Retraités Coderpa 33 - Syndicat professionnel de l

33
C O D E R PA
C O M I T É D É PA R T E M E N T A L
DES
RETRAITÉS
ET
DES
PERSONNES AGÉES
« Lieu de dialogue, d’information et de réflexion »
Numéro 16
AV R I L 2 0 1 4
1&2
- édito
3à6
- actualité
- différentes
activités
Ð
Ð
édito
Il existe des moments d’une intensité rare dans la
vie d’un Coderpa, ce fut le cas ce 25 novembre 2013
quand Suzette Grel prit la parole d’une voix posée
et riche d’émotions.
Nous n’avions pas la primeur de cette intervention
déjà demandée par le Sénat en 2012, d’où un intérêt
supplémentaire pour cette analyse faite par une
femme qu’un cheminement cohérent a conduit à
nous faire partager ses convictions.
Voici quelques une de ses clefs : « Pourquoi ai-je eu
envie de m’exprimer autour du lien social, parce que
j’ai entendu beaucoup de discours qui conseillaient
fortement de créer du « lien social » ou de la
solidarité ou du lien intergénérationnel … oui, mais
comment ? »
Et pour son expérience d’enseignante en collège : « Il
ne s’agit pas seulement de prendre en compte des
situations (celui qui donne – celui qui reçoit) mais de
développer un rapport social de réciprocité (chacun
donne et reçoit – expérience partagée). Cette étape
est d’une grande richesse, avec des échanges de
savoirs et une prise de conscience du lien social.»
Dans son expérience d’adjoint au maire puis de
maire en milieu rural : « Le seul lien social, mais
important : la distribution du journal communal par
les conseillers municipaux. C’est un engagement
concret et discret, qui montre le souci de son voisin
immédiat, la distribution des colis de Noël aussi. »
On sent une faim de faire mieux et de réintroduire
en commune l’expérience acquise par le contact
d’élèves en difficultés et qui méritaient qu’on
7
tres
- nos rencon
- à noter
8
8
leur communique l’enthousiasme et l’envie de se
dépasser.
Enfin dans son expérience de Présidente d’un
centre social intercommunal en milieu rural : La
cabane à projets. « C’est un lieu où le lien social
se construit tout seul dans des actions de vie,
d’accompagnement et de coopération avec tous les
acteurs de terrain. »
Sa conclusion : « Pour accentuer le lien social entre
les personnes il faut tout d’abord développer des
actions de changement dans les représentations du
vieillissement : bien vieillir oui, mais rester vivant et
utile. »
Comment ne pas être convaincu que c’est ainsi que
chacun de nos âgés souhaite vivre le plus longtemps
possible. Mais pour y parvenir il faut peut être les
convaincre et les accompagner.
Comme par hasard le lien social est aussi au cœur
des propos d’Alain Duperrier, Directeur de la
Bibliothèque Départementale de Prêt lorsqu’il nous
dit : « A bien y regarder, les médiathèques sont
devenues la première offre d’espaces et de services
publics d’accès totalement libre : un lieu de loisir, de
culture, d’échanges au sein duquel chaque « usager »
peut, sans déclamer son identité, avoir service rendu
– la bibliothèque – et avoir liberté rendue – l’espace
public. Souvent seul lieu de sociabilité au sein d’une
commune ou d’un « territoire », parfois service le
plus populaire, elle est une formidable opportunité
de renforcement de la cohésion sociale. »
CODERPA
Tram ligne A- arrêt La Morlette / Rocade sortie 25- direction Cenon.
142, avenue René Cassagne 33150 CENON
Courriel : [email protected] - Tél. : 05 56 86 84 11 - Fax : 05 56 86 76 15
Du lundi au jeudi : 9h00-12h00/14h00-17h00 - Le vendredi : 9h00-12h00
Direction de la publication : CODERPA33 - Rédaction : Danielle BOIZARD, commission communication
La publication de ce journal est assurée par l’Association de Gestion Financière des Moyens de
Fonctionnement du Coderpa 33 – Président : Yvon LE YONDRE
suite... Ð
Posez vos questions
VOTRE AVIS
NOUS INTERESSE
Ð
édito suite...
Chacun de ces deux interlocuteurs cherche à
sa manière ce qui peut donner du sens à la vie
communale et faire que les personnes de tout âge,
même isolées sortent de chez elles avec plaisir pour
partager avec d’autres leur savoir-faire, leur savoirêtre et leurs envies.
clefs de la vie sociale sont en train de disparaître.
Il serait dommage d’être obligés de reconstituer
des liens sociaux de manière artificielle ou d’isoler
encore davantage nos anciens en leur retirant les
envies de sortie de proximité. La prévention passe
aussi par là.
Le lien social est aussi un fondement bien réel
entre les travaux internes et de nombreuses
d’interventions au cours de réunions auxquelles les
membres du Coderpa participent.
Il n’y a rien de plus réconfortant que de constater
que le lien social peut se tisser à tout âge, même
quand il n’existait pas au préalable. Il ne peut
germer et croître que par la volonté assidue de
personnes capables de faire rayonner leurs idées
sans arrière pensée. Elles ont un seul « défaut »
elles sont tenaces, voire même têtues, car il leur
faut convaincre et trouver les moyens de mener
leurs projets sur la bonne voie. Mais peut-on les en
blâmer ? Pourvu que nos élus sachent les entendre.
Une préoccupation cependant pour chacun d’entre
nous, des quartiers, des communes voient les
boutiques fermer, ces boutiques qui donnaient
prétexte à sortir de chez soi pour faire une course
banale, pas nécessairement très utile, mais qui
permettait de papoter, de se soucier du retard du
voisin, d’échanger recettes, conseils et cancans. Des
LE CONTRAT LOCAL DE SANTE DU
MEDOC, PREMIER CLS SIGNE EN
GIRONDE
Les contrats locaux de santé (CLS) participent à la
construction des dynamiques territoriales de santé.
Ils permettent la rencontre du projet porté par l’ARS
et des aspirations des collectivités territoriales
pour mettre en œuvre des actions, au plus près des
populations.
« La mise en œuvre du projet régional de santé peut
faire l’objet de contrats locaux de santé conclus
par l’agence, notamment avec les collectivités
territoriales et leurs groupements, portant sur la
promotion de la santé, la prévention, les politiques
de soins et l’accompagnement médico-social ». Art.
L. 1434-17 du Code de santé publique
Une dynamique collective
đŏŏLes signataires du contrat sont les collectivités
territoriales et les ARS.
đŏŏLes préfets, les services de l’Etat, les acteurs de
santé et les associations peuvent être associés au
dispositif.
Un projet participatif
đŏŏUne stratégie et des objectifs définis en commun
đŏŏUn programme d’actions pluriannuel co-construit
à partir des besoins locaux
đŏŏUn suivi de la mise en œuvre et une évaluation des
résultats conjoints
Pour les ARS, le dispositif permet de prendre en
compte plusieurs enjeux :
đŏŏmettre en cohérence le projet stratégique de
l’agence avec les politiques de santé menées par
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C O D E R PA
DANIELLE BOIZARD
les collectivités ;
đŏŏmutualiser les moyens pour répondre à un besoin
local de santé ;
đŏŏconsolider par contrat les partenariats locaux et
inscrire la démarche dans la durée.
Une réponse adaptée au plus près des besoins de
la population
Les initiatives sont souvent dédiées à la promotion et
la prévention de la santé ; mais le CLS incite à élargir
le champ de la contractualisation à l’ensemble des
domaines d’intervention de l’ARS et de l’assurance
maladie : promotion et prévention de la santé, offre
de premier recours, accompagnement médicosocial.
đŏŏFaciliter les parcours de soins et de santé
ŏ
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Accompagnement médico-social
đŏŏMais aussi prendre en compte les autres facteurs
qui ont une incidence sur la santé et la vie des
populations
ŏ
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Deux milieux d’application privilégiés
đŏŏLes zones rurales isolées
đŏŏLes quartiers urbains en difficulté
L’implantation des CLS est facilitée dans ces deux
milieux par l’existence d’initiatives locales de santé
préexistantes et l’impulsion donnée par certains
réseaux.
Le 4 Novembre 2013, le premier contrat local de
santé a été signé en Gironde à Castelneau du Médoc,
pour 3 ans, en présence de Michèle Delaunay,
Ministre des Personnes Agées et de l’Autonomie.
Ð
actualité
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C O D E R PA
13 signataires de Gironde participent à cet
engagement médico-social et sanitaire : la
Préfecture , le Conseil Général, Association Aider,
Prévenir, Accompagner en Médoc (AAPAM),
Association Départementale des Amis et Parents
d’Enfants Inadaptés de la Gironde (ADAPEI),
Association RENOVATION, Caisse d’Assurance
Retraite et de la Santé au Travail(CARSAT), Caisse
Primaire d’Assurance Maladie de la Gironde (CPAM),
Mutualité Sociale Agricole (MSA), centre Hospitalier
Charles Perrens, Hôpital Sub-Urbain du Bouscat,
Pavillon de la Mutualité, Clinique du Médoc, Union
Régionale des Professionnels de Santé, Infirmiers
et Médecins Libéraux (URPS),
LA MAIA DE MERIGNAC
Après la présentation du cadre règlementaire d’un
contrat local de santé des Pays du Médoc, Monsieur
Laforcade, Directeur de l’Agence Régionale de
Santé a précisé le rôle fédérateur de celui-ci pour
l’ensemble des acteurs locaux autour d’un projet de
santé territorial intégrant les politiques Nationale et
Régionale de Santé Publique. .
Tout comme le C.L.I.C. de la C.U.B. Nord-Ouest, la
M.A.I.A. intervient sur les communes de Blanquefort,
Bruges, Eysines, Le Bouscat, Le Haillan, Le TaillanMédoc, Mérignac, Parempuyre, St Aubin de Médoc
et St-Médard-en-Jalles.
L’objectif est la dynamique collective pour
améliorer la santé des citoyens, le parcours de soins
coordonnés, réduire les inégalités territoriales,
fédérer les acteurs, compenser et coordonner le
déficit de communication entre les professionnels,
développer la filière gériatrique (meilleure prise
en charge de la Personne Agée dans sa globalité,
isolement, éviter l’hospitalisation, prévoir le retour
à domicile), la filière psychiatrique, lutter contre
la désertification médicale par l’attractivité du
territoire, création d’une maison pluri-disciplinaire à
HOURTIN, promouvoir la prévention. Le nombre de
signataires n’est pas limitatif, d’autres professionnels
de santé pourront contribuer dans cette période à
ce contrat local de santé.
Sur proposition de la Délégation Territoriale
de l’Agence Régionale de Santé, les deux élus
représentants les Associations des Personnes
Agées à la Conférence de Territoire participent aux
réunions de travail sur le« « Développement de la
filière gérontologique pour une meilleure prise en
charge du parcours de vieillissement » de ce contrat
en Médoc.
D’autres contrats locaux de santé seront signés en
Gironde intégrant les spécificités et particularités
de chaque territoire.
MARYSE BLANCHARD
La Maison pour l’Autonomie et l’Intégration des
malades d’Alzheimer
La M.A.I.A. de la CUB Nord-Ouest est un dispositif
d’orientation et de coordination autour des personnes
souffrant de la maladie d’Alzheimer ou de maladies
apparentées. Il est porté juridiquement par le C.L.I.C.
(centre d’information pour les personnes âgées) dont
le siège est basé à Mérignac. Ce dispositif, d’abord
expérimental dans le cadre du plan Alzheimer 20082012, est devenu un dispositif de droit commun sous
la tutelle de l’Agence Régionale de Santé d’Aquitaine
depuis le 01 janvier 2012.
Ce dispositif de proximité est un regroupement
des professionnels du secteur sanitaire et social.
Il a pour principal objectif de simplifier la prise en
charge des personnes atteintes de maladies neurodégénératives et plus généralement les personnes
âgées en perte d’autonomie fonctionnelle, mais
aussi d’accompagner les aidants familiaux.
Le dispositif de la M.A.I.A. sur la CUB Nord-Ouest
conduit donc à :
đŏŏOrganiser des temps d’échanges réguliers entre
les professionnels du territoire pour améliorer les
réponses apportées aux personnes âgées en perte
d’autonomie (en matière d’accès à l’information
mais aussi de prise en charge) ;
đŏŏUtiliser des outils communs et de procédures
partagées pour améliorer l’articulation entre tous
les services d’aide, de soins et d’accompagnement ;
đŏŏEffectuer une prise en charge spécifique pour les
personnes ayant des troubles cognitifs dits « en
situation complexe ». Dans ce cadre, une équipe
spécialisée peut effectuer un suivi intensif du
parcours de vie et de soin de la personne malade,
sur demande d’un professionnel du territoire
(médecin généraliste, infirmier, C.C.A.S., service
d’aide à domicile…).
VALÉRIE BASSI (Pilote du dispositif MAIA)
Pour plus d’informations :
www.maiaaquitaine-cubno.fr / 05.56.95.80.11
Maryse Blanchard et Régis Saphores, membres
du Coderpa et de la Conférence de Territoire
participent aux réunions de travail concernant les
personnes âgées.
Assemblée plénière du Coderpa le 25 novembre 2013
3
Ð
actualité
LE LIEN SOCIAL EN MILIEU RURAL
Extraits de l’intervention de Suzette GREL au cours
de l’Assemblée Plénière du Coderpa le 25/11/2013.
« Deux mandats d’adjoint au maire, puis un mandat
de maire dans une commune de 400 habitants,
donc présidente de ce fait du CCAS m’ont permis
de constater la différence entre :
- des actes sociaux : repas, colis, fêtes, écoute
– intermédiaire avec les partenaires sociaux,
MDSI, aides à domicile, CLIC, etc. Avec une
bonne conscience de la prise en compte de la
souffrance.
- et
- du lien social. Dans le même temps je deviens vice-présidente
d’une C de C (Communauté de Communes). 15 000
habitants – 14 communes (de 300 à 4000 habitants)
- création d’un CIAS
- mise en place d’actes sociaux importants
(ex : portage de repas, aide aux démarches
administratives).
Mais pas de lien social (pas de proximité, simplement
une solidarité forte et véritable qui répond à des
textes mais un isolement géographique demeure).
Ce que je vis actuellement : être Présidente d’un
centre social intercommunal en milieu rural.
- le centre social donne comme image des
habitants non pas celle de citoyens objets de
politique sociale mais comme celle de citoyens
avec des demandes et des offres, des initiatives,
des réponses à leurs problématiques.
Quelques exemples de vie sociale en lien avec
toutes les générations sous forme :
đŏŏd’ateliers :
o ateliers cuisines à la RPA ou itinérants dans
des salles municipales avec grands parents et
enfants
o jardinage partagé, collectif
o échanges réciproques de savoir
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Le lien social exige une dynamique de
développement social et une complémentarité
entre les approches individuelles et collectives de
l’action sociale. Exemple :
CCAS/CIAS
Centre Social
Identifier les publics
Ouvert à tous
Instruire le dossier et
attribuer l’aide sociale
Animation de la vie
sociale globale
Dispenser une aide
légale définie
Développer un projet
partagé découlant
d’un diagnostic sur le
territoire et d’initiatives
de ses habitants
Mettre en œuvre une
aide légale définie
Rendre actrices toutes
les personnes
Les deux modes d’actions sont nécessaires et
complémentaires.
En ce qui concerne plus particulièrement les
personnes retraitées et les personnes âgées le
Conseil Général :
- s’engage sur l’accompagnement « au bien
vieillir » (aide à domicile, appui à l’hébergement,
service de renseignements, etc. Après une prise
en compte des situations)
- mais aussi sur l’accompagnement « au vivre
ensemble » en reconnaissant des acteurs
de développement social comme le milieu
associatif, les CCAS et les centres sociaux. »
N.B. Cette intervention au nom de la fédération des centres
sociaux a été faite une première fois au Sénat le jeudi 7
juin 2012 devant la Commission des Affaires Sociales avec
le titre « Centres Sociaux partenaires incontournables des
politiques publiques »
đŏŏde manifestations partagées,
o carnaval intercommunal avec l’EHPAD explosion
de vie et de couleurs
o création d’un atelier couture pour le carnaval
mais aussi pour le marché de Noël
o réveillon solidaire
đŏŏde projets solidaires co-construits
o épicerie solidaire
o coopération avec les acteurs sociaux – le
monde économique et le bénévolat
4
Moulin de Gornac
Ð
actualité
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VITAL : GERER LES PROBLEMES
BUCCO-DENTAIRES DES
PERSONNES AGEES
Ces éléments techniques doivent s’accompagner
d’une formation de personnels, dits référents,
chargés de dépister les risques et de transmettre,
aux équipes professionnelles, les notions d’hygiène
quotidienne.
On sait aujourd’hui qu’un déséquilibre de l’écosystème bucco-dentaire peut être un facteur
aggravant, de la perte d’autonomie des personnes
âgées.
Pour que les soins d’hygiène bucco-dentaire
deviennent une réalité intégrée dans toutes les
prises en charge des personnes âgées en perte
d’autonomie, il est nécessaire que soient conjugués
les efforts de la puissance publique, la volonté
des gestionnaires des institutions concernées,
la volonté des personnels qui accompagnent les
personnes âgées au quotidien et, inévitablement, la
collaboration étroite des chirurgiens dentistes.
Les études et recherches médicales permettent
d’énoncer le postulat que l’état dentaire aggrave
les co-morbidités mais aussi que les co-morbidités
aggravent l’état dentaire, le tout interférant avec la
qualité de vie.
Cette problématique a été mise en évidence par la
convergence de divers éléments :
đŏŏaugmentation du nombre de personnes âgées et
très âgées,
đŏŏaugmentation de l’âge de la population qui n’a
pas bénéficié de l’utilisation systématique des
dentifrices fluorés,
đŏŏaugmentation de co-morbidités associées qui
accroissent le risque de pathologies buccodentaires : diabète, maladies cardio-vasculaires,
dénutrition, pathologies systémiques,
đŏŏprise de médicaments qui retentissent sur la
sphère orale,
đŏŏhandicaps qui empêchent une hygiène orale
correcte,
đŏŏnécessité de recours à une tierce personne, peu
formée aux soins de bouche
La prise en charge globale du patient contribue à
limiter certains risques pour sa santé et
intervient alors en terme de santé publique la notion
de risque évitable.
Il est donc nécessaire de prendre en compte la
sphère bucco-dentaire dans la mesure où elle est
l’un des éléments indispensables pour la santé et
pour le confort de vie.
La mise en place d’une véritable culture de l’hygiène
et des soins bucco-dentaires chez les personnes
âgées et, à fortiori, dépendantes, demande des
efforts coordonnés. En particulier, que soient
développées l’information des institutions, des
organismes d’aide et de soins à domicile, ainsi
qu’une formation des personnels.
Quelques réseaux se sont constitués sur le
territoire Français. Certains ont agencé un buccobus équipé de matériel dentaire qui se déplace
dans les établissements (EHPAD, institutions de
handicapés), d’autres ont fédéré des équipes de
chirurgiens dentistes qui se déplacent avec des
mallettes dont la technicité autorise la réalisation
des soins à domicile ou en institution.
Les pouvoirs publics
Parce qu’il faut diffuser l’information sur tous
les supports éligibles à la connaissance des
publics concernés, personnes âgées, familles,
professionnels, formateurs.
Parce qu’il faut financer l’acquisition de matériel
permettant de pratiquer des soins hors d’un cabinet
dentaire, financer les formations des personnels
à la pratique des soins d’hygiène bucco-dentaire,
financer les déplacements des chirurgiens dentistes
qui se transportent auprès des personnes âgées
nécessitant des soins.
Les gestionnaires d’institution
Parce qu’il faut inscrire les soins d’hygiène
bucco-dentaire dans les projets de soins des
établissements. Cela nécessite d’impliquer un
« référent bucco-dentaire » dans chaque structure,
lequel, après avoir reçu la formation appropriée,
sera en mesure de mettre en place une procédure
de contrôle et de suivi des soins d’hygiène buccodentaire des personnes âgées. Cette personne
sera par ailleurs celle qui impulsera la politique de
prévention auprès de ses collègues et veillera au
bon usage des moyens techniques mis en place
(brosses à dents, dentifrice adapté, entretien des
prothèses…).
Parce qu’il faut organiser la traçabilité des soins
d’hygiène bucco-dentaire et la mise à jour des
dossiers de soins.
Parce qu’il faut intégrer une formation des personnels
dans le plan de formation de la structure.
Parce qu’il faut manager la venue des chirurgiens
dentistes qui, avec leur matériel portable, doivent
disposer d’un local équipé d’eau et d’électricité et
préservant l’intimité des patients.
Les rendez-vous doivent être pris en temps utile
et les résidents, et les personnels, doivent être
préparés pour se rendre au lieu de soins le moment
venu.
5
Ð
actualité
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C O D E R PA
Les professionnels des institutions et des services
d’aide ou de soins à domicile
Ils doivent appréhender les gestes et les attitudes
qui correspondent à l’état de dépendance des
personnes dont ils ont la charge. L’approche ne sera
pas la même chez une personne âgée atteinte d’une
maladie de la mémoire que chez la personne âgée
atteinte d’un handicap physique.
Ils doivent connaitre les éléments liés à l’équilibre
de l’éco-système bucco-dentaire afin de prodiguer
les soins d’hygiène adaptés et communiquer avec le
chirurgien-dentiste s’il y a nécessité de soins.
Ils doivent être en mesure d’assurer, au quotidien,
l’entretien et la surveillance des prothèses amovibles.
Les chirurgiens dentistes
Rien n’est possible sans leur implication dans cette
culture de la prise en charge bucco-dentaire chez
les personnes dépendantes.
Ce n’est que récemment qu’à été introduite la
notion de patients handicapés ou dépendants dans
le cursus délivré par la Faculté.
La notion admise était que les chirurgiens-dentistes
pratiquaient leur art dans un cabinet équipé d’un
fauteuil dentaire et d’un matériel relativement
important. Les interventions les plus lourdes étant
réservées aux services de chirurgie.
L’évolution des technologies a permis de réaliser
des matériels portables qui, aujourd’hui permettent
de réaliser les interventions courantes en tout
endroit disposant d’eau et d’électricité.
L’Union Française des Soins Bucco-dentaires qui
rassemble de nombreux chirurgiens dentistes est
bien implantée sur le territoire Français et a pu
participer à la création de réseaux.
La Gironde où se trouve une population âgée
importante doit être en mesure de fédérer les
partenaires requis pour développer un réseau de
qualité.
RAYMOND GODARD DE DONVILLE
Ville d’hiver à arcachon
6
LE DEVENIR DES HANDICAPES
VIEILLISSANTS
A l’aube de la parution d’une
nouvelle loi concernant
la dépendance il paraît
utile de s’appuyer sur les
informations données par
une publication récente de la Caisse Nationale
de la Solidarité et de l’Autonomie (CNSA).
Elle concerne les personnes de 55 ans et plus
accueillies dans un établissement médico-social
pour adultes handicapés. En 2010 12,4% des
personnes accueillies dans ces établissements
étaient âgées de 55 ou plus, soient 27 000
personnes environ. La progression est rapide,
on peut estimer qu’elle est de 4% en 4 ans. (Ce
document a servi de support au cours des 9èmes
journées des services pour adultes handicapés
organisées par le CREAHI d’Aquitaine les 23 et
24 janvier à Arcachon.)
Une personne handicapée vieillissante est une
personne qui a entamé sa situation de handicap ;
qu’elle qu’en soit la nature ou la cause, avant de
connaître par surcroit les effets du vieillissement.
Ces effets consistent, plus ou moins tardivement
en fonction des personnes, en l’apparition
simultanée :
- d’une baisse supplémentaire des capacités
fonctionnelles
- d’une augmentation du taux de survenues des
maladies liées à l’âge pouvant aggraver les
altérations déjà présentes ou en occasionner
de nouvelles.
- d’une évolution de leurs attentes devant une
nouvelle étape de vie. Attentes très variables
en fonction des personnes et de la situation
de handicap dans laquelle elles se trouvent.
Une enquête ES Handicap est faite tous les
quatre ans auprès des établissements pour
personnes handicapées. Elle permet de décrire
les caractéristiques des personnes accueillies.
Parmi les réponses à l’enquête de 2010 :
- plus de la moitié des établissements assurant
l’hébergement reçoivent au moins une
personne ayant atteint ou dépassé l’âge de
60 ans ;
- à la question « l’accueil des personnes
vieillissantes de 60 ans est-il inscrit dans
les projets de la structure ? » Seul le tiers a
répondu « oui ».
Il semble donc primordial qu’une réflexion puisse
s’instaurer afin d’identifier les nouveaux besoins
des résidents et d’adapter le projet de l’institution
afin de les prendre en compte.
YVON LE YONDRE
Ð
différentes activités
Préambule : les activités et participations du
Coderpa de la Gironde sont très nombreuses. Il
semble difficile de les relater toutes. Deux fois par
an, sans lasser nos lecteurs. Des choix ont été faits,
nous demandons à tous ceux qui nous ont invité et
que nous avons rencontré avec plaisir d’accepter
de ne pas être cités chaque fois. Qu’ils soient
persuadés que ce qu’ils nous ont apporté n’est pas
vain et que nous savons le réintroduire dans nos
travaux internes et nos rencontres ultérieures.
Conférence-débat de Michel Cymes
(13 mars)
Invités par la Mutuelle Générale et le Club Santé
Débat, quelques membres du Coderpa ont assisté
à la conférence dont le titre était « Comment bien
vieillir ». Un public habitué des émissions de Michel
Cymes et des réunions du Club Santé remplissait la
salle.
Quatre spécialistes l’accompagnaient sur scène :
đŏŏJean-François Dartigues, Neurologue,
Epidémiologiste et Professeur de santé publique
au CHU de Bordeaux. Responsable du Centre
de Mémoire de Ressources et de Recherche de
Bordeaux ;
đŏŏNathalie Salles, Professeur en gériatrie au CHU de
Bordeaux ;
đŏŏPhilippe Fischer, Educateur sportif, diplômé en
gérontologie sociale et Président de l’association
Atout Age à Bordeaux ;
đŏŏJean-Jacques Amyot, Psychosociologue et
Directeur de l’OAREIL (Office aquitain de
recherche, d’étude, d’information et de liaison sur
les problèmes des personnes âgées).
Un diaporama très structuré pointant problèmes liés
au vieillissement, solutions et actions de prévention
a permis à l’animateur de jongler avec humour
et de balayer un ensemble de sujets difficiles
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C O D E R PA
que le public avait besoin d’entendre et surtout
d’enregistrer. La technique utilisée permettait à la
fois de dédramatiser et aux spécialistes présents
d’apporter les renseignements scientifiques récents
indispensables en termes de conseils, d’expérience
et de prévention.
De telles rencontres sont indispensables et doivent
vraiment se multiplier pour sensibiliser le plus de
personnes possibles qui avancent en âge à prendre
en charge les conditions de leur « bien vieillir » car
les autres ne peuvent pas le faire à leur place. Il faut
rompre cette surdité latente quand on évoque des
difficultés à venir, elles pourraient être annihilées ou
tout au moins amoindries par une réaction précoce.
Quelques conseils glanés :
đŏŏbouger, faire des activités physiques qui plaisent,
avec mesure mais surtout régularité afin de
renforcer les muscles et favoriser l’équilibre ;
đŏŏse nourrir de manière équilibrée, sans régime
inapproprié qui génère des carences, privilégier la
variété des mets qui favorise l’appétit ;
đŏŏadapter progressivement son cadre de vie afin
de diminuer les risques de chute ;
đŏŏne pas rester enfermé dans sa solitude, faire
des rencontres, se créer des loisirs, continuer à
apprendre le cerveau on le sait maintenant a une
plasticité qui permet d’apprendre tout au long
de la vie. Il n’y a rien de tel pour entretenir très
longtemps une vie sociale riche ;
đŏŏavoir un suivi médical régulier, sans stress inutile,
simplement une surveillance pour ajuster son
mode de vie si nécessaire et surtout avoir les
paramètres utiles à une bonne prévention.
Des conseils simples, évidents qu’il est utile de
répéter pour que chacun s’en imprègne au point
de les suivre. La dynamique d’une telle conférence,
l’allant et l’humour de Michel Cymes peuvent
permettre cet enjeu capital.
D.B.
Le travail des commissions
Les trois commissions du Coderpa poursuivent leurs travaux qui sont en ce moment :
Commission 1
Commission 2
Commission 3
Information et communication
Mieux vivre à domicile
Vie en établissement
- l’élaboration du journal et les
difficultés liées à sa distribution.
- la création de plaquettes
spécifiques sur des sujets
pratiques intéressant les
personnes âgées et leurs familles.
(3 projets en cours)
- le développement du site
informatique et son actualisation.
- les familles d’accueil.
- le rôle d’un centre social comme
celui du Grand Parc.
- les aides aux personnes à faible
ressources (ASPA).
- le retour au domicile après une
hospitalisation.
- le fonctionnement des EHPAD.
- l’amélioration de la santé buccodentaire des personnes âgées en
établissement.
- le PAERPA de Bordeaux
(Personnes Agées en Risque de
Perte d’Autonomie).
7
Ð
nos rencontres
LA BIBLIOTHEQUE
DEPARTEMENTALE DE PRET DE LA
GIRONDE ET LE ROLE SOCIAL DES
BIBLIOTHEQUES PUBLIQUES
En 2013 le Coderpa33 s’est vu confier plusieurs
missions par sa présidente, l’une d’entre elle
concerne les livres et les personnes âgées. Une
occasion de rencontres et d’échanges avec des
passionnés du livre et de leur mission qu’il est
bon de partager. Rencontre avec Alain Duperrier
(Directeur de la BDP de Gironde).
Qu’est-ce qu’une bibliothèque ? Basiquement, un
lieu physique – désormais parfois virtuel – proposant
la consultation ou le prêt de collections de textes,
de documents sonores, d’images, de données
numériques... La bibliothèque ou médiathèque de
lecture publique, si elle est historiquement cela,
est également, depuis ses origines mais avec une
acuité toujours croissante, un espace public de
plus en plus confortablement aménagé et initiant
les conditions opportunes pour l’ensemble de la
population, toutes catégories sociales ou culturelles
confondues, toutes générations confondues, de
rendez-vous avec les domaines de connaissance,
de rendez-vous tant avec les autres qu’avec soimême. Elle est un lieu d’émancipation de l’individu,
un espace de liberté, non frappé du sceau de
l’obligation institutionnelle pas plus que de celui
des séductions commerciales, qui offre à tout un
chacun la possibilité, modestement, de structurer
son identité. A bien y regarder, les médiathèques
sont devenues la première offre d’espaces et de
services publics d’accès totalement libre : un lieu
de loisir, de culture, d’échanges au sein duquel
chaque « usager » peut, sans déclamer son identité,
avoir service rendu – la bibliothèque – et avoir
liberté rendue – l’espace public. Souvent seul lieu
de sociabilité au sein d’une commune ou d’un «
territoire », parfois service le plus populaire, elle est
une formidable opportunité de renforcement de la
cohésion sociale.
En moyenne, environ 16% de la population (un
Français sur six) fréquente une bibliothèque
municipale. C’est beaucoup et peu à la fois car ce
chiffre cache bien des disparités : cet équipement
essentiel est parfois absent de petites communes,
d’autres enregistrent des taux d’inscrits de l’ordre
de 5 à 10 % alors que la bibliothèque, notamment
lorsqu’elle mute en « médiathèque », est un lieu
et un service objectivement populaire – 25%, 30%,
50% voire plus, en France ou en Gironde, d’une
population inscrite dans certaines bibliothèques
remarquables, phénomène d’adhésion culturelle
suffisamment rare sur notre territoire. Quel autre
service public, sur la base d’une adhésion volontaire,
peut potentiellement impacter un si grand nombre
de résidents, toutes générations ou situations
sociales confondues, peut potentiellement fédérer
si largement des partenariats avec les acteurs
locaux des champs éducatifs, de la petite enfance,
Les sites du
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Coderpa :
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C O D E R PA
des personnes âgées, de la culture, de l’économie,
de l’action associative…? Cette représentation n’est
pourtant pas en France une évidence car, parfois
à raison, les bibliothèques peuvent renvoyer une
image d’obsolescence ou de désuétude. Le travail
de conviction sur le rôle social et culturel des
bibliothèques/médiathèques est donc conséquent
et toujours à mener.
Tel est l’objectif de la Bibliothèque Départementale
de Prêt de la Gironde (BDP) qui accompagne les
1200 bibliothécaires salariés et bénévoles (au
nombre de 900) de son réseau partenaire (260
bibliothèques de communes de moins de 10 000
habitants ou désormais de communautés de
communes) leur prodiguant des conseils pour la
gestion de leurs équipements, organisant pour
eux des formations, assurant un renfort de leurs
collections documentaires, initiant des actions
culturelles mutualisées, fédérant leurs actions… La
mission première de la BDP est le développement
de la « lecture publique », mission qui s’exprime au
travers d’accompagnement des élus locaux dans
leurs réflexions, de stratégies d’aménagement du
territoire girondin et de soutien du Département
à leurs projets de développement de services et
d’équipements.
Pour en savoir plus, repérer une bibliothèque
près de chez soi, suivre son actualité et accéder
directement à des ressources numériques en ligne
biblio.gironde.fr
ALAIN DUPERRIER (Directeur de la BDP de la Gironde)
A NOTER
La semaine bleue 2014
La Semaine Nationale des Retraités et Personnes Âgées,
appelée Semaine Bleue, vise à informer et sensibiliser
l’opinion publique sur la contribution des retraités à la vie
économique, sociale et culturelle, sur les préoccupations
et difficultés rencontrées par les personnes âgées, sur
les réalisations et projets des associations.
Partout en France, des manifestations locales sont
organisées pour illustrer le thème retenu, cette année :
«À tout âge : créatif et citoyen»
Semaine Bleue 2014
du lundi 13 au dimanche 19 octobre
Pour s’associer à cet événement, le Coderpa 33 indiquera
sur son site, les projets prévus en Gironde qui lui seront
communiqués avant le 1er octobre et participera dans la
mesure du possible à ces rencontres.
Déjà quelques avant-projets nous parviennent peu
à peu et quelques municipalités ont prévu d’élargir le
calendrier proposé.
Danielle Boizard (Service communication du Coderpa 33)
Pour la liste d’attente en maison de retraite : liste-d-attente-maison-de-retraite-33.com
Pour les informations (y compris des EHPAD) : coderpa33.e-monsite.com
Le site du Conseil Général : www.gironde.fr rubrique personnes âgées