21 novembre 2014 Numéro-42

« La souveraineté réside dans le peuple Français,
dans ce sens que tout, tout sans exception,
doit être fait pour son intérêt, pour son bonheur et pour sa gloire. » Napoléon
Le Bonapartiste
Organe hebdomadaire Bonapartiste
21 novembre 2014 Numéro-42
Sous la direction de David Saforcada et Thierry Choffat
Parution le vendredi
« Editorial »
Un jour il vend sa voiture, puis ensuite il vend
son téléviseur, vient ensuite le moment de vendre
sa vieille gourmette de baptême. « Il » c’est le
joueur qui n’a pas su s’arrêter, c’est l’alcoolique
qui ne sait plus où piocher pour payer sa chopine.
Aujourd’hui, comme hier Dominique de Villepin
avec les autoroutes, le gouvernement Valls
s’apprête à vendre l’aéroport de Toulouse pour
retrouver quelques liquidités sur le court terme. Il
faut être honnête, l’Etat tient juste à céder 49,99%
des 60% du capital, le reste restant aux
collectivités territoriales et à la Chambre de
commerce. Mais que pèseront ces « petits » face à
l’actionnaire principal qui, sauf coup de théâtre,
devrait être le groupe Lavelin aidé dans cette
opération par la société publique chinoise
Shandong High Group. Cette vente montre à quel
point le gouvernement est aux abois, n’hésitant
pas à brader l’un des aéroports de premier plan de
l’hexagone, qui plus est aéroport attitré d’Airbus.
Outre la perte, à ne pas négliger, de souveraineté
que cette vente amène, mais aussi la suspicion non
négligeable lorsque l’on connaît la guerre
économique que livre la Chine, celle-ci apporte
son lot de questions à proprement parlé locales.
Quid du statut des employés actuels ? Le montant
de la vente est-il assez élevé surtout après tous les
travaux entrepris ? Quelles relations entre Airbus
et les nouveaux propriétaires pour ce qui est de
l’utilisation des pistes mais aussi concernant les
terrains attenants ? A la vue des restrictions
budgétaires de l’Etat vers les collectivités
territoriales, celles-ci ne seront-elles pas tentées,
elles aussi, de vendre les bijoux de famille et donc
de donner une majorité à nos amis chinois ?
La liste pourrait être encore longue des
questions que soulève cette vente. C’est pour
toutes ces raisons que le bonapartiste que je suis
s’oppose à cette cession qui n’est autre qu’une
énième avanie faite à notre pays et qui est de la
même logique que celle de libéraliser les services
avec le « TISA » qui n’est autre que le retour de
l’Accord Général sur le commerce des services,
celle de céder notre souveraineté aux institutions
européennes et à Washington, celle de signer un
traité défavorable pour nos agriculteurs avec le
traité transatlantique « TAFTA », celle de vendre
l’intégralité de notre patrimoine immobilier, afin
de satisfaire l’unique objectif de complaire au
monde de la finance et des grandes puissances
étrangères. Il est temps de sortir de cette vision de
« déclinologues » qui veut enfermer la France
dans le carcan du renoncement, de la « petitesse ».
Il est temps d’en finir avec cette politique « à la
petite semaine » et de raisonner non pas sur les 6
mois ou 1 an à venir mais sur les 15, 20 ans et sur
ce que nous voulons réellement pour nos enfants.
N’y a-t-il plus de Colbert dans se pays ?
David Saforcada
***
« Le billet Corse »
« Coups de
chapeaux »
L’actualité prend une pâleur ou une noirceur de
cendres. Au Pakistan, la vie d’une femme
chrétienne est menacée par une forme de folie
législative. En Turquie, on revisite l’Histoire, mais
ce n’est pas pour admettre enfin, sans que le reste
du monde n’ait à s’en mêler, mais avec une petite
pincée souhaitable d’honnêteté l’horreur complète
du génocide turc contre les Arméniens il y a un
siècle, c’est pour revendiquer ce qu’on peut
considérer comme une vieillerie : la découverte de
l’Amérique, c’est pour pousser le cartographe et
navigateur Christophe Colomb au fond d’une
oubliette. Par Thor, ou par Odin, comme on nous
le disait dans une des belles aventures d’Astérix et
d’Obélix, voilà quelques décennies, on connaît
déjà quelques vikings, même des galopins, qui
pourraient bien rigoler de cette joyeuse farce
officielle du peu riant président turc !
Pendant ce temps-là, en France, Napoléon voit
s’envoler un de ses chapeaux, non pas au terme
d’une bataille valeureuse ou tragique, mais au
finish assez vulgaire d’une enchère. L’illustre
bicorne finira accroché dans l’entrée d’une
entreprise sud-coréenne. L’épopée impériale n’est
plus qu’un tableau de chasse, un trophée qu’on
accroche après une addition qui tient du coup de
fusil et de l’arquebuse. C’est attristant.
Si l’Empereur réformateur a pu en voir bien
d’autres, de son vivant et peut-être bien depuis sa
mort, l’état de la France, et l’Etat en France
peuvent inspirer de la préoccupation à nos
contemporains. Et là, franchement, cela ne mérite
ni un coup de chapeau, même irrespectueux, ni le
fou rire convulsif de petits bambins vikings.
L’état politique de la France est contenu dans un
seul mot, qui occupe toute la scène d’un spectacle
à la fois coûteux et pitoyable, dont les costumes et
décors sont plus défraîchis ou mités que ceux,
anciens mais encore émouvants, des fastes
impériaux : cet état politique est primaire. Et
déprimant. Sur l’ensemble de l’échiquier
politique, des personnalités qui restent figées
comme de tristes pions inquiets d’avoir à faire un
mouvement, à avancer ou à reculer de quelques
cases, à aller d’un côté ou de l’autre, ne voient la
France qu’en fonction d’une échéance qu’on
appelle primaire, et qu’on gonfle d’importance en
lui offrant un pluriel exagéré, mais, dans ces
batailles partisanes, dans ces nages qui se bornent
à suivre un courant incertain ou illusoire, devine-ton une vision véritable de ce qu’est la France
actuelle, une vision surtout qui pourrait-être
offerte pour son avenir, pour l’avenir des Français
? A cette question, une réponse s’impose : elle est,
hélas, négative. On parle de détricoter des
financements, de remodeler des cartes territoriales
mal conçues, de faire des économies chiffrées,
d’un candidat primitif ou premier mais si peu
artiste à un autre, de la même manière et avec des
montants d’une grande proximité, mais on ne
parle pas à la France, et l’on ne parle pas de la
France.
Waterloo, en 1815, on le sait, était en Belgique.
Décidément, les historiens et les poètes mentent.
Quand près de deux siècles patinent plutôt que
d’évoluer sur les chapeaux de roues, on s’aperçoit,
une fois le brouillard dissipé, que la morne plaine,
décidément, s’est déplacée, et que, depuis
quelques décennies, comme un îlot têtu mais à tête
plate, elle reste hélas tout entière campée, cette
morne plaine-là, et bien plantée même, dans notre
paysage : finalement pas sur la route de Bruxelles
en toute franchise (ou pas seulement), mais elle
s’est donc installée en terre de France, s’étendant
de plus en plus, gagnant chaque jour du terrain,
elle n’est plus désormais qu’à quelques coups de
chapeaux de… Paris : mais depuis le bicorne
impérial, on ne progresse plus que sur un point :
les chapeaux couvrent des partis sans chef ou des
têtes vides !
Raphaël
Lahlou
« Que penser du coup de frein
européen au tourisme social ? »
C’est une décision qui a fait beaucoup de bruit
: la Cour de Justice de l’UE vient d’autoriser les
Etats membres à exclure du bénéfice de certaines
prestations les immigrés européens sans travail,
venus faire du « tourisme social ». Une décision
extrêmement ambivalente.
Une faille dans Schengen ?
Sur le fond, on peut se dire qu’il s’agit d’une
victoire du bon sens. Il était bien évident que la
liberté anarchique de mouvements des personnes
au sein d’une Union Européenne présentant de
telles différences de niveau de protection sociale
ne pouvait que logiquement provoquer des
phénomènes d’abus où des personnes issues des
pays les plus pauvres pouvaient partir dans les
pays les plus protecteurs et réclamer les avantages
sociaux de ces pays sans même vouloir s’intégrer.
Il semble que ce soit le cas de la migrante
roumaine qui résidait en Allemagne au sujet de
laquelle la Cour de Justice européenne a décidé de
permettre une différenciation de traitement de
certains immigrés.
Il faut qu’en ces temps de disettes budgétaires, il
était particulièrement révoltant pour une majorité
de la population, qui se serre la ceinture depuis
près de 6 ans, de constater des cas comme ceux de
cette roumaine, qui n’est pas sans rappeler
l’affaire Léonarda en France. Ici, le terme de
tourisme social semble parfaitement s’appliquer et
la liberté anarchique de circulation des personnes
au sein de l’UE est un véritable pousse-au-crime
qui peut coûter cher aux pays qui ont le modèle
social le plus protecteur. Du coup, toute limite
mise à ces comportements abusifs, cette protection
gratuite offerte à certains migrants qui ne
contribuent pas à la solidarité nationale, est
bienvenue.
La goutte d’eau d’un mauvais tuyau
On peut se dire que c’est une bonne nouvelle
pour l’Etat providence, dans la mesure où le
protéger d’abus manifestes et choquants peuvent
miner le soutien que lui portent les citoyens. Ce
n’est sans doute pas totalement faux.
Cependant, la décision de la Cour de Justice de
l’UE est limitée, comme le souligne le Figaro. Le
diable étant dans les détails, on ne peut pas
exclure que des failles se fassent jour dans ce petit
pare-feu. En outre, l’UE ne remet pas en cause la
concurrence déloyale des travailleurs détachés, qui
ne paient pas leurs cotisations sociales dans le
pays où ils travaillent, alors que l’on peut
soupçonner que leur travail leur y donne des droits
!
En outre, même si cela est cohérent avec le
monstre législatif que représentent les traités
européens, il est tout de même assez effarant qu’il
faille remonter à la Cour de Justice de l’UE pour
trancher si oui ou non l’Allemagne doit accorder
des allocations à une roumaine installée outreRhin qui ne semble avoir fait aucun effort
d’intégration. Un nouvel exemple de la folie de
cette construction européenne qui se mêle de tout
et n’importe quoi ! Ce devrait être à la justice
allemande de trancher ce cas sur la base des lois
allemandes. Quelle est la valeur ajoutée apportée
par l’Europe dans cette affaire, qui relève
fondamentalement du droit des démocraties
nationales ?
Bref, même si on peut se réjouir du fait que les
Etats-nations européens puissent refuser de donner
à des étrangers non intégrés des droits auxquels ils
ne devraient pas pouvoir prétendre, il est tout de
même effarant d’avoir à en passer par là. Et bien
d’autres problèmes subsistent.
Laurent Herbley
***
« Philae est une réussite
européenne,
mais pas une réussite de
l’Union européenne ! »
« A ceux qui se posent la question, à quoi sert
l’Europe, Rosetta a donné la réponse ». Ainsi
s’est exprimé le Président de la République à la
suite du succès de l’atterrissage du module spatial
Philae sur la comète 67P/TchourioumovGuérassimenko.
En effet, probablement bien plus que ne
l’imagine
M.
Hollande,
cette
réussite
technologique apporte une cinglante révélation à
ceux qui bâtissent encore des espoirs sur le
Léviathan technocratique et a-démocratique de
Bruxelles. De prime humeur, on pourrait, à raison,
rétorquer, comme Olivier Berruyer sur son blog,
que dans le contexte actuel de crise profonde, les
Européens seraient en droit d’attendre bien
d’autres réussites que l’envoi d’un bout d’Europe
à des centaines de millions de kilomètres de leur
quotidien.
Mais il faut pousser l’analyse plus en avant. En
effet, contrairement aux poncifs lancés toute la
semaine par des médias à pensée unique, sclérosés
par leur européisme béat, Philae n’est pas un
projet de l’Union européenne ! Philae relève
de l’Agence spatiale européenne (ASE), celle-ci
n’étant en rien subordonnées aux instances de
l’UE. Si celle-ci contribue, toutefois, au budget de
l’ASE à hauteur d’une vingtaine de pourcents,
l’Agence
est
une
organisation
intergouvernementale indépendante de Bruxelles,
financée pour le reste directement par ses Etats
membres. Ces membres sont au nombre de 20,
parmi lesquels des Etats non membres de l’UE : la
Suisse et la Norvège. A contrario, la Lettonie, la
Lituanie, l’Estonie, Malte, Chypre, la Slovaquie,
la Croatie, la Bulgarie, la Hongrie et la Slovénie
(ces dix derniers étant membres de l’UE) ne sont
pas parties intégrantes de l’ASE.
Ainsi, l’ASE est un nouvelle illustration (après
bien d’autres, comme Ariane ou Airbus) de
l’échec de la méthode supranationale qui prévaut à
la construction européenne de l’UE, mais aussi un
bel exemple de ce que les Etats européens sont
capables de faire entre eux par la méthode
intergouvernementale.
C’est aussi une nouvelle enluminure des
amalgames douteux, à coups de TINA
thatchériens, qui sont faits pour encenser une
Union européenne qui nous mène au gouffre. Les
eurosceptiques ne sont pas, dans leur immense
majorité, des anti-européens (contrairement aux
procès en sorcellerie intentés par quelques
terroristes intellectuels et autres éditocrates de
bazar). Non : ils réclament simplement une autre
Europe que la technocratie a-démocratique,
néolibérale et anti-nationale qui nous est imposée
depuis l’Acte unique de 1986. Et Philae est une
nouvelle preuve que cet autre Europe est
possible : elle existe déjà.
L’œil de Brutus
« Koalas,
diplomatie et misère
de l’anti-poutinisme »
Les comptes-rendus dans la presse française du
G-20 qui s’est tenu en Australie ont présenté un
Vladimir Poutine soi-disant isolé par la
communauté internationale. C’est un cas d’école
de la manipulation de l’information et de la
désinformation.
Qui isole qui ?
Ce n’est pas la « communauté internationale »
qui a cherché à isoler Vladimir Poutine, mais les
Etats-Unis et les pays qui leurs sont liés comme la
Grande-Bretagne, l’Australie et la France (et dans
une moindre mesure l’Allemagne). Alors, oui, les
relations de Vladimir Poutine avec les dirigeants
de ces pays ont été tendues. Mais, les positions
prises par la Russie, et par Vladimir Poutine en
particulier, sont en réalité
très populaires en Chine, en
Inde, en Afrique du Sud et
au Brésil. Le G-20 aura été
l’occasion de marquer la
nette divergence entre les
pays que l’on appelle
« émergents » et les autres.
Cette divergence a été
voulue par les pays de
l’OTAN à ce sommet. Mais,
elle constitue un véritable
danger à long terme. Cette divergence construit en
réalité une nouvelle coupure du monde en deux
dont les conséquences dans la capacité de régler
les crises futures risque d’être importante.
Le danger ici est que la politique américaine, car
c’est essentiellement d’elle qu’il s’agit, est en
train de cristalliser une fracture entre les pays
émergents, qui tentent de s’organiser autour de la
Russie et de la Chine, et les pays sous influence
américaine. C’est un jeu à la fois dangereux et
stupide car tout le monde sait bien que les EtatsUnis, qui restent très puissants, sont néanmoins
une puissance déclinante. Ce n’est pas ainsi qu’ils
géreront leur déclin. Mais ils risquent d’empêcher
le monde de régler toute une série de problème.
Cette politique va aboutir, peut-être, a retarder
l’inévitable. Elle ne saurait cependant l’empêcher.
De plus, ce n’est évidemment pas notre intérêt à
nous Français, ni aux Européens de manière
générale. Nous avons des problèmes communs à
régler, en particulier au Moyen-Orient et en
Afrique, que ces problèmes soient militaires ou
concernent le développement de ces régions, ou
encore qu’ils concernent des problèmes de santé
comme l’épidémie du virus Ebola l’a récemment
mis en lumière. La nécessité d’une coopération à
grande échelle s’impose. Il est à cet égard frappant
que le communiqué final de ce sommet du G-20
fasse mention de la nécessité « d’éradiquer le
virus Ebola » mais ne précise ni ne site le moindre
moyen financier alloué à cette tache. De même, la
question du terrorisme est plus que jamais
d’actualité. Les récentes atrocités commises par
ceux qui se nomment « Etat Islamique » sont la
pour nous le rappeler, tout comme elles nous
rappelle le fait que ce terrorisme tue tous les jours
en Syrie, en Irak, voire en Libye ou au Nigéria.
Nous n’y prêtons garde que quand un
« occidental », un « blanc » pour tout dire, en est
victime. L’indignation du Président américain, et
de notre Président, François Hollande, apparaît
alors comme très hypocrite.
Une hystérie anti-politique.
En fait, il y a une intense
coopération militaire avec la
Russie au Mali et au Niger.
Il pourrait en être de même
au Moyen-Orient. C’est là
que
l’on
mesure
l’imbécillité de l’opposition
systématique à Vladimir
Poutine, et plus encore sa
« démonisation » dans la
presse. Henry Kissinger a
expliqué à de nombreuses reprises ces derniers
mois que « l’anti-Poutinisme » hystérique des
Etats-Unis et de la presse américaine, ne
constituait nullement une politique mais était en
réalité une réponse à l’absence de politique. Il n’y
a rien de plus exact. Il le dit dans une interview
qu’il a donnée à l’hebdomadaire allemand Der
Spiegel le 13 novembre. Le niveau de délire de la
presse américaine a été bien analysé par Robert
Parry, l’un des plus grands journalistes
indépendants des Etats-Unis. Il est aujourd’hui
tragique de voir que ce discours, qui est une
véritable propagande de guerre, envahit les médias
en France et en Grande-Bretagne.
L’idée que la Russie voudrait reconstituer de
toutes ses forces l’URSS défuntes est alors
invoquée. Il faudrait faire « barrage » à un tel
projet, et cela justifierait en réalité la violence de
l’opposition à Vladimir Poutine. C’est une
immense et considérable erreur. Les dirigeants
russes, et Vladimir Poutine au premier chef, ont
tiré un trait sur l’ancienne URSS. Le véritable
enjeu pour les trente années qui viennent, c’est
l’alliance entre la Chine et la Russie, et la question
de savoir si les pays que l’on nomme les BRICS
arriveront à constituer un front cohérent face à la
politique américaine. Tout le reste n’est que
(mauvaise) littérature.
La question ukrainienne.
De même, sur la question ukrainienne, la Russie
a toujours considéré que l’adhésion de l’Ukraine à
l’UE était un problème ukrainien dans lequel elle
n’avait rien à dire. Par contre, et ceci peut se
comprendre, elle a affirmé à de nombreuses
reprises que si l’Ukraine voulait entrer dans une
zone de libre-échange avec l’UE, elle ne pourrait
plus bénéficier des conditions particulières de son
commerce avec la Russie. Le problème est que les
dirigeants ukrainiens ont voulu gagner sur les
deux tableaux. La Russie leur a rappelé que cela
n’était pas possible. L’intégration économique des
deux pays était sur bonne voie quand ce sont
produits les événements de Maïdan. L’erreur des
dirigeants russes a été de croire que cette réalité
économique pèserait suffisamment lourd dans le
contexte politique. Mais, ce dernier est le lieu des
émotions et il est sujet à des processus de
radicalisation qui ne font pas appel aux réalités
économiques. De plus, le système politique
ukrainiens était affreusement corrompu, ce que les
dirigeants russes reconnaissent eux-mêmes. En
janvier 2014 à Moscou dans des discussions avec
des responsables du Ministère des Affaires
Etrangères de Russie ces derniers m’ont dit être
effarés du niveau de corruption de leurs
homologues ukrainiens. Or, le mouvement de la
place Maïdan a commencé comme une
protestation contre la corruption du système
politique et économique ukrainien, et cette
protestation était absolument légitime. Nul ne le
conteste dans les sphères officielles à Moscou.
Mais, en même temps, Moscou continuait de
négocier avec ces mêmes dirigeants corrompus. Il
y a là une contradiction mais dont on voit mal
comment elle aurait pu être dépassée. Moscou a
probablement pâti du fait qu’elle était engagée
dans des négociations avec Yanoukovitch. Mais,
ce dernier étant le Président légalement élu de
l’Ukraine, pouvait-il en être autrement ?
Honnêtement, je ne le crois pas.
La question de l’OTAN est un autre problème. Il
y avait un accord entre les Etats-Unis et la Russie
que l’OTAN ne s’étendrait pas sur les anciens
pays de l’Est et de la CEI sans l’accord de la
Russie. Cet accord a été violé. Il en est allé de
même au Kosovo ou les pays de l’OTAN ont
couvert ce qu’ils dénoncent aujourd’hui en
Crimée et en Ukraine. Les russes en tirent
naturellement les conséquences et ils s’opposent à
tout nouvel élargissement de l’OTAN. Mais la
vérité est que nous payons au prix fort les
inconséquences qui ont été les nôtres, en tant que
pays dits « occidentaux », vis-à-vis de la Russie.
L’instrumentalisation
politique
du
droit
international à laquelle se livrent les Etats-Unis
avec l’assentiment de leurs vassaux est un
véritable problème car l’on comprend bien qu’il
ne peut y avoir de stabilité et de paix dans le
monde que sur la base de règles respectées par
tous.
Jacques Sapir
***
« Bonnes adresses de
novembre. »
Pendant que l’horreur du monde se confirme en
Syrie, pendant que la vie politique française se
limite aux tartines d’un complot digne de ceux
qui, dans les « Aventures de Tintin », se trament
dans un restaurant syldave ou bordure, il est temps
de prendre du champ, et peut-être, par souci de
préservation intellectuelle et morale, par nécessité
de garder un bon équilibre physique aussi, de
céder au charme évident de la poudre
d’escampette…
Si nous évoquons Tintin, dans cette grisaille
pesante de novembre, face aux menaces naturelles
des inondations, face aux horreurs moins
naturelles et tout aussi tragiques ou horribles de
tortionnaires et de tueurs à barbes longues, à idées
courtes et à drapeaux noirs, c’est que l’enfance
nous manque ce matin, et l’enthousiasme, aussi,
qui s’effrite un peu plus que d’habitude…
Oublions donc la politique, dépourvue de
poésie, chassons les nuages barbares et les
serpents qui volent et sifflent sur nos têtes. Et si
nous pleurons Manitas de Plata et sa musique,
prenons le chemin de quelques rues réelles ou
bien qui le sont devenues, des rues dans lesquelles
l’enfance rêveuse et impatiente a pu régner et
s’épanouir. L’une est à Bruxelles ; elle contient un
appartement à étage variable et au décor
changeant, celui de Tintin, qui observe sa ville par
une grande baie vitrée avant de prendre un train,
de filer en Syldavie ou au Khémed, de chercher
l’Amérique ou le trésor de Rackham le Rouge :
c’est une belle adresse décidément que ce numéro
26, de la rue du Labrador, une adresse qui, pour le
fidèle Tchang depuis son Tibet glacial, peut
s’inscrire en caractères mandarins, qui ne sont pas
forcément d’obscures chinoiseries.
Tandis qu’un chapeau impérial gagne les terres
de Corée où l’on se demande avec quelles
baguettes on le croquera ou bien encore quel lapin
en sortira peut-être, ne confondons pas Bruxelles
avec une autre rue qui fait rêver les enfants
toujours émus que nous restons ; celle-ci est à
Paris, et joliment située : 7, rue du Boccador.
C’était l’adresse d’un ancien libraire, d’un
chroniqueur plein de songes, d’un nouvelliste et
romancier devenu un scénariste épatant. C’était
l’adresse d’un poète de l’enfance jamais perdue,
Pierre Véry qui naquit en Charente le 17
novembre 1900, pour filer vers d’autres cieux, via
la rue du Boccador, un mauvais jour d’octobre
1960.
Aujourd’hui, si nous voulons mettre en route
l’atroce télévision, ce n’est pas pour voir le monde
tel qu’il est, c’est pour retrouver les charmes des «
Disparus de Saint-Agil », avec les conspirateurs
de Chiche-Capon et Martin Squelette, c’est pour
imaginer l’Amérique adolescente de Pierre Véry,
et de son roman, lequel est entré déjà dans la
quatre-vingtième année de ses charmes et de ses
secrets intacts, de ces tours et malices, de sa magie
toujours prenante et inattendue.
Novembre vous ennuie, vous affole ou vous
attriste, vous écœure ou vous fait couler des
larmes mauvaises… N’hésitez pas : Rouvrez les
pages de Pierre Véry, prenez le chemin de la rue
du Boccador. Ou bien, sur un air de jazz par
exemple, aidez, du côté de la rue du Labrador,
Tintin l’intrépide, à boucler ses valises…
Novembre, triste novembre, chassons Novembre
de nos pensées. Grignotons quelques pages et
guettons de belles images, celles que notre temps
si rude, si sauvage, si accablant n’écrit plus ou ne
montre plus. Vive Tintin et vive Pierre Véry, qui
montrent et prouvent, avec candeur et efficacité,
que, malgré les apparences, l’enfance ne meurt
pas. Jamais ! Même si elle reste toujours menacée.
En notre époque, toujours plus gravement et plus
sérieusement, plus férocement et sournoisement,
hélas ! Les meilleures adresses de novembre
restent bien, face à notre gros temps, décidément
et hardiment, uniques et tendrement peuplées,
celles du Labrador et du Boccador !
RL.
***
Le Bonapartiste est ouvert à tous les
bonapartismes, républicain comme dynastique,
même si vous avez compris que sa vision (à
l’heure actuelle) s’inscrit dans le prisme de la
République. Certains écrits n’engagent que leurs
auteurs tant dans l’analyse que dans les
conclusions mais il est normal pour nous de les
publier car ils permettent ainsi d’alimenter le
débat comme c’est le cas avec le texte ci-dessous.
« Etat général de la France. »
La France va mal, et même très mal. Je me
demande si on peut encore parler de "France"
aujourd'hui. Divers éléments peuvent expliquer
cet état déplorable dans lequel notre pays est
tombé depuis maintenant quelques dizaines
d'années. Une décadence qui semble voulue par
les incapables qui sont à la tête de ce pays.
Le régime républicain :
Parlons-en de ce régime ! La merveilleuse
République chère aux français... Aujourd'hui elle
semble être incontestable et intouchable. Elle est
devenue indissociable du pays si bien qu'on ne
parle plus de "France" mais de "République
Française", enfin du moins c'est le cas de
l'appareil politico-médiatique. Pourtant la
république ce n'est pas la France ! Il convient de le
rappeler : C'est un régime illégitime né dans le
sang ! La première république s'est imposée par la
Guillotine et les colonnes républicaines
massacrant tout sur leur passage en Vendée. Seul
un certain Bonaparte a tout remis en ordre et a
instauré un régime stable et efficace dans lequel
est né notre idéal : le bonapartisme. La deuxième
république
est
née avec le sang
des barricades de
1848. Et encore
une
fois
un
Bonaparte arriva
et remis la France
dans le droit
chemin avec les
idéaux
de
l'Empire.
Je ne m'attarde pas encore sur l'Empire, parlons
de la troisième république. C'est sûrement la pire
de toutes ! Elle aussi est née dans le sang : le sang
de l'Aigle blessée et celui des Parisiens. Je parle
évidemment de la défaite de Sedan et de la
Commune de Paris. Je passerai à côté de la
quatrième et de la cinquième qui ne sont que la
prolongation de la troisième, la France n'ayant
connu que ce régime depuis (sans compter les
quatre ans de Vichy). Cette troisième république
m'amène à parler de l'illégitimité de ce régime
politique. Pourquoi illégitime ? Car jamais le
peuple ne fut consulté qu’une seule fois !
L'Empire n'a rien à envier à la Gueuse car celui-ci
est toujours né avec le plébiscite. Les chefs
politiques républicains d'avant et d'aujourd'hui
sont toujours à vanter les mérites de la démocratie.
Mais quelle démocratie ?
Je dirai plutôt l'oligarchie parlementaire et la
dictature des technocrates ! Jamais un républicain
ne dira qu'il faut consulter le peuple. " Non il est
trop sale et stupide, gardons le pouvoir pour nous,
et imposons leur nos idées. " Excepté le général
De Gaulle, mais pouvons-nous le qualifier de
républicain convaincu ? A part lui, seul les
Napoléon étaient réellement proches du peuple. Ils
n'avaient pas peur d'aller à son contact et de le
consulter par le biais du plébiscite : la démocratie
directe, la vraie démocratie. De plus c'est sous
l'Empire que la France a connu ses plus grandes
avancées sociales. Revenons à la troisième
république. Elle rime avec trahison, défaitisme,
déshonneur et j'en passe. Les républicains n'ont
pas attendu la fin de l'Empire pour agir. Ils avaient
déjà trahis la France en complotant au-delà de la
frontière avec les Prussiens, pour instaurer de
force leur régime dès la première défaite. C'est ce
qu'ils ont fait.
Après Sedan, Gambetta et ses amis se sont
empressés de proclamer la république, et ce
malgré les efforts de l'Impératrice pour sauver le
régime impérial. L'héroïque Eugénie, trahie,
abandonnée de tous, et sauvée de justesse par son
dentiste même pas Français mais Américain !
Rappelons aussi, que cette fervente patriote
française a manqué de finir comme Marie
Antoinette, aux cris de " A mort l'Espagnole " de
la part des parisiens. Quel dévouement...
Evidemment, comme je l'ai dit précédemment, le
peuple ne fut pas consulté. Et cela pu se ressentir
dès les premières élections législatives, avec un
Palais Bourbon rempli de monarchistes de tous
bords ! Après tout ce mal, les républicains n'ont
même pas su gagner le cœur du peuple. Rien
d'étonnant me direz-vous. En bref, la république
est le régime des traîtres et des arrivistes. Pour
parler positif, seul De Gaulle consulta le peuple
pour mettre en place sa constitution (d'ailleurs
inspirée de celle du Second Empire), et il ne
manqua pas d'appliquer le système plébiscitaire
plusieurs fois durant ses mandats. Arriva ensuite
Mai 68, dont les idéaux se propagèrent comme la
peste dans toute la France à cause de la Gauche...
De Gaulle fut ensuite chassé du pouvoir par les
Français qui une fois de plus témoignaient d'une
violente ingratitude envers cet
homme
providentiel.
A partir de cette date, les Français s'étaient
totalement gauchisés et allaient perdre tout leur
honneur et leur vertu patriotique. La république
parlementaire (plutôt oligarchique) avait pris le
dessus encore une fois sur le régime de la
démocratie directe (ou plébiscitaire). Place aussi à
la génération dite soixante-huitarde tant critiquée
par Zemmour. Aujourd'hui, presque plus aucun
Français ne pensent à changer de régime tant les
républicains ont usé de la manipulation et de la
propagande pour s'imposer. Ils ont effacé la gloire
de l'Empire afin qu'aucun ne puisse se retrouver
dans cette période. Il suffit de parler d'autre chose
que de la république, et l'on est qualifié
directement d'anti-démocratique ou de "facho". La
république s'est construite sur le mensonge et la
désinformation et elle a fini par être intouchable et
protégée par sa première victime : le peuple luimême.
Jérémy Cuykens
***
« Zaz et la police de la pensée »
"A Paris, sous l'occupation, il y avait une forme
de légèreté. On chantait la liberté alors qu'on ne
l'était pas totalement."
En tant qu'historien, je le dis haut et fort, la
chanteuse Zaz n'a pas à s'excuser pour avoir dit la
vérité. Le Paris de l'Occupation fût en effet un
temps de créativité intense comme à chaque
période de crises graves dans l'Histoire. Paris est
restée durant ces tristes années le centre de la vie
mondaine européenne et connut une intense
activité culturelle. Les théâtres, les cinémas, les
music-halls, les cabarets ne désemplissaient pas.
Sacha Guitry, Jean Cocteau et même le
communiste Jean-Paul Sartre, continuaient de
faire jouer leurs pièces. Pendant toute cette
période on produisit les plus grands chefs
d'œuvres de l'histoire du cinéma français: "Les
enfants du paradis" et "Les visiteurs du soir".
Cette période est donc infiniment plus complexe
que toutes les simplifications malhonnêtes et non
constructives que le politiquement correct actuel
essaie systématiquement d'imposer dans nos têtes.
La "Ville Lumière", le "gai Paris", comme on
disait alors, n'était pas gai pour tout le monde mais
les Parisiens en se donnant un peu de joie
essayaient d'oublier pendant quelques heures cette
époque de tous les malheurs. Personne à l'heure
actuelle ne pourrait vivre ce que nos aïeux ont
subi, pour la majorité, ce fut extrêmement dur.
Zaz rappelle à sa façon qu'une partie de la
population parisienne vivait avant tout l'instant
présent car pour eux, demain n'existait pas...
Certains lieux de divertissement payés par le
gouvernement devaient redonner de l'espoir et de
la joie de vivre aux autres par leurs chansons. Nos
grand-parents, arrière grand-parents ont chanté et
dansé sur ces inoubliables chansons de Charles
Trenet, Maurice Chevalier et Edith Piaf.
Zaz a essayé d'expliquer avec ses propres mots
ce que Paris représentait pour elle, et elle ne l'a
pas dit si mal que ça. Le Paris de l'Occupation fut
aussi cette part de légèreté au milieu du moment le
plus dramatique de notre Histoire. Son analyse est
beaucoup plus fine que les médias l'ont dit: "J'ai
remarqué que toutes ces chansons sont encore très
actuelles. Moi, j'ai besoin de me nourrir de la joie.
Quand je chante, ça me connecte à ma joie. En
France, j'ai l'impression qu'on se focalise un peu
trop sur les choses négatives."
Honte à cette nouvelle police de la pensée qui
fait régner un véritable terrorisme intellectuel.
Cette triste affaire est révélatrice de l'incroyable
niveau d'ignorance des journalistes (Libération) et
des historiens actuels. Quand on pense qu'un
professeur d'histoire Nicolas Beaupré, s'est joint à
la curée cela me donne la nausée.
La chasse aux sorcières est ouverte !
Dimitri Casali
« Une révolution arabe dans les
affaires militaires-3 »
A la fin de 2006, la position américaine en Irak
est critique. La plupart des Alliés de la coalition se
replient et la tentation politique est forte aux
Etats-Unis de faire de même. Les Américains sont
finalement sauvés par les erreurs de l’Etat
islamique en Irak (EEI) qui, par son
intransigeance et sa brutalité, a provoqué
l’hostilité des organisations nationalistes et des
tribus sunnites. Les Américains innovent en
acceptant une alliance avec ces anciens ennemis
regroupés dans le mouvement du Sahwa (Réveil).
Ils déploient ensuite des moyens considérables
(dix brigades dans la seule région de Bagdad) qui
s’associent à l’armée irakienne et aux miliciens
du Sahwa pour reprendre le contrôle des rues de
Bagdad. Cette armée des rues est alors bien loin
des Joint Vision 2010 et 2020, toutes de hautetechnologie, développés à la fin des années 1990.
Il faut quand même dix mois d’effort et encore
600 morts pour chasser l’EII de Bagdad et en faire
une organisation résiduelle, mais toujours
présente, dans les franges nord de l’Irak arabe.
Cette campagne est la dernière menée de cette
manière par les forces américaines. Face à l’armée
du Mahdi, qui tient encore solidement l’immense
quartier chiite de Sadr-City (deux millions
d’habitants dans un rectangle de 5 km sur 7) au
nord de Bagdad le mode d’action utilisé est
l’inverse de celui qui a été utilisé contre l’EEI.
Perfectionnant les méthodes déjà utilisées en 2004
à Nadjaf contre les mêmes Mahdistes, il ne s’agit
pas d’un étouffement par un quadrillage étroit
mais d’un combat d’usure mené par des feux
précis à distance et cherchant à influencer les
décisions du leader adverse, avec qui,
contrairement à l’EII, il est possible de négocier.
Les Américains rejoignent ainsi la nouvelle
approche israélienne. A partir de la fin mars 2008,
Sadr-City est bouclé par un mur et les combattants
chiites y sont traqués pendant plusieurs semaines
par un puissant complexe « reconnaissancefrappes ». Le 12 mai, Moqtada al-Sadr, le leader
mahdiste, déclare le quartier ouvert à l’armée
irakienne et se réfugie en Iran. L’armée du Mahdi
a perdu plus d’un millier de combattants, pour 22
Américains et 17 irakiens, mais, même en
sommeil, elle existe toujours et continue à jouer
un rôle politique important.
Ces victoires tactiques et le retournement
d’alliance de l’ennemi irakien sunnite, le plus
difficile de tous, donnent suffisamment de marges
de manœuvre politiques pour négocier un repli
honorable en 2010. La victoire militaire a été
acquise au bout de cinq ans, par défaut au prix de
pertes (4 500 morts et 32 000 blessés graves)
plusieurs fois supérieures au cumul de tout ce que
l’armée professionnelle américaine a pu connaître
depuis 1970. Les groupes sunnites de guérilla ou
l’armée, chiite, du Mahdi, plus proche du modèle
du Hezbollah ont été
bien plus efficaces que
les armées régulières
dans la manière de
réduire ou d’éviter la
« « supériorité
informationnelle »
américain et donc aussi
sa puissance de feu.
Le
corps
expéditionnaire
américain
a
été
contraint de se transformer en force de contreguérilla où le fantassin s'est révélé le système
d’arme le plus performant. Comme après la guerre
du Vietnam, l’effort américain, y compris
financier, a cependant été tel qu’il dissuade
cependant de recommencer l’expérience de la
guerre au milieu des populations arabes. La
présence militaire américaine reste malgré tout
très forte dans les monarchies du Golfe mais elle
s’exprime de manière indirecte à leur profit,
comme au Yémen, mais pas en Irak.
La méthode de l’action à distance est reprise par
les Israéliens à la fin de 2008 avec
l’opération Plomb durci contre le Hamas à Gaza.
Pendant 22 jours, le territoire ceinturé de Gaza est
frappé par des milliers de raids aériens et de tirs
d’artillerie, puis traversé de quelques raids
blindés, tandis que le Hamas tente de frapper,
également à distance, la population civile
israélienne. Comme à Sadr-City, le résultat
tactique est atteint, le Hamas est affaibli et cesse
ses tirs de roquettes, par ailleurs de plus en plus
inefficaces face au système de défense israélien.
Les pertes sont limitées à dix morts israéliens
contre 50 à 80 fois plus pour l’ennemi mais
comme en Irak il n’y a là rien de décisif.
L’ennemi est toujours présent et peut même, par
sa simple survie face à une grande puissance
militaire, proclamer aussi la victoire. Les
Israéliens réitèrent avec l’opération Pilier de
défense en 2012 avec des résultats similaires
quoique de moindre échelle.
En mars 2011, en Libye, une nouvelle Coalition
occidentale renoue avec la guerre interétatique,
non pas sur le modèle des guerres contre Saddam
Hussein mais plutôt sur celui de la lutte contre
l’Etat taliban, dix ans plus tôt. Les nouvelles
contraintes diplomatiques mais aussi les réticences
de beaucoup de nations à engager des troupes au
sol imposent une action de combat à distance,
presque entièrement aérienne, combinée à l’aide
des groupes rebelles au colonel Kadhafi. En
octobre, la victoire est acquise avec la prise de
Tripoli puis de Syrte et
surtout la mort de
Kadhafi. Il aura donc
fallu six fois plus de
temps
à
l’OTAN,
l’organisation militaire
la plus puissante de
tous les temps avec 80
% du budget de
défense mondial, pour
parvenir à un résultat
similaire à celui obtenu
en octobre 2001 lorsque les Taliban ont été
chassés d’Afghanistan. L’ennemi s’est adapté
rapidement selon les procédés habituels, à la
suprématie aérienne des Alliés et les frappes n’a
pas eu plus d’effet sur la volonté de Kadhafi que
celle des Israéliens sur la direction du Hezbollah
en 2006. La méthode est donc assez aléatoire. Les
Alliés constataient ensuite que dans un « combat
couplé » l’efficacité première vient d’abord de
celui qui est au sol et qui mène les actions
décisives. Il fallut donc attendre la formation de
groupes terrestres rebelles efficaces pour exploiter
l’affaiblissement de l’ennemi par les airs. Ce qui a
été fait contre Kadhafi ne le sera pas contre le
régime d’Assad en Syrie, témoignage des
contraintes diplomatiques croissantes et surtout de
l’inhibition des Américains, sans qui aucune
guerre interétatique d’importance ne peut plus être
lancée.
De fait, les groupes islamistes ont remplacé,
durablement semble-t-il les Etats arabes comme
ennemis actuels ou potentiels des Etats-Unis et de
leurs alliés. Ces groupes se développent même à
l’intérieur des pays arabes, notamment dans les
Etats détruits par les Occidentaux, ou les Etats
voisins affaiblis, comme le Mali. La France est
finalement la seule nation occidentale à accepter
de les y affronter directement, au Nord Mali en
janvier 2013. Elle y réussit en renouant avec ses
méthodes d’intervention classiques. Une brigade
aéroterrestre est déployée en quelques jours et le
terrain repris à un ennemi qui avait encore peu
d’emprise sur la population locale. La réduction
de la base d’AQMI dans les montagnes des
Ifoghas ou du MUJAO dans la région de Gao
s’apparente ainsi plus à la prise de Falloujah, vide
d’habitants, en novembre 2004, qu’au contrôle des
rues de Bagdad deux ans plus tard. De la même
l’acceptation du combat rapproché avec une
infanterie solide et sa combinaison avec de la
puissance de feu indirecte a permis de détruire
l’infrastructure ennemie. Malgré les risques pris,
la victoire tactique est nette et le coût humain
étonnamment réduit avec un
soldat français perdu pour 80
ennemis. L’ennemi détruit
ou chassé du Mali est
cependant modeste, inférieur
en volume aux forces
rebelles de la seule ville de
Falloujah, et toujours présent
dans la région. L’opération
française s’est transformée à
son tour en campagne
d’usure à l’échelle du Sahel,
en superposition des forces locales et
interafricaines fragiles à qui revient le soin de
contrôler le terrain. Dans le même temps, c’est
l’Etat islamique qui revient sur le devant de la
scène en se territorialisant à son tour.
D’un point de vue tactique, ces para-Etats
islamiques ont su profiter des réseaux de la
mondialisation, notamment des trafics d’armes
légère, pour équiper des armées idéologisées. Ils
bénéficient maintenant de plus en plus, grâce à des
sponsors étrangers puisant eux-mêmes dans l’aide
russe, d’une nouvelle génération d’armements
légers. C’est entre autre avec ces missiles
antichars ou ces RPG-29 servis par une infanterie
professionnelle que le Hezbollah a tenu tête à
l’armée israélienne en 2006 ou le Hamas à l’été
2014. Associés à une organisation du terrain très
poussée et en attendant de nouveaux missiles
antiaériens, ils sont devenus particulièrement
résistants. Leur capacité offensive anti-civile, par
attentats-suicide, roquettes et missiles, est devenue
en revanche inopérante face au système défensif
israélien (barrière, défense anti-roquettes et antimissiles). On assiste donc sur le front israélien à
une forme de neutralisation réciproque qui ne peut
être rompu qu’en acceptant des pertes élevées
comme le découvre Tsahal à l’été 2014 en perdant
six fois plus de soldats que lors de
l’opération Plomb durci six ans plus tôt.
L’Etat islamique, nouvel avatar de l’EII, est la
nouvelle organisation djihadiste à parvenir à se
territorialiser à partir de 2013 en Syrie et en Irak.
Ce groupe se distingue de ses prédécesseurs par sa
maîtrise du swarming offensif, à base de troupes
motivées et mobiles. L’emploi de petites unités
sur pickup se coordonnant spontanément, n’est
pas nouveau. Il est simplement rendu possible en
Irak par l’absence, nouvelle depuis la départ des
Américains, d’une capacité de destruction
aérienne massive en particulier par hélicoptères
d’attaque. C’est ainsi que l’EI s’est emparé de
Mossoul et d’une partie des villes du Tigre alors
qu’il procédait plutôt par infiltration sur
l’Euphrate. Il y a acquis
ressources locales et prestige
international mais il est sans
doute parvenu aux limites de
son expansion. Il n’est pas
évident que malgré ses prises
matérielles (les Américains
avaient pris soin de ne pas
équiper l’armée irakienne
d’armes
d’infanterie
sophistiquées),
l’EI
ait
franchi le seuil tactique de la
techno-guérilla.
Face à l’EI, le nouvel engagement américain,
soutenu par quelques alliés, témoigne surtout d’un
embarras tactique. La campagne d’usure qui est
lancée manquerait déjà singulièrement de
puissance pour imposer une négociation
favorable, à l’instar du siège de Sadr-City ou des
campagnes contre le Hamas. Elle est totalement
inadaptée à l’objectif de destruction pourtant
proclamé. La RMA n’est plus ce qu’elle était. Elle
ne fait plus peur à des Arabes qui ont su trouver,
par essais et erreurs, des moyens de la contrer. Le
plus puissant d’entre eux est une forte
détermination et celle-ci est d'abord le fruit de
nouvelles idéologies que l'on peut qualifier de
monstrueuses mais dont on ne peut nier la force.
Michel Goya
« Nos Héros oubliés »
Le général HUGO
Quelle dissymétrie entre deux génération :
autant le père Léopold, républicain et compagnon
de Joseph Bonaparte, s'est distingué durant
l’Épopée napoléonienne du Premier Empire,
autant le fils, Victor, royaliste devenu républicain
par opportunisme, a été le pourfendeur du neveu
et du Second Empire.
Né le 15 novembre 1773 à Nancy, Joseph
Léopold Sigisbert Hugo est le fils de Joseph
menuisier de son état et de Marguerite Michaud.
Comme beaucoup de Français de l'Est, la vocation
militaire arrive très tôt chez le jeune Léopold. Il
s'engage à 15 ans dans le régiment du Beauvoisis
en 1788. En 1790, il obtient son congé avant de se
réengager dans le 13e régiment d'infanterie en
avril 1791. Intelligent et capable, il se fait vite
remarquer, de sorte que le général Alexandre de
Beauharnais (époux de Joséphine) le nomme
fourrier à l'état-major de l'armée du Rhin en
décembre 1792, c'est-à-dire qu'il devait pourvoir
au logement des soldats et s'occuper de
l'intendance. Ce qui ne l'empêche pas de participer
aux combats dans le Palatinat où il reçoit une balle
au cou en janvier 1793. Adjudant-major dans le 8e
bataillon des volontaires du Bas-Rhin en mai
1793, Léopold se fait appeler à cette époque le «
sans-culotte Brutus Hugo », prénom très à la mode
durant la Terreur.
Affecté en Vendée où règne la guerre civile,
l'adjudant-major Hugo est une nouvelle fois blessé
au combat de Vihiers en juillet 1793 et s'en tient
quitte pour une balle dans le pied droit. Au
Coudray en septembre, il tue de sa main un chef
chouan du nom de La Perdrix. A Chateaubriant, il
rencontre Sophie Trébuchet, fille de bourgeois
nantais, mais de sympathie royaliste (ce qui
influencera beaucoup Victor Hugo dans sa
jeunesse). Celle-ci tombe amoureuse du
républicain Hugo et l'épouse à Paris en 1797. Elle
donnera naissance à Abel (1798), Eugène (1800),
Victor (1802). Après la fin des combats en
Vendée en 1796, Léopold Hugo rejoint la 20e
demi-brigade de ligne au camp de Grenelle et
écume les places d'état-major : rapporteur au 1er
conseil de guerre de la 17e division militaire à
Paris ; adjoint à l'adjudant-général Mutelé dans la
4e division militaire en 1799 et adjoint à l'étatmajor de l'armée du Rhin en 1800.
Durant la campagne que mène le général
Moreau à la tête de l'armée du Rhin contre les
Autrichiens, Léopold Hugo se distingue à Engen
(3 mai) et à Moesskirch (5 mai). Il est nommé
ainsi chef de bataillon sur le champ de bataille le
20 juin 1800. Durant l'armistice signé avec les
Autrichiens suite à la victoire de Bonaparte à
Marengo, il commande la place de Lunéville en
septembre. Mais suite à la dénonciation de
l'armistice par les Autrichiens, il reprend sa place
à l'armée du Rhin. Il est présent à Hohenlinden le
3 décembre 1800 quand Moreau bat l'ennemi, les
forçant à la paix. La période de tranquillité qui
s'ouvre le rend au service administratif à Clèves
puis à Besançon. Mais sa fidélité à Moreau va lui
jouer des tours au moment où Bonaparte Premier
consul, devient de plus en plus le maître
incontesté de la France. Ayant refusé de signer
une adresse contre le général Moreau, il est puni
et envoyé en garnison à Bastia, puis à l'île d'Elbe
et enfin à Gênes en 1805. Toutefois, il devient
membre de la Légion d'honneur en juin 1804.
La guerre ayant repris en Europe, à la faveur de
la Troisième coalition, Napoléon entre en
Allemagne avec la Grande Armée et termine en
apothéose à Austerlitz. Léopold Hugo est lui, au
sein de l'armée d'Italie (8e corps) du maréchal
Masséna. Il se signale à la bataille de Caldiero le
18 octobre 1805, permettant de repousser les
Autrichiens du Nord de l'Italie. Suite à la perfidie
du royaume de Naples (officiellement neutre)
ayant accueilli une armée anglo-russe, Napoléon
décrète que la maison de Bourbon a cessé de
régner. Il envoie son frère Joseph commander
l'armée secondé par Masséna. Léopold Hugo
participe à cette promenade militaire au sein de la
division
Partouneaux.
Joseph
devenu
officiellement roi de Naples, il décide de passer au
service de Naples puisque son avancement dans
l'armée française semble compromis par ses
positions pro-Moreau.
C'est ainsi qu'il entre au 2e régiment d'infanterie
légère napolitain en septembre 1806. Son service
actif débute par la traque du chef de bande Fra
Diavolo dans les Abruzzes. Après une poursuite
de vingt-neuf jours, il finit par détruire les
brigands et à capturer le fameux chef de bande
(qui sera pendu), tout en se prenant une balle dans
la jambe. Puis il est chargé de purger les Pouilles
des brigands qui l'infestent. Tâche qu'il accomplie
au mieux puisqu'il est récompensé en novembre
1806 par le grade de major (lieutenant-colonel).
Ensuite, les postes s'enchaînent : commandant en
second du Royal-Corse napolitain à Gaète puis
colonel de ce régiment en 1808 et gouverneur de
la province d'Avellino (à l'Est de Naples). Le roi
Joseph l'apprécie tellement qu'il en fait son aidede-camp et commandeur de l'ordre des DeuxSiciles en mai 1808.
Il suit son maître à Madrid quand celui-ci est
nommé par son frère Napoléon roi d'Espagne.
Joseph
le
nommé
maréchal des logis du
palais puis majordome du
palais. Jouissant de la
confiance du nouveau roi,
il remplit des missions
importantes,
parfois
confidentielles. En août
1809, il devient maréchal
de camp (général de
brigade) des armées du roi
d'Espagne et commandeur
de l'ordre royal d'Espagne,
tout juste créé par Joseph.
Il devient gouverneur des
provinces centrales (Avila,
Ségovie, Soria, etc.) puis inspecteur des troupes
espagnoles. Créé comte par Joseph en janvier
1810, il est nommé gouverneur des provinces de
Guadalajara, de Sigüenza et de Molina d'Aragon.
Les opérations menées par le général Hugo en
Espagne sont les mêmes qu'à Naples : traquer la
guérilla, en particulier la bande de l'Empecinado
(le têtu). Il va guerroyer pendant trois ans contre
lui afin de rétablir les communications entre les
divers corps français. Il le bat trente-deux fois
sans jamais le détruire. Lors d'un engagement à
Sanguesca (octobre 1811), il est blessé d'un coup
de lance dans la main.
Pour le récompenser de son courage et de son
dévouement, le roi Joseph fait du général Hugo le
chef d'état-major du maréchal Jourdan au
gouvernement de Madrid puis en mars 1812, il le
nomme commandant de la place de Madrid. Mais
en 1813, la retraite d'Espagne est amorcée et Hugo
est chargé de commander l'arrière-garde contre
Wellington, afin de permettre l'évacuation des
Français et des Afrancesados. Lors de la bataille
de Vitoria, le 21 juin, il sauve le roi Joseph, qui
manque d'être capturé par les Anglais.
Après la retraite de l'armée impériale en France,
Hugo repasse au service français puisque l'armée
espagnole de José Primero n'existe plus. Mais
Napoléon ne confirme pas dans leur grade les
officiers promus par son frère. Il est alors obligé
de reprendre le grade qu'il avait en quittant le
service français : major. Après un passage au
quartier général de l'armée, il est nommé le 9
janvier 1814, commandant de la petite place de
Thionville. Il va y soutenir un blocus et un
bombardement pendant quatre-vingt-huit jours,
avec une faible garnison et peu de munitions, ne
rendant la place que sur ordre de Louis XVIII,
bien après l'abdication de Napoléon. En novembre
de la même année, le pouvoir royal lui reconnaît
son grade de maréchal de
camp à titre français avec
effet rétroactif, ce qui
n'empêche pas d'être mis
en non-activité. Chevalier
de Saint-Louis (novembre
1814) puis officier de la
Légion d'honneur (février
1815), il doit attendre le
retour de Napoléon de l'île
d'Elbe pour reprendre du
service.
En
avril
1815,
l'Empereur le renomme
commandant de la place
de Thionville où il avait
montré bien des talents l'année précédente. Après
la défaite de Napoléon en Belgique, la place de
Thionville va subir de nouveau un blocus. Hugo
va empêcher les alliés de démanteler la place et de
se saisir du matériel entreposé. Il ne quitte
Thionville que le 8 novembre 1815 sans avoir
capitulé ni donné les clés de la ville aux coalisés.
Les dernières années de la vie du général
Léopold Hugo se déroulent sans emploi actif. Mis
en demi-solde, il est replacé au cadre d'activité en
décembre 1818 avant qu'une ordonnance royale le
mette à la retraite en décembre 1824. En 1825, on
devient lieutenant-général honoraire. Désormais
retraité, il se retire à Blois, tentant de s'adonner
aux travaux agricoles et littéraires sans grande
réussite. Mais il laisse des Mémoires sur ses
campagnes. Frappé d'une attaque d'apoplexie
foudroyante, il meurt à Paris le 29 janvier 1828.
Gonzague Espinosa-Dassonneville
« France Bonapartiste »
« Conseils de lecture »
Le 13 novembre, plusieurs membres de France
Bonapartiste étaient aux côtés des policiers qui ont
défilé dans les rues de Paris. Il est plus que temps
que nos Forces de l'Ordre retrouvent les moyens
matériels, humains et "moraux" pour assurer leurs
missions de sécurité et d'aide à la personne.
Restrictions budgétaires et laxisme de la justice
doivent cesser. N'oublions jamais que sans
"autorité" il n'y a pas de liberté.
*
Toujours le 13 novembre. Rafik Smati a lancé son
mouvement Objectif France. C’est avec un œil
curieux mais aussi attentif que nous observons
cette naissance car M Smati a fait part
ouvertement, à plusieurs reprises, de son
admiration pour les Napoléon et parce qu’il
n’hésite pas à citer souvent, voir ses écrits,
Napoléon 1er ou Napoléon III. Il faut, de nos
jours, une certaine dose de courage pour faire
référence à nos Empereurs et à leurs politiques.
Nous souhaitons donc bonne chance à Objectif
France et à son président.
*
Pour nos Amis de la Marne, il est temps de se
structurer. Pour cela nous vous proposons de
contacter Thomas Vauchez :
[email protected]
***
RAPPEL : vous avez des articles, des coups de
gueule, des reportages, des infos locales ou
nationales, de la "pub" à faire. N'hésitez pas à
nous faire parvenir vos "papiers" et/ou photos à :
[email protected].
***
France Bonapartiste vous invite le 2
décembre, jour anniversaire du Sacre et
d'Austerlitz, à venir honorer la
mémoire de l'Empereur Napoléon et de
tous les braves de la Grande Armée, du
simple soldat au maréchal.
Rendez-vous entre 17h15 et 17h30 en
haut des Champs Élysée. Paris.