בס''ד La Page דף הברית de l'alliance israélite Publication mardi 16 décembre 2014 universelle d u lycée l'alliance israélite u n i v e r s e l l e -Nice 24 KISLEV 5775 HANOUKA 5775 Sommaire La brèche des grecs HANOUKA… הפעולות נמשכים הלבבות אחרי Les cœurs vont à la suite des actes Sefer hah’inouh’, mitsva n°16 Cette merveilleuse phrase du Sefer Hah’inouh’, attribué à Rabbi Aharon Halévy de Barcelone a trouvé une application concrète pour nos lycéens en ce chabbat H’ayé Sarah du 15 novembre. LA VIE AU LYCEE DE L’ALLIANCE La Michna de Midote (2, 3) décrit le Temple et sa montagne. « Plus à l’intérieur, [après la muraille qui entoure le mont du Temple] se situe le muret (sorègue) haut de dix palmes. Les grecs y avaient réalisé treize brèches. On le combla de nouveau et on décréta treize prosternements leur correspondant ». Selon le commentaire du ‘Ikar Tossefot Yom Tov, le muret en question constitue la frontière que le noa’hide ne peut franchir sur la montagne du Moria. Les grecs y réalisent des brèches, c'est-à-dire qu’ils tentent de supprimer cette séparation, d’effacer la singularité d’Israël qui lui permet d’évoluer en tant que tel durant la durée de l’histoire. C’est pourquoi les brèches sont au nombre de 13, qui est la valeur numérique du mot אחד, un. Les grecs entendent porter atteinte à l’unicité juive. Il importe de remarquer que les grecs n’ont pas détruit ce muret, ils y ont réalisé des brèches. C’est là une posture perverse et tendancieuse. « Vous voulez un cadre juif ? Pas de problème, mais il faut le laisser être infiltré par l’extérieur, il vous faut vous acclimater aux modes de pensées et aux valeurs ambiantes ». C’est en effet avec une joie particulière que s’est déroulé ce jour le premier chabbat plein organisé par notre lycée. Ce chabbat, proposé aux classes des garçons de Première et Terminale a été l’occasion pour nos élèves de vivre un moment intense ensemble. Ce chabbat, depuis le début de l’année, a permis aux lycéens garçons du Lycée de l’Alliance Nice de partager une ambiance conforme à la Tradition et à l’esprit du Chabbat. Dès le vendredi soir, l’office de Chabbat a été célébré à la synagogue Ezrat Ah’im rue Blacas, suivi d’un chiour. Après les chants en guise de bienvenue pour le chabbat et le Kiddouch, le repas au lycée a ensuite été servi, durant lequel nos élèves ont pu échanger en toute amitié. La soirée s’est ensuite poursuivie par un cours-débat, qui a vu se prolonger la discussion jusque tard dans la nuit… Ce qui n’a pas empêché nos chers élèves – que la pluie n’a pas découragés - d’être au rendez-vous pour la tefila de Chah’arit ! La Séouda de midi, ponctuée par l’enthousiasme de nos lycéens, a ensuite été suivie par une conférence dispensée par le Dr Melloul, dentiste de formation, qui a choisi de traiter un thème cher à nos jeunes au seuil d’une nouvelle partie de leur vie et ô combien d’actualité : la relation du Peuple Juif avec les Nations du monde et son implication dans la vie séculière. L’intervention, qui a donné lieu à un débat passionné, a permis à nos élèves d’ouvrir de nouvelles perspectives sur leur avenir, d’envisager sous un autre jour leur futur et de voir leurs études – religieuses ou profanes – d’un œil différent. La journée s’est ensuite conclue par l’office de Minh’a, à la suite duquel les deux divré Torah prononcés successivement par Melvin Guirchoun et Natan Cascarino, tous deux élèves de Terminale, ont eu un effet très touchant auprès des fidèles de la communauté, qui n’ont pas tari d’éloges sur la facilité et l’aisance avec laquelle nos élèves se sont exprimés. Inutile de décrire la fierté qui nous étreint lorsque l’on constate le résultat de plusieurs années de travail auprès de nos jeunes qui seront les futurs cadres communautaires de demain. Souhaitons que ce Chabbat ait eu l’effet escompté : celui de redonner à nos jeunes le sentiment puissant d’appartenir à un peuple plusieurs fois millénaires, fier de son héritage spirituel et de ses valeurs et de concourir à ce qui sera pour eux une année de réussite, de satisfaction mais aussi d’amitié et de proximité. Yaïr ZIRI - Professeur de Kodech Directeur Rédacteur Publication E.Benarroch Jacky Milewski A I U Nice Copyright © 2014 - AIU NICE Nous vous remercions de ne pas transporter le Daf le Chabbat HANOUKA : Allumage 1ère bougie Mardi 16 décembre CHABAT MIKETZ 16h37 – 17h45 בס''ד Le prosternement est le signe de l’effacement, de la gratitude totale. On ne remercie jamais assez Hachem de nous aider à colmater les brèches, à ne pas se laisser entraîner par une pensée qui n’est pas juive, par des actes qui ne correspondent pas à la façon dont la Torah souhaite voir l’humanité se dessiner. Là où il y a une brèche, on a besoin d’une bougie, d’une lumière, pour déterminer ce qui relève du cadre de la Torah et ce qui n’en relève pas. On saisit alors la Michna (Midote 1, 6) qui enseigne que les ‘hasmonéens ont caché les pierres de l’autel que les grecs avaient rendu impures dans la salle nord-est du Bet hamoked. Lycée de l'alliance israélite universelle www.aiu-nice.org 22, rue Michelet 06100 NICE Tél. 04.92.07.88.10 Fax 04.92.07.88.11 Email : [email protected] Le pauvre de ‘Hanouka Les grecs n’ont pas bâti un nouvel autel mais ils ont utilisé celui du Temple : « Notre manière de faire ressemble au judaïsme. D’ailleurs, vous le reconnaissez, notre autel, c’est le vôtre !». Les ‘hasmonéens ont voulu conserver la mémoire de ce danger existentiel, toujours menaçant, dans la pièce de la lumière qui brille (mizra’h), et au cœur de la conscience (tsafone). Les ressemblances restent des ressemblances. Le Choul’han Aroukh (Ora’h ‘Haïm 671, 13) énonce que même le pauvre qui tire sa subsistance de la tsédaka doit vendre son vêtement pour pouvoir acquérir l’huile d’olive pour l’allumage des lumières de ‘Hanouka. Le cadre de vie Quand on allume les lumières de ‘Hanouka, à la porte, à l’extérieur, on les place à gauche de la porte, face à la mezouza qui est située à droite (cf. Choul’han Aroulh, Orah’ ‘Haïm 671, 7). De cette manière, le juif est « entouré de mitsvot » pour reprendre l’expression des commentateurs. Les trente-six bougies « Il y a 36 peines de retranchement dans la Torah » enseigne la Michna (Keritoute 1, 1). Les 36 bougies de ‘Hanouka constituent l’antithèse de ces 36 peines de retranchement. Chacune de ces bougies doit éclairer l’homme pour qu’il se rende compte de la rupture du lien qui l’unit à D.ieu. Selon le Séfer Ta’amé haMinhaguim (p. 366), les 36 bougies de ‘Hanouka correspondent aux 36 traités de la Michna sur lesquelles il existe un commentaire du Talmud. L’étude talmudique rapièce les liens ; ainsi que les 36 tsadikim cachés qui travaillent à unifier le monde à la pensée de D.ieu. Etre entouré de mitsvot, c’est aussi élaborer un monde dont les contours suivent l’exigence morale et éthique de la Torah, c’est développer sa personnalité dans l’espace biblique et talmudique. En un mot, c’est faire en sorte d’être entouré de lumières tout au long de l’année… C’est donc donner un sens à celles allumées pendant la fête de ‘Hanouka. Quand Yehouda rappelle au vice-roi d’Egypte les difficultés qu’il a rencontrées pour faire voyager Binyiamin depuis la terre de Canaan, il déclare notamment : « Nous avons dit à notre seigneur [le vice-roi d’Egypte] que le jeune homme ne peut pas abandonner son père, et s’il l’abandonnait, il en mourrait » (Genèse 44, 22), son père en mourrait (cf. Rabbénou Be’hayé sur le verset). Dans la vie d’un juif, les pères de la nation sont omniprésents ; nous parlons sans cesse d’Avraham notre père, d’Yits’hak notre père et de Yaacov notre père. « le jeune homme ne peut pas abandonner son père » : nous les juifs ne pouvons abandonner nos pères, nous n’avons pas le droit de renoncer à la vocation qu’ils ont initiée, à la Torah et aux mitsvot qu’ils ont annoncées ; nous ne pouvons pas choisir un autre chemin que celui tracé par tant et tant de générations de juifs à travers l’histoire, un chemin de crainte de D.ieu et d’amour du prochain ; nous ne pouvons ignorer le mode de vie que nos pères nous ont transmis, une vie où le chabbat et les lois de la kacheroute par exemple occupent une place primordiale. « et s’il l’abandonnait, il en mourrait » ; qui ? Binyiamin (cf. Rachi). Un homme détaché de ses racines vit-il la vie qui est la sienne ? Un juif qui ne marche pas sur la voie des pères d’Israël n’emprunte-t-il pas une autre voie que la sienne ? Pour un juif, vivre sa vie, c’est vivre une vie juive. Cette loi peut paraître exigeante mais imaginons que la loi ait dispensé le plus pauvre de l’allumage de la ‘hanoukia : cela aurait signifié que le pauvre peut ne pas avoir le droit à la lumière. En substance, cette loi ordonne donc à l’indigent de ne pas renoncer à la lumière et à l’espérance. Cette notion selon laquelle le juif doit être entouré de mitsvot nous fait réfléchir sur le cadre de vie dans lequel nous devons évoluer. L’environnement dans lequel nous vivons doit pouvoir nous permettre d’accomplir des mitsvot, d’épanouir notre spiritualité et d’intensifier notre judaïsme. Le choix d’habiter telle ville ou tel quartier, de fréquenter telle ou telle personne est donc déterminant pour la vitalité qui sera donnée à notre vie juive. L’attachement à nos pères Où est l’enfant ? Le marché de ‘Hanouka Selon la formule talmudique, les lumières doivent rester allumées « ad chétekhalé réguel mine hachouk », « jusqu’au moment où le pied disparait du marché », c'est-à-dire jusqu’au moment où il n’y a plus personne dans les rues. Le réguel désigne le pied soit la partie la plus basse du corps. Le terme provient aussi de la même racine que le mot reguiloute, habitude, mécanique. Les lumières de ‘Hanouka, les lumières de la Torah doivent éclairer jusqu’à ce que disparaissent des marchés de la finance toute manifestation de la bassesse humaine et tout mouvement mécanique duquel le sentiment d’humanité est chassé. Quand Ruben retourne à la citerne dans laquelle Joseph a été jeté et la trouve vide, il s’exclame : « l’enfant n’y est plus, et moi, où irai-je ? » (Genèse 37, 30). Ruben avait proposé à ses frères de jeter Joseph dans cette citerne plutôt que de le tuer. Le texte biblique indique bien que c’était pour gagner du temps, « le sauver et le ramener à son père ». Cette phrase prononcée par Ruben « l’enfant n’y est plus, et moi, où irai-je ? » est d’une portée considérable : si l’enfant n’y est plus, c'est-à-dire si l’enfant n’est pas là, à sa place, s’il n’évolue plus dans le cadre d’une éducation juive, alors « où irai-je ? », les horizons se bouchent pour le peuple, les issues se dérobent. L’histoire d’Israël ne peut tracer la voie de son salut qu’à travers une transmission effective d’un judaïsme vivant et authentique. Nul doute que la célébration de ‘hanouka consolide l’identité d’Israël que chaque enfant porte en lui. Que les lumières de la fête nous éclairent et réconfortent ceux et celles qui en ont besoin. Rabbin Jacky Milewski
© Copyright 2024 ExpyDoc