VINITECH-SifeL Cap Conduite Tractoriste, pourquoi pas moi ? L e 17 novembre dernier, la troisième promotion de Cap Conduite faisait sa rentrée. Commencée en novembre 2013, cette formation relativement récente est le fruit de l’association entre le CFPPA de Gironde et la MFR du Libournais. Elle répond à un véritable besoin en main-d’œuvre qualifiée pour la conduite d’engins des entreprises locales du secteur viticole. Au programme, conduite de tracteurs, de machine à vendanger, de porteurs, d’enjambeurs, mais aussi une initiation à l’éco-conduite pour optimiser l’utilisation des engins et à la conduite assistée par ordinateur pour prendre en main les technologies avancées. Cap Conduite propose deux formations : une courte pour les salariés qui souhaite valider leur compétence et une plus longue pour les demandeurs d’emploi qui cherchent à se reconvertir. —— Une formule de 210 heures et une formule de 850 heures « À l’heure actuelle, 42 stagiaires sont passés par Cap Conduite, se félicite Emmanuel Catherineau, responsable de la formation. C’est donc la troisième promotion que nous accueillons actuellement. » Douze stagiaires sont choisis pour chaque session courte de novembre. Elle se déroule 14 sur 210 heures dont 60 heures de conduite effective de tracteurs, enjambeurs, machine à vendanger, etc. Les modules comme la conduite de précision et l’éco-conduite sont abordés mais plus rapidement que dans la formation longue. De son côté, la session longue a lieu en février et accueille de 30 à 36 stagiaires pour 850 heures de formation. Lors de cette formation, les élèves sont préparés au brevet professionnel agricole de conducteur d’engin, aux brevets Certiphyto, sauveteur secouriste du travail (SST) et au Caces 8 pour les engins de plus de 50 chevaux. Il y a aussi un module soudure de 35 heures et un module plus complet en agriculture de précision. Les premiers bilans pour Cap Conduite sont très positifs, comme l’explique Emmanuel Catherineau : « L’an dernier, nous avions 86 % d’insertion professionnelle sur le parcours long et 75 % sur le parcours rapide. Nous parlons insertion dès le début des stages grâce aux interventions de Pôle emploi et de l’Adefa Gironde qui sont nos partenaires. Nous accompagnons également les stagiaires pour la rédaction de leur CV et la préparation des entretiens. Il y a aussi des forums pour l’emploi : l’an dernier, fin novembre, nous Cap Conduite Depuis plus d’un an, la formation Cap Conduite située en Gironde propose, aux salariés comme aux demandeurs d’emploi, des sessions spécifiques pour l’apprentissage de la conduite d’engins viticoles. Et le bilan est assez positif puisque la moyenne d’insertion professionnelle est de 85 % jusqu’à présent d’après Emmanuel Catherineau, le responsable de la formation. Des élèves de la formation Cap Conduite en plein cours autour d’une prétailleuse. —— avions 25 propositions d’emplois pour 12 candidats. » « 150 CDI promis sur trois ans » En effet, la formation Cap Conduite bénéficie d’un soutien particulier des entreprises locales en attente d’ouvriers qualifiés et polyvalents : « Les entreprises du secteur viticole de Gironde se sont engagées à embaucher 150 CDI sur les trois ans à venir, précise le responsable de la formation. Il a fallu un an de travail en commun avec les entreprises et le comité de pilotage pour mettre en place le contenu de la formation. Des entreprises de prestation de services comme STVE, AVS, Banton et Lauret sont parties prenantes Tribune verte · n° 2727 · 27 novembre 2014 de la formation et sont parfois sollicitées pour intervenir auprès des stagiaires. » Le partenariat avec les entreprises est essentiel puisque ce sont elles qui mettent à disposition leur matériel à Cap Conduite. Un logisticien s’occupe des réservations et de la mise à disposition des machines. L’exploitation du lycée agricole de Libourne est aussi utilisée comme support pour les commodités de fonctionnement. Un nouvel arrivant est en cours d’installation en face du lycée : la société Pellenc. Depuis cinq ans, l’entreprise collabore avec le lycée et plus récemment avec Cap Conduite par le prêt de deux porteurs.Cap Conduite tient à Fanny Brugallé, ex-stagiaire de Cap Conduite « Une formation pour les jeunes comme pour les plus expérimentés » —— Inscription avant la mi-janvier pour la session longue Et pour devenir une référence au niveau nationale, Cap Conduite poursuit son développement : « Une piste pour engin viticole de 1,5 ha est prévue pour 2015, se félicite Emmanuel Catherineau. Il y aura une surface plate pour les manœuvres, des simulations de rang de vignes avec des obstacles et un parcours à bosses pour initier les stagiaires au devers des engins. Nous avons aussi un projet de simulateur de conduite et un projet de développement de la conduite de précision par ordinateur. » En ce qui concerne le recrutement, Cap Conduite ne manque pas de candidats : « Sur la session longue, nous avons eu environ 70 candidatures pour 36 places, souligne Emmanuel Catherineau. Dans tous les cas, —— Fanny Brugallé en train de conduire une machine à vendanger lors de la formation Cap Conduite en février 2014. Depuis son passage à Cap Conduite, Fanny Brugallé a poursuivi sa quête de polyvalence avec une formation sur les travaux du chai plus précisément sur la vinification à la MFR du Libournais. Aujourd’hui, elle est en CDD au vignoble Mallet et son contrat évoluera certainement en CDI. nous rencontrons toutes les personnes qui postulent pour être sûr de ne pas écarter ceux qui ont du mal à se vendre par lettre de motivation. Généralement, les femmes représentent un tiers des stagiaires mais sur cette session courte de novembre, nous n’avons qu’une seule femme. » Pour candidater à la prochaine formation de février, Tribune verte · n° 2727 · 27 novembre 2014 le recrutement commence début décembre et la limite de candidature est mi-janvier. La formation est gratuite pour les personnes du département : le financement est réalisé par la Fafsea et le conseil régional. Et pas de limite d’âge : actuellement la fourchette s’étend de 20 à 56 ans. —— Louise Rubio Phillip Minnis - fotolia collaborer avec toute les entreprises du territoire sans exclusivité et comme l’explique le responsable de la formation : « Pour bien vendre, il faut aussi savoir conduire des engins, donc des sociétés comme Pellenc ont tout intérêt à participer au projet Cap Conduite. » Cap Conduite —— Fanny Brugallé a participé à la première session de six mois de la formation Cap Conduite en février 2014. Après sept ans dans le commerce où elle était responsable adjointe d’un magasin, cette jeune maman de 30 ans a entamé sa reconversion il y a environ quatre ans. « J’ai trouvé du travail dans les vignes en tant que saisonnière pour les petites façons, raconte Fanny Brugallé. Cela m’a plu et pour devenir plus polyvalente dans mon travail j’ai fait plusieurs formations. » Après une formation de la taille de la vigne en 2011 par le CFPPA de Blanquefort au lycée agricole de Montagne (en Gironde), la jeune femme a postulé à Cap Conduite et a été retenue. « Dans la formation, il y a de la théorie mais la pratique a davantage d’importance, c’est ce qui m’a intéressée. » Et quand on lui demande quelles qualités sont nécessaires pour faire Cap Conduite, Fanny répond : « La formation est autant accessible aux jeunes sans expérience dans le monde du travail viticole qu’aux personnes plus expérimentées qui souhaitent se reconvertir. Autant pour les hommes que pour les femmes, d’ailleurs. Dans ma promotion nous étions six femmes sur trente et la fourchette d’âge allait de la vingtaine à la cinquantaine. C’est la motivation qui compte. Il faut être intéressé par ce que l’on fait pour réussir à manipuler les engins. » 15
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