SOMMET/ENERGIE Les tensions avec Moscou prennent le dessus Page 6 SOMMET/FISCALITÉ Des conclusions taillées sur mesure pour Vienne et Luxembourg Page 10 DÉCHARGE BUDGÉTAIRE Les députés envisagent la fusion et la disparition d’agences Page 11 LE QUOTIDIEN DES AFFAIRES EUROPÉENNES europolitics.info Analytique, complet, indépendant FOCUS Deux têtes pour un débat chez les Verts Par Christophe Garach La préparation du débat télévisé avec les candidats investis dans la course à la succession de José Manuel Barroso tourne au casse-tête chez les Verts. Qui du Français José Bové ou de sa jeune colistière allemande, Ska Keller, participera à l’émission de 90 minutes, retransmise en direct sur plusieurs médias européens le 15 mai ? A ce stade, les deux candidats sont partants et n’en démordent pas. L’entourage de José Bové argue de sa légitimité, de son expérience, et de sa plus grande notoriété. Chez Ska Keller, le ton reste tout aussi mesuré mais pas question de renoncer. La jeune candidate est brillante, elle connaît aussi ses dossiers et est polyglotte. Oui mais deux Allemands sur le plateau de l’émission (elle et Martin Schulz) ne font pas vraiment l’affaire des amis de José Bové puisqu’aucun Français ne serait alors représenté sur le plateau (parmi les quatre autres candidats), même si, selon toute vraisemblance, la langue du débat sera...l'anglais. Pour l'instant José Bové et Ska Keller s’en remettent à la décision de leur Parti qui devra trancher. Une réunion du directoire du Parti des Verts européens est prévue mercredi 18 mars et chacun espère qu’une date sera arrêtée pour que l’on sache enfin qui l’emportera. Selon nos informations la réponse pourrait tomber début avril. Mercredi 19 mars 2014 N° 4832 42e année TÉLÉCOMMUNICATIONS Sommaire Les députés adoptent une position confuse sur le paquet télécoms Par Nathalie Steiwer Enthousiastes sur le « roaming », ils sont divisés sur la neutralité du net. Les députés sont plus partagés que jamais après le vote du rapport de Pilar del Castillo (PPE, Espagne) sur le marché unique numérique en commission de l'industrie, le 18 mars. D'un côté, la fin des frais d'itinérance en 2015 a déclenché une avalanche de communiqués enthousiastes des députés. De l'autre, le volet consacré à la neutralité du net suscite des réactions aussi virulentes que contradictoires. L'amendement de la droite sur le net, qui a été largement adopté, réussit l'exploit de mécontenter aussi bien les opérateurs télé- Repère La proposition de règlement établissant un « marché unique européen des communications électroniques » a été adoptée à une majorité confortable de 33 voix contre 12, mais aussi une part non négligeable de 14 abstentions. Reflet des divergences sur la « neutralité », Mme Del Castillo n'a pas obtenu de mandat pour commencer des négociations avec le Conseil à une voix près: 30 députés étaient pour, 26 contre et une abstention. Or il fallait 31 voix pour adopter un mandat. Le rapport del Castillo sera soumis au vote de la session plénière le 3 avril. En vente uniquement par abonnement © reproduction interdite en toutes langues coms que les radiodiffuseurs, les représentants des consommateurs et de la société civile que les fournisseurs de contenus. Pour les socialistes et les Verts, ce sera « hasta la victoria » puisqu'ils comptent maintenir en plénière l'amendement rejeté en commission parlementaire. « La neutralité du net reste une ligne rouge », a déclaré la socialiste française Catherine Trautmann. Pour le rapporteur fictif des Verts, la pirate suédoise, Amélia Andersdotter, le problème est que le texte proposé par la Commission européenne était mauvais au départ. Le travail des parlementaires, sommés d'adopter une position en six mois, consiste donc à « limiter la casse. » Roaming. Le rapport del Castillo prévoit sans surprise de supprimer le 15 décembre 2015 les surcoûts pour les appels et les SMS envoyés depuis l'étranger. Cette mesure a été aussitôt saluée par les députés et par la commissaire Neelie Kroes. Le cas du transfert de données est plus ambigu puisque l'accès au net depuis un appareil mobile en roaming ne sera gratuit que jusqu'à un certain seuil. Au delà le flou plane. En outre, un garde-fou doit empêcher les consommateurs d'acheter un forfait dans un pays pour l'utiliser en permanence en roaming dans un autre. Il appartiendra à la Commission de préciser quand l'usage du roaming est « abusif ». L'incertitude juridique persistera tant pour les opérateurs que les consommateurs. Neutralité du net. Le débat tourne autour des marges de manœuvre dont disposeront les opérateurs pour proposer un meilleur débit (suite p.5) à certains services internet. www.europolitics.info toute l’actualité des politiques européennes. THE PUBLICATION OF CHOICE FOR EU PROFESSIONALS AND THE WIDER PUBLIC Follow us EUROPOLITICS_SA Rue d’Arlon, 53 | B-1040 Brussels – Belgium | T: +32(0)2 737 77 09 D13115-AP-Europolitics-FR V2.indd 1 06/01/14 14:25 Europolitics la publication choix pourles lesprofessionnels professionnels de et et le grand public. Europolitics est laest publication de de choix pour del’Europe l’Europe le grand public. Abonnez-vous en écrivant à [email protected] et recevez chez vous Abonnez-vous en écrivant à [email protected] et recevez chez vous toute toute l’actualité des politiques européennes. l’actualité des politiques européennes Correspondants : Secrétariat de rédaction : THEdePUBLICATION OF CHOICE Anne Fekete vari Berlin : FOR JakobEU Schlandt, PROFESSIONALS AND THE WIDER Tibor Szendrei Berne : EdgarPUBLIC Bloch, Istanbul : Markus Bernath, d’Arlon, 53 | B-1040 Brussels – Belgium | T: +32(0)2Séoul 737 77 09 Enquêtes : : Sébastien Falletti, est publié par EISRue (Europe Erik Bonse, Richard Werly Strasbourg : Olivier Mirguet, Information Service S.A.), Varsovie : Jakub Iwaniuk, Rue d’Arlon, 53 Responsable « Editions Washington : Brian Beary B-1040 Bruxelles Spéciales » : Rory Watson D13115-AP-Europolitics-FR V2.indd 1 Traduction : RÉDACTION Journalistes : Bérénice Bastin Directeur éditorial : Ed Bray, Marie-Martine Buckens, Aïda Boghossian Pierre Lemoine Anne Eckstein, Anca Gurzu, Anke Julian Hale Harthoorn, Natalia Kurop, Manon Betty Jackson Rédacteur en chef : Malhère, Sophie Mosca, François Michèle Morsa Christophe Garach Paquay, Anthony Pepe, Sophie Clémence Sebag Petitjean, Andreas Rogal, Isabelle Jessica Smith Rédacteurs en chef adjoints : Smets, Ophélie Spanneut, Joanna Eric Van Puyvelde, Sopinska, Nathalie Steiwer, Jorge Valero, Nathalie Vandystadt, Rory Watson Tanguy Verhoosel TÉLÉPHONE Follow : Agenda, mise en page, site web : us Rédaction: +32 2 737 77 22 Geneviève Jourdain Tél Abonnements : +32 2 737 77 09 Zsolt Kozma EUROPOLITICS_SA FAX Abonnements : +32 2 732 67 57 Grégoire Maus E-mail Abonnements : [email protected] PUBLICITÉ, ANNONCES Michel Deurinck E-MAIL [email protected] Rédaction : 06/01/14 14:25 [email protected] FABRICATION Abonnements : Imprimerie : Identic, Bruxelles [email protected] Direct : [email protected] Europolitics est publié en anglais sous le nom d’Europolitics. ISSN 1811-4113 3 EUROPOLITICS N° 4832 Mercredi 19 mars 2014 Sommaire n° 4832 A la Une SOMMET/ENERGIE Les tensions avec Moscou prennent le dessus Page 6 Entreprises et compétitivité Télécommunications : Les députés adoptent une position confuse sur le paquet télécoms................................... 1 Télécommunications : Fusion Liberty Global/Ziggo : la Commission prend la main................. 4 Transparence des entreprises : Haro sur la présidence lituanienne......... 4 Politiques sectorielles Transports : Gigaliners : la TRAN repousse le problème à 2016................... 5 Recherche et innovation : Les régions sollicitées pour la renaissance industrielle....................... 6 Conseil européen/Energie : Les tensions avec Moscou prennent le dessus ............ 6 Stratégie Energie/Climat : Les politiques climatiques font grimper le prix de l'énergie ............. 7 Agriculture : Les actes délégués sur la PAC ne plaisent pas aux députés......... 7 Finances, banques, assurances Banque : Résolution bancaire : la résistance du PE mise à l'épreuve........... 8 SOMMET/FISCALITÉ Des conclusions taillées sur mesure pour Vienne et Luxembourg Page 10 DÉCHARGE BUDGÉTAIRE Les députés envisagent la fusion et la disparition d’agences Page 11 Social Relations extérieures Economie, monnaie, fiscalité En bref Emploi: Les députés approuvent la directive « détachement » à contre-cœur.....8 Emploi : Gens de mer : sérieux revers pour la députée Licia Ronzulli..... 8 Politique sociale : Gestation pour autruit : pas de droit à un congé de maternité............9 UE/Russie : Les Européens prudents dans leur réponse à la Russie................... 9 Fiscalité/Conseil européen : Des conclusions taillées sur mesure pour Vienne et Luxembourg....10 Fiscalité : L’Union et la Suisse bourrent à moitié le calumet de la paix..... 10 Institutions Décharge budgétaire : Les députés envisagent la fusion et la disparition d’agences................................................11 Cour de justice : Le choix actes délégués/actes d’exécution n’est pas précisé......................................11 Commission : Jean-Claude Juncker, candidat à la Commission « à ce stade »....................12 Budget : Les députés donnent la décharge à la Commission................12 UE/Etats-Unis : Le gaz, arme de Washington dans la crise ukrainienne..... 13 Energie : La Turquie très dépendante du gaz russe........................13 UE/ONU : Les négociations sur le climat ont repris sur un ton feutré.....14 Déficit commercial de l'UE..................15 Assistance macrofinancière pour la Jordanie.....................................15 Conseil : décharge ajournée..................15 Energie : le Monténégro rejoint le CEER.....................................15 Le Parlement s’accorde la décharge et répète ses marottes.............15 Rotterdam, le plus actif des ports européens................................15 MES : feu vert de la Cour allemande...... 15 Sharon Bowles critique M.Moscovici...... 16 Ukraine/Russie: 21 personnes visées.....16 Embargo russe sur le porc : menace polonaise .................................16 Accord sur les partis politiques .............16 Agenda.................................................17 Chers abonnés, Le nouveau site web d’Europolitics est arrivé. Il est en accès gratuit temporairement. Consultez-le. Faites-le découvrir à vos amis. www.europolitics.info/fr En vente uniquement par abonnement © reproduction interdite en toutes langues www.europolitics.info 4 Mercredi 19 mars 2014 N° 4832 EUROPOLITICS TÉLÉCOMMUNICATIONS Fusion Liberty Global/Ziggo : la Commission prend la main Par Sophie Mosca N’en déplaise à l’autorité néerlandaise de la concurrence qui s’estimait mieux placée car les enjeux sont surtout nationaux. Le rapprochement annoncé en janvier entre l’Américain spécialisé dans le câble Liberty Global et le néerlandais Ziggo sera examiné par la Commission européenne, a-t-elle annoncé le 17 mars. Compte tenu des montants impliqués, le dossier devait lui être notifié, et l'a bien été. Cette fusion devrait créer un acteur clé du marché néerlandais puisqu'il en détiendra 90 %. UNE STRATÉGIE PANEUROPÉENNE Liberty Global qui possède déjà UPC, le second opérateur de câble des Pays-Bas, s’offre pour 10 milliards d’euros cette fois le plus gros du pays avec Ziggo. Il espère réaliser des synergies massives en centralisant ses activités néerlandaises. Contrôlé par le milliardaire John nisée le 17 mars à Bruxelles par l’institut de Malone, le groupe américain est présent recherche allemand WIK. Cette plateforme dans 14 pays dont 12 européens. Il déploie commune comprendrait le transport des notamment ses services de téléphonie fixes données, le système de facturation et la geset de télévision en Allemagne, en Pologne, tion de l’informatique pour relier le centre et au Royaume-Uni où il a acquis Virgin du réseau aux différentes filiales nationales Media. En Belgique, il a ou régionales. augmenté sa participation « Ce mouvement de consodans Telenet. lidation s’explique par un Liberty Global veut dévemarché du câble encore fraglopper dans l’UE une offre menté surtout dans l’est de d’euros : c’est ce que payera TV-fixe-internet-mobile en l’UE : il y a 6000 opérateurs Liberty pour Ziggo tant qu’opérateur mobile de en Europe dont beaucoup sont réseau virtuel (MVNO) mais régionaux » a déclaré à Eurosur plusieurs Etats membres là où d’autres politics Caroline Van Weede, directrice acteurs sont plus axés sur des logiques natio- général de Câble-Europe, l’association qui nales. fédère dans l’UE les câblo-opérateurs. « Il Cette activité pan européenne vise à opti- est poussé aussi par l’évolution de la demande miser ses coûts opérationnels et dégager de vers un usage plus large sur différents supla marge sur son activité de MVNO. « Nous ports avec des fonctionnalités accrues, ce travaillons à construire un MVNO élargi, qui que permet le passage au numérique, et par concernera l’Europe toute entière : une plate- la concurrence d’autres modes de transmisforme MVNO pan-européenne », a expliqué sion comme le satellite qui a une couverture Manuel Kohnstamm, vice-président de nationale. Mais la situation varie d'un pays Liberty Global lors d’une conférence orga- à l'autre». n 10 milliards TRANSPARENCE DES ENTREPRISES Haro sur la présidence lituanienne Par Anthony Pepe L’association Transparency International (TI) épingle les hésitations et le « manque de volonté politique » de Vilnius. Le tableau de bord, publié le 17 mars, détaille les faiblesses constatées dans le chef de la présidence lituanienne du Conseil au second semestre 2013 pour deux domaines liés à la transparence des entreprises : la divulgation d'informations et les registres publics de propriété. Dans son évaluation du comportement de la présidence lituanienne dans les «dossiers anti-corruption », TI critique l’approche adoptée par Vilnius pour la quatrième directive anti-blanchiment : bien que des conclusions antérieures du Conseil aient stipulé que cette directive devait être adoptée pour fin 2013, elle n’a pas été retenue comme priorité ; de plus, dit TI, la présidence n'a pas pu créer les registres publics de propriété, autre dossier important. www.europolitics.info Le rapport note aussi l'incapacité de la présidence lituanienne à faire avancer la question des rapports d'entreprises, dont le but est de fournir aux citoyens des informations adéquates, y compris financières, pour leur permettre d'évaluer les activités des sociétés opérant sur leur territoire, y compris l'information financière. Ce dossier n'a reçu qu'une « faible priorité » et la « proposition édulcorée » qui en a résulté réduit considérablement le nombre d'entreprises visées, affaiblit les dispositions du texte et, surtout, ne fait aucune référence à des informations à publier pays par pays. Le ministère lituanien des Affaires étrangères dément ne pas avoir donné la priorité à ces deux dossiers sur la transparence. « La Lituanie soutient la lutte de l'UE contre le blanchiment d'argent et plaide en faveur de l'adoption d'une directive sur la responsabilité des entreprises », déclaré le ministre adjoint aux Affaires étrangères Vytautas Leskevicius. Un communiqué du ministère ajoute que « l'adoption de la directive et du règlement anti-blanchiment a été parmi les questions prioritaires dans le programme de la présidence lituanienne ». Le tableau de bord de TI contient des « jugements prématurés », estime de son côté la Représentation permanente de l'Allemagne. Interrogée par Europolitics, elle note que l'Allemagne a, elle, pour objectif d'accroître fortement la transparence concernant les véritables propriétaires des entreprises, et elle a proposé des solutions destinées à rallier des Etats membres aux avis divergents. Et d'ajouter que la discussion est en cours et qu'il ne faut pas porter de jugement prématuré avant de voir le résultat final. Carl Dolan, directeur du bureau européen de TI, a souligné que les gouvernements de l'UE n'ont pas réussi à tenir l'engagement pris au plus haut niveau. Il juge donc essentielles une plus grande transparence des travaux du Conseil et une vérification du respect des engagements pris contre la corruption. n En vente uniquement par abonnement © reproduction interdite en toutes langues 5 EUROPOLITICS N° 4832 Mercredi 19 mars 2014 Télécommunications Selon Pilar del Castillo, son texte permettra aux opérateurs d'offrir une connexion de meilleure qualité pour les « services spécialisés » payants, comme la TV à la demande, tout en garantissant que les autres contenus ne seront pas bloqués. Les socialistes et les verts ne le voient pas du tout ainsi. Leur point central est que le principe même de « neutralité » n'est défini que dans un considérant, sans être inclus dans un article, ce qui lui aurait donné une valeur exécutoire. Un point remarqué immédiatement par le Conseil national du numérique, un organe officiel français, qui estime que le texte parlementaire pose problème dans la (suite de la p. 1) mesure où « la définition donnée à la neutralité n'a pas de valeur contraignante alors que ses exceptions bénéficient d'une force obligatoire ». Pour des raisons divergentes, aucune des parties concernées n'est satisfaite : l'Union européenne de radio-télévision (UER) aurait souhaité davantage de sauvegarde pour s'assurer qu'il n'y a pas discrimination entre leurs services et les services de vidéo en ligne proposés par les opérateurs eux-mêmes. Les opérateurs « historiques » jugent au contraire les dispositions trop contraignantes et impossibles à appliquer techniquement. Si les dispositions sur l'internet ouvert sont conservées, « l'accès des entreprises et des usagers à nos services sera affecté », affirme le président d'ETNO Luigi Gambardella. Les fournisseurs de « contenus » sont partagés. Open Forum Europe, soutenu entre autres par Google, juge que la distinction entre les « services spécialisés » et l'internet ouvert n'est pas claire. Netflix, le fournisseur de vidéo américain, avait indiqué aux députés avant le vote qu'il ne voulait pas être considéré comme un « service spécialisé ». Bref, les dispositions sur la neutralité du net semblent poser plus de questions qu'elles n'en résolvent. Les députés ont adopté, par ailleurs, sans surprise, les amendements de compromis sur les autres volets du paquet comme l'attribution des fréquences ou les pouvoirs de l'ORECE (voir Europolitics 18 mars 2014). n TRANSPORTS Gigaliners : la TRAN repousse le problème à 2016 Par Isabelle Smets © Maxppp Les députés demandent à la Commission une étude d'impact avant de faciliter le transport par camions géants. la disposition de la proposition légalisant explicitement le passage de la frontière entre deux Etats qui autorisent ces camions sur leur propre territoire. Concrètement, cela signifie que les anti-gigaliners considéreront que seul le transport national est permis avec ces camions, tandis que les pro-gigaliners continueront à penser que le passage des frontières est permis puisqu'avant de présenter sa proposition, le commissaire aux Transports Siim Kallas avait interprété la directive actuelle en ce sens (contrairement à ce qu'il avait affirmé jusque là, d'ailleurs). On reste donc en pleine zone grise, et cela arrange tout le monde. Car en évitant de se déchirer sur les gigaliners, les «pour» et les «contre» permettront au dossier de franchir le cap de la première lecture avant les élections (le vote en plénière est prévu le 15 avril). Les ONG sont contentes, les constructeurs automobiles et les routiers aussi parce que la proposition contient d'autres dispositions qui les agréent (lire encadré). Quant aux Etats qui tolèrent actuellement le passage des frontières par les gigaliners entre la Suède et la Finlande par exemple - nul doute qu'ils continueront à le faire. n Le flou juridique va persister Des camions plus aérodynamiques Le flou juridique actuel persistera donc sur la possibilité pour les tout gros camions - certains atteignent 60 tonnes et 25 mètres de longueur - de passer les frontières. Le rapport qu'a adopté la commission des transports (TRAN) le 18 mars sur la révision de la directive 96/53 relative aux poids et dimensions des véhicules se contente de demander à la Commission d'évaluer l'impact d'une telle mesure sur la concurrence, le transfert modal (la crainte de voir le fret ferroviaire passer aux camions...), sur le coût de l'adaptation des routes, l'environnement et la sécurité d'ici 2016. Avant, éventuellement, de venir avec une proposition législative. Exit Même sans parler des gigaliners, la révision de la directive ouvrira la voie à des camions plus longs et plus lourds sur nos routes... mais pour les rendre plus aérodynamiques (donc moins gourmands en carburant et moins polluants) et moins dangereux. Car les limites de poids et dimensions actuels - 18,75 mètres et 40 tonnes - sont un frein au déploiement de certaines technologies qui rendent les camions plus sûrs, plus écologiques mais plus lourds et plus longs. Une motorisation hybride ou électrique entraîne par exemple un surpoids, de même que des cabines plus arrondies - moins dangereuses en cas de choc allongent le véhicule. Pour adopter ces technologies, il faut donc aujourd'hui renoncer à une partie de la capacité de chargement des camions...ce qui n'est pas le meilleur moyen pour les promouvoir. La révision doit apporter plus de flexibilité à cet égard. Les députés ont ainsi admis que les limites actuelles de poids pourront être dépassées de maximum une tonne pour tenir compte du poids des moteurs électriques et autres carburants verts. Les camions pourront aussi être allongés de 50 cm pour permettre l'installation d'ailerons profilés à l'arrière des véhicules, ce qui les rend plus aérodynamiques. Le profilage des cabines pourra être adapté pour réduire les angles morts ou ajouter des structures d'absorption d'énergie en cas de choc. En vente uniquement par abonnement © reproduction interdite en toutes langues www.europolitics.info 6 Mercredi 19 mars 2014 N° 4832 EUROPOLITICS RECHERCHE ET INNOVATION Les régions sollicitées pour la renaissance industrielle Par François Paquay La Commission les invite à élaborer une stratégie de spécialisation intelligente. Obtenir la croissance en se focalisant sur les points forts des régions et une utilisation plus judicieuse des investissements publics en recherche et innovation est le leitmotiv de la stratégie de spécialisation intelligente que préconise la Commission. Sur le papier, les régions se voient offrir de nombreuses occasions. Mais leur approche de l'innovation doit être revue. « Les régions doivent considérer l'innovation comme un système », a expliqué Richard Tuffs, directeur de European Regions Research and Innovation Network (ERRIN), à la conférence du 17 mars de l'Assemblée des Régions d'Europe (ARE). « Les régions n'innovent pas. Elles créent un écosystème sain d'innovation et réunissent autour de la table tous les acteurs : l'industrie, les organismes de recherche et d'innovation, et les gouvernements.» M. Tuffs estime que les régions devraient être le moteur des achats publics avant commercialisation pour créer un cycle d'innovation axé sur la demande. « Nous devons abandonner l'approche ad hoc qui consiste à donner de l'argent ici et là, lorsque des régions ou des sociétés sont en dif- « Les régions n'innovent pas. Elles créent un écosystème sain d'innovation » ficulté », a fait valoir Eliana Garcés Tolón, de la DG Entreprise. Il faut, dit-elle, que les régions adoptent une vue d'ensemble: décider quelle activité elles veulent attirer et évaluer si elles offrent la logistique, les entrants, les marchés et les partenaires correspondants. En termes de financement, la Commission encourage les synergies entre différentes sources: les Fonds structurels et les fonds d'investissement, Horizon 2020 et COSME (programme pour la compétitivité des PME). Ici encore les choses se corsent sur le terrain: M. Tuffs décèle un problème dans la manière de faire avancer ces synergies. «Vous ne vous attendez pas à ce que des PME prennent l'initiative en la matière: les régions doivent les soutenir. En outre, avec les Fonds structurels, le financement est prévisible alors qu'il ne l'est pas dans Horizon 2020, il faut remporter un marché. Nous devons travailler là-dessus.» n Le comté Värmland reçoit le Prix régional d'innovation L'ARE a décerné le Prix régional d'innovation au comté suédois de Värmland, pour un projet à l'hôpital de Karlstad. Il consiste à se débarrasser des matériaux peu sains dans la construction d'une unité de soins intensifs pour nouveau-nés. Le Conseil du comté de Värmland effectue depuis deux décennies un travail d'information des citoyens sur les matériaux respectueux de l'environnement dans le bâtiment. CONSEIL EUROPÉEN/ENERGIE Les tensions avec Moscou prennent le dessus Par Anca Gurzu La nouvelle mouture du projet de conclusions du Conseil européen des 20-21 mars attire l'attention sur la dépendance énergétique de l'UE. Le texte daté du 17 mars 1 indique qu'il faudrait "intensifier" les efforts destinés à réduire le niveau élevé de dépendance de l'UE pour le gaz, surtout pour les Etats membres les plus dépendants. Contrairement au premier projet, il mentionne la nécessité d'élaborer des moyens de renforcer le pouvoir de négociation de l'UE. S'il n'est un secret pour personne que l'UE dépend considérablement du gaz russe, une référence au "pouvoir de négociation" dans les conclusions atteste des tensions politiques entre l'UE et la Russie. Quant à la nécessité de compléter le marché intérieur de l'énergie d'ici 2014 et d'augmenter les interconnexions électriques entre les Etats membres, le nouwww.europolitics.info veau projet de conclusions insiste sur la nécessité d'intégrer les Etats membres et les pays tiers voisins au sein des réseaux européens continentaux. Dans le premier projet de conclusions, le Conseil demandait aussi le développement d'une infrastructure énergétique soutenant la diversification. Le deuxième projet précise qu'il faut accélérer la mise en oeuvre des projets d'intérêt commun dont plusieurs sont en connexion avec des pays tiers et destinés à apporter du gaz provenant de sources non russes. Aucun changement dans le nouveau projet de conclusions quant au calendrier concernant les objectifs 2030 pour l'énergie et le climat : l'UE devrait repousser sa décision définitive sur le paquet 2030 à fin 2014, sans référence à une valeur limite pour les émissions de gaz à effet de serre ou les objectifs pour les énergies renouvelables (voir Europolitics n°4827) Mais le rôle des Etats membres dans le choix des préférences énergétiques est renforcé. Par exemple, le premier projet de conclusions précisait que le cadre 2030 devrait apporter aux Etats membres une certaine souplesse dans la manière de respecter leurs engagements en tenant compte de la situation nationale ; le deuxième projet va plus loin en incluant la nécessité de respecter la liberté des Etats à déterminer leur bouquet énergétique. De même, au niveau des coûts de l'énergie, le document initial appelait à utiliser toute la capacité disponible sur le marché intérieur pour la production d'électricité plutôt que de compter sur les seules capacités nationales. Dans le deuxième projet de conclusions, le Conseil ajoute qu'il faut reconnaître le rôle des Etats membres pour garantir la sécurité de l'approvisionnement. Une phrase appelant à la coordination entre les Etats membres pour réduire les coûts de l'énergie a été supprimée. n (1) Disponible à cette adresse: bit.ly/ europolitics-docs-summit-draft En vente uniquement par abonnement © reproduction interdite en toutes langues 7 EUROPOLITICS N° 4832 Mercredi 19 mars 2014 STRATÉGIE ENERGIE/CLIMAT Les politiques climatiques font grimper le prix de l'énergie Par Owen Stafford Les députés de la commission ITRE dénoncent des objectifs irréalistes de réduction des émissions de CO2. A la veille du Conseil européen qui débattra, les 20-21 mars à Bruxelles, de la stratégie energie-climat 2030 de l'UE, le nouveau directeur général de la DG Energie Dominique Ristori a fait sa première allocution devant la commission de l'Energie (ITRE) du Parlement européen, le 17 mars. Axant son propos sur la durabilité et la compétitivité, M. Ristori a présenté ses principales stratégies politiques : équilibrer l'approche de la décarbonisation; développer un marché intérieur de l'énergie; développer la politique d'efficacité énergétique, et contrer les coûts énergétiques. Le sentiment que l'Europe élabore sa politique énergétique en fonction des politiques du climat, en fixant des objectifs élevés de réduction des émissions de CO2 et la pro- motion des renouvelables, était palpable à la réunion ITRE. « On nous parle d'innovation, on nous dit à la traîne des Etats-Unis et de la Chine, mais nous disons non au CSC, non au nucléaire, non au charbon, alors où voulons-nous que les nouvelles technologies interviennent? Dans les renouvelables, alors que les prix y sont si élevés?», a souligné Jolanta Emilia Hibera (PPE, Pologne). Son compatriote ECR Marek Grobarczyk a estimé que “l'Europe se fixe des objectifs ambitieux qu'elle ne peut atteindre. Les ensembles d'objectifs climatiques verts sont sans rapport avec les exigences de l'industrie. Nous parlons d'industries à haute intensité énergétique qui sont synonymes d'emplois.” Françoise Grossetête (PPE, France) a dénoncé le prix élevé de l'énergie, fardeau pour l'industrie, et le fait que des critères restrictifs pourraient exposer des secteurs à des fuites de carbone. Dans ses réponses, M. Ristori a dit partager ces avis sur la nécessité de lier politique énergétique et politique industrielle. Il a préconisé de prendre en compte les industries à forte intensité énergétique, rappelant par ailleurs le choix de chaque Etat membre du bouquet énergétique, y compris l'intégration du gaz de schiste pour autant que les normes environnementales soient respectées. En outre, une approche en fonction du marché est indispensable pour les renouvelables afin d'éliminer ce que Dominique Ristori a qualifié de « subventions injustifiées » puisque la technologie permet de les rendre commercialement viables. Concernant l'Ukraine, M. Ristori a insisté sur la nécessité de contribuer à la stabilisation du pays, y compris sur le plan de la sécurité de son approvisionnement énergétique : « Avant l'an prochain, nous voulons voir un gazoduc entre la Slovaquie et l'Ukraine avec flux inversés.» La question des interconnecteurs a aussi été abordée sous deux angles: l'indispensable marché intérieur de l'électricité, et l'importance égale de l'efficacité énergétique et des renouvelables. n AGRICULTURE Les actes délégués sur la PAC ne plaisent pas aux députés Par Joanna Sopinska La majorité des groupes politiques menace de faire objection. La première réaction des eurodéputés aux actes délégués relatifs à la nouvelle politique agricole commune (PAC), adoptés par la Commission européenne le 11 mars, est très négative. Lors de la réunion à huis clos des coordinateurs, le 17 mars, en commission de l'agriculture du PE (AGRI), plusieurs eurodéputés ont dit être prêts à rejeter les actes délégués qui portent sur les paiements directs. Des préoccupations sur ce volet ont été exprimées par la majorité des groupes politiques, dont PPE, ADLE et ECR. S&D serait contre le rejet. « Les règles proposées par la Commission sur la manière d'appliquer la partie de la réforme de la PAC relative aux paiements directs sont extrêmement compliquées », nous a déclaré Albert Dess (Allemagne), coordinateur PPE pour l'agriculture. « La partie sur le verdissement et les zones d'intérêt écologique est particulièrement difficile à comprendre. Elle sera encore plus difficile à mettre en pratique », a-t-il ajouté, insistant sur le fait que plusieurs autres eurodéputés estiment que cette partie devrait être reformulée par la Commission. « Les règles relatives aux paiements directs sont extrêmement compliquées » Des avis négatifs ont aussi été émis sur la partie de l'OCM unique relative au secteur des fruits et légumes, mais cela ne devrait pas donner lieu à un rejet. Les coordinateurs ont décidé de consulter leur groupe politique pour savoir si le rejet des actes délégués concernant les paiements directs serait soutenu. Si c'est le cas, une résolution en ce sens devrait être En vente uniquement par abonnement © reproduction interdite en toutes langues votée lors de la prochaine réunion de la commission AGRI, le 7 avril, et transmise à la plénière pour un vote entre le 14 et le 18 avril. L'autre option est de présenter cette résolution directement à la plénière d'avril. Mais cela ne peut se faire que par plus de quarante eurodéputés ou par un groupe politique. Il est possible aussi, selon certaines sources, que les députés abandonnent l'idée d'un rejet de la proposition de la Commission. A la Commission, on prévient que si le paquet était rejeté par le PE, cela pourrait mettre en péril l'ensemble de la réforme de la PAC (voir Europolitics 4828). « Ce serait trop tard si la décision était reportée à après la formation du nouveau PE car les administrations nationales ont besoin de plus de six mois pour préparer la mise en oeuvre de la réforme au 1er janvier 2015 », a déclaré un expert de la Commission. En vertu des règles de contrôle concernant les actes délégués, la proposition doit être reformulée si elle a été rejetée par le PE ou le Conseil. n www.europolitics.info 8 Mercredi 19 mars 2014 N° 4832 EUROPOLITICS BANQUE Résolution bancaire : la résistance du PE mise à l'épreuve Par Manon Malhère Le trilogue du 19 mars sur le mécanisme de résolution unique (MRU) des banques en crise ne sera sans doute pas le dernier. Les négociateurs du PE sont unis pour dire que les nouvelles propositions du Conseil sur la table ne sont pas suffisantes pour parvenir à un compromis le 19 mars, explique une source proche du dossier. A moins que la présidence soit en mesure d'offrir davantage aux députés - ce qui semble difficile -, ou que ces derniers perdent la face, les chances d'un accord sont minces. D'ailleurs, le bruit court déjà que les négociations pourraient se poursuivre encore quelques jours. Ensuite, il sera quasi-impossible pour le PE d'adopter le dossier durant l'actuelle législature (avril). Le Conseil joue clairement la carte du temps. La situation devient en effet de plus en plus délicate pour les députés qui sont en pleine campagne européenne. Ils ne peuvent pas abdiquer après être montés au créneau à plusieurs reprises. En même temps, personne ne veut être accusé d'avoir fait échouer les négociations en cas de désaccord. Les groupes politiques conservent toujours une position commune sur ce dossier mais on perçoit des signes d'affaiblissement du PPE, peut-on entendre dans les couloirs. La délégation allemande soutenant depuis le début la position de Berlin qui conserve une ligne dure. En pleine campagne pour le poste de président de la Commission, le président du PE, l'Allemand Martin Schulz (S&D) doit, lui, rester stratégique. Mais jusqu'à quel point ? « Si jamais Martin Schulz devait faire montre de son leadership, il dirait que ce deal n'est pas bon », estime le député Belge Philippe Lamberts (Verts/ALE). n EMPLOI Les députés approuvent la directive « détachement » à contre-cœur Par Sophie Petitjean Ils ont choisi de soutenir les futures règles, malgré d'importantes concessions accordées au Conseil. Le texte n'est pas parfait, mais c'est mieux que rien : c'est ce qu'ont dit en substance les eurodéputés avant d'avaliser (par 30 vois contre 11), le 18 mars, en commission de l'emploi, le compromis négocié avec le Conseil sur la directive d'exécution concernant le détachement des travailleurs. « Si l’accord ne règle pas tout, il constitue déjà une victoire contre plusieurs dérives et le dumping social en Europe » a commenté la délégation française du groupe socialiste. Au total, 30 députés ont voté en faveur du texte tandis que 11 se sont opposés. En trilogue, les députés ont réussi à imposer leurs vues sur l'une des trois dispositions les plus importantes : l’introduction d’une liste indicative et non exhaustive de critères permettant d’identifier une vraie situation de détachement (et dans la foulée, de démasquer les faux indépendants). Mais ils ont dû accepter la position du Conseil (à quelques détails près) sur l'introduction d'une liste ouverte de mesures de contrôle et d’exigences administratives à « communiquer » à la Commission ainsi que sur la possibilité – mais pas l’obligation – de tenir les donneurs d’ordre responsables en cas d’agissements frauduleux sur un chantier de construction. Le projet de directive, présenté en mars 2012, vise à améliorer la mise en œuvre, le suivi et l’exécution des conditions de travail minimales des travailleurs détachés (énoncées dans la Directive 96/71/CE). n EMPLOI Gens de mer : sérieux revers pour la députée Licia Ronzulli Par Sophie Petitjean Son rapport a été purement et simplement rejeté en commission parlementaire le 18 mars. C’est une chose peu courante : la commission de l’emploi et des affaires sociales a rejeté sans ambages le 18 mars le rapport législatif de Licia Ronzulli (PPE, Italie) sur les gens de mer. De nombreux députés estiment avoir été trop peu consultés par la rapporteure au cours du processus de préparation ; aucun amendement de compromis n’ayant même été proposé. www.europolitics.info La proposition législative élimine la majeure partie des exclusions au droit social de l’UE dont font actuellement l’objet les gens de mer. Elle modifie les directives sur l’insolvabilité de l’employeur (2008/94/ CE), sur les comités d’entreprise européens (2009/38/CE), sur l’information et la consultation des travailleurs (2002/14/CE), sur les licenciements collectifs (98/59/CE) et sur les transferts d’entreprises (2001/23/ CE). Dans son rapport, Licia Ronzulli suggérait de revoir cette approche : « La proposition de la Commission ne semble pas tenir compte de certaines réalités de la profession maritime et du fonctionnement du secteur des transports maritimes », explique-t-elle dans son exposé des motifs, prenant l'exemple de l'impact de ces changements sur la flotte de l'UE et sa compétitivité. Le 18 mars, plusieurs eurodéputés ont regretté l'absence de réunion préparatoire avec les rapporteurs fictifs ainsi que l'absence de compromis. « Il n'y a pas d'amendements de compromis parce qu'il n'y avait tout simplement aucun point commun » s'est défendue la rapporteure. Suite à ce rejet (par 22 voix contre 14 et 9 abstentions), le dossier sera traité par le prochain Parlement, à moins que la Commission ne décide de modifier sa proposition entre-temps. n En vente uniquement par abonnement © reproduction interdite en toutes langues 9 EUROPOLITICS N° 4832 Mercredi 19 mars 2014 POLITIQUE SOCIALE Gestation pour autruit : pas de droit à un congé de maternité Par Sophie Mosca La Cour de justice a rendu un arrêt en ce sens le 18 mars. Dans un tout premier arrêt en la matière, la Cour de justice saisie de deux cas de mères dont les enfants sont nés d’une gestation pour autrui (par le biais d’une mère porteuse) n’a pas reconnu, dans cette situation, un droit au congé de maternité ou d’adoption sur la base de la législation communautaire (Affaires C-167/12 et C-363/12). Elle adopte donc l'approche limitative que prônait l’avocat général Nils Wahl qui réserve ce droit à une femme qui a été enceinte et a accouché de l’enfant, à l’opposé que ce que préconisait sa collègue Juliane Kokott (Europolitics n°4719) qui défendait un droit au congé de maternité pour la mère porteuse et la mère dite "commanditaire". Néanmoins, la Cour souligne que les Etats membres sont libres d’appliquer des règles plus favorables au bénéfice de ces mères pour ce qui touche au congé d’adoption. Une toute petite porte ouverte qui démontre que le droit communautaire actuel ne répond pas de manière satisfaisante à ce sujet de société. Mme C.D., employée dans un hôpital au Royaume-Uni a, pour avoir un enfant, conclu une convention de mère porteuse conformément au droit britannique. Quelques mois après la naissance, un tribunal britannique a, avec l’accord de la mère porteuse, attribué à Mme C.D. et à son partenaire l’autorité parentale sur l’enfant. Mme Z., enseignante en Irlande, souffre d’une affection rare qui la prive d’utérus et qui l’empêche de supporter une grossesse, elle a aussi eu recours à une convention passée avec une mère porteuse en Californie. Selon le droit de cet Etat, Mme Z. et son mari sont considérés comme les parents de l’enfant et aucune mention de l’identité de la mère porteuse ne figure sur son certificat de naissance américain. Mme CD et Mme Z ont toutes deux réclamé un congé de maternité ou d’adoption qui leur a été refusé, les juridictions nationales sai- sies des dossiers ont interrogé la Cour sur les législations de l’UE invoquées par les mères pour revendiquer ce droit. Les juges estiment que la directive 92/85/ CEE relative aux travailleuses enceintes vise à protéger ces femmes considérées comme vulnérables mais n’est pas applicable ici puisqu’elle suppose que la mère ait été enceinte ou ait accouchée. Idem pour la directive 2006/54/CE sur l’égalité de traitement entre hommes et femmes en matière d’emploi qui dispose que le droit au congé d’adoption relève des Etats membres, la directive se limitant à protéger les mères adoptives d’un licenciement. La directive 2000/78 qui interdit toute discrimination fondée sur le handicap dans le domaine de l’emploi invoquée par Mme Z ne peut non plus être revendiquée dans cette situation, selon la Cour, car l’impossibilité d’avoir un enfant ne constitue pas un « handicap» dans la mesure où elle n’empêche pas la mère commanditaire d’accéder à un emploi, de l’exercer ou d’y progresser. n UE/RUSSIE Les Européens prudents dans leur réponse à la Russie Par Jorge Valero Des sanctions de grande envergure contre Moscou pourraient affecter certains Etats membres plus que d'autres. Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont prévenu la Russie, le 17 mars, que toute nouvelle mesure de déstabilisation de l'Ukraine donnerait lieu à des sanctions économiques de grande envergure dans plusieurs domaines. Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE en discuteront au sommet des 20-21 mars. La nature et l'ampleur de ces sanctions économiques doivent encore être définies. D'intenses débats sont en cours, les Etats membres essayant de faire en sorte que les impacts potentiels de ces sanctions soient répartis équitablement entre eux. Le volume total des échanges commerciaux entre l'UE et la Russie représentait 246 milliards d'euros en 2010. Si l'Europe ne trouve pas une approche suffisamment équilibrée, le pré- sident russe Vladimir Poutine pourrait se servir de ce maillon faible pour briser le consensus européen. Le volume des échanges commerciaux UE/Russie en 2010 était de 246 milliards d'euros Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a déclaré à la radio française Europe 1, le 18 mars, que la France « envisage de suspendre la vente de deux navires porte-hélicoptères Mistral à Moscou, qui représentent 1,2 milliard d'euros ». Mais il a ajouté : « Nous demanderons à d’autres, je pense notamment aux Britanniques, de faire l’équivalent avec les avoirs russes des oligarques à Londres ». Pour Georg Zachmann, chercheur au think tank Bruegel, si les sanctions économiques ne suffisent pas, « il serait préférable d'en rester au niveau symbolique » du gel des avoirs et de l'interdic- En vente uniquement par abonnement © reproduction interdite en toutes langues tion de visa. C'est la raison pour laquelle il estime que l'Europe doit se montrer « unie et déterminée ». Il estime que l'UE dispose d'une arme économique susceptible de nuire à Poutine : les importations de gaz. L'an dernier, elles représentaient 70 milliards de dollars, soit 3% du PIB russe. Bien qu'une suspension des importations de gaz russe puisse avoir un impact sur l'économie européenne, le coût « serait gérable » car elles pourraient être remplacées par d'autres énergies dans les Etats les plus dépendants (Etats baltes ou Bulgarie), et il y a six mois pour se préparer à l'hiver. Daniela Schwarzer, directrice du programme Europe au German Marshall Fund, pense que cette crise « pourrait aboutir à une plus grande intégration du marché européen de l'énergie et réduire la dépendance à l'égard du gaz et du pétrole russes ». Elle note que la crise a un impact grave sur l'économie russe. La Bourse russe a chuté de 15% et le rouble a subi une importante dévaluation, un facteur clé puisque de nombreuses multinationales russes sont endettées en devises étrangère. n www.europolitics.info 10 Mercredi 19 mars 2014 N° 4832 EUROPOLITICS FISCALITÉ/CONSEIL EUROPÉEN Des conclusions taillées sur mesure pour Vienne et Luxembourg Par Tanguy Verhoosel Les leaders des Vingt-huit semblent prêts à tout pour arracher un accord sur la fiscalité de l’épargne avant la fin de mars. Daté du 17 mars, le dernier projet de conclusions en date du Conseil européen des 20 et 21 mars l’indique : les Vingt-huit sont disposés à satisfaire aux exigences du Luxembourg et de l’Autriche en vue de parvenir, avant la fin du mois, à un accord sur la révision de la directive sur la fiscalité de l’épargne. En souffrance depuis 2008, elle vise à étendre à de nouveaux produits ainsi qu’à certaines sociétés écrans le champ d’application de la législation existante, qui est réduit aux revenus de l’épargne perçus sous forme d’intérêts par des non-résidents, en se fondant sur le système de l’échange automatique d’informations entre administrations fiscales. A l’EcoFin du 11 mars, Luxembourg et Vienne avaient soumis la levée de leur veto à la révision de la directive à deux conditions: 1. ils veulent obtenir la « garantie » qu’ils seront toujours traités sur un pied d’égalité avec cinq pays tiers (Suisse, Liechtenstein, Andorre, Saint-Marin et Monaco), afin d’éviter une fuite des capitaux ; 2. ils exigent que seule une norme en matière d’échange automatique soit appliquée à l’avenir au sein de l’UE : celle que l'OCDE a développée et qui sera juridiquement adoptée en juin par les 34 Etats membres de l’organisation basée à Paris. Luxembourg et Vienne veulent ainsi éviter de confronter les institutions financières et les administrations fiscales à un véritable casse-tête « nuisible ». Le projet de conclusions du Conseil européen « salue » le rapport d’étape, très positif, que la Commission a établi après avoir engagé des négociations avec les cinq pays tiers. Il relève qu’ils sont tous déterminés à appliquer ce nouveau « standard global », Le Conseil européen évoque la possibilité de « mesures de rétorsion à l’égard des pays tiers qui ne respecteraient pas leurs engagements » au spectre très large, qui est calqué sur le modèle du Foreign Account Tax Compliance Act américain (Europolitics n°4823). Les Vingt-huit appellent ces Etats à « s’engager pleinement à mettre en œuvre » la nouvelle norme. Dans ce contexte, ils invitent la Commission à conclure « avant la fin de l’année » les négociations qu’elle a entreprises avec eux et à établir un nouveau rapport de situation pour le Conseil européen de décembre. « Si des progrès suffisants ne sont pas accomplis, le rapport de la Commis- sion devrait examiner les mesures possibles (de rétorsion, ndlr) qui pourraient être appliquées vis-à-vis des pays tiers qui ne se conformeraient pas au nouveau standard global », relève le projet de conclusions. Le 11 mars, le Luxembourg et l’Autriche avaient tous deux relevé que le système suisse de la démocratie directe risquait en permanence de jouer de mauvais tous à l’Union – ils en veulent pour preuve le résultat de la « votation populaire » sur la libre circulation des personnes qui a eu lieu le 9 février dans le pays. Il est tout à fait incompatible avec le bon fonctionnement de l’accord que la Suisse et l’UE ont conclu dans ce domaine en 1999. « A la lumière de ce qui précède, le Conseil adoptera la directive sur la fiscalité de l’épargne à sa prochaine réunion de mars », poursuit le texte. En vue de répondre à la deuxième exigence du Luxembourg et de l’Autriche, il précise que « le Conseil européen invite le Conseil à s’assurer qu’en adoptant avant la fin de 2014 la directive sur la coopération administrative (en matière fiscale), le droit de l’UE sera pleinement aligné sur le nouveau standard global ». C’est sur ce point, sans doute, que les deux pays réclameront davantage de garanties à leurs partenaires européens. n Projet de conclusion du sommet sur : bit.ly/europolitics-docs-summit-draft. FISCALITÉ L’Union et la Suisse bourrent à moitié le calumet de la paix Par Tanguy Verhoosel Dans un projet de déclaration commune, elles s’entendent sur certains principes à respecter dans le domaine de la fiscalité des entreprises. Le groupe de travail des Vingt-huit chargé de gérer le code de (bonne) conduite européen dans le domaine de la fiscalité des entreprises a entamé le 18 mars l’examen d’un nouveau projet de déclaration entre la Suisse et l’UE qui vise à mettre fin à une longue polémique. Une précédente version www.europolitics.info du document avait été rejetée par les Etats membres, en novembre 2013. Le texte confirme la détermination du gouvernement suisse à « prendre des mesures » en vue d’abolir cinq régimes fiscaux, cantonaux (holdings, sociétés administratives et sociétés mixtes) et fédéraux (structures principales et « finance branches »), qui, selon l’UE, faussent le jeu de la concurrence en Europe. Il a été rédigé par Berne et la Commission. Cette décision représente la partie la plus visible d’une série de « principes » et « d’intentions politiques » que la Suisse et l’Union entendent concrétiser, de conserve, afin de concourir sur un pied d’égalité dans le domaine de la fiscalité des entreprises. Plus aucun calendrier de démantèlement des cinq régimes fiscaux suisses n’est toutefois fixé. Pour Berne, il s’agit ainsi de répliquer au refus des Vingt-huit d’accéder à une de ses exigences. Elle aurait voulu qu’ils s’engagent, pendant toute la durée du (long) processus législatif helvétique, à ne pas introduire de nouvelles contremesures ciblées contre les cinq régimes. Le nouveau projet de déclaration stipule uniquement que les Etats membres aboliront les sanctions qu’ils ont mises en œuvre une fois que la Suisse aura « effectivement » démantelé les régimes contestés. n En vente uniquement par abonnement © reproduction interdite en toutes langues 11 EUROPOLITICS N° 4832 Mercredi 19 mars 2014 DÉCHARGE BUDGÉTAIRE Les députés envisagent la fusion et la disparition d’agences Par Ophélie Spanneut La commission du contrôle budgétaire (Cocobu) demande à la Cour des comptes de procéder à une évaluation approfondie. Gerben-Jan Gerbrandy (ADLE, PaysBas) n’y était pas parvenu l’année dernière lorsqu’il était rapporteur. Mais le 17 mars 2014, son amendement a finalement été adopté. Dans le cadre de l’exercice annuel de décharge, les députés de la Cocobu demandent ainsi que « la Cour des comptes fournisse une évaluation de la performance et des résultats des agences (…) dans le but d'évaluer comment améliorer la coopération de certaines agences, voire envisager leur fusion, et d'analyser la dissolution éventuelle de certaines agences ou leur perpétuation sous une forme institutionnelle plus rationnelle ». La Commission européenne avait la première envisagé dans sa feuille de route du 19 décembre 2012 sur les agences de chercher des synergies entre agences géographiquement proches ou travaillant sur les mêmes politiques pour partager certains services mais également de fondre certaines d’entre elles. Quelques députés lui avaient emboîté le pas. En mars 2013, M. Gerbrandy, dans son projet de rapport horizontal de décharge budgétaire aux agences, cible des agences aux champs de compétences très proches. La fondation européenne pour la formation, le centre européen pour le développement de la formation professionnelle, la fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail et l’agence européenne pour la sécurité et la santé au travail par exemple. Ou encore l’institut européen pour l’égalité des genres et l’agence européenne des droits fondamentaux. Mais il avait dû mettre de l’eau dans son vin, et par un amendement de compromis avait accepté de parler de « synergies » plutôt que de « fusion ». CONFLITS D’INTÉRÊTS Pourquoi ce revirement cette année ? Parce qu’aucune agence spécifique n’est nommée, estiment des observateurs. Les députés de la Cocobu disent donc « oui » à la fusion et dissolution sur le principe, mais lorsqu’il s’agira de préciser les agences amenées à disparaître, les lobbies s’activeront. En l’occurrence les députés européens eux-mêmes, chaque commission parlementaire ayant tendance à défendre « son » agence (voir encadré). Mais aussi et surtout les Etats membres. Toujours prompts à réclamer des économies, ils sont très réticents à fermer une agence située sur leur territoire, et considérée comme leur pré-carré. En témoigne le récent refus du Conseil de déménager le Collège européen de police (CEPOL) à la Haye où se situe l’Office européen de police (Europol) alors même que le CEPOL devait contractuellement quitter ses locaux de Bramshill (Royaume-Uni). Après avoir reporté la décharge à trois agences en 2012 pour mauvais gestion des conflits d’intérêts, la Cocobu donne cette année quitus aux agences sur cette question. Les députés gardent toutefois un œil vigilant: par leur vote ils disent vouloir surveiller la mise en œuvre des lignes directrices du 10 décembre 2013 sur les conflits d’intérêts destinées aux agences. Ils réclament en outre la publication par toutes les agences des CV et déclarations d’intérêt des cadres et experts. Le rapporteur Petri Sarvamaa (PPE, Finlande) sur la décharge 2012 aux agences, donne enfin un coup de griffe à la Commission, appelant ses DG à respecter l’indépendance des agences et à se considérer plutôt comme des partenaires des agences. n ORECE : décharge reportée La Cocobu a ajourné sa décision concernant la décharge à l'Organe des régulateurs européens des communications électroniques (ORECE) sur l'exécution du budget 2012. Les députés avancent, entre autres, un taux d'exécution budgétaire de 63,4 %, des procédures de passation de marchés qui ne tiennent pas suffisamment compte du rapport qualité/prix et des procédures de recrutement qui manquent de transparence. Les députés réclament des explications d’ici septembre 2014. COUR DE JUSTICE Le choix actes délégués/actes d’exécution n’est pas précisé Par Ophélie Spanneut Les juges donnent tort à la Commission : dans le règlement Biocides les législateurs pouvaient introduire une procédure d’acte d'exécution. Depuis quelques mois, les trilogues se transforment régulièrement en guerre de tranchée entre les trois institutions sur la question de comitologie. Chaque institution ayant un intérêt bien compris à favoriser l’acte délégué (qui donne un droit de veto au Parlement) ou les actes d’exécution (où seuls les Etats membres sont consultés). L’arrêt rendu le 18 mars 2014 dans l’affaire C-427/12 Commission contre Parlement et Conseil était attendu par les experts juridiques, espérant que la Cour de justice préciserait les critères à appliquer pour le choix de l’une ou l’autre de ces nouvelles procédures introduites par le Traité de Lisbonne. Ils sont déçus : les juges ne se prononcent pas sur le fond de l’affaire. Ils bornent leur arrêt au cas du règlement biocide. D’après un expert en comitologie, au vu de cet arrêt Parlement et Conseil auraient la liberté de choisir entre En vente uniquement par abonnement © reproduction interdite en toutes langues acte délégué et acte d’exécution, la Cour n'intervenant qu’en cas d’erreur manifeste de jugement. Lors de l’adoption du règlement sur les biocides (528/2012/CE), le Conseil avait réussi dans les négociations à imposer que la détermination des frais administratifs pour l’enregistrement d’une substance se fasse par mesure d’exécution. En septembre 2012 la Commission introduit un recours en annulation à la Cour de justice de l’UE estimant que les législateurs ont agi illégalement en ne prévoyant pas des actes délégués. Les juges rejettent par leur arrêt le recours de la Commission. n www.europolitics.info 12 Mercredi 19 mars 2014 N° 4832 EUROPOLITICS COMMISSION Jean-Claude Juncker, candidat à la Commission « à ce stade » Par Christophe Garach Le candidat du PPE fourbit ses premières armes et n’épargne pas le socialiste Martin Schulz dans un entretien accordé à la presse. En répondant aux questions du quotidien Le Monde (dans un entretien paru le 17 mars) sur son statut de candidat à la Commission, le PPE Jean-Claude Juncker n’a pas totalement convaincu ceux qui doutent toujours de ses réelles motivations. Tout en martelant qu’il est bel et bien investi dans sa mission, l’ancien Premier ministre luxem- bourgeois explique qu’il est exclu « à ce stade » qu’il devienne président du Conseil européen. Sous entendu rien n’est impossible (en tous cas il ne souhaite plus retourner à la présidence de l’Eurogroupe, l’un des postes également à pourvoir dans le cadre du jeu de chaises musicales qui se profile). M. Juncker s’est en revanche montré beaucoup plus direct sur celui qui s’installera à la place de José Manuel Barroso : ce sera où lui ou le socialiste Martin Schulz et personne d’autre. Et de défier quiconque d’installer un 3e homme (ou une femme) à leur place : « Cela reviendrait à tromper les électeurs », souligne le candidat. A propos de son principal rival, c’est un peu le baiser qui tue : « nous sommes d’accord sur de nombreux points », se félicite l’ancien président de l’Eurogroupe. Ce dont conviennent de nombreux eurodéputés Verts, bien décidés à se démarquer d’avec le candidat du Parti socialiste européen accusé, selon eux, de parler fort mais de renoncer souvent sauf « aux convictions le concernant ». Signal important dans la campagne qui commence : M. Juncker n’a pas l’intention de laisser dire que la politique d’austérité adoptée par l’Union est de l’unique responsabilité du PPE en général et de l’Allemagne en particulier. Traduction : les responsabilités sont partagées. n BUDGET Les députés donnent la décharge à la Commission Par Ophélie Spanneut Mais ils émettent des « réserves politiques » : la gestion des fonds agricoles et structurels est problématique. La commission du contrôle budgétaire (Cocobu) a accordé le 18 mars la décharge à la Commission sur l’exercice budgétaire 2012. Mais dans la résolution accompagnant le quitus, elle exprime sa mauvaise humeur. C’est la première fois que les députés font état de « réserves politiques ». Ils avaient www.europolitics.info d’ailleurs débattu avant le vote de l’opportunité d’user de termes assez flous. Ils estiment au final que c’est une façon de dire à la Commission qu’il y a des problèmes significatifs certes, mais pas suffisamment graves pour ajourner une décharge. D’autant que la faute revient surtout aux Etats membres en matière d’irrégularité puisque 80% des fonds européens sont gérés par les autorités nationales ou régionales, alors que la responsabilité finale revient toujours à la Commission. La Cocobu note que le taux d'erreur du budget 2012 a augmenté pour la troisième fois consécutive. Il est particulièrement élevé dans le domaine du développement rural (7,9 %) et de la politique régionale (6,8 %). La Commission peut pourtant améliorer ce constat, notamment au vu des dispositions très critiquées sur les dépenses agricoles qui permettent des paiements excessifs pour les pâturages permanents, ainsi que la qualité médiocre des audits en politique régionale. Les députés veulent obtenir des candidats commissaires, lors de l’audition parlementaire, l’engagement de protéger le budget de l’UE en s'efforçant d'atteindre un taux d'erreur inférieur au seuil de 2 % dans l'ensemble des domaines stratégiques. n En vente uniquement par abonnement © reproduction interdite en toutes langues 13 EUROPOLITICS N° 4832 Mercredi 19 mars 2014 UE/ETATS-UNIS Le gaz, arme de Washington dans la crise ukrainienne Par Brian Beary à Washington Le retour soudain de la Crimée dans le giron de la Russie amène les Américains à remettre à plat leur politique énergétique. « Il y a une mesure que nous pourrions prendre qui, à mon avis, serait une arme de poids contre la Russie », a déclaré récemment lors d'une audition au Congrès Ed Royce, président républicain de la commission des affaires étrangères de la Chambre. M. Royce a noté que la moitié du budget de la Russie provenait de ses recettes d'exportations de gaz et de pétrole, et qu'une bonne partie de ces recettes provenait d'Europe de l'Est, où Gazprom jouit d'un quasi-monopole. Pour frapper la Russie là où cela fait mal, il a suggéré que Washington assouplisse les restrictions sur les exportations de gaz des Etats-Unis, et transporte une part de ce gaz à l'Ukraine et à d'autres voisins de la Russie. « Cela peut prendre du temps mais une fois que le signal sera passé, les investisseurs financeraient les terminaux qui nous sont indispensables pour le faire », a-t-il ajouté. « Je suis entièrement pour », a répondu le secrétaire d'Etat John Kerry. Mais ce dernier a fait remarquer que le dossier relevait non pas de son Département d'Etat, mais du Département de l'Energie (DOE). M. Kerry a noté que le DOE avait accepté six projets d'exportations. Ed Royce a dénombré 24 demandes pendantes à ce jour. La procédure d'exportation de gaz américain qui contraint le DOE à décider si chaque demande d'exportation est « dans l'intérêt national » existe depuis 1938. S'il est monnaie courante que les pays gèrent leurs échanges énergétiques sous l'angle de la sécurité nationale, la législation tombe en désuétude aux Etats-Unis. Depuis 2008 environ, les Etats-Unis enregistrent un boom de leur production de gaz de schiste, d'importateurs nets ils deviennent exportateurs nets de gaz naturel. A tel point que les terminaux d'importation de gaz naturel liquéfié (GNL) construits dans les années 2000 sont convertis en terminaux d'exportation. Cette conversion prendra plusieurs années. M. Kerry a noté que le premier grand projet d'exportation se concrétiserait en 2015. DIVISIONS INTERNE La libéralisation des exportations de gaz serait une arme réelle pour la politique étrangère américaine. D'un autre côté, les restrictions ont comprimé les prix du gaz aux Etats-Unis, au bénéfice de l'industrie lourde, gourmande en énergie. Les géants tels que Dow Chemical font valoir que le système actuel crée des emplois aux EtatsUnis en donnant aux producteurs un avantage concurrentiel par rapport aux sociétés de pays où le gaz est plus cher. Soucieux de conquérir de nouveaux marchés, les producteurs et exportateurs de gaz rejettent cet argument. Ils estiment que le gouvernement subventionne injustement un secteur au détriment de l'économie américaine au sens large. Le Congrès étudie plusieurs projets de loi libéralisant les exportations. La crise ukrainienne augmentera les chances de faire passer ces projets. Les Etats-Unis n'ont pas beaucoup d'autres leviers. Comme l'UE, ils refusent des visas d'entrée et gèlent les avoirs des officiels responsables de l'annexion de la Crimée. Même si les Américains imposaient maintenant un embargo commercial, il n'aurait qu'un effet limité vu que les EtatsUnis ne représentent qu'une faible part du commerce extérieur russe. La pression politique monte pour que des exportations aident les pays d'Europe de l'Est tels que la Pologne, la Bulgarie, la Lettonie, la Lituanie, l'Estonie et l'Ukraine à moins dépendre du pétrole et du gaz russe. n Partenaires commerciaux de la Russie Le commerce extérieur russe a totalisé 525 milliards de dollars en 2012. C'est vers les Pays-Bas que la Russie a le plus exporté (14,6% des exportations totales). La Chine est le pays d'où la Russie a le plus importé (16,5% du total). En revanche, à peine 4,9% des importations russes provenaient des Etats-Unis et 2,5% de ses exportations étaient destinées aux Etats-Unis, selon les chiffres du gouvernement russe. ENERGIE La Turquie très dépendante du gaz russe Par Markus Bernath Elle opte pour la prudence face à la situation en Crimée et aux sanctions de l'Occident à l'encontre de la Russie. La Russie couvre près de 60% des besoins de la Turquie en gaz naturel, avec ses livraisons via les gazoducs Western Line par l'Ukraine, et Blue Stream reliant la mer Noire à l'Anatolie. Le Premier ministre turc Tayyip Erdogan ne voudra donc certainement pas suivre l'UE dans ses sanctions contre les dirigeants russes. Il a cependant indiqué qu'Ankara accepterait toute décision à l'égard de l'intégrité territoriale de l'Ukraine que prendrait l'OTAN, même si l'option militaire n'a jamais été mise sur la table. 58% du gaz qu'importe la Turquie provient de Russie L'importation de gaz et de pétrole coûte cher, et ce coût pèse lourd dans le déficit des comptes courants. La consommation d'énergie conti- En vente uniquement par abonnement © reproduction interdite en toutes langues nuera d'augmenter - de 7% chaque année jusqu'en 2020 selon les estimations. Le gaz naturel représente quelque 43% de la production d'énergie en Turquie et est subventionné par l'Etat. Les prix des importations diffèrent fortement. Ainsi, le gaz qui provient d'Iran est le plus cher, celui d'Azerbaïdjan est le meilleur marché, celui de Russie est entre les deux. Selon les données 2012 du régulateur turc de l'énergie EMRA, la Russie livre environ 10 milliards de mètres cubes de gaz par an à la Turquie. n www.europolitics.info 14 Mercredi 19 mars 2014 N° 4832 EUROPOLITICS UE/ONU Les négociations sur le climat ont repris sur un ton feutré Par Anne Eckstein Les discussions au niveau des experts ont répondu aux attentes. Ni plus, ni moins. Les négociations internationales sur le climat, qui se sont tenues du 6 au 10 mars à Bonn, on été plutôt « encourageantes », elles ont « répondu à ce que l’on pouvait, à ce stade, en attendre », note un expert européen. Organisées en deux groupe de travail, elles portaient, d’une part, sur la manière dont les Parties à la Convention des Nations unies sur le changement climatique (UNFCCC) et au protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre (GES) peuvent revoir à la hausse les ambitions et efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020, et, d’autre part, sur les modalités, formes et structures du futur accord international à conclure d’ici 2015. Pas (encore) de véritable accrochage sur les procédures : les co-présidents des groupes de travail sont parvenus, pour www.europolitics.info cette fois, à éviter l’écueil. Sur le fond, en ce qui concerne la révision à la hausse des ambitions et leur réalisation d’ici 2020, les parties « font leur devoir » à la maison, semble-t-il. Les discussions, centrées sur « Plutôt l’UE présentera une position claire, mieux ce sera » les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique ont été assez concrètes. « Nous avons entendu de très bonnes présentations, beaucoup de choses intéressantes et encourageantes », précise-t-on de source européenne. L’Union a présenté son paquet « énergie/climat », sans pouvoir mettre une position ferme et définitive sur la table, les Vingt-huit n’ayant pas encore adopté de position commune. Sans conséquence à ce stade, soulignent les négociateurs, rappelant que, selon le calendrier adopté à Varsovie en novembre 2013, la date butoir pour le dépôt des engagements a été fixée à début 2015. On verra, souligne l’expert, « ce que le Conseil européen fera ces 21-22 mars ainsi qu’en juin prochain ». Mais « plutôt l’UE présentera une position claire, mieux ce sera », ajoute-t-il. Rien de bien nouveau par contre en ce qui concerne la structure du nouvel accord : les positions sont bien connues et les divergences de vues entre pays industrialisés et pays en développement (PD) n’ont guère évolué. Les premiers mettent l’accent sur l’atténuation (objectifs de réduction des émissions) alors que les seconds, soulignant l’importance de la prévention et de la gestion des risques, pertes et dommages, insistent pour avancer davantage et plus rapidement sur l’adaptation aux impacts du changement climatique et sur les questions liées au transfert de technologies sûres du point de vue climatique. Les négociateurs se retrouveront, pour un second round, à Bonn du 4 au 15 juin. n En vente uniquement par abonnement © reproduction interdite en toutes langues EUROPOLITICS N° 4832 Mercredi 19 mars 2014 15 En bref Déficit commercial de l'UE D’après les estimations pour janvier 2014, publiées le 18 mars par Eurostat, la zone euro a enregistré un excédent de 0,9 mrd d'euros de son commerce international de biens avec le reste du monde, contre -5,4 mrds en janvier 2013. Le solde enregistré au mois de décembre 2013 s'établissait à +13,8 mrds. Pour l'UE28, les estimations du solde des échanges de biens pour janvier 2014 indiquent, elles, un déficit de 13,0 mrds d’euros, contre -17,7 mrds en janvier 2013. En décembre 20132, le solde était de +8,1 mrds. Le déficit de l'UE28 dans le domaine de l’énergie s’est réduit (-381,6 mrds d’euros en 2013, contre -422,7 mrds en 2012), tandis que l'excédent pour les produits manufacturés s’est accru (+390,5 mrds contre +356,5 mrds). Assistance macrofinancière pour la Jordanie Le commissaire en charge des affaires économiques et monétaires Olli Rehn a signé le 18 mars, au nom de l'Union européenne, une assistance macrofinancière (AMF) de 180 millions d'euros pour la Jordanie, ainsi qu'un protocole d'entente et un Accord de facilité de prêt. L'accord a été co-signé par le ministre jordanien des Finances Umayya Toukan et le gouverneur de la Banque centrale de Jordanie, Ziad Fariz. L'aide financière sous la forme d'un prêt à moyen terme, sera fournie dans le courant de cette année en deux versements : 100 millions et 80 millions d'euros. Par cette aide, l'UE entend aider la Jordanie à faire face aux conséquences de chocs économiques externes, liés notamment au conflit en Syrie et à la perturbation des importations de gaz en provenance d'Egypte. L'AMF est un instrument de gestion de crise que l'UE réserve à ses pays partenaires voisins. L'UE finance cette AMF en empruntant sur les marchés financiers. Conseil : décharge ajournée Comme c’est désormais une habitude, les députés de la commission du contrôle budgétaire ont le 18 mars 2014 ajourné la décharge sur le budget 2012 du Conseil. Ils considèrent qu’en l’absence de coopération, le Parlement n’est pas en mesure de donner quitus en connaissance de cause. Il faut encore que ce vote soit confirmé en plénière en avril. Mais le Conseil n’en a de toute façon cure, il estime que la décharge accordée à la Commission vaut pour aussi pour lui. Energie : le Monténégro rejoint le CEER Le régulateur de l’énergie du Monténégro REGAGEN a rejoint le 17 mars le Conseil des régulateurs européens de l’énergie (CEER) en tant qu’observateur. Créé en 2010 par dix régulateurs nationaux d’énergie, le CEER a pour mission de faciliter la création d’un marché intérieur de l’UE notamment par l’échange de bonnes pratiques, en se basant sur le cadre réglementaire fourni par l’Agence de coopération des régulateurs de l’énergie (ACER). Cette agence, strictement UE, prévue par le troisième Paquet Energie, doit s’assurer que toutes les mesures sont prises pour achever la libéralisation des marchés de l’électricité et du gaz. Les régulateurs réunis au sein du CEER complètent la mission de l’ACER, notamment en collaborant avec les autorités de régulation du monde entier. Le CEER compte aujourd’hui 30 membres (les 28 de l’UE, l’Islande et la Norvège), et trois observateurs : la Suisse, l'ARYM et le Monténégro. "Le CEER, a déclaré le 18 mars son viceprésident, Tomislav Jurekovic, est une association inestimable pour les autorités réglementaires non seulement de l'EU-28 et l'espace économique européen, mais aussi des pays candidats qui cherchent à appliquer l'acquis énergétique de l'UE". Info : http://www.ceer.eu/portal/page/ portal/EER_HOME En vente uniquement par abonnement © reproduction interdite en toutes langues Le Parlement s’accorde la décharge et répète ses marottes Les députés de la commission du contrôle budgétaire (Cocobu) ont, le 18 mars, accordé leur décharge au Parlement sur l’exercice budgétaire 2012. Soucieux de traquer les dépenses excessives, ils répètent leurs marottes : les coûts de la traduction, du prix cinématographique LUX, de la cantine, etc. Sur les lieux de travail du Parlement, la Cocobu réclame que la Cour des comptes cette fois fasse une nouvelle étude sur les économies générées par un siège unique. Le vote doit être confirmé par la plénière en avril. Rotterdam, le plus actif des ports européens Parmi les dix premiers ports maritimes de fret, mesurés en tonnes de marchandises traitées dans l’UE28, Rotterdam (396 millions t.) a été le plus actif en 2012, suivi d'Anvers (165 millions), d'Hambourg (114 millions) et de Marseille (82 millions). Le premier port en nombre de passagers à l'embarquement ou au débarquement a été en 2012 Douvres (12 millions de passagers), suivi de Paloukia Salamine et de Perama (11 millions), d’Helsinki (11 million) et de Calais (9 millions). Le rapport d'Eurostat, publié le 18 mars, indique que, après avoir chuté à cause de la crise en 2009, le trafic total de marchandises dans les ports maritimes de l'UE est reparti à la hausse en 2010 pour atteindre 3,8 mrds de tonnes en 2011, avant de diminuer légèrement en 2012, de 1%, et de s’établir à 3,7 milliards de tonnes. En ce qui concerne le transport maritime de passagers, les tendances sont plus disparates. Depuis 2008, le nombre de passagers a constamment diminué, passant de 439 millions de passagers à 398 millions en 2012. Par rapport à 2011, le nombre de passagers a reculé de 3% en 2012. Détails sur http://ec.europa.eu/ eurostat. www.europolitics.info 16 Mercredi 19 mars 2014 N° 4832 EUROPOLITICS En bref MES : feu vert de la Cour allemande La Cour constitutionnelle allemande a jugé le 18 mars que le Mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds de sauvetage de la zone euro mis en place en 2012, est conforme à la constitution allemande. Elle a confirmé la décision en référé de septembre 2012 de ses juges qui ne voyaient aucun obstacle à la participation de l'Allemagne à ce Fonds de 500 milliards d'euros. L'Allemagne, donc ses contribuables, y contribuera pour 190 milliards. La Cour précise que le MES serait illégal si la participation de l'Allemagne ne permettait pas à la chambre basse (Bundestag), le seul organe responsable des recettes et dépenses publiques, de se prononcer sur l'utilisation du budget. Les 190 milliards d'euros de contribution maximum ne portent pas atteinte à l'autonomie budgétaire du Bundestag, a conclu la Cour. Sharon Bowles critique M.Moscovici La présidente de la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement (ECON) Sharon Bowles (ADLE, Royaume-Uni) a vivement critiqué le ministre français des Finances, Pierre Moscovici, pour avoir, une fois de plus, annulé le dialogue et l'échange de vues qu'il devait avoir le 17 mars avec l'ECON. A l'ouverture de la réunion de sa commission, le 18 mars, elle s'est dite «extrêmement déçue» et a déclaré que le ministère français semblait considérer ceci comme «un événement flexible, qui peut être ajourné". Mme Bowles a dit sa sympathie pour les pays souffrant actuellement d'un climat économique difficile, mais a noté : «le ministre espagnol est venu deux fois et nous le respectons d'autant plus pour cela; nous pouvons nous former nos propres avis sur l'[absence de Moscovici], mais ce n'est pas ce que nous avions envisagé lorsque nous avons conçu le dialogue économique". Werner Langen (PPE, Allemagne) a, lui, lancé : "puis-je suggérer de ne plus l'inviter puisqu'il ne le mérite pas." www.europolitics.info Ukraine/Russie: 21 personnes visées Les 21 personnes visées par une interdiction de visa et un gel des avoirs, décidés le 17 mars par le Conseil de l'UE, comprennent les deux dirigeants de Crimée qui ont signé le lendemain un traité d'adhésion avec le président russe Vladimir Poutine : le Premier ministre Sergey Aksyonov et Aleksei Chaliy, devenu « maire de Sébastopol" par acclamation publique le 27 février. Les huit autres Ukrainiens sur la liste sont aussi liés au nouveau régime criméen. Parmi les treize Russes, figurent dix parlementaires, qui ont tous publiquement soutenu le déploiement des forces russes en Crimée ou, dans le cas du chef du groupe "Russie juste" au sein de la Douma, Sergueï Mironov, rédigé le projet de loi autorisant la Fédération de Russie à admettre en son sein des territoires d'un pays étranger sans le consentement de ce pays, comme le précise l'annexe du règlement adopté. Les trois derniers sont le commandant de la Flotte de la mer Noire et les commandants régionaux des districts militaires de l'Ouest et du Sud de la Russie. A noter que cette liste européenne s'avère plus politique, alors que la liste des onze personnes visées par les Etats-Unis est davantage de portée économique, en visant de hauts responsables comme Dmitri Rogozine, vice-premier ministre de la défense et de l'industrie spatiale; au contraire de la liste européenne, elle comprend le président ukrainien renversé Viktor Ianoukovitch. Le leader criméen Sergeï Aksyonov et deux parlementaires russes, Leonid Slutsky et Andrei Klishas, sont repris sur les deux listes. Liste sur http:// eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ. do?uri=OJ:L:2014:078:0006:0015:FR:PDF Embargo russe sur le porc : menace polonaise Marek Sawicki, le nouveau ministre polonais de l'Agriculture, a mis en garde les Etats membres contre le fait de s'engager dans des négociations bilatérales avec Moscou en vue d'une levée de l'embargo russe sur le porc européen. “L'UE doit rester unie. Si certains Etats membres ne respectent pas cette règle, nous ne resterons pas passifs”, a fait savoir M. Sawicki, le 17 mars. Cet avertissement fait suite à la confirmation par la Commission européenne, le même jour, qu'un chargement de porcs vivants autrichiens était arrivé en Russie le 14 mars (voir Europolitics n°4831). Dans un entretien à la radio polonaise, M. Sawicki a menacé d'imposer un embargo sur les importations de porc provenant des Etats membres si le principe de solidarité n'était pas respecté.. « Si d'autres Etats membres ne se conforment pas à la législation, pourquoi le devrions-nous », a-t-il demandé. La Commission européenne, qui représente les Etats membres dans les contacts avec la Russie, n'a pas réussi à trouver un accord avec Moscou sur une limitation de l'embargo aux seules zones touchées par la fièvre porcine en Pologne et en Lituanie. Elle a menacé de saisir l'OMC Moscou si la Russie maintient son embargo. Accord sur les partis politiques Les députés de la commission des affaires constitutionnelles (AFCO) ont validé le 18 mars l’accord négocié par la rapporteur Marietta Giannakou (PPE, Grèce) avec la présidence grecque du Conseil sur le statut et le financement des partis politiques européens (voir Europolitique du 26 février). Ce vote doit encore être confirmé par les députés en plénière. Les Etats membres ont, de leur côté, déjà donné leur accord formel. Les nouvelles règles ne seront pas d’application pour les élections de mai 2014, le règlement entrant en vigueur en janvier 2017. En vente uniquement par abonnement © reproduction interdite en toutes langues 17 EUROPOLITICS N° 4832 Mercredi 19 mars 2014 L’agenda de l’Union Mercredi 19 mars PARLEMENT EUROPÉEN ACTIVITÉS DU PRÉSIDENT 10h00 - 21h00 Bruxelles & Toulouse n10h00 Réunion avec Bernadette Ségol, Secrétaire générale de l’ETUC (en marge du Conseil européen) - Bâtiment PaulHenri Spaak, Grand salon protocolaire (PHS, 9e étage) n19h00 Réunion avec Pierre Cohen, maire de Toulouse - Salon rouge du Capitole n20h00 Rassemblement public à l’occasion du 2e anniversaire des attentats terroristes de Toulouse et Montauban - Halle aux grains, Toulouse COMMISSIONS PARLEMENTAIRES SOUS-COMMISSION «DROITS DE L’HOMME» 09h00 - 18h30 Bruxelles, Altiero Spinelli, 1G3 • Audition sur les entreprises et les droits de l’homme • Échange de vues sur la situation des droits de l’homme au Mexique • Échange des vues avec Margaret Sekaggya, rapporteure spéciale des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme Échange de vues sur la dimension des droits de l’homme en Ukraine SOUS-COMMISSION SÉCURITÉ ET DÉFENSE 09h30 - 17h00 Bruxelles, Altiero Spinelli, 3E2 • En présence du Conseil, de la Commission et du SEAE Mission civile de l’UE prévue au Mali Débat avec Didier Lenoir, directeur faisant fonction, directorat Gestion des crises et planification, SEAE Prochaine stratégie de sécurité maritime de l’UE – Débat avec: Didier Lenoir, directeur faisant fonction, directorat Gestion des crises et planification, SEAE ; Beate Gminder, chef d’unité, politique maritime pour la Méditerranée et la mer Noire, DG Affaires maritimes et pêche, Commission européenne ; Commandement européen du transport aérien – Débat avec le Général Pascal Valentin, commandant, Commandement européen du transport aérien ; Conjointement avec la commission des affaires étrangères • Situation dans la Corne de l’Afrique – Débat avec Alexander Rondos, représentant spécial de l’UE pour la Corne de l’Afrique COMMISSION DU COMMERCE INTERNATIONAL 09h00 - 18h30 Bruxelles, Jòzsef Antall, 4Q1 • Réduction ou élimination des droits de douane sur les biens en provenance d’Ukraine (COD) - Examen du projet de rapport • Protocole à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et ses États membres, d’une part, et la République de Corée, d’autre part, pour tenir compte de l’adhésion de la Croatie à l’Union européenne (NLE) - Examen du projet de recommandation (approbation), rapporteur Robert Sturdy (ECR, UK) Échange de vues avec Arancha Gonzalez, directrice exécutive du Centre du commerce international • En présence des membres de la souscommission des droits de l’homme Présentation d’une étude extérieure de Lorand Bartels, université de Cambridge, sur «les clauses relatives aux droits de l’homme dans l’accord sur le commerce et les investissements après le traité de Lisbonne: conséquences pour le Parlement européen» COMMISSION DES BUDGETS 09h00 - 18h30 Bruxelles, Jòzsef Antall, 6Q-2 • Groupe de suivi sur le Fonds pour l’aide aux plus démunis et la mise en œuvre des fonds supplémentaires pour 2014 • Négociations sur le cadre financier En vente uniquement par abonnement © reproduction interdite en toutes langues pluriannuel 2014-2020: leçons à tirer et voie à suivre (INI) - vote sur le rapport de Jean-Luc Dehaene (PPE, BE) et Ivailo Kalfin (S&D, BG) COMMISSION DE L’ENVIRONNEMENT, SANTÉ PUBLIQUE ET SÉCURITÉ ALIMENTAIRE 09h00 - 18h30 Bruxelles, Jòzsef Antall, 4Q2 • Échange de vues avec Hans Bruyninckx, directeur exécutif de l’Agence européenne pour l’environnement (10h00-11h00) Votes 15h00-18h30 • Modification de la directive 2001/110/ CE du Conseil relative au miel (COD) - Vote sur le résultat des négociations, conformément à l’article 70, paragraphe 5, du règlement. Rapport de Julie Girling (ECR, UK) • Redevances dues à l’Agence européenne des médicaments pour la conduite d’activités de pharmacovigilance concernant des médicaments à usage humain(COD) - Vote sur le résultat des négociations, conformément à l’article 70, paragraphe 5, du règlement. Rapport de Linda McAvan (S&D, UK) • Transferts de déchets(COD) - Vote sur le résultat des négociations, conformément à l’article 70, paragraphe 5, du règlement. Rapport de Bart Staes (Verts/ALE, BE) • Prévention et gestion de l’introduction et de la propagation d’espèces exotiques envahissantes (COD) - Vote sur le résultat des négociations, conformément à l’article 70, paragraphe 5, du règlement. Rapport de Pavel Poc (S&D, CZ) • Modification de la directive 2003/87/ CE établissant un système d’échange de quotas d’émission de gaz à effet de serre dans la Communauté, en vue de la mise en œuvre, à partir de 2020, d’une convention internationale portant application d’un mécanisme de marché mondial aux émissions de l’aviation internationale (COD) - Vote sur le résultat des négociations, conformément à l’article 70, paragraphe 5, du règlement. Rapport de Peter Liese (PPE, DE) www.europolitics.info 18 • Modification du règlement (UE) n° 525/2013 en ce qui concerne la mise en œuvre technique du protocole de Kyoto à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COD) - Vote sur le résultat des négociations, conformément à l’article 70, paragraphe 5, du règlement. Rapport de Vladimir Urutchev (PPE, BG) • Niveau sonore des véhicules à moteur(COD) - Vote du projet de recommandation pour la deuxième lecture. Rapport dey Miroslav Ouzky (ECR, CZ) • Objections au titre de l’article 88, paragraphe 2, du règlement: transport par mer d’huiles et graisses liquides (RPS) Vote sur un projet de résolution. Rapport de Carl Schlyter (Verts/ALE, SE) COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL 09h00 - 18h30 Bruxelles, Paul-Henri Spaak, 3C050 • Le microfinancement et la politique de cohésion - échange de vues avec Per-Erik Eriksson, responsable des investissements en microfinance, Fonds européen d’investissement (FEI) - Maria Nowak, présidente de Adie International Isabelle De Schryver, représentante de la Commission européenne (10h00-11h00) • L’état actuel de la préparation de l’accord de partenariat et des programmes opérationnels en Roumanie - échange de vues avec Eugen Teodorovici, ministre roumain des fonds européens Votes • Fonds de solidarité de l’Union européenne - vote de l’accord interinstitutionnel COMMISSION DES PÉTITIONS 09h00 - 18h30 Bruxelles, Paul-Henri Spaak, 4B1 • Droits de l’enfant - Pétitions à débat provenantes du Royaume-Uni, les Pays-Bas, la France, la Pologne, la Grèce et l’Espagne • Énergie nucléaire (questions environnementales et responsabilité civile liée aux accidents des centrales nucléaires) Pétitions à débat provenantes de l’Autriche, l’Allemagne et la République Tchèque DÉLÉGATIONS 27ÈME RÉUNION PARLEMENTAIRE ACP-UE 17 – 19 mars, Strasbourg Louis Michel (ADLE, BE), Co-président l’Assemblée parlementaire paritaire (APP) ACP-UE, sera à la tête d’une délégation de www.europolitics.info Mercredi 19 mars 2014 N° 4832 EUROPOLITICS députés à l’occasion de la 27ème session plénière de l’APP.La crise actuelle en République centrafricaine, la lutte contre le SIDA et les droits des migrants seront parmi les principaux sujets débattus par les députés et leurs homologues des parlements nationaux des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. DÉLÉGATION DE LA COMMISSION DES DROITS DE LA FEMME À NEW YORK 16 – 19 mars, New York Une délégation de la commission des droits de la femme, composée de trois députés Mikael Gustafsson (GUE/NGL, SW), Zita Gurmai (S&D, HU) et Teresa Jimenez (PPE, SP), afin de prendre part à la 58ème session de la Commission des Nations Unies sur le statut des femmes (CSW ONU 58). Le débat prioritaire de cette année sera « Défis et réalisations dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement pour les femmes et les filles ». AUDITIONS PUBLIQUES « ÉQUILIBRE ENTRE VIE PROFESSIONNELLE ET VIE PRIVÉE ET ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES » 15h00 - 17h00 Bruxelles, Altiero Spinelli, 3G3 La commission des droits de la femme et de l’égalité des genres, conjointement avec la commission de l’emploi et des affaires sociales organisera une audition. La question sera examinée dans deux groupes de discussion avec la participation d’experts dans ce domaine: l’équilibre travail-vie comme un facteur de l’égalité des sexes et la conciliation travail et vie en-dehors du travail. « LES ACCORD DE PARTENARIAT: OÙ EN SOMMES NOUS ? » 15h30 - 17h00 Bruxelles, Paul-Henri Spaak, 3C050 Après l’adoption du paquet de réformes sur la politique de cohésion l’an dernier, l’accent est désormais sur la mise en œuvre des nouvelles dispositions. Cette audition publique permettra de rassembler des experts, qui partageront leur expérience concernant la préparation d’accords de partenariat et de programmes opérationnels nationaux, en tant que base nécessaire à la mise en œuvre de la nouvelle politique de cohésion. ÉVÉNEMENTS SPÉCIAUX « FUTURES PRIORITÉS DANS LE DOMAINE DES LIBERTÉS CIVILES, DE LA JUSTICE ET DES AFFAIRES INTÉRIEURES » 09h00 - 18h30 Vruxelles, Jòzsef Antall, 2Q2 Réunion conjointe de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures avec les parlements nationaux. Cet événement est organisé dans le cadre de la dimension parlementaire de la présidence hellénique du Conseil de l’Union européenne conjointement par la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE) du Parlement européen et par la commission de l’administration publique, de l’ordre public et de la justice du Parlement hellénique, avec la participation des membres des parlements nationaux. CONSEIL DES MINISTRES COREPER I Bruxelles RÉUNION INFORMELLE DU COMITÉ DE LA PROTECTION SOCIALE 19 – 20 mars, Athènes RÉUNION INFORMELLE DES CHEFS DES SERVICES VÉTÉRINAIRES 19 – 21 marsh, Chania, Crete, Greece COMMISSION EUROPÉENNE RÉUNION HEBDOMADAIRE Bruxelles Ordre du jour : • Assistance macro-financière pour l’Ukraine • Règlements et rapport sur le code des visas • (évent.) Communication sur le financement participatif DÉPLACEMENTS ET VISITES nM. José Manuel Barroso reçoit le Prix de la Fondation Crans Montana nMs Neelie Kroes in Athens: gives a speech at European Data Forum Greece) nMr Janez Potocnik receives Ms Julia En vente uniquement par abonnement © reproduction interdite en toutes langues 19 EUROPOLITICS N° 4832 Mercredi 19 mars 2014 Marton-Lefevre, Director General of International Union for Conservation of Nature (IUCN) nMr Andris Piebalgs receives HE Abdulaziz Kamilov, Foreign Minister of Uzbekistan nMr Andris Piebalgs receives Ms Julia Marton Lefevre, Director General of International Union for Conservation of Nature (IUCN) nM. Michel Barnier prononce le discours d’ouverture de la conférence sur les nouvelles règles européennes en matière de marchés publics et de concessions « Vers un secteur européen de marchés publics plus performant », organisée par la Commission européenne nM. Michel Barnier reçoit M. Christian Bruneau, Président de la Fédération Nationale de la Presse d’Information Spécialisée nMr Michel Barnier delivers a speech at the debate ‘More Mobility for Engineers – A Contribution to Innovation and Growth in Europe’, organized by the Association of German Engineers and the European Federation of professional engineers nM. Michel Barnier reçoit M. Henri Proglio, PDG du Groupe EDF nMr Karel De Gucht travels to Myanmar (19-20/3) nMs Kristalina Georgieva participates in the launch of the ECHO/IMC campaign in London nMr Günther H. Oettinger receives representatives of the Economic Committee of the Regional Parliament of Niedersachsen nMr Günther H. Oettinger delivers keynote speech at the Conference on Energy and Innovation of the EP nMr Günther H. Oettinger receives Ms Simone Peter, Chief of the Green Party in Germany nMr Günther H. Oettinger receives representatives of the Führungsakademie Baden-Württemberg nMr Günther H. Oettinger receives a delegation of the Association of European Businesses in Russia (AEB) nMr Günther H. Oettinger receives Mr Yuri Prodan, interim Energy Minister of Ukraine nMs Connie Hedegaard meets with French Sciences-Po students nMs Connie Hedegaard participates in a debate at the Covenant of mayors Launch event on Adaptation Strategy nMr László Andor delivers the keynote speech at the ETUC high-level trade union summit ‘European Trade Union in Dialogue for Social Europe’ nMr László Andor inaugurates the Interactive demography exhibit et l’anticipation des changements - 1re réunion du groupe d’étude, JDE61 COUR DE JUSTICE 10h00-13h00 09:30 Cinquième chambre nPlaidoirie C-51/13 Libre circulation des personnes Nationale-Nederlanden Levensverzekering Mij 09:30 Troisième chambre nPlaidoirie C-222/13 Rapprochement des législations 09:30 Quatrième chambre nPlaidoirie C-575/12 Espace de liberté, sécurité et justice Air Baltic Corporation TRIBUNAL 09:30 Quatrième chambre 09h30-13h00 CCMI/120 - Relocaliser les industries de l’UE - 2e réunion du groupe d’étude, JDE60 NAT/636 - 1st study group meeting - A policy framework for climate and energy in the period from 2020 to 2030, JDE70 14h00-18h00 La dimension européenne des universités réunion préparatoire, TRE7701 14h30-18h30 3ème Réunion du Règlement Intérieur, JDE60 14h30-18h00 REX/390 Groupe d’étude et audition «Le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement entre l’UE et les ÉtatsUnis (TTIP)», JDE62 COMITÉ DES RÉGIONS CONSULTATION DES PARTIES PRENANTES Bruxelles nPlaidoirie T-204/11 Espagne / Commission Rapporteur Gian Mario Spacca (IT/ALDE – COTER) sur «EU strategy for the Adriatic and Ionian Region (EUSAIR)». Localisation : JDE 70, 14h00 – 15h30 COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL Conférence APACHES- DEVELOP BUILDING BLOCKS FOR FUTURE TERRITORIAL COOPERATION Bruxelles 08h00-18h00 19, 20 et 21 mars 2014 - Le Président Henri Malosse sera en mission à Madrid (Espagne), Hrs siège 09h00-13h00 REX/390 Groupe d’étude et audition «Le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement entre l’UE et les ÉtatsUnis (TTIP)», JDE62 09h00-13h00 Travail sur les droits de l’homme, VM3 09h30-13h00 CCMI/124 - Communication établissant un cadre de qualité pour les restructurations En vente uniquement par abonnement © reproduction interdite en toutes langues Our cities and regions are facing an urgent challenge to create jobs and economic growth - but how can this be balanced with the need to improve social cohesion and create sustainable communities? And how can transnational work boost innovation, stimulating that right conditions for smart, sustainable and inclusive growth? This event addresses these and other critical challenges. It will be the ‘place to be’ for key decision-makers and innovators with an interest in competitiveness, regeneration and sustainability. Localisation : JDE 52, 10h30-13h00 14h30-18h30 CAFA, JDE51 www.europolitics.info Nouveau Découvrez le nouveau magazine trimestriel EUROPOLITICS�! Abonnez-vous et recevez 4 numéros pour 25€ Contact�: ABOMARQUE Europolitics - CS 63656 F-31036 TOULOUSE CEDEX 1 - [email protected]
© Copyright 2025 ExpyDoc