Séminaire : Quaternions et autres nombres hypercomplexes Lacoste Cyril Pierron Théo ENS Ker Lann 2 Table des matières I II III Première approche des quaternions . . . I.1 Découverte . . . . . . . . . . . . I.2 Définition et premières propriétés I.3 Le théorème de Frobenius . . . . Quaternions et rotations . . . . . . . . . II.1 SO3 ≃ S3 /{±1} . . . . . . . . . . II.2 SO4 /{±1} ≃ SO3 × SO3 . . . . . II.3 SU2 /{±1} ≃ SO3 . . . . . . . . . Applications . . . . . . . . . . . . . . . . III.1 Théorème des 4 carrés . . . . . . III.2 Infographie . . . . . . . . . . . . III.3 Fractales . . . . . . . . . . . . . . III.4 Octonions et sédénions . . . . . . i . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 . 1 . 1 . 3 . 5 . 5 . 7 . 8 . 9 . 9 . 10 . 15 . 17 ii TABLE DES MATIÈRES Table des figures 1 2 3 4 5 6 Un réseau de R2 . . . . . . . Angles d’Euler . . . . . . . . État normal des cardans . . Blocage des cardans . . . . . Ensemble de Mandelbrot Mandelbulb . . . . . . . . . . . . . . . iii . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 13 14 14 16 17 iv TABLE DES FIGURES I. PREMIÈRE APPROCHE DES QUATERNIONS I Première approche des quaternions I.1 Découverte Les quaternions ont été inventés en 1843 par le mathématicien irlandais William Hamilton, son but étant de trouver un équivalent des nombres complexes pour représenter les groupes orthogonaux en dimension 3 et 4 et ainsi faire de la géométrie. I.2 Définition et premières propriétés Définition I.1 Il existe une algèbre H de dimension 4 sur R munie d’une base (1, i, j, k) telle que : 1. 1 est élément neutre pour la multiplication 2. i2 = j 2 = k 2 = −1, jk = −kj = i, ki = −ik = j, ij = −ji = k On l’appelle algèbre des quaternions. Ses éléments sont de la forme a + bi + cj + dk avec a, b, c, d ∈ R. Démonstration. Il y a plusieurs méthodes pour démontrer cela : 1. On prend pour H l’espace R4 muni d’une base (1, i, j, k) et on définit la multiplication sur H par bilinéarité à partir des formules de la définition. Il faut vérifier que cette loi est associative. 2. On peut définir H comme une sous-algèbre de matrices de M2 (C) : H= ( ! a −b , a, b ∈ C b a ) On vérifie alors que cet ensemble vérifie bien les propriétés demandées dans la définition. Si on appelle ses éléments M(a, b), une base de H est Id = M(1, 0), I = M(i, 0), J = M(0, 1), K = M(0, i). La matrice!assoa + ib −c + id ciée au quaternion q = a+bi+cj+dk est M(q) = . c + id a − ib Définition I.2 Soit q ∈ H, q = a + bi + cj + dk, avec a, b, c, d ∈ R. On définit le conjugué q de q par q = a − bi − cj − dk. Proposition I.1 L’application q 7→ q est R-linéaire, et vérifie : ∀q1 , q2 ∈ H, q1 q2 = q2 ∗ q1 On dit que c’est un antiautomorphisme. Lacoste Cyril Page 1 Pierron Théo I. PREMIÈRE APPROCHE DES QUATERNIONS Démonstration. La preuve est immédiate avec la définition matricielle, car t M(q) = M(q) . Proposition I.2 1. Pour tout q ∈ H, q = q 2. q ∈ R ⇔ q = q 3. Soit P = {bi + cj + dk, b, c, d ∈ R} l’ensemble des quaternions purs. q ∈ P ⇔ q = −q. Notons qu’avec la représentation matricielle, P est l’ensemble des matrices de H de trace nulle. Définition I.3 Pour q = a + bi + cj + dj ∈ H on définit la norme de q par : N(q) = qq = qq = a2 + b2 + c2 + d2 On a de plus : N(q) ∈ R+ Remarque I.1 L’application q 7→ N(q) est une forme quadratique définie positive sur H, elle induit donc une structure euclidienne avec pour produit scalaire associé ϕ : (q1 , q2 ) 7→ 12 (q1 q2 + q2 q1 ). La base (1,i,j,k) est orthonormée pour ce produit scalaire, P = R⊥ et la conjugaison est la symétrie orthogonale par rapport à R. Théorème I.1 1. L’algèbre H est un corps non commutatif. 2. Le centre de H est égal à R. 3. La norme est multiplicative : N(q1 q2 ) = N(q1 )N(q2 ), donc N est un morphisme de groupe de H∗ dans R∗+ , surjectif, et donc le noyau, groupe des quaternions de norme 1, sera noté G. Démonstration. 1. La norme étant définie, si q 6= 0, N(q) 6= 0 donc q est inversible, d’inverse N1(q) q. 2. Comme H est une R-algèbre, R est inclus dans le centre de H. Réciproquement, si q = a + bi + cj + dk est central on écrit qi = iq ce qui montre c = d = 0 puis qj = jq nous donne b = 0 donc q est réel. 3. Avec l’écriture matricielle, on remarque que la norme correspond au déterminant, et on vérifie que M(q1 q2 ) = M(q1 )M(q2 ). On peut donc conclure directement par multiplicativité du déterminant. √ De plus, si a est réel, N( a) = a, ce qui montre la surjectivité. Remarque I.2 Lacoste Cyril Page 2 Pierron Théo I. PREMIÈRE APPROCHE DES QUATERNIONS 1. Si q ∈ G, i.e. N(q) = 1 alors q −1 = q. 2. Si on identifie H à R muni de sa topologie usuelle, alors n G = (a, b, c, d) ∈ R4 , a2 + b2 + c2 + d2 = 1 o donc G est homéomorphe à la sphère S3 , en particulier G est connexe. 3. On a les équivalences suivantes : q ∈ R ⇔ q 2 ∈ R+ q ∈ P ⇔ q 2 ∈ R− En effet si q est réel, q 2 est réel positif et si q est un quaternion pur, N(q) = qq = q(−q) = −q 2 donc q 2 = −N(q) ∈ R− . Réciproquement si on écrit q = a + p avec a ∈ R et p ∈ P alors q 2 = a2 + p2 + 2ap donc si q 2 est réel, alors 2ap = 0 donc a = 0 ou p = 0. I.3 Le théorème de Frobenius Une question naturelle qui survient est la généralisation de la construction du corps des quaternions à des corps qui seraient des R-algèbres de dimension supérieure. Le théorème de Frobenius apporte la réponse : Théorème I.2 Tout corps K contenant R dans son centre et de dimension finie sur R est isomorphe à R, C ou H. Démonstration. 1. Supposons dans un premier temps K commutatif, et K 6= R. On va montrer que K est isomorphe à C. Prenons un élément a ∈ K \ R. Comme [K : R] < +∞, a est algébrique sur R, et son polynôme minimal est irréductible sur R, donc il est de degré 2 car a n’est pas réel. Le discriminant de ce polynôme, qui est strictement négatif (sinon le polynôme n’aurait que des racines réelles), est donc un carré dans K, mais alors −1 aussi. Si on appelle i une racine carrée de −1 dans K, on obtient que K contient un sous-corps isomorphe à C. Mais K est de fait algébrique sur ce sous-corps, donc puisque C est algébriquement clos, K = C. Lacoste Cyril Page 3 Pierron Théo I. PREMIÈRE APPROCHE DES QUATERNIONS 2. Supposons maintenant K non commutatif. Reprenons a ∈ K \ R, alors R[a] est un corps commutatif de dimension finie sur R. D’après ce qui précède il est isomorphe à C, on les identifie alors et on note i une racine de −1 dans C. Notons que d’après le premier point, C est un sous-corps commutatif maximal de K donc si un élément x de K commute avec i il appartient à C. Soit maintenant y ∈ K \C, alors y ne commute pas avec i , on construit un élément z qui anticommute avec i (on cherche en fait à construire un j pour reconstituer H). On pose pour cela z = yi − iy, on a bien z non nul et iz = −zi. Mais alors iz 2 = (−zi)z = −ziz = z(−iz) = z(zi) = z 2 i, donc z 2 commute avec i donc z 2 ∈ C. Or R[z] est un corps commutatif, et z n’est pas réel, donc R[z] est une R-algèbre de dimension 2, différente de C, mais d’intersection non vide avec C (z 2 y appartient). Donc R[z] ∩ C = R, donc z 2 ∈ R. 2 On a même z 2 ∈ R− , car si z 2 = a > 0, le polynôme X√ − a aurait 4 √ racines distinctes dans le corps R[z] : z, −z, a, et − a, ce qui est interdit car R[z] est commutatif. √ Donc z 2 = −α, avec α ∈ R+ . Posons j = z/ α, alors on a encore ij = −ji, et cette fois j 2 = −1. Il reste à poser k = ij, alors le sous-espace de K engendré par 1, i, j, k est un sous-corps isomorphe à H, on les identifie et on va montrer que K = H. 3. Si on suppose K 6= H, on prend un élément u ∈ K \ H. On réitère le procédé√du 2, on pose v = ui − iu, v anticommute avec i, v 2 ∈ R− et si l = v/ −v 2 , alors il = −li et l2 = −1. Mais alors l’élément jl vérifie jli = j(−il) = (−ji)l = (ij)l = ijl donc jl commute avec i donc appartient à C. Donc l = (jl)/j ∈ H, donc v aussi. Enfin si w = ui + iu, w et i commutent donc w ∈ C ⊂ H, mais alors , donc ui ∈ H donc u ∈ H, contradiction. ui = v+w 2 Lacoste Cyril Page 4 Pierron Théo II. QUATERNIONS ET ROTATIONS II II.1 Quaternions et rotations SO3 ≃ S3 /{±1} Dans la suite nous identifierons le groupe G des quaternions de norme 1 et la sphère S3 . Théorème II.1 1. Pour q ∈ S3 , l’application : rq : ( P u → 7 → P quq −1 est une isométrie de P . Comme P est un R-espace vectoriel euclidien de dimension 3, en fixant une base orthonormée (par exemple (i, j, k)) on peut considérer rq comme un élément de O3 . 2. De plus : r: ( S3 q est un morphisme de noyau {±1} → 7 → O3 rq 3. Son image est SO3 . Lemme II.1.1 La multiplication à droite (resp. à gauche) par un quaternion de norme 1 est une isométrie de H dans H et de P dans P . Démonstration. Comme q est de norme 1, q −1 = q. N(xq) = hxq, xqi = ℜ(xqxq) = ℜ(xqqx) = N(x) De plus, pour tout x ∈ P , qx = x · q. Comme la multiplication à droite par q est une isométrie et que la conjugaison aussi, la multiplication à gauche par q est une isométrie. Démonstration du théorème. 1. Par le lemme, rq est une isométrie. 2. Si rq = Id, alors pour tout x ∈ P , qx = xq. Alors q commute avec tous les éléments de P . Il commute également avec tous les éléments de R qui est le centre de H, donc q commute avec tout élément de H donc q ∈ R. Or q est de norme 1 donc q = ±1. Donc Ker(r) = {±1}. 3. On adopte ici la vision matricielle des quaternions. Lacoste Cyril Page 5 Pierron Théo II. QUATERNIONS ET ROTATIONS ⊂ : Rappelons que P est alors l’ensemble des matrices de trace nulle. L’image de r est un connexe de O3 , qui a deux composantes connexes : SO3 et O3− . Or rId = Id donc, l’image de r est contenue dans la composante connexe de Id qui est SO3 . ⊃ : Pour montrer que Im(r) = SO3, on va montrer qu’elle est ouverte et fermée. Comme r est polynomiale, r est C ∞ . Comme S3 est compacte, Im(r) est compacte donc fermée. Si on montre que Dr(Id) est injective (donc bijective car on est en dimension finie), on saura, par le théorème d’inversion locale, que r est ouverte au voisinage de Id donc de chaque point par translation. On aura alors Im(r) ouverte, fermée et non vide. Par connexité de SO3 , Im(r) = SO3 . Soit X ∈ Ker(Dr(Id)). Ker(Dr(Id)) est définie sur l’espace tangent de S3 en Id c’est-à-dire P . Remarquons alors que pour t ∈ R, etX ∈ S3 , en effet det(etX ) = etr(tX) = e0 = 1 car X ∈ P donc est de trace nulle. On pose ϕ le morphisme R → SO3 qui à t associe r(etX ). ϕ est dérivable et : ! ∂ϕ ∂etX (0) = Dr(Id) (0) = Dr(Id)(X) = 0 ∂t ∂t Lemme II.1.2 Soit ϕ un morphisme de groupes dérivable R → GL3 . Il existe A tel que ϕ = t 7→ etA . Démonstration. Pour tout t, s, ϕ(t + s) = ϕ(t)ϕ(s). En dérivant par rapport à t, on a : ϕ′ (t + s) = ϕ′ (t)ϕ(s) En t = 0, on a ϕ′ (s) = ϕ(s)ϕ′ (0). ′ ′ D’où ϕ(s) = ϕ(0)eϕ (0)s = eϕ (0)s . Comme ϕ est un morphisme de dérivée nulle en 0, le lemme assure ϕ = Id. Donc pour tout t ∈ R, etX = ±Id. Par connexité de SO3 et continuité de t 7→ etX , pour tout t, etX = e0X = Id. Donc X = 0 car exp est localement injective en 0. D’où l’injectivité de Dr(Id) et le résultat. Lacoste Cyril Page 6 Pierron Théo II. QUATERNIONS ET ROTATIONS II.2 SO4 /{±1} ≃ SO3 × SO3 Proposition II.1 Toute isométrie directe s’écrit sous la forme x 7→ pxq avec p et q des quaternions de norme 1. De même, toute isométrie indirecte s’écrit sous la forme x 7→ pxq avec p et q de norme 1. Démonstration. On peut écrire toute isométrie indirecte s comme la composée d’un nombre impair de symétries sq1 , · · · , sqr avec q1 , · · · , qr de norme 1 et sqi = x 7→ −qi xqi−1 . On a alors, avec a = −q1 · · · qr et b−1 = qr · · · q1 , pour tout x ∈ H, s(x) = axb. On procède de même dans le cas direct. Théorème II.2 1. Pour tout p, q ∈ H de norme 1, x 7→ pxq −1 est une isométrie directe de H. 2. L’application ρ: 3 S × S3 → SO4 (R) (p, q) 7→ ρp,q : ( H x → 7 → H pxq −1 est surjective. 3. Son noyau est {±(1, 1)}. Démonstration. 1. Par le lemme II.1.1, on sait que x 7→ pxq −1 est une isométrie. Si cette application est indirecte, par la proposition II.1, on a deux quaternions de norme 1, u et v tel que, pour tout x ∈ H, pxq −1 = axb. Pour x = 1, on trouve u = v −1 et pour x = u−1 , on a v = v donc u = v −1 ∈ R Pour tout x ∈ H, on a alors x = x, ce qui est absurde. Donc ρp,q est une isométrie directe. 2. Par le premier point, Im(ρ) ⊂ SO4(R). De plus, la proposition II.1 assure l’autre inclusion. 3. Supposons que pour tout x ∈ H, pxq −1 = x. Pour x = 1, on obtient p = q. Donc, pour tout x ∈ H, px = xp donc p ∈ R. Comme p est de norme 1, p = ±1. Donc Ker(ρ) = {±(1, 1)}. Lacoste Cyril Page 7 Pierron Théo II. QUATERNIONS ET ROTATIONS On a donc un isomorphisme : SO4 ≃ S3 × S3 /{±(1, 1)} On peut alors passer au quotient et on a un isomorphisme de (S3 × S )/{(±1, ±1)} → SO4 /{±1}. D’où 3 SO4 /{±1} ≃ (S3 × S3 )/{(±1, ±1)} ≃ S3 /{±1} × S3 /{±1} Par le paragraphe précédent, on a donc SO4 /{±1} ≃ SO3 × SO3 II.3 SU2/{±1} ≃ SO3 Le corps C peut être considéré comme un sous-corps de H, par exemple Vect{1, i}. H est alors muni d’une structure de C-espace vectoriel pour la loi extérieure (λ, q) 7→ qλ (attention au sens). Une base de H comme C-espace vectoriel est alors (1, j) et on peut écrire un quaternion q = a + bi + cj + dk dans cette base sous la forme q = 1(a + bi) + j(c − di). On peut alors faire opérer le groupe G des quaternions de norme 1 sur H par multiplication à gauche : si q ∈ G on définit Tq par Tq (q ′ ) = qq ′, qui se trouve être C-linéaire et inversible. On peut l’identifier à une matrice de GL2 (C) (celle qui la représente dans la base (1, j)) : ! λ −µ µ λ si q = λ + jµ. t On remarque que Tq−1 = Tq et det(Tq ) = 1 car q est unitaire, donc Tq ∈ SU2 . On a donc un morphisme T : G 7→ SU2 , bijectif, et donc : G ≃ SU2 et en utilisant le premier résultat on obtient : SU2 /{±1} ≃ SO3 En particulier SU2 /{±1} est simple. Lacoste Cyril Page 8 Pierron Théo III. APPLICATIONS III III.1 Applications Théorème des 4 carrés Définition III.1 Soit E un R-espace vectoriel de dimension finie n, (e1 · · · , en ) une base de E. Un réseau de E est un sous-Z-module de la forme Ze1 + · · · + Zen . • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • Figure 1 – Un réseau de R2 Définition III.2 La dimension d’un réseau est la dimension de l’espace vectoriel qu’il engendre. Un domaine fondamental de Λ est une partie D de E telle que (D + x)x∈Λ soit une partition de E. Le volume de Λ est le volume du domaine fondamental D= ( n X i=1 λi ei , (λ1 , · · · , λn ) ∈ [0, 1[ n ) C’est | detbase canonique de Rn (e1 , · · · , en )|. Théorème III.1 (Minkowski) Soit Λ un réseau de Rn , D le domaine fondamental usuel. Soit X un convexe symétrique (par rapport à 0) borné non vide de Rn . Si λ(X) > 2n λ(D) alors (X ∩ Λ) \ {0} = 6 ∅. Théorème III.2 Tout entier naturel est somme de quatre carrés. Démonstration. • On a 0 = 02 + 02 + 02 + 02 , 1 = 02 + 02 + 02 + 12 et 2 = 02 + 02 + 12 + 12 . Lacoste Cyril Page 9 Pierron Théo III. APPLICATIONS • Si a et b sont sommes de 4 carrés, a = x20 + x21 + x22 + x23 et b = y02 + y12 + y22 + y32. a est la norme du quaternion x0 + ix1 + jx2 + kx3 . b est celle de y0 + iy1 + jy2 + ky3 . Le produit d’iceux est z0 + iz1 + jz2 + kz3 qui a pour norme ab. Il suffit donc de montrer le résultat pour les nombres premiers impairs (fait pour 2). • Soit p premier impair. Lemme III.2.1 Il existe (α, β) tel que α2 + β 2 + 1 ≡ 0 mod p. Démonstration. Il y a p+1 carrés dans Fp . 2 p+1 2 Donc α + 1 prend 2 valeurs dans Fp et −β 2 aussi. Or p+1 + p+1 = p + 1 > p. 2 2 Donc il existe α, β tel que α2 + 1 ≡ −β 2 mod p. On considère le réseau Λ = {(x, y, z, t) ∈ Z4 , z ≡ αx + βy mod p et t = αy − βx mod p} On vérifie que ((1, 0, α, −β), (0, 1, β, α), (0, 0, p, 0), (0, 0, 0, p)) est une base de Λ. Le volume de Λ est donc p2 car le déterminant associé vaut p2 . Soit r > 0 et B la boule de rayon r centrée en 0. 2 Le volume de cette boule est π2 r 4 . 2 Si π2 r 4 > 24 p2 , alors B vérifie les hypothèses du théorème de Minkowski. Donc il existe (x, y, z, t) ∈ Λ \ {0} avec x2 + y 2 + z 2 + t2 6 r 2 . Si (x, y, z, t) ∈ Λ, x2 + y 2 + z 2 + t2 ≡ x2 + y 2 + (αx + βy)2 + (αy − βx)2 ≡ x2 (1 + α2 + β 2 ) + y 2 (1 + α2 + β 2 ) ≡ 0 mod p 2 Comme π 2 > 8, π322 < 4 donc il existe r tel que 32p < r 4 < 4p2 . π2 2 Pour ce r, on a π2 r 4 > 16p2 et r 2 < 2p. Par le théorème de Minkowski, 0 < x2 + y 2 + z 2 + t2 6 r 2 < 2p et p|(x2 + y 2 + z 2 + t2 ) donc x2 + y 2 + z 2 + t2 = p III.2 Infographie En infographie, du moins en 3D, on a besoin de gérer les orientations des objets ainsi que les angles des prises de vue. Nous allons ici comparer deux méthodes principales : Lacoste Cyril Page 10 Pierron Théo III. APPLICATIONS 1. Utiliser des matrices 3 × 3 orthogonales. 2. Utiliser les quaternions de norme 1 Proposition III.1 La rotation d’angle α par rapport à Vect{(ux , uy , uz )} (avec u unitaire) est représentée par le quaternion : cos | {z u } α α + sin (ux i + uy j + uz k) 2 2 Ces représentations sont équivalentes et on peut passer de l’une à l’autre via : a2 + b2 − c2 − d2 2bc − 2ad 2ac + 2bd 2ad + 2bc a2 − b2 + c2 − d2 2cd − 2ab a + bi + cj + dk 7→ 2 2 2 2 2bd − 2ac 2ab + 2cd a −b −c +d et M 7→ avec r = r M1,2 + M2,1 M1,3 + M3,1 M3,2 − M2,3 +i +j +k 2r 2 2 2 q 1 + M1,1 − M2,2 − M3,3 . Occupation mémoire Pour stocker un quaternion, on stocke 4 coefficients. Ils correspondent à l’angle (composante réelle) et à un vecteur directeur de l’axe (composante sur (i, j, k)). Pour stocker une matrice, on stocke 9 coefficients. Composition de rotations Pour composer deux rotations, il suffit de multiplier les quaternions associés. On doit effectuer 16 multiplications et 12 additions soit un total de 28 opérations. En revanche, avec la notation matricielle, on multiplie deux matrices 3×3, on effectue donc 27 multiplications et 18 additions, soit 45 opérations. Rotation d’un vecteur Pour faire tourner un vecteur (ie appliquer la rotation à ce vecteur), la représentation matricielle a ici un avantage. En effet, dans ce cas, il suffit de multiplier la matrice par le vecteur colonne. On arrive à un total de 15 opérations. Lacoste Cyril Page 11 Pierron Théo III. APPLICATIONS Dans le cas des quaternions, on utilise la fonction v 7→ zvz −1 pour obtenir le nouveau vecteur, ce qui nous fait atteindre 39 opérations. Un tableau récapitulatif : Occupation mémoire Composition Rotation d’un vecteur Quaternions 4 28 39 Matrices orthogonales 9 45 15 Stabilité numérique La représentation utilisant les quaternions est plus stable numériquement. En effet, si on perturbe les coordonnées d’un quaternion, le résultat reste un quaternion. En revanche, si on perturbe une matrice orthogonale, le résultat n’est plus forcément orthogonal, et il est coûteux de récupérer l’orthogonalité. Il est donc préférable d’utiliser les quaternions. Interpolation Les quaternions sont aussi utiles pour passer d’une orientation à une autre (interpolation SLERP). En effet, l’effet obtenu en interpolant via cette méthode est plus esthétique qu’en utilisant les matrices orthogonales. Ceci s’explique par le chemin obtenu sur la sphère S3 : 1. Le chemin emprunté par l’interpolation via les quaternions est la géodésique entre les deux points de la sphère. 2. Le chemin emprunté par l’interpolation via les matrices orthogonales est plus tortueux et donne une animation moins fluide. Blocage de cardan Les angles d’Euler sont une représentations de l’orientation des objets par un triplet d’angles (α, β, γ) : Lacoste Cyril Page 12 Pierron Théo III. APPLICATIONS Z Z′ Y ′′′ αβ γ Y ′′ Y′ Y X ′′ X X′ Figure 2 – Angles d’Euler On peut ainsi représenter une rotation de R3 par ces angles : toute rotation peut s’écrire sous la forme Rγ,Z Rβ,X Rα,Z avec α, γ ∈] − π, π[ et β ∈ [0, π] et Rθ,A la matrice de rotation d’angle θ autour de l’axe A. (α, β, γ) sont alors les angles d’Euler liés à la rotation. Un des plus grands avantages des quaternions est qu’ils ne subissent pas le problème dit « du blocage de cardan ». Ce problème réside dans la perte d’un degré de liberté quand deux des axes autour desquels on peut effectuer des rotations se retrouvent confondus après l’application d’une rotation. Ceci est gênant et peut créer des problèmes assez graves, dans le domaine de la robotique et de l’aéronautique. En effet, quand ceci se produit dans une articulation d’un robot (ou d’un moteur), le comportement du système devient très peu prévisible, ce qui a des conséquences non négligeables sur l’objet en question. En aéronautique, ce problème peut avoir des conséquences beaucoup plus graves puisqu’il intervient dans le système de navigation embarquée. Explication schématique du phénomène Prenons l’exemple d’un avion. Usuellement, les trois cardans sont définis comme le montre la figure suivante : Lacoste Cyril Page 13 Pierron Théo III. APPLICATIONS Figure 3 – État normal des cardans Si l’avion se retrouve à la verticale, on obtient la position suivante : Figure 4 – Blocage des cardans Et on constate que, à ce moment, on peut tourner autour de l’axe vertical, de l’axe perpendiculaire à l’image, mais il n’est plus possible de tourner selon le troisième axe. Explication plus théorique Ce problème survient quand on utilise les angles d’Euler. En effet, comme on l’a vu ci-dessus, ceci revient à composer trois rotations à la suite : notons (α, β, γ) les angles correspondant à la rotation R. Quand β = 0, la matrice centrale est l’identité et on a : R = Rγ,Z Rα,Z = Rα+γ,Z Lacoste Cyril Page 14 Pierron Théo III. APPLICATIONS On voit alors que même si on change α ou γ, l’orientation de la rotation reste la même et on a alors perdu un degré de liberté. En fait, pour certaines valeurs de (α, β, γ), l’application (α, β, γ) 7→ Rγ,Z Rβ,X Rγ,Z est différentiable (sommes et produits de sin et cos) et de différentielle non surjective, ce qui signifie qu’on ne peut pas atteindre toutes les positions. Les quaternions ne sont pas concernés par ce problème. En effet, ici, la différentielle de l’application qui à un quaternion associe la rotation est surjective. III.3 Fractales Ensemble de Mandelbrot dans C Définition III.3 On définit l’ensemble de Mandelbrot par : M = {c ∈ C, lim |zn,c | = 6 +∞} n→+∞ 2 avec (zn,c )n la suite définie par z0,c = 0 et ∀n, zn+1,c = zn,c + c. Le code C ci-joint permet de représenter cet ensemble. Figure 5 – Ensemble de Mandelbrot Proposition III.2 M est un connexe compact symétrique par rapport à R. Lacoste Cyril Page 15 Pierron Théo III. APPLICATIONS Sa dimension de Hausdorff est 2. Remarque III.1 En définissant une exponentiation dans R3 , on peut créer une construction similaire baptisée Mandelbulb. On considère la transformation en coordonnées sphériques : r n cos(nθ) cos(nφ) r cos(θ) cos(φ) n r sin(θ) cos(φ) 7→ r sin(nθ) cos(nφ) r n sin(nφ) r sin(φ) Et on observe les domaines de convergence de (zn,c )n avec z0,c = 0 et 8 zn+1,c = zn,c + c. On obtient alors la figure suivante : Figure 6 – Mandelbulb Extension aux quaternions Comme on peut multiplier deux quaternions, on peut étendre la construction de M dans C à la création d’un ensemble M ′ dans H. Le deuxième code C ci-joint permet de représenter une animation en deux dimensions pour imaginer M ′ . Lacoste Cyril Page 16 Pierron Théo III. APPLICATIONS Il suffit d’appliquer une symétrie de révolution autour de l’axe horizontal pour obtenir une structure en trois dimensions. La quatrième coordonnée est fournie par la coordonnée temporelle. On peut aussi fixer la composante selon k du quaternion pour obtenir un objet en trois dimensions et faire varier la composante sur j pour en obtenir les sections planes. III.4 Octonions et sédénions Définitions et première propriétés On a vu qu’il n’existait pas d’autre corps contenant R en son centre et de dimension finie sur R que R, C et H à isomorphisme près. Cependant, il existe une « algèbre » non associative de dimension 8 construite à partir de H, appelée l’algèbre des octonions (ou octaves de Cayley), et notée O. Définition III.4 (Construction de Cayley) : On construit O à partir de l’ensemble H × H muni de sa structure naturelle de R-espace vectoriel et on définit la multiplication par : (q1 , q2 )(q1′ , q2′ ) = (q1 q1′ − q2′ q2 , q2 q1′ + q2′ q1 ) Proposition III.3 Cette multiplication n’est ni commutative, ni même associative, cependant elle vérifie une propriété plus faible, appelée alternativité, c’est-à-dire que toute sous-algèbre engendrée par deux éléments (a, b) est associative, autrement dit : a(bb) = (ab)b et (aa)b = a(ab) Remarque III.2 Une telle sous-algèbre est alors d’après le théorème de Frobenius isomorphe à R, C ou H. Définition III.5 On peut toujours définir le conjugué r d’un élément r = (q1 , q2 ) de O, par r = (q1 , −q2 ), et la norme de r par N(r) = rr = rr = N(q1 ) + N(q2 ) ∈ R+ . Proposition III.4 La norme vérifie toujours la propriété de multiplicativité : N(q1 q2 ) = N(q1 )N(q2 ) ainsi que la propriété N(r) = 0 ⇔ r = 0. Ainsi chaque octonion r non nul admet un inverse N1(r) r. Unicité Tout comme pour H on peut se poser la question de l’unicité de l’algèbre des octonions, en particulier en ce qui concerne la norme multiplicative, existe-t-il d’autres algèbres non associatives possédant toutefois cette Lacoste Cyril Page 17 Pierron Théo III. APPLICATIONS propriété ? Le théorème de Hurwitz nous apporte la réponse. Nous nous placerons dans un cadre plus général, celui des algèbres à division de composition. Définition III.6 Une algèbre A unitaire (mais non nécessairement associative) est dite algèbre à division si pour tous a ∈ A et b ∈ A non nul il existe un et un seul élément x ∈ A et un et un seul élément y ∈ A tels que a = bx et a = yb. Elle est dite algèbre de composition s’il existe une forme quadratique N non dégénérée vérifiant N(xy) = N(x)N(y) pour tous (x, y). Théorème III.3 Hurwitz Les seules algèbres à division de composition sur le corps des réels sont à isomorphisme près R, C, H et O. Démonstration. Soit A une telle algèbre, nous noterons N la forme quadratique multiplicative sur A et B la forme bilinéaire symétrique associée. Nous allons commencer par énoncer quelques résultats intermédiaires qui découlent de la multiplicativité de N : 1. ∀a, c, d ∈ A, B(ac, ad) = N(a)B(c, d) et B(ac, dc) = B(a, d)N(c) (en développant N(a(c + d)) de 2 manières différentes et en utilisant la multiplicativité de N). 2. ∀a, b, c, d ∈ A, B(ac, bd) = 2B(a, b)B(c, d) − B(ad, bc) (en développant B((a + b)c, (a + b)d) de 2 manières différentes et en utilisant le point précédant). 3. On définit le conjugué de c par c = 2B(c, 1) − c. Alors : (a) ∀a, b, c ∈ A, B(ac, b) = B(a, bc) et B(ca, b) = B(a, cb) (faire d = 1 dans le point 2). (b) ∀a, b ∈ A, a + b = a + b. (c) ∀c ∈ A, c ∈ R ⇔ c = c. (d) ∀a, b ∈ A, B(a, b) = B(a, b) (en utilisant le point (a)). (e) ∀c ∈ A, c = c (en utilisant (a) et le fait que B est non dégénérée). (f) ∀b, c ∈ A, bc = cb. (g) ∀a, b, c ∈ A, b.(ac) = 2B(a, b)c − a(bc) (en utilisant les points 2 et 3(a)). (h) ∀a, b ∈ A, a(ab) = (ba)a = N(a)b (utiliser le point précédant en remplaçant b par a et c par b). En particulier, aa = aa = N(a). Nous pouvons à présent démontrer un lemme : Lemme III.3.1 A est une algèbre alternative Lacoste Cyril Page 18 Pierron Théo III. APPLICATIONS Démonstration. Soient a, b ∈ A. Alors : N(a) = aa = 2B(a, 1)a − a2 donc a2 = 2B(a, 1)a − N(a). Maintenant, pour tout t ∈ A : B(a(ab), t) = B(ab, ab) = B(ab, (2B(a, 1) − a)t) = 2B(a, 1)B(ab, t) − B(ab, at) = 2B(a, 1)B(ab, t) − N(a))B(b, t) = B([2B(a, 1)a − N(a)]b, t)(par bilinéarité de B) = B(a2 b, t) Comme N est non dégénérée, cela implique a(ab) = a2 b. De même (ba)a = ba2 . Prenons maintenant H une sous-algèbre de composition de A, c’est-à-dire une sous-algèbre sur laquelle la forme quadratique N est régulière : N|H est non dégénérée, ie H ∩ H ⊥ = {0}, et supposons H 6= A. On peut donc choisir i ∈ H ⊥ avec N(i) = α 6= 0, et on peut supposer α = 1. Lemme III.3.2 H et Hi sont orthogonaux, H ′ = H + Hi est un sousespace sur lequel N est régulière, et dim(H ′) = 2 dim(H). De plus, pour a, b, c, d ∈ H : (a + bi)(c + di) = (ac − db) + (da + bc)i Par conséquent H ′ est une sous-algèbre de composition de A. Cela impose de fortes restrictions sur la structure de l’algèbre A et de ses sous-algèbres : Lemme III.3.3 Si H est une sous-algèbre de composition de A, H 6= A et H ′ construite comme précédemment, alors : 1. H est associative 2. H ′ est associative ⇔ H est commutative et associative 3. H ′ est commutative et associative ⇔ H = R. Démonstration. 1. On sait que H ′ = H ⊕ Hi est une sous-algèbre de composition. Alors N((a + bi)(c + di)) = N(a + bi)N(c + di). Or le premier membre vaut : N((ac − db) + (da + bc)i) = N(ac − db) + N(da + bc) = N(ac) + N(db) − 2B(ac, db) + N(da) + N(bc) + 2B(da, bc) Lacoste Cyril Page 19 Pierron Théo III. APPLICATIONS Et le deuxième : (N(a) + N(b))(N(c) + N(d)) = N(ac) + N(ad) + N(bc) + N(bd) D’où : B(da, bc) = B(ac, db) donc B(da · c, b) = B(d · ac, b) pour tout a, b, c, d. Donc H est associative. 2. Si H ′ est associative, bc · i = bi · c = b · ic = b · ci = cb · i Donc cb = bc pour tout b, c ∈ H donc H est commutative. Réciproquement, si H est commutative, on a : ((a + bi)(c + di))(e + f i) = ((ac − db) + (da + bc)i)(e + f i) = (ac − db)e − f(da + bc) + (f (ac − db) + (da + bc)e)i = ace − dbe − f da − f bc + (f ac − f db + dae + bc · e)i et : (a + bi)((c + di)(e + f i)) = (a + bi)(ce − fd + (f c + de)i) = a(ce − f d) − (cf + ed)b + ((f c + de)a + b(ec − df ))i = ace − af d − cf b − edb + (f ca + dea + bec − bdf )i D’où le résultat. 3. Si H ′ est commutative, ai = ia = ai donc a = a et a ∈ R. Donc H = R. Réciproquement, si H = R, on a : (a + bi)(c + di) = ac − db + (da + bc)i = ac − db + (da + bc)i (c + di)(a + bi) = ca − bd + (bc + da)i = ca − bd + (bc + da)i Donc H ′ est commutative. Nous pouvons à présent démontrer le théorème : si A 6= R, nous pouvons trouver i ∈ R⊥ et construire A1 = R + Ri, alors A1 est associative et commutative, de dimension 2 sur R donc isomorphe à C (on peut l’identifier à C). Si A 6= C on réitère le procédé (notons que N est régulière sur C par le lemme III.3.2 donc C∩C⊥ = {0}) : on trouve j ∈ C⊥ , et on pose A2 = C+Cj. Lacoste Cyril Page 20 Pierron Théo Alors A2 est associative mais pas commutative, de dimension 4, donc A2 est isomorphe à H. Si A2 6= A, on prend l ∈ H⊥ et on construit A3 = H + Hl, qui est une sous-algèbre de composition ni associative, ni commutative, de dimension 8, donc isomorphe à O. Enfin, on ne peut avoir A3 6= A car sinon A3 serait associative ce qui n’est pas le cas, et ceci achève la preuve. Extension On peut de même construire une algèbre de dimension 2n , pour tout n ∈ N en suivant la construction de Cayley. En particulier, celle de dimension 16, dite des sédénions, notée S, est construite à partir de l’espace vectoriel O × O. On perd cette fois la propriété d’alternativité, et même si les sédénions non nuls sont inversibles (puisque la norme reste définie) certains sont des diviseurs de zéro (cela vient de la perte de l’associativité et de l’alternativité). On perd ainsi également la propriété importante de multiplicativité de la norme (ce qui est une conséquence du théorème de Hurwitz). Toutefois, les octonions et sédénions trouvent des applications en physique et en informatique. Les octonions notamment sont utilisés en mécanique quantique, et induisent une structure sur la sphère S7 via les octonions de norme 1 (tout comme les complexes et les quaternions induisaient des structures de groupe multiplicatif sur le cercle S1 et la sphère S3 ). Cependant cette structure est plus faible puisqu’on perd l’associativité. Webographie – – – – http://www.wikipedia.fr http://www.ibiblio.org/e-notes/MSet/Quater.htm http://www.syti.net/MandelBulb.html http://eurserveur.insa-lyon.fr/approphys/9Math&Phys/quaternions/ Approphys3/applications.html
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