Ces demeures exceptionnelles à vendre dans le

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Auteur:SPADILSE
LE JURA ET SA REGION
Date:16/07/2014 15:39:
Actualité
Rédaction : 03 84 86 07 20 - [email protected] ; Publicité : 03 84 86 15 22 - [email protected]
Ces demeures exceptionnelles
à vendre dans le Jura
Patrimoine.
Elles font
rêver mais sont pourtant
à céder au plus offrant.
Des demeures d’exception
à vendre dans le Jura
souffrent aussi… de la crise.
E
ntre 450 000 € et
9 0 0 0 00 € po ur une
m a i so n d ’a rc h i te cte
dans le haut Jura, 1,9 million
d ’e uros pour ce c h âte au
entre Dole et Dijon, plus de
10 millions d’euros pour le
château de Cornod… Peuton réel l ement j uger une
demeure d’exception en se
référant à son prix de vente ?
Sans doute en partie, mais la
valeur marchande ne saurait
suffire à décrire ces biens,
admirables sous bien
d’autres aspects. Le Jura sait
recéler des trésors du patrimoine privé, ou public. Certains attendent un acquéreur. Or, la crise frappe aussi
cette niche de l’immobilier.
Edouard-Marie Sieradzki veille
sur le château de Cornod
qu’il a mis en vente.
1
Le château d’Arlay
est un patrimoine vivant.
Une dépendance est à vendre.
2
Une demeure de 510 m2 près
de Lons offre d’immenses
caves voûtées. Photos Philippe Trias
3
de Cornod :
1 Lepluschâteau
de 10 M€
Sans aucun doute le site le
plus prestigieux du Jura. « Le
plus beau domaine de Franche-Comté », assure même
son propriétaire Edouard
Sieradzki, un Polonais profondément amoureux de la
France et de ses beautés,
mais pas de son administration financière. En vente
depuis 5 ans, il était affiché à
plus de 30 millions d’euros.
Le propriétaire avait acheté
une ruine, il en a fait un véri-
Le couvent des Annonciades
à vendre appartient
à la commune de Saint-Amour.
4
table bijou. « Ici, tout est
œuvre d’art », dit ce dernier
qui a refusé de vendre à des
acquéreurs qui n’avaient pas
dans l’esprit de préserver le
lieu et de le laisser ouvert au
public.
du XIX près
2 Villa
de Lons-le-Saunier :
e
848 000 €
Cette demeure de 510 m 2
offre aussi de splendides
caves voûtées en sous-sol, 15
pièces, un parc arboré de
1,4 ha. Mais la demeure est
bien située : à 5 minutes de
l’accès autoroute et… à 2 h
10 de Lausanne. L’annonce
indique que des travaux sont
à prévoir. On retrouve facilement ces biens sur internet
en tapant « biens d’exception ».
L'AVIS DE ÉRIC LOUVET
ancienne annexe
3 Une
du château d’Arlay :
293 000 €
En pleine Bresse jurassienne,
le château d’Arlay est un
patrimoine qui continue de
vivre, notamment en
accueillant des manifestations comme la Giornata,
une concentration de voitures de collection, ou des
journées de dégustation de
vin.
4 Ledescouvent
Annonciades
célestes : 930 000 €
A vendre, ce patr i moine
datant des XVIIe et XVIIIe siècles « au cœur du centre historique d’une ville de 24000
habitants ». Il n’y en a qu’une
dans le Jura, c’est Dole. ■
Serge Spadiliero
Monuments historiques
Agent immobilier spécialisé dans les propriétés de caractère à Dijon
« On a beau être sur une niche les prix ont baissé, les
acheteurs sont plus rares et les délais rallongés »
Difficile de définir un bien
d’exception. Le même bien peut
valoir 1,5 M€ dans les Ardennes
et 7 M€ dans le sud. La valeur
d’un bien répond à trois critères : l’emplacement, l’emplacement et encore l’emplacement.
Un bien d’exception peut être
en très mauvais état mais, s’il
est unique, qu’il a une histoire
ou qu’il est classé, ça change
tout. À l’inverse, si des travaux
extravagants ont dénaturé un
château, c’est problématique
parce que les clients recherchent l’authenticité. Mais désormais la crise fait que les acquéreurs sont plus attentistes. On
JUR
avait auparavant des Néerlandais, des Anglais, Allemands,
Suisses. On n’a quasiment plus
d’Anglais et de Néerlandais. Les
Russes et Chinois arrivent et
veulent la Bourgogne ou sa
proximité. Les vendeurs n’ont
toujours pas compris que les
prix ont baissé, y compris parmi
les biens de prestige. On a beau
être sur une niche, les prix ont
baissé, les acheteurs sont plus
rares et les délais rallongés. Le
problème c’est l’inadéquation du
prix vendeur. Mais cela n’empêche pas des châteaux de se
vendre au-dessus de leur valeur,
par exemple en Bourgogne l’an
dernier :
1,6 M€ et
2,8 M€ en
Côte-d’Or,
1,7 M€ près
d’Authun. Ce
n’est pas dans
la culture des Photo DR
Chinois de négocier. Ils ont les
moyens, ils veulent, ils achètent. Aujourd’hui c’est l’acheteur qui fait le prix. Grâce à son
vignoble et son potentiel touristique le Jura reste attractif. Les
acquéreurs français, quand il y
en a, sont attentifs au classement monument historique, ce
qui rebute parfois les étrangers.
L’acquéreur peut vouloir s’approprier un bien classé monument
historique, comme c’est le cas
pour le château de Grusse,
en mauvais état mais à vendre.
C’est un choix qui peut être
intéressant mais qui suppose
une ouverture au public. En
contrepartie, les travaux peuvent bénéficier de 20 % d’aide
si le bien est inscrit à l’inventaire
des monuments historiques, et
40 % s’il est classé monument
historique. Le restant est déductible des impôts. Si le château
est ouvert au public, 75 % des
frais de fonctionnement sont
déductibles des impôts. Le
château d’Arlay, dont une dépendance est à vendre, fonctionne
de cette manière, et le château
de Syam d’inspiration palladienne, près de Champagnole. Il faut,
dit l’architecte des bâtiments de
France, que l’acquéreur se pose
la question : que veut-il faire de
son château ? Certaines familles
propriétaires trouvent une fonctionnalité, mais pas toutes.
Le château de Grusse
est à vendre. Photo Philippe Trias
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DIMANCHE 13 JUILLET 2014 - LE PROGRES
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