La nutrition hydrique et minérale chez les plantes partie 1/2 L2 SVT/EBO L2 B2MCP Dr A. LEHNER 2014 Laboratoire de Glycobiologie et Matrice Extracellulaire Végétale 1. Le sol, l’eau et les ions 1.1. Le sol – Constitution – Propriétés des colloïdes 1.2. L’eau du sol – Teneur en eau, eau libre et eau liée – Potentiel hydrique 1.3. L’absorption de l’eau – Localisation (racine, poils absorbants) – Les mécanismes de l’absorption (diffusion, aquaporine) 1.4. Les éléments minéraux – Composition minérale des végétaux – Importance des minéraux, rôles métaboliques, symptômes de carence – L’absorption des ions et le transport des ions au niveau cellulaire (canaux ioniques) – – Les éléments bénéfiques Les végétaux hyperaccumulateurs 2. Transport de l’eau et des minéraux dans la plante 2.1. Cheminement radial de l’eau et des ions - Voie apoplasmique - Voie symplasmique - La bande de Caspary 2.2. Transport vertical de l’eau et des ions (sève brute) - La poussée radiculaire - La capillarité - La transpiration foliaire 2.3. Anatomie de la conduction de l’eau 2.4. Structure, fonctionnement et rôle des stomates 1.1. Le sol – Constitution Composition volumique des sols Composition volumique des sols Structure et propriétés des sols Les sols homogènes sont classés selon la nomenclature internationale en : graviers et pierres : sables grossiers : sables fins : limons grossiers : limons fins Argiles d 2 mm d 0.2 à 2 mm d 0.05 à 0.2 mm d 20 à 50 µm d 2 à 20 µm d 2 µm La fraction fine est constituée d’argile colloïdale Particules de + de 50 µm : friable mais retient mal l’eau (sèche rapidement) perte minéraux par lessivage Particules 2 µm : très bonne rétention de l’eau, mais problèmes de durcissement ou de saturation en eau (hypoxie) On considère qu’un sol idéal devrait contenir : 40% de graviers et sables 40% de limons 20% d’argile (fraction fine) Propriétés des colloïdes La fraction fine, l’argile, est constituée d’argile colloïdale. Les colloïdes jouent un rôle plantes important dans la nutrition minérale des Qu’est ce qu’un colloïde ? Macromolecules, Hydrophiles 1.Les argiles colloïdales : essentiellement des silicates d’alumine comme la kaolinite, une des argiles les plus simple Al2Si2O5(OH)4 2.Les résidus carbonés colloïdaux : l’humus. L’humus provient de la dégradation de la matière organique du sol par les facteurs climatiques et les microorganismes. Propriétés des colloïdes Pourquoi un tel intérêt pour les colloïdes? 1. Leur surface spécifique est très étendue. Surface spécifique : étendue de surface par unité de masse 2. Les colloïdes sont chargés négativement et sont capables de lier l’eau et des cations à leur surface Les colloïdes constituent donc une surface d’échange avec les éléments minéraux Propriétés des colloïdes Les interactions des colloïdes avec l’eau et les minéraux 1. Interaction avec l’eau du sol Il se forme une couche d’hydratation sur les colloïdes 2. Interaction avec les ions du sol Les charges négatives des colloïdes peuvent aussi attirer les cations. Les interactions avec les ions varient selon les séries lyotropiques. L’affinité de la liaison dépend de la nature de l’ion considéré (trivalent, bivalent, monovalent), mais aussi de la taille relative de l’ion considéré. Ainsi l’affinité des principaux cations est la suivante: Al3+ > H+ > Ca2+ > Mg2+ > K+ = NH4+ > Na+ Propriétés des colloïdes H+ H+ H+ H+ Ca2+ Ca2+ Ca2+ K+ K+ Colloïde du sol H+ H+ Chargé négativement Mg2+ Acidification du sol Mg2+ Ca2+ Ca2+ K+ Mg2+ K+ H+ K+ Propriétés des colloïdes Les amendements calcaires ou magnésiens, permettent de redresser le pH du sol. L’affinité du Ca2+ et du Mg2+ est proche de celle des ions H+. Un apport en quantité de ces ions permet leur fixation sur les colloïdes à la place des ions H+ Le fumier représente aussi un bon amendement. Il apporte des cations (Ca2+) et de la matière organique (acide humique). L’acide humique, les ions calciques et les argiles forment alors des complexes argilo-humiques très stables. Les colloïdes représentent donc, avec l’eau du sol, un constituant essentiel à la bonne absorption des minéraux par les végétaux. 1.2. L’eau du sol Dans le cas de la nutrition des végétaux, il convient de bien comprendre la différence entre la teneur en eau d’un sol et la disponibilité en eau du sol pour les plantes. Il convient donc de définir correctement la teneur en eau d’un sol et le potentiel hydrique de l’eau 1. La Teneur en eau, eau libre et eau liée Mesure de la teneur en eau : Technique Biais Concept eau libre eau liée, courbe de sorption Teneur en eau (% MS) I II III I : Eau fortement liée II : Eau moyennement liée III : Eau libre 0 20 40 60 80 100 Humidité relative (%) A chaque état de liaison de l’eau, correspond une énergie de libération. L’enthalpie de sorption ΔHsorp correspond à la quantité de chaleur à fournir pour rompre les liaisons intermoléculaires retenant l’eau dans un état condensé (lié). Cette enthalpie de sorption est quantifiable en utilisant l’équation de Clausius Clapeyron et les analyses de Van’t Hoff (Eira et al., 1999). Equation de Clausius Clapeyron δ ln (HR/100) ΔHsorp = δ (1/T) T : température en K HR : Humidité relative à une teneur en eau donnée (cf sorption) ΔHsorp : Enthalpie de sorption en kJ mole d’eau-1 R : Constante des gaz parfaits (8.314 J mol-1 K-1) R A une teneur en eau donnée, la courbe exprimant ln (HR/100) / (1/T) donne une droite dont la pente est égale à ΔHsorp / R. L’analyse de Van’t Hoff consiste à exprimer ΔHsorp à partir de sorption réalisées à différentes températures. Enthalpie de sorption (kJ mol H20-1) Ceci permet de tracer la courbe représentant l’enthalpie de sorption en fonction de la teneur en eau Le point d’inflexion de la courbe correspond à l’eau liée Teneur en eau (% MS) L’existence de variation d’énergie nécessaire pour libérer les molécules d’eau est à l’origine de la notion de potentiel hydrique. L’eau n’est pas libre dans le sol mais soumise à des interactions plus où moins fortes avec les molécules avoisinantes Quelles sont donc les forces qui déterminent les valeurs du potentiel hydrique 2. Le potentiel hydrique Le potentiel hydrique traduit l’état de liaison de l’eau du sol ou la quantité d’énergie qu’il faudrait fournir pour l’extraire du sol. Le potentiel hydrique comprend plusieurs composantes, chacune liée à une force agissant sur l’eau qui modifie son énergie par rapport à celle de l’eau libre et pure. Ces champs de forces sont dus principalement à : La gravité : le potentiel gravitationnel L’attraction de l’eau par la matrice solide : le potentiel matriciel La présence de sels (ions) : le potentiel osmotique L’expression du potentiel hydrique est donc la suivante µeau = µmat + µosm Où µ = RT ln a R : constante des gaz parfaits J mol-1 K-1 T température en K a = l’activité de l’eau. Valeur comprise entre 1 (eau libre) et 0 (eau totalement liée). Cette valeur de l’activité de l’eau provient des courbes de sorption et de l’humidité relative obtenue à une teneur en eau donnée. Théoriquement, le potentiel hydrique est exprimé en J mol-1. (cf formule cidessus). En pratique on l’exprime non plus en unité de mole mais en unité de volume en intégrant le Volume molaire de l’eau Vmol = 18 10-6 m-3 mol-1. Potentiel est toujours négatif puisque a est compris entre 0 et 1 Cette expression du potentiel hydrique est représentée ainsi ψeau = µeau / Vmol Où Vmol = 18 10-6 m-3 mol-1 Le potentiel hydrique prend alors la dimension d’une pression est exprimé en J m-3. 1 J m-3 est équivalent à 1 Pascal (Pa) Le potentiel hydrique est donc exprimé la plupart du temps en MPa ou en bar (1 bar = 0.1 MPa) Nom pascal Symbole Pa Équivalence ≡ 1 N/m2 millimètre de mercure mmHg ≡ 1 torr ≈ 1 mm × 13 595,1 kg/m3 × gn ≈ 133,322 368 421 Pa millimètre d'eau mmAq; mmH2O ≡ 1 mmAq = 9.80665 Pa torr Torr ≡ 101 325/760 Pa ≈ 133,322 368 421 Pa bar atmosphère atmosphère technique bar atm at ≡ 100 000 Pa ≡ 101 325 Pa ≡ 98 066 Pa Le potentiel hydrique exprimé en unité de pression (MPa, ou bar) permet d’appréhender plus facilement le concept de potentiel et son effet physique : l’attraction de l’eau. Un sol ayant un potentiel hydrique de -1 MPa équivaut à dire que le sol exerce sur l’eau une succion de +1 MPa soit 10 bars La succion S équivaut à – ψ. A retenir : bien qu’exprimé avec les dimensions d’une pression, le potentiel hydrique traduit un état énergétique. La composante principale qui entre en compte dans le calcul du potentiel hydrique du sol reste le potentiel matriciel, donc l’attraction de l’eau par les colloïdes. 1.3. L’absorption de l’eau 1. Localisation de l’absorption Hilda Rosene, 1950 Plantules de radis L’absorption de l’eau par les racines est réalisée au niveau des poils absorbants Les poils absorbants Sont situé à proximité de l’apex racinaire Racines latérales Zone de subérisation et de lignification Poils absorbants Zone de croissance et de différenciation Faible absorption Zone d’absorption maximale Zone d’élongation Coiffe Zone meristématique Relativement imperméable à l’eau. Absorption faible Les poils absorbants se différencient à partir de la zone pilifère Possède une paroi fine Mesurent entre 0.1 et 10 mm selon les espèces et les conditions environnementales Rhizoderme, assise pilifère Pour un diamètre moyen de 10 µm La présence de poils absorbant permet d’augmenter considérablement la surface d’échange avec le sol Toutes les plantes ont-elles des poils absorbants ? Chez la plupart des arbres il n’y a pas ou peu de poils absorbants L’absorption de l’eau est facilité par la présence de mycorhizes, formés par des mycéliums de champignons symbiotiques Tuber melanosporum (Truffe) sur chêne Boletus luteus (Bolet) sur pin Les plantes aquatiques absorbent l’eau par toute leur surface Les végétaux qui se développent dans un habitat très humide (Palétuviers des Mangroves, orchidées) ont des systèmes de racines aériennes qui leur permettent les échanges d’oxygène et d’eau en évitant l’hypoxie. Racines aériennes Palétuvier Velamen Orchidée L’épiderme foliaire de certaines Broméliacées épiphytes, sans racine, assure le rôle d’absorption. Absorption de l’eau par toute la plante mousse tillandsia usneoides 2. Les mécanismes de l’absorption Existe-t-il un mécanisme particulier d’absorption au niveau des poils absorbants ? Non, la structure des membranes des poils absorbants n’est pas différente des membranes des autres organes. L’absorption de l’eau au niveau des poils absorbants est possible grâce à deux transports passifs : La diffusion Les aquaporines Rappel Structure de la membrane plasmique Protéine de transport Cholestérol Milieu extracellulaire Protéines Cytoplasme Modèle de la mosaïque fluide de Singer and Nicholson, 1972 : La membrane est une mosaïque de protéines enrobée dans une bicouche lipidique. Bicouche lipidique : 40 à 50 % de la masse Protéines : 50 à 60 % de la masse Sucres Perméabilité d’une membrane phospholipidique ARTIFICIELLE Une membrane phospholipidique est perméable aux gaz (O2, CO2) ainsi qu’aux petites molécules hydrophobes (éthanol, …) Le passage de ces molécules n’exige aucune énergie : déplacement dans le sens du gradient de concentration Une telle membrane est très légèrement perméable à l’eau et imperméable à la plupart des molécules hydrosolubles (sucres, nucléosides, acides aminés, ions) Les deux composantes du transport de l’eau à travers les membranes 1. La diffusion simple • La diffusion simple repose sur le principe suivant : Une molécule diffuse depuis la zone où elle est la plus concentrée vers la zone où elle est moins concentrée • Ce principe de diffusion simple nécessite que les molécules puissent traverser la membrane sans aide (canaux, transporteurs) • Les molécules traversent directement le long de leur gradient de concentration jusqu’à atteindre un équilibre de part et d’autre de la membrane • L’eau peut traverser la membrane en utilisant le principe de diffusion mais la membrane reste trop peu perméable à l’eau pour faire de la diffusion le mécanisme majoritaire de ce transport. Les deux composantes du transport de l’eau à travers les membranes 2. Les aquaporines • La membrane est très peu perméable à l’eau. Il n’y a donc que très peu de diffusion simple. • Pendant de nombreuses années il a été pensé que l’eau était mobilisée par le biais de canaux ioniques ou de transporteurs (cotransport) • 1992 : découverte de protéines facilitant le transport de l’eau : AQUAPORINES • Peter Agre. Prix Nobel de Chimie en 2003. • Ce sont des protéines transmembranaires : des canaux Peter Agre 6 domaines transmembranaire d’une sous-unité d’aquaporine Canal type aquaporine 4 sous unités (ci-dessus) formant chacune un pore (droite) permettant le passage des molécules d’eau Aquaporines chez les plantes 4 familles : Plasma membrane Intrinsic Protein (PIP) PIP1 et PIP2 : 13 isoformes (A. thaliana) Tonoplast Intrinsic Protein (TIP) : 10 isoformes (A. thaliana) Nodulin-26 like Intrinsic Protein (NIP) : 9 isoformes (A. thaliana) Small basic Intrinsic Protein (SIP) : 3 isoformes (A. thaliana) Ces canaux permettent le transport de molécules d’eau et de solutés neutres (urée, acide borique) et de gaz (CO2, N2). Maurel et al., 2008 Aquaporines et transport radial Maurel et al., 2008 Il existe donc 2 voies permettant à l’eau de rentrer dans les cellules La diffusion passive Le transport passif (par les canaux type aquaporine) Cette absorption résulte uniquement de transport passifs, qui ne consomment pas d’énergie. Quel est donc le moteur de ce transport? 2 types de transport de l’eau à travers la membrane La différence de potentiel hydrique entre le poil absorbant et le sol L’eau rentre dans le poil absorbant si la différence de potentiel hydrique entre le poil absorbant et le sol est négative H2O Δψw = ψwi – ψwe Colloïde ψwi Poil absorbant ψwe Le potentiel hydrique du sol, ψwe, est la somme du potentiel osmotique ψωe et du potentiel matriciel ψme Le potentiel du poils absorbant ψwi se ramène à celui de la vacuole et dépend du potentiel osmotique ψωi , de la pression de turgescence T(qui s’oppose à l’entré d’eau) et de l’aspiration du système aérien A (qui favorise l’entrée d’eau) Colloïde Colloïde Donc Δψw = ψωi - ψωe – ψme + T – A En règle générale, si le sol est suffisamment irrigué ψme est négligeable. D’autre part, lorsque la transpiration est faible, l’aspiration par le système aérien A est une grandeur négligeable. Par conséquent Δψw = ψωi - ψωe + T Etant donné que la valeur absolue du potentiel osmotique est égal à la pression osmotique π, définie comme la surpression qui s’exerce du côté de cette solution sur la membrane d’un osmomètre à l’équilibre avec l’eau pure. Alors ψ = - π. Donc Δψw = -(πi – πe) + T Puisque cette différence doit être négative cela revient à (πi – πe) T Plus simplement : H2O Colloïde ψwi Poil absorbant ψwe Colloïde Colloïde La différence de pression osmotique entre l’intérieur de la cellule et le sol doit être suffisamment grande pour compenser la pression de turgescence En résumé le poil absorbant doit être fortement hypertonique c’est-à-dire fortement chargé en soluté Les solutés sont représentés en partie par des ions, du malate, du saccharose, … Solution Hypotonique (par rapport à une autre) : Solution moins concentrée en solutés et donc plus fortement concentrée en eau. Solution Hypertonique : Solution plus concentrée en solutés et donc moins fortement concentrée en eau. 1.4. Les éléments minéraux La composition minérale des plantes Déterminée sur résidu sec après incinération. Mis à part les éléments considérés comme organique et qui représente en masse + de 90% du résidu sec (C : 40 à 50%, O : 42 à 45%, H : 6 à 7%) On classe les éléments minéraux en deux classes : • Les macroéléments (dont la concentration est sup à 10 mmol kg-1) et les • Les microéléments ou oligoéléments (dont la concentration est inf à 10 mmol kg-1) Elément Symbole chimique Forme disponible Concentration (mmol kg MS-1) Hydrogène H H20 60 000 Carbone C CO2 40 000 Oxygène O O2, H2O 30 000 Azote N NO3-, NH4+ 1 000 Potassium K K+ 250 Calcium Ca Ca2+ 125 Magnésium Mg Mg2+ 80 Phosphore P HPO4-, HPO42- 60 Soufre S SO42- 30 Chlore Cl Cl- 3 Bore B BO33- 2 Fer Fe Fe2+, Fe3+ 2 Manganèse Mn Mn2+ 1 Zinc Zn Zn2+ 0.3 Cuivre Cu Cu2+ 0.1 Nickel Ni Ni2+ 0.05 Molybdène Mo Mo42- 0.001 Macroéléments Microéléments Rôle des nutriments et symptômes de carence Concentration critique 2 3 4 Croissance 1 Concentration en minéral 1: Zone de carence 2 : Zone optimale de croissance 3 : zone de « luxe » 4 : Zone toxicité sans symptômes visuels 5 : Zone de toxicité avec symptômes visuels 5 L’azote L’azote représente environ 2% de la matière sèche des végétaux Entre dans la composition des protéines, acides nucléiques, coenzymes, phytohormones, métabolites secondaires …… L’azote représente l’élément minéral le plus abondant (quantitativement) dans les plantes Alanine (AA) Adénine AIA (auxine) La disponibilité en azote un des facteurs les plus limitant dans la croissance des végétaux Chlorophylle Nicotine Zéatine (cytokinine) Alboresi et Lanet, INRA Les différentes formes de l’azote et leur disponibilité pour les plantes Une fraction très faible de l’azote est disponible pour les plantes Elle représente environ 0,00024% de l’azote total L’azote atmosphérique (78% en volume de l’air) représente 2% de l’azote terrestre. Il n’est pas assimilable par les plantes. Sauf exception (légumineuses, plantes actinorhiziennes, symbiose cyano-bactéries) Les 98% restant sont immobilisés dans les couches plus profondes de la géosphère Cette limitation en azote est à l’origine de l’utilisation massive d’engrais azotés Plus de 80 millions de tonnes d’engrais azotés sont répandus chaque années L’azote: principal facteur limitant de la croissance A B Arabidopsis thaliana 2 conditions (A,B) Les plantes en A et en B sont au même stade de developpement Epis de maïs prélevés au même stade de développement (mature) cultivés dans deux conditions de concentration en Azote différentes Alboresi et Lanet, INRA L’azote: principal facteur limitant de la croissance Miller and Kramer, 2004 Les différentes formes de l’azote et leur disponibilité pour les plantes Formes et origines de l’azote • L’azote est présent dans le sol sous la forme d’un mélange d’azote organique et d’azote inorganique. Formes azote inorganique Gaz Gaz Forme assimilable Gaz Gaz Assimilable/symbiose Gaz Forme assimilable diazote Formes azote organique Les acides aminés Toutes les autre molécules carbonées contenant de l’azote Le passage de l’état organique à minéral et inversement est connu sous le nom de cycle de l’azote Cycle azote 1. Transformation de l’azote organique en azote minéral Azote organique du sol provient majoritairement de la décomposition des animaux et des végétaux. Cet azote organique peut être transformé par les bactéries et les champignons en ammonium par un mécanisme appelé ammonification. 1 partie du NH4+ provient de l’action de bactéries fixatrices de l’azote atmosphérique 1 partie provient aussi des rejets industriels et de l’activité des volcans Si l’ammonification est rapide, NH4+ a tendance à se vaporiser sous la forme NH3. acidification du sol. En règle générale, l’ammonium est transformé en nitrate NH4+ Cycle azote 2. Nitrification, dénitrification Nitrification : 1ère étape oxydation de l’ammonium en nitrite par les bactéries des genres Nitrococcus et Nitrosomonas 2ème étape Oxydation du nitrite en nitrate bactéries genre Nitrobacter Nitrification est ralentie par un pH acide, condition anaérobique et température inférieure à 5°C et sup à 40°C NH4+ Cycle azote 2. Nitrification, dénitrification Dénitrification : Transformation du nitrate en gaz azoté (N2, NO, N2O, NO2). Le NO3est réduit en gaz par les bactéries dénitrifiantes. La majeur partie sous la forme N2 La dénitrification est favorisée lorsque la disponibilité en O2 est limitée, que la concentration en nitrate est élevée, que l’humidité relative du sol est élevée, qu’une source carbonée est disponible et que la température est élevée NH4+ Les différentes formes de l’azote et leur disponibilité pour les plantes Pour résumer : L’azote peut être disponible sous 3 formes Organique : AA Inorganique : Minéral (N03- et NH4+) et Gazeux N2 Chaque forme va être assimilée a différents degrés en fonction des espèces Chaque forme a son propre mécanisme d’absorption Absorption de l’azote organique Acides aminés Source d’azote organique. Leurs coefficients de diffusion est très variable en fonction de l’AA considéré, mais reste très faible par rapport à celui du nitrate Les AA sont généralement assimilés par les microorganismes du sol plutôt que transportés à travers les membranes des poils absorbants des racines. En outre, la demie vie d’un AA dans le sol est de l’ordre de 4h. Il semblerait, que dans la plupart des cas, les AA ne soient pas assimilés par les plantes Demontré (Hodge et al., 2000). Utilisation d’acides aminés marqués au 13C et 15N. Mesure du 13C et 15N retrouvés dans les tissus de la plante: très faible. Résultats controversés et non encore tranchés par communauté scientifique. Certaines espèces forestières (Deschampsia flexuosa, Picea abies, Très difficile d’avoir une Vaccinium myrtillus) sont capables, réponse claire quant à in situ, d’absorber de grandes l’absorption de l’azote quantité d’AA marqués 13C et 15N. organique par les végétaux Persson et al., 2003. Picea abies Deschampsia flexuosa puisque ces mécanismes sont très difficiles à reproduire en laboratoire et encore plus à étudier in situ. Les techniques de mesure et les conditions expérimentales sont très différentes d’une étude à l’autre. La composition du sol en microorganisme (donc la demie vie des AA) est très variable. Vaccinium myrtillus In vitro, il semble que la plupart des végétaux a la capacité d’absorber l’azote sous forme d’AA (31 espèces, Persson and Nashlom, 2001). En revanche il n’est pas certain que ces plantes absorbent l’N sous forme d’AA in situ. Taux de diffusion et sorption des ions nitrate et ammonium et de 3 AA. Diffusion : dépendante taille ion, température, viscosité, charge, teneur en eau du sol… % complexé aux molécules du sol. Miller and Kramer, 2004 Absorption de l’azote inorganique NH4+ NO3NO3- est chargé, comme le sol, négativement. Par conséquent les ions NO3- sont plus libres de se déplacer que les ions NH4+. Le coefficient de diffusion du nitrate est élevé. Il est plus disponible, certes, mais peut aussi être lessivé plus facilement Le lessivage peut, dans certains cas, être à l’origine de la perte de 30% des nitrates du sol Concentration moyenne de nitrate dans le sol est estimée entre 1 et 5 mM. Valeur moyenne. Forte variabilité d’un sol à un autre. Concentration en ammonium dans le sol est comprise entre 20 et 200 µM. Faible pH, température basse, sol gorgé d’eau et/ou pauvre en oxygène inhibe la nitrification et résulte en une accumulation de NH4+ Ammonium est relativement immobile dans le sol L’industrie et l’agriculture contribuent à l’accumulation de NH4+ dans le sol. Dans certains sols, la concentration en ammonium est comprise entre 2 et 20 mM. Ces fortes concentrations peuvent être toxiques pour certaines espèces. Absorption de l’azote inorganique The major functions of anionic macronutrients. (a) Nitrogen is predominantly taken up as inorganic NO3 and NH4 +. NO3 uptake is mediated by highaffinity H+ coupled symporters from the NRT family whereas NH4 + uptake is mediated by AMT transporters that function as ion channel or possibly NH3:H+ symporters. Most NO3 reduction and assimilation occurs in the shoot. The first reductive step (1) occurs in the cytoplasm by the enzyme nitrate reductase (NR) and nitrite is further reduced to NH4 + in chloroplasts (2). Reduced N is assimilated into the amino acid glutamate. Surplus N is typically stored in the central vacuole as NO3 Absorption de l’azote inorganique, NO3- Alboresi et Lanet, INRA L’absorption l’azote inorganique, NH4+ Alboresi et Lanet, INRA Transporteurs ammonium codés par les gènes de la famille AMT 6 gènes chez A. thaliana 10 gènes chez O. sativa Expression dynamique de ces gènes, régulation par NH4+, par la présence d’AA dans le sol… L’absorption l’azote inorganique, N2 Symbiose Plantes/bactéries fixatrices d’azote De nombreuses bactéries possèdent la capacité de fixer l’azote atmosphérique et de le transformer en ammonium : 1. Symbiose Rhizobium-légumineuse Les rhizobium (proteo bactéries) peuvent s’associer symbiotiquement avec les racines des légumineuses (Fabaceae) au sein d’une structure particulière, le nodule. 2. Symbiose actinorhizienne Les bactéries actinomycètes du genre Frankia peuvent aussi s’associer en symbiose avec des angiospermes 3. Association avec des cyano-bactéries Cyano-bactéries trouvées en association avec de nombreuses plantes supérieures et inférieures ainsi qu’avec des champignons et des algues. Symbiose Rhizobiumlégumineuse Ces bactéries appartiennent aux protéo bactéries type alpha et béta. [Exception symbiose rhizobium et non légumineuse (Parasponia, Ulmacée d’Indonésie)] Franche et al., 2008 Etapes du développement des nodules Nodule actif avec Leghemoglobin e Communication Courbure du poil Rhizobia Plant root Formation du cordon d’infection Division cellulair e Bacteroid N2 NH4+ Adapted from Gibson, K.E., Kobayashi, H., and Walker, G.C. (2008). Molecular determinants of a symbiotic chronic infection. Annu. Rev. Genet. 42: 413-441. Primordium nodulaire Crespi and Frugier, 2008 Bactéroïde et symbiosome Les bactéries libérées dans les cellules du primordium nodulaire. Les bactéries prennent une forme globuleuse devenant des bactéroïdes, capables de fixer l’azote atmosphérique. Les bactéroïdes sont enfermés dans une membrane peribactéroïdienne et forment ainsi un symbiosome. Un symbiosome peut contenir plusieurs bactéroïdes (soja, haricot) ou un seul (trèfle) Le symbiosome est reconnu comme unité fonctionnelle propre. Ils occupent 80% du volume cellulaire des cellules du nodule Symbiose: un travail d’équipe Lumière CO2 Plantes sont incapables de fixer N2 seules. La plupart des rhizobium sont incapables de fixer N2 seuls sucres N2 N2 NH4+ NH4+ Gln La fixation symbiotique du N2 est un travail d’équipe. Les bactéries fournissent la nitrogenase. Les plantes hôtes fournissent: leghemoglobine, homocitrate, Sources carbonées, Azote organique La Nitrogenase : Enzyme à plusieurs sous unités produite par la bactérie Dimère: 2 su identiques Tetramère : 2 su alpha et 2 su Beta Seul les procaryotes synthéthisent la Nitrogénase From: Buchanan, B.B., Gruissem, W. and Jones, R.L. (2000) Biochemistry and Molecular Biology of Plants. American Society of Plant Physiologists. La plupart des rhizobiums est incapable de synthéthiser un cofacteur essentiel: l’Homocitrate. nifV code pour une homocitrate synthase, qui synthéthise l’homocitrate, cofacteur essentiel de la nitrogénase From: Buchanan, B.B., Gruissem, W. and Jones, R.L. (2000) Biochemistry and Molecular Biology of Plants. American Society of Plant Physiologists. La Nitrogenase est désactivée par l’oxygène Question: Comment concilier production d’énergie et protection de l’oxygène? From: Buchanan, B.B., Gruissem, W. and Jones, R.L. (2000) Biochemistry and Molecular Biology of Plants. American Society of Plant Physiologists. Développement biochimique des nodules : Parallèlement à leur développement morphologique, les nodules sont le siège d’une différentiation biochimique La plante infectée produit des protéines : les nodulines Les nodulines de classe I (précoce): synthétisées au début de la formation du nodule (probable rôle dans la morphogénèse du nodule) Les nodulines de classe II (tardive): Exprimées plus tardivement. Rôle dans le fonctionnement du nodule Parmi ces nodulines de classe II, la léghémoglobine : Chromoprotéine dont le groupement prosthétique (Hème) est identique à celui de l’hémoglobine La partie protéique (globine) à une masse moléculaire de 17,5 kDa (1/4 de l’hémoglobine qui est un tétramère) Le rôle de la léghémoglobine est de fournir l’oxygène nécessaire à la respiration des bactéroïdes afin de fabriquer l’ATP utilisée par la nitrogénase. Contrôle la concentration en O2 et donc le fonctionnement de la Nitrogénase La Leghemoglobine donne aux nodules leur couleur rouge-orange Rôle crucial de la léghemoglobine dans la fixation du N2 Sauvage Milieu de culture sans azote Milieu de culture avec azote Déficient en Leghemoglobine Les plantes n’ont pas besoin de la léghemoglobine. Elle est synthéthisée uniquement pour la symbiose Les plantes déficientes en léghemoglobine poussent normalement en présence de NO3- Reprinted from Ott, T., van Dongen, J.T., Gu¨nther, C., Krusell, L., Desbrosses, G., Vigeolas, H., Bock, V., Czechowski, T., Geigenberger, P., and Udvardi, M.K. (2005). Symbiotic leghemoglobins are crucial for nitrogen fixation in legume root nodules but not for general plant growth and development. Curr.Biol.15: 531-535 with permission from Elsevier. Contrôle de la nodulation La plante • Contrôle le nombre de nodule • Arrete le développement des nodules quand le nitrate est disponible • Sanctionne les nodules qui ne travaillent pas assez vite Sanction envers les nodules qui ne fixent pas assez de N2 Rhizobum ne se multiplient plus quand elle ne fixent plus d’azote. La plante impose un ralentissement du développment Expérience : racines séparées. D’un coté N2, de l’autre argon. Les nodules sont beaucoup plus gros coté N2 N2 Ar Reprinted by permission from Macmillan Publishers Ltd : Kiers, E.T., Rousseau, R.A., West, S.A. and Denison, R.F. (2003). Host sanctions and the legume-rhizobium mutualism. Nature 425: 78-81; Oono, R., Anderson, C.G. and Denison, R.F. (2011). Failure to fix nitrogen by non-reproductive symbiotic rhizobia triggers host sanctions that reduce fitness of their reproductive clonemates. Proc. Roy. Soc. B. 278: 2698-2703. 2. Symbiose actinorhizienne Symbiose avec des actinomycètes (bactéries filamenteuses) du genre Frankia Ces plantes hôtes (plantes actinorhiziennes) sont plus souvent des arbres ou des arbustes appartenant à des familles primitives : Alnus (aulne, Bétulacée) Hippophae et Elaeagnus (Olivier de Bohème) Myrica (Myricacée) (utilisée en parfumerie, bio herbicide) Rhizobium Actinomycètes hyphes infectieux Le hyphes bactériens se vésicularisent. Ces vésicules sont le siège de la fixation de l’azote. Récemment des hémoglobines ont été découvertes dans certains de ces nodules Alnus glutinosa Coupe longitudinale d’un nodule d’Alnus crispa. Tâches bleues représentent les parties infectées contenant les vésicules Poil absorbant d’Alnus glutinosa après 14 jours d’infection par Frankia alni Alnus glutinosa sans symbiose (Gauche). Alnus glutinosa avec symbiose (Frankia alni) (droite). 3. Association avec des cyano-bactéries Une partie de l’azote atmosphérique est transformée par des microorganismes libres du sol : Les diazotrophes (se nourrissant de diazote) Les diazotrophes comprennent essentiellement : Les azotobacters, bactéries aérobies Les clostridiums, bactéries anaérobies Les cyanobactéries (ex algues bleues) Dans la majeur partie des cas, ce sont les bacteries mortes et le relargage de leur contenu en azote qui est bénéfique pour les plantes Mais certaines bactéries, cyano-bactéries, sont capables de symbiose en association avec des gymnospermes (cycades), des angiospermes (Gunnera) et des ptéridophytes (Azolla) Chez les cyano-bactéries, la fixation de l’azote à lieu dans des cellules spécialisée, les hétérocystes. Symbiose avec des ptéridophytes (Azolla). Exemple, photo entre fougère aquatique azolla pinnata et cyanobactérie Anabaena azollae. Quels rôles pour l’azote Quels rôles pour l’azote Le Phosphore Disponible sous la forme d’un triacide (H3PO4), la disponibilité en phosphore et liée au pH du sol pH < 6,8 : la forme disponible est un anion monovalent (H2PO4-) 6,8 < pH < 7,2 : la forme disponible est une forme divalente HPO42pH > 7,2 : la forme prédominante est HPO43Concentration P toujours faible : pH neutre ou alcalin, le phosphore forme respectivement des complexes avec le Fe et l’aluminium ou avec le calcium et le magnésium le phosphore organique n’est pas assimilable par la plante. Il doit préalablement être transformé en phosphore inorganique par les microorganismes du sol. La faible disponibilité du phosphore dans le sol et la compétition entre les plantes et la microflore du sol font du phosphore l’élément limitant des écosystèmes naturels Maathuis F, 2009. current opinion in plant biol. (b) Phosphorus is often growth limiting and many plants associate with mycorrhizal fungi (Myc) that improve P nutrition in return for reduced carbon. P is taken up directly as inorganic PO43 (Pi) through H+-coupled high affinity transporters. Cellular Pi is essential in cellular energy homeostasis since it readily forms high-energy pyrophosphate (1) and ester (2) bonds. Phosphate groups form the lipophilic component of many membrane lipids (3) and are therefore essential for membrane composition and integrity. Chloroplast P, necessary for synthesis of high-energy bonds in photosynthesis, enters the chloroplast (4) in exchange for glyceraldehyde-3-phosphate (G3P). In storage tissues (5), P is sequestered in the protein storage vacuole (PSV) as phytate together with minerals. Manifestation caractéristique d’une carence en phosphore : • Intense coloration des feuilles en vert • Malformation des feuilles • Apparition de taches nécrotiques • Accumulation d’anthocyanes • Production de fruits et de graines très réduite Le phosphore est facilement mobilisable dans la plante. Lors de carence, le phosphore est redistribué aux jeunes organes en priorité. Les symptômes apparaissent sur les parties les plus âgées Le Soufre Maathuis F, 2009. current opinion in plant biol. (c) Soil sulfur is predominantly taken up as SO42 through H+-coupled high affinity transporters. However, S may also be taken up through leaves. Reduction of SO4 2 takes place in plastids where it is assimilated in cysteine. Cysteine can be directly incorporated into proteins or, converted into methionine (1). Cysteine contains SH (thiol) groups that are essential for protein functioning through the formation and disruption of sulfur bridges (2). Reduced S (3) is mainly distributed around the plant as the tripeptide glutathione (GSH). During many stresses glutathione based phytochelatins (PCs) are synthesised (4) which detoxify metals and metalloids. Ethylene, quelques rôles SAM: S adenosyl methionine ACC: Acide 1-AminoCyclopropane-1-Carboxylique Maathuis F, 2009. current opinion in plant biol. The major functions of cationic macronutrients. (a) Potassium is taken up through high affinity H+-coupled symporters (HAK) and low affinity ion channels (AKT). Inside the plant, the chaotropic properties of K+ make it ideal as counter ion for negative charges on nucleic acids (1) and proteins (2). In addition, K+ activates specific enzymes (3) by acting as a cofactor in enzymatic reactions between substrates (S) and products (P). As the main cation in vacuoles (4), K+ generates turgor to provide structure and drive cell expansion, plant growth and plant movement such as regulation of stomatal apertures (5). Symptômes de carence en potassium Jaunissement et brunissement des feuilles âgées Puis des feuilles plus jeunes Apparition de taches brunes Carence en potassium (K) se manifestant par le jaunissement ou le brunissement du pourtour des feuilles, généralement les plus vieilles. (b) Roots take up calcium through non-selective cation channels (NSCCs). Cytoplasmic Ca2+ concentrations are extremely low (100 nM) making Ca2+ an ideal secondary messenger (1). In membranes (2), Ca2+ maintains integrity by electrostatically binding negative groups of lipids. A second structural function of Ca2+ occurs in cell walls (3) where pectin supplies rigidity to the wall matrix via Ca2+ crosslinks. Maathuis F, 2009. current opinion in plant biol. Les carences en calcium : Le calcium est un élément immobile. Les symptômes de carences apparaissent sur les feuilles ou les organes jeunes Puisque rôle dans les divisions cellulaires et dans la formation des parois pectocellulosiques, les symptômes sont souvent localisés au niveau des zones meristématiques : feuilles déformées et/ou nécrosées. Parfois, mort des méristèmes. Au niveau racinaire, la carence est caractérisés par un système racinaire très peu développé. Les racines présentent un aspect gluant (détérioration de la lamelle moyenne). Sur les fruits : apparition de tâches noires, zones de nécrose. Carence en calcium, tomate Maathuis F, 2009. current opinion in plant biol. (c) Magnesium probably enters the root symplast through MGT type transporters. Cellular Mg2+ is indispensible for photosynthesis as transition metal in the porphyrin ring of chlorophylls (1). In the chloroplast, Mg2+ is the main charge to counter the build up of a negative thylakoid potential when photosynthesis driven H+ extrusion occurs (2). Mg2+ also binds to negative carboxyl groups in nucleic acid polymers (3) and smaller nucleic acids such as tRNAs (4) to stabilise their configuration. Carence en magnésium Chlorose des feuilles les plus âgées Remobilisation du Mg2+ vers les feuilles jeunes Les chloroplastes situés à proximités des nervures des feuilles maintiennent leur chlorophylle plus longtemps Stratégies d’absorption du Fer par les plantes L’acide mugénique est un dérivé de la nicotianamine 1. 2. 3. 4. Acidification du milieu solubilisation du fer par des acides organiques sécrétés par les racines (acide caféique,…) Reduction du Fe3+ en Fe2+ par une reductase Absorption du Fe2+ 1. 2. 3. 4. Synthèse de phytosidérophores (acide avénique, acide mugénique) Excrétion des PS qui vont chelater le Fer Reabsorption du complexe ferphotosiderophore dans le poil absorbant Libération du Fer Le bore Le moins connu des micro-éléments Absorbé sous la forme d’acide borique H3BO3 La quasi-totalité du bore est contenu dans les parois. Le bore s’associe aux groupements hydroxyle des RG II (rhamnogalacturonanes II) Probablement rôle dans le maintien de l’intégrité des parois. Si carence en bore, arrêt croissance tube pollinique, inhibition division cellulaire, absence racine secondaire, entre-nœuds réduits, diminution teneur en ARN… Le cuivre Absorbé sous la forme Cu2+ Cofacteur enzymatique polyphénoloxydase, superoxyde dismutase Carence en cuivre : croissance réduite, déformation puis chute des feuilles Le Zinc Absorbé sous la forme Zn2+ Cofacteur enzymatique, en association avec le cuivre active la SOD, Participe à la synthèse du tryptophane, précurseur de l’auxine Carence : entre-nœuds raccourcis, feuilles de petite taille Le manganèse Absorbé sous la forme Mn2+ Impliqué dans la production d’oxygène lors de la photosynthèse Carence en Mn à pH acide : chlorose prononcée, apparition de tâches brunes sur feuilles Le Molybdène Présent sous la forme de l’ion molybdate MoO24Nécessaire au fonctionnement de la dinitrogénase (réduction de l’azote atmosphérique) et de la nitrate reductase (réduction du nitrate en nitrite, étape indispensable à ,l’incorporation de l’azote dans les AA) Carence en molybdène induit les symptômes d’une carence azotée Le nickel Elément métallique, abondant, très facilement absorbable par les plantes La quantité de Nickel nécessaire à la plante est souvent contenue dans la graine Semble être nécessaire à la germination, peut être en intervenant dans la mobilisation des réserves en azote. Le Chlore Absorbé sous la forme Cl-, présent en quantité importante dans les sols. Très soluble et très mobile dans la plante. Carence très rare. Intervient dans les réactions photosynthétiques productrices d’oxygène Rôle extrêmement important dans le maintien du gradient électrochimique et du potentiel membranaire des cellules MOLYBDENE Pilon-Smits et al., 2009. Current opinion in Plant biol. Overview of the mechanisms responsible for the growth promoting effects of the five beneficial elements Al, Co, Na, Se, and Si. The classes of plants for which the growth promoting effect is (particularly) dramatic is shown at the heading of each balloon text, and the roles/effects on plant metabolism or anatomy are listed for each of the five elements in the respective balloons. Pilon-Smits et al., 2009. Current opinion in Plant biol. Végétaux hyperaccumulateurs et utilisation Phytoremédiation = Utilisation de végétaux et de leurs microorganismes associés pour la dépollution de l’environnement Dégradation et séquestration des polluants organiques et inorganiques Historique Applications • Années 90 – Quelques pionniers dont Ilya Raskin développent le concept de phytoextraction • 1994 : premier brevet (Phytotech Inc) – Procédé d’extraction des ions métalliques du sol basé sur la croissance de plantes cultivées de la famille des Brassicacées sur des sols contaminés par des métaux. – Absorption racinaire – Exportation foliaire récolte • Préventif : – Végétalisation de décharges – Traitement des effluents industriels et de stations d’épuration – Zones tampons • Curatif – Accidents industriels – Friches industrielles • Activités minières • Pétrochimie et Agrochimie – Sols agricoles – Site militaires Utilisation espèces tolérantes aux polluants Utilisation d’espèces hyperaccumulatrices But: dégrader les polluants ou les stocker dans des plantes Techniques: Phytoextraction Phytovolatilisation Phytostabilisation Rhizofiltration Les plantes hyperaccumulatrices > 1 % Nickel Alyssum bertolonii Les plantes hyperaccumulatrices > 1 % Zn et 0.1% Cd Thlaspi caerulescens Arabidopsis halleri > 1 % Selenium Astragalus bisulcatus Filtration de l’arsenic par des fougères Coût : adapté pour des faibles volumes fortement contaminés Elles et al. 2005 Water Research Radionucléides • 238U, 137Cs, 90Sr.. U-Uranium Helianthus annuus Tournesol Accumule des radionucléides; site d'eaux usées contaminé à Ashtabula, Ohio, des plantes de 4 semaines ont pu accumuler plus de 95% de l'U en 24 heures. Essais de rhizofiltration de 137Cs et 90Sr à Tchernobyl Cooney, C.M., 1996, Sunflowers Remove Radionuclides from Water in Ongoing Phytoremediation Field Tests, Environmental Science and Technology, 30 (5), pp.194A. Phytodégradation du TNT par une plante exprimant une nitroréductase bactérienne Hannink et al. 2001 Nature Biotech Tri Nitro Toluene Problématique • Les plantes sont capables de dégrader le TNT mais avec une efficacité faible – croissance fortement réduite • La nitroréductase de Enterobacter cloacae est efficace pour la dégradation du TNT Expression de la NR dans le tabac Phénotype des transformants témoin TNT 0.05 mM TNT 0.1 mM Hannink et al. 2001 Nature Biotech TNT résiduel dans les tissus Hannink et al. 2001 Nature Biotech Effet de la surexpression chez une plante d’un cytochrome P450 bactérien capable de dégrader le RDX (explosif) FIN PARTIE 1 / 2 http://www.univ-rouen.fr/Glyco-MEV/ Ou Glyco-mev dans Google Menu à gauche : membres puis page Arnaud Lehner
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