FICHE TECHNIQUE CONTA CTS LE REALISATEUR

CONTACTS
Averia
Thierry Gasnier
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France 3 Pays de la Loire
Sandrine Quéméneur-Vilbé
chargée de communication
02 40 99 44 64
[email protected]
Pierre-François Lebrun
[email protected]
une coproduction
Averia - France Télévisions
avec le soutien de la Région Bretagne
et la participation du Centre National du
Cinéma et de l’Image Animée
2014 - documentaire
versions 1h10 et 52'
16/9 - HDCAM 2.0 - DCP 3.1
© Averia - France Télévisions, 2014
LE REALISATEUR
FICHE TECHNIQUE
un film de
Pierre-François Lebrun
image
Pierre-François Lebrun
Charles-Hubert Morin
prise de son
Emmanuelle Sabouraud
montage
Claude Le Gloux
mixage
Thierry Compain
musique originale
Victor Baddoura-Gaugler
étalonnage
Marcello Cilurzo
produit par
Thierry Gasnier
Pierre-François Lebrun
est né en 1966. Après des études de
cinéma à Paris III, il travaille comme
scénariste puis comme assistantréalisateur, avant d'emprunter la voie de
la réalisation.
Entre deux eaux (2011)
Anne de Bretagne, l'héritage impossible
(2009)
Kerfank, la colline oubliée (2007)
A la recherche du temps vécu (2004)
Des feux sur la mer (2002)
Dunkerque, d'un port à l'autre (2001)
La ville, le fleuve & l'architecte (2000)
Nantes, mémoires d'escale (1999)
Des hommes à l'amarre (1996)
Les morts ont des oreilles (1993)
SYNOPSIS
A Nantes, le restaurant social Pierre
Landais accueille toute l’année des
femmes et des hommes en situation
de précarité. Au-delà de la simple
activité de restauration, il est devenu
sous l’impulsion de son directeur, avec
son personnel et ses usagers, un lieu
d'innovation dans la lutte contre la
disqualification sociale et culturelle.
Au cœur de la cité, "Pierre Landais" est
un refuge qui permet durant quelques
heures de rompre son isolement et de
retrouver l'estime de soi, en confiant
ses problèmes à un travailleur social,
en pratiquant une activité artistique
ou tout simplement en échangeant
quelques mots autour d'un café.
INTENTIONS
"Lutter contre la disqualification sociale pour
moi, c'est vraiment remettre la vie de la cité
au cœur de ceux qui s'en sentent exclus. La
société, je ne pense pas qu'elle soit excluante
a priori, je pense que l'exclusion c'est quelque
chose que tu t'infliges à toi-même quand tu
tombes. Tu vas t'interdire d'aller voir une
expo, tu vas te dire: "je suis au RSA qu'est-ce
que j'irai faire dans un musée ?". Depuis mon
arrivée, on a ouvert le lieu sur la cité pour que
les gens aient une image d'eux-mêmes un peu
plus valorisante."
André
Je voulais raconter le quotidien du
restaurant Pierre Landais. Un lieu qui, au
premier abord, peut susciter l’inquiétude
car il nous renvoie à notre propre peur
de la misère et de la solitude. Il s’agissait
pour moi, au lieu de chercher à exploiter
cette peur par une approche doloriste et
voyeuriste, de travailler à apprivoiser ce
lieu et à lui faire perdre son inquiétante
étrangeté. Pour moi, les usagers du
restaurant social ne sont pas des pauvres
effrayants ni d’émouvants exclus. Je
ne voulais pas faire à travers eux de
l’exemplarité, de la dénonciation ou du
Chronique à hauteur d’homme, ce film
est le récit d'un voyage d'une année
en notre pays même, à la rencontre de
ceux qui d'habitude échappent à notre
regard. Nathalie, Serge, Yvon, Yannick,
Christophe, Brigitte et bien d'autres.
Habitués ou simplement de passage.
Des femmes et des hommes bousculés
par la vie, fragiles et courageux, qui
malgré leurs blessures inventent et
tissent jour après jour, dans ce lieu hors
du commun, des liens et des solidarités
nouvelles.
Pour cela, le projet s’est construit dans
la relation à ceux que je filme et non à
partir d’un point de vue péremptoire ou
savant. Je ne voulais pas tenir un discours,
ni faire une enquête sociologique sur la
précarité et la disqualification sociale.
Je désirais avant tout faire avec les
situations et les gens, tels qu’ils sont.
Cela a demandé beaucoup de temps,
de disponibilité et d’attention. C’était
aussi plus fragile mais j’aime cette idée
de construire un film en le faisant, jour
après jour, sans connaître la suite, ni la
fin. Impossible de se dérober, impossible
de regarder les choses de haut: faire un
film autour du restaurant social, c’était
faire un film "avec", avec les usagers et le
personnel. Aller vers l’autre pour que le
film soit, à son tour, pour le spectateur:
une rencontre.
Il ne s'agissait pas de tout filmer mais
de saisir ce qui fait écho en moi dans
ce lieu et qui constitue le sujet du film:
misérabilisme. Au contraire, mon désir
était d’abolir la distance et faire que les
spectateurs aient le sentiment d’être un
peu chez eux dans cette salle où tous
les jours, les petits riens, la solitude et
la détresse, mais aussi les moments de
gaieté, les rires, l’humour et l’attention
profonde que chacun porte à l’autre,
témoignent d’une tentative originale de
créer du lien et de la vie commune.
"Je trouve que c'est un lieu attachant.
Il y a des choses pour moi totalement
incompréhensibles et angoissantes mais aussi
des choses très attirantes et belles. Même
si c'est une famille folle, c'est quand même
une famille. Dans un monde très dur avec
des gens au chômage permanent ou comme
moi, yoyos, il y a encore envie de l'humain qui
essaie de se rencontrer"
Serge
"ce qui fait lien". Ce qui résiste et ce qui
se tisse dans le restaurant, malgré tout.
Malgré la misère, l’exclusion, la solitude,
la maladie. Les moments de rencontre
avec l'autre, dans son étrangeté, dans sa
détresse. L’idée de solidarité. Le film est
bâti à partir de ce point de vue. Qu'estce qui nous relie à l'autre ? Comment
l'accepter dans sa singularité ? Comment
lui faire une place ? Comment renouer
avec lui ? Le film ne répond évidemment
pas à toutes ces questions. Il montre
simplement comment, dans ce lieu si
particulier qu'est le restaurant social
Pierre Landais, s'invente au jour le jour
du vivre ensemble par l’écoute et la
parole, par la pratique culturelle, par le
soin.
Des expériences qui révèlent les
rapports humains dans ce qu'ils ont
d'universels, pour que le particulier
atteigne le collectif. En cela, Du Coeur
au Ventre s'adresse à chaque spectateur
en l'invitant, en franchissant le seuil
du restaurant, à abandonner quelques
idées reçues.
Pierre-François Lebrun
"Je suis arrivé avec le ventre vide. Je n'avais
pas fumé depuis longtemps. Arriver avec ce
besoin et pouvoir le combler dans un calme
serein. Personne ne me regarde, personne ne
me juge. Ici, on nous laisse le temps."
Désiré
"Notre travail, c'est: "aller vers". Les gens
viennent ici pour manger, notre boulot c'est
de créer un climat pour que la personne arrive
à rentrer en contact avec son entourage: avec
nous et puis ensuite avec leur voisin de table,
à dire "bonjour" lorsqu'elle ne le disait plus
et à accepter que nous on puisse la regarder
et lui dire "bonjour". L'idée c'est, avec notre
posture, avec les activités qui sont proposées
ici, créer un contact pour aller plus loin."
Emmanuelle