La Lettre du CEDIM Bulletin d’information pharmacothérapeutique du Burkina Faso Publication trimestrielle du Centre de Documentation et d’Information sur le Médicament (CEDIM) ISSN 0796-7802 19ème année - Volume 17- n° 58 - Juin 2014 SOMMAIRE ÉDITORIAL ACTUALITE LE MÉDICAMENT PATHOLOGIE de garantir une antisepsie satisfaisante. De toute évidence, lorsque le personnel soignant omet de de soins sur un seul patient et/ou entre les contacts LA PAGE DU CEDIM susceptible de se produire Un Soin propre est un Soin plus sûr La Lettre du CEDIM, Ministère de la Santé 03 B.P 7009 Ouagadougou 03, Burkina Faso CEDIM, Tél. : (226) 50 32 46 59 - Fax : (+ 226) 50 30 34 32 - Email : [email protected] La Lettre du CEDIM (LDC) 19ème année, Volume 17 n° 58 ; juin 2014 ÉDITORIAL Hygiène, Assainissement et Santé ISSN 0796-7802 Directeur de Publication : L avec leurs lots d’avantage et d’inconvénient. La saison hivernale est souvent Rédacteur en chef : intense où les températures dépassent parfois les 45°C. Elle marque le début Comité de rédaction (CR) : - et étudiants, et détermine la production La saison hivernale est aussi la période de l’année ou l’on récent fortement liés à la santé publique du fait de leur lien avec de nombreuses maladies et constituent un volet important de la lutte contre les maladies transmissibles. - Relecteurs hors CR pour ce numéro : Un environnement malsain favorise le développement des vecteurs de certaines maladies transmissible tel le la forte prévalence du paludisme durant cette période de l’année et l’émergence de certaine maladie tel la dengue. La proximité avec les eaux usées peuvent engendrer des maladies Équipe du CEDIM Adresse hépatites, choléra. D’autres maladies sont également liées à un mauvais assainissement de base et en particulier à des latrines défectueuses ou inexistantes : bilharziose, nématodes ou autres vers. L’épidémie d’ébola qui touche actuellement l’Afrique de l’ouest vient une fois de plus nous rappelés Site web : www.cedim-bf.org «se laver les mains». geste que Impression : PANAP - BURKINA Ouagadougou - Burkina Faso mais qui est une source de bien de populations (enfants et adultes) qu’au agents de santé. se laver les mains toilettes, avant de toucher un patient, risque d’exposition à un liquide biolo- La Lettre du CEDIM participe à l’ISDB, réseau international de revues indépendantes de formation en thérapeutique. La Lettre du CEDIM - 19ème son envrironnement. 18 Dans notre contexte, l’assainissematique de façon générale, on assiste rue, les ordures ménagé non collectés. La stagnation des eaux de pluies forme des barrages de fortune ou les enfants prennent plaisir à se baigner etc. La pollution de certains cours d’eau par les produits toxiques issus de l’orpaillage expose des personnes à un risque d’intoxication à ces produits toxiques parce qu’elles utilisent des points d’eau (essentiellement naturels) autre source d’eau salubre ou ignorent les risques qu’elles courent L’assainissement est une démarche visant à améliorer la situation sanitaire globale de l’environnement dans ses générale, elle prend en compte l’évacuation et le traitement des eaux et des solides usagés. Il convient de rappeler que l’assaicement contre certaines maladies des actions doivent être prise pour améliorer le cadre de vie des populations à commencer par les populations elle-même. « la charité bien ordonnée commence par soit même » la rédaction ACTUALITES PRISE EN CHARGE DU PALUDISME : NOUVELLES DIRECTIVES NATIONALES La standardisation des protocoles de prise en charge du paludisme contribue fortement à la réduction de la morbidité et de la mortalité liées à cette maladie. Elle permet également de retarder l’apparition des résistances aux antipaludiques notamment les combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine. . A respiratoire (respiration profonde, rapide,…), dominé par les maladies transmissibles infectieuses dont le paludisme. Les statistiques recueillies en 2012 montrent que le paludisme Les ACT sont aussi utilisées chez la femme pouls rapide, extrémités froides,…), hémoglobihémorragie spontanée, oligo-anurie (urines rares fants de moins de cinq ans restent les plus tou- Le paludisme entrave le développement humain durable et son impact négatif porte sur : l’espérance de vie, l’éducation des enfants, la productivité, l’épargne familiale et nationale (1). - palustre», « paludisme », « paludisme chronique», « neuro-paludisme » ne devrais donc plus être évoqué dans les documents de soin ni dans les supports de collecte de données (1). mmol/L) . (1, 2) mé associé à au moins un des signes de danger suivants est considéré comme paludisme grave : Convulsions actuelles ou antécédents de convulsions, vomit tout ce qu’il consomme, léthargie/inconscience, incapacité de boire ou de téter (1, 2). Traitement du paludisme (température axillaire supérieur ou égale à plasmodium dans le sang par un examen microscopique (goutte épaisse/frottis sanguin) ou par un test de diagnostic rapide (TDR) positifs. Une absence de signe de gravité (1) un cas de paludisme à Plasmodium falciparum avec au moins un (01) des signes de gravité suivants : Signes cliniques : Troubles de la conscience ou léthargie, convulsions répétées, pâleur cité de boire, manger et s’asseoir), détresse semaines d’aménorrhée) (1). : Les médicaments recommandés pour le traitement du paludisme grave au Burkina Faso sont : l’artésunate injectable, l’artéméther injectable et la quinine injectable (1). Il est recommandé d’administrer des antipaludiques par voie parentérale traitement (que le malade soit capable ou non des cas de paludisme Les nouvelles directives ont retenue deux toutes les 8 heures pendant 7 jours par voie orale (1). Paludisme simple: Les médicaments recommandés pour le traitement du paludisme simple au Burkina Faso sont les combinaisons Paludisme simple chez la femme enceinte: Les médicaments utilisés pour le traitement du paludisme simple chez la femme enceinte sont la quinine en comprimé et les ACT (1). La quinine est le médicament recommandé pour le traitement du paludisme simple chez la femme enceinte quel que soit l’âge de la grossesse, à la posologie de 8 mg/Kg de quinine base (sans dépasser 480 mg par prise) 19 si le malade peut tolérer une thérapie orale, poursuivre le traitement jusqu’à son terme au précaution des antipaludiques Les dérivées de l’artémisinine (artésunate, arthémether) : de façon générale, les dérivées de l’artémisinine sont bien toléré. Toutefois il a été rapporté des cas de troubles digestifs (nausée, vomissement, diarrhée, douleur abdominale), maux de tête, neutropénie, élévation des va- Luméfantrine : Les effets indésirables associés à la luméfantrine en combinaison avec l’artéméther incluent couramment des maux de tête, étourdissements, troubles du sommeil, des palpitations, des troubles gastro-intestinaux, anorexie, prurit, éruption cutanée, toux, arthralgie, artéméther doit être administrée avec prudence La Lettre du CEDIM - 19ème AC T UA L I T E S 5) Ajouter dans le soluté glucosé isotonique la quinine, à la dose correcte calculée selon le poids du malade. Amodiaquine a été associé à des hépatites. Elle est liée à une incidence élevée d’agranu- 6) Faire baisser la température : paracétamol veineuse ou rectale, enveloppement humide du paludisme chez le nourrisson (TPIn-SP) Le traitement préventif intermittent du paludisme (TPIn-SP) consiste à administrer, au cours de Quinine : La quinine ou ses sels administrés en doses thérapeutiques habituelles peut 7) Apprécier la nécessité d’une transfusion connus sous le nom de cinchonisme, carac- troubles de la conscience…). mois venus pour le DTC-HepB-Hib 2 VPO 2, troubles audition, maux de tête, nausées, troubles de la vision et, avec, dans ses manifestations les plus graves, des vomissements, douleurs abdominales, la diarrhée, et des 8) Dans tous les cas la corticothérapie est déconseillée dans le traitement du paludisme grave. reçoivent le TPIn-SP (1) Mesures générale pour la prise en Les mesures suivantes doivent être respectées lors de la prise en charge du paludisme grave : 1) mettre en route une perfusion intraveineuse ; 2) en cas de convulsions, arrêter d’abord la crise convulsive par une administration de diazépam. Chez l’enfant, administrer 0,5 mg/ kg/dose de diazépam en intra-rectal. En cas de convulsions répétées, administrer une seconde dose de diazépam puis du Phénobarbital 5-10 mg/kg /24 heures en IM en une dose ; Puis rechercher et traiter éventuellement une cause étroite : débit d’écoulement de la perfusion, état 10) Entre deux cures de quinine, maintenir la voie veineuse en plaçant un soluté glucosé isotonique. KCl, Ca). 11) Utiliser le score de Glasgow (chez les plus En plus du TPI, il est fortement recommandé aux femmes enceintes et aux nourrissons de dormir sous MILDA (1). saisonnier chez les enfants de moins de cinq (5) ans (CPS) du paludisme (TPI) du paludisme pendant la grossesse voie IVD en 10 à 15 mn : chez l’enfant comme chez l’adulte: 1 ml/kg de poids corporel. Contre-indications du TPIn-SP : Sont exclus du TPIn-SP les nourrissons qui ont reçu une dose de SP ou d’un autre sulfamide dans les 4 semaines précédentes ; qui sont recrutés dans un programme de PTME donnant du co-trimoxazole ; qui ont des antécédents de réactions indésirables à un sulfamide (1). Le médicament recommandé est la sulfado- Elle consiste en «l’administration intermittente de traitement complet par une combinaison de médicament antipaludique au cours de la période de haute transmission du paludisme pour éviter le paludisme», l’objectif étant de maintenir des concentrations thérapeutiques en médicaments antipaludiques dans le sang pendant cette période où le risque palustre est le plus élevé (1, 5). des mouvements actifs du fœtus. Il consiste à possible. 4) Evaluer la quantité de soluté glucosé équivalent disponible) nécessaire sur la base du poids corporel et placer le volume Attention aux perfusions à dose excessive ou à débit incontrôlé, qui peuvent favoriser . La Lettre du CEDIM - 19ème grossesse jusqu’à l’accouchement en respectant un intervalle minimum d’un mois entre deux prises. La prise de la SP doit être supervisée au niveau de la formation sanitaire par un agent qualifié (1). Contre-indications du TPI : La SP est contre indiquée avant l’apparition des mouvements actifs du fœtus (avant 16 semaines d’aménorrhée) ; SP ou autre sulfamide dans les 4 semaines précédentes ; allergie aux sulfamides ; premier trimestre de la grossesse (grossesse de moins de 16 semaines) ; chez les femmes du paludisme dans la région du sahel et soussahel de l’Afrique sub-saharienne entre 2002 diminution de la mortalité infantile d’environ 1 pour 1000, réduit probablement l’incidence de l’anémie, n’entraine pas une augmentation du paludisme clinique pendant la saison un an de l’administration de la CPS (1,5). Mais les conséquences de l’administration de la CPS n’ont pas encore été évaluées indésirables graves n’ont pas été signalés et ils sont probablement rares (1). 20 Vogalène: rupture de stock AC T UA L I T E S Les médicaments utilisés pour la CPS sont RUPTURE DE STOCK DES SPÉCIALITÉS mois pendant la saison de haute transmission DE LA GAMME VOGALENE mois d’âge (1,5). La mise en œuvre de la stratégie CPS à et durera 4 jours par mois au cours des mois d’août, de septembre d’octobre et de novembre (1). distributeurs communautaires (DC) sous la (1) S rencontrés par le fournisseur du principe actif, le laboratoire TEVA Santé a informé l’agence Française de santé et du médicament (ANSM) de la rupture de stock des spécialités de la gamme VOGALENE. Le laboratoire TEVA Santé estime que la durée de la rupture d’approvisionnement des spécialités sera longue. Cette rupture de stock aura certainement des Aussi, la Direction de la pharmacie du médicament et des laboratoire (DGPML) informe l’ensemble des professionnels nécessaire. D’autres traitements possibles sont proposés afin d’accompagner les professionnels de santé et les patients durant ette période de pénurie ©LDC Extrait de la documentation CeDIM 1. Ministère de la santé Burkina Faso «DirecBurkina Faso» ; mars 2014 ; 22 pages 2. O (OMS)«Prise en charge du paludisme» 2014 ; - 3. ème 4. traitement intraveineux de référence des accès grave du paludisme». Revue Prescrire 5. méthamine et d’amodiaquine aux enfants». malaria/publications/ fr/ consulté le 13/08/2013 21 La Lettre du CEDIM - 19ème MEDICAMENT Bon usage des AINS REGLES DE BON USAGE DES ANTIIFLAMMATOIRES NON STEROIDIENS Comme tous les médicaments, les ANTIIFLAMMATOIRES NON STEROIDIENS (AINS) exposent à des ef- L es AINS sont indiqués dans le traitement des pathologies inflammatoires aiguë formes. Une action préférentielle sur la COX-2 augmente le risque de complication cardio-vasculaire et une action préférentielle sur la COX-1 augmente le risque de complication au niveau du tube digestif (1). utilisés à faible dose pour soulager la douleur A dose thérapeutique, les AINS ont un effet de la douleur isolée ou de la douleur associée que le paracétamol donne souvent un contrôle adéquat de la douleur dans l’arthrose, les AINS sont plus appropriés que le paracétamol ou les risques . Les facteurs de risque incluent : sujet âgé, antécédent de perforation), comorbidité, certains médicaments (1). Les AINS doivent être prescrits et utilisés avec prudence en cas d’antécédents de (rectocolite hémorragique, maladie de Crohn) (1, 5). Les AINS peuvent favoriser : avancée (4). Les AINS peuvent présenter un compensée ou des troubles hépatiques (1). Les AINS sont déconseillés chez les sujets à nécessite alors une surveillance biologique (1). la population des sujets âgés Le risque accru d’effets indésirables, notamment d’hémorragie, de perforations digestives doit être pris en compte (1). Les comorbidités à des risques d’interactions médicamenteuses sont des facteurs de risque. (1) et des tissus mous(4). Comment choisir un AINS ? Conditions d’utilisation des AINS contre-indiqué chez les patients présentant une prostaglandines aux propriétés différentes : lement les prostaglandines participant à la protection de la muqueuse gastro-duodénale et à l’agrégation plaquettaire (effet pro-agrégant) ; lement les prostaglandines impliquées dans plaquettaire (effet anti-agrégant) ; - la COX-1 et la COX 2 sont aussi responsables intra rénale, dans le but de maintenir la perfusion glomérulaire. La Lettre du CEDIM - 19ème Les AINS sont susceptibles d’induire une - une faible augmentation du risque thrombovée et lors d’utilisation au long cours (1). En conséquence, une évaluation approfondie avant la décision de prescrire un AINS est nécessaire cardiopathie ischémique, artériopathie périphérique et/ou pathologie vasculaire cérébrale, et également en présence de facteurs de risque risque cardiovasculaire sous coxib concerne accident vasculaire cérébral) (1). 22 laire à dose équivalente même si les réponses individuelles varient parfois d’un patient à l’autre (6). Mieux vaut utiliser les AINS à la dose minimale efficace, pendant la durée la plus courte possible en cas de douleur chronique, cacité du traitement par AINS, qui n’est que AINS chez un même patient (6). Les observations d’effet indésirable des AINS contenues dans la banque française de pharmacovigilance ont un risque accru d’effets indésirables (6). Bon usage des AINS est irréversible pour l’aspirine et ne dépend donc pas de la demi-vie d’élimination de l’aspirine ;(7) Les effets indésirables des AINS Le profil d’effet indésirable des AINS est principalement constitué de : - Troubles digestifs fréquents : inconfort - Aggravation d’infection, surinfection de varicelles et de zona, fasciites nécrosantes, aggravation de certaines infections bactériennes et virales dont la grippe d’une façon générale; (7) gastro-intestinal ; nausées et diarrhées hémorragies digestives ; colites(7). le piroxicam et le ketorolac présentent un risque plus élevé d’effets indésirables gastro-intestinaux et des complications ulcéreuses telles que hémorragie et perfo- L’administration d’un AINS à visée locale est suivie d’une certaine absorption avec une grande variabilité interindividuelle et selon les conditions au moment de l’application. Cela expose à des effets indésirables à distance de fréquence variable selon les patients et les situations (7). exposent le fœtus à une fermeture du canal et application cutanée (2, 7) (2) MEDICAMENT - Rares atteintes hépatiques, pancréatites ; avec détresse cardiorespiratoire et à une AINS semblent exposer à des fausses couches et des malformations (notamment cardiaques). Les situations particulières la perfusion rénale chez les patients dont la perfusion glomérulaire est dépendante de l’effet vasodilatateur des prostaglandines par exemple en cas d’insuffisance sances rénales fonctionnelles, par exemple Femme enceinte : Tous les AINS sont contre- - grossesse (24 semaines d’aménorrhée) (1, tions auriculaires ; 8). Les coxibs (célécoxib, étoricoxib, parécoxib) sont contre-indiqués pendant TOUTE - la grossesse. (1) l’acide tiaprofénique ; - Rares néphropathies interstitielles et - Diminution de la fertilité, réversibles chez les femmes et foetotoxicités ; - d’utilisation cutanées en particulier avec la floctafénine) ; des atteintes hématologiques (: anémies, thrombopénies, neutropé- Sujet âgé : Il est recommandé de prendre en compte le risque accru d’effets indésirables graves du fait des comorbidités fréquentes, sensations artérielle. (2, 7) associé à un risque plus faible que celui des coxibs mais un certains risque ne peut de 2400 mg par jour sont associées à une augmentation du risque thrombotique, mais les données épidémiologiques avec des doses modérées inférieurs ou égales à 1200 mg par jour sont rassurantes. Pour les et un risque ne peut être exclu (7). - Saignements : l’effet antiagrégant plaquettaire irritabilités, visuels, confusions hallucinations ; Moins fréquemment : - Thrombose artérielles et infarctus du vertigineuses, - Rares neuropathies optiques ; des kératites d’interactions médicamenteuses et d’un terrain fragilisé. (1) Précautions pour la prescription et la dispensation Le choix d’un AINS repose sur la prise en - chaque AINS, des facteurs de risque individuels du patient et de ses préférences. (1) aspirine ; Les recommandations générales indésirables notamment digestifs, cutanés et cardiaques. Le piroxicam est un AINS dont le Respecter les indications : tous les AINS n’ont pas les mêmes indications. Ces indications cacité de chaque molécule a été démontrée. Il est donc important de les respecter (1). notamment d’une fréquence élevée d’effet indésirables digestifs et cutanés. Le nimésulide 23 La Lettre du CEDIM - 19ème MEDICAMENT Bon usage des AINS Sécurité d’emplois des coxibs risques liés à l’utilisation des AINS et des précautions à suivre en cas d’automédication (1). ou d’arthropathie microcristalline, la poursuite Ce qu’il faut retenir en pratique C coxibs expose à des effets indésirables digestifs et cardio-vasculaires et doit suivre les mêmes recommandations de bon usage. Dans tous les cas, il est recommandé de Le retrait mondial du rofécoxib (Vioxx®) a conduit l’agence européenne du médicament (EMA,précédemment EMEA) à réévaluer le risque cardiovasculaire de tous les coxibs. Dans les indications autorisées, la balance condition de respecter les contre-indications et les mises en garde sur les facteurs de risque cardio-vasculaire, les coxibs sont soumis à des contre-indications et des précautions d’emploi AINS (1). Les coxibs sont contre-indiqués en cas de : - La contre-indication en cas de maladie artérielle périphérique est ajoutée. Prescrire et utiliser les AINS à la dose minimale efficace, pendant la durée la plus - cardiopathie ischémique avérée, courte possible et respecter les contre-indica- - artériopathie périphérique, tions - Il est rappelé le risque de survenue d’une insuffisance rénale aiguë, comme avec - et/ou antécédent d’accident vasculaire céré transitoire). des prostaglandines ©LDC Extraits de la documentation CEDIM Le premier coxib, commercialisé en France en avril 2000, le rofécoxib (Vioxx®), a été retiré du marché en 2004 en raison d’une augmentation du risque d’accidents cardiovasculaires en cas de traitement prolongé. 1. Source : et des produits de santé (ANSM) :»Rappel sur la sécurité d’emplois des coxibs». juillet 2013 Liste des AINS enrégistrés au Burkina Faso Dérivés arylacétiques - Acéclofénac Diclofénac ème Dérivés arylpropioniques Acide Tiaprofenique Dexkétoprofène Kétoprofène Ibuprofène Flurbiprofène Fénoprofène Naproxène 7. - Dérivés indoliques indométacine Oxicam Méloxicam Piroxicam - AINS COX-2 sélectifs Celecoxib Fénamates Acide méfenamique Etofénamate Acide niflumique Dérivé anilide La Lettre du CEDIM - 19ème 24 Nimésulide PATHOLOGIE HEPATITE C: DIAGNOSTIC ET EVOLUTION - l’hépatite, le 28 juillet, l’OMS appelle les décideurs, les professionnels de la santé et le grand public à L e terme hépatite désigne une réaction une des infections virales à tropisme hépatique prédominant (1). La plupart des personnes infectées par le virus n’ont pas connaissance de leur infection et peuvent transmettre le virus à d’autres personnes. Pour beaucoup de ceux qui ont été diagnostiqués, le traitement reste inaccessible (2). Epidémiologie Cause En cas d’exposition au sang d’une personne–source porteuse du virus, la probabilité de transmission du virus par piqûre avec du matériel souillé de sang est Par voie sexuelle, le risque de contamination est minime, mais accru en cas de lésion cutanée ou muqueuse, notamment liée à un rapport sexuel traumatique (1). Le nombre de partenaires sexuel(le)s, que les rapports soient hétérosexuels ou homosexuels, est un facteur de risque d’hépatite C (1). La transmission sexuelle du virus de l’hépatite C semble plus fréquente quand la personne-source est aussi Le virus de l’hépatite C (VHC) appartient à la famille des Flaviviridae et du genre Hepacivirus dont il est le seul représentant. C’est un virus enveloppé, de petite taille (environ 50 nm de humaine (VIH) (1). non segmenté et de polarité positive (2). On distite C, numéroté de 1 à 6 et un certain nombre Fréquence hétérogénéité génétique a des implications cliniques et thérapeutiques, car la réponse au Transmission L’hépatite C est principalement transmise par En début de vie, le principal mode de contamidurant la grossesse et lors de l’accouchement fectées par le VIH et le VHC (2). Ce sur-risque peut être quasiment aboli par le contrôle thérapeutique de l’infection à VIH. La transmission parait peu probable en cas de virémie peu importante (1). Chez les adolescents et les adultes, la transmission du virus de l’hépatite C (VHC) est surtout liée à certains comportements à risque (injection - La co-infection VHC et VHB (virus de l’hépatite B) est communément retrouvée endémique : Asie, Afrique sub-saharienne, sonnes infectées par le VHC peuvent être co-infectées par le VHB dans certaines régions (2). - En milieu carcéral le risque de co-infection que dans la population générale (2). Le virus de l’hépatite C est responsable d’hépatites aiguës, rarement fulminantes et Le virus de l’hépatite C est parfois transmis lors d’une greffe à partir de greffon infecté (1). Selon les estimations récentes, plus de 185 millions de personnes à travers le monde ont L’infection aiguë par le VHC est le plus souvent des nausées, des vomissements, des douleurs Durant la phase aiguë de l’infection, environ La prévalence de l’hépatite C varie considérablement à travers le monde. La prévalence estimée de l’infection par le VHC est le plus élevé en Asie centrale et orientale et dans les 12 semaines. Les hépatites fulminantes sont rares et la mortalité liée à une hépatite C aiguë Compte tenu des grandes populations d’Asie, les régions de l’Asie du Sud et Asie de l’Est ont de loin le plus grand nombre de personnes vivant avec l’infection par le VHC(2). Environ VHC en Afrique de l’ouest avec une prévalence de 2,8 (2). Dans la plus part des régions du monde, la séroprévalence de l’hépatite C chez séroprévalence de l’hépatite C chez les enfants et les adolescents est nettement inférieur à celle observée chez les adultes (1). Co-infection - VHC et VIH ont les mêmes voies courantes de transmission, et il est estimé que, globalement, 4-5 millions de personnes sont co-infectées par ces deux virus (2). 25 le VHC évoluent vers la chronicité (1, 2). L’évolution de l’hépatite C chronique est lente. La moitié des patients ont des lésions une cirrhose. Le risque d’hépatocarcinome d’hépatite C chronique. Les hépatocarcinomes surviennent surtout chez les patients cirrhotiques (1, 2). La Lettre du CEDIM - 19ème PATHOLOGIE Une consommation d’alcool importante et l’hépatite C. Aussi, la co-infection par le VIH et le VHC semble accroitre le risque de complications de l’infection par le VHC. La co-infection par les virus des hépatites B et C accroit le risque de survenue d’un hépatocarcinome. L’âge de la mort liée à l’hépatite C est diminué en cas de consommation importante d’alcool, ou de co-infection par le VIH ou par le VHB (1, 2). Certains médicaments immunodépresseurs exposent à une aggravation des troubles liés à l’hépatite C (1, 2). D’autre part, de nombreux médicaments provoquent des atteintes hépatites (1). Chez les enfants, une hépatite C se traduit initialement par une élévation des transal’âge adulte. Cependant, chez certains enfants transfusions, des formes agressives ont été décrites(1). Diagnostic de l’ARN viral sert à déterminer s’il persiste une réplication virale (1, 4, 5). La négativité à deux reprises de la recherche d’ARN viral chez un situation. (1) conduit à évoquer soit une infection ancienne guérie, soit un résultat faussement positif du test sérologique, surtout quand le titre d’anticorps est faible (1, 4). Une élévation des amino-transférases est également observé (5). Le degré d’atteinte du foie permet de préciser le pronostic d’hépatite C chronique et l’intérêt du traitement. Une rarement nécessaire dans l’hépatite C chronique (1). Mieux vaut privilégier une méthode non invasive en premier choix : scores biolocan) (1). Quand les résultats obtenus ne sont pas en accord avec les données cliniques, une biopsie hépatique est parfois utile (1). Les principaux effets indésirables de la biopsie hépatique sont des douleurs transitoires fréquentes, et aussi quelques complications graves parfois mortelles (pneumothorax, hémopéritoines) (1). Hépatite C aiguë En cas d’exposition au virus de l’hépatite C, la recherche qualitative ou quantitative de l’ARN viral est l’outil diagnostique le plus performant Chez un nouveau-né ou un nourrisson d’une corps permet d’éliminer cette infection avec une de vie repose seulement sur la recherche d’ARN du virus, car le nouveau-né ou le nourrisson est habituellement porteur des anticorps de En cas de suspicion d’une hépatite C aiguë, mieux vaut rechercher les anticorps spéci- partir de l’âge de 18 mois. (1, 4, 5). L’absence de ces deux marqueurs permet d’exclure la présence du virus. En cas de discordance, la recherche du marqueur manquant est à répéter quelques semaines plus tard (1,4). La présence d’ARN viral sans aiguë en début d’infection (1). Lors de l’infection aiguë par le VHC, l’élévation des transaminases atteint parfois 10 à 20 fois la limite supérieure de la normale, même en Hépatite C chronique La sérologie VHC est le premier test le plus approprié au diagnostic d’une hépatite C chronique sans exposition récente (1, 5). Une absence d’anticorps permet d’écarter avec une grande certitude une infection par le VHC datant La Lettre du CEDIM - 19ème importants (troubles hématologiques, neuro- Dépistage Les usagers anciens ou actifs de drogue par voie intraveineuse ou par voie nasale sont une cible prioritaire du dépistage de l’hépatite C (1). Chez un patient atteint d’une hépatite C chronique non traitée, en l’absence de cirrhose et quand la contamination date de plus de 20 ans, aucune surveillance n’est à prévoir. En l’absence de cirrhose mais quand la contamination est plus récente, la surveillance repose sur un bilan annuel avec examen clinique, bilan biologique hépatique et éventuellement, échographie abdominale. Une nouvelle biopsie ans à 5 ans. (1) Pour surveiller et diagnostiquer l’apparition sont disponibles. La biopsie hépatique est l’examen de référence mais elle est inconfortable pour le patient et expose à des effets indésirables rares mais graves. Les méthodes non invasives (scores biologiques ou élastométrie impulsionnelle ultrasonore) sont plus confortables pour les patients aux prix d’une incertitude plus grande. (1) En raison du risque d’hépatocarcinome chez les patients cirrhotiques, une surveillance par échographie environ tous les 6 mois est à proposer. Elle semble en mesure de réduire la mortalité par cancer du foie au prix d’un nombre de résultats faux positifs et d’effet indésirables modérés. Le dosage de l’alphafoetoprotéinémie semble inutile (1). Le traitement de l’hépatite C sera traité dans le prochain numéro. 1. 2. Les mesures générales à prendre en cas d’exposition accidentelle au sang ou à d’autres 10/04/2014 plaie à l’eau et au savon, rinçage antisepsie prolongée (au moins 10 minutes) avec une chlore actif par litre (alias solution de Dakin) 3. 2014.http://www.who.int/mediacentre/ 4. http://www.australianprescriber.com/maga- Il n’existe pas de vaccin ni d’immunothérapie HCV. Les traitements antiviraux de l’hépatite C n’ont pas été évalués en prévention immédiate 26 5. - PATHOLOGIE L a maladie à virus Ebola (autrefois appelée essentielle pour inverser la tendance et mettre un terme à la propagation internationale du virus Ebola. (2) l’une des maladies les plus virulentes au monde (1). L’infection se transmet par contact direct avec du sang, des liquides biologiques ou des tissus de personnes ou d’animaux infectés. Les personnes gravement malades ont besoin de Préparation et riposte à une plus exposés à l’infection sont les agents de santé, leur famille et les personnes en contact rapproché avec des malades ou des patients décédés (1). L’infection peut cependant être Depuis mars 2014 des réunions du Comité national de gestion des épidémies se sont tenues autour de la question. Un plan de préparation et de riposte à une éventuelle épidémie a été élaboré. Ce plan de riposte vise à réduire la morbidité et la mortalité due à une éventuelle épidémie de maladie à protection recommandées dans les dispensaires et les hôpitaux, lors de rassemblements ou à domicile. (1) Une urgence de santé publique mondiale L’infection au virus Ebola a la particularité de se chés par la flambée épidémique, la mise en œuvre des mesures préventives rencontres des difficultés que sont : de l’Ouest a démarré en Guinée en décembre La promiscuité et les habitudes de vies sociales et culturelles des populations. la Guinée, au Libéria, au Nigéria et à la Sierra Leone (2). Selon l’OMS ,à la date du 28 aout L’insuffisance dans les capacités de confirmation des cas suspects de maladie à virus Ebola de santé ont été infectés. Deux cent quarante (240) agents de santé sont tombés malades en Guinée, au Libéria, au Nigéria et en Sierra Leone, et plus de 120 sont décédés. privant maladie à virus Ebola et dévoués. virus Ebola la plus importante jamais enregistrée et constitue un «événement extraordinaire» et un risque pour la santé publique dans d’autres États (2). Les conséquences possibles d’une poursuite de la propagation internatiode la virulence de ce virus, de l’intensité de la transmission au niveau communautaire et à celui des établissements de santé, ainsi que de la virus Ebola, les messages éducatifs de santé publique visant la réduction du risque seront axés sur les points suivants: Réduction du risque de transmission entre les animaux sauvages et l’homme par contact avec des chauves-souris ou des singes/primates infectés et par la consommation de leur viande crue. Il faut manipuler les animaux avec des gants et porter des vêtements protecteurs adaptés. Les produits (sang et viande) doivent être cuits soigneusement avant d’être consommés. (1) Au Burkina Faso, la chasse spéciale roussette communément appelée chauves-souris qui est été suspendue sur toute l’étendue du territoire nationale. (4) Réduction du risque de transmission inter humaine dans la communauté provenant de contacts directs ou rapprochés avec des sujets infectés, notamment avec leurs liquides biologiques. Il faut éviter tout contact rapproché avec des patients infectés par le virus Ébola. Il faut porter des gants et un équipement de protection individuel adapté lorsqu’on soigne des patients à domicile. Il est indispensable de rendu visite à des parents malades à l’hôpital contre la maladie à virus Ebola L’insuffisance dans les capacités de com l’épidémie de maladie à virus Ebola L’insuffisance de la coordination des activités de lutte face à une éventuelle épidémie de maladie à virus Ebola Les principales activités sont en lien avec la surveillance épidémiologique, le renforcement des capacités des laboratoires, les mesures de prévention, la mobilisation sociale, la prise en charge des cas, la gestion des cadavres et des actuellement touchés et ceux les plus exposés au risque. (2) international (RSI) de l’Organisation Mondiale de la santé (OMS) a reconnu à l’unanimité que les conditions d’une urgence de santé publique de portée internationale sont réunies. Ainsi, une action internationale coordonnée est jugée mortalité chez l’être humain (1). Ebola chez l’homme. En l’absence de traitement efficace et de vaccin pour l’homme, la sensibilisation aux facteurs de risque et la connaissance des mesures de protection à prendre à titre individuel sont 27 Les communautés touchées par le virus Ébola doivent informer la population de la nature de la maladie et des mesures prises pour endiguer Les personnes mortes de cette infection doivent être enterrées rapidement et sans prendre de risque. (1) Les élevages de porcs en Afrique peuvent à cause de la présence de chauves-souris sur ces exploitations. Des mesures adaptées de sécurité biologique doivent être prises pour éducatifs de la santé publique doivent être axés sur la réduction du risque de transmission du porc à l’homme qui résulte de pratiques d’élevage et d’abattage dangereuses, ainsi que de la consommation de sang frais, de lait ou de tissus animaux crus.(1) Il faut porter des gants et des vêtements de protection adaptés pour manipuler les animaux La Lettre du CEDIM - 19ème PATHOLOGIE malades, leurs tissus ou les abattre. Dans les régions où l’on a signalé le RESTV chez le porc, tous les produits animaux (sang, viande et lait) doivent être cuits soigneusement avant d’être consommés. (1) Lutte contre l’infection dans les établissements de soins précautions d’usage, prendre d’autres mesures de lutte anti-infectieuse pour éviter toute exposition avec le sang ou les liquides biologiques du patient et tout contact direct avec l’environnement susceptible d’être contaminé. Lors des contacts roches avec des patients faciale (écran facial, ou masque chirurgical et lunettes de protection), une blouse propre, non stérile à manches longues, et des gants (stériles pour certains actes médicaux). (1) respectées. La moitié des sujets infectés à Co- ment exposés au risque. Les échantillons prélevés pour le diagnostic sur des cas suspects (être humain ou animal) doivent être manipulés par du personnel formé et traités dans des cette raison, il est important que les agents de santé appliquent les précautions d’usage à tous les patients, quel que soit le diagnostic, dans toute pratique professionnelle et à tout moment. (1) Nous reviendrons sur la l’infection au virus Ebola dans notre prochain numéro ©LDC équipement de protection individuel (selon le risque d’éclaboussures ou d’autres contacts injections et des rites funéraires. (1) d’infection à virus Ebola , les agents de santé soignant le malade doivent, en plus des La Lettre du CEDIM - 19ème 1. OMS «Maladie à virus Ebola Aide-mémoire» N°103 Avril 2014 http://www.who.int/ mediacentre/factsheets/fs103/fr/ consulté le 8/8/2014 2. Comité d’urgence du Règlement sanitaire inà virus Ebola en Afrique de l’Ouest en 2014». La transmission interhumaine du virus Ebola est avant tout liée au contact direct ou indirect avec du sang et des liquides biologiques. Elle a été signalée pour les agents de santé lorsque des mesures Il n’est pas toujours possible d’identifier rapidement les patients présentant une Extrait de la documentation CeDIM 28 tements/2014/ebola-20140808/fr/ consulter le 8/8/2014 3. et riposte à une éventuelle épidémie de maladie à virus Ebola au Burkina Faso». 2014 4. Ministère de l’Environnement et du Cadre de Vie Burkina Faso «Suspension chasse spéciale Rousettes» http://www.environnement.gov.bf/index.php/contenustype/une-categorie/124-communique- SAVOIR ET PRATIQUE DÉTERMINER LA BALANCE BÉNÉFICES-RISQUES D’UNE INTERVENTION : POUR CHAQUE PATIENT. situations particulières (âge, grossesse, maladies et traitements concomitants, etc.) et des risques d’erreur. T oute intervention, qu’elle soit diagnostique, thérapeutique ou préventive, est motivée par l’espoir de certains bénéfices et comporte certains risques. La prise en compte de ces deux aspects, c’est-à-dire l’évaluation de la balance bénéfice–risques, est une étape importante dans une décision de soins d’un patient. texte qui suit, le terme « risque » est élargi ou potentiel, de chaque intervention. plus qu’un placebo. Mais en 2014, rien ne prouve que ces médicaments diminuent les ni qu’ils allongent la durée de vie. En somme, En pratique, comment utiliser la notion de L’une des étapes dans la détermination de la balance bénéfices-risque d’une intervention pour un patient consiste à évaluer l’efficacité de cette intervention dans un échantillon de population, au mieux dans des essais cliniques bien conduits. aux patients ? Ce texte vise, sans prétendre à l’exhaustivité, à apporter des éléments de patients, en fonction de leurs objectifs. Quand une intervention est envisagée, c’est que, le soignants, et avec les patients. pour la personne. Dans les essais cliniques, les De quels bénéfices et de quels risques s’agit–il ? Comment les estimer, les évaluer, les comparer? Pourquoi parler de «balance» ne sont pas neutres En langue anglaise, on trouve parfois l’expression» harm–benefit balancing. Elle peut être traduite par «comparaison des inconvénients et des avantages», ce qui est plus pondéré que les patients. Par exemple, des essais cliniques ont montré que chez les patients diabétiques par les patients eux-mêmes. Ce sont par exemple une diminution du risque de mort précoce ou de handicap, un raccourcissement de la durée d’une maladie, une diminution de La connaissance de l’évolution naturelle de la maladie joue un rôle important pour déterminer pour les patients diabétiques. intermédiaires sont à prendre en compte, faute de mieux, et à condition que des éléments concordants aillent dans le sens cliniques concrets. Mais la démonstration pertinent vaut toujours mieux qu’une intermédiaires. Le niveau de preuves des résultats de l’évaluation clinique discuter. Le niveau de preuves est plus élevé quand plusieurs essais comparatifs, randomisés, et de bonne qualité méthodologique, ont des résultats convergents ou le résultat d’une rhume, une diminution de la gêne et de sa de bonne qualité méthodologique, publiés ou priori comme réel et avéré, alors qu’un «risque décalage donne à penser que toute intervention pour tous les patients, tandis que les inconvénients ne seraient qu’occasionnels. Le mot «risque» laisse dans l’ombre les de pertinent sont souvent la durée de vie et sa qualité. Les bénéfices démontrés dans les essais ne sont toutefois pas toujours pertinents pour un patient particulier. C’est par exemple le cas quand les objectifs personnels de ce patient ne sont pas d’abord familiaux, professionnels, impose à tous les patients une rigueur dans la périodiques, des précautions alimentaires, etc. certaines interventions chirurgicales imposent une hospitalisation, puis une activité réduite. Ce ne sont pas des risques mais des inconvénients qui concernent tous les patients. Dans le mentation de la densité osseuse ; l’évolution favorable d’une image radiologique. En pratique, est moins élevé quand l’évaluation repose sur des essais non comparatifs, des études cas/ témoins, etc. Manque de réponses aux questions qui posent. Même quand ils sont d’un niveau preuves élevé, les résultats des essais répondent pas toujours aux questions que posent les soignants et les patients. se de ne se Par exemple, les interventions sont parfois comparées uniquement avec l’absence d’intervention ou, avec un placebo, mais non avec une intervention de référence. Ou encore, les essais ont été réalisés chez rencontrés par les soignants, par exemple des 29 La Lettre du CEDIM - 19ème SAVOIRE ET PRATIQUE souvent, les résultats des essais ou des métasont insuffisants pour déterminer la balance bénéfices-risques de l’intervention considérée pour un patient particulier. Prendre en compte l’ampleur et la probabilité Autrement dit, les interventions ne sont généra(par exemple, la mort est retardée chez une personne sur 5). Ou elles n’aboutissent qu’à à partir des essais cliniques. Par exemple, l’observation de fréquentes élévations des transaminases rend prévisible la survenue d’hépatite toxiques. Il faut souvent attendre des années avant que les effets indésirables rares mais graves d’une intervention soient connus, notamment grâce aux notifications spontanées des professionnels de santé ou des patients aux services de pharmacovigilance. Avec les médicaments, divers effets indésirables sont toutefois prévisibles, car ils sont liés à leurs modes d’action et propriétés pharmacologiques. Par exemple, la sécheresse de la bouche par les médicaments atropiniques, ou les douleurs d’estomac causées par les anti- exemple, une réduction et non une disparition de la douleur). sont souvent dépendants de la dose. est probabiliste. Il est important de prendre en En pratique, pour savoir à quels risques expose une intervention, il importe d’intégrer les données issues des essais cliniques dans un ensemble de connaissances, dont les connaissances pharma- démontrée. Par exemple, essais randomisés que l’aspirine à faible dose, débutée à la phase initiale d’un accident vasculaire cérébral ischéun niveau escompté est d’ampleur importante : il s’agit d’allonger la durée de vie ou de diminuer des séquelles graves. Mais sa probabilité est faible pour 1000 patients traités, au bout d’un délai de 1 mois à 6 mois, l’aspirine évite la mort, des séquelles entraînant une dépendance chez vie ou de séquelles graves. Dans certaines démontré et d’ampleur importante, sa faible Estimer les risques encourus Toute intervention expose à des effets indésirables chez les personnes directement concernées, mais parfois aussi dans leur entourage ou dans une population plus large. La fréquence et la gravité de ces effets indéinterventions. Leur évaluation est une autre étape dans la détermination de la balance bénéfices-risques pour un patient donné. Un faisceau d’arguments. Généralement, les essais cliniques ne sont pas conçus pour l’étude des effets indésirables des interventions. Le plus souvent, à cause du nombre de patients inclus, forcément limité, et de leur durée, elle aussi limitée, les essais cliniques ne permettent pas de repérer les effets indésirables rares, même si on peut parfois en prévoir certains La Lettre du CEDIM - 19ème indésirables, les résultats des enquêtes de pharmacovigilance et des études de pharmacovigilance et des études de pharmacoépidémiologie. A partir de cet ensemble de données, chacune souvent d’un niveau de preuves assez faible, se constitue un faisceau d’arguments qui permet de déterminer le profil d’effets indésirables d’une intervention. les effets indésirables sont moins précises que Prendre en compte les situations particulières. Certaines situations et certaines caractéristiques du patient augmentent certains risques. Par exemple, l’augmentation du nombre de lignes de prescription sur une ordonnance augmente le risque d’interactions médicamenteuses ou de confusion entre les médicaments. Chez les personnes âgées démentes, les neuroleptiques exposent à une augmentation de la mortalité et du risque d’accident vasculaire céré- dans plusieurs études, la fréquence d’une erreur médicamenteuse a été élevée, parfois liées à l’organisation des soins et aux conditionnements des médicaments. Par exemple, gues, gobelets gradués, etc.) peuvent augmenter ou réduire le risque d’erreur de dose. intervention médicale est évaluée, dans un premier temps au niveau collectif, c’est– à–dire à l’échelle d’une population. risques est celle qu’utilisent généralement les autorités de régulation quand elles envisagent d’autoriser (ou non) une intervention, les assureurs maladie quand ils envisagent la prise en ils envisagent de la recommander, ou non. conclusions émises par les différentes sources de l’intervention pour et avec un patient donné. Des conclusions parfois en partie subjectives. Les organismes qui établissent la balance mêmes données et aboutissent à des conclusions différentes. risques d’une intervention au niveau collectif est composite. Elle prend en compte les niveaux de en cause, leur ampleur, mais aussi des particularités locales ou nationales. D’autre part, il s’agit souvent de comparer les risques d’effets indésirables des médicaments éliminés par le rein sont plus élevés. L’âge, une grossesse, les troubles de santé actuels ou passés, les traitements actuels ou d’administration d’un médicament, la présence et la coopération d’un entourage, ne sont que quelques-uns des facteurs qui entrent en ligne de compte. Attention au risque d’erreurs. Des erreurs surviennent tout au long de la chaîne de soins, du prescripteur au patient, en passant par tous les 30 Par exemple, pour l’évaluation du dépistage du cancer de la prostate, sont mis dans la balance : une diminution plausible, mais non démontrée, du risque de mourir de ce cancer ; et un risque bien établi et plus élevé de troubles de l’érection en cas d’intervention chirurgicale sur la prostate, intervention qui est plus fréquente chez les patients participant au dépistage. Les conclusions que l’on tire de l’ensemble de ces données dépendent du poids que l’on accorde SAVOIRE ET PRATIQUE à chacune d’entre elles. Il est important que les émetteurs de recommandations et les soignants prennent en compte leurs propres représentations pour ne pas tirer de conclusions arbitraires en lieu et place des personnes concernées. En pratique, pour estimer au mieux la balance patient, une connaissance de la situation du patient et de son cadre de vie est souhaitable. Les soignants de proximité sont de ce fait mieux intervention médicale : en cause, ses conséquences et son histoire naturelle ; - Examiner avec la personne des objectifs qui comptent pour elle en l’encourageant à exprimer sans omettre ses éventuels objectifs non médicaux ; - Présenter sans parti pris les différentes - Décrire les conséquences possibles de ces interventions, leurs avantages et leurs inconvénients, en exposant leur nature, leur intensité, leur déroulement possible dans le temps (début, durée, réversibilité) et la probabilité de leur survenue, sans omettre les incertitudes ; n’est pas chiffrable. Certains groupes de travail ont cherché à combiner les données concertiques. L’objectif visé est de rendre explicite la démarche d’évaluation, et d’assurer une plus grande reproductibilité des décisions prises, notamment par les agences du médicament. d’une intervention par un chiffre reviendrait à jectif de la démarche, en donnant l’illusion d’une Une balance parfois biaisée ? La balance béné collectif, telle qu’elle est évaluée à partir des données disponibles (publiées ou non), est susceptible d’être biaisée. Certaines firmes pharmaceutiques ont pour politique de ne laisser publier que les recherches favorables à leurs produits, et de manipuler ciaux. Dans les articles publiés, les résultats pour dissimuler des effets indésirables graves, voire des morts. Par ailleurs, à qualité égale, les revues médicales ont tendance à publier plus facilement les articles mentionnant un résultat positif. accessibles, ce biais est en général en faveur sont exagérés et les risques minimisés. pour chaque patient l’évaluation collective au point de s’appliquer à presque tous les patients. Mais en pratique, il est rare qu’une intervention ait pour tous favorable. Les essais et les études d’évaluation excluent souvent les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées, les personnes s’agit alors de prendre une décision et avec elle, en tenant compte, non seulement des données de l’évaluation des interventions médicales au niveau collectif, mais aussi des caractéristiques de la personne et du contexte, notamment subjective que peut faire le soignant des données de l’évaluation, mais aussi des besoins et des objectifs du patient. Des facteurs variés à prendre en compte. De nombreuses caractéristiques individuelles font peuvent être évités ou réduits ; risques, notamment les antécédents médicaux, - cours, le risque d’interactions médicamenteuses, et les priorités de traitement. Il est nécessaire de tenir compte des objectifs de la personne, de l’importance qu’elle accorde aux pas immuable ses choix et de ses valeurs personnelles, de son mode de vie, etc. de l’offre de soins, des connaissances et de l’expérience de soignants et de leur situation personnelle (fatigue, stress, niveau d’empathie plexe d’une personne à l’autre, et au cours de la vie d’une même personne. Par exemple, une intervention risquant de diminuer la souplesse articulaire du petit doigt et de la main gauche aura des conséniste. Ou encore, un traitement par antivitamine Explorer avec le patient l’importance que toutes ces conséquences peuvent avoir pour lui ; d’une intervention est un élément central de la décision médicale. Elle n’est pas immuable. Pour chaque intervention, dans chaque situation de l’intervention, et des autres options envisageables. De même, les caractéristiques des personnes concernées évoluent aussi : Vieillissement, apparition ou guérison des gements de la vie familiale ou professionnelle, dans les habitudes, dans les souhaits, les valeurs ou les priorités, etc. Que ce soit au niveau collectif ou au niveau individuel, il est important de réévaluer pério- chez un patient qui accepte et effectue le suivi biologique de ce traitement, que chez un autre qui manque de motivation pour réaliser ce suivi. interventions médicales, dans l’intérêt des patients. Faire participer les patients à la détermination ©LDC risquent de projeter leur propre subjectivité et leurs propres représentations pour prendre des décisions en lieu et place des patients. C’est notamment pourquoi il est important d’informer Extrait de la documentation CeDIM ' ’ faire participer à la détermination de la balance pour un patient précis qui tiennent compte des particularités du patient et du contexte, qui une décision partagée. Pour cela, plusieurs dimensions sont à aborder lors de l’entretien 31 La Lettre du CEDIM - 19ème - Page du CEDIM à la prise en charge du paludisme D ans le cadre de la mise en œuvre du projet paludisme & pharmaciens d’officine, une formation sur la prise en charge du paludisme s’est déroulé du 24 au 26 avril à Ouagadougou et du 08 au 10 mai à de Bobo. l’objectif de la formation était d’augmenté l’impact du programme national de lutte contre le paludisme par la participation effective des pharmaciens d’officine. est une initiative du réseau médicament et développement (ReMeD) qui pour objectif de contribuer à l’augmentation de l’impact des programmes nationaux de lutte contre le paludisme (PNLP) par la participation effective des phones que sont le Bénin, le Mali et le Burkina Faso. Ce projet a été monté en collaboration avec des centres d’information pharmaceutiques dont le CEDIM pour le Burkina Faso et tures de grossiste-répartiteur. La coordination du projet espérait une participation meilleure avec la sensibilisation, les nombreux canaux de communication utilisés, l’invitation de quelques pharmaciens du secteur public et des pharmaciens des structures de distribution et de vente en gros. Les formateurs sont des enseignants de l’Université, des agents du PNLP, du Centre national de recherche et de formation sur le paludisme, de l’OMS, et de la DGPML. À l’issue des formations, les pharmaciens ont pris des résolutions et ont formulé des recommandations : Les résolutions Rendre disponible les directives nationales pour la prise en charge du paludisme dans France expertise internationale (FEI) a accepté Faso a donné son plein accord pour sa mise en œuvre. Le projet a commencé en janvier 2014 et comporte deux volets : des enquêtes qui vont d’évaluer le niveau de connaissance de base des pharmaciens sur la prise en charge du paludisme, ainsi que les pratiques relatives dans les de mieux rapprocher la formation aux besoins des pharmaciens, et d’apprécier formations des formations des pharmaciens d’officine africains à la prise en charge du paludisme. participation des pharmaciens d’officine a été jugée excellente à Bobo-Dioulasso. En venus à la formation. À ce nombre, se sont ajoutés quelques pharmaciens du secteur public que le ministre de la santé a demandé de prendre en compte, et des pharmaciens des grossistes-répartiteurs. La participation a été moins bonne à Ouagadougou où le nombre de participants n’a dépassé 80. Pourtant, la ville de La Lettre du CEDIM - 19ème Former son personnel (les auxiliaires en pharmacie) aux nouvelles directives de prise en charge du paludisme simple à la collecte des données de paludisme au des données à standardiser avec le PNLP) Restituer la présente formation aux autres Diffuser largement les résolutions issues de la présente formation à tous les pharmaciens d’officine Les recommandations de santé et la population sur le rôle des pharmacies dans la lutte contre le paludisme à travers les média grand-public, santé Prendre en compte les données des off national d’information sanitaire des TDR à prix subventionné Assurer une bonne dispensation à travers l’accueil, le conseil et le respect des schémas thérapeutiques rables rapportés par les patients rithmes de prise en charge du paludisme Assurer l’élimination des déchets médicaux issus de l’utilisation des TDR (utilisation des incinérateurs des districts, etc.) Limiter le nombre de spécialités d’ACT rationnel les patients, et la réalisation des tests de diagnostic rapide (TDR) du paludisme Renforcer le rôle d’acteur de santé publique du pharmacien en engageant Convenir d’une facturation de l’acte pharmaceutique indépendamment de la gratuité des TDR Ordre des pharmaciens/ Coordination du projet ciens qui ont suivi la formation par un stick l’amener à faire un TDR avant la dispensation du médicament Réaliser les tests de diagnostic rapide avant la dispensation de tout ACT, dans le cadre d’un traitement de paludisme simple en ambulatoire Améliorer le suivi des patients par la mise en place de supports standardisés pour 32 Suivre les résolutions et recommandations issues de la présente formation Réaliser des enquêtes de suivi au niveau des pratiques de prise en charge du paludisme. La rédaction
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