AND AND AND SHE CAME AURI- FEROUS LANGLANGING DOWN

A N D A N D A N D S H E C A M E AURIFEROUS LANGLANGING DOWN
JOLAS
We believe in the arrival of an
cinatory epoch.
EUGENE
hallu -
JOLAS.
W e hope for the development of a new
style that will express the supra-individual
via a systematic destruction of the present
linguistic and artistic values.
EUGENE
JOLAS.
fois ça n'était pas un prétexte, si parfois ça
ne servait pas à cacher le néant.
Vous êtes nés à l'époque où l'on a inventé
le mètre. Vous mesurez tous 1 m. 68. Et
vous avez peur, peur de vous cogner la tête
contre le plafond.
Mais, nous voulons un homme sans peur.
Il nous faut un large esprit synthétique,
un homme total, un homme qui reflète toute notre époque, comme ces grands poètes
qui ont été la poitrine de leur siècle.
Nous l'attendons les oreilles ouvertes.
VINCENT HUIDOBRO.
TOTAL
Assez de vos petits morceaux d'homme,
de vos petits morceaux de vie. Assez de
couper l'homme et la terre et la mer et le
ciel.
Assez de vos fragments et de vos petites
voix subtiles qui parlent pour une partie de
votre cœur ou pour un doigt précieux.
On ne peut pas couper l'homme parce
qu'en dedans il y a tout l'univers, les étoiles, les montagnes, la mer, les forêts, le
jour et la nuit.
Assez de vos guerres en dedans de votre
peau et quelques pas plus loin que votre
peau.
La poitrine contre la tête, la tête contre
la poitrine.
L'œil contre l'oreille, l'oreille contre
l'œil.
Le bras droit contre le bras gauche, le
bras gauche contre le bras droit.
Le sentiment contre la raison, la raison
contre le sentiment.
Le conscient contre l'inconscient, l'inconscient contre le conscient.
L'esprit contre la matière, la matière contre l'esprit.
La réalité contre le rêve, le rêve contre
la réalité.
Le concret contre l'abstrait, l'abstrait contre le concret.
Le jour contre la nuit, la nuit contre le
jour.
Le nord contre le sud, le sud contre le
nord.
Il vous est impossible de donner un
homme, tout un homme, un homme entier.
Le monde en a assez de vos voix de canaris hystériques. Vous avez des langues
de princes et il faut avoir des langues
d'hommes.
Il préfère entendre les discours d'un terrassier parce qu'il sent sa colère, il connaît son destin.
Et vous ne lui donnez pas la grande parole qui remue dams son ventre.
La grande parole qui serait la clameur
de la terre dans l'infini ; qui serait le hur-,
lement de cinq continents vers le ciel ensorcelé, le chant de la nouvelle conscience,
le chant total de l'homme total.
Le monde détourne sa tête de vous, parce
que votre langue trop personnelle, trop attachée à votre moi mesquin, est plus raffinée que vos gâteaux. Vous avez perdu le
sens de l'unité, vous avez oublié le verbe
créateur.
Le verbe cosmique, le verbe où flottent
les mondes. Car, au commencement, c'était
le verbe et à la fin sera aussi le verbe
Une voix grande et calme, forte et sans
vanité.
Après tant de thèses et d'antithèses, il
faut maintenant la grande synthèse.
L'époque des petits messieurs est bien
finie. Ne le sentez-vous pas ?
Notre époque a aussi ses grandes têtes
cotonneuses. Du coton à prétentions explosives mais tout à fait hydrophile.
Ah ! je sais. La mesure, la fameuse mesure. Vous êtes tous très mesurés. Si par-
Madrid, Janvier İ931.
The poet whose psychic life is identical
with that of ihe mystic and other mantically gifted persons creates his own Ianguage of night. In the cosmogony which he
builds for his own compensation he transmits the symbolic and dramatic character
of his vision by means of an autonomous
language. His vocabulary runs the gamut
from the lowest depths of the acherontic to
the planetary reality of a sublimation.
EUGENE
JOLAS.
Perhaps we are looking for a God.
From « Suggestions for a New Magic »
transition no 3, 1927.
Vertical : Nous cherchons la création
meta réelle dans une tension vers l'infini.
« Vertical » wants to liquidate the hoary
« verse » forms that still obtain today.
It demands the invention of new forms.
» Vertical » is not interested in the immense fraud of « poetic technique ».
EUGENE JOLAS
ALEXANDRE CALDER ou le ROI DU FIL
DE FER.
La loi des contrastes veut sans do ute que
Alexandre CALDER, sculpteur amércain,
bâti pour travailler le marbre et le qranit,'
n'aime à se servir que d'une seule matière:
le Fil-de-Fer !
Le mot « matière » est d'ailleurs très impropre ici : le souci de la qualité « matière » est totalement exclu de ses œuvres, et
leur élément véritable est le... mouvement.
Calder est doué d'un sens du mouvement
comme d'autres le sont pour la Poésie ou
la Musique.
Connu d abord par des œuvres habiles
et humoristiques, silhouettes, masques et
surtout un cirque animé qui a fait courir
tout aPris, il exposa cette année à la Galerie Vignon des machines ingénieuses a u .
tant qu'étranges qu'on ne sait trop comment logiquement dénommer, ni où situer
dans le domaine des Neuf Muses.
Calder les appelle « Mobiles », signifiant
ainsi qu'elles ne sont ni objet ni machine.
Ce sont ces œuvres dernières qui surtout
nous intéressent.
Dans la « Chambre des Machines lnuti», bourdonnent 5, 8, 10 Mobiles, animés
par de petits moteurs et des courroies! de
transmission.
Chacun réalise une course plastique différente, précise et complète : la valeur des
mouvements est complétée par l'intensité
optique de couleurs contrastantes : ronge,
noir, blanc.
Ici la mouvante arabesque d'un Fil-deFer se balance et semble devoir couper la
course agitée d'une pendule : vont-ils se
rencontrer ? Non : ils s'évitent avec une
précision infinitésimale.
Là, deux petites sphères, l'une rouge,
l'autre noire, suivent en luttant de vitesse,
des trajectoires différentes, et rejoignent
ensemble leur point de départ.
La réalisation de ces œuvres implique
ine connaissance ou un instinct exceptionnels des lois de la mécanique : mais combien plus subtile encore est leur réalité
ethique qui procède à la fois des arts
dans le temps et des arts dans l'espace !
Elle emprunte à la musique la succession
de ses éléments et les jeux du contre-point,
et tout en se projetant dans la durée, elle
touche à l'architecture par la plastique des
lignes dans l'espace.
Ces œuvres ont suscité un réel intérêt
(peut-être à cause de la mystérieuse action
de la mobilité) : elles nous touchent surtout
en ce qu'elles s'apparentent aux recherches
d é j à très lointaines des Futuristes qui furent considérés dans leur temps comme des
fantaisies décadentes ne devant laisser aucune trace, et réalisent une « matière esthétique du mouvement » déjà formulée
dans leurs théories et dans les tendances de
quelques isolés (tels Picabia et Marcel Duchamp).
Voici donc que, en dépit des fâcheux pronostics des esprits bourgeois, cette période
héroïque de « l'abstraction » s'affirme comme l'une des étapes les plus importantes
de l'esprit et comme la formule d'art la
plus symptomatique de notre temps : la
seule aussi susceptible de se survivre et de
se transformer.
GABRIELLE
BUFFET.
READ TRANSITION : 1932
Une Revue puissamment féconde sur l'Epoque verticale
Marcel Brion, in Les Nouvelles littéraires, Paris
The Fall Number Will Contain An Important New Instalment of
UUUkUUUUUULLU
WORK
IN PROGRESS BY JAMES JOYCE
i i w r o i r n r m i i i i i
C I N B E L L E S C U I V R É S ET 'HUMiÈRES
PELORSON
•
KONFIGURATION
verschlungene knaben blasen das wunderhorn
engel in goldenen schuhen leeren sacke voll roter steine in jedes
glied
schon bilden sich mäste und Sternbilder
die schwestern zeigen spuren von luftschlössern geldkatzen
findlingen dampfkuhbissen gesattelten hasen frisch
gepolsterten löwen
auf flammenden Speichen rollen vögel über den himmel
sterne niesen aus ihren w a c h s n a s e n blumengarben
betrunken sind m a n n und m a u s und schwimmen a n weichen
fingern
brennende löwen sausen über zitternde birken
wer einen schwänz hat bindet sich eine laterne d a r a n
die ganze nacht wird auf dem köpf gestanden rittlings auf drachen
getanzt
stangenklettern und leiblicher ringkampf erfüllen die nacht mit
wauwau
2
gehören die roten vögel den knaben oder den m ä n n e r n
gehören die roten schlösser den schwestern
gehören die roten sterne den engein
die nacht hat mäste a u s wachs und blumen a u s gold
das wunder rollt auf flammenden Speichen dVirch die nacht
die nacht hat füsse aus wachs und sacke voll voll sterne an weichen
fingern
der himmel voll flammengarben klettert die brennende stange
empor in die blume
die n a s e n aus gold niesen geld
die drachen schwimmen im geld
die sterne schwimmen mit sacken voll knaben durch den himmel
die brennenden blumen schwimmen a n weichen fingern
Mon figuier parle pour une partie de moi-même
Je suis proche et lointain
J'ai des centaines d'époques dans mon bref temps
J'ai des milliers de lieues dans mon être profond
Des cataclysmes de la terre des accidents de planètes
Et quelques étoiles en deuil
Te rappelles-tu quand tu étais un son parmi les a r b r e s
Et quand tu étais un petit rayon vertigineux
Aujourd'hui nous avons la mémoire trop chargée
Les fleurs de nos oreilles pâlissent
Parfois j'ai des reflets de plumes dans m a poitrine
Ne me regarde p a s avec tant de fantômes
Je veux dormir, je veux entendre à nouveau les voix perdues
Comme les comètes qui ont passé à d'autres systèmes
Où étions-nous. Dans quelle lumière dans quel silence
Où serons-nous
T a n t de choses tant de choses tant de choses
Je souffle pour éteindre tes yeux
Te rappelles-tu quand tiu étais u n soupir entre deux b r a n c h e s
VINCENT HUIDOBRO
HYMNOGRAPH:
W A L K AROUND AN HOUR
The air of the city weeps
Music flees the afternoon
The square no longer w e a r s a glove
It is a spook that grimaces
It is a sneer that w r m k l e s lips.
3
die m a u s e binden sich laternen a n ihre schwänze
die geldkatzen binden sich laternen a n i h r e schwänze
die dampfkühe binden sich laternen a n ihre schwänze
die gesattelten hasen binden sich laternen a n ihre schwänze
die gepolsterten löwen binden sich laternen a n ihre schwänze
die laternen dürfen n u r a n schwänzen angebunden werden
die schwänze genügen u m so viele brennende löwen anzubinden
dass die nacht golden wird
die schwänze der vögel sind blumen
die m a u s e bilden sich a u s wachs eine katze und tanzen rittlings
auf ihr
die luft steigt aus ihrem sattel und beisst den dampf in die nase
die b e t r u n k e n e n blumen herrschen über den frischen Sternen
die verschlungenen schuhe glieder n a s e n finger schwänze sie
beweisen hinneichund das wunder
4
so reicht d a s luftschloss der geldkatze die hand
die geldkatza dem findling den fuss
der findling der d a m p f k u h das ohr
die d a m p f k u h dem gesattelten hasen den mund
der gesattelte hase dem gepolsterten löwen die backe
5
die finger klettern a n den roten Stangen empor
die leiber der sterne tanzen w ä h r e n d ihre köpfe stehen
die köpfe klettern a n den goldenen Stangen empor
die knaben klettern a n den birken in den himmel
die brennenden drachen und brennenden löwen sausen
brennenden m a s t hinunter
The street-lamp waits for snow
A heart sighs and goes out
W h e r e a r e the last v e r b s
The golden doctrines have drooped
The singers have lost the vine
It is so endofworld in me
A clock flies into fishes
So m a n y h a n d s are tired of fear
Girls daysleep at the curb stone
The air of the city cries
There is a procession of cherubic eyes.
EUGENE JOLAS
©
SEUL
den
6'
die wachsnasen klettern an den betrunkenen Stangen empor
der leibliche ringkampf der sterne bringt die laterne voll blumen
zum sturz
die gepolsterten löwen sausen an weichen fingern vorbeil
die enge! fressen a u s den weichen fingern wie zahme blumen
die birken zittern vor den schwestern
die betrunkenen stangen u n d m ä s t e tanzen mit den betrunkenen
drachen
rittlings reiten die sterne auf den löwen
die nacht steht auf dem köpf und niesst
die schuhe sind voller flammen
die m a n n e r und k n a b e n blasen den hasen die la'ernen a u s
HANS ARP, Zurich 1918.
Φ
IMPOSSIBLE
(Du livre Au Revoir 1923-1926)
Impossible de savoir quand ce coin de mon âme s'est endormi
Et q u a n d il reviendra de nouveau prendre part à mes fêtes intimes
Ou si ce morceau est parti pour toujours
Ou bien s'il a été volé et se trouve intégral dans un asutre.
Impossible de savoir si l'arbre primitif en dedans de ton être sent
[encore le vent millénaire
Si tu te rappelles le chant de la mère quaternaire
Et les g r a n d s cris de ton r a p t
Et la voix gémissante de l'océan qui venait d'ouvrir les yeux
Et battait des m a i n s et pleurait d a n s son berceau
Pour vivre nous n ' a v o n s plus besoin de tant d'horizons
Les têtes de pavots qne nous avons mangées souffrent pour nous
Seul seul entre la nuit et la mort
M a r c h a n t a u milieu de l'éternité
Mangeant u n fruit a!u milieu du néant
La nuit la mort. Le mort planté dans l'infini
La terre s'en v a la terre revient
Seul avec line étoile en face
Seul avec u n g r a n d chant dedans et nulle étoile en face
La
La
La
Si
Le
nuit de la m o r t
nuit de la mort
mort de la nuit
loin si loin
monde s'en v a p a r les vents
Et un chien aboie d'infini cherchant la t e r r e perdue
VINCENT HUIDOBRO
O
EMOFON
Se oia silbar a travez del espiritu
En el borde de la oroja vibradora
Semojante a u n a dulce historica
Que siente n a c e r sus f a n t a s m a g o r i e s
Y crecer cosas adentro de la piel y sus imanes
Vibradora es la oreja a causa de las chispas
Y el angel que n a d a energicamente
E n t r e las e s t a t u a s del cielo
E n el ojo del cielo
Y acaso en su cabeza cruzada por el viento
Con su techo de eabellos ondulados como tejas
Su cabeza de cabeza sobre la tierra de tierra
Con s u s colores y sus imágenes
Y el ojo que trepa por todas partes
Valiéndose de su resorte especial
El ojo m a r i t i m o que vuelve sudoroso y se ancla e n el p u e r t o
Como u n a golondrina que echa raices
O u n a c a m p a n a d a que se convierte en arbol.
VINCENT HUIDOBRO.
E P I VOCABLES :
PASSAGE OF THE HEART
In this death slumbers demon-night melancholy in ruins.
W h a t did they say, w h e n the birth w a s far a w a y and ;the
trance fiad n o cypresses ?
It was a n accident in ferment, the shadow-vaults cooled after
the fire, a wound followed the lonely w a n d e r e r .
So m a n y a r c a d i a n children stood in the doorway of music
a n d the birches shimmer-eyed the grainfields of stars.
die s a n d t ü r m e sind mit wattepuppen verstopft
in den schleusen stauen sich amonshörner diskusse und mühlsteine
die schiffe heissen h a n s und grete und fahren ahnungslos weiter
der drache trägt die inschrift kunigundula und wird a n der leine
geführt
den städten sind die füsse abgesägt
den kirchtürmen ist nur volle bewegungsfreiheit in den kellern
gegeben
d a r u m sind wir auch nicht verpflichtet die krallen hörner )und
Wetterfahnen zu putzen.
G
HANS ARP, Zürich 1918.
VOYAGE OF THE VERB
Evening troubles the last insects in the shadows. I walk
through the a r c a n e s of the eyes. W i n d o w s open to m a n y words
in veils. The fire of the hair sings a deep refuge in the horizon
of the walls.
In the alley w a y white bodies fall through a rain of angels. It
is the descent of pianos into roofs. The crowd waits for a monkment to a n aureole of silence.
The w o m e n have abandoned the fear of time and sigh for
befls lost in the wilderness of a volcano.
Evening invades m y shipwrecks with r u m o r s of fallen moons.
THE ROAD
W h e r e is a saviour, the saint goes climbing through the active
night, he is not now a s t r a y .
T h e illuminations sink into the p a r a m y t h of an ascent.
The canticles are no longer mute. The will collapses. Skyseekers sleep in heart-weeds.
EUGENE JOLAS
SILVALOGUE
I.
In funkling stemwhorl mutes the postnoon dripring low. The
loobatinkala glucks soft. Loney I slike over stilletoes of pine.
Oaks maulk under the shliffknives of the fallers. A g r a y a r d moods
before a flame rooling the huss-hiss of charring. Beeses bly
through the gelbleaves.
II.
Voices moom and bleer. Sometimes icebirds clonk by and
sliver into a parallelograph. The b r a n c h e s of the birks ffut-flitter
white. An a n a w o r d s h e a m s rosarosily in moss. The champirooms
hide zwergs and nixes dancing to the ffootfiddles of a singering.
III.
Swoosh fallows. Cruxroad whites nude. I a m on whuffled pads.
The bruting postnoon bloots humility of pineal gloot. And a l w a y s
1 go seeching, fright with the drug of the evendplanet, in the
oorworld of the glishglash mirror, a n hour of gnooling heresiarchs.
IV.
Flingffang ! And yet f r o m far off moods a folkhymn in silber
vocarillons of garces. There is a twinkle of fragile leebing, there
is the hallali of chasers, and the world sinks into m y h a n d s with
a clingaling of a s t r a r s .
EUGENE JOLAS
©
KONFIGURATION
1
der ahnungslose himmel t r ä g t die inschrift kunigundula
mit steinernen krallen und h ö r n e r n trillert der himmel wie eine
geputzte Wetterfahne
feierlich f a h r e n die wattepuppen auf steinernen schiffen durch den
sand der wölken
die k i r c h t ü r m e putzen ihre füsse mit ledernen draehen
die freiheit f ü h r t d e bewegung a n der leine
die amonshörner und draehen verpflichten sich der bewegung die
füsse abzusägen
die bewegung pumpt sich einen keller voll lerchen
2
die ledernen fahnen tragen abgesägte füsse in die wölken der
freiheit
die trillernden edelfrauen f a h r e n auf draehen durch den geuptzten
himmel
die t ü r m e sind aus leder
die hörner der sacke sind a u s wind
die fahnen der freiheit sind ahnungslos und stopfen d a r u m das
wetter in ihre säcke
der sack der bewegung ist ein ledernes schiff
3
die edelfrau trillert im sack
grete putzt die t ü r m e
h a n s sägt die steine a u s den wölken
künigundula trägt die diskusse zu den puppen
die draehen sind lautlos wie wölken und tragen in ihren krallen die
Städte in den himmel
in den kellern der wölken sind himmel a u s watte
4
die edelfrau pumpt feierlich wölken in säcke aus leder und stein
die riesenkräne widen lautlos trillernde lerchen in den himmel
ASSUMANCE
bientôt
assis le long du m u r grillé où s'endormait le monde
(on le reconnaissait à la fumée des yeux
montant des prés fauchés
où les faux ricochaient sur des plats de soleil)
saisons ô châtelaines
un vieil aveugle l'éveillait parfois
en f r a p p a n t le ruisseau de son bâton ferré,
plus tard
le canal où mouraient les désirs du soleil
les cygnes gris que j'appelle Venise,
entre le monde et mon front
et les joues feuilles mortes
un rêve où l'on pourrait loger la chute d'une église
moins les petits anges malsains,
plus loin
le m u r pluvieux
une main morte vigne à la bouche feuillue
et la bouche à la crête du m u r .
à la crête du m u r
et les tessons mouillés des yeux
le chien couchant m a n g é de mousses rouges
à la sueur des yeux,
mon meilleur front d'automne
et mon b r a s tristement
à t r a v e r s le même automne des rues,
tristement le cortège et moissons,
pas plus gros q u ' u n cercueil d'enfant
et moins tes ffeurs mouillées du ciel
les fines ffeurs du ciel adoré dans mes veines
et mon poignet plus près du ciel
le son m a j e u r de chaque veine
plus près
et enfin toi.
GEORGES PELORSON
ö
AND AND AND
you art to me and mine art thou a snowhite page but no art thou
ancT thine not those and me a silent violin string at duskiness a n
evend prair at rosiness art mine erd the asleep at mooniness
trowmsolitude we are thou art a naked wildbloom belling for a
baal.
she swingswaled low he febered dark whirl without and and a n d
a n d she were so vitzliputzli were her she so thighyblond in all
the nightness of his mourn she festivaled straravenues with she
burst the stone b u r n t she a gloria did she victoria she distanced
off
into a mist into the wheatfields falbing in the sun and d r a n k
into october stillness were did she then o mute his slumbering,
a hat upon the beach it w a s frivering so much it mutch it w a s
were it not missouring down a televerb and never a n d and
her hair floated ffat in roseys and in troutrefles so loney be
fore a god and a n d she w a s tears so tears was she tears red the
blood stood still the midnight clingmourned tears and and and and
and and.
EUGENE JOLAS
O
DES FROQUES
Dans la c h a m b r e aux échecs
les loupes vont venant
sur une r a m p e seinueuse
parmi les maîtres-cubes de lumière
suivant les lois amoureuses désastres
Les enchanteurs m o u r a n t s allument les six lampes
coutumiers aux méprises
ils sautent de nuage en ciel
entre les cheminées
en retenant leurs chapeaux bleus
pointus
trie
trac
troque
micamac et bricabroc
diplodoc pitécantroc
frac
cinbelles cuivres et humières
Sort l'homme en habit de soirée
GEORGES PELORSON
G
Le Gérant : GEORGES PELORSON.
Dépositaire général : René Riff, Libraire, 21, rue de Sévigné
P a r i s (4e).
Prix d'abonnement : 15 f r .
Imp. Centrale de la Bourse, 117, r. Réaumur, P a r i s
VERTIGRAL
ERGUAL PIR OORLOGOSIN BÏRIBURT. REDACTEUR EN CHEF : EUGENE JOLAS. COMITE
ARP.
VINCENT
HUIDOBRO,
GEORGES PELORSON
DE
REDACTION :
HANS
JULY 15, 1932.
MAURULAM KATAPULT I LEMM I
L A M M HABA H A B S
ARP
Vive l'individualité. A bas l'individualisme.
VINCENT HUIDOBRO.
Der Mensch gebärdet sich, als sei er ein
a u s s e r h a l b der Natur wurstelndes W e s e n .
Die sieben Kopflängen der Schönheit hat der
Mensch eine nach der anderen abgeschlagen. Emsig addiert er sieben zu schwarz,
u m dadurch einen weiteren Zentner Geschwátz zu erhalten. Herrschaften, die stets
f ü r T r a u m und Leben eintraten, sind n u n
mit widerlicher Beflissenheit bestrebt, das
Ziel der Klasse zu erreichen und arbeiten
die hegelsche Dialektik zu einem Gassenhauer um. Ich habe recht mit meiner Theorie, dass der Mensch ein Topf ist, dem die
Stiele a u s seinen Löchern ausgefallen sind.
Dichtkunst
und F ü n f j a h r e s p l a n werden
n u n eifrig durcheinander gerührt, aber der
Versuch, im liegen zu stehen, wird nicht
gelingen. Der Mensch wird sich nicht zu
einer a u f g e r ä u m t e n hygienischen N u m m e r
machen lassen, die vor einem bestimmten
Bildnis begeistert wie ein Esel ja schreit.
Der Mensch wird sich nicht standardisieren
lassen.
In diesem lächerlichen Zirkus, der ohne
Beziehung zum eigentlichen Leben steht,
bedeuten die Bücher Hugo Balls eine gigantische Tat. Hugo Ball führt den Menschen a u s seiner bornierten Körperlichkeit
seinem w a h r e n Bestand, dem T r a u m und
Tode zu. Die K u n s t und der T r a u m bilden
die Vorstufe zur w a h r e n Kollektivität, zu
der Erlösung vor, |ûler Vernunft. Die Sprache Hugo Balls ist ein magischer Schatz
und verbindet ihn mit der Sprache des
Lichtes und der Dunkelheit. Auch durch
die Sprache k a n n der Mensch in das eiyeniiiche L eben w a c h s e n .
HANS ARP.
In the new poetry we w a n t the immediate experience of life, without the old appendages of psychology. For is it not about
time to realize that beside the physical
world there a r e things we cannot satisfactorily explain ? There are still miracles
and mysteries, if only in our minds. For
the expression of this we need new lawsor p e r h a p s no laws at all. The a r t of the
naturalistic milieu which m a n y writers in
America and England still accept as the ultimate one must be ruthlessly tracked. W e
are through with analysis. The wedding
of reality with the automatic expressions
of the subconscious, the intuitive, the somnambulist, the dream, will lead us to a revolutionary mythos.
EUGENE JOLAS.
» Vertigral » w a n t s to abolish the word :
poem, poème, poema, Gedicht. H a n s Arp
presents : Konfigurationen ; Vincent Huidobro replaces the old term with emofón.
Georges Pelorson suggests : Assumances ;
I propose Epivocableš, Silvalogues, Verbirrupta, Hugo Ball once thought of Hymnographs and Hymnologues
EUGENE JOLAS
KONFIGURATION
1
ich bin in der n a t u r geboren, ich bin in
s t r a s s b u r g geboren, ich bin in einer wölke
geboren, ich bin in einer p u m p e geboren,
ich bin in einem rock geboren.
ich habe vier n a t u r e n . ich habe zwei
dinge, ich habe fünf sinne, sinn ist ein
unding. n a t u r ist unsinn. platz da f ü r die
n a t u r da. die n a t u r ist ein weisser adler.
platz dada für die n a t u r dada.
ich modeliere mir ein buch mit fünf knöpfen. die kunsthauerei ist der schwarze
blödsinn.
dada ist in Zürich geboren, zieht m a n
s t r a s s b u r g von Zürich a b so bleibt 1916.
die nymphe obliegt dem leben,
der general hat einen wesentlichen platz
in der n a t u r .
die p y r a m i ' enpumpe hat vier knöpfe
zwei löcher. die pyramidenpumpe pumpt
schwarze vögel in die n a t u r , ich pumpe
natur, du pumpst k u n s t
s t r a s s b u r g hegt in einer wölke,
fünf besen liegen, vier besen sitzen, zwei
besen stehen.
weisst du die n a t u r ist ein knöpf, weisst
du die n a t u r ist ein schwarzes loch, weisst
du die kunst ist ein schwarzes loch, in
jedem loch ist eine wölke, modeliere mir ein
loch in einem loch und in diesem loch zwei
löcher und in jedem dieser zwei löcher
vier löcher unu in jedem dieser vier löcher
fünf löcher.
die wolkenpumpe pumpt unter freuden die
wölken aus den rocken, die wolkenpumpe
pumpt gegen den k u n s t r o c k der n y m p h e .
ich bin in s t r a s s b u r g geboren.
ich habe fünf gedichtbücher herausgegeben. die titel dieser bûcher sind der vogel
selbdritt — die wolkenpumpe — der pyramidenrock — weisst du schwärzt du — vier
knöpfe zwei löcher vier besen.
ISIS habe ich in Zürich unter 4 freuden
'^dc. 23t ítíz* dsn *}. "??
bedeutet nicht blödsinn. d a d a ist unsinnia
wie die n a t u r und das leben, d a d a ist f ü r
die n a t u r und gegen die « k u n s t ». dada
will wie die natur jedem ding seinen we>
sentlichen platz geben.
a u s s e r d e m obliege ich teils sitzend teils
stehend der bildhauerei. niemand k a n n mir
nachweisen dass ich je eine n y m p h e einen
general oder einen adler modeliert habe.
weisst du niemand k a n n mir nachweisen
dass ich nicht ein adler bin. der adler
obliegt dem leben, weisst du der adler hat
fünf leben und vier n a t u r e n . weisst d u der
adler hat ausserdem einen titel. schwärzt
du der general hat fünf titel fünf knöpfe a n
seinen zwei sinnen u n d vier löcher in seinen freuden. die n a t u r aber und ich sind
gegen die freuden und geborenen dinge, dif»
natur obliegt dem leben ob sie liegt sitzt
steht.
die schwarze wölke im weissen rock gebiert unter freuden ein vogelding.
HANS ARP.
Je ne savais pas qu'il fût toujours de
mode, de jouer au flambeau et à Goethe ou
à Hugo les Pères, même avec une torche
venant de Moscou.
GEORGES PELORSON.
La poésie n'est p a s une masturbation.
Je ne veux p a s que tu rougisse, quand un
regard insiste sur tes mains, sur les mots
de tes mains.
GEORGES PELORSON.
Regardez-moi, ce révolutionnaire...
Il explose en suppliant Moscou du coin
de l'œil. Mais l'effet ne fut pas suffisant :
Moscou ne se déride pas.
II se r a m a s s e , il se recolle.
Il a u r a beau faire, il n ' a pas pu détériorer le ciel ; et le feu collectif de ses poèmes
laissa — hélas — l'encre et le papier intacts.
Joins les révolutions. Ne leur obéis pas.
Ne va pas chercher en commun. Tu n ' e s
pas populiste, tu es le peuple-force (tu es
toutes les forces, même si elles n'existent
pas). P r e n d s charge d e toi-même : d'autres
que toi déjà ont soulevé le monde. Es-tu si
peu sûr de toi-même que tu trembles de
f u r e u r sur tes cuisses a u nom du Créateur?
GEORGES
PELORSON.
Peu importe K a n t et les morales catégoriques, Marx et les catégories collectivistes.
Mais, j'aime les impératifs poétiques.
Et, M. Jean Cocteau ne peut rien contre
Orphée en personne.
GEORGES
PELORSON.
Im XV. Buche der « Pistis Sophia « findet sich folgende Schilderung eines gottesdienstlichen Aktes : Jesus steht a m Altar,
um ihn h e r u m seine Juenger in weissen
Gewaendern. Eine grosse Offenbarung bereitet sich vor. Jesus ruft seinen Gott an :
» Erhoere mich, mein Vater, du Vater aller
Vaterschaft, du unendliches Licht. « Dann
bricht er in folgende Zauberklaenge und
W o r t e aus : aeaö® iuo aoi iao psinoter ternops nopsiter zagura p a g u r a netmomaoth
nepsiomaoth m a r a c h a c h t a t o b a r a b b a u tarnciiachau zoronotora ieoe sabaoth. »
HUGO BALL
On a été trop horizontal. J'ai envie d'être
vertical.
LEON-PAUL
FARGUE.
Attention. Le ciel crache du diamant noir
à plein trombone !
J'entends monter les heures, les créations antérieures, les races les plus vieilles...
Nous allons savoir autre chose !
LEON-PAUL
FARGUE.
Nach der « Mystischen Theologie » geht
die Sprache (der Logos) auf ihrem Stufengange nach oben von der Sammlung zur
Konzentration, vom H y m n u s zum Orakel,
und vom Orakel zum Schweigen ueber.
Man vergleiche diesen Stufengang mit dem
Aufstiege durch die Priester und Engelsweit und ermesse dann, zu welchem Bereich der liturgischen W e s e n wohl die Hoehe des Propheten Jesaias gehoert, den Dionysius in der « Himmlischen Hierarchie »
einen Deuter goettlicher Orakel nennt.
HUGO BALL,
Byzanthinisches Christen-
Aus ihrem Hauche besteht das Gewand
der Cherubim auf dem Seidenvorhang ver
dem Tabernakel. In ihrer Syntax verschlingen sich Himmel und Erde. Durch Tod
und Geburt streicht ihr Zeilenmass. Ihr
Abglanz sind Feuer und Licht ; ihr Stammein die W u n d e r .
HUGO BALL, Die Sprache Gottes.
DEJA S ' A P P R O C H E O C H E O C H E
HUIDOBRO
L'HIRONBELLE