Cristina COTEANU ÉLECTIONS EUROPÉENNES 2014 Discours de Cristina Coteanu, tête de liste FDF Mesdames, Messieurs, Je vous remercie d’être présents à cette conférence de presse. Avant de répondre à vos questions, permettez-moi tout d’abord de me présenter. Je suis en quelque sorte l’un des enfants de cette construction européenne. J’appartiens à cette génération d’Européens qui a connu les ténèbres d’une dictature communiste, ce qui signifiait non seulement d’endurer la faim, le froid, le manque de lumière, les magasins vides, mais aussi les immixtions du pouvoir jusque dans la sphère intime de la pensée. Si, à l’époque, quelqu’un m’avait dit qu’un jour je serais candidate aux élections européennes en Belgique, je lui aurais dit qu’il frisait le ridicule. J’ai mesuré pleinement ce que signifie le totalitarisme en Roumanie et l’envie d’évasion. Je ne peux pas m’empêcher de vous citer Herta Muller, une écrivaine allemande d’origine roumaine qui a reçu le prix Nobel de la littérature : « Tout le monde vivait d’idées d’évasion. On voulait traverser le Danube à la nage jusqu’à ce que l’eau devienne un pays étranger. Courir après le maïs jusqu’à ce que le sol devienne étranger ». C’était cela l’Europe pour moi, une sorte d’Eldorado de la liberté. Et c’est pourquoi j’aimerais dire aux Ukrainiens, en ces moments difficiles, qu’ils doivent avoir confiance dans leur avenir européen, qu’ils doivent combattre le pessimisme de l’histoire. D’ailleurs, je me demande quelle aurait été la déclaration de presse de Paul-Henri Spaak ou Robert Schumann face à la situation actuelle en Ukraine. Pensez-vous qu’ils auraient juste limité leurs discours à quelque chose du genre : « La situation est complexe en Ukraine, il faut garder la porte ouverte » ? Difficile à dire. Ce qui est clair pour moi, c’est que l’Europe a besoin d’un renouveau, de politiciens compétents et engagés. Je ne suis pas un de ces cabris dont parlait le général de Gaulle, qui saute en criant ‘l’Europe’, ‘l’Europe’. Je suis réaliste. L’Europe peut changer une vie, porter un idéal, offrir de nouvelles opportunités. Mais je sais aussi que l’idéal européen est un combat et que pour le gagner, il ne faut pas être naïf. Il faut être concret, savoir ce qu’on veut et tenter de l’obtenir. Je ne vous le cache pas : mon parcours européen n’a pas toujours été facile. Je me revois encore, avant l’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne, faire la file à 5 heures du matin, en plein hiver, devant la commune d’Ixelles pour obtenir ma carte jaune. Je me revois encore faire l’objet d’une décision d’expulsion. Je revois encore les visites de l’Office des étrangers à mon bureau en raison de ma nationalité. Cette expérience m’a aidée à mieux comprendre les problèmes sociétaux d’aujourd’hui, mais aussi à prendre mes distances avec les discours simplistes. Pour ma part, je suis née professionnellement à Bruxelles. Je dispense le cours de droit européen à l’Institut d’études européennes de l’ULB. Je suis directrice d’un Centre d’étude sur la qualité de la vie et d’un programme académique en droit européen. Je suis fondatrice d’un réseau international des universités dans le domaine de la protection des consommateurs et membre de la liste du Comité scientifique de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne. Mais les activités dont je suis la plus fière sont celles que j’ai initiées ou auxquelles j’ai participé au niveau local, à Laeken, que ce soit en faveur des enfants, de l’enseignement scolaire ou pour le respect de l’environnement et de la biodiversité. Durant mes visites prévues en Wallonie et à Bruxelles, je me propose de parler d’une Europe fédérale, d’une Europe qui sera tout à la fois la solution et le moyen pour que les 500 millions de citoyens européens puissent profiter de leur vie avec leurs joies et leurs espoirs. S’il y a une certaine méfiance par rapport à l’Europe, c’est en grande partie en raison d’un manque de connaissance de cette Europe. Je voudrais parler de mon rêve européen avant tout aux jeunes Européens, les premières victimes de la crise que nous traversons et qui ressentent que leur génération n’aura pas droit aux mêmes chances que les précédentes. Je voudrais parler de l’Europe à ceux qui songent à partir en Syrie ou en reviennent, puisque ces Belges doivent savoir que l’Union européenne est le plus grand donateur au monde (environ 2 billions d’euros) et contribue ainsi aux besoins humanitaires des réfugiés syriens. C’est à travers ce geste que l’UE défend pleinement son rôle pour la défense des valeurs de tolérance, de paix et de coëxistence. Je voudrais parler de mon rêve européen aux Bruxellois de mon quartier qui prennent chaque matin le premier métro à Bockstael, à 5h30, ou aux Bruxellois pour lesquels l’Europe se réduit parfois aux murs des institutions de l’UE. Je voudrais aussi parler de mon rêve européen aux Wallons, aux Namurois, aux Carolorégiens, aux Nivellois, aux Tournaisiens, aux Athois, aux Fontainois, aux Lovervalois, aux Mouscronnois, aux Fleursiens, aux Brainois, aux Binchois, aux Sérésiens (puisque les FDF viennent d’ouvrir une section locale à Seraing) et à beaucoup d’autres qui sont parfois confrontés, comme ailleurs sur le continent, à des délocalisations et au chômage. J’aimerais également m’adresser aux «expats» qui vivent à Bruxelles, dans sa périphérie ou en Wallonie, et qui ne réalisent pas toujours que la Belgique « européenne » commence avec eux, que leur vote sera fort comme une balle de fusil en réponse à toutes les critiques qu’ils doivent subir par rapport à leur travail journalier pour l’Europe. Et qui ne réalisent pas toujours que voter est le premier geste civique à montrer à leurs enfants. Pour moi, le parti des FDF est celui qui me semble aujourd’hui présenter une alternative claire pour l’Europe et pour la Belgique, un pays que j’aime. Pourquoi les FDF ? Parce que l’Europe est la première raison d’être des FDF. C’est le seul parti en Belgique qui défend, d’une manière constante, depuis près de 50 ans, les idées du fédéralisme démocratique européen, d’une Europe animée par une volonté constante de rejet de certains populismes et de certains nationalismes. Par fidélité à l’œuvre et à la mémoire de Paul-Henri Spaak, l’un des pères fondateurs de l’Europe, et pour suivre les traces de sa fille, Antoinette Spaak, ancienne députée européenne et ancienne présidente des FDF, qui a aidé ce parti à jouer pleinement son rôle de parti pro-européen afin de faire progresser l’Europe au-delà des enjeux purement nationaux. Parce que les FDF s’adressent aux Belges, expatriés, étudiants Erasmus, binationaux, en les encourageant à prendre une part active à la vie de la Belgique. Dans le contexte actuel, j’ai la conviction que l’Europe est la seule à même d’offrir à nos concitoyens la protection et la promotion de nos valeurs et de notre prospérité. C’est pourquoi j’ai accepté d’être candidate aux élections européennes, un choix fondé sur l’espoir d’une Europe des valeurs et des idées. Mon credo pour l’Europe Pour une praticienne du droit européen, une universitaire spécialisée en affaires européennes, une ancienne diplomate, le fait de travailler pour l’Europe au service des citoyens européens est une évidence. Je vois dans l’opportunité de me présenter sur la liste FDF à l’Europe le signe d’un renouvellement pour la Belgique, de la valorisation de la diversité de l’Europe, reflétée à la fois par mes origines, mais également par mon parcours professionnel européen. J’ai une expérience multidisciplinaire, tant dans le secteur public que privé, répartie dans plusieurs capitales européennes. Travailler pour l’Europe me permettra d’être exposée aux questions brûlantes des affaires européennes qui sont au cœur des préoccupations de la Belgique. Mon parcours professionnel et académique dans les affaires européennes me permettra, en outre, de construire des argumentaires politiques cohérents et clairement articulés, d’exprimer de façon appropriée ma vision pour l’avenir de l’Europe, en demeurant fidèle aux préoccupations des Belges. De par mon expérience sur le terrain, dans la plupart des pays de l’UE, ainsi qu’en Europe de l’Est, j’ai eu l’opportunité d’apprendre tous les tenants et aboutissants des systèmes étatiques du point de vue de leur engagement auprès de l’UE et de ses valeurs. Grâce à ces expériences, je peux contribuer à l’influence de la Belgique face à des enjeux européens économiques et sociaux de plus en plus globalisés. Je dispose d’un parcours académique et professionnel à travers sept pays de l’Union européenne (Royaume-Uni, Pays-Bas, France, Belgique, Roumanie, Italie et Luxembourg): docteur en droit de l’Université de Leiden et du Queen Mary College of the University of London, diplômée de l’Ecole Solvay, magna cum laudae, diplômée en affaires européennes de l’ULB, magna cum laudae, Bruxelles, diplômée en droit international, magna cum laudae, Faculté de droit ULB (Bruxelles), DEA Etudes diplomatiques, Institut Européen des Hautes Etudes Internationales, (Nice), magna cum laudae. Je suis professeure en droit européen, avocate, membre du Barreau de Bruxelles; j’ai représenté le ministère des Affaires étrangères luxembourgeois dans le cadre de la politique de voisinage, en charge d’un projet visant la réforme de la justice en Turquie. Je suis également directrice du Centre Bigwood de l’IEE de l’Université Libre de Bruxelles. J’ai démarré ma carrière professionnelle au Parlement européen et ai ensuite été nommée directrice au Conseil des Barreaux de l’UE à Bruxelles. J’ai vite compris que je pourrais aider les pays de l’Europe de l’Est à devenir membres de mon organisation. En tant que directrice au Conseil, j’ai eu l’opportunité de débattre régulièrement avec les commissaires européens des progrès du Marché Intérieur. Mon expertise, mes compétences professionnelles, linguistiques et personnelles me permettront de contribuer à la mission de la politique européenne de la Belgique, une politique stratégique, influente tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’UE, dans le cadre de sa politique de voisinage si peu connue par les Belges. Cristina COTEANU Tête de liste à l’Europe
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