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Campus universitaires
Quand
on pousse !
L'Algérie possède plus de 90 établissements universitaires,
35 000 enseignants du supérieur et plus de 1 million d’étudiants,
mais une politique de gestion fait défaut. On se contente
de gérer les flux. > Lire pages 2 et 3
Melon et pastèque ne se cultivent plus
Absents au menu
HK et les Déserteurs
Quand la chanson
française renaît
dans une derbouka !
C’est un groupe atypique, survolté, qui a trouvé une manière
originale pour s’imposer sur une scène française actuellement
surchargée. > Page 23
Tournée sahélienne de Lamamra
Comment stopper
les sables mouvants ?
Le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra a
achevé une tournée sahélienne qui l’avait mené
successivement en Mauritanie, au Burkina Faso, au Mali et au
Niger. > Page 4
Lettres du Mont Koukou
Dans certaines régions, notamment la wilaya de Boumerdès, les fellahs qui ont l’habitude de
cultiver chaque saison ces fruits, ont complètement changé de métier. Reportage > Page 5
Fabulations pour un vieux
bedeau > Page 22
Quotidien national - Lundi 19 mai 2014 - N°2019 - Prix : 10 DZD - 1 EURO - ISSN 1112-7406
2
> A
L A
LE LIEN
Massinissa Boudaoud
Au cœur
de la cité !
Aucune université algérienne
ne s’est adjugée une place
dans le top 500, voire 1 000
des meilleures universités dans
le classement mondial de 2013,
selon la 10e édition du rapport
de l’université Shanghai Jiao
Tong. Dans le top 100 africain,
un autre rapport établi durant
la même période par la 4
International Colleges &
Universities (4icu) dévoile que
la première université en
Algérie arrive à la 60e position.
Il s’agit de l’université Mouloud
Mammeri de Tizi Ouzou.
Elle est talonnée par
l’université d’Oran, à la 66e
place et l’université d’Alger à la
69e. En Afrique, dix
établissements de l’Afrique du
Sud occupent les dix premières
places. Des chiffres qui
démontrent que le secteur de
l'enseignement supérieur en
Algérie demeure à la traîne
contrairement aux autres
universités d’Afrique. Le
problème pourtant ne se pose
pas en terme de moyens, mais
d’effectifs humains,
d’enseignement de qualité et
de programme qui ne sont pas
adaptés à l’ère des TIC.
Le constat établi par les
spécialistes est unanime et
sans appel : l’université
algérienne forme des
candidats au chômage.
En plus de la faiblesse de
l’encadrement et la négligence
des ressources humaines, elle
souffre de son mode de
gestion. Pour certains
sociologues, le marasme de
l’université algérienne a pour
origine la mauvaise application
de la réforme introduite en
1971, ayant pour but de
garantir l’accès à
l’enseignement supérieur à
tous les Algériens. Au lieu de
mettre en place une politique
d’enseignement supérieur
claire et clairvoyante, les
pouvoirs publics se contentent
de gérer les flux estudiantins.
Dans l’une de ses interventions
médiatiques, le professeur
Farid Cherbal a mis le doigt sur
la plaie en expliquant que
l’Algérie est l’un des rares pays
émergents à posséder une
université nationale, qui
compte plus de 90
établissements universitaires,
35 000 enseignants du
supérieur et plus de 1 million
d’étudiants. Ce formidable
potentiel peut contribuer au
bien-être de la société si une
politique d’enseignement
supérieur rationnelle, efficace,
moderne est engagée avec la
contribution de l’ensemble de
la communauté universitaire et
du secteur économique
productif de notre pays. Cette
politique doit mettre
l’université au cœur de la cité.
Voilà les aspects que devait
toucher la réforme, s’il y en
avait une.
U N E
Le LMD, dix ans après
Les conséquences
d’une application hâtive
Dix longues années n’ont pas suffi à l’université algérienne pour s’adapter avec le système LMD.
Ce système de Licence-Master-Doctorat fait toujours l’objet de critiques et des étudiant
s et des enseignants qui n’arrivent pas à cerner tous ses aspects pédagogiques, alors que
certains semblent désorientés face à une méthode de travail qui ne sied pas aux spécificités
des instituts et du marché d’emploi algériens.
I
l faut revenir au début de l’application du
système en Algérie, en 2004, lorsque le LMD
est entré en vigueur sans aucun débat, ni
concertation avec les enseignants et les étudiants. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique n’avait pas
pris la peine d’associer experts et spécialistes à
son plan. Pourquoi ? Là, il y a l’accord d’association avec l’Union européenne dont la feuille
de route comprend le transfèrement de « l’université publique algérienne en une université
productive, marchande et mercantile », analyse
Farid Cherbal, enseignant chercheur à
l’USTHB, dans l’une de ses contributions.
Présenté comme recette miracle du processus de Bologne de 1999 -un processus de rapprochement des systèmes d'enseignement
supérieur européens initié en 1999 et qui a
conduit à la création en 2010 de l'Espace européen de l’enseignement supérieur-, le système
LMD n’a pas atteint les résultats escomptés en
Algérie. Le taux d’échec dans les premières
années de graduation, qu’espérait réduire le
MESRS par la méthode d’évaluation utilisée
dans le LMD, en plus d’être un objectif purement populiste qui obéit à un agenda politique, n’a pas été atteint. Malgré la suppression
de la note éliminatoire et la compensation dans
le semestre et entre les semestres et passage
avec des crédits, l’échec est toujours important
et le nombre d’étudiants triplant en licence
LMD, et qui contestent leur situation et réclament que le diplôme leur soit remis, ne cesse
d’accroître à travers toutes les universités du
territoire national.
A ce constat s’ajoute le laxisme des pouvoirs
publics qui, à aucun moment n’ont jugé nécessaire de faire l’évaluation de l’application du
système pour améliorer ses résultats et l’adapter
aux besoins du marché du travail. En fin de
compte, c’est ce marché qui détermine la réussite de l’échec de toute politique. Un des principaux objectifs du système LMD en Europe pour
les licences professionnelles concerne la mise en
place d’une pédagogie active, projets tuteurés et
stages intégrés au cursus afin d’en faire de véritables outils pédagogiques. En Algérie, il est
regrettable de constater que les nouveaux programmes proposés dans le cadre du système
LMD ont été simplement confectionnés de
manière hâtive, sans aucune implication des
acteurs économiques les plus importants, de
surcroît fournisseurs d’emplois. Le tuteura reste
donc, un des points les plus faibles de l’université algérienne qui, faut-il le reconnaître est déjà
loin des normes internationales en matière
d’encadrement. Au dernier classement de
Shangai des 500 meilleures universités du
monde, l’Algérie n’y figure même pas. Il y a de
quoi s’inquiéter.
Dans un colloque organisé mercredi dernier à
l’université Abderahmane Mira de Béjaïa, des
enseignants de différents instituts du pays ont été
tous catégoriques à reconnaitre l’échec du système LMD et la nécessaire réforme visant à le
familiariser au contexte algérien. L’un des participants a axé sur l’écart qui sépare la théorie de la
pratique. Ainsi, le système LMD est théoriquement parfait, mais il faut chercher à savoir s’il est
en phase avec le contexte algérien. Il semblerait
que la quantité est beaucoup plus encouragée au
détriment de la qualité. La formation est vidée de
toute sa substance, d’où la dégradation continue
du niveau de l’étudiant algérien.
Aïssa Moussi
Insécurité à l’université
Ce phénomène qui défie la pédagogie !
L’
insécurité qui règne au sein des universités algériennes devient de plus en plus
incontrôlable, d’autant qu’il ne se passe
plus une semaine sans que l’on ne signale une
agression ou acte de violence contre les étudiants ou les travailleurs parmi les enseignants
et les fonctionnaires.
Faute d’intervention des pouvoirs publics, la
communauté estudiantine craint le pire. Les
actions de protestation, les sorties d’étudiants
dans la rue pour réclamer la sécurité à l’intérieur des campus et cités universitaires n’ont pas
trouvé une oreille attentive. A l’université de
Tamda de Tizi Ouzou, ce sont les citoyens qui
commencent à s’organiser. Une campagne de
sensibilisation menée par des parents d’étudiants, sillonne depuis la semaine dernière certains villages pour constituer un front et
demander l’implantation d’un poste de police, à
proximité du pôle universitaire. « Les agressions
deviennent de plus en plus fréquentes à tel
point que des étudiants et résidents désertent
cet endroit et craignent le pire », témoigne un
étudiant. A Tizi Ouzou, l’insécurité s’est érigée
en maiître. A la cité Fille, un policier et deux
agents de sécurité ont été blessés la semaine dernière, après avoir été agressés par des extras qui
ont pénétré à l’intérieur de la résidence fille, à
l’occasion de l’organisation d’une soirée artistique. Pire que ça, une étudiante a été agressée, à
l’intérieur de sa chambre.
Comment des extras peuvent-ils pénétrer à
l’enceinte universitaire ? Pourquoi ces derniers
ne sont-ils pas repérés avant qu’ils ne commettent leurs actes ignobles ? À ces questions, les
étudiants ne trouvent pas de réponses. Si ce
n’est, des fois, avec la complicité des agents de
sécurité, c’est l’indifférence des responsables des
œuvres universitaires, voire du ministère de
l’Enseignement supérieur et de la Recherche
scientifique. Jamais ce département n’a accordé
assez d’importance au phénomène qui, pourtant, prend une ampleur alarmante depuis quelques années. « Insécurité à l’université de
Bouzareah », « agression d’un enseignant à
Souk Ahras », ou encore « une étudiante agres-
ALGERIE NEWS
Lundi 19 mai 2014
sée à Bastos », les titres d’articles de presse traitant du phénomène ne manquent pas. « Le
MESRS doit se pencher sur la question avant
qu’il ne soit trop tard », estime une étudiante à
l’université de Bouzareah, ajoutant que les campus universitaires « ne sont plus des lieux sûrs ».
« On a même peur de parler avec son portable
librement dans certains coins, comme si on était
dans la rue ! », regrette-t-elle encore.
Pour certains, il faudrait confier la sécurité
des cités et campus universitaires à des sociétés
privées de gardiennage et améliorer les moyens
de contrôle et de surveillances aux accès, par
notamment l’installation d’un système de vidéo
surveillance. Ce qui tarde à se faire, d’autant que
les pouvoirs publics ne cherchent qu’à diminuer
les dépenses dans ce secteur. C’est en fin de
compte, aux dépens des étudiants qui recourent, à chaque fois, aux moyens de protestation,
les grèves, pour dénoncer le manque de sécurité, et qui, par ricochet influent le programme
des cours.
Aïssa Moussi
> A
L A
U N E
3
Chambres universitaires
Pousse-toi que je m’y mette !
En plus de l’insécurité, la saleté est devenue de plus en plus monnaie courante. Soit au niveau des chambres
ou les réfectoires, la situation est la même.
C’
est un secret de polichinelle,
nos cités universitaires sont
devenues invivables.
L’insécurité et la saleté sont le
lot quotidien des résidents. Certes l’Etat a
mis le paquet pour améliorer la situation,
mais elle reste inchangée. Pis encore, ces
dernières années, les cités universitaires
sont devenues le théâtre d’une violence et
d’une insécurité, dont les premières victimes sont malheureusement les pauvres
résidents. La situation ne diffère pas, soit
pour les filles ou les garçons, certes jadis, la
violence émaille beaucoup plus les résidences des garçons, mais depuis quelques
temps, le phénomène a touché également
les résidences des jeunes filles, c’est le cas
notamment à Béjaïa, ou Tizi Ouzou. Des
extras imposent leur diktat à l’intérieur de
ces cités, devant le silence complice des
agents de sécurité qui sont au courant de la
présence de ces gens étrangers mais sans
qu’ils réagissent. Par ailleurs, en plus de
l’insécurité, la saleté est devenue de plus en
plus monnaie courante. Soit au niveau des
chambres ou les réfectoires, la situation est
la même. D’ailleurs, chaque année des cas
d’intoxications sont enregistrés à travers
les différentes CU au niveau national. «
Certes les choses se sont un peu améliorées
ces dernières années, mais il reste beaucoup à faire sur tous les plans. Vous imaginez qu’une chambre de 4 m2 qui est conçue
pour deux personnes, est aménagée pour
accueillir 6 résidents ! Ce n’est pas normal
ça, comment voulez-vous vivre ét étudier
dans des conditions pareilles ? En plus de
ce grand problème, il faut souligner une
autre chose, la grande majorité des cités
universitaires, pour ne pas dire toutes, ne
dispose pas d’air de jeu, ni d’espaces verts,
ce sont des cités dortoir. Cette situation
encourage la prolifération de tous les
maux, tels que la consommation des différents stupéfiants qui devient une chose
normale au su et au vu de tout le monde »
déplore Toufik un étudiant à la faculté de
droit à Ben Aknoun. En sus, il est à souligner également en plus de ces deux points
noirs, en l’occurrence l’insécurité et la
saleté, nos cités universitaires sont devenues malheureusement un grand lieu pour
la consommation de la drogue, ce phénomène qui n’épargne pas les CU des filles,
un phénomène qui a d’ailleurs été dévoilé
par les médias à maintes reprises. Ainsi
devant cette situation déplorable et dangereuse, les autorités doivent, et sont appelées
à intervenir pour remettre d’une part, l’ordre au niveau de ces cités, et d’autre par, il
faut qu’il y ait une amélioration des conditions de résidence à l’intérieur de ces CU,
pour protéger les résidents. Le problème ne
se pose pas au niveau des moyens, mais
beaucoup plus au niveau de la gestion
chaotique des autorités concernées à leur
tête, l’Office national des œuvres universitaire, qui est appelé ainsi à revoir sa stratégie de gestion.
Yahia Maouchi
Abdelmalek Rahmani, secrétaire général du Cnes
« Il faut sortir du système de l’assistanat »
Algérie News : Comment jugez-vous les
réformes introduites par la tutelle sur notre
système d'enseignement supérieur, notamment après l’introduction du système LMD?
Abdelmalek Rahmani : Il faut savoir une
chose, toutes les réformes qui ont été introduites depuis 1962, ont un point commun.
Tout le temps, ces réformes sont parachutées
par la tutelle sans malheureusement faire
associer les parties concernées, tels les enseignants et les étudiants. Il y va de même pour
le système LMD qui a été «importé» de l’extérieur par la tutelle et d’une manière expéditive, et sans concertation avec les autres
acteurs. Le LMD est un système qui avait des
objectifs bien déterminés dans les pays initiateurs, UE. Le premier objectif était de l’ordre
financier, écourter la formation d’une année
pour gagner un peu de l’argent, le deuxième
objectif était la réalisation d’un système d’enseignement supérieur homogène et d’harmonie, qui faciliterait ainsi le déplacement des
étudiants dans l’espace européen, sans qu’il y
ait d’entrave. Et le dernier, c’était pour équilibrer la demande entre le monde du travail et
la formation professionnelle. Certes ces
objectifs sont atteints dans les pays initiateurs,
mais quid chez nous ? Sommes-nous vraiment besoin de ce système ? sur le plan financier, l’Algérie n’avait pas besoin de recourir à
ce système car elle n’a pas été en crise financière, ça d’une part, d’autre part, nous ne
sommes pas concernés par ce problème de
mobilité en Algérie, ni celui de l’équivalence
entre les diplômes. En ce qui concerne l’équivalence entre le monde du travail et la formation, nous sommes très loin pour atteindre
cet objectif. Bref, avec le LMD nous n’avons
atteint aucun objectif. Cependant l’introduction du système LMD dans l’enseignement
supérieur a facilité l’émigration de nos cerveaux et celui de nos brillants étudiants.
Autrement dit, ce système a facilité l’exportation de nos étudiants vers l’étranger, il a permis de créer une homogénéité entre nos
diplômés et ceux des autres pays étrangers,
notamment la France, une chose qui facilite
ainsi la fuite de nos étudiants. De plus, ce système ne répond pas à des objectifs pédagogiques. Nous avons importé un système qui ne
répond pas aux besoins de notre université.
La preuve, les problèmes persistent toujours
au sein de nos universités. Pis encore, ce système a altéré beaucoup plus notre système
pédagogique, la preuve, nous n’avons enregistré aucune amélioration dans la qualité de
notre formation…
Alors peut-on dire que le système LMD a
échoué ?
Non, on ne peut pas dire que ce système a
échoué, d’autant qu’il n’y a aucun bilan rendu
public par les autorités concernées. Mais la
question qui se pose aujourd’hui est pourquoi
l’absence d’un bilan réel pour l’évaluation de
ce système ? Un bilan qui pourrait nous permettre de savoir les raisons de sa mise en
place. Il est à savoir que l’année passée, il y
avait plus de 30 000 demandes de visas d’études uniquement vers la France, vous voyez le
résultat de ce système. Par ailleurs, l’autre
question qui se pose également est-ce que le
LMD a pu améliorer la qualité de la formation ? Est-il susceptible de répondre à la
demande du marché du travail ? Des questions qui restent sans réponses dès lors qu’il
n’y a aucun bilan. Pis encore, les étudiants
inscrits aujourd’hui au système LMD exigent
de continuer leurs études et d’avoir le master,
c’est à dire bac plus 5, au lieu de bac plus 4, et
pour cause une licence LMD ne répond plus
aux besoins du monde du travail en Algérie.
Pour cela, nous demandons la tenue d’assises,
et la présentation d’un bilan pour répondre
ainsi aux besoins de notre université. Il faut
homogénéiser le système LMD pour qu’il
réponde ainsi à nos besoins pédagogiques…
Les responsables de ces réformes doivent
avoir le courage d’avouer leur échec, nous
sommes en train de former des étudiants avec
de l’argent de l’Etat au profit des autres pays
étrangers, ce n’est pas juste. Toutefois, il existe
des offres de formations qui répondent aux
besoins de notre économie, et du monde du
travail, autrement dit il ne faut pas dramatiser
les choses. Le système LMD aurait dû apporter quelque chose de positif à l’université algérienne, c’est pour cela que nous demandons
la présentation de ce fameux bilan. Et tant que
nous n’avons pas de bilan, on dit souvent que
ALGERIE NEWS
ce système est un échec. Mais pourquoi
avons-nous peur de présenter ce bilan ? Dans
tous les cas la réussite d’une réforme répond à
deux points, en l’occurrence la concertation
et la présentation d’un bilan, deux critères qui
n’existent pas malheureusement dans ce système. Malheureusement depuis 1962 c’est la
même politique qui existe, on fait des bilans
politiques mais pas de bilans scientifiques
réels. Il faut qu’il y ait des concertations dans
nos universités, on n’attend pas dix ans pour
présenter un bilan. Et il ne faut pas avoir de
sentiments quand on fait un bilan. La parole
doit être donnée à toutes les composantes de
notre université. Nous n’avons pas les moyens
pour « algérianiser » de notre système.
Une autre anomalie a émaillé ce système,
c’est le problème de l’équivalence entre les
diplômes, qu’en pensez-vous ?
Le problème est dû aux décisions prises
d’une manière irréfléchie et précipitée par la
tutelle. Pourtant, nous l’avons avisée depuis
2004 sur ce point, mais personne n’a pris les
choses au sérieux. Il n’existe aucune volonté
pour prendre en charge ce dossier, le pire
encore c’est l’absence de concertation entre
les différents acteurs. Pourtant, c’est une
question sociétale qui nous concerne tous,
mais malheureusement nous sommes victimes de l’exclusion et le refus de concertation.
Il faut savoir une chose, il y a aujourd’hui plus
de 40 000 docteurs enseignants qui sont inscrits avec l’ancien système et qui refusent
toute équivalence de leur diplôme avec ceux
du LMD. Alors la précipitation et le refus
de concertation finissent par mettre en place
des bombes à retardement, et puis on change
des ministres et l’on ramène des nouveaux
pour désamorcer ces bombes, ce n’est pas la
solution.
Alors quels sont les aspects que vous estimez
nécessaires pour y remédier ?
Il y a plusieurs choses à revoir. Il est temps
de revoir la gestion de nos universités, ainsi
que la qualité de la formation, mais également
revoir le niveau de nos enseignants qui donne
à réfléchir aujourd’hui. Mais le plus important dans tout cela, c’est qu’il faut démocratiLundi 19 mai 2014
ser la gestion de nos universités. Il faut qu’il y
ait une alternance dans la gestion, et laisser
également les jeunes compétences à gérer. Il
faut revoir ces aspects pour consolider quelque peu les acquis. On peut faire mieux pour
améliorer le statut de l’enseignant et celui de
l’étudiant. Il faut sortir du système de l’assistanat. On doit mettre le paquet sur l’université, il faut laisser également l’étudiant s’épanouir. Ce qui manque aujourd’hui, ce ne sont
pas les moyens, mais la transparence dans la
gestion de ces moyens. Tout le monde est
concerné, alors nous devons tous participer à
la construction de notre université.
Le niveau des enseignants universitaires est
remis souvent en cause par les étudiants,
mais également par les pédagogues. A qui,
selon vous, incombe la responsabilité ?
Le problème qui se pose aujourd’hui dans
nos universités, c’est que nous recrutons
beaucoup plus de diplômés que d’enseignants. N’importe quel diplômé peut devenir
aujourd’hui enseignant, ce qui n’est pas normal bien sûr. Une autre anomalie que nous
pouvons citer également dans ce sujet, c’est
que la majorité des enseignants préfère la progression par la recherche scientifique et non
sur le plan pédagogique, une chose qui se
répercute négativement sur leur rendement,
ainsi que sur le niveau de nos étudiants. La
carrière de l’enseignant doit être comptabilisée sur la recherche scientifique et l’acte
pédagogique. Malheureusement chez nous la
progression d’un enseignant à un poste supérieur se fait sur le plan recherche et non sur le
plan pédagogique. On est en train de se battre
pour atteindre ainsi un équilibre entre le plan
pédagogique et celui de la recherche.
Malheureusement, nous constatons
aujourd’hui que les enseignants ne consentent pas d’efforts sur le plan pédagogique au
détriment des étudiants. Il faut la réouverture
du statut sinon les enseignants fuiront le volet
pédagogique.
Une rencontre aura lieu prochainement
avec le ministère de l’Enseignement supérieur
pour clarifier davantage les choses.
Entretien réalisé par
Yahia Maouchi
4
> A C T U
Tournée sahélienne de Lamamra
Comment stopper les sables
mouvants ?
Le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra a achevé une tournée sahélienne qu'il avait menée
successivement en Mauritanie, au Burkina Faso, au Mali et au Niger.
iplomatiquement, Lamamra a
indiqué que sa visite dans les
pays du Sahel a pour but,
notamment de coordonner les
positions et les analyses de ces pays avec
lesquels l’Algérie partage les mêmes objectifs, dans le but notamment d’édifier une
région stable, homogène et de complémentarité.
Mais pratiquement Alger tente un redéploiement régional pour reprendre la place
qui lui échoit, en tant que poids-lourd du
continent. L'Algérie œuvre avec les pays de
la région pour édifier une région stable, de
complémentarité et homogène «offrant à
tous les peuples de ces pays une qualité de
vie meilleure que celle actuellement», a
souligné Lamamra qui a ajouté que sa visite
avait pour objectif de prendre les mesures
«concrètes» et «opérationnelles» pour
appuyer la coopération politique, sécuritaire et militaire dans le cadre du processus
de Nouakchott. Ce redéploiement pourrait
irriter quelques puissances. Deux jours
avant la virée de Lamamra, le ministre
français de la Défense était à Nouakchott.
Le ministre français s'est entretenu justement avec le président Mohamed Ould
Abdelaziz sur la lutte antiterroriste au
Sahel. Il a assuré que la Mauritanie avait
toute sa place dans le dispositif de la France
dans la région. S'agit-il de deux actions
diplomatiquement divergentes ou convergentes. Sur ce point, il faut rappeler
qu'Alger est décidée à jouer pleinement
son rôle en sa qualité de première force
militaire et de leadership de la région.
«Nous ne céderons pas un pouce de notre
rôle dans la région qui est notre prolongement géostratégique», confie une source
diplomatique. Aussi, ces visites du ministre
des Affaires étrangères entrent dans le
cadre de la tenue des consultations et des
contacts permanents avec ces pays voisins
de l'Algérie, en vue du développement et du
renforcement notamment de la coopération sécuritaire, au niveau de la sousrégion. La tournée de Lamamra a été éga-
D
lement une opportunité pour aborder des
thèmes d'intérêts communs et d'échanger
les points de vue afin d'assurer la paix et la
stabilité de la région, et faire face aux nombreux défis auxquels sont confrontés ces
pays. Lamamra avait indiqué le 6 mai que
les deux rencontres programmées à
Bamako allaient dans le sens de la poursuite par l'Algérie de ses efforts « de bons
offices », en vue de la réunion des conditions permettant le lancement, dans les
meilleures conditions et délais du dialogue
inter-malien. Ce dialogue doit être «inclusif», comme souhaité par les Maliens euxmêmes et par la communauté internationale, avait soutenu Lamamra. Les travaux
de la 2e session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le Nord Mali, qui se
sont tenus en avril dernier à Alger avaient
été sanctionnés par un communiqué commun, dans lequel notamment le Mali a
demandé à l'Algérie de poursuivre ses
efforts de «bons offices».
L'Algérie avait, pour sa part encouragé
la partie malienne à «poursuivre, intensifier
et accélérer» le processus de réconciliation
nationale entre tous les Maliens, condition
«sine qua non» d'une restauration «définitive» de la paix et de la stabilité «durable»
du pays, affirmant sa disponibilité à apporter son aide en la matière, en se disant prête
à mettre toute son expérience à la disposition des frères maliens. Il faut dire que la
mission ne sera une sinécure avec les sables
mouvants du Sahel. La quasi-totalité des
pays voisins vivent une situation d’instabilité si ce n’est pas la guerre. Les mouvements terroristes et les le trafic de stupéfiant pullulent d’une manière inquiétante.
Il faut noter aussi que cette bande de misère
et de faim, qui s'étend de l'océan Atlantique
à la corne de l'Afrique, lutte pour sa survie.
Voilée de sables mouvants, brûlée par la
sécheresse, dévorée par les rats et les sauterelles, cette sous-région est sempiternellement victime des caprices du climat et de
la folie sanguinaire des hommes. Car elle
est aussi une vaste mosaïque de races et
d'ethnies où les sensibilités nombreuses et
contradictoires se livrent bataille. Chacun
défend sa chasse gardée dans l’optique d’asseoir sa suprématie. Si le sol aride offre un
décor ténébreux, le sous-sol promet des
perspectives fructueuses, d’où les convoitises des puissants. Et C’est pour cela aussi
qu’elle fait l’objet de tensions géopolitiques.
L ’ appui américain
Une autre coïncidence à relever du côté
américain. Les Etats-Unis d'Amérique
comptent renforcer leur coopération sécuritaire avec l'Algérie, a affirmé hier à Alger
l'ambassadeur américain, Henry S. Ensher.
Une déclaration qui sonne comme un
appui à l’initiative d’Alger. « La sécurité est
la base de toute activité économique. En
plus de la coopération économique, nous
comptons également renforcer notre coopération dans le domaine de la sécurité», a
déclaré Ensher lors d'une conférence de
presse animée conjointement avec le secrétaire général du ministère du Commerce,
Aïssa Zemati quelques jours avant l'ouverture de la Foire internationale d'Alger
(FIA), où les Etats-Unis seront l'invité
d'honneur de l'édition de cette année.
« Nous sommes confiants quant à la capacité de l'Algérie à se sécuriser et aussi en sa
capacité à assumer le rôle de leadership en
aidant d'autres pays de la région à se sécuriser eux-mêmes», a par ailleurs souligné le
diplomate américain. A la question de
savoir si les Etats-Unis comptaient vendre
des drones à l'Algérie, Ensher a jugé «assez
étrange» cette préoccupation «constante» à
l'égard d'un équipement spécifique. Il a
expliqué que la coopération sécuritaire
impliquait un large éventail d'équipements
et de systèmes. « Nous travaillons avec le
gouvernement algérien afin de renforcer
notre coopération dans le domaine sécuritaire », a-t-il conclu.
Yanis Ramy
Lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme
Un atelier de formation à Alger
U
n atelier sur la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement
du terrorisme a débuté dimanche à
Alger, au profit des procureurs généraux et
représentants des corps constitués, à l'initiative de la Banque d'Algérie et le bureau
d'assistance, de formation et de développement des procureurs à l'étranger relevant
du ministère américain de la Justice
(OPDAT).
L'atelier qui durera trois jours à l'Ecole
nationale des banques et qui s'inscrit dans
le cadre de la coopération algéro-américaine en matière de justice, notamment en
ce qui a trait à la formation et échanges
d'expériences, sera animé par des experts
américains dont le procureur fédéral du
district du nord de la Californie, Melida
Haag. Dans son allocution, le vice-gouverneur de la Banque d'Algérie, Ammar
Hiouani, a indiqué que le blanchiment
d'argent et le financement du terrorisme
comptent parmi «les plus graves délits
notamment avec l'avancée des technologies
de l'information et de la communication»,
soulignant que la lutte contre ces délits
«n'est plus du seul ressort des organes de
sécurité mais la responsabilité est désormais partagée entre les institutions et établissements financiers au double plan
national et international». Il a affirmé que
l'Algérie accordait un intérêt particulier à la
lutte contre ces délits, rappelant les protoALGERIE NEWS
coles et conventions internationaux signés
et ratifiés outre l'arsenal juridique mis en
place dans ce domaine. « Cela traduit la
détermination de l'Algérie d'aller de pair
avec les changements et développements
internationaux en matière de lutte contre le
blanchiment d'argent et le financement du
Lundi 19 mai 2014
terrorisme et toute autre forme de crime
organisé», a-t-il précisé avant de dire que
l'Algérie est consciente du «danger
extrême» qu'ils représentent pour l'économie et dont la lutte «passe impérativement
par une coordination et une coopération
solides aux plans national et international».
Concernant cet atelier et celui tenu du 12
au 15 mai dernier en direction des experts
bancaires, Hiouani a affirmé qu'il était
«une opportunité précieuse pour mieux
appréhender la question du blanchiment
d'argent et tirer profit de l'expérience américaine», soulignant que «l'Algérie est engagée dans la lutte contre ces crimes et disposée à prendre toutes les dispositions juridiques pour atteindre les normes internationales en vigueur». D'autre part, le directeur
des affaires pénales et des grâces du ministère de la Justice, Mokhtar Lakhdari, a souligné les différentes sessions de formation
et rencontres organisées par l 'Algérie sur
des thèmes importants liés à ce domaine
dans le cadre du programme de coopération algéro-américaine.
Y. R.
> A C T U
5
Melon et pastèque ne se cultivent plus
Absents au menu
Dans certaines régions, notamment la wilaya de Boumerdès, les fellahs qui ont l’habitude de cultiver chaque saison
ces fruits, ont complètement changé de métier.
L
a plupart d’entre eux avancent que
la cause principale est le prix de
leur semence, le manque flagrant
de main-d’œuvre agricole et surtout la présence de sangliers qui ravagent
leurs champs. Plusieurs cultivateurs de la
région ne savent plus quoi faire pour préserver leurs lopins de terre dévastés en ce
moment par les sangliers.
La région de Chabet-El-Ameur, une
commune de plus de 40 000 âmes, est très
connue pour la qualité des melons et pastèques, mais aujourd’hui, les fellahs ont
complètement abandonné cette culture
pour des différentes raisons. «Il n’y a plus
de travailleurs pour l’agriculture depuis des
années », déclare Ami Smaïl, fellah de son
état. « Heureusement que les saisons des
récoltes et celles des plantations coïncident
avec les vacances scolaires », dit-il.
Autrement, il n’y aurait personne pour
récolter la pomme de terre. Il montre un
champ de melons abandonné, livré aux
moutons et au bétail. «Cette récolte a été
abandonnée parce qu’il a fallu faire un
choix. Les rares ouvriers disponibles et les
membres de la famille sont orientés vers ce
qui est prioritaire. Le prix du melon est
trop bas, la main d’œuvre qui se fait rare,
revient trop chère.
Il faut se concentrer sur ce qui est essentiel », dit-il pour justifier l’abandon d’une
récolte de melons. « Vous savez que les
ouvriers demandent plus de 2 500 DA/
jour, en plus d’un déjeuner et un transport
aller-retour. Comment les fellahs vont faire
pour répondre à cette demande ? s’interroge Ami Smaïl. Cette situation détruit
l’image traditionnelle d’une main-d’œuvre
non qualifiée abondante, parallèlement à
une rareté supposée de la main- d’œuvre
spécialisée. Dans le monde rural, le travail
ne demande pas de formation particulière.
Malgré cela, il y a une vraie pénurie de
main d’œuvre. Comme dans les villes, ditil. C’est le même constat chez d’autres fellahs contactés, qui soulèvent encore le prix
de la semence qui a dépassé les limités. «
Avant, on ramassait les grains de la
semence dans les champs de melons. On les
sèchait et l’année d’après, on les sème.
Mais, plus maintenant, le prix d’un kilo de
semence de la pastèque dépasse les 6 mil-
lions de centimes, comment voulez-vous
qu’on travaille ? s’interroge Ali, ingénieur
agronome et fellah depuis des années. Dans
les marchés de la semence qui ont cours
dans la région, de jeunes vendeurs proposent des semences à des prix compétitifs,
mais dont la date de péremption est largement dépassée.
«Ces derniers temps, les semences de
bonne qualité sont introuvables dans les
marchés ou alors elles sont proposées à des
prix inabordables aux fellahs qui n’ont pas
les moyens de les acheter. Du coup, ils sont
obligés de se rabattre sur les produits que
nous proposons», révèle sans scrupule un
jeune vendeur, installé dans une boutique à
la sortie de la ville de Bordj Menaiel. Les
raisons qui expliquent la présence de produits impropres à la consommation sont à
rechercher plutôt du côté du laisser-aller
ALGERIE NEWS
qui caractérise la profession. Certains pointent du doigt l’inefficacité des services du
contrôle phytosanitaire qui ne servent qu’à
justifier l’augmentation des aides. Pour un
ingénieur agronome qui a fait son stage de
fin de cycle à Relizane, les agriculteurs
«n’en font qu’à leur tête et refusent parfois
de nous écouter. Ils pensent qu’ils sont plus
expérimentés. Au final, vous obtenez des
récoltes de mauvaise qualité. Sans oublier la
nocivité des engrais utilisés», dénonce
notre ingénieur. Des accusations que les
fellahs rencontrés réfutent totalement.
«Elles ne viennent jamais nous voir, ce
qui les préoccupe le plus c’est la disponibilité des produits sur le marché. Nos problèmes et la qualité des récoltes ne les intéressent pas», se défend Fatah. Pour les agriculteurs de la région, si les cultures maraîchères sont de mauvaise qualité, la faute
incombe à la spéculation qui touche les
semences et au manque d’expérience des
jeunes fellahs «qui n’écoutent personne et
cherchent le gain facile et à moindre coût.
Ils ne reculent devant rien pour se faire un
maximum de profit», explique Abdelkader,
la cinquantaine, agriculteur depuis toujours.
Chez les fellahs de la commune de
Chabet-El-Ameur, c’est la consternation.
Certains parlent de ruine, de faillite.
Champs de melons abandonnés, pomme de
terre qui ne trouve pas preneur, champs de
pastèques n’ayant donné aucune production, c’est la désolation. « Cela ressemble à
une loterie », se plaint un fellah de cette
commune, dans la wilaya de Boumerdès. «
Sur douze hectares de pastèques, la récolte
a été nulle. On a abandonné avant même le
début de la récolte», dit-il, alors que son
frère, qui a réalisé une bonne récolte de
pomme de terre, a tout de même perdu de
l’argent à cause des prix trop bas. Un autre
commerçant avoue gagner de l’argent, mais
à quel prix ! Il transporte des melons par
camion,
de
Chabet-El-Ameur
à
ChelghoumLaïd.
Le sanglier, le nouveau
danger des fellahs
Au début des années 1990, face aux raids
des groupes armés islamistes pour délester
les villageois de leurs fusils de chasse afin
Dimanche 18 mai 2014
d'équiper leurs maquisards, les autorités
avaient décidé de confisquer les armes. Et la
chasse fut suspendue. Aussi paradoxal que
cela puisse paraître, de nos jours, les animaux sauvages ont tendance à se confondre
avec les animaux domestiques. Aussi, plusieurs cultivateurs de la région ne savent
plus quoi faire pour préserver leurs lopins
de terre dévastés en ce moment par les sangliers, dont le nombre ne cesse d‘augmenter depuis les années 1990.
Du côté de Aït-Ali, Touzaline, Matoussa,
Beni-Entas et Bouchakour, pour ne citer
que ces régions, cet animal destructeur se
«promène» librement dans les champs,
faute de battues.
Dans la commune de Chabet-El-Ameur,
il s’attaque aux plantations d‘arachides, de
blé, de pastèques et de melons, les seules
ressources de la population. Les pertes sont
assez importantes et les agriculteurs
demeurent impuissants face à ce fléau qui
risque de prendre de l‘ampleur dans les
prochains jours.
Dans un passé récent, cet animal n‘osait
même pas s‘aventurer, parfois à la limite
des sentiers périphériques de la commune.
Dans certains endroits, on a l‘impression
que les sangliers cherchent à se familiariser
avec le milieu urbain. La cause réside dans
l‘absence de battues, les citoyens ne disposant pas d‘autorisation.
Dans un passé récent, les paysans disposaient d‘armes à feu et procédaient à la
chasse du sanglier, ce qui a permis, à l‘époque, de réduire leur nombre. Il y a quelques
jours, les fellahs de la région, et ils sont
nombreux, sont venus se plaindre à cause
des dégâts enregistrés. L‘apparition du sanglier aux abords des agglomérations n’est
pas étonnante par les temps qui courent.
Mohammed Zerrouki
Veillée funèbre
La famille Chender, parents et alliés,
informe que la veillée funèbre de leur
regrettée, mère et grand-mère,
Djouher née Hamri
aura lieu, aujourd’hui, 19 mai 2014, au
domicile familial, village Aït Lahcène,
Beni Yenni - Tizi Ouzou.
6
> A C T U
47e édition de FIA
La partcipation
américaine confirmée
Près de 80 entreprises américaines accompagnées d'une centaine d'hommes d'affaires
prendront par à la Foire internationale d'Alger, prévue du 28 mai au 2 juin 2014, a
indiqué, hier, le président du Conseil d’affaires algéro-américain, Smaïl Chikhoune,
s'exprimant sur les ondes de la Radio nationale.
C
hikhoune a ajouté
que les Etats unis, fort
de leur statut d'invité
d'honneur,
seront
présents en force à la 47e édition
de la FIA.
« En dehors des hydrocarbures, les firmes américaines
seront présentes dans divers
secteurs: technologie, industrie
pharmaceutique, BTP et agroalimentaire », a-t-il précisé.
Exposant le programme de la
participation américaine,
L’invité de la radio nationale a,
également, indiqué « plusieurs
conférences à thèmes spécialisés
seront organisées par des hommes d'affaires américains à l'occasion de cette importante
manifestation », en soulignant
que « des membres de la communauté algérienne interviendront à cette occasion pour
relater leurs expériences et projets réussis », a-t-il dit.
Par ailleurs, Chikhoune, a
confirmé, la venue en Algérie à
la fin du mois de mai en cours
du secrétaire d'Etat américain à
l'Energie,
Ernest
Moniz.
Evoquant l'intérêt marqué des
entreprises américaines pour le
marché algérien, le président du
Conseil d’affaires algéro-américain a souligné que ces dernières considèrent l'Algérie comme
le pays le plus attractif de la
région Mena, relevant que « Cet
engouement pour l'investissement en Algérie s'explique par
la taille du marché mais aussi
par la stabilité politique » a-t-il
expliqué.
Au titre des grands partenariats conclus récemment,
Chikhoune a cité l'accord
conclu récemment entre la
compagnie américaine General
Electric et Sonelgaz pour la production locale de turbines à gaz.
Il a également évoqué les partenariats réussis dans le domaine
de l'industrie pharmaceutique
et a annoncé la conclusion prochaine de 4 nouveaux accords
de partenariat concernant ce
domaine d'activité. Concernant
le projet « Algérie 2020, pôle de
biotechnologie » implanté au
niveau de la nouvelle ville de
Sidi
Abdellah, Chikhoune a
confirmé qu’ « un mémorandum d'entente sera signé à la fin
du mois de mai en cours.
La réalisation de cet important projet permettra à l'Algérie
de devenir le 4e pôle mondial
pour la biotechnologie et d'investir le club très fermé de la
recherche médicale pour le
développement de nouvelles
molécules, estimant que « cette
importante infrastructure aura
des incidences positives pour le
développement de l'industrie
pharmaceutique et permettra la
création de plusieurs milliers
d'emplois directs et indirects »,
a-t-il conclu.
Mohamed B.
Fièvre aphteuse
Les cheptels sains et saufs
L’
Algérie est totalement
épargnée par l’épidémie de fièvre aphteuse
qui affecte les bovins, y compris
dans les wilayas situées à la frontière est du pays, a déclaré, à
Biskra, Abdelouahab Nouri,
ministre de l’Agriculture et de
développement rural. Le ministre a souligné que « Nous
n’avons enregistré aucun cas de
fièvre aphteuse à l’échelle nationale y compris dans les wilayas
situées sur la bande frontalière
avec la Tunisie». Nouri a précisé
que « la situation est totalement
maîtrisée grâce à une batterie de
mesures mise en œuvre dans les
régions frontalières portant,
notamment, interdiction d'importer des animaux depuis la
Tunisie ». Nouri a également fait
état de la mobilisation de 7.000
vétérinaires et de la disponibilité
de doses de vaccins en quantités
suffisantes. De son côté,
Mahmoud Benchakour, président du Conseil interprofessionnel du lait, lors du forum
Fiplait, a déclaré que la produc-
tion laitière varie seulement
entre 14 et 15 litres par jour,
tenu en marge de la 14e édition
du Sipsa-Agrofood. Benchekour
a expliqué que la problématique
de l’alimentation est directement liée à celle de la production laitière, les cheptels algériens sont sous-alimentés. Il faut
entre 12 et 14 kg de concentré à
base de maïs par jour à chaque
vache. Il est à noter que l’Algérie
a engagé un programme de culture de maïs à Ghardaïa et à
Adrar et la production a atteint
90 quintaux à l’hectare alors que
la moyenne varie entre 75 et 80
quintaux à l’hectar.
R. A.
Communiqué
Le ministre de l’Agriculture et du développement rural a assuré que pour garantir le déroulement de la campagne moissons-battage dans les meilleures conditions, plus de 10.000
moissonneuses- batteuses, 1 000 camions et 530 points de collecte de céréales ont été mobilisés. Concernant les difficultés d’accès aux crédits par les paysans ne disposant pas d’actes
de propriété, Nouri a indiqué que des instructions ont été données à la banque de l’Agriculture
et du développement rural (Badr) pour reconnaître l’acte de concession et permettre à ses
détenteurs d’accéder aux crédits offerts.
ALGERIE NEWS
Lundi 19 mai 2014
Large bande des
télécommunications
Une intégration
moins énergivore
Une journée d'étude sur la large
bande au service du développement
durable s'est ouverte, hier, à Alger en
présence de Zohra Derdouri, ministre
de la Poste et des Technologies de
l'information et de la communication.
Cette rencontre s'inscrit dans le cadre
de la Journée mondiale 2014 des
télécommunications et de la société
de l'information qui coïncide avec le
17 mai de chaque année. Derdouri a
indiqué, à l'ouverture de cette
rencontre, que les multiples usages
des technologies de l’information et
de la communication en réseau
contribuent largement à la mise en
place d’un modèle de développement
durable. Elle a estimé que le large
bande « facilite » les interactions
entre un large éventail de secteurs
clés, tels que l’énergie, l’agriculture,
les transports, le bâtiment, la santé,
l’éducation. Selon la Ministre, cette
contribution est d’autant plus
efficace que les innovations en
matière d’applications et de services,
rendues possibles par le large bande,
favorisent une intégration plus
judicieuse et moins énergivore des
principaux composants
indissociables du développement
durable, à savoir la croissance
économique, le développement social
et la protection de l’environnement.
Par ailleurs, Derdouri a expliqué,
qu'avec l’introduction récente en
Algérie de la téléphonie mobile 3G et
de la 4G LTE fixe, le large bande
mobile ouvre de nouvelles
perspectives en termes de
sensibilisation au développement
durable. Ces technologies permettent
de connecter, d’informer et de former
de larges franges de populations,
notamment les plus jeunes, a-t-elle
ajouté, affirmant que l'initiative
lancée pour permettre une plus
grande connectivité au niveau des
espaces communautaires d’hôpitaux
et campus universitaires, s’inscrit
dans cette optique. Il est à noter qu’à
cette rencontre ont pris part des
représentants de plusieurs secteurs
tels que la santé, l'éducation,
l'enseignement supérieur,
l'environnement, la DGSN et la
Gendarmerie nationale.
Accouchements en
Algérie
Près de 40 %
se font par
césarienne
Quasiment 40 % des accouchements
en Algérie se font par césarienne, a
déclaré, hier, à Oran, Ghaouti
Benabadji, président de l'Association
des gynécologues obstétriciens
d'Oran. Le docteur a souligné que «
le recours à l'accouchement par
césarienne est élevé dans le pays.
Plusieurs facteurs sont derrière
l'augmentation du taux
d'accouchement par césarienne dans
le pays dont notamment la
disponibilité de moyens de
prévention contre la mortalité de la
mère et de l'enfant ». Les participants
ont insisté sur l'importance d'intégrer
l'étude échographique dans le
processus du suivi de la grossesse,
afin d'éviter des problèmes de santé
à la maman en phase postnatale, en
cas d'accouchement par césarienne.
Toutefois, le dr. Benabadji a soutenu
que l'étude échographique diminue
les risques de cicatrices et de
complications. Les participants ont
appelé également à offrir aux femmes
enceintes l'opportunité de suivi
médical intensif dès le début de leur
grossesse.
> C A P I T A L
BOOM
CRASH
Le marché automobile européen a poursuivi son rebond
en avril, à un rythme toutefois moins soutenu qu'en
mars, avec notamment de bonnes performances
commerciales de généralistes, tels que Renault et Ford,
montrent les chiffres publiés par l'Association des
constructeurs européens d'automobiles (ACEA). Il s'est
immatriculé le mois dernier 1 129 829 voitures dans les
28 pays de l'Union européenne et les pays de l'Aele
(Islande, Norvège, Suisse, Liechtenstein), soit une hausse
de 4,2% par rapport à avril 2013. En mars, les ventes de
véhicules neufs ont augmenté de 10,4%. Sur les quatre
premiers mois de l'année, la hausse ressort à 7,1%, une
donnée qui vient confirmer que le marché automobile se
reprend après six années de contraction. En avril, les
ventes ont augmenté dans la plupart des grands pays
européens, sauf en Allemagne (-3,6%). Parmi les autres
pays qui ont vu leurs immatriculations baisser figurent
les Pays-Bas (-6,3%), l'Autriche (-5,1%), la Finlande
(-5,6%), la Norvège (-13,4%) la Suisse (-2,1%) et la
Roumanie (-5,9%).
LE CHIFFRE
Le moral des ménages américains a
nettement reculé, début mai, en raison
de leur pessimisme sur l'évolution de
leurs revenus et malgré des
perspectives économiques positives,
montrent les premiers résultats de
l'enquête mensuelle Thomson
Reuters-Université du Michigan. En première estimation,
l'indice du moral des ménages ressort en baisse à 81,8,
après 84,1, en avril. Les économistes interrogés par Reuters
prévoyaient en moyenne un chiffre en hausse à 84,5. « La
principale inquiétude qui ressort derrière ce léger recul de
mai traduit une évolution décourageante des salaires », a
commenté Richard Curtin, responsable de l'enquête.
Néanmoins, a-t-il dit, « le jugement des consommateurs sur
l'état actuel de l'économie est le plus favorable depuis dix
ans ». Environ 58% des consommateurs interrogés estiment
que l'économie s'améliore contre 49%, le mois dernier. La
composante des anticipations des consommateurs est
revenue à 73,2, après 74,7 le mois dernier.
Sous-traitance dans l’industrie automobile
Les Français
offrent leur service
35 000
La filière avicole en Algérie a représenté 2,5 milliards de
dollars en 2012 et le pays est autosuffisant en viande
blanche avec l’intervention de 35 000 éleveurs et 330
fabricants d’aliment.
Salon de la vulgarisation
de la science
Nouer un
dialogue entre
professionnels
L
L’Algérie est le principal importateur automobile en Afrique avec des
importations qui ont atteint 550 000 véhicules en 2013.
E
n outre, avec l’appui du gouvernement, l’industrie automobile locale connaît d’importants développements :
lancement en novembre 2014 du projet Renault à Oran, démarrage de
fabrication d’utilitaires et de véhicules tout terrain à Tiaret au 1er semestre 2014, production de tracteurs
Massey Ferguson à Constantine, projet d’usine de poids lourds Mercedes
près d’Alger, projet d’assemblage
automobile FAW, projet de fabrication de 26 000 moteurs/an à
Constantine...
Afin de favoriser l’émergence de
l’industrie automobile, les autorités
exigent la mise en place d’un réseau
de sous-traitants algériens ou étrangers en Algérie. Cette idée a attiré
plusieurs investisseurs, y compris
étrangers, dont les opérateurs français. D’ailleurs, le bureau Ubifrance
Algérie organise une mission de
découverte de ce secteur du 09 au 11
juin prochains à Alger et Oran, afin
de rencontrer les grands donneurs
d’ordre, tels que Renault, les groupes
publics ou les sous-traitants locaux.
Notons que, depuis le lancement
de l’industrie automobile en Algérie,
des mesures ont été prises par l’État
pour encourager les intervenants
dans l’industrie automobile. Il s’agit
des concessions de terrains d’assiette
au profit de cette activité, de la création d’un conseil national consultatif
pour organiser la filière ainsi que la
promulgation d’une loi sur la soustraitance, actuellement, en phase de
préparation. Le gouvernement est
conscient de l’importance du marché
de la sous-traitance, notamment dans
la filière automobile, appelant les
entrepreneurs nationaux à améliorer
leur compétitivité pour le développement de cette filière. Les entreprises
de sous-traitance sont appelées à
moderniser leur outil de production,
pour atteindre progressivement les
standards internationaux, mettant
l’accent sur l’importance de la formation des personnels pour développer
le tissu industriel de sous-traitance,
de manière à satisfaire le marché avec
des produits compétitifs et une technologie répondant aux standards. À
cet effet, de nombreuses PME spécialisées dans la fabrication de pièces de
rechange et composants seront
encouragées par l’État, décidé à soutenir ces PME par la mise en place
d’un master-plan pour le développement de cette activité et de la filière
automobile. Il s’agit notamment,
outre de faire des concessions de terrains d’assiette, de mettre en place un
plan de charge de sous-traitance et
doter les bourses de sous-traitance
régionales d’un système d’information pour collecter les demandes de
sous-traitants à l’échelle nationale et
résoudre le problème de l’insuffisance de l’information.
F.A-A.
ALGERIE NEWS
7
Lundi 19 mai 2014
a direction générale de
la recherche
scientifique et du
développement
technologique (DGRSDT)
organise du 19 au 22 mai
2014 à l’Université de
Constantine le Salon de la
vulgarisation de la science
(maths, physique, chimie,
biologie et astronomie).
Cette manifestation
permettra de nouer, par des
animations et des
conférences grand public, un
dialogue entre
professionnels de la
vulgarisation : scientifiques,
étudiants, journalistes,
industriels et citoyens.
Qu’attendent les étudiants
de la science ? La
vulgarisation remplit-elle son
rôle ? Crée-t-elle des
vocations ? L’industrie peutelle faire passer ses
messages scientifiques par
les médias ou a-t-elle perdu
toute espérance, se limitant à
des messages publicitaires?
Les journalistes pensent-ils
que la science est plus
difficile à expliquer
aujourd’hui qu’autrefois ?
Existent-ils de nouveaux
moyens d’expliquer la
science ? Peut-on analyser
sans animosité les avancées
de la science ? Toutes ces
questions seront en débat à
Sciences pour tous - Salon de
la vulgarisation.
La vulgarisation est une
forme de diffusion
pédagogique de
connaissances qui cherche à
mettre le savoir (et
éventuellement ses limites et
ses incertitudes) à portée de
tous et de chacun. C’est
l’ensemble des actions
permettant au public
d’accéder à la culture, et, en
particulier, aux cultures
scientifiques, techniques,
industrielles ou
environnementales, c’est-àdire aux savoirs, savoir-faire
et savoir-être de ces
disciplines. L’histoire de la
vulgarisation par des
expositions temporaires ou
permanentes d’objets de
science et de culture
commence avec l’école, et
pour les sciences, avec les
sociétés savantes et les
cabinets de curiosités du
siècle des Lumières. Le salon
propose au grand public de
découvrir les sciences sous
différents angles, toujours de
façon ludique et attrayante.
> C O U P S
D E
P R O J E C T E U R
ILS ONT OSÉ LE DIRE
9
En baisse
>
Louisa Hanoune
La première dame du PT n’apprécie pas
la politique du nouveau ministre du
Commerce en déclarant que ce dernier
est sur les pas de son prédécesseur.
Soulignant que Amar Benyounes veut
activer l’adhésion à l’OMC car celui-ci
voit que c’est une priorité essentielle,
Louisa Hanoune indique que la priorité
de l’Etat est de construire une économie
nationale forte et non de faire de cette
accession une obsession.
>
Mouloud Hamrouche Abdelouahab Nouri
« L’armée doit cesser d’être la base sociale
du pouvoir. »
« Nous n’avons enregistré aucun cas de
fièvre aphteuse à l’échelle nationale. »
Abdelkader Zoukh
Lyès Benidir
« Près de 100 000 unités sont déjà en
chantier dans le cadre du programme
location-vente AADL 2, devant atteindre la
construction de 30 000 logements. »
Le monde de l’insolite
Le wali d’Alger maintient son refus de
l’inscription pour l’octroi de logement
sans carte de vote. « Les citoyens qui
n’ont pas une carte d’électeur seront
exclus des listes des personnes à
reloger», avait-il déclaré.
L’héroïsme d’un chat
>
Cette vidéo fait le tour du Web. En Californie, des caméras de
surveillance ont capté des images peu banales. Un petit
garçon est en train de faire tranquillement du vélo devant
chez lui quand un chien surgit pour l'attaquer. Il le mord au
mollet puis commence à le traîner par terre. Cette attaque
aurait pu très mal se terminer, mais c'était sans compter sur
l'intervention (musclée) du chat de la famille. Tara, de son
petit nom, se rue sur le chien tel un tigre avant de le
poursuivre et de réussir à le mettre en fuite. Le garçon,
mordu à la jambe, s'en sort tout de même avec quelques
points de suture. Cela aurait pu être un véritable drame sans
la courageuse intervention de ce chat. Comme on dit, ce
n'est pas la taille qui compte...
Soufiane Djilali
Le prix dérisoire d’une
gigantesque demeure
Le président de Jil Jadid continue de tirer
sur le Parlement, mais sans apporter
l’alternative. La solution réside-t-elle
uniquement dans la dissolution ou dans
le changement des mentalités ?
>
Dans la ville de Brenchin, en Ecosse, le propriétaire d'un manoir de plus
de 80 pièces, qui s'étend sur environ 2600 m2, met en vente sa
demeure pour environ 1 million de livres, environ 1,6 million d'euros. Un
faible montant pour une habitation d'une telle majesté, car celui-ci ne
supporte plus de vivre dans un espace aussi imposant. A titre de
comparaison, c'est le prix d’un appartement avec une chambre dans
Londres ou un T2 sur Paris. Inspiré par le style du Vénitien Andréa
Palladio le manoir est soutenu en son for intérieur par des colonnes de
style Corinthien et les murs sont tapissés par des œuvres du
propriétaire. Bâtie au XIXe siècle par une famille d'Ecossais ayant fait
fortune en Jamaïque, les Cruikshank, la propriété a été rachetée par le
gouvernement au XXe siècle afin d'en faire un hôpital militaire pendant
la seconde guerre mondiale.
Saïd Bouhadja
La voiture de ses rêves à 21 ans
Alex Kelsey est considéré comme le nouveau petit génie de la
mécanique. Et pour cause, ce jeune Néo-Zélandais âgé d'à
peine 21 ans a réussi à confectionner sa propre voiture de
rallye. Une création qui peut atteindre les 200 km/h en départ
arrêté en seulement sept secondes ! Dans le monde du sport
automobile, les finances prédominent. Si les pilotes ne sont pas
repérés par de grosses écuries, ces derniers se doivent
d'investir toutes leurs économies dans la construction d'un
véhicule digne des courses s'ils souhaitent, un jour, pouvoir
concourir sur les plus grands circuits du monde. En NouvelleZélande, c'est exactement ce qu'un jeune homme de 21 ans a
fait. Ce dernier a tout simplement construit sa propre voiture de
rallye en rassemblant diverses pièces détachées provenant de
différents modèles de voitures de course. En plus d'être un
génie de la mécanique, ce jeune Néo-zélandais a réussi à
confectionner un véritable bolide.
Le porte-parole du Front de Libération
nationale a déclaré que c’est une
minorité qui prône la dissolution de
l’APN, semblant ignorer que même au
FLN des voix se sont élevées pour
formuler cette revendication.
ALGERIE NEWS
Lundi 19 mai 2014
AtN w
u
11
o e s
Renault-Nissan
CHRONIQUE DU LUNDI
Un nouveau
record
en 2013
Le lion et le vieux loup
Par Cheikh El Arabi
Par Hamadouche M-Arezki
L'alliance entre les constructeurs automobiles
japonais et français se maintient au 4e rang
mondial. Le constructeur japonais Nissan a écoulé
5,1 millions de véhicules en 2013 (+3,3% sur un an),
ce qui permet à son alliance avec le Français
Renault d'établir un nouveau record autour de 8,3
millions d'unités vendues (+2%) et de la maintenir
à la quatrième place mondiale.
> Suite pages 12 - 13
le voir avancer difficilement en
trébuchant. Il flairait le sol à la
recherche d’une nourriture incertaine.
Yacine se prit de pitié pour l’animal en
pensant qu’il crèverait, ne pouvant
courir et chasser, privé de la vue et
diminué qu’il était. Soudain, sortit des
arbres, plus rapide que la flèche, une
gazelle suivie de près d’un lion, plus
agile encore, qui l’abattit d’un violent
coup de patte. Le fauve déchiqueta sa
proie, en mangea le meilleur morceau,
s’abreuva et disparut dans la forêt.
Yacine ne s’était pas encore remis de la
peur qui l’avait saisi que le loup affaibli
trainait déjà la carcasse abandonnée par
le roi de la forêt vers son gîte habituel.
Le jeune commerçant eut des remords
d’avoir péché en croyant que Dieu
abandonne ses faibles créatures. Le
loup malade lui était envoyé comme un
signe de l’omniprésence de la
Providence.
« Dieu ! pardonnezmoi d’avoir oublié que Vous êtes Le Seul
à subvenir aux besoins de toutes Vos
créatures ! », se répétait-il. Le matin,
contre toute attente, il décida
d’interrompre le voyage et de s’en
retourner chez lui. Ses compagnons
eurent beau l’en dissuader mais
vainement.
Les gens du bourg, convaincus que la
Aux temps anciens, les hommes d’un
bourg d’une centaine de feux vivaient
du commerce itinérant. Leur caravane
sillonnait tout le pays, achetant les
marchandises d’un village et les
revendant dans l’autre. Face à la
pénibilité de ce négoce, ils voyageaient
une année entière puis revenaient chez
eux pour se reposer toute l’année
suivante. Ainsi, chaque patelin les
attendait à la même période, une fois
tous les deux ans. Ils y arrivaient
exactement au moment habituel et
installaient leur campement de toile à la
périphérie des habitations.
Le chef de la caravane, âgé,
appréhendant l’heure fatidique où la
vieillesse ennemie, affaiblissant corps
et esprit, le rendrait incapable
d’entreprendre, prit les devants et
décida de préparer son unique fils à la
succession, en l’initiant à l’art du
commerce. Un soir, à la fin du dîner, le
vieux marchand s’adressa à son rejeton
en ces mots :
-Yacine, mon enfant, tu reconnais à ton
père de te permettre de porter le
burnous le plus cher et les habits les
plus voyants. Aucun de tes camarades
ne possède un pur-sang comme le tien,
obéissant au doigt et à l’oeil
… Nul foyer dans tout le
douar ne fait bonne chaire
il eut terminé, son père
comme la nôtre…
lui dit : « Tous les êtres vivants
-Oui, père ! esquissait Yacine ont leur ration pour survivre,
à chaque mot du paternel.
mais jamais à égalité. Les
-Ces bienfaits, continua le
hommes aussi, les uns prennent
vieux, ne nous tombent pas
les meilleures parts, au choix,
du ciel. Ils sont le fruit de ma comme le lion, les autres, les
sueur. Alors, si tu tiens à
plus nombreux, vivent des
conserver ce train de vie, tu
restes, comme ton vieux loup.
devras te faire commerçant.
Aussi, cette année, ce sera
caravane a été attaquée et que les
toi qui partiras avec la caravane. Je
revenants seraient les seuls survivants,
t’apprendrai tout avant le départ et te
couraient à la rencontre de ces derniers
recommanderai aux anciens
pour s’enquérir des leurs. La réponse de
caravaniers.
Yacine d’avoir fait le retour de son plein
Chaque nuit, le papa enseignait à son
gré, si elle apaisa les habitants,
rejeton les comment de chaque
n’inquiéta pas moins son père. Une fois
transaction, vente ou achat, la qualité
chez eux, le fils questionna : -Père ! Dieu
des produits, les poids et les mesures,
donne-t-il la fortune en tout lieu et tout
les prix, les risques d’avarie ou de perte
temps ?
de denrées, la surveillance des étals, la
-Oui ! Dieu attribue les biens à chaque
solvabilité des uns et des autres… tout
créature, répondit le vieux sagement,
passe, rien n’est laissé au hasard, à tel
même dans les ténèbres, sous terre.
point que notre jeune connaissait
-Alors, pourquoi chercherai-je la
parfaitement le métier comme s’il l’avait
richesse ailleurs, puisque je peux l’avoir
exercé une éternité.
ici. Je vais te raconter l’histoire du vieux
Le jour du départ, Yacine supervisait en
loup que j’ai vu dans la forêt …
maître le chargement de marchandise
Quand il eut terminé, son père lui dit : «
sur les chameaux, par les mêmes
Tous les êtres vivants ont leur ration
commis qui avaient longtemps servi le
pour survivre, mais jamais à égalité. Les
vieux lors de ses voyages. La tente, les
hommes aussi, les uns prennent les
ustensiles et les effets personnels sont
meilleures parts, au choix, comme le
mis sur la mule. Enfin, notre jeune
lion, les autres, les plus nombreux,
enfourcha son cheval, agita la main pour
vivent des restes, comme ton vieux
un au-revoir aux parents et, suivi de ses
loup. J’ai toujours prié pour que tu sois
aides, rejoignit la caravane qui
un lion, entreprenant et faisant vivre
n’attendait plus que lui pour s’ébranler.
après toi les gens de la plèbe.
Les caravaniers établirent leur premier
Maintenant, libre à toi de vivre la vie du
bivouac à la lisière d’une forêt. Laissant
loup moribond, les hommes d’action du
ses serviteurs à la tâche, Yacine s’en
douar ne manqueront jamais de te faire
alla se promener dans les bois au
la charité pour calmer ta faim. » Nous
feuillage luxuriant. Il s’assit dans une
aussi, notre seul souhait est que
clairière traversée par un limpide
l’Algérie d’après-pétrole soit une nationruisseau. Arriva alors un loup dans une
lion, pas un pays sous l’assistanat des
extrême vieillesse, ayant perdu presque
ONG caritatives.
tous ses poils et qui semblait aveugle à
Quand
ALGERIE NEWS
Lundi 19 mai 2014
12 Auto News
Renault-Nissan
Un nouveau record
en 2013
R
enault a précédemment fait état
de ventes de 2,63
millions de véhicules
(marques
Renault, Dacia et Renault
Samsung Motors confondues)
et le Russe Avtovaz, constructeur des Lada en cours d'absorption par Renault-Nissan, a
dit en avoir écoulé quelque
535 000, l'année dernière.
L'alliance franco-japonaise en
a, donc, vendu au total environ
8,27 millions, en additionnant
les ventes de ses trois composantes. Le groupe nippon a été
le dernier des principaux
constructeurs mondiaux à
annoncer son résultat de ventes, en volume, ses grands
concurrents l'ayant fait depuis
début janvier. Le Japonais
Toyota est resté numéro un
mondial, l'an passé, avec 9,98
millions de véhicules vendus,
l'Américain General Motors
est deuxième (9,7 millions),
l'Allemand Volkswagen, troisième (9,5 millions) et le SudCoréen Hyundai Motor-Kia,
cinquième (7,56 millions).
Net rebond en Chine
pour Nissan
Bien qu'elles constituent
un nouveau record pour le
constructeur japonais, les ventes de Nissan ont baissé dans
plusieurs régions importantes.
Rebond de Renault
« Nissan est l'un des rares
constructeurs japonais à la
peine. Il a du mal à mettre de
l'ordre dans la variété de son
offre de modèles », a expliqué
l'expert du secteur Takaki
Nakanishi. Ses ventes ont
notamment reculé de 4% en
Europe, où le marché est resté
mal portant, et ont aussi reflué
dans les prometteurs marchés
asiatiques émergents (hors
Chine et Japon) et latino-américains.
Nissan a connu en revanche une meilleure fortune en
Chine (+17%), où ses affaires
se sont nettement reprises au
second semestre, après avoir
souffert en début d'année,
comme celles de ses compatriotes nippons, des conséquences en termes d'image
d'une querelle territoriale
sino-nippone.
Le groupe peine désormais
à suivre l'expansion effrénée
du premier marché mondial,
qui constitue son premier
débouché. Aux Etats-Unis
(+9%), son deuxième marché,
Nissan a bénéficié comme ses
concurrents d'un assez net
rebond de la demande locale.
Il y a particulièrement bien
écoulé sa berline Altima et son
tout-terrain Pathfinder. Le
groupe a également amélioré
ses performances à domicile
grâce aux bonnes ventes de ses
mini-véhicules auprès des
consommateurs japonais.
Renault, avec ses 43,4% du
capital de Nissan, avait
annoncé, la semaine dernière,
un rebond de 3,1% de ses ventes de voitures et véhicules utilitaires légers en 2013, à 2,63
millions, après un décrochage
de 6,3% en 2012. Le groupe
français continue de viser à
terme la barre des 3 millions. Il
a bien résisté, l'an passé, sur un
marché européen sinistré, où
sa part a augmenté grâce à ses
nouveautés (la citadine Clio IV
et le crossover Captur) et au
succès de Dacia, sa marque
« low cost ». Renault a profité
de la réussite de sa gamme
« M0 », commercialisée en
Europe et dans le pourtour
méditerranéen sous la marque
Dacia mais avec le logo du
losange dans les autres régions
du globe, où elle s'inscrit dans
le milieu de gamme. Les ventes
du troisième groupe de l'alliance, Avtovaz, ont en revanche reculé de 12,1%, à 535 000,
pendant l'année dernière, du
fait d'un brusque repli du marché en Russie, avait annoncé le
numéro un russe, début janvier. Son nouveau directeur
général, le Suédois Bo
Andersson, installé, fin 2013,
avec le soutien de M. Ghosn, a,
depuis, annoncé la suppression de 7 500 emplois en 2014,
soit plus de 10% du personnel.
H. M-A.
Toyota
Le numéro
Le japonais Toyota M
l'allemand Volkswa
General Motors. Il e
constructeur mondi
véhicules vendus au
Les ventes de Toyot
6,3%, au niveau rec
de véhicules, de jan
une forte demande
reprise en Chine et
vendu 2,42 millions
cette même période
tandis que VW a vu
de 5,8%, à 2,40 mil
millions de véhicule
l'exercice annuel cl
dit avoir dépassé, p
barre des 10 million
à 10,13 millions, soi
4,5%. Les ventes de
de sa propre marqu
constructeur de min
Motor et du constru
d'autocars Hino Mo
numéro un mondial
l'est redevenu en 2
troisième place en 2
VW, à la suite de ca
au Japon et en Thaï
vendre 10,32 million
2014, ce qui représe
de 4%. Mais les ven
ralentir au Japon en
l'augmentation de l
vigueur le 1er avril.
H.M-A
Renault Mégane R.S. 275 Trophy 2014
Le bijou dévoilé
L
a nouvelle série limitée de la
Mégane R.S. a été dévoilée par
Renault, une Trophy à la puissance
portée à 275 chevaux, aux suspensions
Öhlins, échappement Akrapovic, Châssis
Cup. Après quelques teasers, la nouvelle
version de la Mégane R.S. fait son entrée
en images et en informations. Sans surprise, c'est une série limitée baptisée
Trophy qui est révélée, reconnaissable
extérieurement à la double bande laté-
rale, au badge situé sur la lame grise du
bouclier avant ou à la canule d'échappement carbone. Or, la plus importante
évolution réside dans le capot, dont le
moteur 2,0 litre turbo grimpe de 265 à
275 chevaux, puissance maximale à 5 500
tr/min, le couple stagnant à 360 Nm
entre 3 000 et 5 000 tr/min. La consommation moyenne est également stable à
7,5 L/100 km, les émissions de CO2
contenues à 174 g/km. Renault n'a pas
ALGERIE NEWS
précisé les chiffres de performances, le 0100 km/h étant de 6 secondes et la vitesse
maximale de 254 km/h sur le modèle de
base. A cela, le constructeur au Losange a
monté le châssis Cup en série ainsi qu'un
système d'échappement en titane, signé
des Slovènes d'Akrapovic, amenant une
réduction de quelques kilos et une sonorité exacerbée, « plus rauque». En option,
les clients pourront opter pour des amortisseurs Öhlins réglables, des jantes noires 19 pouces « Speedline Turini » et
pour des pneumatiques hautes performances Michelin Pilot Sport Cup 2.
L'habitacle se pare lui de sièges sport
Recaro cuir et Alcantara à surpiqûres
rouges. La sortie n'a pas été communiquée mais les commandes de cette
Renault Mégane R.S. 275 Trophy seront
ouvertes le 3 juin 2014, au prix de 38 000
euros, soit 6 000 euros de plus que la version d'origine. Enfin, cette Renault
Mégane R.S. 275 Trophy ira chercher le
record du Nürburgring (Allemagne)
pour une voiture traction (deux roues
avant motrices), le 16 juin prochain, l'actuel temps référence étant détenu par la
SEAT Leon Cupra en 7 minutes, 58
secondes et 4 dixièmes.
H.M-A.
Lundi 19 mai 2014
Citroën C-XR
Jumeau technique du Peugeot 2008, le Citroën C-XR offre un
un SUV de poche de (4,26 m) développé sur la base de la Pe
un empattement allongé (2,65 m, +11 cm) afin de satisfaire le
public. Car le Citroën C-XR n’est pas destiné à l’Europe, où la
sur la C4 Cactus (4,21 m).
Haut de 1,56 m et large de 1,79 m, le C-XR reprend les codes
barres de toit, protections des bas de caisse, arches de roue
fondre dans le moule d’un marché en plein boom (+50 % ent
Livrable uniquement en version 4x2, le C-XR bénéficiera néan
renforcée par le système Grip Control qui permettra quelque
bitume.
o 1 mondial
Motor tient tête à
agen et à l'américain
est resté premier
ial en nombre de
u premier trimestre.
ta ont augmenté de
cord de 2,58 millions
nvier à mars, grâce à
e au Japon et à une
en Europe. GM a
s de véhicules durant
e, une hausse de 2%,
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llions de véhicules. 10
es vendus, sur
los le 31 mars, Toyota
pour la première fois, la
ns de véhicules vendus,
it une croissance de
e Toyota incluent celles
ue ainsi que celles du
ni-voitures Daihatsu
ucteur de camions et
otors. Toyota a été
l de 2008 à 2010 et
2012. Il était tombé à la
2011, derrière GM et
atastrophes naturelles
ïlande. Toyota veut
ns de véhicules en
enterait une croissance
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n raison de
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n empattement allongé,
eugeot 2008. Mais avec
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s classiques du SUV :
es rapportées afin de se
tre 2012 et 2013 !).
nmoins d’une motricité
es escapades hors
Auto News 13
Future Fiat 500 X
Une gamme qui s’élargit
A
près la fétiche 500 et le
bolide la 500L, voilà l’ex-Fiat
et actuel Fiat - Chrysler qui
constitue le groupe italianoaméricaine FCA, nous offre les premières images de la très prochaine
Fiat 500 X qui sera dévoilée, cet été,
mais, déjà, les premiers exemplaires de
présérie sont assemblés dans l'usine
de Melfi, dans le Sud de l'Italie. Fiat
cuisine sa 500 à toutes les sauces : citadine (3,55 m), monospace à 5 places
(L : 4,15 m), à sept places (L Living :
4,35 m) et SUV, dès cet été, avec la X,
d’un format de 4,23 m. Fiat proposera
ainsi un véritable «pool» 500 qui
constituera une gamme «chic et tendance» dans la gamme. Cette statégie
n'est pas sans rappeler celle de la marque Mini. Il y aura également un pool
Panda, plus économique, qui représentera l'offre d'entrée de gamme Fiat.
Une plateforme Fiat, une transmission Jeep cousine technique de la Jeep
Renegade, la Fiat 500X proposera le
glamour de la 500 en mode SUV. La
500 X reprendra les soubassements
techniques de la 500 L, auxquels elle
ajoutera les trains roulants et la transmission intégrale de la Jeep Renegade.
Mais sa carrosserie n'aura aucun élément commun avec la petite Jeep
(4,23 m). Chacune aura sa personnalité : l'esprit chic pour la 500 X, celui
un peu plus rustique pour la Jeep. La
Fiat 500 X sera livrable en versions
deux et quatre roues motrices, mais,
contrairement, à sa cousine américaine, déclinée en version Trailhawk
(quatre roues motrices, garde au sol
rehaussée et blocage de différentiel),
ce n’est pas sûr que l’italienne aille
aussi loin dans l'univers des baroudeurs.... La Fiat 500X est la jumelle
technique de la Jeep Renegade.
Versions 4x2 et 4x4, elle est polyvalente.
Fiat cuisine sa 500 à toutes les sauces : citadine (3,55 m), monospaces à
5 places (L : 4,15 m), à sept places (L
Living : 4,35 m) et SUV dès cet été
avec la X d’un format de 4,23 m. La
Fiat 500 X reprendra les soubassements techniques de la Jeep Renegade
auxquels elle ajoutera une touche de
glamour. Elle sera livrable en versions
à deux comme à quatre roues motrices mais contrairement à sa cousine
américaine déclinée en version
Trailhawk, ce n’est pas sûr que l’italienne mise elle aussi sur des capacités
de franchissement extrême.
H.M-A
General Motors
La firme qui rebondit
Elle augmente ses ventes
mondiales de 4% et perd la 2e place
des constructeurs au profit de VW
General Motors a enregistré une hausse de 4% de
ses ventes mondiales en 2013, à la faveur d'une forte
demande en Chine et aux Etats-Unis, les deux premiers marchés. Le premier constructeur américain a
écoulé 9 714. 652 voitures et camions légers, un chiffre en hausse de 417 000, profitant à plein d'une
demande en hausse de 11% en Chine et de 7% aux
Etats-Unis. « La bonne tenue du marché automobile
aux Etats-Unis et en Chine et des lancements de produits très réussis pour toutes nos marques ont
contribué à la croissance de GM en 2013 et nous ont
permis de surmonter des conditions difficiles en
Europe et dans certaines parties d'Amérique latine et
d'Asie », a déclaré, dans un communiqué, le directeur financier, Dan Amman, qui deviendra, jeudi,
président du groupe, aux côtés de la nouvelle directrice générale, Mary Barra. Volkswagen a annoncé, la
semaine dernière, une hausse de 5% de ses ventes
mondiales, à un record de 9,7 millions de véhicules,
mais sans fournir de détails. Le total du constructeur
allemand comprend ses marques de poids lourds
Scania et MAN. VW a pour ambition de dépasser
GM et Toyota, d'ici 2018, pour se hisser au premier
rang mondial. Toyota, l'actuel numéro un au vu des
ventes des neuf premiers mois de 2013, publiera ses
chiffres plus tard dans le mois. Le constructeur japonais, tombé en 2011 au troisième rang mondial, derrière GM et Volkswagen, à la suite de catastrophes
naturelles au Japon et en Thaïlande, a repris en 2012
la place de numéro un qu'il avait occupée entre 2008
et 2010.
Les parts de marchés en hausse
GM a précisé que ses ventes avaient augmenté de
7% en Amérique du Nord et également pour la zone
« opérations internationales », qui comprennent la
Chine et le reste de l'Asie. Elles ont, en revanche,
baissé de 3% en Europe et de 1% en Amérique latine,
en dépit d'une petite progression de 1% au Brésil et
d'une hausse de 11% au Royaume-Uni. En Russie,
elles ont reculé de 11%. En marge du Salon de
Detroit, dimanche, Dan Amman a estimé que le
marché européen avait touché un plancher, sans
pour autant être en mesure de dire si le rebond serait
rapide. Les marques européennes de GM - Opel et
Vauxhall - ont accusé une légère baisse de leurs ventes, l'an dernier, mais ont regagné des parts de marché pour la première fois en 14 ans. Les ventes de
Chevrolet ont légèrement progressé, celles de Buick
ont augmenté de 15% et la hausse a atteint 28% pour
Cadillac. Sur le volet classement, le groupe allemand
Volkswagen a de peu ravi à l'Américain General
Motors le deuxième rang mondial des constructeurs
ALGERIE NEWS
Lundi 18 mai 2014
en 2013, derrière le leader Toyota Motor. Les ventes
de VW ont atteint 9,73 millions de voitures de tourisme, monospaces et poids lourds en 2013, a déclaré
un porte-parole le 30 janvier, soit 5% de plus environ
qu'en 2012. GM a vendu 9,71 millions de véhicules
en 2013, soit 4% de plus qu'en 2012, tandis que
Toyota a dit avoir écoulé 2% de véhicules en plus,
soit un total de 9,98 millions. Le constructeur de
Wolfsburg veut dépasser Toyota en 2018, au plus
tard, mais les analystes pensent qu'il peut y arriver,
dès cette année. Toyota a regagné la première place
du classement mondial en 2012, après avoir glissé au
troisième rang, derrière GM et VW en 2011, à la suite
de catastrophes naturelles survenues au Japon et en
Thaïlande.
H.M-A
é
14 dclg
a a e Kiosque international
A n a l y s e s
&
D é c r y p t a g e s
MONDIAL 2014
Les exigences parfois
curieuses des équipes
Par Courrier International
café dans les étages où séjournent l'encadrement et les joueurs ». Pour la sélection
française, « comme beaucoup de joueurs
sont de confession musulmane, les chefs
cuisiniers devront utiliser seulement de la
viande d'animaux qui n'auront pas souffert
avant de mourir », rapporte le quotidien
brésilien.
Fin avril, le magazine
brésilien Lance! dévoilait
les demandes
particulières des
sélections nationales
concernant leur
hébergement durant la
Coupe du monde.
Confort et loisirs
S
écurité, nourriture, hygiène et loisirs... Chaque pays a une idée bien
précise de la façon de préparer ses
joueurs à la compétition dans les
meilleures conditions. Parmi les demandes
les plus sérieuses faites aux organisateurs
du tournoi, celle du Portugal, très pointilleux sur la sécurité : « La sélection a
demandé six gardes du corps dont quatre
spécialement affectés à la protection de
Cristiano Ronaldo », rapporte Lance!
Concernant l'information, « les Australiens
veulent que, tous les jours, des journaux du
monde entier soient à leur disposition »,
affirme le journal brésilien.
Les Suisses ont, quant à eux, exigé qu'un
studio d'enregistrement soit construit à
côté de leur hôtel pour les interviews de
joueurs, tandis que le Honduras demande
simplement d'avoir six chaînes de télévision
en espagnol, dont deux de leur pays ».
Les Colombiens ont demandé la présence de 15 jeunes joueurs du club de foot
de São Paulo afin qu'ils les accompagnent
lors des séances de préparation, note le
quotidien britannique The Independent.
La nourriture, sujet
délicat
Pour les repas, chacun ses goûts. Le
comité technique de la sélection équatorienne « exige que, chaque jour et dans chaque chambre, il y ait plusieurs variétés de
bananes importées d'Equateur », explique
Lance!. L'équipe d'Australie « a demandé
l'installation de deux grandes machines à
Les Japonais ont exigé que chaque
chambre soit équipée d'un jacuzzi, alors
que le Chili souhaite avoir de nouveaux lits
ainsi que des écrans plats. Lance! évoque
aussi la curieuse demande de l'équipe de
France : « Les salles de bain devront être
équipées de savon liquide. Cela parce que
les Français n'ont pas l'habitude de se laver
avec du savon solide. » Selon le quotidien
équatorien Hoy, « le Brésil aura une salle de
cinéma dans son camp de base ». Les
Uruguayens veulent une climatisation dans
toutes les chambres. Mais silencieuse, pour
pouvoir mieux récupérer pendant leur
sommeil. Et même si presque tous les
joueurs auront à disposition des consoles
de jeux vidéo, « le Costa Rica a prié son
hôte de construire une grande salle de repos
équipée de sofas, de télévisions et de jeux
vidéo », conclut Lance!.
ANTICARCÉRAL
Document de Oswald Baudot
Par Le Monde Libertaire
P
our maintenir la balance
entre le riche et le pauvre,
soyez partiaux !, harangue
à des magistrats qui débutent
Oswald Baudot (1926-1994), une
des figures du syndicat de la
magistrature. Cet éternel révolté,
qui aimait bousculer l’institution
judiciaire, est resté dans l’histoire
de la magistrature pour cette «
harangue » rédigée en 1974, alors
qu’il était substitut du procureur
de la République de Marseille. Le
garde des Sceaux de l’époque,
Jean Lecanuet, n’avait guère
apprécié cette vision de la magistrature : accusé de manquement à
l’obligation de réserve, Oswald
Baudot avait comparu, le 28 janvier 1975, devant la commission
de discipline du parquet, qui avait
recommandé au ministre une
réprimande avec inscription au
dossier. Face à la mobilisation du
syndicat de la magistrature et au
soutien de l’Union syndicale des
magistrats, le garde des Sceaux
avait finalement renoncé à sanctionner l’impertinent.
Si Le Monde libertaire publie
ce texte, aujourd’hui, c’est, qu’à
l’heure de la criminalisation tous
azimuts du mouvement social, en
France comme ailleurs, il est bon
de rappeler cette conception particulière de la magistrature. Pour
autant, nous nous garderons bien
de toute sympathie ou complaisance à l’égard de cette institution
qui, malgré ses quelques révoltés,
n’en demeure pas moins garante
de l’ordre économique et social
établi. C’est elle qui remplit les
prisons que nous, anarchistes,
voulons détruire.Vous voilà installés et chapitrés. Permettez-moi
de vous haranguer à mon tour,
afin de corriger quelques-unes
des choses qui vous ont été dites
et de vous en faire entendre d’inédites.
En entrant dans la magistrature, vous êtes devenus des fonctionnaires d’un rang modeste.
Gardez-vous de vous griser de
l’honneur, feint ou réel, qu’on
vous témoigne. Ne vous haussez
pas du col. Ne vous gargarisez pas
des mots de « troisième pouvoir
», de « peuple français », de « gardien des libertés publiques », etc.
On vous a dotés d’un pouvoir
médiocre : celui de mettre en prison. On ne vous le donne que
parce qu’il est généralement inoffensif. Quand vous infligerez cinq
ans de prison au voleur de bicyclette, vous ne dérangerez personne. Évitez d’abuser de ce pouvoir.
Ne croyez pas que vous serez
d’autant plus considérables que
vous serez plus terribles. Ne
croyez pas que vous allez, nouveaux saints- Georges, vaincre
l’hydre de la délinquance par une
répression impitoyable. Si la
répression était efficace, il y a
longtemps qu’elle aurait réussi. Si
elle est inutile, comme je crois,
n’entreprenez pas de faire carrière
en vous payant la tête des autres.
Ne comptez pas la prison par
années ni par mois, mais par
minutes et par secondes, tout
comme si vous deviez la subir
vous-mêmes.
Il est vrai que vous entrez dans
une profession où l’on vous
demandera souvent d’avoir du
caractère mais où l’on entend
seulement par-là que vous soyez
impitoyables aux misérables.
Lâches envers leurs supérieurs,
intransigeants envers leurs inférieurs, telle est l’ordinaire
conduite des hommes. Tâchez
d’éviter cet écueil. On rend la justice impunément : n’en abusez
pas.
Dans vos fonctions, ne faites
pas un cas exagéré de la loi et
méprisez généralement les coutumes, les circulaires, les décrets et
la jurisprudence. Il vous appartient d’être plus sages que la Cour
de cassation, si l’occasion s’en
présente. La justice n’est pas une
vérité arrêtée en 1810. C’est une
création perpétuelle. Elle sera ce
que vous la ferez. N’attendez pas
le feu vert du ministre ou du
législateur ou des réformes, toujours envisagées. Réformez vousmêmes. Consultez le bon sens,
l’équité, l’amour du prochain
plutôt que l’autorité ou la tradition.
La loi s’interprète. Elle dira ce
que vous voulez qu’elle dise. Sans
y changer un iota, on peut, avec
les plus solides « attendus » du
monde, donner raison à l’un ou à
l’autre, acquitter ou condamner
au maximum de la peine. Par
conséquent, que la loi ne vous
ALGERIE NEWS
Lundi 19 mai 2014
serve pas d’alibi.
D’ailleurs vous constaterez
qu’au rebours des principes
qu’elle affiche, la justice applique
extensivement les lois répressives
et restrictivement les lois libérales. Agissez tout au contraire.
Respectez la règle du jeu
lorsqu’elle vous bride. Soyez
beaux joueurs, soyez généreux : ce
sera une nouveauté !
Ne vous contentez pas de faire
votre métier. Vous verrez vite que
pour être un peu utile, vous devez
sortir des sentiers battus. Tout ce
que vous ferez de bien, vous le
ferez en plus. Qu’on le veuille ou
non, vous avez un rôle social à
jouer. Vous êtes des assistantes
sociales. Vous ne décidez pas que
sur le papier. Vous tranchez dans
le vif. Ne fermez pas vos c?urs à la
souffrance ni vos oreilles aux cris.
Ne soyez pas de ces juges soliveaux qui attendent que viennent
à eux les petits procès. Ne soyez
pas des arbitres indifférents audessus de la mêlée. Que votre
porte soit ouverte à tous. Il y a des
tâches plus utiles que de chasser
ce papillon, la vérité, ou que de
cultiver cette orchidée, la science
juridique.
Ne soyez pas victime de vos
préjugés de classe, religieux, politiques ou moraux. Ne croyez pas
que la société soit intangible,
l’inégalité et l’injustice inévitable,
la raison et la volonté humaine
incapables d’y rien changer.
Ne croyez pas qu’un homme
soit coupable d’être ce qu’il est ni
qu’il ne dépende que de lui d’être
autrement. Autrement dit, ne le
jugez pas. Ne condamnez pas l’alcoolique. L’alcoolisme, que la
médecine ne sait pas guérir, n’est
pas une excuse légale mais c’est
une circonstance atténuante.
Parce que vous êtes instruits, ne
méprisez pas l’illettré. Ne jetez
pas la pierre à la paresse, vous qui
ne travaillez pas de vos mains.
Soyez indulgents au reste des
hommes. N’ajoutez pas à leurs
souffrances. Ne soyez pas de ceux
qui augmentent la somme des
souffrances.
Soyez partiaux. Pour maintenir la balance entre le fort et le
faible, le riche et le pauvre, qui ne
pèsent pas d’un même poids, il
faut que vous la fassiez un peu
pencher d’un côté. C’est la tradition capétienne. Examinez toujours où sont le fort et le faible,
qui ne se confondent pas nécessairement avec le délinquant et sa
victime.
Ayez un préjugé favorable
pour la femme contre le mari,
pour l’enfant contre le père, pour
le débiteur contre le créancier,
pour l’ouvrier contre le patron,
pour l’écrasé contre la compagnie
d’assurance de l’écraseur, pour le
malade contre la sécurité sociale,
pour le voleur contre la police,
pour le plaideur contre la justice.
Ayez un dernier mérite : pardonnez ce sermon sur la montagne à votre collègue dévoué.
Oswald Baudot
Substitut du procureur de la
République de Marseille, en 1974.
Kiosque international
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A n a l y s e s
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15
D é c r y p t a g e s
EXCLUSIF
Le Pentagone a un plan en cas
d’invasion de zombies. Pour de vrai
Par Gordon Lubold, Sltate.fr
Tout ce qu’il faut
savoir sur la
stratégie de
défense de l’armée
américaine pour
protéger
l’humanité des
morts-vivants.
L’
armée est depuis toujours l’organe du gouvernement américain
qui a réponse à tout,
constamment prête à parer à
toute éventualité et capable de
sortir au débotté un projet en
réaction à presque n’importe quel
événement, aussi inopiné soit-il.
Les Russes ont lancé des missiles
nucléaires et il vous faut une solution? On a ça. Un ambassadeur
américain a été kidnappé par des
narcotrafiquants? Pas de problème, on sait quoi faire. Il vous
faut une stratégie détaillée pour
survivre à une invasion de mortsvivants? Eh bien ça aussi, c’est
prévu. Aussi incroyable que cela
paraisse, le département américain de la Défense a prévu l’éventualité d’une attaque de zombies
et le cas où les forces armées
devraient éliminer des créatures
avides de chair humaine afin de
«préserver le caractère sacré de la
vie humaine (...) des humains
non-zombies.»
Au fin fond du réseau informatique secret de l’armée se dissimule un document non classifié
que s’est procuré Foreign Policy,
appelé «CONOP 8888.» Il s’agit
d’un plan de survie à une attaque
de zombies, un manuel d’instructions pour les cerveaux militaires
chargés d’isoler la menace représentée par un véritable catalogue
de morts-vivants—des poules-
zombies aux zombies végétariens
en passant par les «zombies magiques maléfiques»–afin de les
détruire. «Ce plan établit l’attribution des missions dans le cadre
d’une planification de mesures
d’urgences fictives afin de permettre au centre de commandement stratégique des États-Unis
de mettre au point un (plan)
exhaustif de lancement d’opérations militaires visant à préserver
les humains «non-zombies» des
menaces posées par une horde de
zombies», explique le résumé du
plan CONOP 8888. «Parce que les
zombies représentent une menace
pour toute vie humaine nonzombie, (le centre de commandement stratégique) sera préparé à
préserver le caractère sacré de la
vie humaine et à conduire des
opérations d’aide à toute population humaine—y compris à des
adversaires
traditionnels.»
L’opération CONOP 8888, également appelée «Counter-Zombie
Dominance» et datée du 30 avril
2011, n’est absolument pas une
blague, même si, évidemment,
elle prête à rire. Comme le soulignent ses auteurs dans la section
«Avertissement» du document,
«ce plan n’est pas du tout une
plaisanterie.» En 2009 et 2010, les
planificateurs militaires affectés
au centre de commandement des
États-Unis, le U.S. Strategic
Command, d’Omaha, dans le
Nebraska, cherchaient à imaginer
un document original organisant
la protection des citoyens dans
l’éventualité d’une attaque de
quelque nature que ce soit. Les
officiers décidèrent que les zombies leur serviraient de muses.
«Les planificateurs ... savaient que
les exemples d’entraînements utilisés dans ces plans doivent prendre en compte les répercussions
politiques qui surviennent lorsque le public croit à tort qu’un
scénario fictif est un vrai plan
d’action» écrivent les auteurs, qui
ajoutent: «Plutôt que de prendre
un tel risque en ayant recours,
pour former nos troupes d’appoint, aux scénarios fictifs
«Tunisie» ou «Nigeria» utilisés à
la (Joint Combined Warfighting
School), nous avons choisi un
scénario totalement impossible
que personne ne pourrait prendre
par erreur pour un véritable
plan.»
Le capitaine de vaisseau
Pamela Kunze, porte-parole du
centre de commandement stratégique, tout en reconnaissant
l’existence de ce document sur un
«site Internet sécurisé», s’est
efforcée de nous expliquer que le
guide de survie aux zombies
n’était qu’une idée très créative
conçue à des fins d’entraînement.
«Le document est identifié
comme un outil d’entraînement
utilisé dans le cadre d’un exercice
de formation interne dans lequel
les étudiants apprennent les
concepts de base de la planification militaire et le développement
des ordres grâce à un scénario fictif destiné à l’entraînement»
écrit-elle dans un mail. «Ce document n’est pas un plan de l’U.S.
Strategic Command.» Ce n’est
pas la première fois que les zombies servent d’inspiration aux formateurs ou au public américain.
Les Centres pour le contrôle et la
prévention des maladies (CDC)
ont déjà élaboré toute une campagne de sensibilisation destinée
aux situations d’urgence impliquant des zombies. «Équipezvous, soyez prévoyant, soyez prêt»
recommande une affiche du CDC
sous l’image d’une femme au
yeux morts regardant par-dessus
une couverture. Mais il semble
que l’armée en ait eu l’idée la première. Et évidemment, si jamais il
y avait une invasion de zombies,
elle a un plan. CONOP 8888 est
conçu pour «établir et maintenir
ALGERIE NEWS
Lundi 19 mai 2014
une situation de vigilance et de
défense visant à protéger l’humanité des zombies» à en croire son
objectif, et, «si nécessaire,
conduire des opérations qui, si
elles sont exécutées, éradiqueront
la menace que posent les zombies
à la sécurité humaine.» Enfin, le
plan fournit des conseils pour
«aider les autorités civiles à maintenir la loi et l’ordre et à restaurer
les services de base pendant et
après une attaque de zombies.» Le
«scénario le plus menaçant»,
selon le plan, décrit une situation
plutôt sinistre: celle d’une attaque
de zombies lors de laquelle il y
aurait un très haut niveau de
«transmissibilité», un tas de zombies qui mangeraient un tas de
gens, des zombies qui infecteraient des humains à grande
vitesse, peu ou pas d’immunité et
peu de contre-mesures efficaces.
Sous le titre «Résumé de la
menace zombie», le document
souligne les différentes sortes
d’adversaires zombies susceptibles de surgir lors d’une attaque
de ce genre. Il s’agit non seulement de zombies végétariens
(«formes de vie zombies issues
d’une cause quelconque mais ne
présentant
aucune
menace
directe pour les humains car elles
ne mangent que des plantes»), des
zombies magiques maléfiques
(«formes de vie zombies créées
par des expériences occultes dans
le cadre de ce qu’on pourrait également appeler “magie maléfique”»), et puis des poules-zombies. «Aussi ridicule que cela
puisse paraître, c’est en réalité le
seul type de zombie qui existe
vraiment» explique le plan. Les
«CZ» (pour chicken zombies)
apparaissent lorsque de vieilles
poules devenues incapables de
pondre sont euthanasiées au
monoxyde de carbone puis enterrées par leurs éleveurs, et qu’elles
parviennent à remonter à la sur-
face en creusant avec leurs griffes.
«Les CZ sont absolument terrifiantes à voir mais le seul risque
qu’elles présentent est celui de
convertir les gens au végétarisme
en protestation à la cruauté
envers les animaux» observe
CONOP 8888. L’inventaire des
morts-vivants comprend également des zombies venus de l’espace, ceux délibérément créés par
des ingénieurs en biotechnologie
jouant à Frankenstein et des
humains infectés par un agent
pathogène qui les transforme en
zombies. Le plan passe en revue
de façon exhaustive les diverses
phases nécessaires pour sauver le
monde du règne des zombies et
utilise un vocabulaire évoquant
celui d’une campagne contreinsurrectionnelle: de «mettre en
forme» à «dissuader», « prendre
l’initiative», « dominer» puis «stabiliser» pour, enfin, dans la phase
finale où il s’agit de gagner les
confiances, «restaurer l’autorité
civile.» Cette dernière étape comprend la directive suivante: «se
préparer au redéploiement des
forces pour attaquer les poches de
zombies survivants.» Enfin,
«selon les ordres de POTUS et
SECDEF,» acronymes utilisés par
l’armée pour désigner le président des États-Unis et le secrétaire à la Défense, «apporter un
soutien aux agences fédérales,
d’État et tribales afin de restaurer
les services de base dans les zones
sinistrées par les zombies.» Si le
mantra de l’armée est «soyez
prêt», alors rédiger un guide de
survie à une invasion de zombies—même uniquement dans le
cadre d’un exercice imaginatif—
répond à une certaine logique.
«J’espère juste que nous avons
investi le même niveau de rigueur
intellectuelle en cas de risque
d’éclosion d’oeuf de dragon »,
raille un fonctionnaire de la
défense.
G. L.
16 >
N O T R E
V I S I O N
Sur le fil
Turquie
Les secouristes ont achevé
leur travail samedi après avoir
retrouvé les corps des
dernières victimes de la
catastrophe minière de Soma,
dans l'ouest de la Turquie, qui
portent à 301 morts le bilan
définitif de l'accident
industriel le plus meurtrier de
l'histoire de ce pays.Les
secouristes ont achevé leur
travail samedi après avoir
retrouvé les corps des
dernières victimes de la
catastrophe minière de Soma,
dans l'ouest de la Turquie, qui
portent à 301 morts le bilan
définitif de l'accident
industriel le plus meurtrier de
l'histoire de ce pays. « Nous
avons perdu 301 de
travailleurs et dit adieu à nos
deux derniers frères
aujourd'hui », a déclaré sur
place le ministre de l'Energie,
Taner Yildiz.
Corée du Nord
Les médias officiels de Corée
du Nord ont fait état
dimanche d'un accident «
inimaginable » sur le site de
construction d'un immeuble à
Pyongyang, ayant causé un
nombre non précisé de
victimes, une annonce peu
commune de la part des
autorités du pays.Selon les
responsables du pays voisin,
la Corée du Sud, il s'agit de
l'effondrement d'un
immeuble de 23 étages en
contruction, où s'étaient déjà
installées une centaine de
familles.Il est extrêmement
rare que les médias officiels
nord-coréens - les seuls
autorisés - rapportent ce type
d'informations « négatives »,
et l'agence KCNA faisait aussi
d'état d'excuses - elles aussi
rares - de la part des
autorités. L'accident s'est
produit mardi et a été causé
par la supervision «
inadéquate » des
responsables du projet, a
ajouté KCNA. Les secours ont
été déployés pour s'occuper
des blessés et tenter de
trouver des survivants dans
les décombres.
Grèce
La Grèce a commencé à voter
dimanche pour le premier tour
d'élections locales perçues
comme un test de mi-mandat
pour la coalition droitesocialistes d'Antonis
Samaras, face au parti de
gauche radicale Syriza, et un
baromètre politique avant les
européennes.Ouverts depuis
07h00 locales (04h00 GMT),
les bureaux de vote ferment à
19h00 (16h00 GMT). Des
sondages à la sortie des
urnes sont prévus dans la
foulée avant les premiers
résultats vers 20h00 GMT.Dix
millions de personnes sont
appelées à élire à la majorité
absolue 325 maires et 13
présidents de régions, mais
tous les yeux sont rivés sur la
couleur qui dominera la carte
électorale: le bleu du parti
conservateur du Premier
ministre ou le rouge du Syriza
dirigé par Alexis Tsipras.
Suisse
Une fois de plus, les Suisses
sont appelés à voter
dimanche sur une foule de
sujets. Cette fois, ils devront
décider s'ils acceptent un
salaire minimum de 22 francs
suisses de l'heure (18 euros)
et l'achat de 22 avions de
combat.Régulièrement
sollicités par des référendums
et initiatives populaires qui
forment le socle de la
démocratie suisse, les
électeurs helvétiques ont
dans leur grande majorité
déjà voté par correspondance
et internet - 95% des votants
à Genève par exemple - mais
les bureaux de vote sont
généralement ouverts le
dimanche entre 10H00 et
12H00 (08H00 et 10H00 GMT).
LES GENS
Mohammad Javad Zarif
négociations il y a près de dix
ans sur le programme
nucléaire controversé de
Téhéran.Les négociations,
cette semaine à Vienne, ont
été « difficiles », a estimé le
ministre des Affaires
étrangères, qui chapeaute les
discussions face aux pays du
groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis,
France, Royaume-Uni, Russie
et Allemagne), représentés
par la chef de la diplomatie
européenne Catherine Ashton.
M O N D E
Nigeria- Boko Haram
La guerre
Cinq chefs d'Etat africains ont adopté samedi à Paris, avec le soutien des
Occidentaux, un plan de « guerre » contre le groupe islamiste armé
nigérian Boko Haram, qualifié de « secte terroriste » et de « menace
majeure » pour la stabilité de la région.
«
N
ous sommes ici pour
déclarer la guerre à
Boko Haram », a
résumé le président
camerounais Paul Biya, après que
son homologue français François
Hollande, hôte du sommet, eut
annoncé l'adoption d'un « plan global régional à moyen et long terme »
contre le groupe radical.Le sommet
de Paris réunissait les présidents
nigérian, tchadien, camerounais,
nigérien et béninois, ainsi que des
représentants des Etats-Unis, de la
Grande-Bretagne et de l'Union
européenne. Le plan adopté prévoit
« la coordination du renseignement,
l'échange d'informations, le pilotage
central des moyens, la surveillance
des frontières, une présence militaire autour du lac Tchad et une
capacité d'intervention en cas de
danger », a détaillé François
Hollande, répétant que Boko Haram
était « lié au terrorisme en Afrique ».
Au cours de la réunion, M. Hollande
avait indiqué que Boko Haram avait
des « liens établis » avec Al-Qaïda au
Maghreb islamique (Aqmi) et d'autres organisations terroristes en
Afrique. « Ce groupe terroriste est
armé avec des moyens lourds et a
des moyens financiers », a-t-il ajouté
lors de la conférence de presse finale,
indiquant que les armes venaient
notamment de Libye. Le sommet de
Paris s'est tenu un peu plus d'un
mois après l'enlèvement de plus de
200 lycéennes à Chibok, dans le
nord-est du Nigeria, par Boko
Haram, une secte islamiste apparue
en 2002 et qui s'est peu à peu transformée en groupe armé dont les
attaques sanglantes ont fait des milliers de morts depuis 2009. Il s'est
aussi déroulé quelques heures après
une attaque dans l'extrême nord du
Cameroun contre un camp de travailleurs chinois, attribuée à Boko
Haram et qui a fait au moins un
mort selon les autorités camerounaises, 10 autres Chinois étant probablement kidnappés. Le président
nigérian Goodluck Jonathan, critiqué pour sa gestion de la crise et sa
lenteur à réagir, a assuré qu'il était «
pleinement engagé » pour retrouver
les malheureuses lycéennes, alors
que les Etats-Unis, la GrandeBretagne et la France ont engagé des
moyens (notamment des avions côté
américain) pour collecter du renseignement. « Parallèlement à la réunion des chefs d'Etat, nous avons
aussi eu des réunions des services
concernés et les états-majors pour-
raient être également mobilisés. Des
moyens ont été dégagés, des surveillances vont être opérées, des avions
», a d'ailleurs précisé M. Hollande,
en citant notamment les Rafale français basés à N'Djamena.
Le but principal du sommet était
d'amener les pays de la région à collaborer au plan sécuritaire, ce qui
n'est pas toujours le cas notamment
entre le Nigeria et le Cameroun,
longtemps brouillés pour un différend territorial. « Nous sommes ici
pour affirmer notre solidarité et
notre détermination à lutter contre
Boko Haram, qui est devenu un problème régional, sinon continenta», a
déclaré le président camerounais
Paul Biya.
« Nous sommes décidés à mutualiser nos efforts, nos ressources, au
niveau régional et international», a
assuré son homologue béninois
Thomas Boni Yayi. Le président
tchadien Idriss Deby a souligné « la
détermination à faire face aux terroristes qui gangrènent la région».
« Ces terroristes ont déjà fait du
mal dans la sous-région, les laisser
continuer, c'est prendre le risque de
laisser l'ensemble de la sous-région, de
l'Afrique dans le désordre », a-t-il dit.
R. I.
Brésil
Plus de 120 otages lors
d'une mutinerie
D
Un accord nucléaire avec les
grandes puissances est «
possible» malgré l'absence
d'avancées aux dernières
discussions à Vienne, a
affirmé dimanche le chef de la
diplomatie iranienne
Mohammad Javad Zarif. « Un
accord est possible mais les
illusions doivent disparaître.
L'occasion ne devrait pas être
de nouveau manquée comme
en 2005 », a écrit M. Zarif sur
son compte twitter, en
référence à l'échec des
D U
es détenus d'une prison dans
le nord-est du Brésil ont pris
samedi en otage 122 personnes, a annoncé une porte-parole de
l'établissement pénitentiaire. Cent
dix-huit otages sont des membres de
famille de détenus et les quatre
autres du personnel de la prison, a
précisé Sandra Melo, porte-parole
de l'établissement « Advogado
Jacinto Filho », situé dans la ville
d'Aracaju, dans l'Etat de Sergipe
(nord-est).La situation est désormais « calme » et des « négociations
» devaient reprendre tôt dimanche
matin, a-t-elle ajouté dans la nuit de
samedi à dimanche. « Nous ne
croyons pas que les prisonniers vont
s'en prendre à leur propre famille »,
a souligné le responsable de la police
militarisée de l'Etat de Sergipe,
Mauricio Iunes, au site d'informaALGERIE NEWS
tion continue G1. Il n'exclut cependant pas que certains soient restés
dans la prison de leur plein gré pour
protéger les mutins. Mais « les surveillants de la prison sont, eux, des
otages », a-t-il ajouté. La mutinerie
s'est produite dans une aile de la prison qui compte 123 détenus sur un
total de 476 prisonniers sur l'ensemble
de
l'établissement.
L'intervention rapide des gardiens a
permis d’empêcher que la mutinerie
ne se propage aux trois autres ailes
de la prison. Au cours de cette intervention, les mutins ont tué un chien
policier, selon le site D1. Les motivations des mutins demeurent peu
claires. Selon les médias, les prisonniers réclament plus de souplesse
dans les horaires des visites et une
amélioration de leurs conditions
d'incarcération. Cette mutinerie
Lundi 19 mai 2014
survient à 26 jours de l'ouverture de
la Coupe du monde de football (12
juin-13 juillet), marquée par une
importante contestation de la rue,
provoquée notamment par le coût
élevé de cette manifestation sportive. L'Etat de Sergipe n'accueille
aucune épreuve de la compétition.
Une émeute similaire qui s'est déjà
produite il y a deux ans dans la
même prison, a été résolu dans les
26 heures. Fin avril dernier, six prisonniers ont été tués et sept autres
blessés lors d'une mutinerie dans
une prison dans l'Etat de Bahia
(nord-est). 548 000 détenus sont
actuellement enfermés dans les prisons brésiliennes surpeuplées, qui
auraient besoin de quelque 207.000
places supplémentaires, selon l'ONG
Conectas qui s'occupe de la défense
des droits de l'homme.
> N O T R E
V I S I O N
D U
M A G H R E B
17
Affrontements meurtris en Libye
Le bilan s’est alourdi
Le bilan provisoires des affrontements qu ont lieu en Libye pendant ces deux derniers deux jours s’est alourdit. On
déplore 80 morts et 141 blessés.
S
elon Abdallah Al-Fitouri,
responsable du ministère
de la Santé pour la
région orientale, le bilan
s'est aggravé à 79 morts et 141
blessés, répartis sur cinq hôpitaux
de la région. Dans un précédent
bilan, un porte-parole du ministère a fait état de 37 morts et 139
blessés.
Auparavant, l'armée
libyenne régulière a déclaré une
zone d'exclusion aérienne sur
Benghazi (est), menaçant d'abattre tout avion militaire survolant
la zone, au lendemain de raids
aériens menés par une force paramilitaire contre des positions de
groupes armés. L'état-major de
l'armée
libyenne
"déclare
Benghazi et ses banlieues zone
d'exclusion aérienne, jusqu'à nouvel ordre". Des officiers et des
pilotes de l'armée de l'air ont
rejoint vendredi une force paramilitaire commandée par un
général à la retraite, Khalifa
Haftar, et ont bombardé des positions de groupes d'ex-rebelles,
dont celui d'Ansar Asharia, classée
organisation
terroriste
par
Washington. Les ex-rebelles ont
riposté avec des canons antiaériens. Khalifa Haftar, qui a participé à la révolte contre le régime
de Mouammar Khadafi en 2011, a
lancé vendredi matin une opération contre des groupes qu'il a
qualifiés de "terroristes" à
Benghazi, fief de nombreuses
milices lourdement armées. Ces
combats ont fait 37 morts.
Le groupe armé mené par l'ancien major-général Khalifa Haftar
s'est retiré samedi de la ville de
Benghazi, dans l'est de la Libye,
après une journée de combats
féroces, qui ont fait 36 morts et
plus de 140 blessés. Selon des
témoins, les tirs d'armes légères et
d'artillerie ont diminué depuis
vendredi minuit. Selon les médias
locaux, la milice de Haftar s'est
retirée
progressivement
de
Benghazi. Le ministre intérimaire
de la Santé Abdallah Faitouri a
indiqué à Xinhua qu'au moins 36
personnes étaient mortes et que
plus de 140 avaient été blessées.
Khalifa Haftar, major-général à la
retraite, avais mené vendredi son
"armée nationale" auto-proclamée dans Benghazi, la deuxième
plus grande ville du pays, bombardant plusieurs bases de militants islamistes, dont des camps
d'Ansar Al-Sharia et de la Brigade
du 17 février. Les médias ont rapporté que des armes légères et des
armes lourdes avaient été utilisées. Haftar a qualifié son action
d' « opération dignité » afin de
purger la ville des « terroristes »,
mais le gouvernement intérimaire
l'a décrit comme un « coup d'Etat
» et lui a demandé de faire preuve
de maîtrise et de « résister à la tentation d'interférer ».De nombreux
citoyens de Benghazi ont manifesté dans la rue contre les violences incessantes, réclamant une
armée et une police fortes pour
garantir la sécurité.
Reprise de combats
Les miliciens fidèles à un général libyen à la retraite ont
demandé samedi aux habitants de
certains quartiers de Benghazi
d'évacuer les lieux avant une nou-
velle attaque contre des islamistes
qu'ils ont déjà affrontés vendredi.
Ces combats, entre « l'Armée
nationale libyenne » (ANL)
conduite par le général Khalifa
Haftar et les islamistes, ont fait
plusieurs dizaines de morts.
Avant-hier soir on pouvait voir
des familles faire leurs bagages et
quitter les quartiers de l'ouest de
la ville portuaire, située dans l'est
de la Libye. Selon le général
Khalifa Haftar, que le président
du Parlement soupçonne de préparer un coup d'Etat, ses hommes
se sont repliés pour des raisons
tactiques mais s'apprêtent à lancer
un nouvel assaut. « Nous allons
revenir en force », a-t-il dit à des
journalistes à El Abiar, une petite
commune à l'est de Benghazi. «
Nous avons entamé cette bataille
et nous n'allons pas y renoncer
tant que nous n'aurons pas atteint
nos objectifs. » Il a ajouté que le
gouvernement et le Parlement
n'avaient à ses yeux aucune légitimité dans la mesure où ils n'ont
pas réussi à rétablir la sécurité
depuis l'éviction de Mouammar
Soutien au blogueur Aziz Amami
Une mobilisation pour libérer
le blogueur
D
es groupes de jeunes ont
manifesté, samedi matin,
devant le siège du ministère de
l'intérieur
à
l'avenue
Habib
Bourguiba à Tunis, en soutien au blogueur Aziz Amami, arrêté depuis
lundi dernier, accusé de « détention et
consommation de cannabis ». Les forces de l'ordre sont intervenues suite
aux provocations des manifestants
qui ont proféré des insultes à leur
égard et ont essayé de franchir les fils
barbelés qui entourent les bâtiments
du ministère tunisien de l'Intérieur.
Les forces de l'ordre ont utilisé des
matraques pour disperser les manifestants qui ont pris la fuite en direction
de l'avenue de Paris et les rues adja-
centes, notamment les rues de
Marseille et Mokhtar Attia.
Des journalistes ont affirmé à la
correspondante de la TAP qu'un photographe a été agressé par la police et
que deux autres journalistes ont été
conduits au poste de police.
Une source sécuritaire se trouvant
sur les lieux des événements a refusé
de confirmer cette information.
L'agence TAP n'a pas pu vérifier l'information auprès du ministère de l'intérieur, malgré de multiples tentatives
pour contacter le porte- parole du
département. Le secrétaire général
adjoint du Centre de Tunis pour la
liberté de presse, Slim Boukdhir, a
dénoncé lors d'une conférence de
presse tenue samedi à Tunis les agressions et l'arrestation de journalistes. Il
a estimé que cette pratique constitue «
une nouvelle atteinte à la liberté de
presse et un pas en arrière».
ALGERIE NEWS
Lundi 19 mai 2014
Kadhafi en 2011. « La rue et le
peuple libyens sont avec nous », at-il assuré. A Tripoli, le président
du
Parlement,
Nouri
Aboussahmaïn, a affirmé que le
général Khalifa Haftar se préparait selon lui à renverser le pouvoir. « Les membres de l'ALN, qui
ont mené des combats à
Benghazi, échappent au contrôle
de l'Etat libyen et préparent une
tentative de coup d'Etat destinée à
servir leurs intérêts », a-t-il estimé
lors d'une conférence de presse.
Le bilan des affrontements de
vendredi se monte à 43 morts et
plus de 100 blessés, selon un responsable du ministère de la Santé.
Mais, d'après le général Khalifa
Haftar, 60 islamistes et six de ses
hommes ont été tués. Le site d'information Ajoua Belad, qui dit
s'appuyer sur des chiffres officiels,
a évoqué samedi soir un bilan de
75 morts et de 141 blessés.
Tunis prolonge
l'annulation des
vols
Le transporteur aérien national Tunisair a annoncé dans un
communiqué, la prolongation de
l'annulation de tous ses vols à destination de Benghazi (Nord- Est
de la Libye), programmés le
dimanche 18 et lundi 19 mai
2014. Cette décision intervient
suite à la décision des autorités
libyennes de fermeture de l'aéroport de Benghazi, pour 2 jours
supplémentaires, précise la compagnie. Tous les vols de Tunisair à
destination de la ville sont annulées depuis vendredi 16 mai. Le
transporteur appelle les passagers
à s'adresser à leur agence de
voyage habituelle ou à contacter
les numéros 70 101 300 ou 81 107
777 pour de plus amples informations sur leurs vols. Yanis Ramy
LES GENS
Hamed Karoui
Le président du Mouvement Destourien, Hamed Karoui, a
estimé, samedi, que la dissolution du Rassemblement
constitutionnel démocratique (RCD) et de la direction de
la sûreté de l'Etat était une grave erreur. Dans un
meeting, à Bizerte, à l'occasion de l'installation d'une
Fédération destourienne du mouvement dans la région, il
a appelé le chef du gouvernement provisoire Mehdi
Jomaâ à trouver une solution au dossier des hommes
d'affaires interdits de voyage sans pour autant affecter
les procédures judiciaires engagées contre eux. A cet
égard, il a proposé au gouvernement d'obtenir des
garanties de ces hommes d'affaires contre leur octroi
d'autorisations de voyage, l'objectif étant de contribuer à
la dynamisation de la machine de développement.
18
> S P O R T S
Après Barça-Atlético
La voie de la révolution
En allant chercher un titre mérité de champion d'Espagne au Camp Nou, l'Atlético a mis fin à la dualité légendaire
Barça-Real en Liga, prouvant à l'Espagne que c'était possible.
T
ata Martino avait pourtant tenté de donner de la
vitesse et de la créativité
au jeu catalan en alignant
Cesc Fabregas aux côtés d'Andres
Iniesta au milieu, et Pedro en attaque. Dans l'optique d'éviter le scénario des deux derniers matches
de Ligue des champions. Mais cela
n'a pas fonctionné sur la durée.
Bien que devant au score grâce à
une action limpide et imparable,
le Barça est resté impuissant par la
suite face au bloc parfaitement
organisé de l'Atlético. Il n'a
adressé que 11 tirs, et seulement 4
cadrés, sur l'ensemble du match.
Les Colchoneros, toujours en
supériorité numérique pour
défendre sur les Barcelonais, ont
en revanche vite été privés d'appui devant après les blessures de
Diego Costa et Arda Turan. Leur
faculté à sortir rapidement le ballon s'en est ressentie. Mais
l'équipe de Diego Simeone a d'autres atouts. Toujours dangereuse
sur coups de pied arrêtés, elle a
fini par faire la différence sur un
corner où la défense barcelonaise
a affiché ses lacunes dans le marquage. Barcelone n'a jamais
trouvé la clé du coffre-fort madrilène cette saison. En six matches,
ça en dit long sur la maîtrise de
l'Atlético quand il s'agit de jouer
le Barça. Pour cela, l'Atletico est
devenu officiellement champion
d'Espagne grâce au nul (1-1)
obtenu à Barcelone lors de la 38e
et dernière journée de Liga. Dans
un match ébouriffant au Camp
Nou, une tête de Diego Godin
(49) a répondu à l'ouverture du
score
barcelonaise
d'Alexis
Sanchez (34) et a envoyé au para-
Les gens
Coupe d'Angleterre
Arsenal met fin
au signe indien
A
rsenal a mis fin
à neuf longues
années sans titre
en battant Hull en prolongation (3-2 a.p.) en
finale de la Coupe
d'Angleterre, samedi à
Wembley, en souffrant
pour remonter un handicap de deux buts. La
victoire en 2005 contre
Manchester United a
enfin une petite soeur
après l'invraisemblable
échec de 2011 en Coupe
de la Ligue contre
Birmingham.
Les
Gunners, quatrièmes en
championnat après avoir
longtemps cru au titre,
décrochent leur onzième
« Cup » et rejoignent
Manchester United en
tête des clubs les plus
titrés de l'épreuve. Dès
lundi, Arsène Wenger,
arrivé à Londres en 1996,
pourra arborer un grand
sourire pour parapher
une prolongation de
contrat qui traîne depuis
trop longtemps alors que
son engagement expire en
juin. Pourtant, son équipe
a encore failli sombrer et
perdre sa troisième finale
d'affilée (avec celle de
2006 en Ligue des champions) en se retrouvant
menée 2-0 dès la 8e
minute de jeu. L'entame
mordante des Tigers, seu-
lement 16e de Premier
League et déjà battus 2-0
puis 3-0 cette saison par
leurs adversaires, a fait des
dégâts dans la fébrile
défense londonienne. A
l'issue de coups de pieds
arrêtés bien exécutés,
Chester (4) et Davies (8)
ont profité de leur supériorité dans le jeu aérien
pour faire prendre le large
à leur équipe. Avec Alex
Bruce, le fils de l'entraîneur Steve, le trio défensif
a d'ailleurs livré une première période de haut
niveau avant de « muscler
» son jeu. Sans la présence
du défenseur Gibbs sur sa
ligne, Hull aurait même
pu achever son adversaire
dès la 12e minute. Mais
l'égalisation splendide et
rapide de Cazorla (17) sur
coup franc direct a empêché son équipe de plonger. Celle-ci a alors pris le
contrôle des opérations
mais s'est montrée trop
imprécise. Elle a aussi eu
le malheur de tomber sur
dis les « Colchoneros », héroïques
et acharnés en défense. Premier
avec 90 points, le club madrilène
devance le Barça, 2e, (87 points)
et le Real Madrid (87 points), son
futur adversaire en finale de la
Ligue des champions la semaine
Steve
Mandanda
un adversaire truqueur,
désireux de gagner du
temps, et sur un arbitre
qui a laissé faire, refusant même de siffler
par trois fois un
penalty qui s'imposait
(59, 68, 80). Koscielny,
coupable en 2011
contre Birmingham
d'une erreur fatale en fin
de match, a cette fois
offert la prolongation aux
Londoniens en reprenant
un
corner
renvoyé
d'abord par Sagna puis
dévié par Giroud (71).
L'entrée de Sanogo à la
place de Podolski a
ensuite permis à Arsenal
d'accentuer son emprise.
Et Giroud, après avoir
touché la barre, a fini par
marquer d'une talonnade
le but de la victoire à
Ramsey (108), le meilleur
joueur du match. Même
si une bévue du gardien
Fabianski,
finalement
préféré à Szczesny, aurait
pu prolonger le suspense
(116). Cela aurait été bien
payé pour Hull, un club
qui n'a jamais rien gagné.
Car après leur entame
parfaite, les hommes de
Steve Bruce n'ont plus
jamais
cherché
à
construire
le
jeu
jusqu'aux
dernières
minutes un peu débridées.
Match amical
Les Pays-Bas
tâtonnent,
l'Equateur solide
L
Steve Mandanda, gardien
numéro 2 des Bleus, devra
soigner pendant six
semaines ses cervicales,
selon le diagnostic livré à
Marseille dimanche, ce qui
annihile quasiment ses
chances d'être au Mondial2014. « Steve Mandanda
présente une fissure stable
de la première vertèbre
cervicale et une entorse
cervicale. Ceci l'obligera à
porter une minerve pendant
trois semaines et à suivre
une période de rééducation
équivalente », a expliqué le
docteur Christophe Baudot,
médecin de l'OM sur le site
du club dimanche. Cette
période de soins raye donc
sur le papier les chances du
portier d'être au Mondial2014 avec les Bleus, dont le
premier match au Brésil est
prévu le 15 juin face au
Honduras. Soit dans 28
jours. Le médecin de l'OM ne
parle pas de forfait pour le
Mondial. Car une telle
annonce, si elle est effective,
reviendrait à l'encadrement
des Bleus.
ALGERIE NEWS
Lundi 19 mai 2014
prochaine. C'est la première fois
depuis Valence en 2003-2004 que
le titre en Liga n'est pas confisqué
soit par le club merengue soit par
son rival blaugrana, dont les budgets respectifs sont au moins quatre fois supérieurs à celui de l' «
Atleti ». Conquis au bout d'un
scénario haletant, ce trophée
récompense la folle saison des
hommes de Diego Simeone, leaders du championnat depuis fin
mars et qui peuvent même réaliser un fabuleux doublé s'ils remportent la C1 samedi prochain à
Lisbonne face au Real. L'Atletico
Madrid n'avait plus remporté le
titre de champion d'Espagne
depuis la saison 1995-1996. A
l'époque, l'actuel entraîneur
Diego Simeone évoluait dans l'entrejeu de l'équipe « rojiblanca » et
l'Argentin et ses partenaires
avaient réussi le "doblete" LigaCoupe du Roi. Fort de ce triomphe national, les « Matelassiers »
peuvent désormais se tourner
avec appétit vers la Ligue des
champions, une compétition
qu'ils n'ont jamais remportée et
dont ils ont disputé la finale il y a
40 ans, en 1974.
es Pays-Bas, brouillons et
dans une composition
inédite, ont été accrochés
(1-1)
samedi
à
Amsterdam par une équipe
d'Equateur disciplinée à défaut
d'être brillante, lors d'un
match amical opposant deux
formations qualifiées pour le
Mondial. Privé de Nigel de
Jong, Wesley Sneijder, Rafael
van der Vaart, Arjen Robben et
Jeremain Lens, toujours retenus par leurs clubs, Louis van
Gaal a aligné un onze de
départ composé quasi exclusivement de joueurs du championnat néerlandais. Seul
Robin van Persie faisait exception.
L'attaquant
de
Manchester United a d'ailleurs
brillé en inscrivant un but
magnifique à la 40e en enchaînant amortie de la poitrine et
reprise de volée pour tromper
Banguera. Souvent blessé cette
saison, «RVP» semble revenir à
son meilleur niveau. « J'ai joué
deux fois une demi-heure et
une fois 67 minutes lors des
trois dernières rencontres en
championnat d'Angleterre. Je
manque encore de rythme
mais je suis totalement rétabli», avait indiqué le capitaine
néerlandais avant la rencontre.
Il a de la sorte pu aider ses jeunes équipiers face à une formation équatorienne très
accrocheuse et qui a eu l'avantage d'inscrire un but dès les
premières minutes. Bien servi
par Caideo, Jefferson Montero
a piégé la défense locale et le
gardien Casper Cillessen pour
faire 0-1 dès la 9e minute.
Adversaire de la France, de la
Suisse et du Honduras au premier tour du Mondial,
l'Equateur du séléctionneur
Reynaldo Rueda n'a pas souvent été bousculé par les
Oranje. Peut-être parce que les
joueurs néerlandais n'ont pas
encore assimilé la nouvelle tactique de Louis van Gaal.
Renonçant au traditionnel 43-3, de mise au pays inventeur
du football total, le mentor
néerlandais avait opté samedi
pour une 5-3-2 qui demande
sans doute encore quelques
réglages. Car les Oranje, beaucoup plus frileux qu'à l'habitude, n'ont pas été très dangereux en seconde période. Le
retour des joueurs évoluant à
l'étranger pour les prochains
matches, ainsi que le stage que
les Néerlandais effectueront la
semaine
prochaine
au
Portugal, devraient permettre
à Van Gaal d'effectuer quelques ajustements. Car les PaysBas actuels sont à mille lieues
de la formation qui avait
atteint la finale du Mondial2010 en Afrique du Sud.
> M E D I A N E T
Microsoft
Droit à l'oubli
Plusieurs semaines
pour trouver une
solution
Le géant à l'épreuve
de sa nouvelle
tablette
Arrivé à la tête de Microsoft il y a 100 jours à peine, Satya Nadella va passer un
premier test en présentant la nouvelle version de la tablette Surface qui permettra
aux investisseurs de jauger sa capacité à honorer sa promesse de mettre l'accent sur
le mobile et sur l'informatique dématérialisée.
D
epuis son intronisation, sa décision la
plus spectaculaire
aura été de proposer
la suite bureautique Office sur
l'iPad d'Apple, un geste salué en
Bourse mais aussi par les utilisateurs qui ont été 27 millions à
la télécharger en l'espace de
quelques semaines. Microsoft
lancera mardi la troisième
génération de sa tablette
Surface et le groupe pourrait
également en dévoiler une
autre, plus petite, qui lui permettrait d'entrer sur un marché
pour l'heure dominé par l'iPad
mini d'Apple, le Kindle Fire
d'Amazon, le Nexus de Google
et la gamme Galaxy de
Samsung. La partie équipements de la stratégie de croissance de Microsoft est sans
doute la plus ardue. Lancée en
octobre 2012, la tablette Surface
peine à trouver son public avec
une part de marché estimée à
2% qui ne fait aucune ombre à
l'iPad. Avec une part de marché
aussi menue, certains investisseurs estiment que Microsoft
doit éviter de perdre son temps
et ses fonds dans le développement de produits à faible
marge. « Nadella a pris un
excellent départ en tant que
directeur général bien que la
réorientation de l'activité
autour des tablettes et du
mobile s'apparente à une tâche
herculéenne », souligne Daniel
Ives, analyste de FBR Capital
La trêve
A
précisent que l'arrêt des
poursuites ne signifie pas
pour autant qu'elles s'accordent mutuellement une
licence d'utilisation de
leurs brevets. « Apple et
Google se sont également
mis d'accord pour travailler ensemble à une réforme
des brevets dans certains
domaines », expliquent
Apple et Google dans leur
Markets. « Si les turbulences
sont trop fortes sur le segment
des tablettes et/ou sur celui du
mobile, on peut s'attendre à
quelques changements stratégiques dans les activités de matériels. » En dépit de ventes guère
spectaculaires, certains signes
tendent à montrer que la
Surface Pro 2, qui utilise un système d'exploitation Windows,
commence à séduire une clientèle professionnelle. « Il y a sans
aucun doute beaucoup d'intérêt pour la Surface Pro en tant
qu'ultrabook (ordinateur portable léger) disposant des
caractéristiques d'une tablette
», souligne J.P. Gownder, analyste de Forrester. « C'est le
modèle sur lequel on me pose
le plus de questions et il va être
observé de près. »
Et si la Surface ne domine
pas le marché, J.P. Gownder
pense que Satya Nadella et
Microsoft ont raison de persévérer sur le segment matériel,
au moins pour montrer aux
autres fabricants comment utiliser au mieux son système
d'exploitation Windows. «
Microsoft aurait tort de ne pas
avoir de matériel dans son mix
de produits. Le danger, c'est de
ne pas essayer », juge J.P.
Gownder.
R. T.
Le géant internet américain Google estime
qu'il lui faudra «plusieurs semaines» pour
trouver un moyen de se conformer à une
décision de la justice européenne, qui l'oblige
à effacer certaines données privées de ses
résultats de recherche au nom du «droit à
l'oubli». La Cour européenne de justice de
Luxembourg a débouté le groupe américain en
estimant mardi que les particuliers pouvaient
obtenir, sous certaines conditions, la
suppression des liens vers des pages internet
comportant des données personnelles les
concernant en s'adressant directement au
fournisseur de ces liens. «L'arrêt a des
implications importantes pour la manière dont
nous gérons des demandes de retrait»
d'informations dans les résultats de
recherche, a indiqué un porte-parole de
Google dans un courriel à l'AFP. «C'est
compliqué sur un plan logistique - ne serait-ce
qu'à cause des nombreuses langues
impliquées et du besoin d'un examen attentif.
Dès que nous aurons réfléchi à la manière
dont ça fonctionnera, ce qui peut prendre
plusieurs semaines, nous informerons nos
utilisateurs», a-t-il ajouté. La décision
s'applique à tous les pays de l'Union
européenne mais son application sera
supervisée par les organismes nationaux en
charge de la protection des données (comme
la CNIL en France par exemple).
Dès le lendemain de l'arrêt, certains experts
et acteurs du secteur technologique avaient
prévenu que sa mise en oeuvre serait
compliquée, certains y voyant même un risque
d'ouvrir la porte à la censure. L'Organisation
pour la sécurité et la coopération en Europe
(OSCE) s'est aussi inquiétée vendredi d'une
obstruction dans le travail d'enquête
journalistique. Google n'a pas communiqué
sur le nombre de demandes de retrait
d'informations qu'il a reçues depuis l'arrêt,
mais certains médias, notamment
britanniques, ont fait état d'une nette
augmentation, mettant notamment en avant
les requêtes émanant d'un pédophile et d'un
homme politique cherchant à se faire réélire.
Pinterest
Apple et Google
pple et Motorola
Mobility, filiale de
Google,
ont
annoncé vendredi avoir
trouvé un accord en vertu
duquel les deux groupes
abandonnent aux EtatsUnis leur bataille judiciaire
sur les brevets de smartphones. Dans un communiqué conjoint, les deux
entreprises américaines
19
communiqué.
Apple et certains fabricants de téléphones fonctionnant sous Android, le
système d'exploitation de
Google, ont lancé des dizaines poursuites les uns
contre les autres à travers le
monde, chacun accusant
l'autre de plagiat. Les deux
géants ont fait savoir à une
cour
d'appel
de
Washington que les dossiers en questions devaient
être refermés. Cet accord
ne semble pas valoir dans le
cas du litige entre Apple et
Samsung. Google a racheté
en 2011 la division de combinés de Motorola pour
12,5 milliards d'euros et a
annoncé en début d'année
sa revente au Chinois
Lenovo, tout en conservant
la grande majorité des brevets.
ALGERIE NEWS
Le réseau valorisé
à cinq milliards
L
e réseau social américain Pinterest, qui
permet «d'épingler»
des photos représentant ses
centres d'intérêt sur un profil en ligne, a vu sa valorisation monter à 5 milliards de
dollars à l'occasion d'un
nouveau tour de table, a-t-il
indiqué vendredi. Pinterest
a levé à cette occasion 200
millions de dollars auprès
d'investisseurs déjà présents
à son capital: SV Angel,
Fidelity,
Andreesen
Horowitz,
FirstMark
Capital, Bessemer Venture
Partners et Valiant Capital
Management, selon un
communiqué envoyé par
courriel à l'AFP et confirmant des informations de
presse. Le géant japonais du
commerce
en
ligne
Rakuten, qui a déjà investi
Lundi 19 mai 2014
dans le passé 100 millions
de dollars dans Pinterest,
n'aurait donc pas pris part à
cette levée de fonds. La valorisation du réseau poursuit
en tout cas sa croissance
explosive: ses précédents
appels de fonds l'avaient
valorisé à seulement 2,5
milliards en février 2013 et
3,8 milliards en octobre
dernier. Pinterest chiffre ses
levées de fonds totales
jusqu'ici à 764 millions de
dollars. Pinterest, lancé en
2010
et
employant
aujourd'hui plus de 300
personnes, compte plus de
60 millions d'utilisateurs
mensuels actifs dans le
monde, selon des données
du cabinet ComScore. La
start-up a lancé l'an passé à
Paris une version spécialement conçue pour les abon-
nés français, sa première
plongée dans le monde non
anglophone, et a entrepris
depuis de traduire son site
dans une série d'autres langues.
Pinterest
dit
aujourd'hui avoir 30% de
ses utilisateurs à l'international et être disponible
dans 31 pays. Son siège est à
San Francisco en Californie,
mais la société a aussi des
bureaux au Royaume-Uni,
en France et au Japon, avec
l'objectif d'en ouvrir davantage «pour atteindre des utilisateurs et des partenaires
au niveau local». Pinterest
ne monétise son audience
que depuis peu, en affichant
des contenus «sponsorisés»
par des annonceurs, sur le
modèle de ce que font déjà
d'autres réseaux comme
Facebook ou Twitter.
> T É L É V I S I O N
S
E
L
E
Forces spéciales
C
T
I
O
LES GENS
N
Cristina Cordula
Vikings
Ce soir sur W9
21
Ce soir sur Canal+
Elsa Casanova, une
journaliste opposée à la
présence des troupes
françaises en
Afghanistan, et son
interprète, Amin,
parcourent le pays à leur
risque et péril. Les
dangers se concrétisent
lorsqu'ils sont retenus
prisonniers par un
groupe de talibans.
L'affaire étant sensible,
le gouvernement
dépêche un commando
des forces spéciales,
dont la première partie
de la mission est un
succès. Au coeur d'un
paysage aussi aride que splendide, les six baroudeurs
parviennent à libérer la journaliste et son interprète. Il leur
faut désormais parvenir à rentrer vivants chez eux. Or, ce
volet de la mission ne va pas s'avérer des plus faciles, les
talibans se jetant à la poursuite du petit groupe...
Cauchemar en cuisine
Ce soir sur M6
Le chef se rend en
Ariège pour aider Fabio
et Emilie à sauver leur
restaurant en perte de
vitesse. Il s'agit d'un
très bel établissement
avec jardin, mais le
mauvais caractère du
gérant semble
dissuader les clients de
venir y manger. Il
n'hésite pas à
invectiver son
entourage, notamment sa compagne. Tout le monde peut
entendre leurs disputes, y compris les visiteurs qui ne sont
guère encouragés à revenir... De son côté, Emilie s'occupe
du service mais n'a pas de formation professionnelle et
doit, en plus, s'occuper de leur fille. Aujourd'hui, c'est non
seulement le restaurant qui est menacé mais aussi la survie
de ce jeune couple. Philippe Etchebest apporte ses
conseils, son expérience et toute son énergie pour
renverser la vapeur.
Le roi Ecbert accepte de recevoir Ragnar et lui fait une offre
intéressante. Mais le répit est de courte durée. Un émissaire du roi
Horik informe Lothbrok que Kattegat est désormais aux mains de Jarl
Borg. Craignant pour la vie de son épouse et de ses enfants, Ragnar
décide de repartir immédiatement sur ses terres. Pendant ce temps, la
princesse Aslaug et sa famille trouvent refuge chez Rollo qui tente de
rassembler des guerriers afin de reprendre le contrôle de Kattegat.
Crimes
Tout peut changer
Un meurtrier dans le village. En juillet 1993, lors d'une fête
de village, Jessica, 7 ans, est enlevée, violée et supprimée
par un criminel récidiviste • La tuerie du Grand Bornand. Le
11 avril 2003, la famille Flactif est sauvagement assassinée
dans son chalet. Six mois plus tard, David Hotyat, un voisin
des victimes, est arrêté. Il avoue les meurtres
• Qui a tué Magalie ? Fin mars 2001, le corps en partie
calciné de Magalie Part, 19 ans, qui venait de se marier, est
retrouvé par un promeneur dans un bois à Vulbens.
REDACTEUR EN CHEF
Massinissa Boudaoud
MAIL
[email protected]
Ce soir sur Arte
Méfiez-vous de
vos amis.
Comment lutter
contre la
diffamation et le
harcèlement en
ligne ? A qui
s'adresser quand
votre réputation
numérique est en
jeu ? • Arnaques à
la carte bancaire :
comment se
protéger ? Des
centaines de milliers de Français ont déjà été victimes
de ce type de fraude. Derrière l'escroquerie, il y a
parfois d'importants réseaux de malfaiteurs. Qui lutte
contre ces piratages ? • Femme, mari, enfants : qui
espionne qui ? Des parents qui pistent leurs ados, jour
et nuit, grâce à une application sur leur téléphone :
sommes-nous entrés dans l'ère de « Big Brother »? Il
suffit de quelques clics pour installer un logiciel-espion
dans le téléphone de son conjoint et d’avoir accès à des
informations personnelles.
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Hamida Ayachi
28, rue Ahmed Boualem Khalfi
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ADMINISTRATION
ALGERIE NEWS
Lundi 19 mai 2014
Cristina Cordula, la plus carioca des
modeuses françaises, va vibrer lors de ce
Mondial… à Paris. Elle évoque sa passion
pour le football et nous livre les bonnes
adresses de Rio de Janeiro. La reine du
shopping de M6 et animatrice de Allô ma
chérie ! sur Styles de 6play est une
authentique Carioca, puisqu’elle est née le
30 octobre 1964 à Rio de Janeiro. Et même
si elle a quitté le Brésil, en 1985, pour
entamer une carrière de mannequin avant
de créer son agence de conseil en image et
devenir une star de la télé (où elle fête
cette année ses dix ans de collaboration),
c’est dans son pays natal qu’elle vient se
ressourcer : « J’aime retrouver mon peuple,
ma famille, parler ma langue et profiter de
la joie de vivre des Cariocas. Certes, ils
parlent fort, mais ils sourient tout le
temps. »
Elisabeth Quin reçoit tous les jours, en première partie
d'émission, un invité témoin de l'actualité. Elle mène
ensuite un débat sur le sujet chaud du jour. Elle est
accompagnée de Nadia Daam, journaliste spécialiste du
web, et alternativement les journalistes politiques Vincent
Giret, Guillaume Roquette et Renaud Dély. Juan Gomez
élargit le débat à l'international avec sa chronique «Vu
d'ailleurs».
Tél : 021 663 880
Fax : 021 663 879
PUBLICITÉ/MARKETING
Tél / Fax : 021 663 693
ANEP : 1, av. Pasteur, Alger.
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22
> L E T T R E S
Lettres du mont Koukou
Fabulations pour un vieux bedeau (21 partie)
e
Par Nadir Bacha
L
es relations entre Célestine et Vincent se limitèrent, pendant les premières semaines, presque un mois, aux seules rencontres dans l’atelier du peintre, situé dans le hangar d’une
vieille bâtisse, appelée la « Maison bleue » à
cause des tons de la pierre de taille dans laquelle elle
avait été érigée, et soigneusement aménagée pour les
besoins de son activité artistique, elle fut repeinte de
fond en comble avec l’aide de quelques amis, férus dans
l’exercice de la peinture ; il avait agrandi la fenêtre du
hangar sur à peu près toute l’étendue de la façade, afin
de recevoir toute la lumière du jour, tombant dans un
grand patio, qui ouvre sur l’extérieur, la rue Alfred de
Musset, à moins d’un lieue de la rue de la Cavalerie.
Célestine avait catégoriquement refusé la proposition
du maître néerlandais, qui était de lui servir de modèle
; cela voulait dire de la pure prostitution dans l’esprit de
la malheureuse potière déchue, incapable de réussir à
vendre le moindre produit, de la meilleure qualité fût-il
et au prix le plus dérisoire, tant que les étrangers venus
des îles continuaient à faire de la céramique dans leur
grande fabrique, au sud de la ville.
Vincent, de son côté, était convaincu que sans le
corps de la jolie femme à la jarre dans le déluge, son art
serait caduc, sans aucune véritable valeur esthétique. Il
considérait sa rencontre dans la tourmente comme un
signe de la providence. « Ce n’est pas un simple hasard,
dans le terrible tonnerre et les foudroyants éclairs, que
l’amphore, chue sur le pavé, ne s’est pas brisée ! Dieu a
décidé qu’elle fasse du bruit sans qu’elle se casse, pour
que Vincent entende le fracas et se retourne ! » pensa du
fond de sa raison et de son âme le maître hollandais.
Lorsqu’il vit Célestine pour la première fois, sous le
soleil du zénith dans la cour de l’atelier, elle était vêtue
d’un juste-au-corps sur une blouse de champ et les cheveux à la brise ; elle tenait au bout d’un bras, un petit
sac en cuir de vachette, teint en vert pâle, dans le ton des
sandales spartiates. Célestine avait les pieds grecs, petits,
larges et les chevilles rondes. Quand il sortit de son atelier pour répondre aux coups de clochettes sur le battant de la porte d’huis, Vincent ne reconnut pas la visiteuse ; Célestine souriait et ses joues devenaient roses –
en vérité elle était heureuse, tôt le matin elle se réveilla
pour aller rejoindre la première diligence d’Avignon
afin de faire transmettre à son cher Calendal des petites
denrées fraîches, de l’huile d’olive, deux jolies paires de
chaussettes en fil d’Écosse et des gâteaux secs, dont deux
bonnes poignées de macaron ; le lendemain de la
remise des cent francs par le salvateur de la nuit, elle
envoya en extrême urgence quatre-vingts francs à sa
progéniture.
Vincent sortait alors au-devant de Célestine, la prenant pour l’une des coquettes bourgeoises emmerdeuses qui venaient souvent dans son atelier pour demander un portrait, avec la promesse de payer fort. Le
Néerlandais en faisait de temps en temps, dans les
moments de dèche, mais il acceptait de le faire à contrecœur, il n’aimait pas la catégorie des personnes riches,
quand bien même il ne ressortît pas d’une lignée nécessiteuse ; sa famille vivait dans une aisance relative, aussi
bien dans le sud des Pays-Bas, en Belgique qu’à Paris, où
son frère cadet gérait une grande galerie d’arts. Ce fut
d’ailleurs avec l’argent que ce dernier, Théophile de son
prénom, lui eut envoyé, que Vincent avait récupéré la
jarre de la pauvre Célestine ; il lui avait fait parvenir
deux cents francs par un émissaire, devant se rendre, à
proximité, sur la Côte d’Azur. « C’est bien monsieur
Vincent ? Je suis Célestine, la dame du déluge ! » lui
avait-elle dit en faisant osciller le petit sac devant ses
genoux. Le maître avait tressailli des jarrets et il entendit son cœur battre dans ses veines jugulaires. Il lapa ses
lèvres, devenues soudainement sèches et de ses mains
nerveuses il essuya ses yeux, éblouis par le plein soleil de
midi et la fantasmagorique beauté de la visiteuse. Puis
ne sachant où les mettre après, il les laissa en suspens,
ouvertes au niveau de ses reins ; une position qui fit
Célestine sourire sans retenue avant d’éclater de rires.
En épongeant ses yeux, Vincent avait étalé de la peinture fraîche sur le haut de son visage, beaucoup de couleurs, même du noir. « Sans doute, madame, la dernière
fois c’était dans le domaine du démon, les ténèbres de la
nuit et l’orage furibond, mais comment reconnaitraisje la grâce d’aujourd’hui sous la lumière et la sérénité de
l’Eternel ! » dit Vincent avant de toussoter dans le creux
Lorsqu’il vit Célestine pour la première
fois, sous le soleil du zénith dans la cour de
l ’ atelier, elle était vêtue d’un juste-aucorps sur une blouse de champ et les
cheveux à la brise ;
de sa main, ne sachant pas encore qu’il avait bariolé sa
face. Ne connaissant pas suffisamment le profil émotionnel de son bienfaiteur, Célestine ne voulait pas
expliquer la vraie raison de son accès hilare manifeste,
afin d’éviter de courir quelque risque de toucher
l’amour-propre de l’artiste, « il finira par se rendre
compte tout seul et y pallier discrètement ! »
Célestine accepta un petit verre de vin, assise sur
une chaise en bois de hêtre, le dossier collé contre le
mur face au patio inondé de lumière. Le maître
demeura debout durant tout l’entretien, qui ne dura
qu’une petite demi-heure parce que Vincent, qui ne
s’attendait pas de la visite de Célestine, avait convenu
l’avant-veille d’un important rendez-vous avec un
autre artiste peintre, lui-même étranger à l’environnement de la ville et de la Camargue, pour aller travailler la nature dans les pâturages. Ce fut dans les premiers pas l’accompagnant dans la rue que le
Néerlandais lui fit la proposition qu’elle daignât devenir son modèle, payée 10 francs l’heure, pour une fréquence d’au moins deux heures par semaine. Dans
l’esprit de Célestine il s’agissait, matériellement, d’une
sinécure, avec une petite fortune au bout du service.
Seulement dans l’engagement, il était aussi question
de prestation à nue, dans l’atelier ou sur les champs, à
la franche lumière du jour. Mais cette clause avait
pour elle le sens du libertinage extrême, du tapinage
en quelque sorte, qu’elle ne pouvait concevoir dans sa
façon de voir la vie, quelle que fût sa déchéance.
Vincent héla le cocher d’un fiacre passant de l’autre
côté de la rue, se dirigeant vers la limite des remparts
; il fit s’asseoir confortablement son invitée, puis penché sur elle, il lui demanda de réfléchir sérieusement à
la question ; mais lorsqu’il avança l’ensemble de son
torse vers la baquette, elle remarqua derrière le col de
son tricot, sous le chemisier, la présence d’un crucifix
en argent massif, noué autour du cou. Et soudain, elle
voyait son sauveur d’une tout autre manière.
Célestine, en cette splendide matinée estivale, avait
l’obligation de tenir le magasin, le vieux couple était
allé, dès l’aurore, vers une affaire importante loin de la
cité. Martin Varel avait fait, entre-temps, la connaisALGERIE NEWS
Lundi 19 mai 2014
sance d’un retraité – ou réformé - de l’armée, qui raffolait de jeu d’échecs et de la pêche en eau douce. Il
avait vécu quelques années dans les Barbaries comme
officier dans la canonnerie du port d’Alger, il n’avait
jamais été à Aumale, mais il en entendit parler à travers des anecdotes racontées par les officiers voyageurs ; il plut au père adoptif de Célestine et au bout
de quelques semaines, il devint son ami et confident et
ils ne rataient ensemble aucune partie de pêche. Ce
fut, alors, un samedi, une journée dans laquelle le
magasin n’ouvrait que jusqu’à l’heure du déjeuner.
Pour ne pas manquer d’entrain pendant les moments
vides, Célestine avait ramené son matériel de dessin
qu’elle posa sur le comptoir. Les clients étaient nombreux, la plupart, en dehors des habitués, étaient des
visiteurs en villégiature, qui tombèrent tout de suite
sous le charme de la brioche bretonne.
Il allait sonner midi, au moment où Célestine avait
fini une étude équine, empruntée à la technique des
grands maîtres italiens de la Renaissance, dont spécialement Léonard de Vinci. Martin Varel avait averti
qu’il ne viendrait que vers la fin de l’après-midi, une
situation qui lui arrivait souvent, de déjeuner tout
seule, avec son chien à ses pieds, un griffon tout blanc
ayant atteint alors l’âge de deux années. Il était son
meilleur ami, sinon le seul, mis à part Martin Varel –
Célestine entretenait des relations quasi professionnelles avec les grands cousins de Kristen, sa défunte
mère adoptive.
Vers midi passé d’une vingtaine de minutes,
Célestine décida de fermer le magasin et d’aller descendre son repas dans son atelier, quand apparut sur
le seuil de l’enceinte un jeune homme, avec un air
d’avoir couru ou rudement pressé le pas. Il tenta de
sourire pour excuser son attitude, encore haletante,
mêlée de hâte et d’importunité. Mais le sourire de la «
tenancière », alors sortie du comptoir, en direction de
la porte pour la clore, était fait de ravissement et de
tendresse, à dissoudre les amertumes dans les âmes les
plus affligées. « On m’a averti pourtant que le magasin ferme à midi, mais la réputation faite sur votre
brioche ne m’a laissé aucun choix pour ne pas tenter
une chance, mademoiselle ! » parvient-il à dire le beau
garçon à la chevelure noire et aux yeux pers. il restait
dans le présentoir une demi-douzaine de brioches,
mais le regard du jeune homme alla droit sur les dessins de Célestine posés sur le comptoir. « Je prends
toutes les brioches qui restent, mademoiselle ! » dit-il
en relevant la tête pour rencontrer le regard de la vendeuse, mais il fut comme attiré par le tableau du portrait.
N. B.
> C U L T U R E
23
HK et les Déserteurs
Quand la chanson française
renaît dans une derbouka !
C’est un groupe atypique, survolté, qui a trouvé une manière originale pour s’imposer sur une scène française
actuellement surchargée. Menée par le chanteur Kaddour Haddadi, alias HK, cette formation revisite les titres
majeurs de la chanson française à texte à travers des arrangements chaabi.
D’
Edith
Piaff
à
Renaud, en passant
par Ferré et Brel, HK
et les Déserteurs
sont dans une forme de transgression amoureuse envers un héritage artistique difficilement remaniable. C’est l’histoire d’un jeune
rappeur d’origine algérienne qui,
de sa cité roubaisienne, s’est fait
connaître grâce au groupe M.A.P.
Mais c’est à partir de 2009,
devenu leader de la formation HK
et les Saltimbanks, qu’il entre
définitivement dans l’histoire,
notamment avec la fameuse chanson « On lâche rien ! », intronisée
hymne du Front de Gauche en
France. Avec ce groupe, deux
albums verront le jour « Citoyen
du monde » (2011) et « Les temps
modernes » (2012). Tous deux
marqués par une écriture engagée
mais imprégnée d’une forte poésie et un désir permanent de
renouveau musical. C’est ainsi
qu’on découvrira « Amsterdam »
de Jacques Brel, entièrement réorchestrée, voire réinventée.
Lorsque Kaddour Haddadi
fonde son deuxième groupe, « HK
et les déserteurs », il poursuit sa
recherche dans le registre des
reprises mais, cette fois, en plongeant ces textes classiques et
mémorables de la chanson française dans le giron des mélodies
chaabi. Musicalement, la formation est on ne peut plus « costaud» : Outre Kaddour au chant,
elle compte le célèbre mandoliste
P’tit Moh, le flamboyant Ammar
Chawi aux percussions (connus
pour être membres de Gnawa
Diffusion), etc.
Et c’est à la fois surpris et fasciné que le public découvrira le
nouvel habillement, électrochaabi, de plusieurs chansons cultes à l’instar de « Padam » (Piaf),
« Le plat pays », « La chanson des
vieux amants » et « Vesoul »
(Brel), « L’affiche rouge » (Ferré),
« Les passantes » et « L’auvergnat»
(Brassens), « Le déserteur » (Boris
Vian), « C’est pas l’homme qui
prend la mer » (Renaud), etc.
Le savoir-faire musical de
Kaddour Haddadi mérite qu’on
s’y attarde car il ne s’agit nulle-
ment d’obéir à la recette vendeuse
consistant à mélanger les textes
classiques à des sonorités étrangères à leur registre, ni de verser
dans la facilité de la « world
music» ou de la fusion. La démarche est minutieusement étudiée et
rien n’est laissé au hasard, à telle
enseigne que la mélodie chaabie
ainsi « inoculée » à des poésies
purement françaises, semble avoir
toujours été dans l’attente de cette
fabuleuse rencontre qui nous
paraît non seulement naturelle
mais surtout virtuose. En somme,
c’est une symbiose aussi évidente
qu’insoupçonnée que HK et les
Déserteurs ont eu l’intelligence de
découvrir. Le groupe voue, par
ailleurs, une affection toute particulière à « L’affiche rouge » écrite
par Aragon et superbement interprété par Léo Ferré ainsi que
d’autres chanteurs après lui. Ce
texte rend hommage à Missak
Manouchian et ses compagnons
de lutte : ces 23 étrangers qui se
sont engagés dans la résistance
française contre l’occupation allemande et qui furent fusillés en
1944. La reprise en version chaabie fut révélée en 2012, année de
célébration du cinquantenaire de
l’indépendance de l’Algérie, une
manière pour Kaddour et ses
compagnons de prôner la réconciliation et la fraternité « entre
Français, Algériens et Francoalgériens ». Cela dit, le groupe est
loin de s’inscrire dans une démarche simpliste et béate, encore
moins dans un discours « bisounours » et autiste, fermant les
yeux sur une réalité de plus en
plus complexe. HK et les
Déserteurs réussissent, en effet, le
pari d’être à la fois extrêmement
lucide quant aux préjugés qui
pèsent sur l’immigration en
France, et de prendre un malin
plaisir à s’approprier et réinventer
un héritage strictement français,
qui plus est tiré d’une époque où
la chanson célébrait l’humanisme,
les valeurs universelles et l’insoumission à l’ordre établi.
Sur scène, Kaddour Haddadi
est une véritable furie. En parfaite
complicité avec ses musiciens, il
occupe l’espace, harangue son
public et électrise l’atmosphère.
Cette énergie et ce rythme scénique est cependant altéré par le
besoin de l’artiste d’introduire
chacune de ses chanson par un
petit discours au lieu d’enchainer
les titres. Quoiqu’il en soit, cette
formation pleine d’une rage créatrice et d’un désir de renouveau,
récolte un succès bien mérité en
France et au-delà, grâce à ce travail appuyé sur la mélodie et cette
manière originale de revisiter un
registre sur lequel beaucoup d’artistes de renom se sont cassé la
gueule !
S. H.
Festival européen 2014
Un monologue roumain présenté à Alger
U
tout décor ou accessoire, seule la
comédienne, quasiment figée
s'adressant directement au
public, dresse la trame de cette
‘‘fièvre’‘ voulue contagieuse tournant autour de l'histoire d'une
jeune et riche new yorkaise,
‘‘Candide’‘, vivant dans le confort
absolu. La vie de Candide est
complètement bouleversée par
un cadeau anonyme, la jeune
femme se retrouve avec un exemplaire du livre « Le capital » de
Karl Marx entre les mains, point
de départ de toutes les réflexions
de ce long monologue. La lecture
n monologue fait de questionnements et projetant
les maux évidents qui rongent le monde d'aujourd'hui aux
spectateurs, a été présenté samedi
soir au public algérois par la
comédienne roumaine Simona
Maicanescu.
Intitulée « La fièvre », cette
pièce théâtrale, représentant la
participation belge au 15ème
Festival
culturel
européen
d'Alger, est une adaptation du
texte du scénariste et acteur américain Wallace Shawn. Dans un
espace scénique ouvert, dénué de
de ce livre pousse la jeune femme
à réfléchir et à agir, un long
voyage à travers l'affligeante pauvreté de certains pays s'en est
suivi, heurtant Candide au paradoxe entre « ceux qui n'ont rien
et ceux qui possèdent tout ». La
violence, la répression, la peine
de mort et la torture gravitent
également autour des réflexions
de la jeune femme qui finit par
comprendre que ce ne sont que
des outils pour que « ceux qui
possèdent tout » conservent leurs
biens et leur pouvoir.
R. C.
AGENDA CULTUREL
Cinémathèques
algériennes
Du 17 au 31 mai : Projection du longmétrage « Yema » de Djamila
Sahraoui à travers les
cinémathèques de Sidi Bel Abbès,
Bejaia et Bechar.
Palais
de la culture
Jusqu’au 18 juin : Exposition sur le
thème « Mariage en Serbie au 19e
siècle et la première moitié du 20e
siècle », dans le cadre de la
coopération culturelle algéro-serbe.
Galerie
Dar El-Kenz
Jusqu’au 24 mai : Exposition de
l’artiste plasticien Malek Salah à la
Galerie Dar El-Kenz (à côté de l’hôtel
Dar Diaf de Cheraga).
ALGERIE NEWS
Lundi 19 mai 2014
Filmathèque
Zinet
Jeudi 22 mai à 18h : Projection du
film iranien « Une séparation » de
Asghar Farhadi.
MAMA
Jusqu’au 10 juillet : Exposition de
photographies « Les moudjahidate,
nos héroïnes » de Nadja Saïd
Makhlouf
67e Festival de Cannes
L’enfer de « Saint-Laurent »…
Après le « Yves Saint-Laurent » de Jalil Lespert, sorti sur les écrans français, il y a quelques mois, centré sur les
relations intimes avec Pierre Bergé, son mentor, voici celui de Bertrand Bonello, titré tout simplement
« Saint-Laurent ».
De notre envoyée spéciale, Dominique Lorraine
I
ci, le réalisateur de
« L’Apollonide » (Cannes,
2011) s’est davantage penché sur les tourments intérieurs du grand couturier
natif d’Oran, ville qu’il
affectionnait par dessus tout.
Une superbe scène ouvre le
film : la description quasi-documentaire de l’atelier avec ses
« petites mains » coupant le tissu,
cousant, brodant, ajustant sous
les ordres des chefs d’atelier, dirigés d’une main de fer par
Madame Munoz (superbe Amira
Casar). Autour de YSL, on trouve
aussi deux femmes qui ont beaucoup compté pour lui : le mannequin Betty Catroux (Aymeline
Valade) et Loulou de la Falaise
(Léa Seydoux, de retour à Cannes
après son triomphe dans « La Vie
d’Adèle »), dans le rôle d’un
mannequin devenu créateur de
bijoux pour le célèbre couturier.
La suite sera chiche en description de cette « ruche » couturière ; certes, on voit SaintLaurent à l’oeuvre, quelques
moments, le temps de jeter, à
grands traits, les esquisses de ses
futurs vêtements, avec ses
crayons à papier, toujours bleus.
Le réalisateur et son scénariste
Thomas Bigedain optant pour
une construction scénaristique,
oscillant entre la sphère publique
et celle privée, s’articulant en parties destructurées :
- «Le jeune homme » qui va
jusqu’au défilé «1940 », juste
avant le scandale de la fameuse
photo où il apparaissait nu, et qui
a fait la Une de Vogue.
- « La Star », qui retrace sa liaison sulfureuse avec le gigolo
Jacques de Bascher (interprété
par le troublant Louis Garrel),
qui l’entraîne dans le monde
interlope parisien et l’enfer de la
drogue.
- Enfin, les années 1976, celles
dites « de succès » et qui transformèrent, carrément, Yves SaintLaurent, en un label, une marque
commerciale «YSL ».
Ces époques auront été marquées par deux grandes collections : « Libération » (1971), qui
fit scandale à cause de son flagrant décalage avec l’époque,
celle du trip hippie, chic, et où il
lui fut reproché d’avoir habillé les
femmes comme leurs mères ! Et
celle baptisée « Les Ballets russes»
(1976), une collection conçue
dans sa résidence de Marrakech.
Elle fit sensation avec ces robes
amples aux couleurs chaudes et
flamboyantes, sous influence
orientale : Matisse, Gauguin,
Delacroix et l’Orient russe.
Le film décrit aussi la descente
d’un homme, s’abimant de plus
en plus dans ces « paradis artificiels » dont il aura « découvert »
l’existence pendant son service
militaire, lorsque des médecins,
sous prétexte de soigner une
dépression décelée chez le jeune
conscrit Saint-Laurent, le gavèrent de psychotropes.
L’époque des folles nuits parisiennes, du temps de sa liaison
avec Jacques de Bascher, n’arran-
Sur Oran :
gera pas les choses…
C’est, donc, le portrait d’un
grand créateur mais aussi d’un
homme fragile, pas du tout en
phase avec les réalités du monde,
que réalise Bonello avec le film
« Notre monde à l'époque était Oran et non Paris, ni Alger, la ville métaphysique de Camus aux
blanches vérités, ni encore Marrakech et sa bienfaisante magie rose. Oran, une cosmopole de
commerçants venus de partout, et surtout d'ailleurs, une ville étincelante dans un patchwork de
mille couleurs sous le calme soleil d'Afrique du Nord. »(Yves Saint-Laurent, 1983)
« Saint-Laurent ». « Tu ne sais
même
pas
changer
une
ampoule», lui dira sa mère (interprétée par la toujours belle
Dominique Sanda).
Gaspard Ulliel (découvert
dans « Les égarés » d’André
Téchiné, en 2003) a revêtu le costume d’Yves Saint-Laurent, sans
complexe, à la fois, félin, féminin,
malicieux, amoureux, fragile,
désespéré. Il a la légitimité de
prétendre au Prix d’interprétation.
Comme il ne faut pas oublier,
non plus, la belle surprise du film
: le retour émouvant d’Helmut
Berger, qui interprète Yves SaintLaurent (au crépuscule de sa vie,
avec une chevelure couleur
« Johnny » et des souvenirs plein
la tête), quarante deux ans après
le «Ludwig, le crépuscule des
dieux », de Luchino Visconti.
« Saint-Laurent » est un film
d'artiste sur un artiste.
On ne peut que regretter l’absence d’assez d’émotion, un sentiment sans doute trop retenu
pour ne pas sombrer dans le sentimentalisme et le sensationnel.
Tout comme d’avoir escamoté,
du coup, Pierre Bergé (Jérémie
Renier), son mentor, celui qui
créa la maison de couture, la géra,
la développa, conçu le parfum
« Opium » et tous les produits
dérivés. Certes, on voit l’homme
d’affaires négocier des contrats
avec des Américains, secourir
Saint-Laurent à ses moments de
perdition, mais guère d’apparition de sentiments affectueux,
indéfectibles, liant les deux hommes. Bergé, l’actuel copropriétaire du « Monde », est réduit, ici,
peut-être non sans raison, à son
statut d’homme d’affaires avisé.
Ajouté à cela, ce montage en
split screen, juxtaposant des défilés de mannequins et des images
d'actualité d’un monde en folie,
éparpillant plus le propos que ne
le recentrant sur l’homme, le
couturier. Cet homme, Yves
Saint- Laurent, qui résuma mieux
que quiconque sa fulgurante trajectoire, lors de ses adieux,
le 7 janvier 2002 : « Je suis passé
par bien des angoisses, bien des
enfers. J'ai connu la peur, la terrible solitude. Les faux amis que
sont les tranquillisants et les stupéfiants. La prison de la dépression et celle des maisons de santé.
De tout cela, je suis sorti ébloui
mais dégrisé. J'ai toujours placé
au-dessus de tout le respect de ce
métier, qui n'est pas tout à fait un
art mais qui a besoin d'un artiste
pour exister…»
Yves Saint-Laurent restera,
donc, cet artiste tourmenté,
jumeau du poète que Charles
Baudelaire chanta dans « Les
Fleurs du mal » :
« Le Poète est semblable au
prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit
de l'archer,
Exilé sur le sol au milieu des
huées,
Ses ailes de géant l'empêchent
de marcher ».
D. L.