1 STI 2D

Descriptif des lectures et des activités
1 STI 2D
Sequence n° 1 – L'Etranger (1942) d'Albert Camus,
un roman absurde ?
Objet d'etude : le personnage de roman, du XVIIe siècle à nos jours (œuvre intégrale)
Problematiques : dans quelle mesure le personnage de Meursault incarne-t-il la vision du monde absurde de Camus ?
Perspective d'etude : un mouvement philosophique et littéraire : l'absurde
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TEXTES ETUDIES EN LECTURE ANALYTIQUE
Œuvre integrale : L'Etranger (1942) d'Albert Camus
1. l'incipit, jusqu'à « Vous êtes jeune et elle devait s'ennuyer avec vous.... ».
2. la demande en mariage de Marie, depuis « Le soir, Marie est venue... », jusqu'à « … pour me tendre sa bouche ».
3. le meurtre de l'Arabe, depuis « J'ai pensé que je n'avais qu'un demi-tour à faire... », jusqu'à « … quatre coups brefs
que je frappais sur la porte du malheur. »
4. le procès, depuis « L'après-midi, les grands ventilateurs brassaient toujours l'air... », jusqu'à « … parce que j'étais
trop fatigué. »
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ACTIVITES
– autres œuvres et/ou textes etudies :
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Groupement de textes 1 : rencontres amoureuses : Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves (1678) ;
Guy de Maupassant, Pierre et Jean (1888).
La préface de l'édition américaine de L'Etranger (extrait), 1955.
Groupement de textes 2 : Les sources de L'Etranger : Le Rouge et le noir, chapitre XLI, Stendhal (1854) ;
« L'Etranger » de Charles Baudelaire, Petits poèmes en prose (1869).
Lecture cursive : Le Colonel Chabert (1832) d'Honoré de Balzac
– lectures d'images :
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Conference at night (1949) d'Edward Hopper.
Une adaptation en bande dessinée : L'Etranger (2013), de Jacques Ferrandez, d'après Albert Camus, planches
24 et 25
– autres activites :
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Albert Camus : biographie et bibliographie
L'Etranger : roman ou journal intime ?
La structure narrative
Les personnages : Meursault et les autres
Le sens du roman, la philosophie de l'absurde
Le thème du soleil
Sequence n° 2 – les representations de la ville moderne,
dans la poésie des XIXème et XXème siècles
Objet d'etude : écriture poétique et quête du sens, du Moyen Âge à nos jours (groupement de textes)
Problematiques : en quoi Baudelaire, Apollinaire et Senghor sont-il à la fois les héritiers d’une tradition et les
expérimentateurs de nouveautés ? En quoi leur poésie est-elle moderne ? Comment les poètes transforment-ils les
paysages urbains modernes en objets poétiques ?
Perspective d'etude : la poésie de la modernité : le peintre de la vie moderne
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TEXTES ETUDIES EN LECTURE ANALYTIQUE
Groupement de textes :
5. Charles Baudelaire, « Le Cygne », Les Fleurs du mal (1857)
6. Charles Baudelaire, « Les yeux des pauvres», Le Spleen de Paris (1869)
7. Guillaume Apollinaire, « Zone» , du début à « l’avenue des Ternes » (vers 1 à 24), Alcools (1913)
8. Léopold Sédar Senghor, « New-York », Ethiopiques (1956)
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ACTIVITES
– autres œuvres et/ou textes etudies :
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Groupement de textes : quatre conceptions de la poésie : Nicolas Boileau, Art poétique, chant I (1674) ;
Victor Hugo, Les Contemplations, Livre premier, VII (1856) « Réponse à un acte d'accusation » ; Arthur
Rimbaud, Lettre à Paul Demeny, dite « du voyant » (Charleville, 15 mai 1871) ; Guillaume Apollinaire, extrait
de la conférence « L'Esprit nouveau et les poètes » (1917)
– lectures d'images :
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Le Pont de l'Europe (1875) de Gustave Caillebotte.
Fritz Lang, Métropolis (1927).
– autres activites :
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Charles Baudelaire, Guillaume Apollinaire et Léopold Sédar Senghor : biographie et bibliographie.
La notion de recueil poétique : le sens du titre (exemples des Fleurs du Mal, du Spleen de Paris, d'Alcools et
d'Ethiopiques)
Eléments de versification : le mètre, les rimes, le décompte des syllabes, les jeux de sonorités, etc.
L’évolution de la poésie aux XIXème et XXème s. : le poème en prose, le vers libre.
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Activites conduites en autonomie par l'eleve :
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La classe participe à un projet d'action culturelle « Lumières et sons de la ville », action menée conjointement
avec le Cargö, salle des musiques actuelles, à Caen : les élèves doivent réaliser une maquette représentant la ville
du futur, en intégrant des capteurs, des sons, des vidéos, des images, des poèmes.
Lecture analytique n° 1 : l'incipit
L'Etranger (1942) d'Albert Camus
–Lecture analytique n° 2 : le meurtre de l'Arabe
L'Etranger (1942) d'Albert Camus
Lecture analytique n° 3 : le procès
L'Etranger (1942) d'Albert Camus
Lecture analytique n° 2 : la demande en mariage
L'Etranger (1942) d'Albert Camus
La préface de l'édition américaine de L'Etranger (extrait), 1955.
"J'ai résumé l'Etranger, il y a très longtemps, par une phrase dont je reconnais qu'elle est très
paradoxale : Dans notre société, tout homme qui ne pleure pas à l'enterrement de sa mère risque
d'être condamné à mort. Je voulais dire seulement que le héros du livre est condamné parce qu'il ne
joue pas le jeu. En ce sens, il est étranger à la société où il vit, il erre, en marge, dans les faubourgs
de la vie privée, solitaire, sensuelle. Et c'est pourquoi des lecteurs ont été tentés de le considérer
comme une épave. On aura cependant une idée plus exacte du personnage, plus conforme en tout
cas aux intentions de son auteur, si l'on se demande en quoi Meursault ne joue pas le jeu. La réponse
est simple, il refuse de mentir. Mentir, ce n'est pas seulement dire ce qui n'est pas. C'est aussi, c'est
surtout dire plus que ce qui est et, en ce qui concerne le coeur humain, dire plus qu'on ne sent. C'est
ce que nous faisons tous, tous les jours, pour simplifier la vie. Meursault, contrairement aux
apparences, ne veut pas simplifier la vie. Il dit ce qu'il est, il refuse de masquer ses sentiments et
aussitôt la société se sent menacée. On lui demande par exemple de dire qu'il regrette son crime,
selon la formule consacrée. Il répond qu'il éprouve à cet égard plus d'ennui que de regret véritable.
Et
cette
nuance
le
condamne.
Meursault pour moi n'est donc pas une épave, mais un homme pauvre et nu, amoureux du
soleil qui ne laisse pas d'ombre. Loin d'être privé de toute sensibilité, une passion profonde, parce
que tenace, l'anime, la passion de l'absolu et de la vérité. Il s'agit d'une vérité encore négative, la
vérité d'être et de sentir, mais sans laquelle nulle conquête sur soi ne sera jamais possible.
On ne se tromperait donc pas beaucoup en lisant dans l'Etranger l'histoire d'un homme qui, sans
aucune attitude héroïque, accepte de mourir pour la vérité."
Groupement de textes 2 : Les sources de L'Etranger :
Texte 1 : Le Rouge et le noir, chapitre XLI, Stendhal (1854)
« Messieurs les jurés,
« L’horreur du mépris, que je croyais pouvoir braver au moment de la mort, me fait prendre
la parole. Messieurs, je n’ai point l’honneur d’appartenir à votre classe, vous voyez en moi un
paysan qui s’est révolté contre la bassesse de sa fortune.
« Je ne vous demande aucune grâce, continua Julien en affermissant sa voix. Je ne me fais
point illusion, la mort m’attend : elle sera juste. J’ai pu attenter aux jours de la femme la plus digne
de tous les respects, de tous les hommages. Mme de Rênal avait été pour moi comme une mère.
Mon crime est atroce, et il fut prémédité . J’ai donc mérité la mort, messieurs les jurés. Quand je
serais moins coupable, je vois des hommes qui, sans s’arrêter à ce que ma jeunesse peut mériter de
pitié, voudront punir en moi et décourager à jamais cette classe de jeunes gens qui, nés dans une
classe inférieure, et en quelque sorte opprimés par la pauvreté, ont le bonheur de se procurer une
bonne éducation, et l’audace de se mêler à ce que l’orgueil des gens riches appelle la société.
« Voilà mon crime, messieurs, et il sera puni avec d’autant plus de sévérité, que, dans le fait,
je ne suis point jugé par mes pairs. Je ne vois point sur les bancs des jurés quelque paysan enrichi,
mais uniquement des bourgeois indignés… »
Pendant vingt minutes, Julien parla sur ce ton ; il dit tout ce qu’il avait sur le coeur; l’avocat
général, qui aspirait aux faveurs de l’aristocratie, bondissait sur son siège; mais malgré le tour un
peu abstrait que Julien avait donné à la discussion, toutes les femmes fondaient en larmes. Mme
Derville elle-même avait son mouchoir sur ses yeux. Avant de finir, Julien revint à la préméditation,
à son repentir, au respect, à l’adoration filiale et sans bornes que, dans les temps plus heureux, il
avait pour Mme de Rênal … Mme Derville jeta un cri et s’évanouit.
Stendhal, Le Rouge et le noir, 1830
Texte 2 : « L'Etranger » de Charles Baudelaire, Petits poèmes en prose (1869).
L’étranger
"Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère ?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
- Tes amis ?
- Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie ?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté ?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or ?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages !"
Charles Baudelaire - Le Spleen de Paris (1869)
Histoire des arts : Conference at night (1949) d'Edward Hopper.