LA LETTRE - Grameen Crédit Agricole

LA LETTRE
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Avril 2014
EDITORIAL
Jean Marie Sander
Président de la Fondation
Grameen Crédit Agricole
« Priorités Afrique
et Agriculture »
Les Nations Unies ont décrété l’année 2014, année de l’agriculture familiale. L’action menée par la Fondation
Grameen Crédit Agricole s’inscrit résolument dans cet axe privilégié de développement. Au travers du financement
de ses 41 institutions et entreprises partenaires, elle se traduit concrètement par l’encouragement et le financement
de milliers d’initiatives micro-économiques, génératrices de revenu, tout particulièrement en Afrique.
A
l’approche de l’échéance de 2015 pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), les estimations produites par la Banque Mondiale confirment que
l’objectif de réduction de la pauvreté de moitié a été atteint
5 ans avant le terme de 2015 : dans les pays en développement, 47%
de la population vivait avec moins de 1,25 dollar par jour en 1990, en
2010 ce taux s’est abaissé à 22%.
Ce recul de la pauvreté mondiale est toutefois très inégal suivant les régions du monde. Particulièrement marqué en Chine, il n’a
été que de 8% en Afrique subsaharienne, région où vivent plus de
30% des pauvres à l’échelle mondiale.
Il nous faut donc redoubler d’efforts pour éradiquer la pauvreté,
avec une forte priorité pour cette région du monde, et un accent
particulier mis sur l’agriculture.
C’est ce que fait la Fondation Grameen Crédit Agricole
qui agit contre la pauvreté en finançant et en accompagnant
des institutions de microfinance et des entreprises de social
business. Au 31 décembre 2013, la Fondation est active
auprès de 33 institutions de microfinance. L’ensemble de ces
IMF partenaires compte près de 2 millions d’emprunteurs
actifs, dont 86% de femmes, 84% de bénéficiaires en zone
rurale et 26% de bénéficiaires en Afrique Sub-Saharienne. Ces
chiffres sont à rapprocher de ceux observés en moyenne dans
les fonds d’investissement spécialisés en microfinance, soit
respectivement 68% de femmes, 50% de bénéficiaires en zone
rurale et 7% en Afrique sub-Saharienne.
Pour accompagner en Afrique sub-saharienne un plus grand
nombre d’institutions de microfinance, la Fondation a conçu et
www.grameen-credit-agricole.org
lancé en 2013 un dispositif innovant : la « Facilité africaine de décollage de la microfinance agricole et rurale », qui combine financement et assistance technique. A cet effet, les critères d’éligibilité
de la Fondation pour ses prêts ont été assouplis et un dispositif
d’assistance technique, doté de 1,62 millions d’Euros, a été mis en
place en partenariat avec l’Agence Française de Développement.
L’objectif est d’intervenir en 3 ans auprès de 20 IMF. Dès le mois
de juin, le dispositif était opérationnel et au 31 décembre 2013, 7
propositions étaient d’ores et déjà été approuvées.
La Fondation poursuit en outre son action pour faire bénéficier
les petits producteurs agricoles d’une assurance perte de récolte
contre les risques naturels, qui soit adaptée à la taille de leur exploitation. Ainsi la Fondation participe aux côtés de Planet-Guarantee
au projet Assurances Récolte Sahel déployé dans 4 pays d’Afrique
de l’Ouest. En 2013, 18.000 agriculteurs ont bénéficié d’une couverture perte de récolte, basée sur des indices de rendement ou
des indices météorologiques.
La Fondation développe également son action dans le champ
du social business, en prenant des participations minoritaires au
capital d’entreprises dont la raison d’être est de donner aux plus
pauvres accès à des biens et produits essentiels ou de construire
des chaines de valeur inclusive au bénéfice des petits producteurs
agricoles. Là aussi, la priorité est donnée à l’Afrique et à l’agriculture.
Ainsi en Afrique, la Fondation est actionnaire et partenaire de la
Laiterie du Berger (Sénégal), de la Sénégalaise des Filières Alimentaires, de Philéol-Madagascar et de Biotropical au Cameroun, permettant ainsi à plusieurs milliers d’agriculteurs de valoriser leurs
productions.
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LA LETTRE
GRAMEEN CRÉDIT AGRICOLE
ACTUALITÉS
Le 24 février 2014, le Conseil d’Administration de
la Fondation Grameen Crédit Agricole s’est réuni
© DIDIER GENTILHOMME
Le Conseil s’est tenu au siège de la Fédération Nationale de
Crédit Agricole, sous la Présidence de Jean-Marie Sander et
avec la participation du Professeur Yunus.
C
ette réunion a été l’occasion pour Jean–Luc Perron de présenter le
rapport d’activité de la Fondation en 2013, ainsi que les comptes
financiers 2013 et le budget 2014, qui ont été approuvés. JeanLuc Perron a aussi pu exposer le travail en cours sur le plan stratégique
de la Fondation et ses orientations générales.
Ce Conseil d’Administration, était le dernier pour Yves Couturier
qui en a été membre, ainsi que du Comité de Projets, depuis la création de la Fondation en 2008. Ses nouvelles responsabilités au Tribunal de Commerce de Grenoble ne lui permettent plus de disposer
du temps nécessaire à ces mandats. Par la voix de son Président, le
Conseil a remercié Yves Couturier pour son engagement constant au
service de la mission de la Fondation.
Bernard LEPOT (gauche) nouvel administrateur de la Fondation Grameen
Crédit Agricole, en remplacement d’Yves Couturier (droite)
L
e Conseil a coopté Bernard LEPOT pour le remplacer. Bernard LEPOT a effectué toute sa carrière à
des postes de dirigeant au sein de différentes Caisses
Régionales de Crédit Agricole. Jusqu’en 2013, il a dirigé la Caisse Régionale Nord Midi-Pyrénées, et exercé
des responsabilités nationales à la Fédération nationale du Crédit Agricole et au conseil d’administration de
Crédit Agricole SA.
Au service des prêteurs d’espoir
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LA LETTRE
GRAMEEN CRÉDIT AGRICOLE
Chiffres de la Fondation à fin décembre
Au 31 décembre 2013 la Fondation Grameen Crédit Agricole est active dans 21 pays en développement
E
n 5 ans d’activité, la Fondation Grameen Crédit Agricole a approuvé 103
financements, pour un montant cumulé de 61,5 millions d’Euros. Au 31 décembre
2013, elle finance 31 institutions de microfinance partenaires et 10 entreprises de Social
Business dans 21 pays. Les institutions de
microfinance partenaires de la Fondation
servent près de 2 millions d’emprunteurs
actifs, dont 86% sont des femmes. Ces bénéficiaires finaux vivent à 84% en zone rurale et
à 26% en Afrique Sub-Saharienne.
En 2013, la Fondation a aussi lancé de
nouvelles initiatives ou poursuivi les initiatives existantes afin d’amplifier et diversifier
son action en faveur des plus démunis :
En février 2013, elle a conçu et mis en
place la « Facilité de décollage pour la microfinance rurale et agricole en Afrique », en
signant un partenariat avec l’AFD. Ce partenariat comporte deux volets : la couverture
du risque et l’assistance technique pour les
institutions éligibles au programme,
A fin décembre 2013, la Fondation avait
approuvé 7 dossiers.
Pour plus d’informations sur la facilité africaine,
cliquez ici.
Répartition géographique des
emprunteurs actifs des IMF partenaires
Asie du Sud
et du Sud-Est
Répartition par devises
Afrique
Sub-saharienne
XOF
Répartition par type de financement
KES
19%
6%
29%
15%
32%
19%
26%
Europe de l’Est
et Asie Centrale
Prêts Senior
USD
11%
Europe
2% Occidentale
Moyen Orient et
Afrique du Nord
75%
3% Garantie
3% Autres
2%
4% BDT
EUR
10%
7%
IDR
TJS
19%
Equity
7% 4% 9%
AZN
KHR THB
Elle a poursuivi le développement du fonds
d’investissement « Grameen Crédit Agricole
Fund », entièrement dédié à l’investissement
dans des entreprises de social business.
Ce fonds s’adresse à des investisseurs
professionnels ou qualifiés qui souhaitent
conjuguer esprit de solidarité et esprit
d’entreprise. Le portefeuille de participations de la Fondation au capital d’entreprises
de Social Business sera transféré au Grameen
Crédit Agricole Fund dès qu’il sera opérationnel.
Pour plus d’informations sur le SB, cliquez ici.
Par ailleurs, la Fondation Grameen Crédit
Agricole a pris en 2013 une part très active
aux débats et aux initiatives pour promouvoir une microfinance responsable, et pour
élaborer et diffuser des méthodes et des
indicateurs permettant d’évaluer la performance sociale des institutions de microfinance. Elle joue un rôle actif dans l’instance
mondiale chargée d’élaborer des méthodes
standard de reporting de la performance
sociale en microfinance et contribue à la
diffusion de l’approche « social business »
telle que définie par le Professeur Yunus, Prix
Nobel de la Paix.
Pour plus d’informations sur les activités de la
Fondation dans le domaine de la microfinance,
cliquez ici.
Départ de Baptiste et les nouveaux visages de la Fondation : Yann, Heloise, Jonas
Au revoir Baptiste !
BAPTISTE LARNAUDIE, qui
fut le premier analyste au sein
du pôle Investissement de la
Fondation, a quitté la Fondation après plus de 5 années intenses, pour créer en Birmanie
une Institution de Microfinance. Toute l’équipe lui souhaite
beaucoup de succès.
Bienvenue à Yann, Héloïse et Jonas !
YANN GELISTER a rejoint
en février 2014 le pôle
Développement et Assistance
Technique, sur le volet micro
assurance agricole. Yann est
diplômé de la London School
of Economics, de l’Université
de Leeds, et du Programme
de Microfinance européen de
l’ULB.
HÉLOÏSE PORTE, arrivée en
tant que stagiaire en janvier
2013, a été intégrée comme
analyste au sein du pôle Investissement. Héloïse est titulaire
du Master Finance et Stratégie
de Sciences Po Paris.
JONAS LUINI, a rejoint
l’équipe des chargés
d’investissement du Pôle
Développement et Assistance
technique en septembre 2013.
Il est titulaire d’une licence
en Sciences Politiques, ainsi
que d’un Master en relations
internationales de l’Université
de Milan (Italie).
Pour plus d’informations sur notre équipe, cliquez ici.
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LA LETTRE
GRAMEEN CRÉDIT AGRICOLE
Muhammad Yunus,
invité par LCL et la
Fondation
Le 24 février à Paris, le Professeur
Yunus a partagé sa vision du Social
Business avec 70 invités, au cours
d’un dîner débat organisé en
partenariat avec LCL
© DIDIER GENTILHOMME
L
a Fondation s’est associée aux équipes de la Banque des
Entreprises et de la Gestion de Fortune de LCL (Le Crédit
Lyonnais) pour organiser un dîner-débat sur le thème «Conjuguer Philanthropie et Entrepreneuriat» avec une intervention
du Professeur Yunus, et le témoignage de Mme Blandine Muliez,
Présidente de la Fondation Entreprendre. Les 70 invités, dirigeants
d’entreprises et/ou créateurs de Fondations familiales, ont pu
échanger avec le Professeur Yunus et se familiariser avec la vision
social business qu’il a développée et expérimentée avec succès,
et approfondir leur réflexion personnelle sur les nouvelles voies
d’une philanthropie entrepreneuriale.
Cet échange était particulièrement opportun, au moment où les cloisons longtemps étanches entre le monde de
l’investissement, dirigé par la recherche du meilleur couple risque-rendement financier, et celui des causes sociales, dominé par
l’altruisme et le désintéressement, tendent à s’estomper au profit
d’approches mixtes où l’efficacité et la rigueur du modèle entrepreneurial sont mises au service de ces mêmes causes sociales :
lutte contre la pauvreté dans les pays en développement, insertion des exclus de nos sociétés, accès de tous à des services de
santé et d’éducation.
Un grand succès !
D
ébut mars, Muhammad Yunus, s’est
rendu pour la première fois au Cambodge, où il a notamment participé
à une conférence organisée par Danone.
Communities à l’Université Royale de Phnom-Penh sur le Social Business avec près
de 400 participants, principalement des
jeunes. Il a pu apprécier le spectacle de cirque donné par Phare Performing Social Enterprise (PPS E), une entreprise sociale pionnière au Cambodge qui a pour vocation de
produire et diffuser les spectacles vivants
créés par l’ONG Phare Ponleu Selpak. Accompagné de Philippe Guichandut, directeur du Développement et de l’Assistance
Technique, il a rencontré Chamroeun et visité des clients de cette IMF à vocation très
sociale créée en 2006 par Entrepreneurs du
Monde, et dont la Fondation est actionnaire
à hauteur de 20%.
Ainsi, dans le quartier de Boeung Tompon, un bidonville au sud de Phnom Penh,
© EMELINE FANTAISIE
Pour sa première visite au Cambodge,
Muhammad Yunus a rencontré
les entreprises de Social Business,
partenaires de la Fondation
le Prof. Yunus a assisté à une formation
sur le surendettement rassemblant une
vingtaine de femmes et leurs enfants.
Les échanges après la formation ont été
faciles : les femmes vivant là ressemblent
à celles du Bangladesh qui ont inspiré à
Muhammad Yunus l’approche de microfinance : activités principalement agricoles,
maisons exposées à des inondations fréquentes, situation précaire en particulier
pour les femmes… mais aussi un bel esprit
d’entreprise chez la plupart !
M. Yunus a aussi rencontré le comité
de direction de Chamroeun, les membres
de son conseil d’administration et l’équipe
d’Entrepreneurs du Monde. Il a en particulier encouragé Chamroeun et Entrepreneurs du Monde à investir en capital dans
les structures lancées par de jeunes entrepreneurs, à organiser des « design labs » où
des jeunes viennent présenter leurs idées
de création d’entreprise et à proposer des
formations professionnelles que les étudiants peuvent rembourser une fois embauchés.
Sa 1ère visite au Cambodge a permis
aussi au Professeur Yunus de rencontrer
le Conseil d’Administration de la « Cambodian Microfinance Association » et
d’échanger sur le modèle de la Grameen
Bank, ainsi que sur la méthode suivie par
Grameen Bank pour faire face aux catastrophes naturelles à répétition au Bengladesh (situation de plus en plus courante
aussi au Cambodge).
Enfin une rencontre avec l’équipe de
1001 Fontaines à Phnom-Penh a permis
au Prof. Yunus d’approfondir le modèle de
social business développé par cette ONG,
en partenariat avec la Fondation, pour distribuer une eau de qualité dans les villages
du Cambodge. Les jours précédents, il avait
visité deux stations locales de traitement
dans la province de Kandal.
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LA LETTRE
GRAMEEN CRÉDIT AGRICOLE
Attribution de la Certification
CPP (Client Protection Principles)
pour LOMC
LOMC (LOLC Micro Credit Ltd.), filiale de Lanka Orix Leasing Company
(LOLC) au Sri Lanka et partenaire de la Fondation, est la première
Institution de MicroFinance Sri-Lankaise à recevoir la Certification de
« Principes de Protection des Clients » décernée par la SMART Campaign,
qui lui a été attribuée par le Micro-Credit Ratings International Limited
(M-CRIL).
L
Pour plus d’informations sur LOMC, cliquez ici.
Ils ont pris la parole !
Déclaration de Strasbourg
Les 16 et 17 janvier 2014, à Strasbourg, la
Commission Européenne a invité plus de 2 000
acteurs de l’entreprenariat social à débattre.
a SMART Campaign, est une initiative qui encourage les Institutions
de Microfinance à intégrer les principes et les meilleures pratiques
de protection des clients dans leur activité. Seulement 13 IMF dans le
monde ont obtenu cette certification à ce jour.
A fin décembre 2013, LOMC a un portefeuille de 115,5 M€ pour 185 782
emprunteurs actifs (soit un prêt moyen de 623€), 70,5% des emprunteurs
sont des femmes et 90% vivent en zone rurale.
Après un 1er financement de 2 millions d’euros sur une période de 4
ans, la Fondation vient d’accorder à LOMC un deuxième prêt de 1,3M€.
T
rois ans après sa communication sur le « Social Business Initiative », la
Commission Européenne est allée à la rencontre des acteurs de
l’économie rurale et solidaire au cours de deux jours de débat sur le
thème « Entrepreneurs sociaux prenez la parole ! »
Cette parole a effectivement été prise : une déclaration finale, qui
n’engage pas la Commission Européenne a été prise par consensus.
La Fondation était représentée par Jean-Luc Perron, Délégué Général,
et membre du Groupe d’Experts de la Commission en Entrepreneuriat
Social.
Cliquez ici si vous souhaitez consulter la Déclaration de Strasbourg:
• Déclaration
• Annexes à la déclaration
Publication de l’étude « Microfinance Partnerships to
help access basic services » réalisée par Convergences
avec l’aide de plusieurs IMF, dont notre partenaire
ASHI aux Philippines
Convergences a examiné comment les partenariats multi-acteurs (entre le monde associatif, le
secteur privé, les Etats et agences bilatéraux de coopération) permettent aux IMF d’aider leurs
clients à améliorer leurs conditions de vie et à avoir accès aux services sociaux de base.
A
fin de réaliser ce document, 168 projets ont été étudiés dans le monde. Sept études de cas
ont été retenues pour une présentation approfondie. Parmi eux notre partenaire Ashi aux
Philippines a été sélectionné pour son projet Aproot Case, qui concerne la mise en place de
prêts à l’habitat pour aider les familles à reconstruire leurs maisons détruites suite au typhon
« Ondoy » en 2009. Un partenariat multi-acteur a pu être constitué avec les municipalités et des
ONG d’appui.
L’étude fait des recommandations pour améliorer de telles synergies entre acteurs afin de
mieux répondre aux besoins de base des populations les plus défavorisées.
Télécharger l’étude, cliquez ici.
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LA LETTRE
GRAMEEN CRÉDIT AGRICOLE
NOUVEAUX INVESTISSEMENTS
La Fondation réalise cinq nouveaux investissements en janvier et février
En janvier, la Fondation a décaissé la première tranche d’un prêt de 153 000 euros sur 2,5 ans pour
Coopec Sifa (Soutien aux Initiatives de Femmes pour l’Autopromotion). Cette institution togolaise
est l’héritière du projet mis en place par le JARC (Mouvement des Jeunes et Adultes Ruraux et
Catholiques) dans le but de proposer des petits prêts aux femmes pauvres vivant dans le nord du
Togo. Pendant la phase de projet, les activités de microcrédit de l’institution ont été caractérisées par
une orientation sociale forte et une certaine prudence qui a limité le développement opérationnel
de l’institution. A fin décembre 2013, l’institution compte 12 620 emprunteurs actifs dont 99% sont
des femmes, qui vivent en zone rurale. Le montant du prêt moyen de l’institution est de 82 €. L’
investissement de la Fondation entre dans le cadre de la Facilité de décollage pour la microfinance
en Afrique, avec le soutien de l’AFD.
Par ailleurs, la Fondation a décaissé, en février, la première tranche d’un prêt accordé à Paidek
(République Démocratique du Congo) pour un montant équivalent à € 222 000 sur une durée de 2,5
ans. Paidek (Programme d’Appui aux Initiatives Economiques du Kivu) est une institution spécialisée
dans la microfinance, née en 1996. Concentré sur le Nord et le Sud Kivu, Paidek opère aussi bien en
milieu urbain que rural. Les objectifs globaux du Paidek sont, via la microfinance, la redynamisation
de l’économie populaire et la régression de la pauvreté. Paidek octroie donc des crédits à des
associations, des groupes solidaires, des microentreprises familiales, afin de les aider à mettre sur
pied des activités commerciales. Au 31 décembre 2013, Paidek compte 10 045 clients actifs dont 49%
sont des femmes, presque exclusivement en zone urbaine.
De même, la Fondation a décaissé la première tranche d’un prêt d’un montant en Roupies
indonésiennes équivalent à €608,000 pour l’institution Indonésienne Bina Artha Ventura sur une
durée de 3 ans. Bina Artha Ventura est une Société de Capital Risque engagée dans le secteur de la
microfinance, qui a reçu sa licence en novembre 2011. Bina Artha propose des fonds de roulement sous
une forme inspirée de la méthodologie de groupe de Grameen. L’institution s’adresse exclusivement
aux femmes qui n’ont pas ou n’ont qu’un accès partiel au secteur financier formel. Bina Artha vise
à faciliter l’accès au financement de ménages à faible revenu pour des micro et petites entreprises
à Java, et à améliorer ainsi leur situation économique et sociale. A fin décembre 2013, Bina Artha
Ventura compte 80 917 clients actifs, uniquement des femmes. 70,5% de sa clientèle se situe en zone
rurale et le montant moyen des prêts est de 64 euros.
Toujours en Asie, la Fondation a également décaissé un nouveau prêt à TPC (Cambodge) pour un
montant en Thai Bath équivalent à €1,585,000 sur 3 ans. Thaneakea Phum (Cambodge), Ltd (TPC)
est une institution de microfinance avec une vision sociale et une orientation entrepreneuriale qui
met l’accent sur le service aux familles à faible revenu situées en milieu rural. Actuellement, TPC est
la 5ème IMF du pays en termes de clients actifs. Elle a été créée par le Catholic Relief Services (CRS)
en 1994 afin de permettre aux femmes vivant en zone rurale d’avoir accès à des services financiers
qu’elles pourraient utiliser pour financer leurs microentreprises et améliorer ainsi leurs conditions de
vie et celle de leurs communautés. A fin décembre 2013, l’institution compte 153 952 clients actifs
dont 85% sont des femmes. Près de 100% de sa clientèle se trouve en zone rurale. Le montant moyen
des prêts de TPC est de 356 euros.
Finalement, la Fondation a aussi décaissé un nouveau prêt d’un montant en Somoni équivalent à
€1,040,000 sur quatre ans et demi pour l’institution tadjik Arvand. La mission de l’institution est
de faciliter l’amélioration du niveau de vie de la population et de créer de nouvelles opportunités
de développement socio-économique en offrant des services financiers et techniques de qualité
aux entrepreneurs tadjiks. Elle propose des prêts et produits d’épargne principalement dans les
régions rurales et agricoles du Nord du pays, ainsi que dans les environs de Douchanbé, capitale
du Tadjikistan. Aujourd’hui, Arvand compte 5 agences, 11 sous-agences et plus de 20 centres de
service à la clientèle. A fin décembre 2013, l’institution compte 24 800 clients actifs, dont 43% sont
des femmes, et 60,5% vivent en zone rurale.
Pour plus d’informations sur les partenaires
de la Fondation, cliquez ici.
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LA LETTRE
GRAMEEN CRÉDIT AGRICOLE
FOCUS PARTENARIAT
Le 27 février dernier, la Fondation Grameen Crédit Agricole,
la Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde
(FARM) et PlaNet Guarantee ont organisé, dans le cadre du
Salon international de l’agriculture à Paris, une table ronde
sur le thème « La microassurance agricole en Afrique de
l’Ouest : réalités et perspectives ».
A
près l’ouverture du colloque par
Patrick Degiovanni, directeur
général adjoint de Pacifica, JeanChristophe Debar, directeur de la fondation FARM, a introduit la table ronde par la
présentation de l’étude « Genèse et essor
de la microassurance agricole » publiée
par le Microinsurance Network, co-rédigéepar la Fondation Grameen Crédit Agricole, FARM et une consultante indépendante. Ce document, fait un point complet
sur les débats et les développements les
plus récents dans le secteur de l’assurance
agricole dans les pays en développement,
avec un éclairage tout particulier sur les
produits d’assurance indicielle.
Philippe Guichandut, directeur du développement et de l’assistance technique à
la Fondation Grameen Crédit Agricole, a ani-
© DIDIER GENTILHOMME
La Microassurance agricole à
l’honneur au Salon International
de l’Agriculture à Paris
mé la table ronde réunissant Emmanuelle
Poirier-Magona, chef de projets au sein de
la division Agriculture de l’Agence française
de développement (AFD), Amadou Ndiaye,
directeur général de la Compagnie nationale d’assurance agricole du Sénégal, Adama
Camara, directeur général de l’Institution
de microfinance malienne Soro Yiriwaso, Ismaila Diakité, président de la coopérative
Coprocuma au Mali et François-Xavier Albouy, vice-président de PlaNet Guarantee.
Les intervenants ont dressé un état des lieux
de la microassurance agricole.
Celle-ci constitue un levier important
pour favoriser l’intensification et améliorer la
compétitivité de l’agriculture dans cette région. Elle n’est toutefois ni une solution unique ni une panacée, mais un facteur clé parmi toutes les mesures visant à promouvoir
Pour télécharger l’étude « Genèse et essor de la microassurance agricole » cliquez ici
les performances et la durabilité des filières
agroalimentaires, ainsi que la réduction de la
pauvreté rurale. La diffusion à grande échelle de la microassurance agricole ne réussira
qu’avec l’appui des Etats et des actions de
sensibilisation et de mobilisation de tous
les acteurs, y compris les organisations de
producteurs. L’assurance indicielle, malgré
ses promesses, doit encore faire ses preuves,
mais l’utilisation des nouvelles technologies
devrait permettre une meilleure couverture des aléas climatiques, une réduction du
risque de base et une distribution moins
coûteuse des produits assuranciels. En raison
de l’instabilité qu’elle engendre, le coût de la
non-assurance peut être dévastateur pour
les producteurs, les transformateurs et les
consommateurs de produits agricoles.
Pour télécharger le communiqué de presse suite à la conférence cliquez ici
1001 Fontaines lance sa collecte de
don sur internet avec la participation
de Sébastien Chabal
Notre partenaire 1001 fontaines lance une opération originale
de collecte de dons sur Internet, celle-ci est mise en valeur par
la participation du rugbyman Sébastien Chabal qui a souhaité
s’y associer.
E
n effet, avec 1€, 1001 Fontaines permet à des enfants d’avoir
de l’eau saine pendant un an, et par le biais de cette campagne elle permet aux internautes de participer “en 1 clic”
au développement de projets d’accès à l’eau potable au Cambodge, à Madagascar et en Inde. A la fin de cette opération, qui
a débuté le 1er avril et qui s’achèvera dans 7 semaines, un tirage
au sort récompensera un des donateurs lui offrira le privilège de
passer une soirée mémorable avec le Rugbyman.
Pour visionner la vidéo, cliquez ici
Pour participer à l’opération, il suffit de cliquer sur
le logo 1001fontaines à la fin de la vidéo ou de se
rendre sur la page de l’opération.
Au service des prêteurs d’espoir
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