Bimestriel: janvier-février 2014 n°30 - Editeur responsable: Georges Nihoul - Relie-F asbl - Avenue Henri Jaspar, 127 - 1060 Bruxelles - N° d'agréation: P201054 Bulletin d'informations de Relie-F asbl www.relie-f.be Belgique-Belgïe P.P.-P.B. 6800 Libramont MASSPOST BC 25107 n° 30 DOSSIER ! e u l a v s u l ne p m e h c a t é d Le u : e u q i g o g ent péda Différentes tendances dans un même mouvement ! Conseil Une publication de d'administration Relie-F asbl Avenue Henri Jaspar, 127 1060 Bruxelles Tél. : 02/513.54.94 Fax : 02/513.55.95 [email protected] www.relie-f.be Parution bimestrielle 1300 exemplaires Imprimé par Edito www.impribeau.be Editeur responsable Georges Nihoul Ont participé à ce numéro Hélène Baquet Julie Beliën Laurence Bernair Elodie Chantraine Etienne Cléda Christophe Cocu Pierre-Raphaël Collignon Céline Cottin Pauline Daubie Séverine de Laveleye Stéphanie Droumart Pierre Evrard Olivier Geerkens Bruno Gemenne Fleur Jasoigne Maxime Lafosse Rémy Lecomte Candice Lenoble Christophe Luyten Jérôme Martens Corinne Martin Augustin Mercier Olivier Mottint Georges Nihoul Xavier Ory Sara Peeters Nicolas Raimondi Giuseppe Randisi Emmanuelle Scariot Mathilde Serruys Thomas Van De Meersche Vincent Vandeplas Sophie Vanderheyden Brigitte Vassart Vincent Vervaeren Photo de couverture marelle CC - inzeblakbox Imprimé sur du papier certifié FSC Arc-en-Ciel Asmae BAO-Jeunesse CEF CHEFF COALA Coordination-CRH écolo j Empreintes FCJMP FEF Jeunes cdH Jeunes FDF Quinoa SPJ SVI UEJB YFU Bruxelles-Wallo nie Marc FANUEL Mathilde SERRUYS Georges NIHOUL Alice VERLINDEN Joey DELLATTE Olivier GEERKENS Brigitte VASSART Olivier BIERIN Etienne CLÉDA Olivier LEBLANC Corinne MARTIN Cédric MAHIEU Pierre-Raphaël COLLI GNON Séverine DE LAVELE YE Yann GABEL Pierre DE HANSCUTT ER Jonathan DELATHO UWER Rostand TCHUILIEU Chères amies, chers amis, 2014, Un grand cru ? Voilà. L’année 2013 est désormais classée dans les annales de l’histoire. Une année un peu déprimante qui a cumulé drames et malheurs, même s’il est injuste de ne voir dans les 365 jours écoulés que du pas beau, même si nos détachés pédagogiques et nos projets jeunes ont eu chaud ! 2014, Retour à la case « bon sens » ? Maintenant que l’année écoulée est remisée, chacun envisage l’année qui vient avec ses défis, ses projets, ses bonnes résolutions, ses espoirs, et fait ses comptes ! Pour eux, 2014 sera l’année de vérité. Ils sont chauds, chauds. Ils vont tout donner pour décrocher, en mai 2014, un score stalinien aux élections législatives pour faire la pluie et le beau temps sur le royaume de Belgique. Lui, il rêve de brandir en juillet prochain au Brésil ce trophée tant convoité par les footballeurs du monde entier. Une jeune famille espère enfin trouver ce petit lopin de terre, pas trop cher et pas trop loin du bureau, pour pouvoir y construire la maison de ses rêves. Chaque OJ tire son plan et fera plus avec des moyens rabotés, ses détachés pédagogiques avec un an de garantie et l’enthousiasme de ses CRACS. Elle aimerait tant trouver en 2014 un vrai emploi, pas un contrat-programme ou que saisje encore, qui lui permet tout juste de boucler ses fins de mois. Alors que lui, il sait déjà qu’il va devoir tout donner pour décrocher le sésame à l’école ! Que c’est beau une année qui commence avec une profusion de bons vœux. Que c’est grisant de voir et d’entendre des milliers de personnes qui s’engagent pour que l’année qui arrive soit meilleure que celle qui s’achève. Repartir sur de nouvelles bases est essentiel pour redémarrer la machine, nous mettre en mouvement, tracer un cap et nous inscrire dans le temps. Reste maintenant à tenir nos engagements sur le long terme, lorsque nous nous retrouverons confrontés au quotidien, à la vraie vie, plus dure que pure. Car comme chacun le sait, il suffira de presque rien pour que tout s’écroule. Pourtant, c’est la réussite de ces petits et grands défis, rêves et projets que chacun formule pour l’année nouvelle qui fera qu’en décembre 2014, à l’heure de tirer les bilans, chacun pourra regarder dans le rétroviseur pour voir le chemin parcouru. Et dire si 2014 a été un grand cru. C’est de l’avenir mais c’est aussi de son présent dont il s’agit. Apporter des solutions maintenant aux problèmes de cette génération est crucial pour éviter des conséquences difficiles à long terme. Ce n’est pas une question de jeunisme, c’est une question de bienêtre global d’une société aujourd’hui et demain. Ensemble donnons du Relie-F à 2014. Georges NIHOUL Président de Relie-F 2 « L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde. » Nelson Mandela e r i a m m o S blics es pouvoirs pu d té ri o ri p e n être u associatif doit d n a h rc a m n o Relie-F : Le n tion ! P4 La Voix de reau et forma u b u a e v u o n on du litique P5 Inaugurati xtrémisme po e l’ à ce fa I Q LGBT P6 Les jeunes ayas les en terres m a ci so s e tt u L 7 P ures tudes supérie é s e d e ir a F 8 ons ! P at : nous y éti s im cl le r u o p on t des échange e e tr n co n re P9 Manifestati e de la cé sous le sign la p t a ri a n e rt tous P10 Un pa Nicolas pour tin a S la e d n P11 4ème éditio Les Actus he c n la b e t r a C P12 Asmae : Faire P13 Dossier : confia s dans nos ré nce aux jeune alités de terra in gogique a d é p t n e m e Le détach ion tique P14 Introduct ogique en pra g a d é p t n e ique ? m che contre dialog n re P15 Le déta e n u , e u agogiq chement péd P16 Le déta on P20 Conclusi artin Corinne M : t s u o r P 1 P2 unesse Je la e d t n a st Service Prote : J O s u c o P22 F P23 Relie-F 3 L e s A ctus La Voix de Relie-F Le non marchand associatif doit être une priorité des pouvoirs publics L e 19 décembre 2013, le Gouvernement wallon a adopté en deuxième lecture la dernière mouture du Plan Marshall 2022. Il est le projet fédérateur wallon pour les 10 prochaines années. Il complète et prolonge le Plan Marshall et le Plan Marshall 2.vert. Suprême hérésie, le non-marchand n’est pas une priorité pour la Wallonie, pire, il n’y est cité qu’à titre anecdotique ! Et les autres niveaux de pouvoir ne font guère mieux ! Comment ce secteur d’activité ne pourrait pas être une priorité politique ? Une mauvaise représentation de ce qu’est le non marchand associatif ? Une erreur ? Un oubli ? A l’éclairage des chiffres qui existent sur le non marchand, les pouvoirs publics, mais aussi les partis et candidats qui entrent en campagne, doivent changer leur fusil d’épaule. Faire une place pour le non marchand dans les priorités politiques, c’est aussi s’assurer que l’économie tourne, que les citoyens sont mieux accompagnés, et que la démocratie vit. Le secteur non marchand associatif désigne les associations qui œuvrent dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’action sociale, de la culture, de la jeunesse... Ce secteur doit faire face à des attaques, tant dans l’opinion que dans les milieux politiques : coût de financement du non-marchand, modalités de subsidiation du monde associatif, défense de l’emploi et des revenus salariaux, etc. Christophe Cocu Relie-F Et pourtant, le non marchand associatif en Région wallonne, c’est plus du quart de l’emploi (28,4%) salarié. Au niveau belge, c’est plus d’un salarié sur dix (11.5%) qui est actif dans une association, soit 431.700 personnes (chiffres FRB). C’est autant de familles qui vivent grâce à ces emplois, font tourner l’économie et permettent au marchand d’avoir des débouchés pour ses produits et ses services. En effet, les associations jouent un rôle de plus en plus important dans l’économie belge. Ce secteur a crû ces 10 dernières années de manière plus forte que le reste de l’économie. L’apport des associations au PIB a lui aussi augmenté : il se chiffre aujourd’hui à près de 5.1% (chiffres FRB). Sans compter que si le non marchand est bon pour l’économie, il est aussi et surtout excellent pour la société et les Citoyens : les crèches, les écoles libres, certains hôpitaux, les mutuelles, le secteur de la jeunesse, de la formation, etc. Autant d’exemples d’associations qui nous accompagnent et nous apportent une plus-value humaine tout au long de notre vie. 4 Les A ct u s Inauguration du nouveau bureau et formation ! L e samedi 09 novembre 2013 est à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire de YFU BruxellesWallonie asbl. Le nouveau bureau à Ans (à proximité de Liège) a été inauguré. Plus grand, plus moderne, bien isolé et disposant d’une salle d’attente et d’une salle de réunion, nous pouvons désormais recevoir notre public (étudiants, familles et volontaires) dans des conditions optimales. Pour l’occasion une délégation du Collège communal, emmenée par le Bourgmestre Stéphane Moreau, s’était déplacée. Cela montre l’importance que les dirigeants politiques de notre nouvelle terre d’accueil accordent à une organisation de jeunesse telle que YFU. Le Bourgmestre a rappelé dans son discours que pouvoir évoluer dans un environnement multiculturel et maîtriser une ou plusieurs langues étrangères sont des atouts très importants dans le monde d’aujourd’hui et le seront encore plus à l’avenir. Afin de joindre l’utile à l’agréable, cette petite réception fût précédée par une journée de formation pour les volontaires de YFU. C’était l’occasion d’intégrer les nouveaux volontaires, d’apprendre à se connaître et d’échanger les bonnes pratiques entre nous. Plus d’une trentaine de volontaires avaient répondu à l’appel et ont pu se former aux techniques d’interview (passage obligatoire pour tout jeune qui part en échange avec YFU). Des dires des participants et des animateurs, ce fût une réussite sur toute la ligne. La bonne ambiance qui a régné toute la journée a lancé de manière probante l’inauguration. Tout le monde a apprécié la journée et se réjouit de la prochaine. Heureusement, il ne faudra pas attendre longtemps, un nouveau week-end de formation est déjà prévu au mois de février prochain. Xavier Ory Relie-F (En partenariat avec YFU Bruxelles-Wallonie) De g. à d. : Stéphane Moreau (Bourgmestre de Ans), Rostand Tchuilieu (YFU Bruxelles-Wallonie), Roger Mélignon (YFU Bruxelles-Wallonie) 5 L e s A ctus Les jeunes LGBTQI* face à l’extrémisme politique C e ne sont pas les Unes plus déprimantes les unes que les autres de nos quotidiens qui démentiront ce constat : nous sommes en « crise ». Celle-ci, multiple dans ses aspects, frappe hélas durement les jeunes. Bien que cela soit problématique pour certains jeunes, cette situation peut se comprendre par une (relative) communauté de vues sur l’évolution des mœurs, basée sur un pari progressiste. Plus interpellante est la montée d’un sentiment de sympathie en faveur de l’extrême-droite auprès des jeunes LGBTQI. Toujours en France, une étude Ifop d’octobre 2013 l’a démontré : la sympathie pour le FN est à peine moins forte dans l’électorat « gay » qu’en général… Désemparés par la situation du marché du travail, inquiets au vu des coupes budgétaires les concernant et, convenonsen, pour certains d’entre eux, parfois mal à l’aise devant diverses évolutions de notre société, des jeunes cherchent le salut politique dans des partis d’extrême-droite. En France, un sondage Polling Vox de novembre 2013 a ainsi révélé que 55% des jeunes de 18-24 ans n’excluaient pas de voter FN en mars prochain… Comment est-ce possible ? En effet, la philosophie même d’ouverture sur l’autre, en acceptant ses différences, portée à la fois par le secteur de la jeunesse et l’associatif LGBTQI est heurtée par les idées d’intolérance véhiculées par l’extrême-droite. Mais la bête est vicieuse : Pim Fortuyn et Jörg Haider sont aussi passés par là. Bien qu’un doctorat soit nécessaire pour clarifier tout cela, des pistes existent pour expliquer ce phénomène. Et du côté des jeunes LGBTQI ? Considérés comme plus éveillés politiquement eu égard à leur statut de minorité, échappent-ils aux sirènes populistes ? Malheureusement, moins qu’avant. Comme leurs amis hétéros, ils sont fauchés par les certitudes illusoires assénées par les courants extrémistes. Bien sûr, le mouvement étudiant LGBTQI a depuis toujours entretenu des liens privilégiés avec certaines organisations « à gauche de la gauche ». D’une part, les jeunes LGBTQI sont sans doute plus susceptibles que d’autres de subir une agression, d’où une certaine adhésion aux discours sécuritaires. D’autre part, des jeunes LGBTQI peuvent à tort considérer l’Islam comme une menace envers leur mode de vie, d’où une certaine sympathie pour les discours hostiles à cette religion. Admettre ces difficultés et tenter d’y apporter une solution pluraliste et alternative peut contribuer à y remédier. Pour guérir la peste, il faut en maîtriser les symptômes. Maxime Lafosse Les CHEFF * Lesbiennes, gays, bi, trans, queers et intersexués 6 Les A ct u s Luttes sociales en terres mayas Quinoa propose chaque année des immersions dans des pays du sud. Parmi ceuxci, le Guatemala. Focus sur ce projet alliant culture locale et luttes sociales, avec le témoignage de Jeffrey Willems, l’un des bénévoles y ayant participé. L a civilisation maya est l’une des plus anciennes d’Amérique. Aujourd’hui, de lourdes inégalités subsistent, traces des années de guerre civile -qui aurait fait 200.000 morts et disparus, dont 80% d’origine indigène, selon l’ONU. Les droits des populations mayas -considérées comme une main d’oeuvre bon marché et exclues des politiques publiques d’après l’anthropologue guatémaltèque Alvaro Pop- sont bafoués : l’accès à la terre, les droits sociaux... « Les mayas constituent 40 à 60% de la population du pays et sont pourtant marginalisés… » précise Jeffrey. C’est dans ce contexte que travaille le partenaire local de Quinoa, AROAJ. Issue des communautés indigènes et dédiée à leur épanouissement, l’association s’est formée pour combattre l’exclusion et la marginalisation, en valorisant le modèle social, économique et culturel indigènes. Un travail informel, qui s’est concrétisé via l’immersion des bénévoles dans les familles mayas, permettant aussi de profiter d’échanges interculturels simples et uniques. « Les activités n’étaient pas ‘rigides’, nous passions du temps dans les familles pour participer à leurs activités quotidiennes, le travail au champ, une cérémonie maya... C’était essentiel pour tisser des liens ». Durant un mois, leurs membres rencontrent les bénévoles de Quinoa : « Le groupe participe aux assemblées communautaires », explique Jeffrey, « les indigènes y envisagent leurs aptitudes et leur pouvoir d’action. Ils y débattent de la place des femmes dans la culture maya, ou du micro-crédit. Elles leur permettent de s’exprimer et de renforcer leur position. Un travail sur les stéréotypes a aussi été réalisé, d’un côté comme de l’autre. La déconstruction de leur vision de la suprématie occidentale, très ancrée, est nécessaire pour renforcer et autonomiser leur mouvement ». Il ajoute « c’est un travail de fond important et pertinent ». « J’ai été inspiré par le caractère des gens sur place, leur lutte », conclut Jeffrey, au point qu’à son retour, il a suivi une formation ‘CTB’ et est à présent membre du comité ‘mobilisation’ de Quinoa. Pauline Daubie Quinoa Rejoignez l’un des projets internationaux de Quinoa en participant à nos prochaines soirées du 4 au 13 février à Bruxelles et en Wallonie. Plus d’infos : www.quinoa.be 7 L e s A ctus Faire des Etudes supérieures Pourquoi faire des études ? Voici quelques pistes qui pourront guider au mieux ton choix : Quelle importance auront-elles pour mon avenir ? Les écoles secondaires, les universités, les Hautes Ecoles et les cours de promotions sociales organisent des tests d’orientation afin de conseiller les étudiants indécis. Comment être sûr que je ferai le bon choix ? V oilà autant de questions que les jeunes se posent avant d’entreprendre des études supérieures ou universitaires. De nos jours, un simple diplôme obtenu au terme du secondaire n’est plus suffisant pour se lancer dans la vie active. Ces vingt dernières années, les effectifs de l’enseignement supérieur ont augmenté de près de 48,6 %. Durant l’année scolaire, les rhétoriciens sont invités aux journées portes ouvertes et aux soirées d’informations des établissements qui les intéressent. Y participer te permettra de te donner une idée sur ce que te réservent les études que tu envisages. Bien choisir les études qui nous correspondent est essentiel. Souvent, on hésite, on fait comme les amis, on essaie, on se plaît ou, parfois, malheureusement, on se trompe… L’important est de trouver sa voie. Les S.I.E.P. (le Service d’Information sur les Etudes et Professions) sont des salons qui permettent non seulement d’entrer directement en contact avec les enseignants des nombreuses filiales scolaires, mais tu pourras également y rencontrer des professionnels avec lesquels discuter des métiers qui t’attirent. En tant qu’organisation de jeunesse, les Jeunes FDF étaient présents sur un stand des Salons S.I.E.P. de Bruxelles les 22 et 23 novembre passés. Nous avons également participé au S.I.E.P. de Namur le 7 et le 8 février 2014. Mais quel que soit ton choix, ne perds pas de vue que tes études devront t’aider à t’épanouir. Te sentir bien en cours, c’est un atout pour la motivation, l’engagement... et la réussite. Vincent Vervaeren Jeunes FDF 8 Les A ct u s Manifestation pour le climat : nous y étions ! Le week-end du 15 au 17 novembre 2013, quatre membres d’écolo j sont partis à Varsovie à bord du train « Climat et justice sociale » qui rassemblait un grand nombre d’organisations de la société civile. L’objectif ? Une mobilisation citoyenne pour exiger un accord engageant, socialement juste et écologiquement responsable lors du Sommet International sur le Climat de Varsovie. V endredi 15 novembre 2013, nous étions 4 membres écolo j au milieu de la joyeuse pagaille sur le quai de la gare du Midi pour embarquer dans le « Climate Train » à destination de Varsovie. Objectif : rappeler notre intérêt fondamental envers les enjeux environnementaux. Au total, près de 800 militants représentaient, entre autres, OXFAM, Associations21, la Fédération Inter-Environnement Wallonie, des jeunesses politiques comme la FYEG, Jong Groen et enfin écolo j. Les 17 heures (oui 17 !) de trajet ont bien sûr été riches en échanges et rencontres. Nous nous sommes d’ailleurs promenés caméra au poing pour interviewer des participants. L’ambiance bon enfant a peu à peu rassuré la police polonaise omniprésente, mais d’apparence détendue. Petit bémol, la manifestation n’a rassemblé que 4000 militants. Très peu de Polonais se sont mobilisés. Heureusement que les Belges étaient présents ! Le dimanche matin, après une brève visite (au pas de course, littéralement) de Varsovie, il était temps pour nous de prendre le train de retour. Avant de partir, nous avons encouragé certains manifestants qui restaient pour la semaine. Vos papiers svp ! Vers 5h30 du matin, alors que nous étions sagement endormis (au grand dam des fêtards motivés !), un premier comité d’accueil a fait irruption dans les wagons pour annoncer un contrôle d’identité. Branle-bas de combat (Où est ma chaussure ?) tout le monde retrouve ses esprits et surtout une place assise, et puis… rien. Le train a repris sa route. Ouf, effet d’annonce… ou pas. De retour en Belgique En arrivant, nous savions que la COP19 risquait d’être un échec. Les enjeux climatiques et environnementaux paraissent dérisoires face aux enjeux nationaux et aux lobbys, du charbon notamment. Pour autant, écolo j et les autres mouvements se devaient d’être présents au côté de la société civile. Durant ce week-end, nous les avons soutenus dans leurs efforts pour convaincre les dirigeants de ce monde et, surtout, leur rappeler que nous ne baissons et ne baisserons pas la garde. Les enjeux environnementaux et climatiques ne peuvent pas être négligés. Ils touchent chacun de nous dans notre quotidien. Après quelques minutes, le convoi s’immobilisait à nouveau et les choses sérieuses ont commencé. Une armée de douaniers a vérifié, une à une et très minutieusement, nos cartes d’identité et passeports. Une armoire à glace a parcouru les allées accompagné d’un… gentil cocker venu renifler nos affaires. What do you want ? Malgré ces deux heures de contrôle, nous sommes arrivés à temps pour la manifestation à Varsovie en début d’aprèsmidi. Les bagages déposés (sous bonne escorte), les drapeaux déployés, nous avons rejoint le cortège de la manifestation et exprimé tout haut nos revendications à coup de « What do you want ? Climate Justice ! When ? Now ! ». Thomas Van De Meersche Augustin Mercier Nicolas Raimondi Fleur Jasoigne écolo j 9 L e s A ctus Un partenariat placé sous le signe de la rencontre et des échanges La Coordination-CRH s’est associée au CRH CIRAC qui accueillait un chantier international durant les vacances d’été, un partenariat placé sous le signe de la rencontre et des échanges. Allan, Merit, Julien, Agata, Gaby, Irina, André, Ivan, Geoffrey, Dawid, Daria, Eleftherios, Frantiska, Roland, Elodie de la Coordination-CRH, Simon et l’équipe du CRH CIRAC ont ainsi pu vivre une expérience aux multiples facettes : apprentissage technique, vie collective interculturelle et service volontaire pour une association locale belge. Au programme de ce chantier, sept heures de travail par jour la semaine durant lesquelles les jeunes se sont répartis en deux groupes afin de faire évoluer chaque projet, des moments de partage autour des repas pris en commun, la découverte de la région à travers la visite du marché de Marcourt et d’une baignade dans le cours d’eau. Tout cela sous un soleil éblouissant. « Un chantier international est un séjour centré sur des activités de volontariat auquel participent des personnes venues de différents pays. Ces activités peuvent être de nature manuelle, sociale, artistique ou culturelle. Les chantiers internationaux entendent favoriser la rencontre entre les individus et les cultures. Ils se construisent sur les notions d’engagement citoyen, d’échange et de découverte » (Définition d’un chantier international issue du site Internet des Compagnons Bâtisseurs). La rencontre de ces nombreuses nationalités a permis des échanges culturels très riches. Ce chantier restera un moment inoubliable et merveilleux pour chacun qui repart avec des souvenirs plein la tête. Brigitte Vassart Coordination-CRH 14 jeunes dont 3 « camp leader » d’environ 20 ans, 6 filles et 8 garçons de 9 pays différents : Grèce, Espagne, Russie, Biélorussie, République Tchèque, Pays-Bas, Mexique, Estonie et bien sûr Belgique, ont uni leur force pour réaliser deux projets d’envergure : la construction d’un abri en bois pour entreposer, les jours d’arrivée et de départ, les bagages des groupes qui séjournent au centre, et la construction de gradins durables avec une structure en bois afin d’y accueillir divers publics lors d’événements et d’animations. L’anglais était la langue prédominante (le niveau de chacun allant de moyen à très bon) mais le français était également bien présent du fait du nombre important de belges. En effet, le chantier accueillait aussi 5 jeunes en Service Citoyen. Le chantier fût donc également l’occasion pour chacun d’apprendre quelques bases d’autres langues. 10 Les A ct u s 4ème édition de la Saint-Nicolas pour tous Le deuxième partenaire de cette action, la société Bebat, gâtera aussi Arc-en-Ciel car elle s’est engagée à offrir un beau chèque à l’association, suite aux 124.000 piles récoltées durant la semaine. Enfin, notre troisième partenaire, et non des moindres, était la Commission Européenne. Pour la deuxième année consécutive, une récolte de jouets a été organisée dans les bâtiments de la CE, à l’initiative du syndicat TAOAFI. Durant 20 jours, tous les employés de la CE ont été invités à déposer leurs jouets de seconde main. Un joli plus puisqu’ils ont offert 2300 kilos de jouets. Avec son slogan « Tout le monde peut devenir SaintNicolas. Rejoignez-nous ! », la récolte de jouets a rassemblé les foules et bon nombre de donateurs ont enfilé leur barbe pour la bonne cause. Arc-en-Ciel remercie donc chaleureusement tous ceux qui sont devenus Saint-Nicolas le temps d’un instant et qui offrent ces tonnes de jouets à des milliers d’enfants belges. A vec 13,637 tonnes de jouets récoltés en une semaine, « la Saint-Nicolas pour Tous » de Nostalgie a explosé son record lors de cette quatrième édition ! Pour 2013, le studio mobile de Nostalgie s’est installé à Namur, Messancy, Liège, Nivelles, Charleroi et Bruxelles, du 1er au 6 décembre, dans le but d’offrir une Saint-Nicolas à tous les enfants défavorisés, principalement placés en institution. s é t l o c é r s t e u o j e d s e n n o t 3 1 ! d Plus de r o c e r l e u q , s é t â g s t n a f n e 0 0 0 et 5 Prochaine grande étape pour Arc-en-Ciel : la récolte de vivres non périssables les 15 et 16 mars prochains. Soyez aussi au rendez-vous pour nous aider à atteindre les 100 tonnes nécessaires ! Joël Habay, directeur des programmes de Nostalgie, est fier des résultats obtenus : « Nos auditeurs combattent la crise en déclenchant depuis le premier décembre un élan de solidarité et de générosité jamais atteint depuis la création de la ‘ St-Nicolas pour tous ‘ en 2010. Nous sommes fiers de nos auditeurs qui sont définitivement les meilleurs ! » Sophie Vanderheyden Arc-en-Ciel En effet, cette année, grâce à l’extraordinaire générosité des auditeurs, l’association Arc-en-Ciel aura pu distribuer 3 tonnes de jouets de plus que l’an dernier. Ce qui a permis de satisfaire bien entendu les premiers bénéficiaires de l’action (100 associations membres d’Arc-en-Ciel, c’est-àdire des maisons d’accueil et d’hébergement, des maisons de quartier ou écoles de devoirs) mais aussi, grâce au surplus, d’autres ASBL ou structures au service de l’enfance défavorisée en Belgique (associations, CPAS ou encore Jouets du cœur de Gold FM). 11 C ar t e b lanch e Faire confiance aux jeunes dans nos réalités de terrain Dans Google, quand on tape l’expression « faire confiance aux jeunes », on peut lire des articles psychologiques, politiques, d’autres d’actualités sur la délinquance des jeunes aujourd’hui et même sur l’engagement des jeunes dans les révolutions arabes. Mais le rôle des parents c’est de prendre du temps pour développer avec l’enfant cette compétence car ils souhaitent qu’il grandisse et développe une liberté d’action. Donc, faire confiance c’est donner des responsabilités à l’autre tout en prenant conscience de l’étendue de ses compétences. Pourquoi, nous qui prenons une part d’éducation dans la vie d’un jeune, nous ne nous obligerions pas à lui faire confiance pour lui permettre de s’épanouir ? Il n’y a pas d’article sur les organisations de jeunesse en Belgique. « Faire confiance aux jeunes » est-elle alors une notion trop désuète ou trop galvaudée pour qu’on en parle ? Sommes-nous à ce point focalisés sur le leitmotiv des institutions publiques en matière de jeunesse que nous oublions une des notions fondamentales de la citoyenneté ? En parler, est-ce aller à contre-courant ? A combien de jeunes avons-nous donné les clés de nos structures pour qu’ils puissent disposer librement de nos locaux ? Et de même, donnons-nous à des jeunes la responsabilité de réaliser eux-mêmes réellement des projets ? N’est-il pas temps de permettre aux jeunes de gérer de A à Z des activités de notre structure ? Dans notre secteur, nous mettons en œuvre des projets en vue d’encourager les jeunes à devenir des Citoyens Responsables Actifs Critiques et Solidaires. On parle beaucoup de participation, de responsabilisation, de mise en action mais qu’en est-il de la confiance que nous donnons aux jeunes dans la réalité de terrain ? Donner sa confiance, c’est donner les clés vers la responsabilisation du jeune. Ce sentiment donné au jeune lui donnera les ailes nécessaires pour développer des capacités, s’engager et respecter le lieu où il agit. Un jeune qui a conscience d’une réelle relation de confiance avec une organisation pourra en être acteur à part entière, s’engager sur plus d’un projet, se sentir bien et ainsi développer les qualités du CRACS. Faire confiance, c’est donner du crédit à autrui, l’idée que l’on peut se fier à quelqu’un et donc s’abandonner à sa bienveillance et à sa bonne foi. On a un besoin essentiel de faire confiance à l’autre que ce soit dans sa vie privée ou professionnelle. Faire confiance à son conjoint pour bâtir une vie ensemble, faire confiance à ses amis, à ses collègues … Changer notre vision de la confiance faite à nos jeunes c’est aussi permettre à nos structures de résoudre le problème de leur manque d’engagement dans nos actions. Mais pourquoi est-il si difficile de faire confiance aux jeunes dans nos activités ? Le jeune est assorti de clichés plutôt négatifs qui n’aident pas à nourrir ce sentiment de confiance. Les jeunes d’aujourd’hui seraient des paresseux, des enfants gâtés, des consommateurs, assistés… Et en même temps, donner sa confiance c’est difficile car on voit toujours le coté négatif : il va perdre les documents importants, il va profiter de la situation, il n’est pas capable de faire ça… Donner une confiance réelle aux jeunes c’est essentiel pour ne pas passer à coté de notre mission d’accompagner les jeunes vers une citoyenneté responsable, active, critique et solidaire. Mathilde Serruys Asmae Et pourtant, les parents sont obligés de faire confiance à leur enfant pour lui permettre de grandir. Il est plus facile d’agir soi-même (plus rapide et efficace) plutôt que d’expliquer à l’enfant comment faire ses lacets. 12 Le détachement pédagogique Derrière le détachement pédagogique, il y a avant tout des personnes. Des enseignants mis à la disposition des organisations de jeunesse pour un certain laps de temps. On les appelle les « détachés pédagogiques » ou encore « DP ». Mais au fond, ne s’agit-il pas plutôt d’enseignants « attachés » ? Attachés à la jeunesse, à des valeurs démocratiques et à l’action associative ! Attachés à rendre la société plus juste en accompagnant les jeunes à devenir les citoyens de demain… « Si vous pensez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance. » Derek Bok 13 Introduction D ébut novembre 2013, les organisations de jeunesse sont victimes d’une attaque sans précédent : dans le cadre de la confection du budget 2014, elles apprennent, brutalement, que près de 30% des postes de détachés pédagogiques mis à la disposition des organisations de jeunesse vont être supprimés dès janvier 2014. Les conséquences attendues sont lourdes : Le secteur de la jeunesse, tous réseaux confondus, se rassemble alors pour manifester à plusieurs reprises contre cette décision qui risque de mettre à mal les organisations de jeunesse et le lien entre l’éducation formelle et l’éducation non formelle. Cette mesure sera finalement mise au frigo pour 2014 et les dispositions prévues par l’article 66 du décret OJ de 2009 seront d’application dès le 1er janvier 20151. Cet article permet à chaque OJ reconnue et financée par la Fédération Wallonie-Bruxelles de bénéficier d’un soutien pédagogique sous la forme d’un poste de détaché pédagogique qui lui est alloué. pour les détachés qui devront quitter leur OJ, leurs projets, leurs jeunes, du jour au lendemain pour rentrer dans leurs écoles ; pour les enseignants remplaçants qui perdront leur place ; Si la menace est écartée, Relie-F en a cependant profité pour se pencher sur le principe du détachement pédagogique… car, au fond, quels en sont les enjeux ? Sur base des témoignages de plusieurs détachés pédagogiques et de leurs coordinateurs, nous vous proposons un dossier qui tente de mettre en lumière les apports du détachement pédagogique et qui vous présente, au fil de ces quelques pages, des portraits de DP pour que vous puissiez mieux saisir leur réalité de terrain… Bonne lecture ! pour les OJ qui devront revoir leurs ambitions à la baisse au niveau de leurs activités car privées d’une expertise pédagogique et d’une force de travail. Concrètement, cette mesure correspond à un définancement du secteur des organisations de jeunesse de 1,3 millions d’euros, soit une diminution arbitraire de 4,2% des moyens. 1 http ://evelyne.huytebroeck.be/ ?CR-CS-no19-Budget-2014Detaches&lang=fr Manifestation du secteur Jeunesse - Place Surlet de Chokier - 2 décembre 2013 14 Le Dossier Le détachement pédagogique en pratique L e détachement pédagogique, késako ? On l’aura compris, il s’agit d’enseignants mis à disposition des organisations de jeunesse pour une certaine durée. Mais n’existe-t-il que cette forme de détachement ? Qui peut être détaché ? Et pour combien de temps ? Réponses ci-dessous. Pour pouvoir effectuer un détachement, l’enseignant doit : -être nommé (pour un nombre d’heures supérieur à une demi-charge) ; - être âgé de 21 ans au moins ; - être enseignant au sens du dispositif légal (directeur, enseignant, auxiliaire d’éducation,…). Qu’est-ce que le détachement pédagogique ? Le « détachement pédagogique » dans une organisation de jeunesse est, à proprement parler et pour le resituer, l’une des variantes possibles des « congés pour mission » accessibles aux enseignants. Il permet aux enseignants de mettre leurs compétences pédagogiques au profit d’une autre institution que l’école pendant quelques années, tout en préservant leur ancienneté et leur emploi au sein de leur institution scolaire (du moins pendant les 6 premières années dans le cas d’un détachement dans une OJ). Les missions doivent avoir pour but : la formation et le soutien des cadres ou l’organisation pédagogique (mais ne doivent concerner ni le secrétariat, ni l’administratif, ni un poste de direction) La durée d’un détachement est de 3 ans renouvelable (pour un maximum de 18 ans en tout). Le principe du détachement d’enseignants hors du monde de l’éducation n’est pas neuf, puisque ce sont la Loi du 29 mars 1965 et l’Arrêté royal du 27 octobre 1967 qui l’organisent et en prévoient les principes. Désormais, et depuis quelques années, ce sont les communautés qui sont compétentes en matière d’enseignement et qui, par conséquent, organisent le détachement des enseignants1. Outre les missions dans les organisations de jeunesse2, il existe différents types de missions que les enseignants peuvent effectuer, de manière volontaire ou non (le détachement peut parfois être décidé par le Gouvernement de la Communauté française). A titre d’exemple, citons la possibilité pour les enseignants de participer à des activités internationales ou encore d’effectuer une mission spéciale auprès d’un service de la Communauté française. On parlera alors de « congé pour mission » ou de « mise en disponibilité pour mission spéciale » tandis que le terme de « détachement pédagogique » servira uniquement à désigner les missions dans les organisations de jeunesse ou au Conseil de la Jeunesse. Pour bénéficier d’un détaché pédagogique, l’OJ doit : - être agréée comme OJ ; - fournir le programme de formation des cadres et/ou de la direction de l’organisation pédagogique pendant l’année qui suit la demande ; - fournir la preuve de l’existence d’une formation de cadres pendant les deux années qui précèdent la demande de mise à la disposition. Pour plus d’informations, consultez le site du Service Jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles : http ://www.servicejeunesse.cfwb.be/index. php ?id=sj_dtach http ://www.servicejeunesse.cfwb.be/index.php ?eID=tx_ nawsecuredl&u=0&file=fileadmin/sites/sj/upload/sj_super_editor/ sj_editor/documents/OJ/2013/FAQ_DP_version_17_juin_2013_Service_ Jeunesse.pdf&t=1389348894&hash=e012e3d0eee7a1cdacfba7c93c1f acaadc82f46e 1 Quelles sont les conditions pour effectuer un détachement pédagogique dans une OJ ? 2 Dernièrement, la législation concernant le détachement pédagogique a évolué vers plus de souplesse, entre autres en enlevant la limite d’âge pour l’enseignant (qui était de 40 ans auparavant) et en augmentant la durée maximale du détachement (qui était de 6 ans maximum). 15 Dont les conditions sont définies par l’article 6 du décret du 24 juin 1996 portant sur la réglementation des missions, des congés pour mission et des mises en disponibilité pour mission spéciale dans l’enseignement organisé ou subventionné par la Communauté française. Le détachement pédagogique, une rencontre dialogique ? O utre le fait qu’il s’agisse d’un emploi entièrement subventionné permettant aux OJ de renforcer leur équipe et ainsi de développer davantage d’activités auprès de leurs publics, quels sont les principaux enjeux du détachement pédagogique ? Focus sur les apports de cette pratique sur base des témoignages de nos détachés pédagogiques. Olivier Mottint Avant, j’étais : institu teur primaire Depuis septembre 201 1 : je suis chargé de pro jet chez Empreintes. Ce qui m’a motivé à fai re un détachement péd agogique : C’est la lecture d’une offre de détachement qui m’a convaincu, alors que je n’avais jamais vraime nt pensé à l’opportunité d’un détachement auparavant. L’offre ent rait en résonance ave c des questions et des projets que j’avai s en tant qu’instituteu r, et qui touchaient à l’éducation à la citoyen neté. Le détachement au sein d’Empreintes asbl était l’occasion d’a pprofondir et de concré tiser ma réflexion sur l’éducation à l’(é co-)citoyenneté, en bén éficiant en outre de l’expérience et de l’e xpertise de cette OJ. Concrètement, ce que je fais au quotidien : -En collaboration ave c mes collègues, je réa lise et diffuse des outils pédagogiques à l’usage des Jeunes et des personnes qui sont au contact de ces Jeunes, je prépare et anime des formations destinées aux enseignan ts et aux mouvements de jeunesse. - Durant les deux premiè res années de mon DP, j’ai aussi accompagné des écoles en projet qui participaient au dispositif-pilote des « Cellules Bien-Etre ». Dans le cadre du dis positif particulier « école », je participe aussi à la conception d’u n projet (« L’Ecole des Eco-Citoyens ») permettant de co-con cevoir avec des équipes éducatives un parcours cohérent d’é ducation relative à l’environnement, que les élèves de l’école vivront tout au long de leur scolarité. L’apport principal du détachement pédagogique réside certainement dans la rencontre et le dialogue de deux espaces éducatifs. L’éducation formelle d’une part, qui est dispensée par les institutions scolaires et sanctionnée par un titre suite à une évaluation sommative. L’éducation non-formelle d’autre part, qui reprend toute activité d’éducation volontaire basée sur l’apprenant, ses besoins et aspirations. Celle-ci se décline au sein des OJ dans des activités organisées par et pour les jeunes. Cette rencontre va permettre aux enseignants, aux OJ et aux écoles de s’enrichir mutuellement et ce, à différents niveaux, afin de mieux répondre aux besoins de la jeunesse. Candice Lenoble e (français et latin) seure dans le secondair Avant, j’étais : profes e en éducation aux 13 : je suis formatric Depuis septembre 20 Asmae développements chez agogique : Je suis re un détachement péd fai à é tiv mo Ce qui m’a uis longtemps et dep nt me stions de développe intéressée par les que ociatif pour travailler jour dans le secteur ass rêvais de travailler un eurs, l’image même aill Par ne. pation citoyen plus la notion de partici des programmes ne ur x des élèves et l’ample du professeur aux yeu sensibilisation que la s dan loin si parfois aus permettent pas d’aller s. eur animateurs extéri ne peuvent le faire des je fais au quotidien : Concrètement, ce que des groupes scolaires formation des jeunes -Je me charge de la partenaires (Maroc, s pay nos de dans un qui partent en projet Sénégal, Egypte). ions » dans les écoles. « animations/sensibilisat - Je m’occupe du pôle stions de développeagogiques liés aux que - Je crée des outils péd ent à l’outil pédagolem uel act lle Je travai ment pour les jeunes. aux jeunes de 15-18 é tin n quartier » des gique « Touche pas à mo Un échange de pratiques pédagogiques Travaillant sur des enjeux communs, les OJ et les écoles utilisent pourtant des méthodologies très différentes, mais complémentaires. C’est donc d’abord une rencontre entre deux approches qui se produit grâce au détachement pédagogique : celle d’une pédagogie plus formelle Candice Lenoble (Asmae) (sanctionnée par des diplômes via des examens) et d’une autre plus « expérientielle », où l’apprentissage se fait plutôt via l’expérience, la mise en situation de responsabilité, etc. ans nication : création rapport à la commu -J’aide l’ASBL par on de vidéos, … ati cré , sur les salons de flyers, présence s aux projets SUD différentes vidéos liée Actuellement, je monte d’Asmae D’un côté, les détachés pédagogiques, de par leur formation pédagogique spécifique, apportent une vision plus systématique lorsqu’il s’agit de construire des animations, des formations ou des outils pédagogiques. Car, comme le 16 Le Dossier S’il s’agit d’une rencontre de méthodologies différentes, c’est aussi celle de pédagogues ayant des expériences variées avec des publics particuliers. Un échange qui va permettre de s’ouvrir plus facilement à de nouveaux publics et de mieux adapter les animations, formations et outils pédagogiques qui leur sont destinés. Comme l’explique Stéphanie, anciennement enseignante dans le spécialisé : « mon expérience sur le terrain avec des enfants « malmenés par la vie », porteurs ou non d’un handicap, m’amène aussi à renouveler mes techniques d’animations et à parfois guider mes collègues quant à l’animation d’enfants « extra-ordinaires ». Stéphanie Droumart nseignement spécialisé trice primaire dans l’e Avant, j’étais : institu et orthopédagogue. agogique chez Arc1 : je suis détachée péd Depuis septembre 201 en-Ciel. pédagogique : Depuis faire un détachement Ce qui m’a motivé à i toujours voulu être je m’en souvienne, j’a aussi longtemps que appeler une vocation. t peu on qu’ que c’est ce enseignante. J’imagine à la fin de ma vie me qu’ ne faire « que » ça jus Cependant, l’idée de laisse peu de place ent em ign nse l’e En effet, titillait quelque peu. ce détachement s, plu De … d de projets, rimenter des aux initiatives, aux lea xpé d’e autre rythme de vie, permet de prendre un horaires différents ! je fais au quotidien : Concrètement, ce que ent ce qu’il y a de et variés (c’est finalem Mes projets sont divers ce détachement). plus intéressant dans des BACV (Brevet quipe formative lors -Je fais partie de l’é . es) s de Vacanc d’Animateurs de Centre de Rencontres et rnées J-RAF (Journées jou des rge - J’ai aussi en cha des journées (ou ns proposant aux associatio d’Animations Farfelues) rs installations. leu de me mê n sei ations au demi-journées) d’anim s projets « d’année ». ) fait aussi partie de me - Le KAP (kot à projet à notre magazine ènent aussi à participer -Mes attributions m’am les de fonds sur rtic , de par l’écriture d’a trimestriel, « Le Pério » juge, …). le par cés pla s ACS, enfant des thèmes variés (CR la diffusion d’outils la création ainsi qu’à -Enfin, je participe à il théâtre, carnet out n variés (création d’u pédagogiques divers et ues destinés aux giq ago péd rs sie teur », dos « 101 jeux de l’anima écoles primaires,…) ent aussi d’actions annuels s’accompagn Ces grands projets sibilisation au sein sen de et ons sal s différent d’information lors de secondaires. d’écoles primaires et Une plus grande synergie entre le monde associatif et le monde scolaire Au-delà des acteurs qui les composent, il s’agit aussi, et surtout, de créer davantage de rencontres entre le monde associatif et le monde scolaire. En effet, si la pertinence de partenariats OJ-école n’est plus à prouver, ils ne sont pas pour autant faciles à mettre en place : pour les OJ, il n’est pas toujours évident de savoir comment construire une animation qui puisse facilement s’insérer dans le cadre scolaire, avec les missions et rythmes qui lui sont propres ; tandis que le corps enseignant n’a pas toujours le temps et n’est pas toujours à même de savoir à qui s’adresser pour trouver des ressources sur certaines thématiques. Le détachement peut alors apporter une réelle plus-value en favorisant les synergies entre ces deux secteurs. Connaissant très bien le milieu scolaire, son fonctionnement et les interactions qui l’habitent, les détachés peuvent mieux saisir les contraintes et opportunités lorsqu’il s’agit de mettre en place une animation dans une école. Ce qui permet non seulement de créer plus facilement des partenariats OJ-école mais aussi de mieux poursuivre les finalités de l’OJ en ajustant l’offre d’éducation non formelle au cadre formel qu’est l’école. Olivier en témoigne : « cette connaissance de l’Ecole m’est aujourd’hui très utile dans mes projets de formation et de conception d’outils pédagogiques destinés aux enseignants : je peux m’appuyer sur cette connaissance pour faire des liens entre les socles de compétences et les disciplines scolaires d’une part et les formations et outils que je conçois d’autre part, afin que mes projets soient plus adaptés aux besoins et au cadre de l’Ecole ». Pour les écoles, c’est aussi rassurant de confier leurs élèves à des animateurs qui ont été et seront à nouveau prof. dit Vincent, « le détaché pédagogique est un professionnel de la façon de vulgariser les débats, de les rendre accessibles et participatifs. Nous touchons ainsi plus facilement le public des jeunes et sommes en mesure d’aider les OJ à susciter des actions et des réactions dignes de CRACS ». D’un autre côté, l’expérience d’un détachement dans une OJ permet aux enseignants d’enrichir leurs pratiques pédagogiques grâce aux méthodologies d’éducation permanente, actives, didactiques et participatives qui sont employées dans l’associatif, comme en témoigne Stéphanie : « suite aux animations, je réalise à quel point les élèves ont besoin d’avoir la parole, de donner leurs opinions et qu’elles soient prises en compte. 8 ans d’enseignement et je n’en avais jamais pris conscience ! Cela permet de les mettre davantage au centre de l’apprentissage. On en parle énormément dans l’enseignement sans vraiment le mettre en pratique car la plupart des enseignants n‘ont jamais eu l’opportunité de le pratiquer. Se lancer dans l’éducation populaire, c’est prendre un risque, ne pas toujours savoir dans quelle direction l’animation ira. Mais à chaque fois, c’est une réelle richesse, aussi bien pour les participants que pour moi. » En retour, le détaché pédagogique repartira dans l’enseignement avec une plus grande connaissance du milieu associatif et des ressources auxquelles il peut faire appel si besoin, comme l’explique Laurence : « En sciences sociales, si je dois donner cours sur la coopération au développement, je sais que je peux faire appel à une de nos OJ pour venir faire des animations en classe et sensibiliser les élèves à cette thématique. » 17 Un bagage supplémentaire en termes de savoirs et savoir-faire Laurence Bernair iales et de formation seure de sciences soc Avant, j’étais : profes sociale. formations et projets : je suis responsable Depuis janvier 2013 chez Relie-F. agogique : je voulais e un détachement péd Ce qui m’a motivé à fair de former de jeunes ux rêve professionnel renouer avec mon vie liques. pub ons ati lôme de rel adultes et avec mon dip : ien tid je fais au quo Concrètement, ce que urs projets en cours : , j’ai participé à plusie ie-F Rel z - En arrivant che action de la revue ux locaux, comité de réd inauguration des nouvea … Et en parallèle, ale ion rég e uip tion de l’éq bimestrielle, co-anima de la fédération n sei au sur la formation je menais une réflexion Petit à petit, c’est le quettes de fascicule. et je proposais des ma ur. pris de l’ample projet formation qui a mme de formations mis sur pied un progra i j’a - A l’heure actuelle, contacts avec des 2013-14 : je prends les Relie-F pour l’année tions avec eux. ma for les e nim pare et j’a collaborateurs, je pré mme à travers gra pro t la publicité de ce J’ai bien entendu fai e. J’ai rempli les c mon collègue Jérôm un fascicule réalisé ave r ces formations pou nt me de subventionne dossiers de demande r, je réfléchis à jou été accordés. Chaque et les subsides nous ont de formations. re off re not de nt nrichisseme l’amélioration et à l’e De formation souvent différente, les travailleurs OJ et les enseignants ont généralement développé des expertises particulières qui peuvent être très utiles dans d’autres contextes que ceux initialement pensés. Laurence, anciennement professeure en sciences sociales, explique notamment que son profil lui a vraiment permis d’enrichir le programme de formations qu’elle a mis sur pied à destination des travailleurs des OJ : « Dans le programme de formations, j’ai inclus un module ‘ Méthodologie des Sciences sociales ‘. D’une part, car j’étais en mesure de le faire pour avoir déjà transmis cette matière ; d’autre part, parce qu’en participant à la mise sur pied d’un projet sur le terrain, je me suis rendu compte qu’il existait une lacune à ce niveau ». La connaissance de certains processus et techniques telles que l’évaluation de projets ou les techniques d’enquête ainsi qu’un bagage théorique riche de nombreux concepts (valeurs, identité, normes, droits de l’homme,…) lui permettent chaque jour d’améliorer son programme de formation à destination des travailleurs et ainsi de renforcer leurs pratiques. été formés ainsi qu’une multitude de ressources disponibles dans les OJ, ce qui leur permettra d’alimenter leurs cours avec ces contenus lorsqu’ils retourneront dans l’enseignement. Et c’est bien là tout l’enjeu : faire en sorte que les savoirs et savoir-faire puissent percoler d’un milieu à l’autre. En retour, les détachés expriment qu’ils ont découvert un contenu théorique riche au-delà des matières pour lesquelles ils ont principalement Mais au-delà des aspects plus théoriques, c’est également un ensemble de compétences qui se créent ou se renforcent lors d’une expérience de détachement pédagogique, allant d’une meilleure utilisation de l’outil informatique à de nouvelles compétences en gestion de projet, ou encore, comme Giuseppe nous l’explique, une autre vision du travail en équipe : « le principal enrichissement que je retiendrai de l’expérience du détachement pédagogique est certainement le fait d’avoir davantage expérimenté le travail en équipe sur des projets et les compétences que les jeunes bénévoles peuvent démontrer dans la construction en collaboration des projets ». Giuseppe Randisi nces humaines seur de français et scie Avant, j’étais : profes gique chez écolo j ago 1 : je suis détaché péd Depuis septembre 201 pédagogique : faire un détachement Ce qui m’a motivé à qui ne seraient pas s de nouveaux projets L’envie de me lancer dan tout en m’offrant ent em ign nse activité d’e fort éloignés de mon celle du milieu que lité trer une autre réa l’opportunité de rencon scolaire. je fais au quotidien : Concrètement, ce que iée, elle comprend : colo j est riche et var Ma fonction au sein d’é r les membres (outils l’offre de formations pou - le développement de en public, prendre n, prendre la parole pour animer une réunio part à un débat,...) agogiques, la création d’outils péd -le développement et res dans la gestion pagnement des memb -l’animation et l’accom rs projets,... et la réalisation de leu ation et d’évaluation. des techniques d’anim Je propose des activités, le suivi des projets. s dan que soutien logisti J’offre également un sacré à la préparation mon travail qui est con - Il y a tout un pan de des débats citoyens ns, orme Apprentis Citoye des débats de la Platef aires et auxquels ond sec les éco par les et politiques organisés de la Fédération ues itiq issus des 5 OJ pol participent des jeunes Wallonie-Bruxelles. Giuseppe Randisi (écolo j) 18 Le Dossier De l’autre côté, le détachement permet aux enseignants d’être immergés dans d’autres milieux que l’école, dont ils se sont rarement éloignés. Une ouverture qui permet d’avoir une vision plus complète du monde ou de réalités particulières et qui permet de mieux accompagner les élèves une fois retournés à l’école : « Mon expérience ‘hors de l’école’ m’a permis de voir l’envers du décor. Dans l’enseignement spécialisé, notre public émane souvent de maisons d’enfants, fréquente des écoles de devoirs, participe à des mouvements de jeunesse,… Pouvoir être actrice lors de ce ‘ troisième temps ‘ de l’enfant m’aura permis d’en avoir une vision plus large. » (Stéphanie) Vincent Vandeplas Avant, j’étais : coo rdinateur et notam ment responsable de la formation à Coala, j’étais déjà en congé pour convenances personnelles depuis plu sieurs années. Depuis septembre 201 3 : je suis responsable formations chez Coala Ce qui m’a motivé à fair e un détachement péd agogique : la mission d’éducation reste une vraie sensibilité mais le fait de pouvoir tendre vers des finalité s plus sociales, sociét ales et humanistes me correspond mieux. Concrètement, ce que je fais au quotidien : -Je suis responsable des formations destin ées aux personnes qui encadrent les jeunes. Je dirige ce secteur dan s lequel une équipe d’une dizaine de person nes sont actives. - Je m’occupe entre aut res de la formation BAC V, BCCV, accueillants extrascolaire et respon sable de projet. Mais c’est aussi une découverte d’autres façons de travailler, d’apprendre, de réfléchir ou de penser la société, ce qui est essentiel pour les enseignants qui vont ensuite transmettre leurs valeurs et vision du monde à leurs élèves. Le détachement permet dès lors d’avoir « une vision plus nuancée de la vie professionnelle à transmettre aux élèves dans les grandes classes ; un recul sur l’environnement scolaire et le monde du travail en général (autre cadre, autre rythme, autre manière de communiquer en équipe,…) » comme l’exprime Candice. Il permettra aussi à certains de remettre en question les fondements même d’un certain système scolaire qu’ils perpétuent et ainsi de développer « un réel esprit critique sur les valeurs transmises par l’école, souvent de manière inconsciente, telles que l’individualisme et la compétition. » (Emmanuelle) Autant dire que cette étape de recul ne pourra qu’être bénéfique. Animation - Vincent Vandeplas (COALA) Un regard extérieur et une ouverture sur l’autre Emmanuelle Scariot Finalement, ce que le détachement pédagogique apporte tant aux OJ qu’aux enseignants, c’est également une ouverture sur d’autres milieux ainsi qu’une prise de distance sur son métier et son propre fonctionnement. Avant, j’étais : profes seure de mathématiq ue Depuis septembre 201 2 : je suis animatrice chez Quinoa Ce qui m’a motivé à faire un détachement pédagogique : Une invitation à pouvoir par ler de choses concrètes (et plus théoriques), à aborder des thématiq ues plus proches de me s valeurs. Découvrir un monde qui m’était peu connu, une autre manière de penser et de voir le mo nde. Concrètement, ce que je fais au quotidien : -Je fais des animatio ns abordant les causes des inégalités « NordSud » et la démarche interculturelle, princi palement en milieu scolaire. Pour les OJ, l’apport d’un détaché c’est aussi de pouvoir bénéficier d’un regard extérieur qui permette de se décentrer, de prendre du recul sur les projets et les méthodes de l’association. Avoir quelqu’un ayant une autre formation de base dans l’équipe permet de confronter et de faire évoluer les pratiques de chacun. Or cette capacité de décentration est primordiale lorsqu’il s’agit de toucher un public jeune en constante évolution, car il faut pouvoir le comprendre, se mettre à sa place ; tel que l’illustre bien Emmanuelle, animatrice en éducation aux développements : « La plupart des membres de l’équipe nourrissent une réflexion sur l’éducation aux développements depuis des années. Ils ne réalisent parfois plus que certaines notions, certaines théories, certains concepts qu’ils pensent être une évidence sont incompréhensibles ou méconnus pour les adolescents. » 19 Conclusion C omme nous venons de le voir, les enjeux du détachement pédagogique sont nombreux et importants mais nous mettrons en exergue qu’il permet surtout un échange et un enrichissement réciproques des pratiques et des personnes. Un échange entre deux mondes différents qui travaillent tous deux à l’autonomisation du jeune et à son épanouissement au sein de la société, un échange qui permet d’enrichir ses pratiques mais aussi sa vision des choses pour se mettre davantage au service du jeune. Pour finir, nous dirons qu’au-delà de bénéfices factuels, il s’agit bien d’une ouverture d’esprit générale, qui, dans un domaine comme dans l’autre, est tout aussi riche, pour soi et pour les autres, qu’essentielle à une remise en question qui permettra de faire évoluer ses pratiques. « Chaque secteur gagne à s’enrichir de ce que porte son voisin. L’intelligence, la tolérance, l’épanouissement viennent toujours d’un élargissement, d’une ouverture : sur un autre point de vue, une autre méthode, une autre sensibilité… Je pense que le propre de l’éducation, c’est ça : d’amener des ‘ plus ’ : plus d’idées, une vision plus large, plus d’exemples, plus d’outils,… Ces plus sont offerts par la différence. Il est donc important que l’éducation formelle et l’éducation non-formelle, tout en gardant leurs spécificités, soient capables de se les échanger, de se les communiquer. Il faut garder cette dynamique car c’est là qu’est la vie. » (Laurence) Pour reprendre les paroles d’Olivier, « le détachement permet une rencontre de différentes manières de procéder et de considérer les enjeux, de laquelle surgissent de nouvelles questions, de nouvelles manières de mener des projets et de travailler avec les jeunes et in fine, je l’espère, un enrichissement mutuel. Cette rencontre, c’est notamment celle d’une pédagogie formelle, explicite, plus abstraite et d’une pédagogie plus informelle, plus implicite, plus ‘ expérientielle ’. A mon sens, ces deux approches ne s’excluent pas mais peuvent au contraire être intégrées. Elodie Chantraine Relie-F Le détachement est au service de cette intégration, qui perdure au-delà de la durée du détachement : le détaché qui retourne dans sa classe a été, je crois, durablement transformé par son expérience, et il y a fort à parier que l’OJ profite elle aussi de façon pérenne des apports du DP. Un autre enjeu du détachement est de créer des zones de convergence entre l’Ecole et les OJ, qui ont des modes de fonctionnement différents mais ont tout à gagner d’un tissage de synergies et de partenariats, qui permettent une articulation des expertises particulières. Remerciements : Un grand merci à tous les détachés pédagogiques et coordinateurs qui ont gentiment accepté de participer à ce dossier, en particulier à : Candice Lenoble, Giuseppe Randisi, Emmanuelle Scariot, Olivier Mottint, Vincent Vandeplas, Stéphanie Droumart, Laurence Bernair, Séverine de Laveleye, Pierre-Raphaël Collignon, Sara Peeters, Mathilde Serruys, Etienne Cléda, Olivier Geerkens et Pierre Evrard. Un partenariat OJ-Ecole peut par exemple apporter à l’Ecole une expertise thématique et méthodologique que l’Ecole n’a pas : l’Ecole ne peut pas tout faire (seule)… Mais les partenariats entre écoles et OJ ne se décrètent pas ; il s’agit d’un processus qui nécessite une collaboration et une connaissance réciproque des acteurs, de leurs missions et de leur cadre de travail. Le détachement pédagogique permet de créer au sein des OJ un métissage entre des travailleurs issus des OJ et d’autres issus de l’Enseignement : ce métissage renforce la connaissance que les OJ ont de l’Ecole et, partant, leur capacité à nouer des partenariats avec des établissements scolaires. » 20 t s P u r o r e i ss o Le D Prénom : Corinne Nom : Martin Organisation : FEF - Fédération des Etudiant(e)s Francophones Fonction : Présidente Mon trait de caractère Mon occupation préférée Déterminée, j’aime aller au bout des choses et concrétiser les projets que j’ai en tête. J’aime passer du temps à lire, un petit thriller bien sanglant, c’est toujours efficace pour se changer les idées après une journée bien chargée. Ouverte, cela m’arrive souvent d’aller vers de nouvelles connaissances pour discuter de tout et de rien. J’aime boire un verre avec mes amis, cela finit souvent en débat de société ou du mouvement étudiant. Impliquée, dans le mouvement étudiant depuis plusieurs années. Mon compositeur préféré Énergique, c’est toujours utile pour motiver son équipe et se lancer dans de nouveaux projets. Je triche, j’en ai deux : Ferme, il faut savoir arrêter de chipoter et aller droit au but. Ludovico Einaudi, compositeur contemporain de musique classique (qui a notamment composé la bande son des films « This is England » et « Intouchables ») Ce que j'apprécie le plus Hans Zimmer, compositeur de nombreuses musiques de film comme « Inception », « Pirates des Caraïbes » et « Gladiator ». Un bon petit déjeuner, comme un bon thé vert et des crêpes, avec l’odeur qui se répand dans la cuisine de grand matin. Mon rêve de bonheur Passer du temps pour creuser un dossier qui touche directement les étudiants pour en comprendre les enjeux et les aboutissants. Je n’ai pas de rêve particulier. J’aime vivre au jour le jour, en prenant les choses comme elles viennent pour en tirer le meilleur. Une réunion efficace et productive qui se termine avant la fin de la nuit ! Le mot de la fin Ce que je déteste le plus Au hasard… Étudier est un droit, pas un privilège ! L’opportunisme, que je trouve bien expliqué dans la chanson de Dutronc qui dit : « Il y en a qui contestent - Qui revendiquent et qui protestent - Moi je ne fais qu’un seul geste - Je retourne ma veste, je retourne ma veste - Toujours du bon côté. » Les artichauts. Mon héros Garfield 21 Focus O J Service Protestant de la Jeunesse Qu’est-ce que... le SPJ ? Le Service Protestant de la Jeunesse se veut une plateforme de rencontres, de partages et d’échanges ouverte à tous sans aucune discrimination. Les activités que le SPJ propose visent à susciter et promouvoir le plein épanouissement des jeunes. Nous cherchons à encourager les jeunes à prendre des responsabilités dans la société, et à devenir des CRACS (acronyme pour Citoyen Responsable, Actif, Critique et Solidaire). D’un point de vue pédagogique, les formations que nous proposons se situent résolument dans le champ de l’éducation permanente. Les jeunes sont acteurs de leur propre processus formatif, que ce soit via la formation à l’animation de centres de vacances, la formation continuée ou le volontariat (programme Service Volontaire Européen ou Année Diaconale). Bien que fonctionnant depuis sa création comme le Service jeunesse de l’EPUB, le SPJ s’est toujours voulu, et a toujours été, un espace pluraliste, de partage et de libre pensée. Il mène donc son action aussi bien avec des jeunes issus du milieu EPUB que d’autres issus des différentes familles protestantes ou appartenant aux autres convictions philosophiques. De la même manière, les activités tentent d’ouvrir l’horizon des jeunes en général. De plus, le SPJ veut susciter, dans le respect des convictions de chacun, une réflexion autour du message et des principes fondamentaux témoignés par le protestantisme (respect de l’humain - libre examen - engagement personnel...). La raison d’être du SPJ, c’est d’être au service de la jeunesse, des jeunes. C’est pourquoi nous mettons en place tout une série d’activités pour eux et avec eux : formation à l’animation de centres de vacances, formations continuées, rassemblements régionaux, séjours à l’étranger ou weekend d’animation, journée de sensibilisation, volontariat international (programme SVE et AD),... Il se veut également un outil de synergie entre les différents groupes locaux. Ainsi, le SPJ est un moteur de synergies entre différents partenaires (Centre Protestant d’Amougies, Centre Protestant de Nessonvaux et Jeunesse Protestante Baptiste). Le SPJ poursuit ses missions à travers trois grands secteurs d’activités : l’animation, la formation et le volontariat international (accueil et envoi). Service Protestant de la Jeunesse Rue Brogniez - 1070 Bruxelles Tél : 02/510.61.61 - Fax : 02.510.61.64 [email protected] Qui sommes-nous ? Le SPJ est né à l’initiative de l’Église réformée de Belgique, devenue depuis l’Église Protestante Unie de Belgique (EPUB). Il est donc le Service jeunesse francophone de l’EPUB. Depuis 1977, le SPJ est une asbl reconnue par la Fédération Wallonie-Bruxelles en tant qu’Organisation de Jeunesse, et est donc techniquement et moralement indépendante de l’EPUB. www.spj.be Le protestantisme ne représente qu’approximativement 3% de la population belge, et il est représenté en diverses sensibilités, ce qui dote le SPJ d’une forte culture de pluralisme. 22 Relie-F - Fédération pluraliste et alternative qui relie des organisations de Jeunesse - regroupe dix-huit associations de Jeunesse reconnues aux identités contrastées et riches de diversité, les unes étant des organisations de conviction politique ou philosophique, les autres étant des organisations exerçant des métiers très variés et proposant des activités que sous-tendent des projets de société spécifiques et différents. Relie-F est une fédération d’associations pluraliste et alternative qui favorise le développement de dynamiques d’échange et de collaboration en dehors de toute logique de piliarisation. A travers cette richesse et cette diversité, les organisations membres se reconnaissent dans un réseau qui favorise l’émergence d’une parole «citoyenne» commune ou multiforme permettant le respect de la variété des convictions démocratiques qui les animent. 1 Favoriser l'expression d'une parole sur les politiques de jeunesse en Communauté française. 2 Soutenir ses membres et le développement de leurs actions avec les jeunes. 3 Apporter un accompagnement soutenir les actions menées. 4 Représenter ses membres auprès de la société et des pouvoirs publics. pédagogique permettant de [email protected] | www.relie-f.be Différentes tendances dans un même mouvement ! les 23 Union des Etudiants Juifs de Belgique www.uejb.org Arc-en-Ciel www.arc-en-ciel.be BAO-Jeunesse www.bao-j.be Fédération des Etudiant(e)s Francophones www.fef.be Relie-F asbl Fédération des Centres de Jeunes en Milieu Populaire www.fcjmp.be Avenue Henri Jaspar, 127 1060 Bruxelles Tél.: 02/513.54.94 Fax: 02/513.55.95 Empreintes asbl [email protected] www.empreintesasbl.be www.relie-f.be écolo j www.ecoloj.be Nouvelles Vagues est une publication de Relie-F, fédération d'organisations de jeunesse, qui a pour spécificité de favoriser les dynamiques d'échanges et de collaborations en dehors de toute logique de piliers politiques ou philosophiques. Coordination-CRH www.coordination-crh.be Centre d'Organisation et d'Animation de Loisirs Actifs www.coalanet.org Relie-F soutient les dynamiques développées par les organisations de jeunesse membres et contribue à valoriser leur travail auprès de la société civile et des pouvoirs publics. Service Protestant de la Jeunesse www.spj.be Les Jeunes cdH www.jeunescdh.be Relie-F propose un accompagnement pédagogique (organisation de formations, diffusion d'informations vulgarisées) et la mise en réseau des membres dans des buts de partenariats et d'échanges d'informations. Asmae www.asmae.org Les Jeunes FDF www.jfdf.be La parution de ce "Nouvelles Vagues" bénéficie du soutien de: Comité des Elèves Francophones www.lecef.be Service Volontaire International www.servicevolontaire.org YFU Bruxelles-Wallonie www.yfu-belgique.be Quinoa www.quinoa.be Cercles Homosexuels Estudiantins Francophones Fédérés www.lescheff.be les
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