1-MAGAZINE ARCHI - N°10-28,5x22,5-FRANCE_Mise en page 1 02/05/14 17:18 Page35 R2A : L’importance de l’architecture dans l’intégration d’un bloc opératoire L’agence d’architecture R2A évolue principalement dans le secteur hospitalier, plus particulièrement sur son aspect technique comme les blocs opératoires ou les installations d’ambulatoire. Elle intervient également dans la conception de maisons de retraite ou encore de foyers d’accueil médicalisés. Enfin, R2A entretient quelques projets de particuliers et opèrent sur de petites interfaces lui permettant de se diversifier et d’atteindre un panel d’interventions plus large afin de s’adapter aux évolutions de l’activité. L’agence R2A a notamment travaillé sur le projet de la salle hybride de l’Infirmerie Protestante de Caluire. Ce projet a été l’aboutissement d’une étude commune issue d’une réflexion entre l’architecte, Renaud Alardin, l’ingénieur biomédical et la responsable des blocs. De la même manière, sur le projet du CHU de Grenoble - la création d’une salle vasculaire et d’une salle de chirurgie cardiaque en site occupé le rôle de R2A a été de mettre en exergue sa connaissance de la gestion chantier et de ses interfaces avec l’équipementier biomédical. de développement de l’établissement soit clairement définie par ses dirigeants pour poursuivre avec la seconde étape. Présentation de Renaud Alardin, gérant de l’agence d’architecture R2A 36 L’opération de l’Infirmerie Protestante de Caluire... Renaud Alardin : Il s’agit d’une opération rapide intervenue suite à la modification en juillet 2012 d’un décret obligeant les établissements de santé à se doter d’une salle dite « hybride » pour réaliser l’implantation d’endoprothèse valvulaire aortique (TAVI). Les établissements concernés avaient donc jusqu’au mois de décembre 2012 pour se mettre en conformité. Le délai étant très court nous nous sommes rapidement attelés à l’étude du projet. La direction de l’Infirmerie Protestante m’a convié à une réunion de la CME pour aborder ces différentes problématiques et définir des solutions au regard des blocs actuels. Le premier enjeu était de définir l’emplacement de la salle hybride par rapport au bloc actuel, sans remettre en question le fonctionnement du plateau technique de la clinique. À la suite de plusieurs ébauches, nous avons choisi la salle 8 pour accueillir ces installations hybrides, notamment pour des raisons de gestion du chantier. Nous devions permettre au plateau technique d’assurer son activité tout en restructurant la zone concernée. Pour cela, les accès pompiers ont été utilisés comme accès au chantier afin de localiser la zone de travaux. À partir de ces décisions, nous avons entamé les restructurations et établi le programme des différentes salles. Cette opération de rénovation a été divisée en deux étapes. La première a été réalisée durant l’été et nous attendons que la politique Quels sont les acteurs avec lesquels vous avez collaboré sur cette opération ? R.A : Sur ce projet, je suis intervenu en tant qu’architecte de la clinique et, en tant que mandataire, j’ai pu composer l’équipe de maîtrise d’œuvre. J’ai donc travaillé avec le bureau d’études ARCOBA et le cabinet d’économistes VOXOA. Ensemble, nous avons abordé, dans un premier temps, la partie Chauffage, Ventilation et Climatisation (CVC) pour régler les problématiques majeures de traitement d’air et les incidences afin de retravailler l’agencement de la zone. Une fois cette première esquisse de faisabilité réalisée, j’ai participé à des réunions de présentation auprès de la CME, de la direction, de l’ingénieur biomédical et de la responsable de bloc opératoire. Une fois que les praticiens nous ont donné leur accord pour la localisation et nous ont fait part de leurs besoins et de leurs attentes, nous avons adapté nos solutions en collaboration avec l’ingénieur biomédical. De cette façon, nous avons pu concevoir une salle en adéquation avec les exigences des praticiens. Quels éléments avez-vous apportés ? R.A : Le point majeur a été de définir un mode opératoire d’intervention adapté pour pouvoir accéder au chantier tout en préservant l’activité du plateau technique. Le second point important consistant au maintien des deux salles de chirurgie cardiaque qui devaient pouvoir fonctionner 7j/7 et 24 h/24. L’ensemble sans perte d’activité de l’établissement ni aucune maladie nosocomiale. Hormis cela, j’ai dû définir les éléments classiques d’un projet de construction : le dimensionnement, la gestion des flux et la validation des process techniques. 1-MAGAZINE ARCHI - N°10-28,5x22,5-FRANCE_Mise en page 1 02/05/14 17:18 Page36 Architecture hospitalière - numéro 10 - R2A Quel bilan tirez-vous de cette opération sur l’Infirmerie Protestante de Caluire ? R.A : Ce bilan est très positif. Nous sommes parvenus à réaliser une très belle salle, l’une des premières salles hybrides de la région Rhône-Alpes et la première salle entièrement modulaire. De plus, nous avons garanti le bon résultat de l’opération dans un planning très serré compris dans trois mois de chantier, dont un mois pour réaliser les modifications de la salle 7 et deux mois pour opérer les modifications et la qualification de la salle 8. Cette opération représente un investissement important de la part de la clinique, de l’ingénieur biomédical, de l’équipe de maîtrise d’œuvre, de l’entreprise générale et de la société Trumpf chargée de l’aspect modulaire et des équipements biomédicaux. Enfin, cette opération a une signification particulière car elle marque la rencontre entre R2A et TRUMPF et le début de notre collaboration. Pour ce projet sur Caluire, R2A était en collaboration directe avec le client et TRUMPF était un prestataire. Cette opération nous a fait prendre conscience de la pertinence de notre collaboration dans l’apport d’une solution optimale. Ainsi, l’opération de Caluire a été livrée en octobre 2012, puis Romuald Gamon, directeur marketing du groupe TRUMPF France, m’a contacté de nouveau en fin d’année 2012 et m’a fait part de l’appel d’offre du CHU de Grenoble. Nous avons procédé à des réunions de travail à Clermont-Ferrand pour pouvoir collaborer sur ce projet dans les meilleures conditions. Après avoir réalisée l’opération du CHU de Grenoble, nous poursuivons notre collaboration et nous essayons d’être plus performant pour rivaliser avec les autres sociétés qui intègrent ce marché. Comment définiriez-vous votre opération au CHU de Grenoble ? R.A : Cette opération est assez complexe, non par son aspect technique, mais par la nature de notre partenariat, assez inédit dans le domaine de la construction hospitalière. Le client et les entreprises de maîtrise d’œuvre avec qui nous collaborons ne sont pas habitués à travailler sur un lot complet géré par un acteur du secteur biomédical. Quel a été votre rôle sur cette opération ? R.A : En tant que coordinateur du lot 5, le rôle de R2A consiste à assurer la gestion de son aspect technique et architectural. Nous devons superviser la réalisation des interfaces entre les lots cloisons, les portes automatiques, les fluides médicaux, électricité et CVC. Cette gestion complète du lot implique également le regroupement des synthèses propre au secteur d’intervention de notre lot, la gestion de demandes spécifiques de reprise en sous-œuvre et une partie de conception. Durant l’opération réalisée auprès du CHU de Grenoble, nous avons réaménagé les salles en respectant les attentes des équipes soignantes du Pr.Chavanon, chargé de la gestion de ces salles, et de l’ingénieur biomédical du CHU. Dans un premier temps, M.Romuald Gamon a réalisé un bilan de l’équipement avec les équipes du CHU. Par la suite, j’ai retranscris les résultats de leurs échanges sur un plan définissant le positionnement des installations (bras chirurgicaux, appareils d’anesthésie, positionnement du patient, etc.). En tant que concepteur, cela m’a permis d’optimiser les salles en les redessinant, afin de les adapter aux besoins des équipes médicales. Nous avons ensuite repris ces plans en collaboration avec les équipes du CHU, pour y inclure leurs dernières demandes et les satisfaire pleinement. Quels sont les enjeux de l’opération sur le CHU de Grenoble ? R.A : Les enjeux sont de satisfaire les attentes du client en livrant des salles d’opérations qui soient un lieu de soins optimisé et un lieu de travail parfaitement adapté. Pour cela, nous abordons, évidemment, l’aspect technique de ces installations mais également leur traitement architectural et esthétique. La conception de nos solutions prend en compte le patient et le personnel. Quels éléments avez-vous apportés à ces salles ? R.A : Nos interventions dépendent des besoins de l’équipe médicale pour chaque salle. Pour l’une d’entre elles, nous avons réaménagé le positionnement du patient et des éléments de chirurgie. Pour la seconde, mon rôle était plutôt de réaménager les volumes, en accord avec les attentes du personnel du CHU, dans le cadre d’interventions nécessitant la destruction et la reconstruction de certaines cloisons. À ce réaménagement s’ajoutent le déplacement des équipements muraux des fluides médicaux, les panneaux de commandes, les écrans vidéos intégrés et l’ensemble de l’interface de conception de la salle, par rapport aux incidences ou aux éléments techniques. Avec quels acteurs avez-vous collaboré ? R.A : Pour nos relations avec les clients, nos interlocuteurs principaux sont les services de travaux et l’équipe de maîtrise d’œuvre du CHU. Au sein de notre groupement, j’ai personnellement assuré le dialogue avec l’ensemble de nos sous-traitants et mis en place un référent dans chaque lot (électricité, CVC, cloisons, sols, fluides médicaux, etc.). Nous avons évoqué ensemble les principes directeurs instaurés par le client, afin d’analyser les incidences de chacun des acteurs et synthétiser le projet pour satisfaire le client. Pour cela, nous ne nous sommes pas contentés d’exécuter, nous avons réalisé une « mission de conception » dans notre salle et avons soumis le résultat aux membres du CHU. Quelle est l’importance d’une telle collaboration ? R.A : Cette collaboration reste la clé de la réussite d’une opération comme celle-ci. Elle nous permet de gérer l’ensemble de l’interface avec la partie technique et biomédicale. La modification de bras chirurgicaux et l’intégration d’éléments vidéo impactent les murs de la salle. Cette collaboration favorise l’aspect modulable de nos solutions et nous permet de travailler sur la gestion à long terme et le caractère évolutif de la salle qui est un élément essentiel. L’évolution du secteur des techniques biomédicales se fait de plus en plus rapide et les salles d’opérations sont renouvelées tous les dix ans. Nous devons donc offrir des solutions modulables et démontables, comme nous l’avons fait pour l’Infirmerie Protestante de Caluire. Pour l’opération LSB (La Salle Blanche), le CHU de Grenoble a opté pour une solution de panneaux Corian©, une résine de synthèse, aux niveaux esthétiques et aseptiques parfaits. Nous avons évoqué avec eux l’utilisation de techniques qui nous permettaient d’encastrer les éléments muraux afin de supprimer toute saillie. Ces solutions apportent un résultat esthétiquement très satisfaisant et facilitent l’entretien des installations. Quel bilan tirez-vous de cette opération de Grenoble ? R.A : Cette opération a été très constructive. Elle nous apporte une expérience supplémentaire qui améliore nos performances et renforce notre partenariat avec la société TRUMPF. Grâce à ce type d’expérience, nous mettons en place une équipe globale, en nous entourant d’entreprises qui connaissent le bloc opératoire pour livrer facilement des solutions « clés en main ». Dans le cadre de cette démarche, nous renouvelons nos partenariats aussi souvent que possible, comme la société Cegelec, basée à Echirolles, avec laquelle nous collaborons sur d’autres études de fluides médicaux. Aujourd’hui, nous avons appris de nos erreurs, nous sommes devenus bien plus réactifs et nous nous adaptons à l’évolution de nos statuts. La société TRUMPF vend aujourd’hui des travaux, et non seulement des produits, tandis que je jongle avec un rôle de conception et d’entreprise répondant à un marché de travaux. 37 1-MAGAZINE ARCHI - N°10-28,5x22,5-FRANCE_Mise en page 1 02/05/14 17:18 Page39 « la cohésion entre la partie architecturale et les équipements biomédicaux » Entretien avec Romuald Gamon, ingénieur d’affaires et responsable marketing de TRUMPF Systèmes Médicaux en France Quel a été le rôle de TRUMPF dans sa collaboration avec R2A sur le projet de l’Infirmerie Protestante de Caluire ? Romuald Gamon : Notre mission était d’assurer la construction des cloisons et plafonds modulaires de la salle et d’installer les équipements biomédicaux. Dans le cadre de cette conception de type « salle blanche » modulaire, où tous les éléments (écrans, panneaux techniques, etc.) sont intégrés, TRUMPF assurait la cohésion entre la partie architecturale et les équipements biomédicaux. Quels étaient les enjeux de la création de cette salle hybride ? R.G : L’enjeu principal était d’offrir au client le délai le plus court possible pour cette opération. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la maîtrise d’ouvrage a opté pour une construction modulaire et une solution clé en main regroupant la construction et les équipements biomédicaux. Pour cette rénovation, nos clients souhaitaient une période de fermeture des salles très réduite ; leur disponibilité est un enjeu majeur en matière d’exploitation pour la clinique. Or, la construction modulaire a l’avantage de se faire rapidement car tous les éléments sont préparés en amont. Cette méthode implique une phase d’étude afin de définir les éléments à fournir et leur disposition. Une fois les éléments préparés et livrés, nous les assemblons sur place et nous obtenons un résultat définitif. De plus, le fait que TRUMPF assure une solution clé en main globale représente un gain de temps non négligeable. Cela permet de gérer des interfaces souvent très complexes parallèlement à la construction. En règle générale, ces éléments biomédicaux et informatiques interviennent après la phase de construction ce qui entraîne des difficultés dans leur intégration et, souvent, un retard dans la construction. Ainsi, nous avons démarré les travaux dans le courant du mois d’août et la salle était opérationnelle dès le début du mois de novembre. Il s’agit donc d’un délai très court comparativement à d’autres opérations. 40 Comment s’est déroulée la collaboration avec l’architecte ? R.G : Cette collaboration s’est particulièrement bien déroulée. Nous avons eu la chance de bénéficier du dynamisme, de la motivation et de l’implication de l’architecte. Renaud Alardin est non seulement expert en ce qui concerne la partie architecturale, mais il a également une connaissance poussée de l’aspect biomédical ; en effet, il collabore étroitement avec les constructeurs qui sont devenus les partenaires de TRUMPF dans la réalisation de ses projets. L’architecte a également assuré un lien très efficace entre TRUMPF et les autres sociétés actrices de l’opération. En outre, sa vision architecturale et ses connaissances nous ont permis d’optimiser les espaces, les flux, l’organisation et l’ergonomie de cette salle hybride. Cette collaboration préfigure-t-elle la pérennisation, au sein du groupe TRUMPF, d’une solution clé en main regroupant architecte et intégrateur ? R.G : Oui, et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle TRUMPF s’associe encore à R2A. Nous souhaitons préserver cette complémentarité entre l’industriel biomédical parfaitement conscient des besoins des praticiens et des utilisations d’équipements liés au bloc opératoire, et l’architecte qui apporte sa vision du bloc opératoire. Outre le raccourcissement des délais de construction, la solution clé en main permet d’offrir des salles de haute technologie, performantes, avec un véritable environnement de salles propres, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas. Certaines constructions usuelles ne sont pas des « salles blanches ». Cette solution nous permet également de proposer un résultat très fonctionnel en couplant les compétences biomédicales à la vision architecturale pour appréhender ces deux aspects majeurs de la construction dès les débuts d’un projet. Comment s’est déroulée la collaboration sur le terrain avec les équipes du CHU de Grenoble ? R.G : À l’origine du projet, nous avons particulièrement étudié en détails la configuration de l’opération en utilisant notre showroom Parisien comme un laboratoire test pour les utilisateurs (chirurgiens, IBODE...). Les équipes du CHU sont très actives, très impliquées dans ce projet et particulièrement motivées. Nous conservons des contacts réguliers et nous organisons des rencontres hebdomadaires avec le service biomédical, la cellule « travaux », les chefs de projets, ainsi que les membres de la direction. Ce projet est stratégique pour le CHU comme pour TRUMPF car il participe au lancement de notre nouveau concept de solutions clé en main. Aujourd’hui, les différents acteurs engagés abordent les détails de la conception du bloc et prennent le temps nécessaire à l’optimisation de chaque élément afin d’obtenir une solution très fonctionnelle. Avez-vous rencontré des difficultés durant l’opération de Grenoble ? R.G : Les difficultés que nous avons pu rencontrer sur cette opération ne diffèrent pas des contraintes techniques inhérentes à tout chantier. Néanmoins, les délais pour cette opération étaient particulièrement courts. Le CHU avait des impératifs de temps liés à son activité de chirurgie cardiaque, l’établissement étant responsable d’une grande partie des interventions dans ce domaine sur le bassin grenoblois. Nous devions donc gérer l’ensemble des éléments relatifs aux salles d’opérations (ventilation, fluides, équipements biomédicaux, structure interne, etc.) en un temps très court. Nous avions reçu les premières commandes du client vers la fin du mois d’août et nous devions achever l’essentiel des travaux pour la fin de l’année, avant la qualification réalisée en janvier 2014. Sachant qu’une partie d’étude très importante était requise avant la fabrication de nos produits, nous n’avions que quatre mois pour effectuer la mise au point du marché, la gestion des sous-traitants, les études techniques et la réalisation. Cet exercice était d’autant plus complexe qu’il s’agissait de la première solution en cloisons de type Corian© pour un bloc opératoire en France. Nous avons donc dû mener une réflexion avec le fabricant de ces cloisons pour définir la conception la plus adaptée. 1-MAGAZINE ARCHI - N°10-28,5x22,5-FRANCE_Mise en page 1 02/05/14 17:18 Page41 La salle hybride cardiovasculaire de l’Infirmerie Protestante de Caluire opération nous permet également de répondre aux attentes des chirurgiens qui ont, aujourd’hui, besoin d’un niveau technique particulièrement élevé, avec une interprétation des images RX en 2D, mais également en 3D. Présentation avec Eddy Luu, Ingénieur Biomédical de l’Infirmerie Protestante de Caluire Le projet de salle hybride cardiovasculaire de l’Infirmerie Protestante de Caluire... Eddy Luu : Ce projet était devenu nécessaire à la suite d’un arrêté de l’Agence Régionale de Santé (ARS). Ce dernier rendait obligatoire le respect des conditions de bloc opératoire avec un niveau d’asepsie en ISO 5 (impliquant une norme de ventilation spécifique aux blocs opératoires avec des flux laminaires) pour les poses de valves cardiaques en percutanée. Ainsi, pour conserver notre autorisation de pratiquer la pose de TAVI, nous devions réaliser ces interventions, non plus dans notre service de coronarographie classique (qui devenait alors inadapté), mais dans l’une de nos salles de bloc que nous devions modifier pour atteindre le niveau de technicité souhaité. Nous devions disposer d’une salle avec un plafond adapté pour accueillir le système de ventilation en ISO 5. Elle devait également être dotée d’une bonne superficie (au minimum 50m2) et d’un matériel de radiologie à capteurs plans, des capteurs numériques grands champs. L’installation de cette salle polyvalente nous a permis de rénover toute notre offre de soins cardiaques. L’Infirmerie Protestante peut ainsi assurer la pose de TAVI, mais aussi consolider son activité de chirurgie vasculaire lourde. Cette polyvalence permet aux cardiologues interventionnelles d’utiliser cette salle pour des interventions d’angioplastie ou de rythmologie qui demandent également un certain niveau d’asepsie. Dans ce contexte, nous avons opté pour le financement d’une opération de rénovation comprenant une modification de superficie. Nous devions incorporer une salle d’intervention de 50m2 et une salle de commandes. Cette dernière favorise l’interprétation et permet de mettre en place plusieurs postes de travail autour des différentes spécialités. De plus, cette salle de commandes offre une radioprotection en cas de rayonnement ionisant dans la salle d’opération. Une surface assez importante a également été dédiée à une zone technique qui accueille le matériel de radiologie et les installations électriques qui alimentent la salle d’opération. 42 Quels étaient les enjeux relatifs à la conception et à l’installation de cette salle hybride ? E.L : L’enjeu principal était de permettre à l’Infirmerie Protestante de conserver son autorisation de pratiquer la pose de TAVI. Cette Quelles étaient les contraintes identifiées lors de l’installation de cette salle ? E.L : Nous avions identifié deux contraintes majeures. Tout d’abord, nous devions préserver notre niveau d’activité optimal pour notre bloc opératoire. Les différents principes constructifs de la salle ont été étudiés et nous avons décidé, en accord avec la direction, de réaliser l’ensemble du projet en cloisons modulaires. Ces exigences ont été respectées grâce à d’importantes contraintes imposées à l’entreprise générale et à notre partenaire, TRUMPF, chargé de la réalisation de notre salle modulaire. Pour cela, nous avons mis en place des zones de confinement, validées par un organisme de contrôle, afin de nous assurer l’étanchéité de la zone de travaux durant les phases de démolition et de construction. D’autre part, nous devions assurer un haut niveau d’asepsie pour nos salles d’opérations qui ont conservé leur taux d’activité habituel durant la période du chantier. Quelle a été l’importance de l’architecte Renaud Alardin sur cette opération ? E.L : Ce projet de salle hybride a été l’aboutissement d’une étude commune issue d’une réflexion entre la responsable de blocs, l’architecte et moi-même. Renaud Alardin a donc été présent dès les débuts de l’opération et il a été décisif sur les problématiques de faisabilité ainsi que sur le maintien de notre planning. Il nous a appuyé dans la gestion et la planification, notamment en ce qui concerne le temps d’intervention des sociétés TRUMPF et Siemens. De plus, il a réalisé une synthèse de plans pour toutes les entreprises qui nous a permis de définir les tâches de chaque corps de métier pour cette opération. Quel bilan dressez-vous de cette installation de la salle hybride à l’Infirmerie Protestante de Caluire ? E.L : Le bilan est globalement positif. Le démarrage de l’activité a eu lieu au mois d’octobre 2013 et, six mois après, nous constatons une montée en puissance de l’activité de la salle. Toutes les spécialités de l’établissement qui ont demandé un créneau dans cette salle l’ont obtenu et elles peuvent ainsi réaliser leurs interventions dans les meilleures conditions. De plus, le choix d’un concept modulaire nous permet d’envisager d’éventuelles modifications pour cette salle, plus facilement que si nous avions opté pour une solution « classique ». L’aspect de la salle est très positif d’un point de vue technique ainsi que du point de vue des opérateurs. Ce projet est également une réussite économique car il nous a permis de respecter une enveloppe budgétaire très spécifique. L’absence d’aléas durant le chantier a facilité la réalisation de cette opération dont l’investissement s’élevait à 1,6 millions d’euros.
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