Résumé - Université Paris 8

L
es mouvements sociaux qui ont affecté, dans de nouvelles formes de radicalité, de pratiques et de répertoires
d’actions ces dernières années les pays de l’aire culturelle
en question, ne sont pas le fruit du hasard. Ils ne sont pas
apparus tel un coup de tonnerre dans un ciel serein, comme
semblent les découvrir, médias, classes politiques et analystes rapides, faiblement informés des transformations qui
travaillaient au fond ces pays. Ils remontent à loin et s’inscrivent dans des processus qui trouvent leur fondement dans
les désenchantements qui ont suivi l’échec des nationalismes
développementalistes à la fin des années 70, le reflux du «
tiers-mondisme », la montée de mouvements identitaires,
sous l’effet de l’emprise d’une mondialisation néolibérale
s’élargissant.
L’espace temps inauguré par l’évènement fondateur de la
mort de Bouazizi en Tunisie, marque de ce point de vue une
transformation qualitative dans les formes et les modalités
de la contestation dans l’aire culturelle. Si elle peut relever
de caractéristiques identiques que l’on retrouve ici ou là,
celle-ci est néanmoins différenciée selon les pays, ces différences expliquant les formes et les modalités variées des
transformations observées. Formes radicales, débouchant
sur des guerres civiles dans certains pays, formes incrustées
et répétitives dans certains autres, formes de distanciation,
de résistances faites d’engagements ponctuels et de luttes
multiformes, statu quo lourd d’implosion.
Les pouvoirs en place ont depuis, organisé les réponses :
répression, contrôles policiers et sécuritaires, corruption,
instrumentalisation et manipulations des élites et intellectuels, clientélismes, mais aussi réformes institutionnelles,
réformes économiques, politiques et sociales. La géopolitique régionale et internationale est également convoquée
dans l’explication de l’incrustation de ces mouvements sociaux. Les théories du complot, des ingérences extérieures
intéressées, de plans concoctés dans des officines opaques,
foisonnent pour justifier dans certains cas le statu quo. D’un
autre côté les intérêts des puissances et Etats régionaux ou
frontaliers, les conditions de leur redéploiement, de leurs
accès aux ressources énergétiques et la défense de leurs
clientèles, ne sont pas sans effet sur les contradictions internes aux sociétés et aux Etats en question. Les processus de démocratisation ne peuvent être évalués que dans
la longue durée avec leurs réversibilités et leurs avancées.
Trois ans après l’enclenchement de ces révoltes, où en est-
on dans les réformes? Quels effets ont ici ou là ces réponses
? Quels freins objectifs rencontrent ces sociétés dans leur
volonté de transformation ? Quel poids donné aux variables
internes et externes ? Quels effets réciproques reconfigurent
les relations Nord sud, avec quelle place aux circulations migratoires ?
Ces évènements historiques- en tant que ruptures révolutionnaires dans certains cas, mais aussi comme modalités
contribuant à un changement social progressif-, constituent des moments privilégiés pour renouveler les analyses
concernant les fonctions et les interactions entre les différentes composantes de la société. En effet, ces processus
« révolutionnaires » transforment les rapports de forces
non seulement entre les groupes politiquement et socialement organisés mais également entre les individus sur la
base des idées, des intérêts, des générations, des milieux
sociaux d’appartenance, des appartenances « identitaires »,
des rapports sociaux de sexe. Quelles sont les transformations qui affectent les jeunes et les mouvements de jeunes ?
Quelle place les femmes ont-elles dans ces transformations ?
Quelles transformations ont subi les mouvements associatifs
et le monde du travail, ouvrier ? Quelles positions et engagements caractérisent les intellectuels et intelligentsias ? Ces
ruptures affectent également la production des discours, des
idéologies, dans la mesure où de nouveaux clivages apparaissent, de nouveaux rapports de force qui se dessinent ;
les nouvelles élites dominantes et leurs contestataires ont
recours à cette activité stratégique pour expliciter et légitimer
leurs positions ou leur opposition et participer ainsi à la formation des « opinions publiques », à la prise de conscience
des plus larges populations concernées. Les moyens modernes de communication (réseaux sociaux, twitter, facebook, blogs, journaux en ligne, télés satellitaires) jouent un
rôle important dans la diffusion des idées, des déterminants
de la mobilisation. Leurs influences sont-elles partout identiques ? Quel est leur poids par rapport aux autres déterminants dans les mobilisations ?
C’est à toutes ces transformations accélérées qui ont affecté
les pays de la région ces dernières années et aux interrogations qu’elles soulèvent, que les communicants sont invités à
réfléchir, à tracer des pistes de compréhension et d’analyse
à partir des terrains et de leurs travaux d’enquêtes et d’observation.
Axe 1 : les réformes et leurs effets, état des lieux. L’Etat en redéfinition, consolidation ou délitement ?
Axe 2 : composantes sociales : jeunes, femmes, élites, intellectuels, monde du travail, monde des affaires, monde ouvrier.
Quelles transformations et quels nouveaux engagements ?
Axe 3 : les déterminants de la mobilisation : moyens modernes de communication, variable économiques, culturelles, idéologiques, sociales, de genre, politiques. Quels changements ?
Axe 4 : le poids de la géopolitique régionale et internationale. Relations internationales, ingérences et containment. Effets
réciproques ; émigration/immigration. Quel rôle aux diasporas ?
Colloque international
26-27 novembre 2014
Révoltes arabes
Entre délitement,
contestations et réformes
Etat des lieux
MERCREDI 26 NOVEMBRE 2014
JEUDI 27 NOVEMBRE 2014
9H30
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0uverture du colloque :
Allocution de Monsieur le Recteur de l’Université d’Alger 3
Allocution du coordonnateur local, Université d’Alger 3
Présentation du programme par le coordinateur du programme IRSES-Marie-Curie Actions
TROISIÈME SESSION - COMPOSANTES SOCIOLOGIQUES ET MOUVEMENTS SOCIAUX
Président de séance , modérateur Enric Olivé Pr Université de Tarragona Espagne
09H30
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Najet Tnani Pr U. Tunis
Pause café
09H50
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Mohamed Ali Benzina Pr U. de Tunis
10H10
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Driss Benlarbi Pr UMI Meknès
11H30
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Madaci K enza Enseignante chercheure U. Alger 3
12H10
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Donia Remili Chercheure U. Tunis
12H30
Questions et débats
10H00
PREMIÈRE SESSION - QUELLES RÉFORMES ? QUELLES POLITIQUES PUBLIQUES ?
Quelle révolution pour les femmes tunisiennes : printemps féministe ou hiver islamiste ?
La désillusion : enquête sur les jeunes dans deux quartiers populaires de Tunis
Président de séance, modérateur : A. K adri Université Paris 8
10H20
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Iratni Belkacem Pr U. Alger 3
10H40
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Ferdiou Ouelhadj Pr U. Alger 3
11H00
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Tlemçani R achid Pr U. Alger 3
11H20
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Mahmoudi Abdelkader Pr U. Alger 3
11H40
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Amor K helif Pr U. Alger 3
Président de séance modérateur : Nourredine K ridiss Pr université de Tunis
La rente, régulation économique et sociale, quels effets ?
Lotfi Maherzi PR U Saint Quentin Versailles et Dadani UMI Meknès
11H40
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Mohamed L achkar Pr UMI, Meknès
14H30
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Questions et Débats
Repas sur place
14H50
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Taiebi Fatma Zohra Enseignante chercheure Institut Supérieur des Sciences de la Communication Alger 3
12H00
13H00
15H10
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Boukhrissi enseignante chercheure Institut Supérieur des Sciences de la Communication U. Alger 3
15H30
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Bachouchi K enza et Siyoucef Baya enseignantes chercheures U Alger 3
Algeria and the Arab spring: Questioning the cultural dimension
Révoltes arabes et reformes constitutionnelles, cas Algérien
Socialist foundations and social policies in the face of “Arab Spring
Révoltes arabes, mythes et réalités
Religion et « Printemps arabe » : la réforme religieuse au Maroc
DEUXIÈME SESSION - ISLAM POLITIQUE ET ETAT, QUELLES TRANSITIONS, COMPARATISMES ?
13H00
Le mouvement associatif marocain et les mobilisations du « Printemps arabe »
Communication médiatisation et les manifestations sociales
Le suicide par auto-immolation chez les chômeurs tunisiens, entre souffrances et violences.
Repas sur place
QUATRIÈME SESSION - RÉSEAUX SOCIAUX, MOBILISATIONS
Compte rendu provisoire des résultats de l’enquête maghrébine sur les réseaux sociaux
La socialisation politique par Facebook
Les réseaux sociaux en Algérie : appropriations et nouveaux usages
Présidente de séance, modératrice : Ewa Sczepankiewicz Pr Université de Cracovie Pologne
14H50
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Smail Debèche Pr U. Alger 3
15H10
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Mohamed El Rhailani Pr UMI. Meknès
Le rôle des islamistes dans les mobilisations de 2011 au Maroc
Président de séance, modérateur : Ferdiou Ouelhadj Pr Université d’Alger 3
15H30
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K eddi Abdelmajid Pr U. Alger 3
16H10
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Nour Al Chick Oughli, chercheur, Université de Tarragona
15H50
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Michel Lipa chercheure U. Cracovie Pologne
16H30
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Noureddine K ridis Pr U. Tunis
16H10
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Enric Olive Pr U. Tarragona Espagne
16H50
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Najet Araari chercheure U. Tunis
16H50
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Gérard Prévost Enseignant chercheur U. Paris 8
17H10
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Mourad Boukella Pr U Alger 3
Le «printemps arabe» face au syndrome des années 68 au nord
17H00
Questions et Débats
Ateliers jeunes doctorants
17H 30 Nada Ben Amor chercheure U. Tunis
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Vers quelle justice transitionnelle en Tunisie ?
17H30
Arab Spring between speeches and actions
Islamism and Islam in the political reforms of Algeria
The failure of democratization in Egypt after 2011
La transition espagnole, possible modèle pour le Maroc ?
Présentation des travaux, doctorants. Mohamed El Rhailani UMI Meknès et Mohamed Benzina U. Tunis Présidents avec la participation des
enseignants chercheurs, Alger3 et UMI, Cracovie, Tarragona, Paris 8 : Bachir Boumlali : Réformes économiques et effets sur « les printemps
arabes. Jajo Rym : the religious dimension and its impact on the process and the future of Arab spring. Arab Yasmine: Le rôle de la société
civile dans la gestion des changements sociaux et politiques dans la région : Tunisie et Algérie. Arbi Ouda Fella : Les élites et le changement
dans le monde arabe. Dadani Khadija UMI Meknès : Réseaux sociaux enquête maghrébine
15H50 L’impact médiatique des réseaux sociaux en Algérie ; Réseaux sociaux et société algérienne
Pause café
CINQUIÈME SESSION - EFFETS DES « RÉVOLTES ARABES », QUELLES ÉVOLUTIONS ?
Fragile states in the Middle East: Arab Spring, Conflict and vulnerability to violence
Le Travail de la Révolution, Travail dans la Révolution
le travail et l’entreprise à léépreuve des enjeux socio-politiques en Tunisie post-révolutionnaire
Le défi alimentaire dans les pays du « printemps arabe »
Piotr Nizinski U. Cracovie Pologne
17H50
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The case of justice for members of Quaddafi family in shadow of tribal conflicts
17H50
Débats et conclusions Modérateurs Smail Debeche Pr Université d’Alger 3 et A. K adri, Université de Paris 8