LA LETTRE 16 Avril 2014 EDITORIAL Jean Marie Sander Président de la Fondation Grameen Crédit Agricole « Priorités Afrique et Agriculture » Les Nations Unies ont décrété l’année 2014, année de l’agriculture familiale. L’action menée par la Fondation Grameen Crédit Agricole s’inscrit résolument dans cet axe privilégié de développement. Au travers du financement de ses 41 institutions et entreprises partenaires, elle se traduit concrètement par l’encouragement et le financement de milliers d’initiatives micro-économiques, génératrices de revenu, tout particulièrement en Afrique. A l’approche de l’échéance de 2015 pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), les estimations produites par la Banque Mondiale confirment que l’objectif de réduction de la pauvreté de moitié a été atteint 5 ans avant le terme de 2015 : dans les pays en développement, 47% de la population vivait avec moins de 1,25 dollar par jour en 1990, en 2010 ce taux s’est abaissé à 22%. Ce recul de la pauvreté mondiale est toutefois très inégal suivant les régions du monde. Particulièrement marqué en Chine, il n’a été que de 8% en Afrique subsaharienne, région où vivent plus de 30% des pauvres à l’échelle mondiale. Il nous faut donc redoubler d’efforts pour éradiquer la pauvreté, avec une forte priorité pour cette région du monde, et un accent particulier mis sur l’agriculture. C’est ce que fait la Fondation Grameen Crédit Agricole qui agit contre la pauvreté en finançant et en accompagnant des institutions de microfinance et des entreprises de social business. Au 31 décembre 2013, la Fondation est active auprès de 33 institutions de microfinance. L’ensemble de ces IMF partenaires compte près de 2 millions d’emprunteurs actifs, dont 86% de femmes, 84% de bénéficiaires en zone rurale et 26% de bénéficiaires en Afrique Sub-Saharienne. Ces chiffres sont à rapprocher de ceux observés en moyenne dans les fonds d’investissement spécialisés en microfinance, soit respectivement 68% de femmes, 50% de bénéficiaires en zone rurale et 7% en Afrique sub-Saharienne. Pour accompagner en Afrique sub-saharienne un plus grand nombre d’institutions de microfinance, la Fondation a conçu et www.grameen-credit-agricole.org lancé en 2013 un dispositif innovant : la « Facilité africaine de décollage de la microfinance agricole et rurale », qui combine financement et assistance technique. A cet effet, les critères d’éligibilité de la Fondation pour ses prêts ont été assouplis et un dispositif d’assistance technique, doté de 1,62 millions d’Euros, a été mis en place en partenariat avec l’Agence Française de Développement. L’objectif est d’intervenir en 3 ans auprès de 20 IMF. Dès le mois de juin, le dispositif était opérationnel et au 31 décembre 2013, 7 propositions étaient d’ores et déjà été approuvées. La Fondation poursuit en outre son action pour faire bénéficier les petits producteurs agricoles d’une assurance perte de récolte contre les risques naturels, qui soit adaptée à la taille de leur exploitation. Ainsi la Fondation participe aux côtés de Planet-Guarantee au projet Assurances Récolte Sahel déployé dans 4 pays d’Afrique de l’Ouest. En 2013, 18.000 agriculteurs ont bénéficié d’une couverture perte de récolte, basée sur des indices de rendement ou des indices météorologiques. La Fondation développe également son action dans le champ du social business, en prenant des participations minoritaires au capital d’entreprises dont la raison d’être est de donner aux plus pauvres accès à des biens et produits essentiels ou de construire des chaines de valeur inclusive au bénéfice des petits producteurs agricoles. Là aussi, la priorité est donnée à l’Afrique et à l’agriculture. Ainsi en Afrique, la Fondation est actionnaire et partenaire de la Laiterie du Berger (Sénégal), de la Sénégalaise des Filières Alimentaires, de Philéol-Madagascar et de Biotropical au Cameroun, permettant ainsi à plusieurs milliers d’agriculteurs de valoriser leurs productions. 1 LA LETTRE GRAMEEN CRÉDIT AGRICOLE ACTUALITÉS Le 24 février 2014, le Conseil d’Administration de la Fondation Grameen Crédit Agricole s’est réuni © DIDIER GENTILHOMME Le Conseil s’est tenu au siège de la Fédération Nationale de Crédit Agricole, sous la Présidence de Jean-Marie Sander et avec la participation du Professeur Yunus. C ette réunion a été l’occasion pour Jean–Luc Perron de présenter le rapport d’activité de la Fondation en 2013, ainsi que les comptes financiers 2013 et le budget 2014, qui ont été approuvés. JeanLuc Perron a aussi pu exposer le travail en cours sur le plan stratégique de la Fondation et ses orientations générales. Ce Conseil d’Administration, était le dernier pour Yves Couturier qui en a été membre, ainsi que du Comité de Projets, depuis la création de la Fondation en 2008. Ses nouvelles responsabilités au Tribunal de Commerce de Grenoble ne lui permettent plus de disposer du temps nécessaire à ces mandats. Par la voix de son Président, le Conseil a remercié Yves Couturier pour son engagement constant au service de la mission de la Fondation. Bernard LEPOT (gauche) nouvel administrateur de la Fondation Grameen Crédit Agricole, en remplacement d’Yves Couturier (droite) L e Conseil a coopté Bernard LEPOT pour le remplacer. Bernard LEPOT a effectué toute sa carrière à des postes de dirigeant au sein de différentes Caisses Régionales de Crédit Agricole. Jusqu’en 2013, il a dirigé la Caisse Régionale Nord Midi-Pyrénées, et exercé des responsabilités nationales à la Fédération nationale du Crédit Agricole et au conseil d’administration de Crédit Agricole SA. Au service des prêteurs d’espoir 2 LA LETTRE GRAMEEN CRÉDIT AGRICOLE Chiffres de la Fondation à fin décembre Au 31 décembre 2013 la Fondation Grameen Crédit Agricole est active dans 21 pays en développement E n 5 ans d’activité, la Fondation Grameen Crédit Agricole a approuvé 103 financements, pour un montant cumulé de 61,5 millions d’Euros. Au 31 décembre 2013, elle finance 31 institutions de microfinance partenaires et 10 entreprises de Social Business dans 21 pays. Les institutions de microfinance partenaires de la Fondation servent près de 2 millions d’emprunteurs actifs, dont 86% sont des femmes. Ces bénéficiaires finaux vivent à 84% en zone rurale et à 26% en Afrique Sub-Saharienne. En 2013, la Fondation a aussi lancé de nouvelles initiatives ou poursuivi les initiatives existantes afin d’amplifier et diversifier son action en faveur des plus démunis : En février 2013, elle a conçu et mis en place la « Facilité de décollage pour la microfinance rurale et agricole en Afrique », en signant un partenariat avec l’AFD. Ce partenariat comporte deux volets : la couverture du risque et l’assistance technique pour les institutions éligibles au programme, A fin décembre 2013, la Fondation avait approuvé 7 dossiers. Pour plus d’informations sur la facilité africaine, cliquez ici. Répartition géographique des emprunteurs actifs des IMF partenaires Asie du Sud et du Sud-Est Répartition par devises Afrique Sub-saharienne XOF Répartition par type de financement KES 19% 6% 29% 15% 32% 19% 26% Europe de l’Est et Asie Centrale Prêts Senior USD 11% Europe 2% Occidentale Moyen Orient et Afrique du Nord 75% 3% Garantie 3% Autres 2% 4% BDT EUR 10% 7% IDR TJS 19% Equity 7% 4% 9% AZN KHR THB Elle a poursuivi le développement du fonds d’investissement « Grameen Crédit Agricole Fund », entièrement dédié à l’investissement dans des entreprises de social business. Ce fonds s’adresse à des investisseurs professionnels ou qualifiés qui souhaitent conjuguer esprit de solidarité et esprit d’entreprise. Le portefeuille de participations de la Fondation au capital d’entreprises de Social Business sera transféré au Grameen Crédit Agricole Fund dès qu’il sera opérationnel. Pour plus d’informations sur le SB, cliquez ici. Par ailleurs, la Fondation Grameen Crédit Agricole a pris en 2013 une part très active aux débats et aux initiatives pour promouvoir une microfinance responsable, et pour élaborer et diffuser des méthodes et des indicateurs permettant d’évaluer la performance sociale des institutions de microfinance. Elle joue un rôle actif dans l’instance mondiale chargée d’élaborer des méthodes standard de reporting de la performance sociale en microfinance et contribue à la diffusion de l’approche « social business » telle que définie par le Professeur Yunus, Prix Nobel de la Paix. Pour plus d’informations sur les activités de la Fondation dans le domaine de la microfinance, cliquez ici. Départ de Baptiste et les nouveaux visages de la Fondation : Yann, Heloise, Jonas Au revoir Baptiste ! BAPTISTE LARNAUDIE, qui fut le premier analyste au sein du pôle Investissement de la Fondation, a quitté la Fondation après plus de 5 années intenses, pour créer en Birmanie une Institution de Microfinance. Toute l’équipe lui souhaite beaucoup de succès. Bienvenue à Yann, Héloïse et Jonas ! YANN GELISTER a rejoint en février 2014 le pôle Développement et Assistance Technique, sur le volet micro assurance agricole. Yann est diplômé de la London School of Economics, de l’Université de Leeds, et du Programme de Microfinance européen de l’ULB. HÉLOÏSE PORTE, arrivée en tant que stagiaire en janvier 2013, a été intégrée comme analyste au sein du pôle Investissement. Héloïse est titulaire du Master Finance et Stratégie de Sciences Po Paris. JONAS LUINI, a rejoint l’équipe des chargés d’investissement du Pôle Développement et Assistance technique en septembre 2013. Il est titulaire d’une licence en Sciences Politiques, ainsi que d’un Master en relations internationales de l’Université de Milan (Italie). Pour plus d’informations sur notre équipe, cliquez ici. Au service des prêteurs d’espoir 3 LA LETTRE GRAMEEN CRÉDIT AGRICOLE Muhammad Yunus, invité par LCL et la Fondation Le 24 février à Paris, le Professeur Yunus a partagé sa vision du Social Business avec 70 invités, au cours d’un dîner débat organisé en partenariat avec LCL © DIDIER GENTILHOMME L a Fondation s’est associée aux équipes de la Banque des Entreprises et de la Gestion de Fortune de LCL (Le Crédit Lyonnais) pour organiser un dîner-débat sur le thème «Conjuguer Philanthropie et Entrepreneuriat» avec une intervention du Professeur Yunus, et le témoignage de Mme Blandine Muliez, Présidente de la Fondation Entreprendre. Les 70 invités, dirigeants d’entreprises et/ou créateurs de Fondations familiales, ont pu échanger avec le Professeur Yunus et se familiariser avec la vision social business qu’il a développée et expérimentée avec succès, et approfondir leur réflexion personnelle sur les nouvelles voies d’une philanthropie entrepreneuriale. Cet échange était particulièrement opportun, au moment où les cloisons longtemps étanches entre le monde de l’investissement, dirigé par la recherche du meilleur couple risque-rendement financier, et celui des causes sociales, dominé par l’altruisme et le désintéressement, tendent à s’estomper au profit d’approches mixtes où l’efficacité et la rigueur du modèle entrepreneurial sont mises au service de ces mêmes causes sociales : lutte contre la pauvreté dans les pays en développement, insertion des exclus de nos sociétés, accès de tous à des services de santé et d’éducation. Un grand succès ! D ébut mars, Muhammad Yunus, s’est rendu pour la première fois au Cambodge, où il a notamment participé à une conférence organisée par Danone. Communities à l’Université Royale de Phnom-Penh sur le Social Business avec près de 400 participants, principalement des jeunes. Il a pu apprécier le spectacle de cirque donné par Phare Performing Social Enterprise (PPS E), une entreprise sociale pionnière au Cambodge qui a pour vocation de produire et diffuser les spectacles vivants créés par l’ONG Phare Ponleu Selpak. Accompagné de Philippe Guichandut, directeur du Développement et de l’Assistance Technique, il a rencontré Chamroeun et visité des clients de cette IMF à vocation très sociale créée en 2006 par Entrepreneurs du Monde, et dont la Fondation est actionnaire à hauteur de 20%. Ainsi, dans le quartier de Boeung Tompon, un bidonville au sud de Phnom Penh, © EMELINE FANTAISIE Pour sa première visite au Cambodge, Muhammad Yunus a rencontré les entreprises de Social Business, partenaires de la Fondation le Prof. Yunus a assisté à une formation sur le surendettement rassemblant une vingtaine de femmes et leurs enfants. Les échanges après la formation ont été faciles : les femmes vivant là ressemblent à celles du Bangladesh qui ont inspiré à Muhammad Yunus l’approche de microfinance : activités principalement agricoles, maisons exposées à des inondations fréquentes, situation précaire en particulier pour les femmes… mais aussi un bel esprit d’entreprise chez la plupart ! M. Yunus a aussi rencontré le comité de direction de Chamroeun, les membres de son conseil d’administration et l’équipe d’Entrepreneurs du Monde. Il a en particulier encouragé Chamroeun et Entrepreneurs du Monde à investir en capital dans les structures lancées par de jeunes entrepreneurs, à organiser des « design labs » où des jeunes viennent présenter leurs idées de création d’entreprise et à proposer des formations professionnelles que les étudiants peuvent rembourser une fois embauchés. Sa 1ère visite au Cambodge a permis aussi au Professeur Yunus de rencontrer le Conseil d’Administration de la « Cambodian Microfinance Association » et d’échanger sur le modèle de la Grameen Bank, ainsi que sur la méthode suivie par Grameen Bank pour faire face aux catastrophes naturelles à répétition au Bengladesh (situation de plus en plus courante aussi au Cambodge). Enfin une rencontre avec l’équipe de 1001 Fontaines à Phnom-Penh a permis au Prof. Yunus d’approfondir le modèle de social business développé par cette ONG, en partenariat avec la Fondation, pour distribuer une eau de qualité dans les villages du Cambodge. Les jours précédents, il avait visité deux stations locales de traitement dans la province de Kandal. Au service des prêteurs d’espoir 4 LA LETTRE GRAMEEN CRÉDIT AGRICOLE Attribution de la Certification CPP (Client Protection Principles) pour LOMC LOMC (LOLC Micro Credit Ltd.), filiale de Lanka Orix Leasing Company (LOLC) au Sri Lanka et partenaire de la Fondation, est la première Institution de MicroFinance Sri-Lankaise à recevoir la Certification de « Principes de Protection des Clients » décernée par la SMART Campaign, qui lui a été attribuée par le Micro-Credit Ratings International Limited (M-CRIL). L Pour plus d’informations sur LOMC, cliquez ici. Ils ont pris la parole ! Déclaration de Strasbourg Les 16 et 17 janvier 2014, à Strasbourg, la Commission Européenne a invité plus de 2 000 acteurs de l’entreprenariat social à débattre. a SMART Campaign, est une initiative qui encourage les Institutions de Microfinance à intégrer les principes et les meilleures pratiques de protection des clients dans leur activité. Seulement 13 IMF dans le monde ont obtenu cette certification à ce jour. A fin décembre 2013, LOMC a un portefeuille de 115,5 M€ pour 185 782 emprunteurs actifs (soit un prêt moyen de 623€), 70,5% des emprunteurs sont des femmes et 90% vivent en zone rurale. Après un 1er financement de 2 millions d’euros sur une période de 4 ans, la Fondation vient d’accorder à LOMC un deuxième prêt de 1,3M€. T rois ans après sa communication sur le « Social Business Initiative », la Commission Européenne est allée à la rencontre des acteurs de l’économie rurale et solidaire au cours de deux jours de débat sur le thème « Entrepreneurs sociaux prenez la parole ! » Cette parole a effectivement été prise : une déclaration finale, qui n’engage pas la Commission Européenne a été prise par consensus. La Fondation était représentée par Jean-Luc Perron, Délégué Général, et membre du Groupe d’Experts de la Commission en Entrepreneuriat Social. Cliquez ici si vous souhaitez consulter la Déclaration de Strasbourg: • Déclaration • Annexes à la déclaration Publication de l’étude « Microfinance Partnerships to help access basic services » réalisée par Convergences avec l’aide de plusieurs IMF, dont notre partenaire ASHI aux Philippines Convergences a examiné comment les partenariats multi-acteurs (entre le monde associatif, le secteur privé, les Etats et agences bilatéraux de coopération) permettent aux IMF d’aider leurs clients à améliorer leurs conditions de vie et à avoir accès aux services sociaux de base. A fin de réaliser ce document, 168 projets ont été étudiés dans le monde. Sept études de cas ont été retenues pour une présentation approfondie. Parmi eux notre partenaire Ashi aux Philippines a été sélectionné pour son projet Aproot Case, qui concerne la mise en place de prêts à l’habitat pour aider les familles à reconstruire leurs maisons détruites suite au typhon « Ondoy » en 2009. Un partenariat multi-acteur a pu être constitué avec les municipalités et des ONG d’appui. L’étude fait des recommandations pour améliorer de telles synergies entre acteurs afin de mieux répondre aux besoins de base des populations les plus défavorisées. Télécharger l’étude, cliquez ici. Au service des prêteurs d’espoir 5 LA LETTRE GRAMEEN CRÉDIT AGRICOLE NOUVEAUX INVESTISSEMENTS La Fondation réalise cinq nouveaux investissements en janvier et février En janvier, la Fondation a décaissé la première tranche d’un prêt de 153 000 euros sur 2,5 ans pour Coopec Sifa (Soutien aux Initiatives de Femmes pour l’Autopromotion). Cette institution togolaise est l’héritière du projet mis en place par le JARC (Mouvement des Jeunes et Adultes Ruraux et Catholiques) dans le but de proposer des petits prêts aux femmes pauvres vivant dans le nord du Togo. Pendant la phase de projet, les activités de microcrédit de l’institution ont été caractérisées par une orientation sociale forte et une certaine prudence qui a limité le développement opérationnel de l’institution. A fin décembre 2013, l’institution compte 12 620 emprunteurs actifs dont 99% sont des femmes, qui vivent en zone rurale. Le montant du prêt moyen de l’institution est de 82 €. L’ investissement de la Fondation entre dans le cadre de la Facilité de décollage pour la microfinance en Afrique, avec le soutien de l’AFD. Par ailleurs, la Fondation a décaissé, en février, la première tranche d’un prêt accordé à Paidek (République Démocratique du Congo) pour un montant équivalent à € 222 000 sur une durée de 2,5 ans. Paidek (Programme d’Appui aux Initiatives Economiques du Kivu) est une institution spécialisée dans la microfinance, née en 1996. Concentré sur le Nord et le Sud Kivu, Paidek opère aussi bien en milieu urbain que rural. Les objectifs globaux du Paidek sont, via la microfinance, la redynamisation de l’économie populaire et la régression de la pauvreté. Paidek octroie donc des crédits à des associations, des groupes solidaires, des microentreprises familiales, afin de les aider à mettre sur pied des activités commerciales. Au 31 décembre 2013, Paidek compte 10 045 clients actifs dont 49% sont des femmes, presque exclusivement en zone urbaine. De même, la Fondation a décaissé la première tranche d’un prêt d’un montant en Roupies indonésiennes équivalent à €608,000 pour l’institution Indonésienne Bina Artha Ventura sur une durée de 3 ans. Bina Artha Ventura est une Société de Capital Risque engagée dans le secteur de la microfinance, qui a reçu sa licence en novembre 2011. Bina Artha propose des fonds de roulement sous une forme inspirée de la méthodologie de groupe de Grameen. L’institution s’adresse exclusivement aux femmes qui n’ont pas ou n’ont qu’un accès partiel au secteur financier formel. Bina Artha vise à faciliter l’accès au financement de ménages à faible revenu pour des micro et petites entreprises à Java, et à améliorer ainsi leur situation économique et sociale. A fin décembre 2013, Bina Artha Ventura compte 80 917 clients actifs, uniquement des femmes. 70,5% de sa clientèle se situe en zone rurale et le montant moyen des prêts est de 64 euros. Toujours en Asie, la Fondation a également décaissé un nouveau prêt à TPC (Cambodge) pour un montant en Thai Bath équivalent à €1,585,000 sur 3 ans. Thaneakea Phum (Cambodge), Ltd (TPC) est une institution de microfinance avec une vision sociale et une orientation entrepreneuriale qui met l’accent sur le service aux familles à faible revenu situées en milieu rural. Actuellement, TPC est la 5ème IMF du pays en termes de clients actifs. Elle a été créée par le Catholic Relief Services (CRS) en 1994 afin de permettre aux femmes vivant en zone rurale d’avoir accès à des services financiers qu’elles pourraient utiliser pour financer leurs microentreprises et améliorer ainsi leurs conditions de vie et celle de leurs communautés. A fin décembre 2013, l’institution compte 153 952 clients actifs dont 85% sont des femmes. Près de 100% de sa clientèle se trouve en zone rurale. Le montant moyen des prêts de TPC est de 356 euros. Finalement, la Fondation a aussi décaissé un nouveau prêt d’un montant en Somoni équivalent à €1,040,000 sur quatre ans et demi pour l’institution tadjik Arvand. La mission de l’institution est de faciliter l’amélioration du niveau de vie de la population et de créer de nouvelles opportunités de développement socio-économique en offrant des services financiers et techniques de qualité aux entrepreneurs tadjiks. Elle propose des prêts et produits d’épargne principalement dans les régions rurales et agricoles du Nord du pays, ainsi que dans les environs de Douchanbé, capitale du Tadjikistan. Aujourd’hui, Arvand compte 5 agences, 11 sous-agences et plus de 20 centres de service à la clientèle. A fin décembre 2013, l’institution compte 24 800 clients actifs, dont 43% sont des femmes, et 60,5% vivent en zone rurale. Pour plus d’informations sur les partenaires de la Fondation, cliquez ici. Au service des prêteurs d’espoir 6 LA LETTRE GRAMEEN CRÉDIT AGRICOLE FOCUS PARTENARIAT Le 27 février dernier, la Fondation Grameen Crédit Agricole, la Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde (FARM) et PlaNet Guarantee ont organisé, dans le cadre du Salon international de l’agriculture à Paris, une table ronde sur le thème « La microassurance agricole en Afrique de l’Ouest : réalités et perspectives ». A près l’ouverture du colloque par Patrick Degiovanni, directeur général adjoint de Pacifica, JeanChristophe Debar, directeur de la fondation FARM, a introduit la table ronde par la présentation de l’étude « Genèse et essor de la microassurance agricole » publiée par le Microinsurance Network, co-rédigéepar la Fondation Grameen Crédit Agricole, FARM et une consultante indépendante. Ce document, fait un point complet sur les débats et les développements les plus récents dans le secteur de l’assurance agricole dans les pays en développement, avec un éclairage tout particulier sur les produits d’assurance indicielle. Philippe Guichandut, directeur du développement et de l’assistance technique à la Fondation Grameen Crédit Agricole, a ani- © DIDIER GENTILHOMME La Microassurance agricole à l’honneur au Salon International de l’Agriculture à Paris mé la table ronde réunissant Emmanuelle Poirier-Magona, chef de projets au sein de la division Agriculture de l’Agence française de développement (AFD), Amadou Ndiaye, directeur général de la Compagnie nationale d’assurance agricole du Sénégal, Adama Camara, directeur général de l’Institution de microfinance malienne Soro Yiriwaso, Ismaila Diakité, président de la coopérative Coprocuma au Mali et François-Xavier Albouy, vice-président de PlaNet Guarantee. Les intervenants ont dressé un état des lieux de la microassurance agricole. Celle-ci constitue un levier important pour favoriser l’intensification et améliorer la compétitivité de l’agriculture dans cette région. Elle n’est toutefois ni une solution unique ni une panacée, mais un facteur clé parmi toutes les mesures visant à promouvoir Pour télécharger l’étude « Genèse et essor de la microassurance agricole » cliquez ici les performances et la durabilité des filières agroalimentaires, ainsi que la réduction de la pauvreté rurale. La diffusion à grande échelle de la microassurance agricole ne réussira qu’avec l’appui des Etats et des actions de sensibilisation et de mobilisation de tous les acteurs, y compris les organisations de producteurs. L’assurance indicielle, malgré ses promesses, doit encore faire ses preuves, mais l’utilisation des nouvelles technologies devrait permettre une meilleure couverture des aléas climatiques, une réduction du risque de base et une distribution moins coûteuse des produits assuranciels. En raison de l’instabilité qu’elle engendre, le coût de la non-assurance peut être dévastateur pour les producteurs, les transformateurs et les consommateurs de produits agricoles. Pour télécharger le communiqué de presse suite à la conférence cliquez ici 1001 Fontaines lance sa collecte de don sur internet avec la participation de Sébastien Chabal Notre partenaire 1001 fontaines lance une opération originale de collecte de dons sur Internet, celle-ci est mise en valeur par la participation du rugbyman Sébastien Chabal qui a souhaité s’y associer. E n effet, avec 1€, 1001 Fontaines permet à des enfants d’avoir de l’eau saine pendant un an, et par le biais de cette campagne elle permet aux internautes de participer “en 1 clic” au développement de projets d’accès à l’eau potable au Cambodge, à Madagascar et en Inde. A la fin de cette opération, qui a débuté le 1er avril et qui s’achèvera dans 7 semaines, un tirage au sort récompensera un des donateurs lui offrira le privilège de passer une soirée mémorable avec le Rugbyman. Pour visionner la vidéo, cliquez ici Pour participer à l’opération, il suffit de cliquer sur le logo 1001fontaines à la fin de la vidéo ou de se rendre sur la page de l’opération. Au service des prêteurs d’espoir 7
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