33 C O D E R PA C O M I T É D É PA R T E M E N T A L DES RETRAITÉS ET DES PERSONNES AGÉES « Lieu de dialogue, d’information et de réflexion » Numéro 16 AV R I L 2 0 1 4 1&2 - édito 3à6 - actualité - différentes activités Ð Ð édito Il existe des moments d’une intensité rare dans la vie d’un Coderpa, ce fut le cas ce 25 novembre 2013 quand Suzette Grel prit la parole d’une voix posée et riche d’émotions. Nous n’avions pas la primeur de cette intervention déjà demandée par le Sénat en 2012, d’où un intérêt supplémentaire pour cette analyse faite par une femme qu’un cheminement cohérent a conduit à nous faire partager ses convictions. Voici quelques une de ses clefs : « Pourquoi ai-je eu envie de m’exprimer autour du lien social, parce que j’ai entendu beaucoup de discours qui conseillaient fortement de créer du « lien social » ou de la solidarité ou du lien intergénérationnel … oui, mais comment ? » Et pour son expérience d’enseignante en collège : « Il ne s’agit pas seulement de prendre en compte des situations (celui qui donne – celui qui reçoit) mais de développer un rapport social de réciprocité (chacun donne et reçoit – expérience partagée). Cette étape est d’une grande richesse, avec des échanges de savoirs et une prise de conscience du lien social.» Dans son expérience d’adjoint au maire puis de maire en milieu rural : « Le seul lien social, mais important : la distribution du journal communal par les conseillers municipaux. C’est un engagement concret et discret, qui montre le souci de son voisin immédiat, la distribution des colis de Noël aussi. » On sent une faim de faire mieux et de réintroduire en commune l’expérience acquise par le contact d’élèves en difficultés et qui méritaient qu’on 7 tres - nos rencon - à noter 8 8 leur communique l’enthousiasme et l’envie de se dépasser. Enfin dans son expérience de Présidente d’un centre social intercommunal en milieu rural : La cabane à projets. « C’est un lieu où le lien social se construit tout seul dans des actions de vie, d’accompagnement et de coopération avec tous les acteurs de terrain. » Sa conclusion : « Pour accentuer le lien social entre les personnes il faut tout d’abord développer des actions de changement dans les représentations du vieillissement : bien vieillir oui, mais rester vivant et utile. » Comment ne pas être convaincu que c’est ainsi que chacun de nos âgés souhaite vivre le plus longtemps possible. Mais pour y parvenir il faut peut être les convaincre et les accompagner. Comme par hasard le lien social est aussi au cœur des propos d’Alain Duperrier, Directeur de la Bibliothèque Départementale de Prêt lorsqu’il nous dit : « A bien y regarder, les médiathèques sont devenues la première offre d’espaces et de services publics d’accès totalement libre : un lieu de loisir, de culture, d’échanges au sein duquel chaque « usager » peut, sans déclamer son identité, avoir service rendu – la bibliothèque – et avoir liberté rendue – l’espace public. Souvent seul lieu de sociabilité au sein d’une commune ou d’un « territoire », parfois service le plus populaire, elle est une formidable opportunité de renforcement de la cohésion sociale. » CODERPA Tram ligne A- arrêt La Morlette / Rocade sortie 25- direction Cenon. 142, avenue René Cassagne 33150 CENON Courriel : [email protected] - Tél. : 05 56 86 84 11 - Fax : 05 56 86 76 15 Du lundi au jeudi : 9h00-12h00/14h00-17h00 - Le vendredi : 9h00-12h00 Direction de la publication : CODERPA33 - Rédaction : Danielle BOIZARD, commission communication La publication de ce journal est assurée par l’Association de Gestion Financière des Moyens de Fonctionnement du Coderpa 33 – Président : Yvon LE YONDRE suite... Ð Posez vos questions VOTRE AVIS NOUS INTERESSE Ð édito suite... Chacun de ces deux interlocuteurs cherche à sa manière ce qui peut donner du sens à la vie communale et faire que les personnes de tout âge, même isolées sortent de chez elles avec plaisir pour partager avec d’autres leur savoir-faire, leur savoirêtre et leurs envies. clefs de la vie sociale sont en train de disparaître. Il serait dommage d’être obligés de reconstituer des liens sociaux de manière artificielle ou d’isoler encore davantage nos anciens en leur retirant les envies de sortie de proximité. La prévention passe aussi par là. Le lien social est aussi un fondement bien réel entre les travaux internes et de nombreuses d’interventions au cours de réunions auxquelles les membres du Coderpa participent. Il n’y a rien de plus réconfortant que de constater que le lien social peut se tisser à tout âge, même quand il n’existait pas au préalable. Il ne peut germer et croître que par la volonté assidue de personnes capables de faire rayonner leurs idées sans arrière pensée. Elles ont un seul « défaut » elles sont tenaces, voire même têtues, car il leur faut convaincre et trouver les moyens de mener leurs projets sur la bonne voie. Mais peut-on les en blâmer ? Pourvu que nos élus sachent les entendre. Une préoccupation cependant pour chacun d’entre nous, des quartiers, des communes voient les boutiques fermer, ces boutiques qui donnaient prétexte à sortir de chez soi pour faire une course banale, pas nécessairement très utile, mais qui permettait de papoter, de se soucier du retard du voisin, d’échanger recettes, conseils et cancans. Des LE CONTRAT LOCAL DE SANTE DU MEDOC, PREMIER CLS SIGNE EN GIRONDE Les contrats locaux de santé (CLS) participent à la construction des dynamiques territoriales de santé. Ils permettent la rencontre du projet porté par l’ARS et des aspirations des collectivités territoriales pour mettre en œuvre des actions, au plus près des populations. « La mise en œuvre du projet régional de santé peut faire l’objet de contrats locaux de santé conclus par l’agence, notamment avec les collectivités territoriales et leurs groupements, portant sur la promotion de la santé, la prévention, les politiques de soins et l’accompagnement médico-social ». Art. L. 1434-17 du Code de santé publique Une dynamique collective đŏŏLes signataires du contrat sont les collectivités territoriales et les ARS. đŏŏLes préfets, les services de l’Etat, les acteurs de santé et les associations peuvent être associés au dispositif. Un projet participatif đŏŏUne stratégie et des objectifs définis en commun đŏŏUn programme d’actions pluriannuel co-construit à partir des besoins locaux đŏŏUn suivi de la mise en œuvre et une évaluation des résultats conjoints Pour les ARS, le dispositif permet de prendre en compte plusieurs enjeux : đŏŏmettre en cohérence le projet stratégique de l’agence avec les politiques de santé menées par 2 33 C O D E R PA DANIELLE BOIZARD les collectivités ; đŏŏmutualiser les moyens pour répondre à un besoin local de santé ; đŏŏconsolider par contrat les partenariats locaux et inscrire la démarche dans la durée. Une réponse adaptée au plus près des besoins de la population Les initiatives sont souvent dédiées à la promotion et la prévention de la santé ; mais le CLS incite à élargir le champ de la contractualisation à l’ensemble des domaines d’intervention de l’ARS et de l’assurance maladie : promotion et prévention de la santé, offre de premier recours, accompagnement médicosocial. đŏŏFaciliter les parcours de soins et de santé ŏ ġŏŏ.h2!*0%+*ŏ !ŏ (ŏ /*0hŏ đŏ +%*/ŏ đŏ Accompagnement médico-social đŏŏMais aussi prendre en compte les autres facteurs qui ont une incidence sur la santé et la vie des populations ŏ ġŏŏ+#!)!*0ŏ đŏ *2%.+**!)!*0ŏ đŏ 10%+*ŏ đŏ !(0%+*/ŏ/+%(!/ŏđŏ.2%( Deux milieux d’application privilégiés đŏŏLes zones rurales isolées đŏŏLes quartiers urbains en difficulté L’implantation des CLS est facilitée dans ces deux milieux par l’existence d’initiatives locales de santé préexistantes et l’impulsion donnée par certains réseaux. Le 4 Novembre 2013, le premier contrat local de santé a été signé en Gironde à Castelneau du Médoc, pour 3 ans, en présence de Michèle Delaunay, Ministre des Personnes Agées et de l’Autonomie. Ð actualité 33 C O D E R PA 13 signataires de Gironde participent à cet engagement médico-social et sanitaire : la Préfecture , le Conseil Général, Association Aider, Prévenir, Accompagner en Médoc (AAPAM), Association Départementale des Amis et Parents d’Enfants Inadaptés de la Gironde (ADAPEI), Association RENOVATION, Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail(CARSAT), Caisse Primaire d’Assurance Maladie de la Gironde (CPAM), Mutualité Sociale Agricole (MSA), centre Hospitalier Charles Perrens, Hôpital Sub-Urbain du Bouscat, Pavillon de la Mutualité, Clinique du Médoc, Union Régionale des Professionnels de Santé, Infirmiers et Médecins Libéraux (URPS), LA MAIA DE MERIGNAC Après la présentation du cadre règlementaire d’un contrat local de santé des Pays du Médoc, Monsieur Laforcade, Directeur de l’Agence Régionale de Santé a précisé le rôle fédérateur de celui-ci pour l’ensemble des acteurs locaux autour d’un projet de santé territorial intégrant les politiques Nationale et Régionale de Santé Publique. . Tout comme le C.L.I.C. de la C.U.B. Nord-Ouest, la M.A.I.A. intervient sur les communes de Blanquefort, Bruges, Eysines, Le Bouscat, Le Haillan, Le TaillanMédoc, Mérignac, Parempuyre, St Aubin de Médoc et St-Médard-en-Jalles. L’objectif est la dynamique collective pour améliorer la santé des citoyens, le parcours de soins coordonnés, réduire les inégalités territoriales, fédérer les acteurs, compenser et coordonner le déficit de communication entre les professionnels, développer la filière gériatrique (meilleure prise en charge de la Personne Agée dans sa globalité, isolement, éviter l’hospitalisation, prévoir le retour à domicile), la filière psychiatrique, lutter contre la désertification médicale par l’attractivité du territoire, création d’une maison pluri-disciplinaire à HOURTIN, promouvoir la prévention. Le nombre de signataires n’est pas limitatif, d’autres professionnels de santé pourront contribuer dans cette période à ce contrat local de santé. Sur proposition de la Délégation Territoriale de l’Agence Régionale de Santé, les deux élus représentants les Associations des Personnes Agées à la Conférence de Territoire participent aux réunions de travail sur le« « Développement de la filière gérontologique pour une meilleure prise en charge du parcours de vieillissement » de ce contrat en Médoc. D’autres contrats locaux de santé seront signés en Gironde intégrant les spécificités et particularités de chaque territoire. MARYSE BLANCHARD La Maison pour l’Autonomie et l’Intégration des malades d’Alzheimer La M.A.I.A. de la CUB Nord-Ouest est un dispositif d’orientation et de coordination autour des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer ou de maladies apparentées. Il est porté juridiquement par le C.L.I.C. (centre d’information pour les personnes âgées) dont le siège est basé à Mérignac. Ce dispositif, d’abord expérimental dans le cadre du plan Alzheimer 20082012, est devenu un dispositif de droit commun sous la tutelle de l’Agence Régionale de Santé d’Aquitaine depuis le 01 janvier 2012. Ce dispositif de proximité est un regroupement des professionnels du secteur sanitaire et social. Il a pour principal objectif de simplifier la prise en charge des personnes atteintes de maladies neurodégénératives et plus généralement les personnes âgées en perte d’autonomie fonctionnelle, mais aussi d’accompagner les aidants familiaux. Le dispositif de la M.A.I.A. sur la CUB Nord-Ouest conduit donc à : đŏŏOrganiser des temps d’échanges réguliers entre les professionnels du territoire pour améliorer les réponses apportées aux personnes âgées en perte d’autonomie (en matière d’accès à l’information mais aussi de prise en charge) ; đŏŏUtiliser des outils communs et de procédures partagées pour améliorer l’articulation entre tous les services d’aide, de soins et d’accompagnement ; đŏŏEffectuer une prise en charge spécifique pour les personnes ayant des troubles cognitifs dits « en situation complexe ». Dans ce cadre, une équipe spécialisée peut effectuer un suivi intensif du parcours de vie et de soin de la personne malade, sur demande d’un professionnel du territoire (médecin généraliste, infirmier, C.C.A.S., service d’aide à domicile…). VALÉRIE BASSI (Pilote du dispositif MAIA) Pour plus d’informations : www.maiaaquitaine-cubno.fr / 05.56.95.80.11 Maryse Blanchard et Régis Saphores, membres du Coderpa et de la Conférence de Territoire participent aux réunions de travail concernant les personnes âgées. Assemblée plénière du Coderpa le 25 novembre 2013 3 Ð actualité LE LIEN SOCIAL EN MILIEU RURAL Extraits de l’intervention de Suzette GREL au cours de l’Assemblée Plénière du Coderpa le 25/11/2013. « Deux mandats d’adjoint au maire, puis un mandat de maire dans une commune de 400 habitants, donc présidente de ce fait du CCAS m’ont permis de constater la différence entre : - des actes sociaux : repas, colis, fêtes, écoute – intermédiaire avec les partenaires sociaux, MDSI, aides à domicile, CLIC, etc. Avec une bonne conscience de la prise en compte de la souffrance. - et - du lien social. Dans le même temps je deviens vice-présidente d’une C de C (Communauté de Communes). 15 000 habitants – 14 communes (de 300 à 4000 habitants) - création d’un CIAS - mise en place d’actes sociaux importants (ex : portage de repas, aide aux démarches administratives). Mais pas de lien social (pas de proximité, simplement une solidarité forte et véritable qui répond à des textes mais un isolement géographique demeure). Ce que je vis actuellement : être Présidente d’un centre social intercommunal en milieu rural. - le centre social donne comme image des habitants non pas celle de citoyens objets de politique sociale mais comme celle de citoyens avec des demandes et des offres, des initiatives, des réponses à leurs problématiques. Quelques exemples de vie sociale en lien avec toutes les générations sous forme : đŏŏd’ateliers : o ateliers cuisines à la RPA ou itinérants dans des salles municipales avec grands parents et enfants o jardinage partagé, collectif o échanges réciproques de savoir 33 C O D E R PA Le lien social exige une dynamique de développement social et une complémentarité entre les approches individuelles et collectives de l’action sociale. Exemple : CCAS/CIAS Centre Social Identifier les publics Ouvert à tous Instruire le dossier et attribuer l’aide sociale Animation de la vie sociale globale Dispenser une aide légale définie Développer un projet partagé découlant d’un diagnostic sur le territoire et d’initiatives de ses habitants Mettre en œuvre une aide légale définie Rendre actrices toutes les personnes Les deux modes d’actions sont nécessaires et complémentaires. En ce qui concerne plus particulièrement les personnes retraitées et les personnes âgées le Conseil Général : - s’engage sur l’accompagnement « au bien vieillir » (aide à domicile, appui à l’hébergement, service de renseignements, etc. Après une prise en compte des situations) - mais aussi sur l’accompagnement « au vivre ensemble » en reconnaissant des acteurs de développement social comme le milieu associatif, les CCAS et les centres sociaux. » N.B. Cette intervention au nom de la fédération des centres sociaux a été faite une première fois au Sénat le jeudi 7 juin 2012 devant la Commission des Affaires Sociales avec le titre « Centres Sociaux partenaires incontournables des politiques publiques » đŏŏde manifestations partagées, o carnaval intercommunal avec l’EHPAD explosion de vie et de couleurs o création d’un atelier couture pour le carnaval mais aussi pour le marché de Noël o réveillon solidaire đŏŏde projets solidaires co-construits o épicerie solidaire o coopération avec les acteurs sociaux – le monde économique et le bénévolat 4 Moulin de Gornac Ð actualité 33 C O D E R PA VITAL : GERER LES PROBLEMES BUCCO-DENTAIRES DES PERSONNES AGEES Ces éléments techniques doivent s’accompagner d’une formation de personnels, dits référents, chargés de dépister les risques et de transmettre, aux équipes professionnelles, les notions d’hygiène quotidienne. On sait aujourd’hui qu’un déséquilibre de l’écosystème bucco-dentaire peut être un facteur aggravant, de la perte d’autonomie des personnes âgées. Pour que les soins d’hygiène bucco-dentaire deviennent une réalité intégrée dans toutes les prises en charge des personnes âgées en perte d’autonomie, il est nécessaire que soient conjugués les efforts de la puissance publique, la volonté des gestionnaires des institutions concernées, la volonté des personnels qui accompagnent les personnes âgées au quotidien et, inévitablement, la collaboration étroite des chirurgiens dentistes. Les études et recherches médicales permettent d’énoncer le postulat que l’état dentaire aggrave les co-morbidités mais aussi que les co-morbidités aggravent l’état dentaire, le tout interférant avec la qualité de vie. Cette problématique a été mise en évidence par la convergence de divers éléments : đŏŏaugmentation du nombre de personnes âgées et très âgées, đŏŏaugmentation de l’âge de la population qui n’a pas bénéficié de l’utilisation systématique des dentifrices fluorés, đŏŏaugmentation de co-morbidités associées qui accroissent le risque de pathologies buccodentaires : diabète, maladies cardio-vasculaires, dénutrition, pathologies systémiques, đŏŏprise de médicaments qui retentissent sur la sphère orale, đŏŏhandicaps qui empêchent une hygiène orale correcte, đŏŏnécessité de recours à une tierce personne, peu formée aux soins de bouche La prise en charge globale du patient contribue à limiter certains risques pour sa santé et intervient alors en terme de santé publique la notion de risque évitable. Il est donc nécessaire de prendre en compte la sphère bucco-dentaire dans la mesure où elle est l’un des éléments indispensables pour la santé et pour le confort de vie. La mise en place d’une véritable culture de l’hygiène et des soins bucco-dentaires chez les personnes âgées et, à fortiori, dépendantes, demande des efforts coordonnés. En particulier, que soient développées l’information des institutions, des organismes d’aide et de soins à domicile, ainsi qu’une formation des personnels. Quelques réseaux se sont constitués sur le territoire Français. Certains ont agencé un buccobus équipé de matériel dentaire qui se déplace dans les établissements (EHPAD, institutions de handicapés), d’autres ont fédéré des équipes de chirurgiens dentistes qui se déplacent avec des mallettes dont la technicité autorise la réalisation des soins à domicile ou en institution. Les pouvoirs publics Parce qu’il faut diffuser l’information sur tous les supports éligibles à la connaissance des publics concernés, personnes âgées, familles, professionnels, formateurs. Parce qu’il faut financer l’acquisition de matériel permettant de pratiquer des soins hors d’un cabinet dentaire, financer les formations des personnels à la pratique des soins d’hygiène bucco-dentaire, financer les déplacements des chirurgiens dentistes qui se transportent auprès des personnes âgées nécessitant des soins. Les gestionnaires d’institution Parce qu’il faut inscrire les soins d’hygiène bucco-dentaire dans les projets de soins des établissements. Cela nécessite d’impliquer un « référent bucco-dentaire » dans chaque structure, lequel, après avoir reçu la formation appropriée, sera en mesure de mettre en place une procédure de contrôle et de suivi des soins d’hygiène buccodentaire des personnes âgées. Cette personne sera par ailleurs celle qui impulsera la politique de prévention auprès de ses collègues et veillera au bon usage des moyens techniques mis en place (brosses à dents, dentifrice adapté, entretien des prothèses…). Parce qu’il faut organiser la traçabilité des soins d’hygiène bucco-dentaire et la mise à jour des dossiers de soins. Parce qu’il faut intégrer une formation des personnels dans le plan de formation de la structure. Parce qu’il faut manager la venue des chirurgiens dentistes qui, avec leur matériel portable, doivent disposer d’un local équipé d’eau et d’électricité et préservant l’intimité des patients. Les rendez-vous doivent être pris en temps utile et les résidents, et les personnels, doivent être préparés pour se rendre au lieu de soins le moment venu. 5 Ð actualité 33 C O D E R PA Les professionnels des institutions et des services d’aide ou de soins à domicile Ils doivent appréhender les gestes et les attitudes qui correspondent à l’état de dépendance des personnes dont ils ont la charge. L’approche ne sera pas la même chez une personne âgée atteinte d’une maladie de la mémoire que chez la personne âgée atteinte d’un handicap physique. Ils doivent connaitre les éléments liés à l’équilibre de l’éco-système bucco-dentaire afin de prodiguer les soins d’hygiène adaptés et communiquer avec le chirurgien-dentiste s’il y a nécessité de soins. Ils doivent être en mesure d’assurer, au quotidien, l’entretien et la surveillance des prothèses amovibles. Les chirurgiens dentistes Rien n’est possible sans leur implication dans cette culture de la prise en charge bucco-dentaire chez les personnes dépendantes. Ce n’est que récemment qu’à été introduite la notion de patients handicapés ou dépendants dans le cursus délivré par la Faculté. La notion admise était que les chirurgiens-dentistes pratiquaient leur art dans un cabinet équipé d’un fauteuil dentaire et d’un matériel relativement important. Les interventions les plus lourdes étant réservées aux services de chirurgie. L’évolution des technologies a permis de réaliser des matériels portables qui, aujourd’hui permettent de réaliser les interventions courantes en tout endroit disposant d’eau et d’électricité. L’Union Française des Soins Bucco-dentaires qui rassemble de nombreux chirurgiens dentistes est bien implantée sur le territoire Français et a pu participer à la création de réseaux. La Gironde où se trouve une population âgée importante doit être en mesure de fédérer les partenaires requis pour développer un réseau de qualité. RAYMOND GODARD DE DONVILLE Ville d’hiver à arcachon 6 LE DEVENIR DES HANDICAPES VIEILLISSANTS A l’aube de la parution d’une nouvelle loi concernant la dépendance il paraît utile de s’appuyer sur les informations données par une publication récente de la Caisse Nationale de la Solidarité et de l’Autonomie (CNSA). Elle concerne les personnes de 55 ans et plus accueillies dans un établissement médico-social pour adultes handicapés. En 2010 12,4% des personnes accueillies dans ces établissements étaient âgées de 55 ou plus, soient 27 000 personnes environ. La progression est rapide, on peut estimer qu’elle est de 4% en 4 ans. (Ce document a servi de support au cours des 9èmes journées des services pour adultes handicapés organisées par le CREAHI d’Aquitaine les 23 et 24 janvier à Arcachon.) Une personne handicapée vieillissante est une personne qui a entamé sa situation de handicap ; qu’elle qu’en soit la nature ou la cause, avant de connaître par surcroit les effets du vieillissement. Ces effets consistent, plus ou moins tardivement en fonction des personnes, en l’apparition simultanée : - d’une baisse supplémentaire des capacités fonctionnelles - d’une augmentation du taux de survenues des maladies liées à l’âge pouvant aggraver les altérations déjà présentes ou en occasionner de nouvelles. - d’une évolution de leurs attentes devant une nouvelle étape de vie. Attentes très variables en fonction des personnes et de la situation de handicap dans laquelle elles se trouvent. Une enquête ES Handicap est faite tous les quatre ans auprès des établissements pour personnes handicapées. Elle permet de décrire les caractéristiques des personnes accueillies. Parmi les réponses à l’enquête de 2010 : - plus de la moitié des établissements assurant l’hébergement reçoivent au moins une personne ayant atteint ou dépassé l’âge de 60 ans ; - à la question « l’accueil des personnes vieillissantes de 60 ans est-il inscrit dans les projets de la structure ? » Seul le tiers a répondu « oui ». Il semble donc primordial qu’une réflexion puisse s’instaurer afin d’identifier les nouveaux besoins des résidents et d’adapter le projet de l’institution afin de les prendre en compte. YVON LE YONDRE Ð différentes activités Préambule : les activités et participations du Coderpa de la Gironde sont très nombreuses. Il semble difficile de les relater toutes. Deux fois par an, sans lasser nos lecteurs. Des choix ont été faits, nous demandons à tous ceux qui nous ont invité et que nous avons rencontré avec plaisir d’accepter de ne pas être cités chaque fois. Qu’ils soient persuadés que ce qu’ils nous ont apporté n’est pas vain et que nous savons le réintroduire dans nos travaux internes et nos rencontres ultérieures. Conférence-débat de Michel Cymes (13 mars) Invités par la Mutuelle Générale et le Club Santé Débat, quelques membres du Coderpa ont assisté à la conférence dont le titre était « Comment bien vieillir ». Un public habitué des émissions de Michel Cymes et des réunions du Club Santé remplissait la salle. Quatre spécialistes l’accompagnaient sur scène : đŏŏJean-François Dartigues, Neurologue, Epidémiologiste et Professeur de santé publique au CHU de Bordeaux. Responsable du Centre de Mémoire de Ressources et de Recherche de Bordeaux ; đŏŏNathalie Salles, Professeur en gériatrie au CHU de Bordeaux ; đŏŏPhilippe Fischer, Educateur sportif, diplômé en gérontologie sociale et Président de l’association Atout Age à Bordeaux ; đŏŏJean-Jacques Amyot, Psychosociologue et Directeur de l’OAREIL (Office aquitain de recherche, d’étude, d’information et de liaison sur les problèmes des personnes âgées). Un diaporama très structuré pointant problèmes liés au vieillissement, solutions et actions de prévention a permis à l’animateur de jongler avec humour et de balayer un ensemble de sujets difficiles 33 C O D E R PA que le public avait besoin d’entendre et surtout d’enregistrer. La technique utilisée permettait à la fois de dédramatiser et aux spécialistes présents d’apporter les renseignements scientifiques récents indispensables en termes de conseils, d’expérience et de prévention. De telles rencontres sont indispensables et doivent vraiment se multiplier pour sensibiliser le plus de personnes possibles qui avancent en âge à prendre en charge les conditions de leur « bien vieillir » car les autres ne peuvent pas le faire à leur place. Il faut rompre cette surdité latente quand on évoque des difficultés à venir, elles pourraient être annihilées ou tout au moins amoindries par une réaction précoce. Quelques conseils glanés : đŏŏbouger, faire des activités physiques qui plaisent, avec mesure mais surtout régularité afin de renforcer les muscles et favoriser l’équilibre ; đŏŏse nourrir de manière équilibrée, sans régime inapproprié qui génère des carences, privilégier la variété des mets qui favorise l’appétit ; đŏŏadapter progressivement son cadre de vie afin de diminuer les risques de chute ; đŏŏne pas rester enfermé dans sa solitude, faire des rencontres, se créer des loisirs, continuer à apprendre le cerveau on le sait maintenant a une plasticité qui permet d’apprendre tout au long de la vie. Il n’y a rien de tel pour entretenir très longtemps une vie sociale riche ; đŏŏavoir un suivi médical régulier, sans stress inutile, simplement une surveillance pour ajuster son mode de vie si nécessaire et surtout avoir les paramètres utiles à une bonne prévention. Des conseils simples, évidents qu’il est utile de répéter pour que chacun s’en imprègne au point de les suivre. La dynamique d’une telle conférence, l’allant et l’humour de Michel Cymes peuvent permettre cet enjeu capital. D.B. Le travail des commissions Les trois commissions du Coderpa poursuivent leurs travaux qui sont en ce moment : Commission 1 Commission 2 Commission 3 Information et communication Mieux vivre à domicile Vie en établissement - l’élaboration du journal et les difficultés liées à sa distribution. - la création de plaquettes spécifiques sur des sujets pratiques intéressant les personnes âgées et leurs familles. (3 projets en cours) - le développement du site informatique et son actualisation. - les familles d’accueil. - le rôle d’un centre social comme celui du Grand Parc. - les aides aux personnes à faible ressources (ASPA). - le retour au domicile après une hospitalisation. - le fonctionnement des EHPAD. - l’amélioration de la santé buccodentaire des personnes âgées en établissement. - le PAERPA de Bordeaux (Personnes Agées en Risque de Perte d’Autonomie). 7 Ð nos rencontres LA BIBLIOTHEQUE DEPARTEMENTALE DE PRET DE LA GIRONDE ET LE ROLE SOCIAL DES BIBLIOTHEQUES PUBLIQUES En 2013 le Coderpa33 s’est vu confier plusieurs missions par sa présidente, l’une d’entre elle concerne les livres et les personnes âgées. Une occasion de rencontres et d’échanges avec des passionnés du livre et de leur mission qu’il est bon de partager. Rencontre avec Alain Duperrier (Directeur de la BDP de Gironde). Qu’est-ce qu’une bibliothèque ? Basiquement, un lieu physique – désormais parfois virtuel – proposant la consultation ou le prêt de collections de textes, de documents sonores, d’images, de données numériques... La bibliothèque ou médiathèque de lecture publique, si elle est historiquement cela, est également, depuis ses origines mais avec une acuité toujours croissante, un espace public de plus en plus confortablement aménagé et initiant les conditions opportunes pour l’ensemble de la population, toutes catégories sociales ou culturelles confondues, toutes générations confondues, de rendez-vous avec les domaines de connaissance, de rendez-vous tant avec les autres qu’avec soimême. Elle est un lieu d’émancipation de l’individu, un espace de liberté, non frappé du sceau de l’obligation institutionnelle pas plus que de celui des séductions commerciales, qui offre à tout un chacun la possibilité, modestement, de structurer son identité. A bien y regarder, les médiathèques sont devenues la première offre d’espaces et de services publics d’accès totalement libre : un lieu de loisir, de culture, d’échanges au sein duquel chaque « usager » peut, sans déclamer son identité, avoir service rendu – la bibliothèque – et avoir liberté rendue – l’espace public. Souvent seul lieu de sociabilité au sein d’une commune ou d’un « territoire », parfois service le plus populaire, elle est une formidable opportunité de renforcement de la cohésion sociale. En moyenne, environ 16% de la population (un Français sur six) fréquente une bibliothèque municipale. C’est beaucoup et peu à la fois car ce chiffre cache bien des disparités : cet équipement essentiel est parfois absent de petites communes, d’autres enregistrent des taux d’inscrits de l’ordre de 5 à 10 % alors que la bibliothèque, notamment lorsqu’elle mute en « médiathèque », est un lieu et un service objectivement populaire – 25%, 30%, 50% voire plus, en France ou en Gironde, d’une population inscrite dans certaines bibliothèques remarquables, phénomène d’adhésion culturelle suffisamment rare sur notre territoire. Quel autre service public, sur la base d’une adhésion volontaire, peut potentiellement impacter un si grand nombre de résidents, toutes générations ou situations sociales confondues, peut potentiellement fédérer si largement des partenariats avec les acteurs locaux des champs éducatifs, de la petite enfance, Les sites du 8 Coderpa : 33 C O D E R PA des personnes âgées, de la culture, de l’économie, de l’action associative…? Cette représentation n’est pourtant pas en France une évidence car, parfois à raison, les bibliothèques peuvent renvoyer une image d’obsolescence ou de désuétude. Le travail de conviction sur le rôle social et culturel des bibliothèques/médiathèques est donc conséquent et toujours à mener. Tel est l’objectif de la Bibliothèque Départementale de Prêt de la Gironde (BDP) qui accompagne les 1200 bibliothécaires salariés et bénévoles (au nombre de 900) de son réseau partenaire (260 bibliothèques de communes de moins de 10 000 habitants ou désormais de communautés de communes) leur prodiguant des conseils pour la gestion de leurs équipements, organisant pour eux des formations, assurant un renfort de leurs collections documentaires, initiant des actions culturelles mutualisées, fédérant leurs actions… La mission première de la BDP est le développement de la « lecture publique », mission qui s’exprime au travers d’accompagnement des élus locaux dans leurs réflexions, de stratégies d’aménagement du territoire girondin et de soutien du Département à leurs projets de développement de services et d’équipements. Pour en savoir plus, repérer une bibliothèque près de chez soi, suivre son actualité et accéder directement à des ressources numériques en ligne biblio.gironde.fr ALAIN DUPERRIER (Directeur de la BDP de la Gironde) A NOTER La semaine bleue 2014 La Semaine Nationale des Retraités et Personnes Âgées, appelée Semaine Bleue, vise à informer et sensibiliser l’opinion publique sur la contribution des retraités à la vie économique, sociale et culturelle, sur les préoccupations et difficultés rencontrées par les personnes âgées, sur les réalisations et projets des associations. Partout en France, des manifestations locales sont organisées pour illustrer le thème retenu, cette année : «À tout âge : créatif et citoyen» Semaine Bleue 2014 du lundi 13 au dimanche 19 octobre Pour s’associer à cet événement, le Coderpa 33 indiquera sur son site, les projets prévus en Gironde qui lui seront communiqués avant le 1er octobre et participera dans la mesure du possible à ces rencontres. Déjà quelques avant-projets nous parviennent peu à peu et quelques municipalités ont prévu d’élargir le calendrier proposé. Danielle Boizard (Service communication du Coderpa 33) Pour la liste d’attente en maison de retraite : liste-d-attente-maison-de-retraite-33.com Pour les informations (y compris des EHPAD) : coderpa33.e-monsite.com Le site du Conseil Général : www.gironde.fr rubrique personnes âgées
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