa consommation en 2013 (+ 2,3 %)
directement liée à l’exposition médiatique
de la filière suite aux crises sanitaires
selon FranceAgriMer.
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À ce jour, environ 17 000 t équivalent
carcasse de viande chevaline sont
consommées en France, ce qui représente
une consommation théorique inférieure
à 300 g équivalent carcasse par an et par
habitant. Seuls 16 % des ménages achètent
en moyenne de la viande chevaline six
fois par an. Les deux principales régions
de consommation sont le Nord – Pas-deCalais et la région parisienne. De l’éleveur
au boucher, la filière équine génère des
emplois et dénombre autant de métiers que
les autres filières de viande : en France,
on recense plus de 40 600 élevages,
750 bouchers chevalins, sans compter les
marchands, transformateurs, grossistes…
Tribune verte · n° 2714 · 21 août 2014
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Une consommation en hausse