Terra Hominis – ML 9.9.2014

Economie
midilibre.fr
MARDI 9 SEPTEMBRE 2014 ❘ ECO1H
EN HAUSSE
Ulyces, pionnier du
web “long format”
Passionné
d’information,
Arthur Scheuer
(photo),
Montpelliérain de
32 ans, vient de
créer Ulyces, un site
sur abonnement
consacré aux
articles d’info dit
“long format”. Le
principe: traiter de
façon extensive
«des histoires vraies, ancrées dans le réel».
Monté à Paris après des études de droit, il se
lance dans l’aventure avec quatre amis, et
finance son projet sur des fonds personnels et
de proches. Société d’édition sur le web, Ulyces
publie des histoires originales, des premiers
pas du réalisateur de Social network à la
percée de Serge Blanco dans les affaires. Il
espère séduire 3000 abonnées d’ici fin 2015.
http://www.ulyces.co Lire l’interview
intégrale sur midilibre.fr
LE DÉMÉNAGEMENT
La base Intermarché
démarre près de Béziers
La nouvelle base logistique d’Intermarché
à Villeneuve-lès-Béziers se met en route. Elle
vient d’accueillir l’activité frais, transférée de
Narbonne. Cette nouvelle base, située près
de l’A9 et de l’A75, comporte 75000 m2 de
bâtiments. Elle sera inaugurée le 19 septembre.
L’INVESTISSEMENT
Royal Canin crée une
usine en Corée du Sud
L’entreprise gardoise Royal Canin crée une
usine de fabrication à Gimje en Corée du Sud.
Filiale du géant américain Mars, Royal Canin,
spécialiste mondial des aliments secs pour
chiens et chats, investira près de 50 M€ dans
cette unité qui desservira notamment le Japon,
Taiwan, Singapour le Vietnam, l’Australie et la
Nouvelle-Zélande. Cette unité sera la 13e que la
société gardoise, basée à Aimargues, possède
dans le monde. Elle emploiera près de
70 personnes. Royal Canin sera présidée dès
le 1er octobre par Loïc Moutault, 43 ans, l’actuel
président régional du groupe pour l’Asie
pacifique. Loïc Moutault succédera à
Jean-Christophe Flatin, 46 ans, promu
président mondial de Mars Chocolat.
LE CLASSEMENT
Stars de la rentabilité
Neuf entreprises du Languedoc-Roussillon
et de l’Aveyron figurent dans le classement des
150 entreprises les plus rentables de France,
réalisé par L’Express L’Entreprise. Solia
décroche la 2e place avec une rentabilité de
26,909%. Suivent Septeo (4e place, 23,199%),
L’Huilerie Émile-Noël (37e, 11,468%),
Urbasolar (68e, 8,197%), Altrad (75e, 7,74%),
Memphis Coffee (82e, 7,5 %), Bleu Libellule
(107e, 5,538%), Verdie Voyages (130e,
4,234%), Orchestra-Prémaman (135e,
4,023%). http://lentreprise.lexpress.fr
● AWOX
La société
montpelliéraine
AwoX sera
présente,
du 5 au
10 septembre,
au salon
high-tech de
Berlin, l’Ifa.
Elle présentera
ses modèles
d’ampoules
révolutionnaires : senteurs
parfumées,
vidéosurveillance et musique.
● GANTS
Le Nouvel
Observateur,
dans son
dernier
numéro,
consacre un
article à la
Maison Fabre.
Le temps
d’évoquer la
saga de cette
famille
millavoise et
ses projets, à
commencer par
la volonté de
créer des
franchises en
Chine, d’ici
deux ans.
● FRANCHISE
Réseau d’aide
à la vente de
biens
immobiliers
via le “home
staging”
(aménagements
intérieurs),
Avéo compte
déjà près de
40 franchises
en France, mais
n’était pas
encore présent
en LanguedocRoussillon.
Il s’installe
dans l’Hérault,
à Lunel.
■ Ludovic Aventin dans les vignes du Mas Angel, à Cabrerolles (Hérault), avec Sybil Baldassere et Alexandre Durand.
Photo BRUNO CAMPELS
Du vin pour dividendes
Investir ❘ Avec 66,4 M€ collectés au premier semestre en France,
le financement participatif explose. Exemple dans les vignes.
C
’est un désert de schiste où les
rangées de vignes décrivent une
géométrie complexe à flanc de
coteaux. Ici, dans l’aire de Faugères, l’une des appellations les plus dynamiques du Languedoc, l’hectare se négocie nettement au-delà de 20 000 €. Pas
évident pour un jeune de s’installer dans
ces conditions. « Il faut autant d’argent
pour acheter la terre que pour constituer le fond de trésorerie. Avant de toucher tes premiers revenus, tu dois assurer trois années de récolte et deux années d’embouteillage. Aujourd’hui, rares sont les banques qui acceptent de
suivre. » Les banques, en tout cas, n’ont
pas suivi Ludovic Aventin lorsque, après
avoir vendu son affaire de caviste dans
la banlieue de Rouen, il a voulu acheter
le Mas Angel à Cabrerolles : 7 hectares
de vieilles vignes à 400 mètres d’altitude.
En 2009, ce quadra à la carrure de trois
quarts aile, y débarque avec quelques
principes qu’il partage avec beaucoup
d’amis : « Je voulais réaliser ici un projet économique respectueux de l’environnement. J’aime l’argent, certes,
mais je préfère l’humain à la rentabilité financière... » Un discours qui, clairement, ne peut pas trouver d’écho dans
les back-offices mais qui, en revanche, a
séduit ses réseaux.
Pour Mas Angel, ils ont été 130 à mettre
la main à la poche en achetant des parts
de 1 300 €, constituant le capital d’un
groupement foncier agricole. C’est au
GFA et donc à chacun des 130 associés
qu’appartiennent les vignes. L’exploitation, elle, est assurée par une société
agricole à responsabilité limitée
(EARL). Le GFA est ainsi à l’abri du ris-
que économique. Quant aux associés, ils
touchent chaque année 4,5 % du montant
de leur investissement en équivalent vin.
L’exploitation ne tourne pas trop mal :
« Nos associés sont vraiment associés à
la marche de Mas Angel. Ils sont informés régulièrement par une newsletter ;
quand ils viennent au mas, nous leur
consacrons du temps. Ils participent
aux assemblages et peuvent ainsi avoir
des microcuvées à leur nom. Avec le bouche-à-oreille qu’ils pratiquent, ils sont
un réseau commercial très efficace », explique Ludovic Aventin. Les 16 000 bouteilles sont quasiment toutes réservées
d’une année sur l’autre.
« Mon ambition est
d’accueillir Écossais et
Gallois dans le vignoble
du rugby »
Ludovic Aventin
Aujourd’hui, l’ancien caviste de Rouen a
confié les rênes de Mas Angel à deux jeunes vignerons recrutés sur internet parmi une centaine d’offres de service. Sybil Baldassere et Alexandre Durand, la
trentaine chacun, rêvaient sans trop y
croire d’être à la tête de leur propre domaine après leurs études d’œnologie. Le
rêve est en train de devenir réalité.
Ludovic Aventin, lui, n’a pas abandonné
les vignes mais il se consacre beaucoup
à Terra Hominis (Terre des Hommes), la
plateforme de financement participatif
qu’il a fondée en créant Mas Angel. Il étudie les projets qu’on lui soumet : seuil de
rentabilité, prévisionnel et surtout, motivation du porteur.
Les deux dernières pépites de la platefor-
me, celles pour lesquelles Ludovic Aventin est en recherche d’associés, lui ont
été apportées par une success story du
cru Minervois-La Livinière. Frantz Vènes, au domaine Massamier la Mignarde,
s’est fait connaître en 2005 lorsque sa cuvée Domus Maximus a été élue
“meilleur vin du monde” à l’International
wine challenge.
Le vigneron veut aujourd’hui réaliser sur
une partie de Massamier, le Dolmen des
fées, un vignoble participatif sur 4,8 hectares et créer, à côté, à la Truffière, un
conservatoire des vieux cépages. Un hectare y serait consacré à la culture de la
truffe. Damien Berlureau, PDg d’Agritruffe, numéro un mondial de production de
chênes truffiers, est associé au projet.
Mais la grande affaire de Terra Hominis
reste le domaine de Montgros, à Cabrerolles. Les 120 porteurs de parts de ce petit vignoble de 6,7 hectares sont tous issus du monde du rugby.
Aux côtés de joueurs de quatrième série,
on trouve de grands internationaux comme Olivier Magne, Pieter De Villiers, Laurent Cabannes, Didier Camberabero, Andrew Merthens... La plupart étaient présents en juin pour l’assemblée générale
de la SCI. Une ambiance très troisième
mi-temps, dans les collines de Faugères.
Ludovic Aventin envisage d’agrandir
Montgros et d’ouvrir le capital aux Européens du Tournoi des VI Nations. « Mon
ambition est d’accueillir les Écossais et
les Gallois dans le vignoble du rugby »,
dit-il. Mais promis, c’est bien du raisin
que l’on continuera à produire dans les
collines de Cabrerolles et pas du houblon !
JEAN-PIERRE LACAN
[email protected]
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