14ème année de parution Bulletin d'informations N°1 - Janvier et février 2014 Edito Sommaire Brésil Focus : Le tourisme au Brésil______________ Données clés 2 Environnement socio-politique__________________ 3 Brèves Remaniement : qui part, qui rentre au gouvernement ? Alstom : nouveaux scandales au Brésil 80 ans de l’USP, un héritage universitaire français L’université de São Paulo (USP) a fêté ses 80 ans en ce début d’année. Lors de son ouverture en 1934, de nombreux professeurs français y ont donné des cours dont Claude Lévi-Strauss qui a bouleversé l’étude des sciences humaines suite à sa thèse sur les peuples indigènes du Brésil « Les structures élémentaires de la parenté ». L’historien Fernand Braudel a également sévi dans les amphithéâtres paulistes. L'objectif de la diplomatie française était d'aider le Brésil à se doter d'une grande faculté de lettres, sciences et philosophie. Pari réussi, l’USP accueille aujourd’hui plus de 82.000 étudiants et est classée parmi les meilleures universités du continent. Jean-Pierre Bernard Tableau de bord et environnement économique_____ 4 Record des fusions acquisitions impliquant des entreprises étrangères Défaut de paiement: en baisse pour les ménages, en hausse pour les entreprises Mauvaises performances de la bourse brésilienne en 2013 Commerce extérieur_________________________ 6 Fin du régime préférentiel d’exportations vers l’UE Le Brésil investit pour devenir le 1er partenaire commercial de Cuba 78% des exportations brésiliennes émanent seulement d’1,3% des entreprises Secteur automobile__________________________ 7 Geely Auto lance la commercialisation de ses modèles au Brésil Forte baisse des immatriculations automobiles en janvier Projet de baisse des droits d’importation des équipements de sécurité Agro-industrie______________________________ 7 Kuhn rachète le fabricant de machines agricoles brésilien Montana Limagrain cherche à ouvrir un centre de recherche en semences Excédent commercial de 60 Mds € pour les exportations de l’agro-industrie en 2013 Energie et environnement______________________ 8 Blackout dans le Sud du Brésil Voltalia signe son 1er contrat de vente d'électricité éolienne sur le marché libre Financement assuré pour la ligne électrique reliant Belo Monte au MG Transport et infrastructures____________________ 9 La France investit 300 M € pour l’extension du métro de São Paulo Hausse du budget pour l’organisation des jeux olympiques Les 10 plus grands promoteurs immobiliers brésiliens Services, distribution et technologies_____________ 10 Elis acquiert Atmosfera, 1er groupe brésilien de blanchisserie industrielle L’entreprise française Bull en discussion pour l’installation d’un centre de traitement des données informatiques Les 2 chantiers du Ministère des Communications en 2014 1 Superficie : 8,5 millions de km2, 5ème plus grand pays du monde Population : 201 millions d'habitants (+0,9%) Age moyen : 30,3 ans PIB 2013 : 2.064 milliards USD 7ème économie mondiale PIB/hab. 2013 : 10.270 USD Taux de croissance 2013 : 2,3% Notation Coface pays : A3 Notation Coface environnement des affaires : A4 Classement Banque Mondiale Doing business « Facilité à faire des affaires » : 130/185 pays Sources : IBGE, CIA the World Factbook Focus Le tourisme au Brésil Panorama En 2013, le Brésil a reçu plus de 6 millions de touristes étrangers, soit une augmentation de 6% par rapport à 2012. Sur le plan national, 60 millions de brésiliens ont voyagé 197 millions de fois dans leur pays (chiffres du Ministère du Tourisme). En 2012, le Brésil était le 44ème pays et Rio la 90ème ville la plus visitée au monde. Le secteur du tourisme a généré directement plus de 6,7 Mds $ de recettes et injecté 25 Mds $ dans l’économie brésilienne. Le pays disposait jusqu’à récemment d’un parc hôtelier de 460 mille chambres, ce chiffre doit grimper à 500 mille pour la Coupe du monde de 2014. Les financements dédiés au secteur se sont élevés à 56,6 M $ en 2013. A titre de comparaison, la France reçoit 83 millions de touristes par an qui génèrent 74 Mds $ de recettes. Le potentiel de croissance pour le Brésil, 15 fois plus grand et 3 fois plus peuplé que la France, est donc énorme. Le Ministère du Tourisme a lancé le Plan National du Tourisme (PNT) 2013-2016 afin de faire face à l’accroissement de la fréquentation du fait des nombreux événements internationaux qui vont se dérouler dans le pays sur cette période. Le pays prévoit d’être la 3ème économie touristique mondiale en 2022. Quelles opportunités pour les sociétés françaises ? Le guide Lonely Planet a placé le Brésil en tête de son classement des pays à visiter en 2014, principalement du fait des grands événements que le pays s’apprête à accueillir. Mais en dehors de la ville de Rio et des événements sportifs à venir, d’autres options d’investissement sont à considérer: le tourisme d’affaires, le tourisme naturel et historique ainsi que le marché des services liés aux programmes de modernisation du secteur. Le tourisme d’affaires représente plus d’1/4 des touristes étrangers dans le pays et a généré 10,5 Mds $ de CA en 2013. Le Brésil domine le classement Amérique latine des pays accueillant le plus d’événements et conventions internationales et la 7ème place au niveau mondial d’après l’Association Internationale des Congrès et Conventions. L’homme d’affaires dépense deux fois plus que le touriste en vacances, soit 127 $ par jour. En 2014, la Global Business Travel Association prévoit une croissance de près de 13% des voyages d’affaires au Brésil. Le Ministre du Tourisme a anticipé les besoins en terme d’infrastructures et a investit ces dernières années 503 M $ dans la réhabilitation de centres d’évènements dans plus de 900 villes brésiliennes. D’après le dernier classement « compétitivité du tourisme » publié par le Forum économique Mondial, le Brésil est le pays le plus attractif en terme de sites naturels. Les chûtes d’Iguaçu sont le site naturel le plus visité du Brésil. Le potentiel de recettes des entrées dans la soixantaine de parcs nationaux brésiliens est d’670 M $ par an. Moins connus à l’étranger, la Serra Diamantina (Bahia), le Parc des Lençóis Maranhense, ou le Pantanal constituent des destinations d’exception. En parallèle, les villes historiques brésiliennes ont été désignées par le Ministère du tourisme comme l’une des priorités du PNT. Les Etats du Mato Grosso et de Goiás qui recèlent le plus de vestiges architecturaux de la période coloniale accueillent 7,5 millions de visiteurs par an. Depuis 2009 le « PAC Turismo » (Programme d’Accélération de la Croissance) et le PNT valorisent ce patrimoine en investissant 8 M $ dans la signalisation des différents points d’intérêts et 377 M $ dans la réhabilitation des monuments. Enfin, via la campagne « Turismo em Cena » le Brésil a lancé plusieurs programmes de formations et d’amélioration de la qualité de ses services touristiques qui donnent lieu à des consultations (www.turismo.gov.br/turismo/editais/licitacao/). En 2011 a également été lancé un programme de classification du niveau des hotels, le « SBClass » (www.classificacao.turismo.gov.br ) qui peut générer des besoins de la part des hôtels en terme de conseils pour remplir les différents critères. 2 Les touristes brésiliens à l’étranger - 1,5 million de touristes brésiliens ont visité la France en 2013, +8% par rapport à 2012 - Entre 2000 et 2010, les voyages long-courriers ont doublé : 62% en direction de l’Amérique du Nord (+91%) et 31% vers l’Europe (+38%) - Entre 2006 et 2010, les voyages en Afrique, Asie et Océanie (7% des vols long-courriers) ont respectivement augmenté de 141%, 63% et 51% - En 2012, les brésiliens ont dépensé 26 Mds $ à l’étranger, hors billets d’avion, leur budget est compris entre 1200 et 1500 $ par séjour - Motif du voyage : 66% d’agrément (dont 30% de voyages d’études), 26% pour visiter parents et amis - La majorité (58%) voyagent seuls ou en couple (26%) surtout aux 3ème (61%) et 4ème (21%) trimestres sur une durée de 10 jours - Les visites d’un musée, d’un parc ou d’un site historique et le shopping figurent parmi les principales activités - Un des principaux freins au départ est le coût élevé du voyage, notamment des billets d’avion, et un taux de change du réal de plus en plus défavorable pour les brésiliens - Du fait de l’inexpérience des brésiliens et d’obstacles linguistiques, le marché des agences en ligne explosent (Viajanet, Decolar et Vai Voando) et les agents de voyages classiques continuent d‘exercer une grande influence (82% des voyageurs y ont recours). - Le bouche à oreille et les réseaux sociaux (photos postées par des connaissances) jouent un rôle important dans le choix de la destination Sources : Atout France, Réseau Veille Tourisme, Ministère du tourisme brésilien Environnement socio-politique Brèves Brésil : 10ème pays le plus heureux du monde Ce résultat est issu d’une étude « Baromètre global de l’optimisme » réalisée par l’Institut de sondage Ibope Interligência et le Worldwide Independent Network of Market Research auprès de 67 mille personnes dans 65 pays. 77% des brésiliens s’estiment satisfaits de leur vie, la moyenne ailleurs est de 60%. En 10 ans, 37 millions de brésiliens sont sortis de la pauvreté Ce chiffre est tiré d’une étude de l’Ipea. En 2002, la classe C composait 38% de la population. Aujourd’hui cette proportion est passée à 53%, soit 104 millions d’individus représentant 38% de la consommation des familles brésiliennes. Un baiser gay à la télé brésilienne Le dernier épisode d’« Amor a vida », Novelas la plus suivie au Brésil, a été diffusé sur la chaine Globo le 31 janvier. Il a donné lieu au 1er baiser homosexuel à une heure de grande écoute à la télé brésilienne. L’acte fut célébré comme « un but de la Seleção en coupe du monde » dans les bars gays d’après un journal pauliste. Les réseaux sociaux se sont également largement réjouis de ce tabou brisé. Le phénomène « rolezinho » Ce phénomène a fait la Une des médias brésiliens ce moisci. Il illustre, d’une façon parfaite, la fracture sociale entre ces milliers de jeunes des favelas qui réalisent des « performances » dans les Shooping et les riches clients qui y assistent inquiets. Remaniement ministériel de janvier : qui part, qui rentre au gouvernement ? Mi-janvier, la présidente a procédé à un remaniement ministériel plus logistique que politique, entraîné par la démission de deux de ses plus proches collaborateurs plus tôt au cours du mois. Ces derniers, la chef du gouvernement Gleisi Hoffmann, et le Ministre de la Santé Alexandre Padilha, ont quitté leurs fonctions car ils se présentent respectivement au poste de gouverneur de l’Etat du Paraná et de l’Etat de São Paulo lors des élections d’octobre (présidentielle, renouvellement des gouverneurs, des députés et d'un tiers des sénateurs). Mme Hoffman a été remplacée par l'ancien ministre de l'Education Aloizio Mercadante, et M. Padilha cède sa place à Arthur Chioro, ancien Secrétaire à la Santé dans la ville de São Benardo do Campo, dans l'Etat de São Paulo. Le Ministère de l’Education a échu à José Henrique Paim, ancien bras droit d'Aloizio Mercadante, à ce même poste. Au même moment, le porte-parole de la présidente, Thomas Trautmann est devenu Chef du Secrétariat de presse présidentiel, laissé vacant par Helena Chagas, qui se consacre désormais à la campagne de réélection de la présidente brésilienne. Au cours des prochains mois, 7 autres membres du cabinet et du gouvernement devraient annoncer leurs démissions, notamment les ministres du Tourisme, de l'Agriculture, de l'Industrie et du Commerce, et des Droits de l'Homme, afin d’être eux aussi libres de se présenter aux prochaines élections. Long discours de la Présidente brésilienne à Davos Il y a 2 ans, Dilma Roussef avait fait l’impasse sur le Forum économique afin de participer à une conférence anti-capitaliste à Cuba. Cette année, la Présidente était présente en Suisse, accompagnée du Gouverneur de la Banque centrale, Alexandre Tombini. Le 24 janvier, elle a prononcé un long discours à la tribune officielle (30 minutes) afin de présenter sa stratégie économique et donner sa vision de l’économie mondiale. Dilma Roussef s’est notamment plainte du « retrait des stimulations monétaires des pays développés » qui alimentent la « volatilité des marchés » tout en insistant sur les réserves de devise que son pays avait accumulées afin de contrer les effets de la politique expansionniste de la Banque centrale américaine. Pour rassurer sur la santé de l’économie de son pays, la Présidente a cité, comme points positifs, le contrôle de l’inflation et la réduction constante du montant de la dette publique par rapport au PIB ces dernières années, indiquant que son pays avait « une dette publique parmi les plus faibles du monde ». L’équilibre des comptes publics est une priorité de Dilma Roussef, qui l’a rappelé à plusieurs reprises durant son discours. Pour la Présidente, le Brésil a besoin de développer de grands projets d’infrastructures afin de réduire les goulots d’étranglements dans le transport qui se sont aggravés du fait de la forte demande interne. Pour se faire, elle a insisté sur la nécessité de créer des partenariats avec les investisseurs privés, notamment étrangers, qu’elle souhaite attirer davantage dans le pays. 3 Nouveaux scandales au Brésil En 2013, le groupe industriel français avait fait la Une des médias brésiliens pour une entente commerciale avec des entreprises concurrentes afin de gonfler artificiellement le montant des marchés attribués concernant le métro de São Paulo. Déjà mal engagé sur ce dossier (blocage des actifs concernés), Alstom a vu 3 de ses anciens dirigeants mis en examen début février par la justice pauliste. Ils sont accusés d’avoir versé des pots de vin afin d’obtenir un marché de rénovation et d’extension du réseau électrique de São Paulo, au profit de l’ancienne filiale Cegelec d’Alstom (rachetée depuis par Vinci). Le journal Folha de São Paulo a ainsi révélé que l’exdirecteur commercial d’Alstom avait déclaré à la justice française, en 1998, que son entreprise avait versé des commissions illicites d’un montant de 7 M $ à des fonctionnaires brésiliens, équivalant à 15% de la valeur du contrat. Le journal porte des accusations similaires sur un autre contrat de fournitures d’équipements pour le barrage d’Ità qu’Alstom a obtenu en 1999. Environnement économique Finances Taux Selic (TBB) ! contre R$ IDE (US$ Mds) cumul IDE 10,65% 3,20 6,49 64,05 Industrie 28-fev-14 28-fev-14 déc. 2013 2013 Chômage NUCI (% utilisation capacité installée) Variation production industrielle Inflation en % 4,30% 84,70% -3,50% déc. 2013 janv. 2014 déc. 2013 Automobile (VL) IPCA Janvier 0,55 2014 0,55 12 mois 5,59 IGP-M 0,48 0,48 5,66 en unités Production Immatriculations Export Janvier 237.500 312.600 24.128 2014 237.500 312.600 24.128 Sources : www.ibge.gov.br - www.fgv.br - www.oanda.com - www.escgaspar.com.br/igpm.htm - www.anfavea.com.br - www.bcb.gov.br/?INDECO Défaut de paiement : en baisse pour les ménages, en hausse pour les entreprises en 2013 Record des fusions acquisitions impliquant des entreprises étrangères en 2013 Le 29 janvier, PwC a publié les résultats de son étude portant sur les fusions-acquisitions au Brésil lors de l’année écoulée. L’indicateur du niveau de défaut de paiement des ménages a enregistré une baisse de 2% en 2013 d’après le cabinet Serasa Experian. C’est le premier recul en 13 ans, 2000 étant l’année de création de l’indicateur. Les économistes de Serasa attribuent cette amélioration à la baisse du chômage, à une plus grande rigueur dans l’accession au crédit de la part des banques et à une plus grande préoccupation des emprunteurs pour le remboursement de leur dette plutôt que pour l’obtention de nouveaux crédits. En 2013, 811 transactions, principalement dans les services auxiliaires, ont été réalisées dans le pays, soit une augmentation de 5,2% par rapport à 2012. Il s’agit du plus grand nombre de fusions-acquisitions de ces 11 dernières années. Seul le montant des transactions de 291 opérations a été rendu public, pour un total de 88,1 Mds $. Parmi elles, 68,4% des affaires sont d’un montant inférieur à 100 M $. Sur le total, 380 opérations émanent de fonds privés et 54,6% sont des acquisitions de participation majoritaire dans le capital. Le défaut de paiement est, au contraire, en augmentation de 2,5% cette année dans les entreprises. A noter que les taux d’impayés étaient de 10,4% en 2012, contre 19% en 2011. Sur du moyen terme, la situation s’est donc considérablement améliorée. Le montant moyen des dettes non apurées par les entreprises s’élève à 800 euros. La tendance à la diversification de l’origine géographique des fonds se confirme. 44% des transactions émanent de fonds d’investissement étrangers alors qu’ils n’étaient que de 41% en 2012. L’étude explique également que les investisseurs étrangers s’intéressent particulièrement aux entreprises du secteur de la consommation, de la logistique et de la distribution. Les prises de participation dans les concessions du secteur des transports, du fait des nombreux programmes de privatisations, sont aussi recherchées. Mauvaises performances de la bourse brésilienne en 2013 L’Index Bovespa, équivalent de notre CAC 40, est l’indice phare de la Bourse de Sao Paulo qui rassemble près de 50 titres. Il est composé des actions représentant 80% des volumes échangés au cours des 12 derniers mois. Liste des 5 opérations les plus importantes En 2013, l’Index a accusé une baisse de 16%. D’après un classement du portail d’informations financières MoneYou, paru fin 2013, il s’agit de la plus mauvaise performance parmi les 48 principales places boursières mondiales. Cible Montant en Mds $ 3G Capital Inc/ Berkshire Hathaway, Inc. H.J. Heinz Co. 28 Investidores KKR & Co. LP Considéré comme donnant un poids trop important aux exportateurs de matières premières, sous-performant ces dernières années, l’Index sera rééquilibré cette année afin de mieux tenir compte du dynamisme de la croissance interne. Les modifications interviendront en deux phases et les changements doivent être effectifs en mai 2014. En 2013, la société pétrolière OGX, une des principales sociétés prises en compte dans l’Index, avait perdu plus de 90% de sa valeur et finie par être exclue du calcul. Acheteur Warburg Pincus LLC/ General Atlantic LLC China National Petroleum BB Seguridade Participações SA Gardner Denver, Inc. Divisão de gerenciamento de ativos do banco Santander Petrobras Energia Perú SA 5,7 3,7 2,7 2,6 Source www.pwc.com.br/pt/publicacoes/servicos/assets/fusoesaquisicoes/fusoes-aquisicoes-dezembro-2013.pdf 4 Commerce extérieur Trafic portuaire Import/Export Brésil en Millions de USD Exportations Importations Solde Flux Janv. 16.027 20.084 -4.057 36.111 dont France 193 464 -271 657 2014 dont France 16.027 193 20.084 464 -4.057 -271 36.111 657 en milliers d´EVPs Santos (São Paulo) Autres 10 principaux ports Total oct-13 323 458 781 12 mois 3.378 4.741 8.119 Sources : Statistiques du Secrétariat du commerce extérieur et http://www.desenvolvimento.gov.br Le Brésil investit pour devenir le 1er partenaire économique de Cuba Le 27 janvier, la présidente brésilienne s’est rendue à Cuba afin d’inaugurer, en présence de Raul Castro (photo ci-contre), les travaux de modernisation logistique du port en eaux profondes de Mariel, principal port de l’ile. La cérémonie avait lieu alors que se tient sur l’île le Sommet de la Communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes. Ces travaux (dont la construction d’une route de 40 km reliant la capitale économique de l’île à son port), 1ère étape du programme de modernisation, ont nécessité un investissement de 957 M $ financé à 70% par la BNDES brésilienne (Banque nationale de développement économique et social). Le reste des fonds a été apporté par Cuba. Ce financement est une aide « liée », plus de 80% des travaux et services nécessaires à la modernisation des infrastructures ont été confiés à des sociétés brésiliennes, principalement le groupe Odebrecht. Pour la deuxième étape, qui inclut l’élaboration d’une zone franche, le Brésil mettra à la disposition de Cuba 290 M $ supplémentaires. A l’issue du programme, Le port de Mariel sera un des rares de la zone à pouvoir accueillir des navires de la génération « post-panamax ». Il sera en mesure de recevoir jusqu’à 1 million de conteneurs par an et créera 153 000 emplois. Lors de son discours, Dilma Roussef a affirmé « Le Brésil veut devenir le 1er partenaire économique de Cuba. Nous croyons à l’accroissement des échanges commerciaux entre nos deux pays. Les possibilités de développement industriel, dans le secteur de la santé, des technologies de pointe sont grandes ». Le 1 er partenaire commercial de Cuba est aujourd'hui le Venezuela. Il assure l’approvisionnement énergétique de l’ile. Les futurs adversaires de la présidente aux présidentielles d’octobre ont ironisé sur cet investissement, le qualifiant de « 1er grand projet de la présidente », soulignant qu’il était « dommage qu’il ne soit pas réalisé au Brésil ». En 2012, la Présidente avait annoncé un programme d’investissements de 20 Mds € destiné à moderniser les infrastructures portuaires et attirer les investisseurs privés. Les réalisations sont prévues entre 2014 et 2015 et concerneront des opérations de location et construction de terminaux privés. Fin du régime préférentiel d’exportation vers l’UE pour le Brésil L’Union européenne octroyait depuis 1971 un Système Général de Préférence (SGP) à 131 pays en développement (dont le Brésil) et à 48 pays moins développés. Concrètement le SGP se traduisait par des droits d’importations réduits ou nuls pour un certain nombre de produits. Le 31 octobre dernier, l’UE a dévoilé son nouveau SGP destiné exclusivement aux pays les moins développés. Il est entré en vigueur au mois de janvier 2014. 129 pays en bénéficient désormais, à des échelons différents. Le Brésil n’en fait plus partie. 5 Déficit commercial historique pour le Brésil en janvier En janvier, le déficit de la balance commerciale a atteint un niveau jamais vu avec 4,057 Mds $ de pertes. Parvenir à l’équilibre est un défi récurrent pour le Brésil, exportateur de matières premières dont il ne maitrise pas les cours. Depuis mi-2013, le pays est aussi pénalisé par la dévaluation du réal qui augmente le coup de ses importations mais qui, paradoxalement, n’améliore pas sa compétitivité. Dans le détail, les exportations de biens semi-manufacturés accusent un recul de 5,8%, les produits manufacturés un recul de 2,6% en janvier. Le Brésil a importé 8,8% de biens de consommation supplémentaires par rapport à décembre, +7,1% de biens d’équipement, +19% de carburants et lubrifiants. 79% des exportations brésiliennes en 2013 émanent de 1,3% des entreprises En 2013, le processus de concentration des exportations brésiliennes s’est confirmé. 79% des exportations proviennent de 1,3% des 18 800 entreprises exportatrices. Au cours des 6 dernières années, ce petit nombre d’exportateurs a augmenté de 7% son volume d’exportation. En parallèle, environ 2.000 entreprises brésiliennes ont abandonné leur activité à l’export. Parauapebas : championne brésilienne de l’exportation Cette ville minière (mine de fer de Carajás du groupe Vale) de l’Etat du Pará a exporté 10 Mds $ de biens en 2013. La capitale économique, São Paulo, la suit avec 8,3 Mds $ exportés. Secteur Automobile Projet de baisse des droits d’importations des équipements de sécurité Le Ministère du développement, de l’Industrie et du Commerce Extérieur (MDIC) a annoncé le 27 janvier qu’il allait lancer une consultation publique pour définir la liste des dispositifs de sécurité automobile (non fabriqués au Brésil) qui pourront bénéficier d’une réduction temporaire des droits d’importations à 2%. Les équipements qui peuvent être concernés par ce décret sont typiquement les airbags et les systèmes de freinage ABS. Une fois établie, la liste sera soumise à l’approbation de la Camex (Chambre du commerce extérieur brésilien). Ce mécanisme de baisse des droits d’importations pour les pièces automobiles a déjà été utilisé en 2010 et en 2012. Peugeot Citroën réduit sa production de véhicules Geely auto lance la commercialisation de ses modèles au Brésil, Chery ouvre une usine Le 24 janvier, la holding chinoise Geely Auto a annoncé officiellement son entrée sur le marché brésilien avec la commercialisation du modèle Emgrand EC7, distribué exclusivement par le réseau de concessionnaires Grandini. Le groupe avait annoncé sa volonté de se développer au Brésil au printemps 2013. Derrière ce nom énigmatique de Emgrand EC7, se cache la berline familiale la plus vendue en Chine, premier modèle automobile de l’Empire du milieu à recevoir la certification Euro NCAP en 2011. La gamme devrait être déclinée dans sa totalité d’ici la fin de l’année. Les véhicules ne seront pas fabriqués au Brésil mais produits en Chine et assemblés en Uruguay par le groupe Nordex, qui assemblera 20 000 unités par an destinées à l’Amérique latine (essentiellement Brésil et Argentine). Dans la foulée, le constructeur chinois Chery a annoncé l’ouverture, au mois de juillet prochain, de son usine d’assemblage à Jacarei, à proximité de São Paulo. Le site, pour lequel Chery a investi 400 millions de dollars, disposera à terme d’une capacité de production de 150 000 unités par an. En 2013, le groupe a exporté seulement 10 000 unités vers le Brésil. D’après son nouveau représentant dans le pays, Roger Peng, Chery espère vendre plus de 40 000 véhicules en 2014 et atteindre 3% de part de marché en 2018. Le groupe a déjà investit 530 Mds $ pour atteindre cet objectif. Forte baisse des immatriculations en janvier Le nombre des immatriculations de véhicules neufs (véhicules légers -10,7%, camions -25,3% et bus - 45,4%) a chuté de 11,7% en janvier. C’est un peu plus de 312 mille véhicules qui ont été vendus ce mois-ci. Les ventes de machines agricoles et de travaux accusent une baisse de 34,5 % avec seulement 3,8 mille ventes en janvier contre 5,8 mille le mois précédent. Mi février, le groupe a annoncé une réduction de 28% de sa production et la mise au chômage technique de 650 de ses employés. Si l’on considère la vente de véhicules neufs importés au Brésil, ces derniers résistent mieux avec une baisse de seulement 3,5% avec près de 65 mille unités écoulées en janvier 2014, soit 25% des ventes totales. Il s’agit de la mise à l’arrêt d’une des trois équipes qui opèrent dans l’usine de Porto Real, dans l’Etat de Rio de Janeiro. Le journal Exame révèle que la chute des exportations vers l’Argentine, la réduction des ventes au Brésil et la hausse du taux de change ont poussé le groupe à diminuer de 180 unités la production journalière de l’usine, entrainant un réajustement des moyens de production. L’usine produit aujourd’hui 450 véhicules contre 630 précédemment. En ce qui concerne la production de véhicules, celle-ci a augmenté de 2,9% en janvier (237 mille unités). La production de machines agricoles a elle chutée de 18,3% (5,3 mille unités) ce mois-ci. Le groupe a perdu 16% de part de marché au Brésil sur l’année 2013. Renault a un peu mieux résisté (5,7%) à la montée en puissance des constructeurs asiatiques (cf. tableau ci-contre). Les exportations de véhicules neufs brésiliens ont quant à elles chuté de 40,5 % en janvier avec 25.779 unités exportées contre 36.233 en décembre dernier. Même constat pour les véhicules agricoles et de travaux, dont seulement 556 unités ont été exportées en janvier contre le double en décembre. Performances récentes des principaux constructeurs automobiles En milliers de véhicules vendus Constructeur Total gén. Fiat Volkswagen General Motors Ford Renault Hyundai Peugeot Citroën Honda Toyota Janvier 2014 228,7 47,2 44,9 44 21,8 15,8 13,5 10,5 10,1 7,8 6 Variation janv/déc -11,7% -17,7% - 9,5% -13,4% -8,6% -13% -19,3% -5,7% -24,3% -30% En 2013 3.767 604 544 541 238 170 158 116 131 117 Source : www.anfavea.com.br/cartas Part de marché 100% 16% 14% 14% 6,3% 4,5% 4,1% 3% 3,5% 3% Variation 2013/2012 -3,1% -11% - 17% +0,9% -6,7% -5,7% +615% -16,1% +9,1% +83,6% Agro-industrie Canne, sucre et éthanol Le syndicat des industriels de canne à sucre, l’Unica, a annoncé que la quantité de canne à sucre broyée dans les usines de la région Centre-Sud du Brésil depuis le début de la saison (avril 2013 au 16 janvier) avait atteint un record historique (595 M de tonnes, + 12 %). Cette hausse profite essentiellement à la production d’éthanol, biocarburant utilisé par les voitures à moteurs flexfuel, soit plus de 60% de la flotte de véhicule brésilienne. Au total, depuis le début de la saison, seulement 45,4 % de la production de canne a servi à produire du sucre. Le nombre d’agriculteurs bio labélisés croit de 22% au Brésil en 2013 Le Mapa (Ministère de l’agriculture, de la pêche et de l’alimentation) a annoncé en début d’année que le nombre de producteurs bio agricoles avait cru de 22% en 2013, du fait notamment de l’augmentation du nombre d’organismes de contrôle et labélisation (OCSs et OPACs). Ils étaient 5,5 mille producteurs en 2012, ils sont désormais plus de 6,7 mille disposant de 12 mille unités de production dans le pays. Le Planapo (plan national d’afro-écologie et production bio) prévoit de porter ce nombre à 28 mille unités en 2015. La région du Sud est celle où l’agriculture bio est la plus développée, avec près de 1.800 agriculteurs et plus de 3 mille unités de production, suivie par le Sudeste (1.463 producteurs). Kuhn rachète le constructeur brésilien de machine agricole Montana Le groupe alsacien originaire de Saverne dans le Bas-Rhin poursuit son expansion au Brésil en concluant fin janvier le rachat de la société Montana Industria de Maquinas, un des principaux constructeurs d’automoteurs de pulvérisation et d’atomiseurs d’engrais. Ce rachat, dont le montant n‘a pas été communiqué, doit encore être validé par les autorités réglementaires brésiliennes et intervient 9 ans après l'acquisition par Kuhn, de Metasa, un fabricant brésilien de matériel de semailles basé à Passo Fundo et qui emploie 520 personnes. L’usine de Montana emploie quant à elle 600 personnes et est située à proximité de Metasa, à São José dos Pinhais (Paraná). Le PDG du groupe français explique dans le communiqué de presse que « La large gamme d'automoteurs Montana, parfaitement complémentaire, renforcera notre offre, notamment en direction des grandes fermes commerciales brésiliennes ». L'an dernier, les ventes mondiales du groupe ont progressé de 3,3 %, atteignant un chiffre d'affaires de 1 milliard d'euros pour quelques 66.000 machines produites. L’objectif au Brésil est de générer un CA supérieur à 110 M €, sachant que Montana affichait l'an dernier 70 M €. Au Brésil, 6ème producteur mondial de céréales, une machine agricole sur 4 est produite par Kuhn en UE ou aux USA. Limagrain cherche à ouvrir un centre de recherche en semences à Maringá Excédent commercial de 60 Mds € pour les exportations de l’agro-industrie en 2013 D’après le site de la préfecture, 3 exécutifs du groupe coopératif agricole ont rencontré en début d’année le préfet de la ville de Maringá, dans l’Etat du Paraná. Le but de la visite était de discuter des appuis proposés par la municipalité dans le cadre de la construction d’un centre de recherche sur la production du mais et du sorgho (ouverture prévue début 2015) qui nécessiterait une surface de 50 hectares. L’excédent commercial agricole du pays s’élève à 60 Mds € en 2013 (plus 5,1% par rapport à 2012, + 468% depuis 2003) sur un total exporté de denrées de 73 Mds €, d’après les chiffres annoncés par la Confédération d’agriculture et d’élevage de bétail diffusés en janvier. Ce résultat est notamment du aux excellentes récoltes de grains, qui ont dépassé les 190 M de tonnes sur la saison 2013-2014. Limagrain est spécialisé dans les semences céréalières et potagères, réalisant un CA de près de Mds € en 2012 dans 39 pays. Elle est présente au Brésil sous le nom « Limagrain Guerra do Brasil » dont le siège se situe à Curitiba. Sur la dernière décennie, le volume des exportations brésiliennes a explosé de +230%, tandis que sur la même période, les prix ont augmenté de 100%. La Chine s'est imposée comme le premier partenaire commercial agricole du Brésil en 2013, absorbant 22,9 % des exportations totales. La zone euro est la seconde destination, avec une part de 20,7% du chiffre d'affaires exporté. Ce pourcentage est légèrement inférieur à celui de l'année précédente, qui était de 21,6 %. Les États-Unis sont en 37ème position avec une captation de 7,1% des exportations agricoles brésiliennes. Coton : rififi entre les USA et le Brésil Les producteurs de coton brésiliens menacent de porter plainte à l’OMC contre les USA suite à la Loi Farm bill approuvée début février par le Sénat. Ils estiment que les mesures prises (couverture des pertes et achat de la production par l’Etat) vont engendrer la chute des prix du coton qui passeront de 0,80$ la livre à 0,60$. Toujours d’après la Confédération, le PIB généré par le large secteur de l’agro-industrie au Brésil en 2013 s’élève à 333 Mds €, en hausse de 3,56% par rapport à 2012. Ce chiffre représente 22,8% du PIB brésilien. En 10 ans, le CA du secteur a cru de plus de 35% et devrait croitre autant dans les 10 prochaines années. Actuellement, près d’1/3 de ce CA émane d’exploitations familiales. En parallèle, l’AFP rapporte que les USA ont cessé, depuis septembre, le versement compensatoire de 147,3 M $ par an à l'Institut brésilien du coton auquel l’OMC les avait condamnés en 2010. En représailles, le Brésil prévoirait d’augmenter de 100% les taxes sur une centaine de produits américains. 7 Energie et Environnement Blackout dans le Sud du Brésil Le 4 janvier, une gigantesque coupure de courant causée par des courtcircuits sur une ligne du réseau de distribution à Tocantins, a plongé dans le noir plus de 6 millions de brésiliens sur une zone couvrant 11 Etats du Sud du pays. Il s'agit de la 9ème coupure de courant de grande ampleur en 4 ans. Au total, le réseau de distribution brésilien possède plus de 100 mille km de lignes. La coupure, est intervenue en plein milieu de l’ « operação-abafa » destinée à limiter les risques de délestages électriques en 2014. Le Ministre des Mines et de l’Energie, M. Zimmermann, s’est voulu rassurant en insistant sur le retour rapide à la normale, preuve du succès des plans de secours. Il a également écarté la hausse de la consommation électrique en été (du fait de l’utilisation accrue des climatiseurs) comme cause de l’incident. Mais l’enjeu est de taille dans cette année électorale et Dilma Roussef (ex Ministre de l’énergie) a tenu à s’exprimer personnellement afin d’« apporter une réponse politique » à cette défaillance des infrastructures électriques. Le Brésil doit diversifier ses sources de production d’énergie d’après le PDG de GDF Suez Le Président de GDF Suez, Gérard Mestrallet (photo ci-contre), en visite fin janvier au Brésil, a accordé une interview au journal économique Exame. Ce dernier a expliqué que la régulation du secteur électrique effectué par le gouvernement brésilien était claire et respectée par les différents acteurs du secteur ce qui permettait à son groupe de poursuivre ses investissements dans le pays. Le groupe, 1er producteur privé d’électricité, est présent depuis 50 ans dans le pays, principalement dans le secteur hydroélectrique. L’objectif étant de se diversifier et d’intervenir davantage dans la production de gaz. Le groupe a remporté fin novembre des licences d’exploitation (et pas d’exploration comme annoncé dans le numéro précédent) de 6 sites gaziers dans l’Etat de Bahia. L’idée est de construire des usines thermoélectriques utilisant le gaz comme combustible. D’après le PDG, le Brésil doit diversifier son mix énergétique dominé par l’énergie hydroélectrique et s’intéresser au nucléaire. Le groupe qui gère des usines en Belgique, Turquie et bientôt au Japon, est très intéressé pour accompagner le gouvernement brésilien sur cette nouvelle voix. Il possède déjà depuis 4 ans un accord de coopération avec l’entreprise publique brésilienne Eletronuclear. Actuellement, la législation donne le monopole de la construction et gestion d’usine nucléaire à l’Etat Brésilien. M. Mestrallet espère un changement de législation pour pourvoir investir le secteur. Degrémont signe 2 contrats au Brésil Suez Environnement, via sa filiale Degrémont spécialiste mondial du traitement de l’eau, a remporté mi-janvier 2 contrats d'exploitation des installations du cycle de l’eau (production de vapeur) de deux usines de production électrique (charbon et biomasse) dans l'État de Santa Catarina pour une durée de 4 ans. Ces 2 contrats s’élèvent à 4 M €. Ils ont été signés avec Tractebel Energia, filiale de GDF Suez, gestionnaire des deux installations. 8 Financement assuré pour la ligne électrique reliant Belo Monte au Minas Gerais La banque publique d’investissements brésilienne (BNDES) a annoncé début février qu’elle apporterait jusqu’à 55% des financements (1,6 Mds €) nécessaires aux travaux de construction du réseau qui reliera le super barrage hydroélectrique de Belo Monte (Pará) à l’Etat du Minas Gerais. Le reste des financements seront apportés par des fonds chinois et privés. Les travaux ont été attribués le même mois au consortium sino-brésilien IE Belo Monte pour 144 M €. Voltalia signe son 1er contrat de vente d'électricité éolienne sur le marché libre Le site d’informations Cerclefinance.org rapporte que le producteur d'énergies renouvelables Voltalia, repris en main par son actionnaire Creadev, holding d'investissement de la famille Mulliez en 2011, a signé un contrat de vente d’électricité sur le marché libre brésilien. A partir de 2015, le groupe fournira, pendant un an, 30 Mégawatts (MW) d’électricité produit par 2 de ses 3 champs éoliens situés dans l’Etat du Rio Grande do Norte (RGN). Ce contrat sécurise ses précédents investissements dans le pays en diversifiant ses clients, qui se résumaient jusqu’à maintenant à l’Etat. En 2011, le groupe, basé à Rio de Janeiro, avait remporté un marché de production et vente de 320 MW d’électricité éolienne (110 MW dans l'état du Ceara et de 210 MW dans le RGN) attribué dans le cadre d'une procédure d'enchères par le gouvernement brésilien. En 2013, le groupe a remporté 120 MW supplémentaires dans le RGN portant à 440 MW son potentiel de production (dont une partie avec l’espagnol Enerfin, plus grand acteur de l’éolien au Brésil). Ces lots représentent un investissement global d'environ 660 M d’€. La construction des fermes éoliennes a commencé en 2012 et doit se poursuivre jusqu’en 2016. La signature de ce nouveau contrat confirme que 30 MW seront opérationnels au 3ème trimestre 2014 ainsi que l’avait prévu Voltalia. Le contrat de vente d'électricité dans le marché libre inclut en général un prix fixe plus élevé (négocié directement entre le producteur et le consommateur) que les contrats de 20 ans issus des appels d'offres publics (attribution des marchés aux sociétés proposant les tarifs les plus bas). D’ici à 2018, l’éolien qui représente aujourd’hui 3% du mix énergétique brésilien doit progresser jusqu’à atteindre 8%. Transports et infrastructures La France investit 300 millions d'€ pour la construction d'une ligne de métro à São Paulo Nous n’avions pas eu l’espace dans le numéro précédent pour vous rapporter la signature d’un accord de prêt de 300 M € entre le Brésil et la France visant à financer la construction de la ligne de métro reliant l’Aéroport de Guarulhos au centre ville de São Paulo. Cette signature est intervenue lors de la visite du Président français au Brésil en décembre dernier. Le financement sera mis en œuvre au Brésil par l’Agence Française de Développement (AFD). Aucune autre information n’a encore été donnée sur le détail et les modalités du programme d’investissement qui devrait amener à valoriser le savoir-faire français en matière d’ingénierie et d’équipement de transports. En 2012, l’AFD avait déjà accordé un prêt bonifié de 394 M € à l’Etat de Rio de Janeiro pour la mise en œuvre d’une nouvelle politique de mobilité urbaine. Ce programme finance actuellement des travaux, des études et de la coopération technique. Hausse de 60% du budget dédié à l’organisation des Jeux Olympiques Le Comité Rio 2016, en charge de l’organisation des Jeux à Rio de Janeiro, a dévoilé le 23 janvier un budget actualisé de 2,95 Mds $ pour préparer la ville à accueillir la compétition sportive en 2016. Ce nouveau budget est supérieur de 60% au budget initial de 1,77 Mds $ mais très inférieur aux 15 Mds $ qu’ont couté à Londres l’organisation des Jeux de 2012 (3 x plus que le budget initial). La hausse est due à l'inflation, l'ajout de 4 nouveaux sports au programme sportif, l'introduction d'améliorations technologiques, ainsi que des coûts liés à la construction du village olympique. Cela faisait depuis 2010 que le Comité olympique international attendait le dévoilement de ce nouveau budget. La capitale britannique avait divulgué son budget actualisé 5 ans avant la tenue de ses Jeux. Le budget de la compétition provient des sponsors de l’événement. Mais, si le Comité Rio 2016 devait accuser un déficit, le gouvernement brésilien injecterait jusqu’à 900 M $ pour équilibrer les comptes, conformément à l’engagement pris lors de la candidature de la ville auprès du Comité olympique international. Air France – KLM investit dans Gol Le 19 février, la compagnie aérienne européenne a annoncé la signature d’un partenariat stratégique avec sa consœur brésilienne Gol. Il s’agit pour Air France KLM d’un investissement de 100 M $, dont 52 M $ dans le capital de la compagnie brésilienne. Le Monde rapporte que lors de la conférence de presse, le PDG du groupe aérien, Alexandre de Junias a expliqué que « Ce nouvel accord signé aujourd'hui s'inscrit dans la stratégie d'Air France-KLM visant à renforcer sa position de leader au Brésil et en Amérique latine ». Crée en 2001, Gol détient aujourd’hui 40 % du marché intérieur brésilien d’après Air France-KLM. Gol exploite une flotte composée de 141 Boeing 737NG desservant un large réseau national de 51 destinations, ainsi que 10 pays de la zone. Quelles sont les plus grands promoteurs immobiliers du Brésil ? La revue économique Exame a proposé à ses lecteurs début janvier le classement des plus grands promoteurs immobiliers au Brésil en 2013. L’article est tiré d’une étude publiée chaque année par le cabinet ITC, spécialisé dans le conseil pour les entreprises de construction. L’étude prend comme unité d’étalonnage les Km2 construits (zones commerciales, résidentielles et industrielles). Les dix premiers promoteurs du classement ITC Classement des entreprises MRV (MG) Cyrela (SP) Direcional (MG) Gafisa (SP) Brookfield (Canada) Tecnisa (SP) Casa Alta (Paraná) Even (SP) Capital Rossi (Amazonas) Grupo Via (DF) Millions de construits 7,5 4,5 4,2 3,9 3 2,9 2,8 2,7 2,1 1,9 Km2 Une possible modification de la législation inquiète les gestionnaires privés d’aéroport Le site spécialisé Airwise.com rapporte que le secrétaire à l’Aviation Civile, Wellington Moreira Franco, a déclaré début janvier que l’Etat avait l’intention de modifier la législation qui empêche actuellement les aéroports d’affaires de recevoir des vols commerciaux de passagers et les investisseurs privés de construire, à partir de rien, de nouveaux aéroports. L’objectif recherché par le gouvernement brésilien est de stimuler l’investissement afin d’augmenter la capacité de transport aérien du pays, actuellement insuffisante. S’il s’agit d’une bonne nouvelle pour les usagers, les nouveaux gestionnaires privés d’aéroports voient d’un très mauvais œil cette éventualité. En effet, les membres des consortiums (groupes nationaux et internationaux) ont investi des sommes astronomiques pour obtenir la gestion des 5 plus grands aéroports du Brésil (plus de 20 Mds $). Ils ont effectué leurs projections financières sur la base de la législation actuelle et n’avaient pas prévu l’émergence de ces nouveaux concurrents. La rentabilité de leur modèle économique pourrait donc être complètement remise en cause, moins d’un an après la privatisation des premiers aéroports. 9 Services, distribution et technologie Les 2 chantiers du Ministère des Communications en 2014 Elis acquiert Atmosfera, 1er groupe brésilien de blanchisserie industrielle Elis, spécialiste européen de location et d’entretien de vêtements professionnels, basé à Puteaux, poursuit son développement à l’international en finalisant au 1er trimestre 2014, l’acquisition d’Atmosfera, son homologue brésilien. L’opération prend la forme d’une combinaison de dettes et de 45 M de fonds propres apportés par la société d’investissement Eurazeo, actionnaire majoritaire d’Elis. Avec ses 8 sites industriels situés dans les régions de São Paulo, Rio de Janeiro, Belo Horizonte, Salvador de Bahia et dans l'Etat de Santa Catarina, Atmosfera traite chaque année 95.000 tonnes de linge et livre 2.800 clients issus des secteurs de la santé, de l'industrie et de l'hôtellerie. L'entreprise emploie 3.500 personnes et devrait réaliser en 2013 un chiffre d'affaires d'environ 280 M de réais (soit 85 M €). Le chiffre d’affaires d’Elis, hors France, s’élève actuellement à 17 M €. L’Agence publicitaire débarque à São Paulo L’agence BETC, à l’origine notamment de la fameuse pub des bébés dansants de la marque Evian, ouvrira en mars une agence à São Paulo, sur l’avenue Faria Lima. BETC a déjà travaillé sur les marchés brésiliens via des contrats signés avec Peugeot et Shopping Cidade Jardim. L’agence, autonome, sera dirigée par des communicants brésiliens de renom, Erh Ray et Gal Barradas. Bull en discussion pour l’installation d’un centre de traitement des données informatiques Lors d’une interview au journaliste Marcelo de Moraes et relaté sur le site Tribunadonorte.com, le Ministre brésilien des Sciences et de la Technologie, Marco Antonio Raupp a témoigné de l’intérêt du Brésil pour les solutions de traitement, cryptage et protection de données développées par l’entreprise française Bull Data. L'offre de Bull, qui a du obtenir au préalable une certification spécifique, est distribuée sur le marché brésilien depuis 2012 et est axée sur la sécurisation des données numériques. L’objectif ici est d’améliorer la sécurité et la rapidité de la circulation des données informatiques échangées au Brésil via la création d’un Data Center dont l’investissement s’élèverait à 24 M €. Un 1er accord a été signé lors de la visite officielle de François Hollande en décembre dernier. Seront lancées cette année, vraisemblablement en août, les enchères pour l’attribution des fréquences de 700 MHz destinées au réseau téléphonique 4G. Actuellement, ces fréquences sont utilisées par la télévision brésilienne qui devra, de fait, accélérer son passage de l’analogique au numérique en utilisant désormais des fréquences de diffusions de 2,5 GHz. L’autre projet appelé PNBL 2.0 est la connexion de toutes les municipalités au réseau internet de fibre optique d’ici 2022. Le montant total des investissements est estimé à 40 M€. Ce plan a été lancé l’année dernière mais peine à démarrer du fait de crédits alloués insuffisants. Afin de compléter le financement, le Ministère envisagerait d’accorder aux entreprises de télécommunications des remises de taxes afin d’inciter ces dernières à investir dans le réseau de fibre optique. Les investissements dans le secteur des NTIC doivent atteindre 175 Mds de $ en 2014 D’après une étude de la société de consulting IDC Brasil parue fin janvier et relayée par le journal Exame, 175 Mds $ seront investis dans les NTIC en 2014 au Brésil, soit plus 9,3% en comparaison à 2013. Cette augmentation sera portée par la transition des systèmes mobiles de la 3G vers la 4G. Plus de 58 millions de Smartphones, notebooks, tablettes devraient être vendus et 4 millions de brésiliens posséderont un abonnement 4G d’ici la fin de l’année. Les investissements dans les services de données mobiles devraient croitre de 21%, et de 13% pour les données fixes. Le mois prochain Focus : le marché de la beauté & les chiffres du commerce extérieur Edificio Colombus, Rua Alameda Campinas, 463, São Paulo Tél. : +55 (11) 51 81 22 18 - [email protected] 10 Préparation et rédaction : Jean-Pierre Bernard, Marine Clavet
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