Journal de votation « NON au SMIC

Avril 2014 UN SUCCÈS
lemodèlesuisse
PROTÉGEONS NOTRE RÉUSSITE ÉCONOMIQUE
NON AU SALAIRE MINIMUM – Nouvelle attaque contre le modèle suisse de prospérité :
introduire un SMIC record reviendrait à promouvoir la pauvreté et non l’employabilité.
Salaires minimaux en Suisse,
des milliers d’emplois biffés
Danger dans les régions
L’initiative sur les salaires minimums, si elle venait
à être acceptée, porterait un coup fatal aux régions
de montagne et aux zones périphériques. Là, de
nombreux entrepreneurs ne pourraient pas verser le
même salaire à Zurich, Bâle, Genève, Berne ou Bâle.
De plus, les initiants proposent un taux horaire de
22 francs fixé par l’Etat. Ce surcoût massif saperait
toute l’économie suisse. Il faudrait aussi s’attendre à
de nombreuses suppressions d’emplois.
page 3
sommaire
résistance – Le
salaire
minimum pénaliserait
les apprentis et ceux qui
veulent se réinsérer.
pages 2 & 3
Pilotée par une gauche qui exige une
nouvelle forme de dictature salariale
sur la politique salariale, en l’oc­cu­
rence un salaire horaire de 22 francs
imposé dans toute la Suisse, quels
que soient le lieu, la personne, le
genre de travail et les autres circons­
tances. A Bâle ou Zurich, dans une
vallée latérale des Grisons ou tout
au fond du Jura : un seul et même
salaire !
A y regarder de plus près, il s’agit
bien d’un cadeau empoisonné. Con­
seil fédéral et Parlement rejettent fer­
mement cette initiative, de même que
les associations professionnelles, la
CDEP et les partis : UDC, PLR, PDC,
PEV, PVL et PBD disent clairement
NON.
De bonnes raisons de dire NON
Un salaire minimum constituant un
record mondial exercerait un attrait
énorme sur les demandeurs d’emploi
non qualifiés de l’étranger. En outre,
à l’intérieur du pays, il serait plus
nuisible que profitable : les jeunes
perdraient l’incitation à suivre un ap­
prentissage et s’engageraient sans
formation sur la voie la plus sûre vers
le chômage et la pauvreté. L’é­gali­
tarisme entre secteurs, régions et qua­
lifications professionnelles. L’ébran­
lement du partenariat social (négo­
ciations directes entre employés et
employeurs) – une formule éprouvée!
C’est là une nouvelle attaque contre
le modèle de réussite économique
suisse. Cette recette toxique concoc­
tée par la gauche n’appelle donc
qu’une seule réponse, le 18 mai pro­
chain : un NON retentissant contre
les méfaits d’un Smic made-in-Swit­
zerland.
Comment un
SMIC enfoncerait le monde
économique. pages 4 & 5
consensus –
www.smic-non.ch
www.facebook.com/Smic-non
Jean-François Rime, conseiller national, président de l’Union suisse des arts et métiers USAM
Néfaste pour l’employé et l’entreprise: les raisons du NON au salaire minimum
En Suisse règne le plein emploi. Le taux
de chômage – y compris des jeunes – est
remarquablement faible en comparaison
internationale. Les femmes ont réussi
mieux qu‘ailleurs à s‘intégrer à la vie
active. Résultat : 80 % des personnes en
âge de travailler ont une activité
professionnelle. Leur formation achevée,
les jeunes sont embauchés, et non
renvoyés de stage en stage. Les person­
nes qui se sont vouées pour une assez
longue période à leurs tâches familiales
peuvent se réinsérer dans la vie profes­
sionnelle. Bien des personnes s‘inté­
grant difficilement au marché de
l‘emploi trouvent le moyen de gagner
leur vie. Cette réussite, c‘est le modèle
suisse : nous intégrons les plus fragiles
au marché du travail et combattons
avec succès le chômage et la pauvreté.
Avec cette recette, nous avons même
Jean-François Rime, président de
l’Union suisse des arts et métiers
usam : en tant qu’entrepreneur, il
connaît parfaitement les immenses
préjudices que peut engendrer
l’initiative sur le salaire minimal.
atteint un haut niveau de prospérité
générale. L‘initiative sur les salaires
minimums est une attaque frontale
contre notre modèle de prospérité, aux
dépens des jeunes professionnels, des
femmes et des travailleurs les plus
vulnérables sur le marché du travail.
Pour ces intéressés directs, cette initia­
tive est un véritable poison. Aux ci­
toyens, on promet démagogiquement
davantage d‘argent. Mais si nous
inscrivons dans notre constitu­tion le
salaire minimum le plus élevé au
monde, ce sera fatal pour notre écono­
mie et nous aurons tous à en pâtir.
Cette initiative conduit à un nivellement
dans toutes les branches des PME. Elle
menace nombre d‘entreprises dans leur
existence même : des emplois disparaî­
tront, des postes à temps partiel seront
supprimés, des activités seront automa­
tisées dans le segment des bas salaires.
Les premières victimes seront précisé­
ment celles et ceux que l‘initiative
entend protéger. Et les régions les plus
touchées seront les zones rurales et les
cantons de montagne.
Ce journal de votation a pour but
d‘informer et de montrer l‘importance
de ne pas jeter par-dessus bord notre
modèle de prospérité en décidant à la
légère d‘inscrire un salaire minimum
dans notre législation. Dans l‘intérêt
des travailleurs, de l‘économie, de toute
la collectivité, il importe de rejeter
énergiquement cette initiative néfaste.
Aidez-nous à y parvenir en disant
NON, le 18 mai 2014, à l’initiative
sur les salaires minimums !
La bataille
contre l’initiative se joue
sur les réseaux sociaux.
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facebook –
2
Branches
Travail & Sécurité
Gripen – oui à l’économie,
oui à la création d’emplois
Outre le salaire minimum, on votera
également le 18 mai sur l’achat des Gripen.
Un autre projet important pour les postes
de travail en Suisse.
UN SUCCÈS
lemodèlesuisse
Avril 2014
PROTÉGEONS NOTRE RÉUSSITE ÉCONOMIQUE
EXCLUSION – L’initiative sur les salaires minimums, si elle était acceptée, serait désastreuse,
surtout pour les femmes. Beaucoup de mères exerçant une activité professionnelle pourraient
perdre leur emploi et risqueraient d’être exclues du marché du travail.
Un obstacle majeur
pour les femmes
traient ces prochaines années dans
le commerce de détail. Les vendeuses
à temps partiel seraient tout particulièrement touchées. « Tout employeur
se demande s’il vaudrait la peine de
payer des salaires aussi élevés pour
des temps partiels », explique Dieter
Spiess.
zum Gripen
OUI AU GRIPEN – L‘économie suisse
profiterait doublement de l’acquisition de
ces avions militaires : l’aspect sécuritaire
est pour elle capital et le Gripen apportera
des emplois et des commandes.
Sans le Gripen, pas de compagnie Swiss, pas
d’aéroport à Genève. Le trait est un peu forcé
mais reste pertinent. Car la Suisse est le siège
d’un transporteur intercontinental, compte cinq
aéroports internationaux, héberge le Forum
économique mondial de Davos, accueille le
Sommet de la Francophonie et héberge de
nombreuses fédérations sportives et internationales. Ne nous y trompons pas : tout cela nécessite
une police aérienne efficace qui a besoin du
Gripen. Pour notre économie, l‘intérêt est double :
la sécurité est un bien fondamental et le Gripen
nous apporterait emplois et commandes.
Dans les affaires d’une certaine taille, les fournisseurs étrangers sont tenus, selon les principes du
Besoin d’argent
Lors de son engagement au magasin
de chaussures, Cornelia Schaffner ne
travaillait qu’à 30%, puis ce taux est
passé à 50% pour revenir à 30%.
«Les femmes
seraient les premières perdantes.»
Cornelia Schaffner avec son chef, Dieter Spiess: « J’ai besoin du revenu que me rapporte cet emploi à temps
partiel. Sans cet argent, ma famille en manquerait. »
Depuis sept ans, Cornelia Schaffner,
qualifiée dans le domaine de la
chaussure, travaille chez Spiess Schuhe Freizeit & Lifestyle à Gelterkinden
(BL). « La vente de chaussures n’est
pas seulement mon métier, mais aussi ma passion », explique la quinquagénaire. Mais pour beaucoup de vendeuses et de collaborateurs à temps
partiel, la menace est réelle. Si
l’initiative était acceptée, il leur faudrait s’attendre à recevoir leur congé.
« Je suis bien sûr inquiète des consé-
quences », réagit Cornelia Schaffner,
même si elle ne se sent pas directement concernée par l’initiative. « Il
«De nombreux
emplois pourraient
disparaître. »
va de soi que je ne souhaite pas me
passer des services de Mme Schaffner, car elle est l’une de nos plus fi-
dèles et meilleures collaboratrices »,
confirme le directeur Dieter Spiess.
« Mais puisqu’il faut s’attendre à ce
que les 22 francs de l’heure ne soient
qu’un début et que le salaire minimum imposé par l’Etat augmente de
plus en plus, les petits commerces
n’auront pas d’autre choix que de licencier et de supprimer des postes à
temps partiel. Et dans notre secteur,
ces postes sont surtout occupés par
des femmes. » Si l’initiative était acceptée, nombre d’emplois disparaî-
« J’ai besoin de cette somme», avouet-elle, même si ce n’est que 1500
francs par mois. » Sans cet argent, sa
famille en manquerait à la fin du
mois. « Après la naissance de mes enfants, il était déjà ardu de retrouver
un emploi à temps partiel et de revenir dans la profession. Et avec
l’initiative sur les salaires minimums,
ce serait encore plus difficile », craintelle. Pour Cornelia Schaffner,
si l’initiative passait, ce serait un désastre. « Les femmes, surtout, risqueraient d’être exclues du marché du
travail », soupire Dieter Spiess.
Initiative sur le salaire minimum. Un autogoal pour les travailleurs !
Le savoir-faire aéronautique répond à une
demande – au-delà du secteur militaire.
Conseil fédéral en matière de politique
d’armement, de compenser le prix d’achat à
100 % en Suisse. On estime actuellement à 2,5
milliards de francs le volume de compensation de
l’achat du Gripen. Directement ou indirectement,
des entreprises suisses compétitives participent à
cet achat en fournissant des composants de ou
des prestations préalables, telles que machines de
production, pièces et logistique. La firme Saab AB
s’est engagée à compenser ses gains financiers
via le programme industriel suisse. Des firmes
suisses devraient notamment fournir des réservoirs de carburant supplémentaire, des supports
de charges extérieures et des tronçons de fuselage. Des accords ont déjà été conclus avec des
fabricants de machines de précision.
Grâce à ces « affaires compensatoires », un millier
d’emplois pourront être créés en Suisse dans les
dix ans. Ces mandats d’exportation assurent non
seulement des places de travail, mais permettent
aussi à des entreprises compétitives d’accéder aux
technologies de pointe, d’ouvrir de nouveaux
marchés à l’étranger et d’acquérir des compétences industrielles dans les hautes technologies. La
Confédération n’alloue pas de subventions à cet
effet. La procédure d’adjudica­tion des mandats
à des entreprises compétitives sur le plan qualitéprix vise une répartition équitable entre les
régions linguistiques de Suisse. Gripen AB a déjà
fait part de son inten­tion de recourir à la participation de PME suisses. Dire OUI au Gripen, OUI
à l’économie et OUI à la création d’emplois.
www.gripen-oui.ch
Taux de chômage
encore plus élevé au Tessin
« Au Tessin, le niveau des salaires est
généralement inférieur à la moyenne
suisse. Ici, beaucoup de PME versent
des salaires mensuels inférieurs à
3000 francs brut pour un poste à
100%. Si l’initiative sur les salaires
minimums était adoptée, 10 à 15%
des PME seraient menacées dans leur
existence et couleraient en trois ans.
Moi-même, j’offre volontiers à un ou
« Disparition programmée des jobs
pour étudiants. »
deux étu­diants, en été et en période
de Pâques, du travail temporaire à un
taux va­riant entre 50 et 100%.
Pour la majeure partie des entreprises qui vivent du tourisme, comme
c’est le cas de mon commerce, il est
impossible de se passer d’employés
temporaires. Ces travailleurs sont reconnaissants et heureux de disposer
d’un revenu supplémentaire. A mes
yeux leur aide est indispensable, car
c’est le seul moyen de faire face aux
périodes de grande affluence. Si
l’initiative était adoptée, je ne pourrais plus me le permettre. A Pâques,
Sans les étudiants embauchés comme auxiliaires, René Doswald ne serait plus en mesure d’offrir
à ses clients un assortiment aussi diversifié.
il est certain que je ne pourrais plus
engager aucun étu­diant ; en été, peutêtre un, mais plus jamais deux comme auparavant. Ces postes convoités
dans mon entre­prise disparaîtraient
et, avec cela, une occasion de gagner
de l’argent et d’acquérir une expérience de travail précieuse serait perdue pour les jeunes. Je serais obligé
de faire supporter la charge de travail
supplémentaire à mes employés fixes,
ou alors réduire mon offre. Mon entreprise est un classique magasin de
village, avec sa clientèle d’habitués.
Les aspects sociaux et le contact avec
les clients y jouent un rôle essentiel.
Nous connaissons le nom de la plupart de nos clients. La livraison gra-
tuite à domi­cile, par exemple, que
nous proposons surtout aux plus
âgés, ne serait plus possible pour des
raisons de temps et de coûts si
l’initiative était acceptée. »
René Doswald, propriétaire de
l’épicerie Superdiscount à Brissago
lemodèlesuisse
Facture élevée
dans les régions
L’équivalent d’un
coup de grâce dans
les montagnes.
clare le syndic. Au vil­lage, seuls deux
collaborateurs disposent d‘un emploi
fixe dans les remontées mécaniques .
Pour les trente autre personnes, il
s‘agit de temps partiels.
Si l’initiative passait, il faudrait supprimer des postes et l’exploitation des
installations poserait de grands pro­
blèmes. Pour continuer d’assurer la
sécurité et la qualité et attirer des touristes, un petit nombre d’employés
devraient travailler beaucoup plus.
« Pour le moment, je ne vois pas du
tout comment notre entreprise pourrait résoudre ce problème », déplore
Jean-Claude Schuwey, également président des Jaun-Gastlosen Bergbahnen. « Aujourd’hui déjà, nous devons
être très attentifs à chaque franc dépensé », dit-il, visiblement préoccupé.
Pour le village, le tourisme est incontournable. « Dans l’hôtellerie et la restauration, c’est grâce à cette demande que nous continuons à créer des
emplois extrêmement précieux dans
cette région. » Un oui à l’initiative aurait donc un énorme potentiel de
nuisance pour toute la collectivité.
Et si l'école venait à disparaître ?
Le syndic Schuwey identifie une menace sur l’existence de l’établissement
scolaire: « Assez isolés des communes
voisines, nous ne sommes reliés avec
elles que par des cols. » Il est très compliqué de faire la navette d’ici à un
autre village. La perte d’emplois sur
place aurait des conséquences directes sur le nombre des habitants de la
commune. « Pour l’heure, le chômage
à Bellegarde est quasi nul. Mais si
l’initiative nous faisait perdre des em-
plois, les gens chercheraient un travail
ailleurs et s’en iraient, ce qui ne serait
pas sans conséquence pour l’école.
Montée du chômage
signifie exode rural:
et spirale négative.
La plupart des familles sont relativement nombreuses et les enfants vont
à l’école dans la commune. Si trois
ou quatre familles s’en allaient, cela
créerait des problèmes d’enclassement
et péjorerait la marche de toute
l’école. » Le syndic n’estime pas pour
l’heure que l’école devrait fermer ses
portes : « Avec 80 élèves, sa fréquentation est suffisante. De ce fait, nous
disposons de notre propre cercle scolaire.» Mais si certaines familles s’en
allait, ce cercle rétrécirait de plus en
plus et il faudrait finalement fusionner avec une autre commune. « Or de
nombreuses communes voisines sont
francophones, ce qui représenterait
pour les enfants et leurs familles (germanophones, ndt) un important bouleversement », conclut le syndic Schuwey.
Une image qui appartiendrait bientôt au passé ? Andrea Graf, institutrice à temps partiel, et Jean-Claude
Schuwey, syndic, dans la cour de l’école primaire de Bellegarde. Si l’initiative était acceptée, la commune
pourrait se dépeupler et il faudrait alors fermer l’école.
Un autogoal pour les travailleurs ! Initiative sur le salaire minimum. Un autogoal pour les travailleurs ! Initiative sur le salaire minimum. Un autogoal pour les travailleurs !
PROTÉGEONS NOTRE RÉUSSITE ÉCONOMIQUE
DÉPEUPLEMENT – L’initiative sur les salaires minimums est plus
que nuisible, surtout pour les régions périphériques et de montagne.
Si elle était acceptée, la commune de Jaun (Bellegarde), comme bien
d’autres, serait menacée d’une extension du chômage, de dépeuplement,
voire de la fermeture de son école.
« Dans notre secteur – tourisme et services – payer un salaire de 22 francs
de l’heure est inconcevable », avertit
Jean-Claude Schuwey, syndic de Bellegarde. Ce village gruyérien d’environ
700 habitants vit du tourisme.­
« Comme pour d’autres régions périphériques et de montagne, l’initiative
n’aura pour nous que des effets
négatifs. Dans tout le secteur des
services, nous vivons surtout de
l’exploitation saisonnière des remontées mécaniques et du tourisme », dé-
3
UN SUCCÈS
Avril 2014
Menace sur la formation professionnelle: en particulier dans les branches
qui souffrent d’une pénurie de relève.
NUAGES SUR LA FORMATION –
Un salaire minimum légal nuirait au
système dual de formation professionnelle.
Pour de nombreux jeunes, l'équivalent d'une
lente dégringolade vers la pauvreté.
Perte d’attractivité
de l’apprentissage
Le peintre Alfons Kaufmann en est
convaincu : « L’initiative sur les salaires minimums menace directement
la formation initiale avec attestation
fédérale. » A son avis, presque plus
personne ne s’intéressera à un ap­
prentissage de deux ans. Mais selon
lui, l’impact négatif de l’initiative ne
se limite pas à cela : « Le problème va
se poser avant tout pour les migrants
ou les jeunes, qui connaissent peu
notre système dual. Ne saisissant
guère l’importance de la formation
professionnelle en Suisse, ils seraient
amadoués par le salaire minimum record prévu même pour les travailleurs
non qualifiés. Et du coup perdraient
toute envie de se former. »
« 4000, c’est beaucoup trop ! »
Alfons Kaufmann craint qu’un grand
nombre de jeunes ne prennent même
plus en considération une formation
de trois ans. « Après la scolarité obligatoire, quoi de plus alléchant que de
se lancer sans formation de base sur
le marché du travail en gagnant immédiatement 4000 francs par mois ? »
D’autres dangers pourraient menacer
spécifiquement certains secteurs :
« Les branches souffrant déjà à l’heure
actuelle d’une pénurie de relève,
comme les métiers de la construction
tels que carreleur ou couvreur, perdraient encore de leur attrait. » Des
effets négatifs menacent notamment
la branche des plâtriers : « Aujourd’hui
déjà, très peu de jeunes se lancent
dans l’apprentissage de plâtrier. Si
l’initia­tive passait, ce secteur en souffrirait probablement encore plus. »
Les jeunes dans la pauvreté
Qu’une formation solide, telle que
l’apprentissage, soit la meilleure garantie contre le chômage et la pau­
vreté, de nombreux jeunes n’en prendraient probablement conscience qu’à
« Ce serait soumettre
les jeunes à de mauvaises tentations. »
l’occasion d’une prochaine récession,
ils seraient les premiers à perdre leur
emploi.
« Cette initiative joue pour les jeunes
le rôle d’un incitatif tout à fait pervers
qui les attire vers le piège de la pauvreté », s’indigne Alfons Kaufmann.
Les jeunes qui ne disposent que d’un
faible bagage social seraient happés
par la vague grandissante du chômage
des jeunes. Ils seraient par ailleurs
tentés de ne travailler qu’épiso­
diquement car, même sans emploi, ils
pourraient vivre confortablement
grâce à des allocations de chômage
basées sur leur dernier salaire de 4000
francs. La menace que fait peser sur
eux cette précarité est particulièrement grave.
Mentions obligatoires:
Edition /Rédaction
Union suisse des arts et métiers usam
Schwarztorstrasse 26
3001 Bern
www.sgv-usam.ch
4
Coup de sonde dans les régions
UN SUCCÈS
lemodèlesuisse
5
Avril 2014
PROTÉGEONS NOTRE RÉUSSITE ÉCONOMIQUE
L’initiative sur les salaires minimums nuit à la Suisse
L’initiative sur les salaires minimums amplifie les crises
Un salaire minimum imposé par l'État freinerait les régions où se comptent de nombreuses
entreprises exportatrices et les désavantagera extrêmement face à la concurrence étrangère.
La pression supplémentaire sur les salaires affaiblirait la compétitivité de la Suisse.
Les entreprises et leur personnel doivent, surtout en période de crise, pouvoir agir sur les coûts
salariaux grâce au partenariat social, sous peine de perdre des emplois.
Un salaire minimum dicté par l'État serait nuisible à tous.
NON!
NE
L’usam recommande un NON catégorique lors
de la votation du 18 mai 2014.
IN!
L'initiative éreinte les cantons de montagne
L’initiative sur les salaires
minimums ruine les agriculteurs
Dans une exploitation agricole, la main-d'œuvre familiale
gagne environ 15 francs de l'heure; le salaire minimum
d'un employé agricole est d'environ 14 francs. L'initiative
briderait la production suisse de haute qualité. Résultat:
des pertes d'emplois et encore plus d'importations!
Nombre d'entreprises agricoles mourraient.
Pom
mes
Les effets de l'initiative sur les salaires minimums
seraient fatals aux régions rurales et touristiques. Si le
tourisme et l'agriculture devraient supporter les mêmes
coûts salariaux que les villes, l'offre des zones frontalières
deviendrait inabordable et de précieux emplois disparaîtraient.
La modicité des coûts salariaux et du coût de la vie –
un avantage concurrentiel dont dépend la survie de
nombreuses régions – serait balayée par les effets de cette
initiative, produit de l'ignorance. La Suisse ne se limite
pas à la Bahnhofstrasse ou à la Berne fédérale!
Voulons-nous des vallées dépeuplées et des régions
privées de perspectives économiques?
régions limitrophe
cantons alpins
CHF
Salad
1.-
5.-
L’effet de boomerang de l’initiative:
les cantons riches paient le sabotage de la Suisse
Cette initiative lancée par la gauche saboterait l'économie des
cantons de montagne et des zones rurales! Des emplois à
grande valeur ajoutée disparaîtraient, des PME n'y survivraient
pas et la compétitivité d'une grande partie du pays se trouverait
compromise. Plus que jamais, ce seront les cantons donateurs de
la péréquation financière nationale qui devraient faire les frais de
cette évolution fatale! Chaque emploi en moins dans les régions
de montagne et les régions périphériques entraînerait une hausse
d'impôts dans les grandes agglomérations.
L'initiative détruit des branches entières
Nombre de PME et d‘exploitations agricoles ne peuvent
payer de tels salaires dictés par la loi et sont ainsi menacées de
disparaître. Ce n'est pas à la bureaucratie de la Berne fédérale de
déterminer quels salaires sont équitables et réalistes compte tenu
des spécificités propres à chaque secteur et à chaque région.
De nombreuses activités qui aujourd'hui assurent des emplois et
des revenus ne seraient simplement plus rentables et
disparaîtraient sous le poids du salaire minimum
imposé par l'État.
Concept/graphisme: fruitcake.ch, Worb
é
ferm
NON!
!NIEN
L'initiative réduit des
Suisses au statut de
«frontaliers»
La France a fixé un salaire minimum
qui équivaut à 11,60 francs. L'initiative
sur les salaires minimums en exige le
double! Si les entreprises genevoises
ou vaudoises se voyaient imposer par
l'État des salaires minimums au lieu de ceux
usuels dans la branche et dans la région, elles
délocaliseraient leur production de l'autre côté de la
frontière, où le contexte leur serait bien plus favorable.
Des Suisses perdraient leur emploi ou seraient réduits au statut
de frontaliers et gagneraient alors un salaire bien inférieur.
L
HÔTE
fermé
L'initiative sur
les salaires
minimums sonne le
glas du tourisme
En Valais, près d'une personne
sur trois travaille dans le tourisme
et un franc sur quatre est généré par ce secteur.
Dans de nombreux pays, cette branche est de plus en
plus sous la pression de la crise. Aujourd'hui déjà, trop de
touristes boudent la Suisse trop chère! De même pour les
Grisons, le Tessin et l'Oberland bernois. L'initiative sur les
salaires minimums affecterait massivement l'hôtellerie,
la restauration, les stations de ski et tous les prestataires
de ces secteurs. Si l'État lui dictait un salaire minimum
record, le tourisme suisse n'aurait plus qu'à poser les
plaques face aux destinations étrangères.
PME
L'initiative rend la Suisse encore plus
attrayante pour les étrangers!
Le salaire minimum le plus cher du monde, fixé par
l'État à 22 francs de l'heure, produirait un énorme attrait
sur la main-d‘œuvre étrangère non qualifiée.
En Lombardie, on ne peut que rêver d'un tel niveau de
salaire! Le Tessin et les autres régions frontières seraient
submergés par des demandeurs d'emploi, essentiellement
non qualifiés. C'est le peuple suisse qui en paierait le prix.
6
opinions
« Je ne veux pas
dépendre de mes parents »
Dominique Bruggmann (22) vient de
terminer son bachelor en gestion d’entreprise
à l’Université de Fribourg.
« Pour les étudiants,
l’acceptation de l’initiative
sur les salaires minimums
serait désastreuse.
La disparition des petits
boulots que l’on assume en
parallèle à la formation les
rendrait dépendants de
leurs parents. Je n’ai jamais
voulu être totalement
dépendant des miens. J’ai toujours travaillé pendant
mes études. Avec leur soutien, j’ai pu subvenir à mes
besoins et m’offrir aussi quelque chose de temps à
autre. Ces emplois m’ont permis d’arrondir un peu
mon budget. J‘estime que les étudiants, qui restent
des travailleurs non qualifiés, ne devraient pas
préten­dre d’emblée à un salaire de 22 francs de
l‘heure. Mais si cette initiative passait, les étudiants
seraient éjectés du marché du travail et leurs emplois
temporaires passeraient à la trappe. Le 18 mai, je
glisserai donc dans l’urne un NON catégorique à
l’initiative sur les salaires minimums. »
« Les syndicats devraient
me laisser travailler »
Marcel Schuler, 25 ans, étudie les sciences
sociales à l’Université de Berne. Il en est
au 4e semestre de sa formation, qui relève
à la fois des sciences politiques et de la
communication.
« Je travaillais déjà lorsque
j‘étais au gymnase. Actuellement, je m‘active à 40 %
dans une assurance suisse.
Au moment d‘entrer dans la
vie professionnelle, avoir un
emploi m’importe plus que
le salaire lui-même. Je veux
travailler à côté de mes
études, être indépendant,
mûrir. De plus, l‘acquisition d‘une expérience professionnelle fait partie de ma formation. Je me donne ainsi
toutes les chances d’accéder ensuite à la vie professionnelle et j‘améliore mon employabilité. Si le peuple
suisse acceptait cette initiative, un nombre incalculable d’emplois d’étudiants disparaîtraient. Beaucoup
d’étudiants ne s’en rendent pas compte. Si le oui
devait l‘emporter, je craindrais qu’il y ait par la suite
beaucoup moins de possibilités d’emploi et de
rémunération convenable pour les étudiants. Actuellement, je peux à la fois travailler, étudier et générer
une valeur ajoutée, pour moi-même et pour mon
employeur. Ce qui me frappe, c‘est qu‘en réalité, les
personnes que cette initiative risque de défavoriser
sont précisément celles que les initiants prétendent
vouloir protéger: les femmes, les étudiants et les
travailleurs à temps partiel. »
UN SUCCÈS
lemodèlesuisse
Avril 2014
PROTÉGEONS NOTRE RÉUSSITE ÉCONOMIQUE
AVIS D’EXPERT – L’économiste allemand Karl Brenke* met en garde contre
la tentation de fixer les salaires en fonction d’intérêts politiques.
« Montée en force
du travail au noir et
de la précarité. »
Il est question, en Suisse,
d’instaurer un salaire minimum
de 22 francs de l’heure. En Europe,
les salaires minimums garantis
sont bien inférieurs. A quoi
s’attendre si la Suisse opte pour le
« smig » le plus cher au monde ?
hausse des prix, au détriment des
personnes à faible revenu, comme les
retraités les moins fortunés ou celles
dépendant de l’aide sociale. Si la
hausse des prix amène les clients à
acheter moins, il s’ensuit naturellement que des emplois disparaissent.
Karl Brenke : Dans un régime de
répartition donné, plus le salaire minimum est élevé, plus grand semble
être le risque de perdre des emplois.
Autre problème : un salaire minimum
agit de façon très sélective. En Suisse
comme en Allemagne, les plus touchés sont les employeurs des secteurs
de proximité – commerce, hôtellerie,
restauration et autres prestataires de
services simples – et, d’une manière
générale, les petites entreprises. Ne
réalisant que de faibles bénéfices,
celles-ci sont amenées à compenser
toute hausse des salaires par une
Pour l’emploi, que signifieraient
de tels salaires, notamment
dans les régions frontières
et périphériques ?
La hausse des prix en Suisse rend plus
attrayant de passer la frontière pour
s’offrir un repas au restaurant ou
s’approvisionner dans une grande surface. En France, en Allemagne, en Italie ou en Autriche, les fournisseurs
s’en frotteront les mains. Peut-être
même embaucheront-ils des travailleurs suisses ayant perdu leur emploi
suite à la baisse de la demande …
Quels effets aurait sur le travail
clandestin un « smig record » ?
Lorsque l’Etat instaure une réglementation, quelle qu’elle soit, il y a toujours des échappatoires. Une esquive
est le travail au noir, qui permet, par
exemple, d’économiser sur les dépenses de coiffeur. Un autre truc consiste à éluder le salaire minimum par
« Les retombées
négatives toucheraient les personnes
à faible revenu. »
un surcroît de travail non rémunéré :
l’heure sera peut-être alors de 70 minutes, mais l’employé – surtout dans
une PME – ne va pas se plaindre, sa-
chant ce qu’il en est des affaires de
son patron et crai­gnant de perdre son
travail. Pour l’ensemble de
l’économie, les distorsions de concurrence sont prévisibles.
Que recommanderiez-vous ?
Je dirais à l’Etat de ne pas se mêler
de fixer les salaires et de s’en tenir
au système éprouvé du consensus
obtenu par négociations directes en­
tre patrons et salariés ou entre partenaires sociaux. Au sein des branches
elles-mêmes, on sait ce qui est possible ou non en matière de salaires.
L’Etat se prévaut ici de connaissances
qu’il ne peut pas avoir. Il est en ou­
tre à craindre qu’à l’avenir, en matière de niveau des salaires, des décisions soient prises en vertu d’intérêts
politiques et que l’on perde de vue
les performances des entreprises.
* L’économiste allemand Karl Brenke travaille comme expert à l’Institut de recherche économique de Berlin (DIW). Il s’occupe notamment
des questions liées aux réglementations sur le salaire minimum en Allemagne.
Aidez-nous en votant NON, le 18 mai 2014, à l’initiative sur les salaires minimums !
Salaires minimums
dans les pays membres de l’OCDE
En francs suisses
« Nous avons besoin
de ces petits jobs »
Fabienne Bünzli (23) étudie le journalisme et
les sciences de la communication (4e semestre
de Master) à l’Université de Zurich.
« A côté de mes études, je
travaille à mi-temps dans
une entreprise de conseil en
économie et communication. Je suis satisfaite de
mon salaire, même s’il n’est
pas de 22 francs de l’heure.
Ce revenu me permet de
subvenir à mes besoins et
de financer mes études.
Il n’en a pas toujours été ainsi. Longtemps, j’ai dû
compter sur le soutien de mes parents. Mais maintenant, ce n’est plus nécessaire. Les petits emplois
sont très importants pour les étudiants. Ils leurs
permettent de se glisser dans la vie professionnelle
et d‘améliorer leur employabilité. Au moment de
postuler pour un emploi, ces expériences valent de
l’or. Sans expérience, il devient très difficile d‘entrer
sur le marché du travail. Quand je discute avec des
partisans de cette initiative, j’entends souvent le
même argument, à savoir qu’elle contribuerait à
améliorer les conditions de travail des jeunes et des
travailleurs peu qualifiés. Le texte soumis au vote
nuit pourtant précisément à ceux et celles qu’il
prétend protéger : en tant qu’étudiante, je n’y vois
que des inconvénients. Quant à mon emploi actuel,
je pourrais faire une croix dessus, de même que sur
l’apport financier et l’expérience professionnelle
importante qu’il représente.
* Résultat des négociations menées par le nouveau gouvernement: 8,5 euros
** Salaire minimum adapté à compter du 1er janvier 2014 : 9,53 euros
Taux de change au 13 novembre 2013
Sources : OCDE (2013)
La compétitivité de l’économie serait gravement mise en danger,
si les salaires minimaux internationaux les plus élevés devenaient
tout à coup applicables en Suisse.
7
UN SUCCÈS
lemodèlesuisse
Avril 2014
PROTÉGEONS NOTRE RÉUSSITE ÉCONOMIQUE
« Les acteurs les plus faibles
payeraient la note. »
SINISTRE – L’hôtellerie
et la restauration subi­
raient de plein fouet les
effets pervers d’un
salaire minimum imposé
par l’Etat : bon nombre
d’établissements
devraient fermer.
L’exploitation d’un restaurant est
gourmande en personnel : cuisiniers,
aides de cuisine, serveurs, barmen et
beaucoup d’autres employés sont indispensables pour offrir un service
irréprochable, satisfaire la clientèle
« Cette initiative
condamne les
bistrots à une mort
certaine. »
et assurer une offre attractive. Sur
l’ensemble des coûts, dans le secteur
de l’hôtellerie-restauration, les salaires font la part du lion : 48,5% du
chiffre d’affaires. Les marges sont faibles, la concurrence brutale. Nombre
d’établissements ne survivraient pas
à un salaire minimum légal qui serait
un record international.
Les survivants – établissements
de luxe ou auberges de village – de­
v­
raient supprimer des emplois et
licencier du personnel.
Plus de 5200 francs par mois
« L’initiative sur les salaires minimums exige que l’on verse à une aide
temporaire non qualifiée, sans expé­
rience ni compétences linguistiques
un salaire horaire de 26,95 francs, y
compris suppléments de vacances et
13e salaire, ce qui équivaut à 5200
francs par mois. Peu d’entreprises
Cela s’appelle «bonjour les
dégâts!» Avec un salaire
minimum de 22 francs de
l’heure, de nombreux établissements pourraient mettre
un point final à leur activité.
peuvent se le permettre. » Hannes
Jaisli, directeur adjoint de
l’organisation faîtière GastroSuisse,
en est convaincu : « L’initiative sur les
salaires minimums dévastera le
secteur. » Selon lui, il ne suffit pas
d’introduire le self-service dans un
restaurant pour reprendre le contrôle
des coûts. Il faudrait aussi réduire
l’effectif du personnel. De plus, la
clientèle ne l’accepterait pas. « Pour
un restaurateur, complète Jaisli, ra­
tionaliser ne sera possible qu’en
achetant davantage de produits finis
à des fournisseurs externes et en réduisant sa propre production, le faitmaison » Soit en général l’exact opposé de ce que le client souhaite …
Premières victimes : les employés
Dans l’hôtellerie-restauration, la concurrence est extrême. Les clients sont
très sensibles aux changements de
prix. Il ne sera guère possible de répercuter sur eux l’explosion des coûts
résultant de cette initiative. « Le prix
d’un café ou de la bière pression est
quasiment une affaire d’Etat. Dans
un village, un restaurateur qui commence à majorer ses prix de quelques
centimes voit très vite son chiffre
d’affaires baisser. Raison pour la­
quelle, selon Jaisli, ce sont les employés qui, dans la plupart des cas,
feraient les frais de cette initiative.»
La fin d’un partenariat
social qui a fait ses preuves
L’importance du personnel dans
l’hôtellerie et la restauration est confirmée depuis des décennies par un
partenariat social intact. Représentant 200 000 à 250 000 employés, la
plus importante convention collec­tive
de travail (CCT), celle de l’hôtellerie
et de la restauration, a vu son champ
d’application s’étendre régulièrement
au cours des 25 dernières années.
Une CCT est le résultat de négociations longues et intenses. Des experts
des deux parties déterminent conjointement quels salaires peuvent rai-
sonnablement être payés dans un
secteur économique donné. Dans
l’actuelle CCT de l’hôtellerie-restauration, les partenaires sociaux sont
convenus d’un salaire minimum de
18,72 francs. Cette CCT prévoit en
outre des conditions intéressantes,
telles que le 13e salaire et 5 semaines
de vacances.
L’initiative sur les salaires minimums
est une attaque de front contre ce
partenariat social efficace et bien ré-
«Réduire les effectifs,
donc réduire tout ce
qui est fait-maison. »
glé : « Un salaire minimum imposé
par l’Etat remettrait en question le
partenariat social, mais aussi la CCT
en vigueur et ses avantages, notamment la semaine de vacances supplémentaire, les indemnités et le 13e salaire », affirme Jaisli. « Si l’initiative
passe, le dialogue des partenaires sociaux sera remplacé par un diktat
de l’Etat ne laissant aucune place
au compromis, au détriment des
employeurs autant que des salariés.
Non seulement personne n’y gagne,
mais tout le monde y perd. » Les plus
vulnérables en feront les frais.
L’hôtellerie et la restauration remplissent aussi une fonction sociale précieuse, car elles offrent du travail aux
personnes qui ont du mal à s’intégrer
au marché de l’emploi. Les travailleurs peu qualifiés, les étrangers, les
jeunes et les employés à temps partiel y sont en proportion plus importante que dans les autres secteurs de
l’économie. En 2008, sur le total des
personnes actives occupées qui
étaient sans formation, près d’une
sur dix travaillait dans l’hôtellerie et
la restauration. Ce secteur et ses employés seront les premiers à subir de
plein fouet les effets négatifs de
l’initiative sur les salaires minimums.
Doit-on punir l’agriculture ?
« Non à une hausse des importations
de denrées alimentaires »
« L’initiative sur les salaires minimums
fait peser des risques considérables sur
notre économie et sur l’emploi. Je pense
en particulier à l’agriculture, qui serait
frappée de plein fouet par l’introduction
de ce texte. Pour connaître ce monde de
l’intérieur – ma famille maternelle est
issue de la terre et continue d’y travailler – je mesure les conséquences réelles
d’un salaire minimum qui serait imposé
à 4000 francs. Dans l’agricul­ture suisse,
selon l’Union suisse des paysans, une
unité de main-d’œuvre familiale gagne
environ 3600 francs par mois, ce qui
représente 15 francs de l’heure. En
l’obligeant à rémunérer un employé 22
francs de l’heure, sans que ce dernier ait
à assumer de responsabilités supplémentaires, on placerait le paysan dans
l’obligation de licencier son ouvrier, à
moins d’imaginer qu’un ouvrier agricole
non qualifié puisse gagner davantage
qu’un paysan dûment formé. Une telle
initiative conduira assurément à la
disparition de nombreuses exploitations
agricoles. J’ai de grandes craintes
surtout pour les cultures qui sont
gourmandes en main-d’œuvre : le
maraîchage, l’arboriculture et la vigne,
évidemment, avec laquelle j’entretiens
des liens personnels et familiaux forts.
Je ne veux pas peindre le diable sur la
muraille ni brandir des épouvantails,
mais il n’y a pas besoin de faire de
savants calculs pour se rendre compte
que cette initiative mettrait gravement à
mal l’avenir des familles paysannes,
dont on connaît les difficultés. Notre
pays ne peut tout simplement pas offrir
des salaires horaires de 22 francs à
l’agriculture – alors qu’ils ne dépassent
pas dix francs en Europe – parce que
notre agriculture ne permet pas de
dégager une valeur ajoutée en rapport.
A une époque où chaque consommateur responsable est sensible aux
attraits d’une production indigène,
proche du terroir, traçable, écologique,
je suis absolument convaincu que
l’initiative en question risque d‘affaiblir
notre production
indigène au bénéfice
de l’agriculture
étrangère,
là même
où la protection sociale
des travailleurs
agricoles
est quasi
inexis­
tante.
Nos
paysans
méritent
d’être
défendus. »
Philippe Leuba,
conseiller d’Etat
vaudois PLR/VD.
Chef du Département
de l’économie
et du sport
Des récoltes perdues en raison de
coûts d’exploitation trop élevés? C’est
cette direction que prend l’initiative
sur les salaires minimums.
8
UN SUCCÈS
lemodèlesuisse
Avril 2014
PROTÉGEONS NOTRE RÉUSSITE ÉCONOMIQUE
Forte résistance contre
l’initi­ative pour le salaire minimum
Malorie Ducret : Le problème de cette initiative c’est qu’elle va
pas
résoudre le problème, mais le repousser. La hausse des salaires à
4000
francs va faire augmenter les prix du marché. Vous vous demandé
cmt
qqn peut vivre avec moins de 4000 francs par mois, mais avec cette
initiative dans quelque temps on sera au même point avec inflation
de
I’immobilier, des biens de consommation. Les PME vont licencier, engager au noir etc. Je comprends les gens qui veulent augmenter le niveau
de vie, mais cette initiative n’est pas la solution. Croyez-moi c’est une
étudiante en cours emploi, qui vit plus chez ses parents, avec un salaire
de 2100 francs qui parle.
Adrien Fourn
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Fabien Truffer :
Je suis opposé au salaire minimum, c’est juste une grosse connerie.
Qui est-ce qui fournit de l’argent à l’Etat ? Nos impôts. L’Etat n’a
aucune ressource qu’il n’a auparavant extorquée à quelqu’un d’autre.
Il ne faudrait pas oublier ça.
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