Candide chap III tableau complete

Outils d’analyse
Gradation
Relevé
« Rien n’était si beau, si leste, si brillant, si bien
ordonné » (l. 1)
Interprétation
Le narrateur veut insister sur le
caractère merveilleux de ce spectacle
Accumulation
« Les trompettes, les fifres, les hautbois, les
tambours, les canons » (l. 1-2)
Les canons sont assimilés à des
instruments de musique et font un
bruit agréable.
Le narrateur veut insister sur le
caractère merveilleux de ce
spectacle…
La mort des victimes militaires
apparaît comme naturelle, normale :
c'est une action purificatrice.
Le narrateur semble s'extasier devant
la beauté du spectacle. Il s'agit
évidemment d'ironie ici.
Vocabulaire mélioratif/
valorisant/laudatif
« beau, si leste, si brillant, si bien ordonné »
Vocabulaire péjoratif/
dévalorisant
« coquins » , « infectaient »
Hyperboles
« Rien n’était si beau… »
« telle qu’il n’y en eut jamais en enfer »
Les données chiffrées
exagérées
« six mille hommes »
« environ neuf à dix mille coquins »
Alors que le narrateur minimise la
gravité de ce qui est évoqué, il donne
des chiffres précis et élevés.
« quelques milliers d’hommes »
Les connecteurs logiques
« d’abord », « ensuite »,
« aussi »
La bataille suit un déroulement
précis : elle est organisée, ordonnée
comme un défilé.
Les sujets grammaticaux
des lignes 1 à 6
« Les trompettes, les fifres, les hautbois, les
tambours, les canons »
« Les canons »
« la mousqueterie »
« La baïonnette »
« comme un philosophe »
Les hommes ne sont pas les sujets
des phrases. Ils sont remplacés par
les armes. Ils ne comptent pas.
« Les canons renversèrent… »
« la mousqueterie ôta du meilleur des mondes »
« La baïonnette fut aussi la raison suffisante de
la mort »
« boucherie héroïque »
Cela masque la réalité, la brutalité.
On ne trouve pas, dans le premier
paragraphe, les mots « tuer » ou
« mort ».
Comparaison
Euphémismes
Oxymore
Candide a peur et se trouve comparé
à un philosophe.
L'association des deux termes
interpelle, amène à réfléchir :
comment peut-on qualifier d'héroïque
une telle boucherie ?
Champ lexical
de la philosophie
Champ lexical de
l’horreur
Périphrase/euphémisme
« la raison suffisante » ,
« comme un philosophe » ,
« raisonner »,
« effets », « causes »
« selon les lois du droit public »
« morts » (l. 10), « mourants » (l. 10), « criblés de
coups » (l. 12), « mourir » (l. 13), « égorgées » (l.
13),
« sanglantes » (l. 13), « éventrées » (l. 14),
« brûlées » (l. 15), « mort »
(l. 16), « cervelles »
(l. 16), « coupés » (l. 17).
« après avoir assouvi les besoins naturels de
quelques héros »
Candide ne cherche pas à
comprendre : le narrateur emploie
ironiquement des expressions
empruntées à son maître Pangloss.
Alors qu'on aurait attendu ce champ
lexical dans le premier paragraphe,
évoquant la bataille à proprement
parler, on le trouve dans l'évocation
des morts de civils, qui sont les vraies
victimes du conflit.
Au lieu du verbe « violer », le
narrateur emploie cette périphrase,
qui semble légitimer l'acte des
soldats.
Déshumanisation
« des vieillards […] leurs femmes […] leurs
enfants ; là des filles […]. Des cervelles étaient
répandues sur la terre à côté de bras et de jambes
coupés » (l. 12 à 17).
Dans le paragraphe deux, dans lequel
sont évoquées les pertes civiles, on
assiste à un mouvement de
déshumanisation : il n'y a plus de
traces de vie dans la dernière phrase,
mais des parties de corps.
Le même terme « héros » est utilisé
pour qualifier la bataille et le viol : il
s'agit, là encore, d'ironie.
Ironie
« des filles, éventrées après avoir assouvi les besoins
naturels de quelques héros » (l. 14)
Répétition
« héroïque » (l. 8), « héros » (l. 14 et 19)
Les soldats sont présentés comme des
héros, alors que la mort des victimes
militaires apparaît comme naturelle,
normale : c'est une action
purificatrice.
Insistance
« les deux rois » (l. 8), « chacun dans son camp » (l. 9),
« «des héros abares l’avaient traité de même » (l. 19)
Chute
« n'oubliant jamais Melle Cunégonde »
Les Bulgares et les Abares (les
noms des deux peuples se
ressemblent, se confondent) se
comportent de la même façon.
Le narrateur critique les rois,
qui conduisent leurs soldats
dans cette « boucherie ». Il n'y
a pas de vainqueur, pas de
vaincu. Il critique également la
religion, qui permet de
massacre.
Candide ne pense qu'à une
chose : retrouver Cunégonde. Il
n'est pas ému par la scène qui
se déroule sous ses yeux.