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La quinzaine nordique
N°77 du 4 septembre 2014
© DG Trésor
Pays nordiques
Conjoncture. La banque Nordea prévoit une légère accélération de la croissance pour la zone nordique en 2014
(+1,3%, après +1,0% en 2013), tirée par la Norvège (+2,3 % après +2,0 %) et par la Suède (+1,9 % après
+1,6 %). La croissance au Danemark serait modeste (+0,5 % après +0,4 %, le chiffre pour 2014 étant à ce stade
nettement plus pessimiste que celui du gouvernement qui prévoit une croissance de l’ordre de 1,4%). A l’opposé,
la Finlande continuerait cette année encore d’afficher une croissance négative (-0,5 % après -1,2 % en 2013), en
raison de problèmes structurels (secteurs TIC, bois/papier), mais aussi en raison des effets de la crise en
Russie/Ukraine. Les perspectives pour 2015 sont globalement encourageante pour la zone nordique (+1,6% de
croissance pour la zone), surtout en Suède (+2,5%) en raison d’un pouvoir d’achat des ménages solide (salaires
réels élevés), et dans une moindre mesure en Norvège (+1,5%) qui risque de subir une décélération de sa
croissance en raison d’un report général des investissements dans le secteur du pétrole. La croissance au
Danemark (+1,3%) se consoliderait doucement, tandis que la Finlande parviendrait tout juste à afficher une
croissance positive (+0,3%) après trois années dans le rouge.
Danemark
er
ème
Conjoncture. Après une hausse de 0,6% au 1 trimestre, le PIB danois a reculé de 0,3% au 2
trimestre,
d’après les données provisoires de Danmarks Statistik. Le recul du PIB s’explique avant tout par la faiblesse des
investissements (-1,1% par rapport au trimestre précédent) et surtout des exportations (-1,6%). La consommation
privée est un peu plus robuste (+0,3%). Les autorités danoises maintiennent néanmoins leur prévision de
croissance pour 2014 (+1,4%).
Commission européenne. Ministre de l’Economie et de l’Intérieur depuis octobre 2011, Margrethe Vestager
(Gauche radicale, parti affilié ADLE au plan UE) a été désignée Commissaire danoise au sein de la prochaine
Commission Européenne. Madame Vestager devrait selon toute vraisemblance y obtenir un poste important en
rapport avec l’économie. Jusqu’ici ministre des Impôts, Morten Østergaard lui succède au poste de ministre de
l’Economie et de l’Intérieur (et à la tête du parti social-libéral). Il laisse sa place aux Impôts à Benny Engelbrecht,
issu du parti social-démocrate.
Finlande
Contre-sanctions russes. Le ministère des Finances a publié, le 27 août, un rapport évaluant les effets, en
Finlande, des sanctions européennes et des contre-sanctions russes. Bien que les interdictions d’importations
puissent avoir un impact important sur certaines entreprises, leurs effets macroéconomiques resteront limités. En
effet, les produits alimentaires finlandais soumis aux contre-sanctions russes, représentaient 0,5% des
exportations de biens en 2013 et 0,4% du total des exportations. Selon le ministère des Finances, l’impact direct
des contre-sanctions russes ne devrait être que de -0,1 point de PIB en 2014. Le principal risque pour la
croissance finlandaise est surtout lié au ralentissement structurel de l’économie russe depuis 2013. Lorsque les
études d’impact combinent l’affaiblissement de l’économie russe aux sanctions, les effets, selon les scénarios,
oscillent entre -0,2 et -0,3 point de PIB en 2014. Elles pourraient aller jusqu’à -1 point de PIB, en cumulé, sur 3
ans.
Budget 2015. Jeudi 28 août, le gouvernement est parvenu à un accord sur le budget 2015. L’ajustement
budgétaire du gouvernement central se poursuit. Les recettes sont en hausse de 2 Mds € par rapport à 2014 (de
47,2 à 49,2 Mds € en 2015). La baisse des dépenses de 1 Mds € (de 54,7 Mds € en 2014, à 53,7 Mds € en 2015)
concerne notamment les transferts aux municipalités, l’aide au développement, les allocations familiales et les
dépenses de l’Assurance Maladie. Le déficit sera ramené à 4,5 Mds € en 2015, contre plus de 7 Mds € en 2013 et
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2014. Le gouvernement met un accent particulier sur la dynamisation de l’emploi et de la croissance, en
investissant 240 M € dans l’innovation, des projets immobiliers et d’infrastructures de transport. Par ailleurs, 70 M
€ ont été alloués aux mesures visant à accroître le pouvoir d’achat des ménages. Une déduction fiscale, allant de
50 à 200 euros par enfant, sera, par exemple, accordée jusqu’en 2017 aux ménages aux revenus inférieurs à
36 000 €/an. L’enseignement supérieur se verra allouer 17 M € de plus que ne le prévoyait le cadre budgétaire
quadriennal 2014-2017. Au moins 57 M € supplémentaires seront partagés entre le système de sécurité sociale et
le système d’allocation logement.
Islande
Inflation. L’inflation en Islande est de 2,2% pour le mois d’août 2014, soit en dessous, pour le 7ème mois
consécutif, du seuil de 2,5% fixé par la Banque Centrale du pays.
AELE. La Cour islandaise a adressé cinq questions à la Cour de l'AELE, concernant l'interprétation et la
compatibilité de la loi islandaise avec les directives européennes. La Cour de l’AELE a conclu, dans un avis
consultatif, que les directives européennes n'interdisent pas les clauses contractuelles prévoyant l'indexation sur
l’inflation des prêts à la consommation. La Cour de l’AELE indique également qu'il appartient aux juridictions
islandaises de déterminer si l'indexation entre dans le champ de la directive et d'évaluer si elle peut être
considérée comme une clause contractuelle abusive.
Norvège
Grève des professeurs. Les syndicats de professeurs et l’organisation qui représente les communes, KS, ont
trouvé un accord concernant les horaires de travail et les rémunérations. La grève en cours depuis la rentrée le 18
er
août est donc interrompue et les élèves concernés ont retrouvé le chemin de l’école le 1 septembre.
Fonds pétrolier. La capitalisation du fonds de pension global norvégien a progressé de 3,3% au deuxième
trimestre, légèrement au-delà de sa moyenne 1998-2012 de 3,1%, pour atteindre 5 478 Mds NOK (652 Mds €) au
30 juin. La performance des placements en actions s’est élevée à 4,0%, celles des bons du trésor à 2,0% et celle
de l’immobilier à 3,0% (pour respectivement 61,3%, 37,6% et 1,2% du total).
L’État a complété ce résultat en abondant le fonds à hauteur de 44 Mds NOK (5,2 Mds €) ; le fonds a également
bénéficié d’un très fort gain de change de 132 Mds NOK (15,7 Mds €) du à la dépréciation de la couronne
norvégienne face à de nombreuses devises.
er
Ferry électrique. Le premier ferry électrique du pays sera mis en service le 1 janvier 2015 entre Oppedal et
Lavik, sur la route européenne E39, à l’ouest du pays. Construit par le chantier naval norvégien Fjellstrand et
alimenté par deux batteries fournies par Siemens, il remplace un ferry classique à combustion pour un coût de
220 M NOK (23,8 M €), dont 20 M NOK (2,38 M €) pour l’installation à quai. Le ferry sera exploité par Norled.
ONS (Offshore Northern Seas). Le salon ONS, consacré à l’exploitation offshore d’hydrocarbures, s'est tenu du
23 au 28 août à Stavanger. Il s’agit avant tout d’un forum d’affaires, qui a rassemblé 1380 exposants et 92 000
visiteurs. Une trentaine de sociétés françaises y ont bénéficié de prises de contacts. Le salon a donné l’occasion à
la Norvège de soigner son image de «pays pétrolier propre» y compris dans l’exploitation de l’Arctique. L’ONS
semble, à ce sujet, vouloir faire évoluer progressivement son image, d’un salon purement consacré aux
hydrocarbures vers un forum international sur l’énergie et l’environnement, ce qui lui permettrait de gagner en
visibilité.
Suède
Finances publiques. L’agence publique ESV, qui audite les comptes publics, estime que le déficit public atteindra
-2,4% PIB en 2014 et -1,8% en 2015 (après -0,7% en 2012 et -1,2% PIB en 2013). L’agence estime également
que le solde public restera déficitaire jusqu’à 2018 (-0,3%) et que la règle de surplus budgétaire de 1% du PIB en
moyenne sur la durée du cycle ne sera pas respectée. Cette prévision de déficit est plus pessimiste que celle du
gouvernement (-2,2% PIB en 2014 et -1,2% en 2015) et explique, parallèlement, la hausse de la dette publique
qui passerait de 38,3% du PIB en 2012 à 42,6% en 2015 avant de se contracter à nouveau à compter de 2016 (de
41,4% à 38% en 2018).
Comptabilité nationale. L’Office suédois des statistiques (SCB) appliquera le système européen de comptes
ème
nationaux (SEC 2010) lors de la révision le 18 septembre prochain de la croissance du 2
trimestre 2014. La
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Suède, comme la Finlande, va bénéficier fortement de ce nouveau règlement européen grâce à ses dépenses
importantes en R&D qui vont désormais être considérées comme des investissements. Selon les premières
projections, le niveau du PIB de la Suède pourrait ainsi être relevé de 4 à 5%, contre 2 à 3% en moyenne pour les
pays de l’UE. La contribution de ce pays au budget de l’UE devrait être révisée à la hausse, et la dette publique
pourrait être réduite d’environ 2 points de PIB.
Evolution du fonds suédois de stabilité bancaire. Le fonds de stabilité bancaire créé par le gouvernement en
octobre 2008 pour financer sur le long terme les mesures de soutien au secteur bancaire dans l’avenir (mise en
œuvre de la garantie des dépôts et de la garantie des emprunts bancaires, injections de capital, etc.) représentait,
selon l’agence de la dette (Riksgälden), 50 Mds SEK au 30 juin 2014 (5,6 Mds €, soit près de 1,4% du PIB).
L’objectif initial consistant à mettre en place un fonds représentant 2,5% du PIB dès 2023 ne sera, en revanche,
pas atteint avant 2028 (167 Mds SEK, soit environ 18,5 Mds €). Depuis août 2009, toutes les banques et
institutions de crédit doivent payer une taxe de stabilité au Fonds, modulée en fonction de leur taille et de leur
risque. Pour mémoire, Swedbank est entièrement sortie du programme de garantie, qui ne couvre plus désormais
ème
que la banque d’investissement Carnegie jusqu’au 2
trimestre 2015 (100 M €).
Nucléaire. AREVA a remporté, auprès de SVAFO, le contrat pour le démantèlement de deux réacteurs de
recherche R2 et R2-0, qui faisaient partie du programme de recherche nucléaire suédois du début des années 60.
Ces deux réacteurs ont été arrêtés en 2005, après 45 années d’exploitation, suite à une décision de l’exploitant
Studsvik AB. Le travail sur site débutera au second semestre 2015 et se déroulera en trois phases. La première
phase concernera le démantèlement des réacteurs et des systèmes associés dans la piscine commune aux deux
réacteurs. Elle sera suivie d’une phase de démantèlement de la piscine elle-même, avant la phase finale de
traitement et de conditionnement des matériaux qui devrait être achevée en 2019.
1. Prévisions macroéconomiques pour les pays nordiques
Danemark
PIB
2014
2015
Finlande
2014
Gouvernement
1,6
1,9
0,2
Banque centrale
1,4
1,7
0,6
Institut stat./conj.
1,6
2,2
0,7
Commission*
1,5
1,9
0,2
FMI**
1,5
1,7
0,4
OCDE***
1,4
1,8
0,2
SEB
1,8
2,3
-0,6
Nordea
0,5
1,3
-0,5
Danske Bank
1,5
2,0
-0,2
NB : PIB continental pour la Norvège ; pour le
du Conseil des Sages
2015
Norvège
2014
2015
1,4
2,5
1,7
1,8
2,5
2,0
2,1
1,8
1,3
2,4
2,4
1,1
1,8
1,9
1,1
2,0
2,4
0,5
1,6
1,7
0,3
2,3
1,5
1,5
2,2
2,2
ème
Danemark, la 3 ligne
Suède
2014
2015
1,9
3,0
1,7
3,0
1,8
3,1
2,8
3,0
2,6
2,7
2,8
3,1
2,1
2,9
1,9
2,5
2,3
2,8
correspond aux
Islande
2014
2015
2,5
3,4
3,9
3,1
3,4
2,8
3,2
2,9
3,0
2,7
3,2
prévisions
Déficit
Gouvernement
-1,2
-2,9
-2,6
-1,7
10,2
-2,2
-1,2
Commission*
-1,2
-2,7
-2,3
-1,3
13,3
13,0
-1,8
-0,8
FMI**
-1,4
-2,7
-2,6
-1,9
11,2
9,9
-1,3
-0,5
OCDE***
-1,5
-3,0
-2,2
-0,9
10,7
10,2
-1,5
-0,8
NB : déficit hors pétrole pour la prévision gouvernementale de la Norvège (en % du PIB
continental)
0
-0,3
1,9
-2,0
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-0,7
-0,5
-2,1
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Dette
Gouvernement
42,6
43,7
60,4
61,6
40,2
Commission*
43,5
44,9
59,9
61,2
26,0
24,6
41,6
FMI**
45,6
46,9
60,2
62,1
29,5
29,5
41,5
NB : dette brute de l’Etat central pour la prévision du gouvernement islandais
39,5
40,4
40,0
80,9
91,7
86,4
87,7
88,2
Autres
inflation (IPCH)*
1,0
1,4
1,4
1,4
1,9
1,9
0,5
1,5
2,7
3,2
chômage (BIT)*
6,8 6,6
8,5
8,4
3,3
3,5
Source : Commission européenne (février 2014) ; IPC pour l’Islande
* Prévisions de printemps (mai 2014)
** World Economic Outlook (avril 2014) ou rapports pays
*** Perspectives économiques (mai 2014)
Code couleur des mises à jour :
En gras : mise à jour sans changement
En rouge : dégradation
En vert : amélioration
7,6
7,2
5,0
4,5
2. Evolution historique des taux de change
Couronne suédoise
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Avec les contributions des Services Economiques de Copenhague
(Simone Le Ray, Marine Artz, Philippe Martinez), Helsinki (Nadine Mouy,
Cyrille Karamitsos), Oslo (Christian Fatras, Nicolas Redon), et du Service
Economique Régional de Stockholm (Adrien Delanoë, Julien Grosjean,
Frédéric Lemaitre, Olivier Redoulès).
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