Museum Rietberg Zürich Gablerstrasse 15 8002 Zürich Tél. 044 415 31 31 Fax 044 415 31 32 www.rietberg.ch Contact [email protected] Tél. direct +41 (0)44 415 31 27 Communiqué de presse A cordes et à corps - Instruments de musique de l’Inde 5 septembre 2014 – 9 août 2015 En novembre 2013, le Musée Rietberg a acquis une collection importante d’instruments anciens à cordes provenant d’Inde et constituée par un collectionneur privé allemand. L’exposition présente environ 80 des plus beaux instruments de cette collection. On y admire des instruments soigneusement ouvragés d’une centaine d’année, voire plus. Dans un article intitulé «Die musikalische Migrantin», la Frankfurter Allgemeine, dans son édition dominicale du 10 novembre 2013, rapportait le transfert d’une des plus importantes collections d’instruments de musique indiens de la ville allemande de Rüsselsheim au musée Rietberg. Ce dernier a pu acquérir une partie de ces instruments grâce au généreux soutien du «Rietberg-Kreis», une autre lui a été donnée par le collectionneur, Bengt Fosshag, le célèbre illustrateur et dessinateur publicitaire allemand, qui au cours de ces dernières décennies a constitué une collection exceptionnelle pour laquelle il cherchait un lieu de conservation permanent. Lorsque l’on questionne le collectionneur sur l’histoire de sa collection, ce dernier raconte qu’un instrument de Lahore, une sarinda, offerte par un ami dans les années 1960, l’incita d’abord à se documenter sur les instruments à cordes exotiques. La visite du «Stadtmuseum» de Munich, qui présentait une exposition d’instruments de musique extra–européens provenant d’un collectionneur privé, l’enthousiasma tellement qu’il essaya à son tour d’acquérir des pièces similaires: il acheta des instruments à cordes provenant de Turquie et du Maroc; une connaissance lui apporta un târ d’Iran. C’est ainsi que Bengt Fosshag constitua, au fil des années, une des plus importantes collections d’instruments à cordes d’Asie en Europe. En outre, sa collection évolua progressivement de simples instruments de musique à de véritables sculptures provenant de l’Inde, du Népal et de l’Afghanistan. A l’occasion de l’exposition «Mit Haut und Haar» présentée au «Lindenmuseum» de Stuttgart en 1996, le collectionneur remit à ce musée une grande partie de sa collection. Dès lors, il se concentra principalement sur les dhodro banam et sur les damyen, instruments à cordes respectivement d’origine Santal et du Népal, constituant ainsi une collection extraordinaire, qui non seulement vient enrichir le département d’art indien du Musée Rietberg, mais encore lui ouvre une nouvelle thématique. La collection Bengt Fosshag La collection Bengt Fosshag consiste en 92 instruments de musique, qui, à l’exception de neuf, proviennent de l’Inde et du Népal. La plupart date de la première moitié du XX ème siècle et est d’origine Santal, la plus grande communauté aborigène en Inde. Parmi ces sculptures instrumentales, les dhodro banam («instruments vides») et les huka banam («instruments-noix de coco») sont les plus spectaculaires. Tous deux sont aujourd’hui devenus très rares, remplacés par d’autres instruments, du fait de l’intégration progressive des Santal dans la société indienne. Präsidialdepartement Le dohdro banam est traditionnellement fait d’un seul bloc de bois, qui est divisé en quatre parties égales. La construction commence par l’abdomen, qui est creusé en ovale, et se poursuit par le thorax, évidé en forme rectangulaire et connecté à l’abdomen. On taille ensuite le cou, allongé et étroit, et enfin la tête, qui est percée d’un trou dans sa partie inférieure, ce qui permet de passer une corde et de la fixer à l’oreille ou clé. Le dhodro banam est joué avec un archet tenu de la main droite, la main gauche supportant l’instrument tenu verticalement face au public, qui voit ainsi la partie la plus ornementée. Le huka banam ressemble au dhodro banam. Toutefois, il s’en distingue par l’emplacement du «cou» qui se trouve en bas. De ce fait, l’archet est frotté sur la partie supérieure de l’instrument. Les Santal Les Santal constituent la plus grande communauté aborigène en Inde. Leur population totale est estimée entre six et dix millions de personnes, selon les sources. Ils vivent principalement dans les régions du Jharkhand, du Bengale occidental, du Bihar, de l’Odisha et de l’Assam. On trouve aussi une minorité Santal au Bangladesh et au Népal. Les Santal ont conservé leur langue, le santali, qui appartient à la famille des langues austro-asiatiques ou munda, apparentées aux langues du Sud Est asiatiques. La plupart des Santal vivent de l’agriculture, d’autres travaillent dans les mines ou ont des activités de journaliers. Les Santal, bien qu’en voie d’hindouisation et de christianisation, croient en leurs propres divinités (Thakur, Chando ou Bonga) auxquels ils n’attribuent ni lieux ni images sacrées. Ils se distinguent aussi du monde hindou par leurs propres mythes et leur propre organisation sociale, bien loin du système des castes. La position des femmes Santal, qui non seulement participent à la vie culturelle, mais aussi choisissent leur partenaire, diffère aussi des normes hindoues. La musique accompagne la vie des Santal, à l’occasion de festivités comme au quotidien. Les Santal passent pour des musiciens et des danseurs talentueux et enthousiastes. La plus grande partie de leurs chants et de leurs danses rythment les moments de l’année et les périodes de la vie. Pendant «Baha», le festival des fleurs au printemps, la tradition veut que l’on invite toutes les personnes présentes à chanter et à danser. La flûte en bambou est à cette occasion l’instrument le plus important. Lors des grands festivals, on invite les communautés voisines en frappant sur des tambours en fer. La naissance du dhodro banam et du huka banam La légende suivante raconte la naissance du dhodro banam. Il était une fois sept frères et une sœur qui vivaient ensemble. Un jour, la sœur qui s’était coupé un doigt en préparant le repas, laissa tomber quelques gouttes de sang dans les légumes qu’elle cuisinait. Ses frères, trouvant le repas particulièrement savoureux, supposèrent que la chair de leur sœur devait être exquise. Aussi décidèrentils de la tuer et de la manger. Toutefois, le plus jeune frère ne voulut rien manger et cacha sa part dans une termitière. Quelque temps plus tard, à cet endroit, poussa un arbre et une mélodie merveilleuse s’échappait de ses belles fleurs. Un ascète, qui passait par là, entendant cette douce musique, coupa une branche de l’arbre et en fit le premier dhodro banam. Une légende similaire raconte la naissance du huka banam.Il était une fois sept frères, qui avaient tué et mangé leur sœur. Le plus jeune frère cependant n’avait pas voulu manger et avait enterré sa part en un lieu où poussa un arbre dégageant des sons mélodieux. Un ascète, qui passait par là, attiré par la douce musique de l’arbre, en tailla une branche duquel il fabriqua un instrument. Sans le savoir, l’ascète arriva un jour dans le village des sept frères. Jouant de maison en maison en échange d’un peu de riz, l’ascète arriva devant la maison des sept frères et alors l’instrument se mit à chanter: «… cette maison appartient à des pécheurs …» Les frères, entendant ces mots, eurent peur, d’autant plus que l’instrument reproduisait la voix de leur sœur. Les sept frères invitèrent l’ascète à demeurer chez eux; fabriquèrent en Präsidialdepartement secret une copie de l’instrument et l’échangèrent contre celui de l’ascète, à son insu. Ensuite, ils le chassèrent hors de chez eux, prétextant qu’il avait souillé leur maison. L’exposition Le titre «A cordes et à corps», tout en jouant sur l’allitération, rappelle le lien entre l’instrument à cordes et sa morphologie humaine. L’exposition met en scène les instruments de musique, en les présentant sans socle, comme flottant, leur permettant de dégager toute leur dimension sculpturale. Les instruments sont suspendus comme des notes, à des structures circulaires évoquant, selon l’imaginaire de chacun, des boîtes à musique ou des carrousels. Cette exposition ne repose pas sur un travail d’archives; elle ne revendique pas une approche ethnologique, mais veut avant tout mettre en valeur l’esthétique de ces instruments et l’émotion qui s’en dégage. L’attention du visiteur est ainsi dirigée sur les décors sculptés des instruments et sur leurs formes inhabituelles, ainsi que sur l’interaction originale entre technique et créativité. Avec «A cordes et à corps», le Musée Rietberg propose pour la première fois une exposition temporaire qui dure presque un an, permettant ainsi de développer un projet de coopération avec le «National Handicrafts and Handlooms Museum» de New Delhi. Cette coopération permettra entre autres de travailler avec des collègues indiens à Zurich et en Inde. Sans collaboration étroite avec les collègues de musée indiens et des recherches sur le terrain en Inde, il est difficilement possible de trouver par exemple les fabricants de ces instruments ou d’en interpréter l’iconographie. Cette collaboration permettra d’en savoir plus sur les aspects culturel, historique et artistique des instruments exposés. ainsi que de produire une version anglophone approfondie et élargie du catalogue. La recherche scientifique de la collection Fosshag reste donc à faire. L’exposition et le catalogue en ouvrent la voie, permettant une meilleure compréhension de ces instruments. Par ailleurs, durant l’exposition, auront lieu une série d’événements: des ateliers, des concerts et des séminaires. Catalogue en allemand Klang / Körper – Saiteninstrumente aus Indien, Hrsg. Johannes Beltz, Marie Eve Celio, Museum Rietberg Zürich. Mit Beiträgen von Marie Eve Celio, Bengt Fosshag, Albert Lutz, Ludwig Pesch. Broschur, Fadenheftung, 80 S., über 90 Abb. (farbig), 23 x 30 cm. ISBN 978-3-907077-54-2. Verkaufspreis während der Ausstellung: CHF 28 | 23 EUR, erscheint im September 2014. Visites guidées et ateliers durant l’exposition Visites guidées publiques Visites gratuites (billet d’entrée exigé) en allemand: le samedi à 14 h Visites privées (en français, en allemand et en anglais): Tel. +41 44 415 31 31. Pour les ateliers, voir: www.rietberg.ch/kunstvermittlung. Impressum de l’exposition Commissaire de l’exposition Dr. Johannes Beltz (direction) Dr. Marie Eve Celio Scheurer (assistante) Scénographe Martin Sollberger Präsidialdepartement Montage Walter Frei Jean Claude Plattner Mark Zünd Eclairage Rainer Wolfsberger Multimédia Masus Meier Conception graphique de l’exposition Jacqueline Schöb (direction art) Stefanie Beilstein (stagiaire) Conception graphique des imprimés Raffinerie AG für Gestaltung Conception graphique du catalogue Thomas Röder Relecture Karin Schneuwly Traduction Martin Kämpchen Peter Pannke Marie Eve Celio Scheurer Melanie Newton Médiation culturelle Caroline Spicker (direction) Maya Bührer Vera Fischer Christiane Ruzek Gabriel Studerus Visites guidées Gabriella Kamp Sylvia Seibold Präsidialdepartement Marketing & communication Christine Ginsberg (direction) Ursina Wirz Monica Stocker Andrina Sarott (stagiaire) Evénementiel Caroline Delley Informations et contact Infos, textes et photos à télécharger sous www.rietberg.ch/presse Museum Rietberg Zürich Gablerstrasse 15 CH-8002 Zurich Tél. +41 44 415 31 31 | Fax +41 44 415 31 32 www.rietberg.ch [email protected] Heures d’ouverture Mar à dim 10-17h | mer 10-20h Entrée Exposition: adultes CHF 18 | tarif réduit CHF 14 Gratuit pour les jeunes jusqu’à 16 ans Arrivée e Tram 7 direction Wollishofen jusqu’à l’arrêt «Museum Rietberg» (4 arrêt à partir de Paradeplatz). Pas de parking; place de stationnement réservée aux handicapés. Präsidialdepartement
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