Dégustation - Union des oenologues de France

Dégustation
ELÉMENTS POUR UNE ANALYSE DE LA VARIABILITÉ
SENSORIELLE DES VINS ROUGES DU VAL DE LOIRE
Pascale DENEULIN(1), Christian ASSELIN(2), Jérôme PAGES(3).
(1)
. INTERLOIRE, Interprofession des vins du Val de Loire— Pôle Technique, 73, rue Plantagenêt, B.P. 2347, 49023 Angers cedex 02
. UNION DES ŒNOLOGUES DE France – Région Val de Loire
21/23 rue de Croulebarbe, 75013 Paris
(3)
. Laboratoire de Mathématiques Appliquées – Agrocampus Rennes
65, rue de Saint Brieuc, 35042 Rennes cedex
(2)
INTRODUCTION
Les dernières études sur la consommation de vins en France et
à l’étranger montrent une baisse importante des volumes consommés
par personne. Cette baisse va de pair avec une augmentation de la
qualité recherchée. Plusieurs études sont aujourd’hui réalisées afin de
décrire, voire quantifier, la qualité des vins et de déterminer les attentes exactes des consommateurs. La variabilité des vins doit permettre
de répondre aux attentes de (presque) tous les consommateurs.
Depuis de nombreuses années, plusieurs réflexions sont menées pour
améliorer les méthodes de dégustation et de caractérisation des vins.
Pourtant, la pratique la plus répandue reste la dégustation libre d’un
expert. La description et le jugement du vin sont alors laissés aux soins
d’une seule et unique personne. Ne tenant compte que d’un seul avis,
cette description apparaît comme fragile. Partant de ce constat, les
méthodes d’analyse sensorielle se sont développées dans l’univers du
vin. Les dégustations se sont normalisées au moyen d’un jury et d’une
fiche de descripteurs.
1.
L’objectif premier de l’étude est de déterminer les ressemblances et
dissemblances au sein d’un groupe de vins rouges du Val de Loire et
d’évaluer leur niveau de qualité. D’un point de vue méthodologique,
l’idée est de tester une méthode qui allie uniquement le napping et le
texte libre. Nous nous plaçons dans les conditions les plus répandues
imposant un nombre restreint de juges (autour d’une dizaine),
professionnels de la filière.
MATÉRIELS, MÉTHODES ANALYTIQUES ET EXPERIMENTALES
1.1 DIX VNS ROUGES
Dix vins rouges du Val de Loire ont été sélectionnés pour leur diversité
en termes de cépage (cabernet franc et gamay), de terroirs,
de vinification et d’élevage. Ils ont été choisis parce qu’ils représentent
les tendances actuelles du marché des vins rouges de Loire.
La problématique s’articule autour de la question suivante : quelles
sont les principales dimensions de variabilité sensorielle de ces vins ?
1.2 SEPT DÉGUSTATEURS
Le jury est composé de sept dégustateurs professionnels,
non entraînés au sens de l’analyse sensorielle, mais ayant une bonne
connaissance des produits.
1.3 RECUEIL DE DONNÉES
Sur le plan méthodologique, cette dégustation a pour objectif de tester
la faisabilité d’un recueil de données allégé et proche des habitudes
des dégustations œnologiques. Une précédente étude (Pagès et al.,
2003) a démontré la faisabilité et l’intérêt du napping pour caractériser
les vins. Celui-ci devait être complété par une fiche de dégustation
et/ou des commentaires libres.
Trois types de recueil de données se sont succédés ; une évaluation
libre constituée d’un commentaire par chacun des juges pour chacun
des vins, le remplissage d’une fiche réduite et enfin un recueil direct de
distances sensorielles, olfactif d’une part, gustatif d’autre part.
1.3.1 DESCRIPTION
Les tendances sensorielles peuvent apparaître à la suite de traitements
statistiques. Mais ces pratiques impliquent un entraînement du panel
long et coûteux. La spontanéité de la description est également perdue
au profit de descripteurs imposés. C’est dans ce contexte que le
napping a été créé et développé en 2003 (Pagès, 2003, 2005). Cette
procédure permet de représenter, à partir de données « spontanées »,
les dimensions sensorielles de l’ensemble des vins. D’un autre côté, les
commentaires libres, bien maîtrisés par les professionnels, sont
exploités pour aider l’interprétation des dimensions précitées.
LIBRE PAR COMMENTAIRE
Les vins sont dégustés de manière monadique selon un ordre bien
défini pour chacun des juges de façon à ce que, lorsque l’on
considère l’ensemble des résultats, chaque vin a été dégusté, le même
nombre de fois à chaque rang et le même nombre de fois après
chacun des autres vins. Chaque dégustateur évalue une fois chaque
vin, ces propriétés sont donc obtenues en utilisant des carrés latins de
Williams (MacFie et al.).
Les dégustateurs n’ont aucune trame de commentaires à
leur disposition. Ils sont libres de structurer leur description comme ils
le souhaitent. Cependant, la plupart d’entre eux séparent la description
olfactive de la description gustative. Dans la suite de l’étude cette distinction sera prise en compte.
1.3.2 CINQ CRITÈRES
Une précédente étude (Pagès et al., 2003) a montré l’intérêt
de compléter les données issues du napping par une fiche de dégustation, afin de fournir les termes expliquant le positionnement. Cette
fiche a été réduite à son minimum et ne présente désormais que cinq
critères de jugement hédonique.
Les dégustateurs évaluent l’appréciation visuelle, la qualité olfactive et
gustative, l’impression générale et l’équilibre-harmonie. Ces critères
permettent de faire ressortir rapidement les vins les plus appréciés si
les avis convergent ou, dans le cas contraire, de donner une idée de la
variabilité de ces avis.
1.3.3 RECUEIL DIRECT DE
(NAPPING)
DISTANCES SENSORIELLES
Dans un troisième temps, les vins sont repris simultanément sur deux
grandes feuilles blanches (ou nappes) selon la méthode
du napping.(cf. Pagès et al, 2003). Il est demandé à chaque juge de
positionner l’ensemble des vins selon ses propres critères, ceux qu’il
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DES VINS ROUGES DU VAL DE LOIRE
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1.4.2 MÉTHODE
les parties décrivant les aspects visuel, olfactif et gustatif. Les données
sont traitées par Spad-texte (Spad 2004). Tout d’abord l’ensemble des
mots utilisés est listé. Les mots inutiles pour notre étude (et, ou …)
sont retirés, certaines séquences de plusieurs mots sont considérées
comme un « mot » unique (exemple : « manque de fruit » =>
« manque_de_fruit»), cela permet également d’éviter des contresens
(dans notre exemple, le vin aurait été considéré comme fruité). Enfin,
les synonymes sont regroupés.
Afin d’obtenir des effectifs plus conséquents de mots, nous regroupons
les mots écrits spontanément sur les nappes et ceux des commentaires
libres. Nous obtenons ainsi un tableau croisant l’ensemble des vins et
celui des mots cités, avec, à l’intersection du mot j et du vin i (Xij).le
nombre de fois que le mot j a été associé au vin i au cours
de l’ensemble de la dégustation.
1.4.2.1 TRAITEMENT DES NAPPES
1.4.2.3 TRAITEMENT DES DESCRIPTEURS DE JUGEMENT
Nous disposons d’un ensemble de quatorze nappes, deux par juge.
Cette structure est prise en compte en réalisant une Analyse Factorielle
Multiple (A.F.M. ; Escofier et Pagès, 1998) dans laquelle les
deux dimensions de chaque nappe jouent le rôle d’un groupe. Ainsi, le
rôle de chaque nappe est à priori équilibré au sein de l’analyse globale.
Afin de préserver, à l’intérieur de chaque nappe, l’importance relative
de l’abscisse et de l’ordonnée, les données sont considérées
non réduites (elles ne sont pas divisées par l’écart type).
Pour chaque vin et chaque descripteur, nous disposons
des notes individuelles par juge et d’une moyenne. Afin d’analyser les
préférences de nos dégustateurs, nous réalisons une cartographie des
préférences en projetant les notes individuelles sur l’image des
vins obtenue par les nappes. L’appréciation moyenne est également
projetée sur ces graphiques.
En résumé : seules les coordonnées des nappes sont considérées
comme variables actives. Les trois autres parties du tableau
sont considérées comme variables supplémentaires. L’ensemble de ces
critères ne participent ni à la formation des axes factoriels, ni
au positionnement des vins mais apportent des éléments explicatifs
aux proximités ou éloignements entre vins.
juge importants pour différencier les vins présentés. Plus les vins se
ressemblent, plus ils seront proches sur la nappe. A l’inverse, plus deux
vins sont différents, plus ils seront éloignés sur la nappe.
La première nappe permet l’évaluation olfactive et la seconde, l’évaluation gustative. Les images issues des deux analyses étant différentes, il
convient de maintenir le travail sur deux nappes distinctes.
1.4 ANALYSE STATISTIQUE
1.4.1 STRUCTURE DU FICHIER
Les données sont structurées selon la Figure 1, voir annexe 1,
page 4.
1.4.2.2 TRAITEMENT DES COMMENTAIRES LIBRES
Nous disposons de sept commentaires par vin, chacun fourni par un
dégustateur. Au sein de chaque commentaire, nous distinguons facilement
2.
RÉSULTATS
2.1 REPRÉSENTATION ISSUES DES NAPPES
« OLFACTIVES »
2.1.1 REPRÉSENTATION DES VINS
Ce premier plan exprime un pourcentage d’inertie moyen (52,12%).
Ainsi, 52.12% de la variabilité globale est représentée sur le graphique,
Figure 2, voir annexe 1, page 4, la représentation de l’ensemble de la
variabilité des vins n’étant pas possible sur une image plane.
partir des représentations individuelles des juges on peut mettre
en évidence une structure qui n’est pas consensuelle mais
qui représente suffisamment bien les données pour mériter d’être
étudiée.
La principale caractéristique de ce plan est la position excentrée du
vin 2. Ceci est à relier avec le fait que ce vin est le seul issu du cépage
Gamay. Les autres vins (issus du cépage cabernet franc) se dispersent
le long de la première bissectrice qui oppose les vins N° 6, 7 et 8 aux
autres vins. Noter que les vins 7 et 8 proviennent d’un même domaine
et sont également ceux dont les millésimes sont les plus anciens.
À
descripteur sensoriel. Toutefois, peu de mots sont associés à ce vin
avec 23 mots cités contre une moyenne de 26,3 pour l’ensemble des
10 vins (écart-type de 3,8).
Concrètement, les dégustateurs ont bien perçu ce vin comme ayant un
nez bien différent de celui des autres mais qu’ils ne s’accordent que
peu sur la qualification de ce nez. Les autres mots cités sont : fruité
(5), végétal (2), frais (2), faible intensité (1), fruit mûr (1), fruit rouge
(1), agréable (1), café (1), savon (1), un peu terreux (1), tabac (1),
primeur (1), léger (1), beau fruit (1) et pas notes de cabernet (1).
La première bissectrice, quant à elle, oppose les vins perçus boisés
(cité majoritairement pour les vins N°6, 7 et 8 avec des fréquences
respectives de 3, 5 et 4 fois) des vins plus faibles, végétaux (faible
intensité cité 3 fois pour le vin N°4 et 4 fois pour le vin N°10).
2.1.3 REPRÉSENTATION
DES PRÉFÉRENCES INDIVIDUELLES
ET MOYENNE
Figure 4, Analyse de variance à 2 facteurs (juge et vin) des variables
de jugement
2.1.2 REPRÉSENTATION DES MOTS
Figure 3, voir annexe 1, page 4.
Les mots cités sur les nappes et lors des commentaires libres sont
projetés (en tant que variables supplémentaires) sur ce graphique
construit à partir des seules nappes.
L’effectif assez faible de mots (28 mots conservés – mots cités au
moins deux fois) donne des indications quant à la signification des
dimensions mises en évidence par le napping. Ainsi, le particularisme
du vin N°2 est caractérisé par une odeur carbonique (cité 2 fois). Le
gaz carbonique est inodore, ce mot ne fait donc pas référence à un
Descripteurs
Appréciation
visuelle
Qualité
olfactive
Qualité
gustative
Equilibre harmonie
Impression
générale
F Juge
F Vin
Pr Juge
Pr Vin
VT
Juge
VT Vin
19,712
1,048
0,0000
0,4100
8,29
0,23
1,943
3,067
0,0579
0,0034
1,57
2,71
1,222
1,351
0,2953
0,2262
0,54
0,75
3,026
2,646
0,0038
0,0100
2,67
2,33
2,392
2,458
0,0190
0,0161
2,07
2,14
ÉLÉMENTS POUR UNE ANALYSE DE LA VARIABILITÉ SENSORIELLE
DES VINS ROUGES DU VAL DE LOIRE
Article technique RFOE n°221, page 2
Pascale DENEULIN, Christian ASSELIN, Jérôme PAGES
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L’analyse de variance à deux facteurs (juges et vins) de l’appréciation
olfactive montre un effet vin significatif. Il existe une tendance du jury
à préférer le nez des vins 2 et 4 et à rejeter celui des vins 7 et 9. Mais
cette tendance est loin d’être un consensus (dans l’analyse de variance
l’effet vin n’explique que 23 % de la variabilité totale).
Il existe donc une importante variabilité individuelle des juges dans
leur appréciation olfactive. Nous l’étudions ainsi : les notes individuelles
des sept juges et la note moyenne de la qualité olfactive sont projetées
de manière illustrative (Figure 5, voir annexe 2, page 5).
Les directions de préférence de chacun des dégustateurs sont mises en
évidence. La Figure 5 montre trois juges (les 1, 3 et 6), dont les
préférences sont corrélées et qui sont les principaux responsables de la
tendance mise en évidence par l’analyse de variance (ces trois juges
ont mis leur meilleure note au vin 2 et leur plus mauvaise au vin 9).
Remarquons enfin que les vins boisés (les 6, 7 et 8) n’ont pas été
appréciés (note olfactive au dessous de la moyenne).
2.2 REPRÉSENTATIONS
« GUSTATIVES »
ISSUES
DES
NAPPES
vin atypique mais comme le point extrême d’une tendance à laquelle
participent aussi les vins 1 et 5. Les autres vins se dispersent le long
de l’axe 2 qui oppose principalement le vin N° 9 au vin N° 3.
2.2.2 REPRÉSENTATION DES MOTS
Figure 7, voir annexe 3, page 6
L’effectif de mots est supérieur (55 mots sont retenus toujours au seuil
de deux citations pour un même mot) à celui de
la description olfactive. Les dégustateurs utilisent deux fois plus de
termes pour décrire les vins rouges en bouche qu’au nez. La longueur
des flèches est également plus importante et l’ensemble des directions
du graphique est représenté. La première dimension sensorielle oppose
les vins légers aux vins tanniques. Le vin N° 2 est léger (cité 3 fois) et
modeste en tannins (cité 2 fois). A l’opposé, le vin N° 7 est tannique
(cité 4 fois) et les vins N° 6 et 9 sont asséchants (cité 5 fois pour
chacun). La deuxième dimension oppose les vins durs aux vins ronds.
Le vin N°9 a les tannins durs (cité 3 fois) et les vins N°3 et 4 sont
agréables (cités 4 fois pour chacun). Le vin N°3 est également plus
rond (cité 6 fois).
2.2.3 REPRÉSENTATION DES PRÉFÉRENCES INDIVIDUELLES
2.2.1 REPRÉSENTATION DES VINS
ET MOYENNE
Figure 8, voir annexe 3, page 6
Figure 6, voir annexe 2, page 5
Le premier plan exprime un pourcentage d’inertie (52,53%) similaire à
celui de la représentation olfactive. La représentation issue des nappes
gustatives est cependant différente de celle des nappes olfactives. Il
est donc utile de faire travailler les dégustateurs sur deux
nappes distinctes.
Le premier axe met encore en exergue le vin 2 (issu
du cépage gamay). Mais cette fois, ce vin n’apparaît plus comme un
Pour chaque dégustateur, il existe une très forte corrélation entre ses
trois descripteurs de jugement évalués en bouche. Par souci de clarté,
nous gardons uniquement la qualité gustative sur le graphique. Si la
diversité des préférences est moins importante qu’au nez, nous ne
pouvons conclure à un réel consensus d’appréciation. Il existe
cependant un rejet net des tannins durs et asséchants. Au contraire, la
préférence moyenne se dirige vers des vins équilibrés, ronds, fruités et
souples.
CONCLUSION
L’objectif pratique, qui était le nôtre, de décrire sensoriellement un
ensemble de dix vins est réalisé. Les images issues du napping sont
interprétables dans leurs grands axes. Nous obtenons des résultats
différents d’un point de vue olfactif et gustatif. Au nez, deux
axes principaux de dissemblances apparaissent. Une première dimension isole le vin N°2, seul vin issu de cépage Gamay. La particularité de
ce vin est nettement détectée et mise en évidence dans l’analyse
olfactive sans pour autant être très bien caractérisée. Remarquons au
passage l’intérêt de la méthode du napping qui met clairement en
évidence la particularité olfactive de ce vin, alors qu’il n’y a pas de
consensus sur la qualification de ce vin ce qui serait nécessaire pour
une mise en évidence par un profil sensoriel classique. La seconde
dimension (en diagonal) représente la puissance, avec les vins faibles
et végétaux d’une part et les vins boisés d’autre part.
En bouche, la représentation est différente. Le vin N°2 n’engendre pas
une dimension sensorielle à lui seul mais devient le point extrême
d’une tendance. La première dimension représente la puissance, en
opposant les vins tanniques aux vins légers. La seconde dimension
sépare les vins tanniques entre eux, en opposant les vins asséchants
et durs aux vins plus ronds.
L’étude permet également de ressortir les directions de préférence.
Ainsi, si le consensus n’est pas très important parmi les
sept dégustateurs, la tendance est tournée vers une appréciation du
vin Gamay au nez et des vins légers et ronds en bouche.
Les dégustateurs professionnels montrent un rejet des vins boisés.
D’un point de vue technique, se posait la question de la pertinence
des résultats issus d’une telle épreuve. De précédentes études ont
montré la faisabilité et l’intérêt du napping pour la caractérisation sensorielle
de vins. Cette méthode, permettant d’évaluer les ressemblances et les
dissemblances entre produits doit être complétée par un profil sensoriel ou par une série de mots associés aux vins.
La complexité et la durée extrêmement importantes des dégustations
telles que celles mise en place dans le cadre du Rendezvous du Chenin nous ont poussé à alléger cette méthodologie. En
effet, l’enchaînement du napping, d’un commentaire libre et d’une
fiche de dégustation obligeait les dégustateurs à évaluer les vins par
trois fois.
En supprimant la fiche descriptive, nous pouvions nous demander si les
mots des commentaires allaient être suffisamment explicites
pour décrire les similitudes et dissemblances entre vins. Malgré un
nombre restreint de dégustateurs et donc de mots, l’analyse
est restéinterprétable dans ces grands axes. L’objectif premier de cet
essai es préservé ; nous obtenons une description des
vins spontanée, complétée par une série de termes également cités
spontanément et sans contrainte par nos dégustateurs.
ÉLÉMENTS POUR UNE ANALYSE DE LA VARIABILITÉ SENSORIELLE
DES VINS ROUGES DU VAL DE LOIRE
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ANNEXE 1
Figure 1 : Structure des données
Vins
Coordonnées sur les nappes
xO1
yO1
xG1
…
Légende :
Mots
yG7
1
Jugement individuel
j
J
OJ1
OJ2
….
IJ6
IJ8
1
k
1
XG1
(i)
i
OJ2
(i)
Xij
XG1(i) : abscisse (X) du vin i sur la nappe
gustative fournie par le juge 1,
Jugement
moyen
Xik
10
5
Xij : nombre de fois que le mot j a été cité
spontanément pour le vin i sur les nappes
ou dans les commentaires libres,
OJ2(i) : note donnée pour le descripteur
« qualité olfactive » du vin i par le juge 2,
Xik : moyenne du descripteur k pour le vin i.
Figure 2 : Représentation des 10 vins issue des nappes « olfactives »
F2 - 21.55 %
09 Ch Noiré 03
Légende :
05 Bou Chevalerie 03
1
01 AR Putille 04
Le 1er chiffre correspond au N° du vin utilisé dans le
texte.
Le chiffre suivant le nom de domaine correspond au
millésime.
04 AV Putille 03
03 AV La Motte 03
10 Ch Pain 04
0
07 AVB Rochelles 01
AVB : Anjou Village Brissac
AV : Anjou Village
Gam : Gamay
Ch : Chinon
Bou : Bourgueil
AR : Anjou Rouge
06 AV Quarres 03
-1
-2
08 AVB Rochelles 02
-3
02 Gam Alm a 04
-3.0
-1.5
0
1.5
F1 - 30.57 %
Figure 3 : Représentation des mots « olfactifs » utilisés sur les nappes et dans les commentaires libres
F2 - 21.55 %
0.8
Légende :
manque de f ruit (3,10)
poussiere (1,3)
animal (3,5)
végétal (7,32)
poivron (1,3)
0.4
mûr (1,3)
manque de rondeur (1,4)
F1 - 30.57 %
évolué (2,2)
-0.8
oxydé (3,6)-0.4
0.4
fruit (5,25)
Le 1er chiffre correspond à la fréquence de citation
maximum pour un même vin.
Le 2nd chiffre correspond à la fréquence totale de
citation du descripteur.
0.8
f rais (2,7)
boisé (5,15)
défaut (1,3)
faible intensité (4,16)
-0.4
carbonique (2,3)
-0.8
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ANNEXE 2
Figure 5 : Représentation des notes d’appréciation olfactive individuelles et moyenne
F2 - 21.55 %
0.8
Juge 7
0.4
Juge 5
Juge 4
F1 - 30.57 %
-0.8
-0.4
0.4
0.8
Q Olfactive
Juge 2
Juge 3
-0.4
Juge 1
Juge 6
-0.8
Figure 6 : Représentation des 10 vins issue des nappes « gustatives »
F2 - 19.46 %
2
Légende :
09 Ch Noiré 03
1
01 AR Putille 04
06 AV Quarres 03
07 AVB Rochelles 01
02 Gam Alm a 04
10 Ch Pain 04
AVB : Anjou Village Brissac
AV : Anjou Village
Gam : Gamay
Ch : Chinon
Bou : Bourgueil
AR : Anjou Rouge
0
08 AVB Rochelles 02
05 Bou Chevalerie 03
-1
04 AV Putille 03
-2
03 AV La Motte 03
-1.5
0
1.5
3.0 F1 - 33.07 %
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ANNEXE 3
Figure 7 : Représentation des mots « gustatifs » utilisés sur les nappes et dans les commentaires libres
F2 - 19.46 %
Légende :
0.8
Le 1er chiffre correspond à la fréquence de citation
maximum pour un même vin.
Le 2nd chiffre correspond à la fréquence totale de
citation du descripteur.
frais (1,4)
flatteur (1,4)
tannins durs (3,11)
végétal (9,24)
asséchant (5,22)
0.4
léger (3,6)
court (3,13)
concentration (1,5)
tannique (3,9)
gamay (2,2)
modeste en tannins (2,4)
boisé (2,6)
-0.8
-0.4
0.8 F1 - 33.07 %
0.4
amertume (2,3)
souple (3,12)
riche (2,3)
très sec (1,5)
-0.4
alcool (2,10)
fruit (5,20)
équilibré (3,8)
long (4,9)
doux (1,4)
rond (6,29)
agréable (4,19)
-0.8
Figure 8 : Représentation des notes individuelles et moyenne de la qualité gustative
F2 - 19.46 %
0.8
0.4
Juge 5
Juge 6
-0.8
-0.4
Juge 1
0.4
F1 - 33.07 %
0.8
Juge 4
-0.4
Juge 2
Juge 7
-0.8
Q Gustative
Juge 3
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