Agence fédérale pour la Sécurité de la Chaîne alimentaire Politique de Contrôle Direction Santé des Animaux et Sécurité des Produits animaux CA-Botanique Food Safety Center Bd du Jardin botanique 55 1000 Bruxelles Tél. 02/211 82 11 Fax 02 211 86 30 www.afsca.be Correspondant : Téléphone : E-mail : Votre lettre du Bénédicte VERHOEVEN 02/211 85 84 [email protected] Vos références Nos références PCCB/S2/BHOE/ Annexes Date Objet : Rapport du groupe de travail varroase 2014 - 10/12/2014 NE 0267.387.230 Rapport du groupe de travail varroase 2014 Présents - Liste des présences: aanwezigheidslijst.pd f - Président: J. Hooyberghs Rapport : B. Verhoeven Excusés - Kollmorgen Nadine (SPF-DG4) - Vanaerschot Emmanuelle (AFMPS) - Urbain Bruno (AFMPS) - Van der Stede Yves (CERVA) - de Graaf Dirk (UGent) Ordre du jour 1) Évaluation de la saison 2014 2) Premiers résultats du projet « Epilobee 2013-2014 » 3) Avis de lutte contre la varroase 2015 4) Situation du petit coléoptère des ruches en Italie 5) Divers a. Problème d’accessibilité aux médicaments - expérience sur le terrain b. Loque Concertation 1) Évaluation de la saison 2014 Notre mission est de veiller à la sécurité de la chaîne alimentaire et à la qualité de nos aliments, afin de protéger la santé des hommes, des animaux et des plantes. H. Laevens: La saison 2014 a été bonne (voire très bonne) pour la récolte de miel. On a compté beaucoup plus d'acariens varroas (2 à 3 fois plus que l'hiver précédent). En raison d'un hiver très doux et d'un printemps précoce, la présence de couvain dans les ruches a été très rapide. Les acariens varroas ont donc été présents plus tôt cette saison. E. Bruneau: la chute de varroas est en effet très élevée. Il y a aussi une grande variation dans la chute des varroas entre les différentes colonies. L'efficacité d'Apivar® a été particulièrement faible (40% après le traitement prescrit de 6 semaines – 70% lorsque la durée de traitement a été prolongée jusqu’à 10 semaines). L'Apistan® et le Thymol® ne se sont pas non plus avérés suffisamment efficaces. Depuis octobre, on constate aussi beaucoup de disparitions et cela, beaucoup plus fréquemment que l'année passée. H. Laevens: le traitement avec Api Life Var® n'a pas non plus été suffisamment efficace. Le contrôle effectué avec la méthode du sucre impalpable a donné lieu à une chute de 80 à 90 abeilles sur 500 abeilles. Il y a une énorme pénurie de substances suffisamment efficaces pour le traitement d'été. On souligne encore une fois que chaque (suspicion de) résistance doit être notifiée à l'afmps. Ce n'est que de cette manière que l'autorité compétente dispose de ces informations et peut alors même obliger le détenteur d'autorisation à réexaminer l'efficacité d'un médicament (cela doit se faire dans les 5 ans ; lors d'une notification de résistance, le détenteur d'autorisation peut être forcé à le faire plus rapidement). Jusqu'à présent, l'afmps ne dispose pas d'une notification officielle de résistance aux médicaments utilisés contre le varroa. Plus d'informations relatives à la pharmacovigilance : http://www.faggafmps.be/fr/veterinaire/medicaments/medicaments/pharmacovigilance/pharmacovigila nce_vet_europe/ Document avec lequel des problèmes peuvent être notifiés à l'AFMPS : formulaire-pharmaco vigilance-FR.doc Ce document peut être envoyé à : [email protected] E. Bruneau: cette année, le CARI a essayé la méthode allemande par le biais de laquelle on enlève tout le couvain operculé durant l'été (15/7). Par la suite, les adultes sont traités avec de l'acide oxalique (idem pour les "nouvelles" abeilles, issues du couvain enlevé). Cette méthode pourrait éliminer jusqu'à 70% d'acariens varroas. Lors du contrôle du 15/9, les colonies étaient beaucoup plus dynamiques et vigoureuses que les colonies "non-traitées". Peut-être que cette méthode ne peut pas être appliquée ou ne sera pas appliquée par chaque apiculteur. Elle demande énormément de travail et il faut disposer d'un matériel suffisant (ruches pour le couvain enlevé). De plus, certains apiculteurs craignent que leurs ruches soient trop affaiblies si tout le couvain est enlevé. Étant donné qu'il y a de plus en plus de résistance aux rares médicaments disponibles, les méthodes biotechniques dans " l'avis de lutte 2015 " doivent être placées au moins au même niveau que la lutte médicamenteuse. 2 E. Bruneau: le CARI a également testé la méthode du sucre impalpable pour mesurer le degré de contamination par le varroa. Cela a donné des résultats variables et peu fiables. Le nombre d'acariens ne donne pas une bonne idée de la contamination réelle d'une ruche. H. Laevens: la méthode décrite par Randy Oliver stipule qu'il faut secouer des abeilles provenant d'au moins 3 cadres différents. Cela donnerait une idée plus représentative du degré réel de contamination. Information supplémentaire, transmise par Hans Laevens: http://www.academia.edu/4765445/Comparison_of_two_methods_of_monitoring_ho neybee_infestation_with_Varroa_destructor_mite Arno_Varroa macedo2002.pdf poedersuikermethode.pdf P. Goorix: L'UGent a comparé dans une étude la méthode du sucre avec le lavage des abeilles avec de l'éthanol. La méthode du sucre impalpable était fiable lorsqu'un bon échantillon (bon "mélange" d'abeilles) était prélevé. 2) Premiers résultats du projet « Epilobee 2013-2014 » Epilobee_2013-2014 Epilobee_2013-2014 _FR.pdf _NL.pdf Les présentations seront placées sur le site web : http://www.favv-afsca.fgov.be/apiculture/santeanimale/default.asp#programme Les apiculteurs participants seront aussi tenus au courant des premiers résultats. Les chiffres de mortalité doivent à nouveau être calculés par le LRUE ANSES et seront intégralement publiés pour les 16 États membres (automne 2015?). E. Bruneau: la qualité des contrôles s'est fortement améliorée. Cela n'a pas échappé aux apiculteurs. M. De Waele: la qualité du matériel qui est mis à disposition des inspecteurs et des assistants apicoles est insuffisant (principalement des problèmes avec les combinaisons d'apiculteurs et les gants). B. Verhoeven / J. Evers: à la fin de chaque série de visites, une évaluation est effectuée dans laquelle cette problématique est aussi abordée. De telles constatations peuvent toujours être transmises via les inspecteurs aux services centraux de l'AFSCA. La qualité du matériel doit être bonne afin que les abeilles puissent être examinées sans risque et de manière efficace. M. De Waele: l'indemnité pour les assistants est insuffisante : la durée de déplacement n'est pas indemnisée (uniquement une indemnité kilométrique) et le salaire horaire (25 €/heure) ne compense pas cela. De plus, ils reçoivent aussi une fiche de salaire, ce qui fait renoncer de nombreux (candidats) assistants J. Hooyberghs: il y a quelques années, l'AFSCA a pourtant rattrapé son retard sur ce point. Auparavant, il s'agissait d'une indemnité symbolique de quelques euros. Au niveau légal, des fiches de salaire doivent être établies. 3 Epilobee est momentanément mis "en attente". Aussi bien au niveau belge qu'européen, on examine dans quelle mesure le protocole pourrait être adapté afin que l'analyse des contaminants chimiques (e.a. les pesticides) puisse elle aussi être examinée. "L'exercice scientifique" est en cours (le Comité scientifique en Belgique, LRUE ANSES et l'EFSA en Europe). Une fois qu'un avis scientifique est disponible, on examinera ce qui est possible au niveau politique et budgétaire. Toutes les autorités sont pour le moment occupées à faire de grosses économies. Il ne sera donc certainement pas simple de démarrer un nouveau programme de surveillance. 3) Avis de lutte 2015 Étant donné qu'on observe de plus en plus de résistance aux produits disponibles (principalement pour le traitement d'été), il faut encore faire plus attention aux méthodes biotechniques. À nouveau, il faut mettre l'accent sur le démarrage à temps du traitement. Il semble préférable d'imposer une date fixe (proposition : 15 juillet) au lieu d'une période donnée. Pour certaines régions, ce moment peut toutefois avoir lieu un peu plus tard. Tous les traitements doivent absolument être commencés avant le 1er août de sorte que toutes les colonies belges soient traitées à un moment donné (idéalement). D. Minne: un cercle vicieux s'est créé. Étant donné qu'une grande partie des apiculteurs se procurent, via des canaux illégaux, des produits pour lutter contre l'acarien varroa, de plus en plus de fabricants de médicaments abandonnent le marché belge (Chemicals laif a une nouvelle procédure d'autorisation en cours dans 5 États membres de l'UE mais refuse de commercialiser Api-Bioxal® sur le marché belge – il y aurait trop peu de demandes via le circuit légal). Les grossistes-répartiteurs ne font pas non plus d'efforts pour mettre les produits à disposition. Alcyon proposerait désormais Api-Bioxal® en conditionnement de 30 doses. L’achat de produits en vrac via le pharmacien (par exemple l'acide oxalique) ne sera plus possible non plus. Le secteur est demandeur d'une approche organisée. Dans quelle mesure est-il possible que des apiculteurs via leur association commandent auprès d'un vétérinaire des médicaments pour lutter contre le varroa. Les apiculteurs pourraient ensuite aller chercher les médicaments chez le vétérinaire ou l'association. Cela permettrait d'avoir une approche mieux organisée de la lutte contre le varroa. De cette manière, les apiculteurs pourraient travailler de manière plus uniforme. Il faut offrir une alternative aux apiculteurs afin qu'ils puissent obtenir des médicaments d'une manière simple et légale. Cela évitera également que toutes sortes de combines douteuses soient employées. Les autorités auront une meilleure idée de ce qui est réellement utilisé et des canaux par lesquels l'approvisionnement se déroule. De cette manière, l'achat de produits via le circuit légal augmenterait, ce qui pousserait peut-être aussi plus de fabricants à commercialiser des produits sur le marché belge. De tels achats organisés ne sont pour le moment pas possibles. Les médicaments qui sont soumis à une prescription (par exemple : des produits qui sont importés de l'étranger via le système de la cascade) doivent toujours être prescrits par un vétérinaire et délivrés par le vétérinaire ou la pharmacie d'officine. C'est une relation 1/1 : 1 vétérinaire émet un diagnostic chez l'apiculteur et rédige ensuite une prescription pour les colonies de l'apiculteur en question. 4 L'afmps et l'AFSCA sont prêts à examiner dans quelle mesure ce genre de système organisé est possible. C'est le Ministre de la Santé publique qui peut autoriser ce type de dérogation à la législation des médicaments. L'afmps est prête à présenter un dossier pour approbation et pense qu'il y a des arguments qui peuvent justifier la mise en application d'un tel système. Pour cela, l'accord de l'Ordre des vétérinaires est toutefois nécessaire. Autrefois, ceux-ci contrecarraient souvent ce genre de propositions. L'afmps et l’AFSCA organiseront une concertation avec l'Ordre des vétérinaires afin d'examiner ce point. Lorsque ces parties seront parvenues à un accord, une dérogation peut être demandée au ministre. Dans le cadre des discussions concernant la possible création d’un fonds sanitaire pour les abeilles, ceci est un point intéressant. Le système d’achats regroupés de médicaments pourrait être élaboré et éventuellement cofinancé par un tel fonds. H. Laevens: un tel système organisé devrait pouvoir être appliqué durant quelques années afin de sortir de l'impasse (min. 3 ans). Le système pourrait aussi être une bonne motivation pour les apiculteurs de se faire enregistrer (par exemple, si seuls les apiculteurs enregistrés peuvent entrer dans le système). L'avis de lutte contre la varroase 2015 est rédigé : il s'agit ici des grandes lignes, libre aux associations de le développer davantage, de l'étayer avec des exemples, etc. Timing: le premier projet est transmis au plus tard pour le 24/12 aux associations pour d'éventuels commentaires. Les associations transmettent leurs remarques pour le 10/01/2014. B. Verhoeven finalisera l'avis pour le 15/1/2014. 4) Situation du petit coléoptère des ruches en Italie La situation n'est pas rose : jusqu'à maintenant, 58 foyers ont déjà été constatés et la propagation continue encore. Des situations similaires dans d'autres pays (USA, Australie) ont déjà démontré qu'une fois que le coléoptère s'est installé quelque part, il est particulièrement difficile à exterminer. L’AFSCA appelle les associations à inciter leurs membres à la prudence. L'Italie du sud est la région d'exportation la plus importante d’Europe. Pour l'instant, l'importation des abeilles provenant des régions touchées (Calabre et Sicile) est interdite pour au moins 6 mois. Chacun est cependant conscient que le transport illégal d'abeilles est une pratique courante. Cela implique d'énormes risques. La vigilance et la responsabilité de tous les apiculteurs sont de mise. 5) Divers Problème d’accessibilité aux médicaments - expérience sur le terrain P. Goorix: partage son expérience sur les problèmes rencontrés cette année par l'UGent pour obtenir de manière légale des médicaments. Il est très difficile de trouver un vétérinaire qui est prêt à prescrire des médicaments. Même si on a une prescription, il s'avère aussi particulièrement difficile d'obtenir réellement les produits par la suite. Il est quasi impossible d'obtenir actuellement des produits efficaces par la voie légale. On répète encore une fois que la seule manière pour sortir de l'impasse est une lutte organisée par laquelle des médicaments peuvent être obtenus de manière centralisée via les associations. 5 Loque Le secteur demande à l’AFSCA d'ajouter à sa communication une carte avec la zone exacte de protection afin que les apiculteurs sachent s'ils se trouvent ou non dans la zone de protection. Cela peut se faire. Tant que les foyers ne sont pas indiqués de manière précise sur la carte, il n'y a pas de problème avec la législation sur la vie privée. Les mouvements d'abeilles (transhumance) constituent un très gros risque de propagation de la maladie. Le secteur demande dans quelle mesure des garanties sanitaires pourraient être exigées pour les mouvements nationaux (transhumance sur une distance de > 50 km) ? B. Verhoeven: cela avait été un jour abordé au "Groupe de travail Abeilles" et à ce moment-là, une grande partie du secteur s'était catégoriquement opposée à tout impôt ou tout document administratif complémentaire. Si le secteur est demandeur d'un tel système (qui est supporté par la base), cela peut toujours être présenté aux autorités. Un tel système peut-il fonctionner quand nous constatons actuellement que seulement un tiers des apiculteurs s'enregistrent ? Il semble improbable que tous les apiculteurs (feront enregistrer) enregistreront leurs propres mouvements. On s'est toutefois rendu compte avec certitude que chaque forme de mouvements (aussi bien au niveau national qu'international) comporte des risques sanitaires (loque, petit coléoptère des ruches, etc.). J. Hooyberghs: certaines actions sont mieux suivies lorsque le système est imposé par le secteur plutôt que par les autorités. 6
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