DOSSIER DE PRESSE Campagne d’Osez le Féminisme ! « Le machisme tue. Reconnaissons le féminicide » Contact Presse : Claire SERRE-COMBE / 06 81 87 31 14 [email protected] 1 SOMMAIRE 1. Communiqué de Presse ................................................................................................................... 3 1 Pourquoi cette campagne ? .......................................................................................................... 5 1.1 Première motivation : Le féminicide est un phénomène global qui touche de nombreuses femmes à travers le monde. ................................................................................... 5 1.2 Deuxième motivation : des pays ont montré l’exemple et sont en avance en termes de reconnaissance du féminicide ..................................................................................................... 6 1.3 Troisième motivation : les textes internationaux ratifiés par la France lui imposent de faire évoluer sa législation ........................................................................................................... 6 2 3 4 5 Objectifs de la Campagne : ........................................................................................................... 7 2.1 Reconnaissance du féminicide sur le plan légal ............................................................... 7 2.2 Reconnaissance du féminicide par les médias. ................................................................ 7 2.3 Reconnaissance du féminicide par le grand public. ......................................................... 7 Nos grandes témoins .................................................................................................................... 8 3.1 Cathy Thomas ................................................................................................................... 8 3.2 Isabelle Steyer .................................................................................................................. 8 3.3 Olga Gonzalez ................................................................................................................... 8 Les outils de la campagne : ........................................................................................................... 9 4.1 Le clip de campagne : ....................................................................................................... 9 4.2 Le visuel de la campagne .................................................................................................. 9 4.3 La pétition ....................................................................................................................... 10 4.4 Le site web ...................................................................................................................... 11 4.5 L’opération « interpellation des médias » ...................................................................... 11 4.6 La tribune ....................................................................................................................... 11 Partenaires .................................................................................................................................. 12 2 1. Communiqué de Presse 200 millions : c’est le nombre de femmes qui « manquent » dans le monde, selon l’ONU. Infanticide des filles en Inde et en Chine, crimes d’honneur, violence intrafamiliale… Chaque jour des milliers de femmes sont tuées dans le monde parce qu’elles sont nées filles. La première cause de mortalité des femmes entre 15 et 44 ans, c’est la violence machiste. A l’occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, Osez le féminisme ! lance une campagne pour la reconnaissance légale du féminicide en France. Les violences machistes ne sont pas le propre d’une culture, d’une religion, d’un milieu social, d’une famille ou d’une histoire personnelle. Les filles et les femmes subissent des discriminations et des violences en raison de leur sexe dans tous les pays du monde. En France, on sait que tous les deux jours et demi, une femme est tuée par son conjoint ou exconjoint. Dans 70% des cas, une femme est tuée par son mari ou compagnon pendant ou après une séparation. Aboutissement d’une longue série de violences qui détruisent et terrorisent la femme qui en est victime, ces crimes pourraient être évités si l’on reconnaissait la dangerosité du machisme qui les inspirent. Pourtant, on continue à parler pudiquement de « drame passionnel ». Pour lutter contre une violence, pour sanctionner les auteurs des faits, encore faut-il pouvoir l’identifier, la reconnaître puis la juger comme telle. Il est temps de reconnaître que le machisme, au même titre que le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie et la lesbophobie, est une idéologie de haine qui va jusqu’au meurtre. C’est déjà le cas dans certains pays d’Amérique latine, en Espagne et en Italie : tuer une femme en raison de son sexe est une circonstance aggravante d’un meurtre. En France, le terme « féminicide » a été intégré dans l'édition 2015 du dictionnaire Le Petit Robert. A présent il faut l’intégrer dans la loi. La France a ratifié cet été la convention d’Istanbul qui lui impose dorénavant d’intégrer une perspective de genre dans les dispositifs de lutte contre les violences. La Ministre de la Justice peut et doit agir. Le machisme tue. Mettons un terme aux crimes machistes. Reconnaissons le féminicide. Osez le féminisme ! lance une campagne pour la reconnaissance du féminicide le vendredi 21 novembre à 11H et organise des diffusions de tracts et des collages d’affiches dans toute la France jusqu’au 25 novembre. Nous appelons également à manifester samedi 22 novembre 2014 pour la journée internationale contre les violences faites aux femmes. A Paris, RDV à 14h15 en bas des marches de l’Opéra Bastille. 3 Féminicides : de quoi parle-t-on ? « Fémini- » comme dans « féminin », « -cide » comme dans « homicide », « infanticide » ou « génocide ». De toute évidence, le féminicide est un meurtre de femme. Pourtant quand une femme est tuée, on parle toujours d’ »homicide », terme générique qui désigne le meurtre d’une personne humaine. Alors pourquoi ce terme ? Un féminicide est-il seulement un homicide de femme ou un infanticide de fille ? Ou ce terme recouvre-t-il une réalité plus complexe ? Dans «Femicide : Politics of Woman Killing», publié en 1992, Diana Russell en donne la définition suivante : il s’agit du « meurtre d’une femme parce qu’elle est une femme ». Dans une société misogyne, où les violences masculines contre les femmes sont répandues et banalisées, certains hommes tuent des femmes en raison de leur sexe. La haine des femmes va jusqu’au meurtre. 4 1 Pourquoi cette campagne ? 1.1 Première motivation : Le féminicide est un phénomène global qui touche de nombreuses femmes à travers le monde. Le féminicide, meurtre de femmes en raison de leur sexe, est un phénomène répandu dans de nombreux pays et sous différentes formes. L’ONU estime à 200 millions le nombre de femmes « manquantes ». Le Conseil de l’Europe a montré que la première cause de mortalité des femmes de 15 à 44 ans dans le monde était la violence masculine. Il est donc essentiel de mettre en lumière le dénominateur commun de toutes ces formes de meurtres de femmes. En Europe et dans les pays occidentaux, on peut citer : - Les féminicides « intimes » qui sont le fait d’hommes en couple avec la victime. En France, une femme est tuée tous les deux jours et demi. Ce fait est aujourd’hui présenté comme un simple fait divers, alors qu’il s’agit de l’aboutissement du système patriarcal. - Les « féminicides non intimes » commis par une personne qui n’est pas en relation intime avec la victime : meurtres de prostituées et ou meurtres précédés de viols ou dont le seul motif est l’appropriation de la victime par l’auteur du crime. - Les attentats contre les femmes qu’ont constituées les tueries de Polytechnique à Montréal en janvier 1989, et de Santa Barbara en mai 2014 : la tuerie de Polytechnique, perpétrée par Marc Lépine, a fait 14 victimes et en a blessé 14 autres. Marc Lépine les a éliminées parce qu’elles prenaient, selon lui, la place des hommes en tant qu’élèves ingénieures. A Santa Barbara, Elliot Rogers a tué 7 personnes en mai dernier, après avoir, dans une vidéo-testament, expliqué les raisons de son geste : « punir les femmes » parce qu'elles le « rejettent ». - Les meurtres qui ciblent des communautés de femmes particulièrement vulnérabilisées : au Canada, en 2010, l'Association des Femmes autochtones dénombrait 582 cas de femmes et filles autochtones disparues ou assassinées, dont 67% sont des cas de meurtres. Ailleurs dans le monde : - Les infanticides de bébés filles en Chine et en Inde ou féminicides liés à la dot : En Chine, des filles sont tuées parce que la politique de l’enfant unique et le système chinois font qu’il vaut mieux avoir un garçon plutôt qu’une fille. Un garçon est en effet considéré comme étant d'un meilleur soutien pour la famille. - Les suppressions de femmes en masse de Ciudad Juares : A Ciudad Juares, des femmes sont tuées de façon violentes (tortures, viols) dans une impunité totale. Entre 1993 et 2008, Amnesty International a dénombré pas moins de 1653 victimes et plus de 2000 femmes portées disparues. - Les crimes d’honneur dans les sociétés fortement patriarcales : pour laver l’honneur de la famille lorsqu’une femme ou une fille est violée, ou a un rapport sexuel avant le mariage, etc… 5 1.2 Deuxième motivation : des pays ont montré l’exemple et sont en avance en termes de reconnaissance du féminicide Osez le féminisme ! demande à la France la reconnaissance du féminicide, à l’instar de nombreux autres pays. En Amérique latine, la Convention Belem do Para, signée en 1994 au Brésil, sous l’égide de la Cour Interaméricaine des droits de l’Homme, est le premier texte au monde à reconnaître le féminicide. Dans la foulée, les pays signataires ont mis en place des lois, renforcées au cours des années, et qui ont développé une dimension intégrée des violences faites aux femmes, au-delà des violences physiques : violences sexuelles, psychologiques, émotionnelles, patrimoniales, institutionnelles, dans le domaine du travail. Au-delà de l’aspect répressif, ces lois définissent aussi des politiques publiques de lutte contre les violences et de protection des femmes qui en sont victimes. Cette convention proclame aussi la responsabilité des États, par leurs actions ou leurs omissions dans les violences commises contre les femmes. C’est comme cela par exemple que le Mexique a été condamné en 2007 pour sa négligence face aux féminicides perpétrés à Ciudad Juarez. Nos voisins d’Europe du Sud (Espagne et Italie), sont en avance. L’Espagne a en effet promulgué en 2004 une ambitieuse loi-cadre contre les violences de genre, qui a porté ses fruits. Ce texte est pionnier en Europe, dans la mesure où il considère les violences de genre comme étant un problème public, avec des tribunaux spécialisés. L’Italie a, quant à elle, promulgué en 2013 un décret-loi qui a pour objectif de lutter contre le crime de féminicide dans le couple. Une des particularités de ce texte est l’impossibilité de retirer une plainte une fois qu’elle a été déposée, obligeant ainsi les services judiciaires à entamer des poursuites. 1.3 Troisième motivation : les textes internationaux ratifiés par la France lui imposent de faire évoluer sa législation La France a ratifié en juillet dernier la Convention d’Istanbul, qui a pour objectif de « protéger les femmes contre toutes formes de violences » et implique un traitement différencié des crimes contre les femmes en raison de leur genre. La Convention définit et pénalise les diverses formes de violences à l'égard des femmes ainsi que la violence au sein du couple. Pour que ce texte soit efficace, les Etats parties doivent éventuellement introduire de nouvelles infractions. C’est dans ce contexte que l’Espagne et l’Italie, qui ont signé et ratifié la Convention d’Istanbul, ont intégré la notion de « violence de genre » dans leur Code pénal. 6 2 Objectifs de la Campagne : 2.1 Reconnaissance du féminicide sur le plan légal A ce jour, rien dans le code pénal ne permet de qualifier adéquatement un meurtre dont la motivation est le machisme. L’objectif premier de cette campagne est de faire reconnaitre les meurtres machistes comme circonstance aggravante du meurtre, à l’instar des crimes racistes, homophobes, antisémites…. Reconnaître cela dans la loi, c’est se donner les moyens de le combattre. Pour cela une évolution du code pénal est nécessaire. Nous comptons ainsi agir pour que des parlementaires s’emparent de cette question et la portent au niveau législatif. 2.2 Reconnaissance du féminicide par les médias. Une observation rapide du traitement médiatique des violences faites aux femmes, en France, a mis en lumière un traitement systématiquement « édulcoré » des meurtres d’épouses ou de compagnes. Les médias présentent ces meurtres comme de simples faits divers, qui seraient la conséquence d’un « coup de folie » au sein « d’un couple apparemment sans histoire ». Les médias sont complaisants avec ce qui est un véritable phénomène de masse. Il est grand temps que les médias traitent ces faits pour ce qu’ils sont : des féminicides. Le second objectif de cette campagne est donc de faire prendre en compte le terme et la signification des féminicides sur le plan médiatique (voir le Tumblr dans la partie « outils de campagne » ). 2.3 Reconnaissance du féminicide par le grand public. Le grand public, influencé par le traitement médiatique complaisant et la société machiste dans laquelle nous évoluons appréhende difficilement les crimes misogynes pour ce qu’ils sont : l’aboutissement d’un continuum de violences psychologiques et physiques qui constitue une emprise totale de la femme par l’homme. Le grand public doit prendre conscience que le machisme tue, que la violence envers les femmes n’est pas de la passion mais symptomatique de la mysoginie. Le Petit Robert vient d’inscrire le féminicide dans l’édition 2015 de son dictionnaire. Mais peu de personnes encore l’utilisent et le connaissent. Le troisième objectif est donc de faire connaître le terme féminicide et sa définition (via les outils de campagne de sensibilisation que nous lançons aujourd’hui). 7 3 Nos grandes témoins 3.1 Cathy Thomas La sœur, le père et la mère de Cathy Thomas ont été assassiné-e-s par l’ex-conjoint de sa sœur. Le triple homicide a eu lieu à Grande-Synthe début août, après des semaines de harcèlement (poursuites, sms, appels...) dont toute la famille a été victime. La Voix du Nord a fait des résumés assez complets à lire ICI Un traitement de l'information par les médias s’est axé sur le « crime passionnel » et a été très dur pour les survivant-e-s à ce drame. Depuis, le criminel s’est suicidé en prison, ce qui signifie une absence de procès. Cathy Thomas a décidé de s’engager en faveur de la reconnaissance légale du féminicide. Elle porte la pétition d’Osez le Féminisme ! pour la reconnaissance légale du féminicide. 3.2 Isabelle Steyer Isabelle Steyer est une avocate militante, inscrite au Barreau de Paris depuis 20 ans. Elle est spécialisée dans les violences faites aux femmes, et est intervenue dans les plus grands procès pénaux français (Michel Fourniret, Guy Georges, etc.). 3.3 Olga Gonzalez Olga est une militante féministe colombienne, engagée contre toutes les formes de violences faites aux femmes, et apportera son éclairage quant aux spécificités du féminicide en Colombie et en Amérique latine. 8 4 Les outils de la campagne : 4.1 Le clip de campagne : Réalisation d’un clip mis en ligne sur le site www.reconnaissonslefeminicide.fr qui met en lumière le traitement médiatique du féminicide. Pour le visionner directement sur Youtube, suivez ce lien 4.2 Le visuel de la campagne Ce visuel, décliné en affiches, sera collé dans les rues de Paris et dans de nombreuses villes, afin d'interpeller l'opinion publique sur le féminicide. Nous prévoyons également les actions urbaines suivantes, à Paris et en province : opération pochoir : « tag » au sol des slogans « le machisme tue » et « reconnaissons le féminicide ! », en jaune diffusion de tracts 9 4.3 La pétition Portée par Cathy Thomas, elle est disponible sur le site de pétition change.org. Vous pouvez la retrouver en suivant ce lien Cette pétition s’adresse à Christiane Taubira, Garde des Sceaux, et Pascale Boistard, Secrétaire d’Etat aux Droits des femmes. Je m'appelle Cathy T. Cet été, ma soeur, ainsi que mon père et ma mère, ont été assassinés en Août dernier par un homme qui n'a pas supporté que ma soeur le quitte et reprenne sa liberté après des mois de maltraitance. Comme souvent, la presse a parlé d'une relation passionnelle et d'un coup de folie. Mais ce qui a poussé cet homme à vouloir posséder ma soeur, à la transformer en punching ball, à tuer mes parents qui la protégeaient, c'est le machisme. Ma soeur n'est pas la seule. La première cause de mortalité des femmes entre 15 et 44 ans, c'est la violence machiste. Oui, le machisme tue tous les jours, partout. Infanticide des filles en Inde et en Chine, crimes d'honneur, violence conjugale...L' ONU estime qu'il manque 200 millions de femmes dans le monde. Le machisme est une idéologie de haine qui aboutit, trop souvent, au meurtre d'une femme. Quand allons-nous nous donner les moyens d'y mettre fin ? Dans la loi française, un crime raciste peut-être jugé comme tel, un crime antisémite peut-être condamné comme tel. Mais un crime machiste, ça n'existe pas. Pourtant, reconnaître cela dans la loi, c'est se donner les moyens de le combattre. Des pays ont déjà décidé d'agir. Mexique, Italie, Espagne, Pérou... Tous reconnaissent dans la loi le féminicide. Le Petit Robert a introduit dans son édition 2015 le mot << féminicide >> et sa définition : meurtre d'une femme, d'une fille, en raison de son sexe. La France a ratifié cet été la convention d'Istanbul qui lui impose dorénavant d'intégrer une perspective de genre dans les lois sur les violences. Aidez-nous à faire reconnaître et à combattre les meurtres machistes. Le machisme tue. Mettons un terme aux crimes machistes. Reconnaissons le féminicide. Merci. Cathy T. 10 4.4 Le site web www.reconnaissonslefeminicide.fr : Ce site est destiné au grand public. Nous l'avons voulu : informatif : il s'agit d'expliquer ce qu'est le féminicide, de donner des éléments factuels, statistiques, pour illustrer l'ampleur du phénomène ; participatif: comme pour toutes les campagnes menées par Osez le féminisme !, nous souhaitons que tout-e un-e chacun-e puisse s'impliquer (diffusion de la tribune, de la vidéo, partage du visuel, signature de la pétition) 4.5 L’opération « interpellation des médias » Nous avons créé un TumblR participatif. Le principe : des internautes nous envoient des articles de presse, dont le traitement est complaisant vis-à-vis d’un « fait divers » de violences conjugales. Un outil de partage sur Twitter permet ensuite d’interpeller le journaliste ou sa rédaction, avec le message suivant, par exemple : « ce n’est pas un drame passionnel, mais un féminicide #reconnaissonslefeminicide » 4.6 La tribune Une tribune sera publiée dans la presse le mardi 25 novembre. 11 5 Partenaires TrustLaw Connect est une émanation de la fondation Thomson Reuters qui met en lien des associations et des ONGs avec des cabinets d’avocat-e-s pour leur offrir un appui juridique sur des thèmes bien précis. TrustLaw Connect a mis en place un programme d’aide axé sur les droits des femmes, dans lequel s’inscrit notre démarche. Les avocat-e-s de TrustLaw Connect nous ont donc accompagné-e-s dans l’analyse juridique internationale du féminicide, Née en 2009, l’association Osez le féminisme ! a pour objectif d’élever le niveau de féminisme dans la société, en luttant contre les inégalités femmes-hommes. Présente dans une vingtaine de villes en France et suivie par 45000 personnes sur Facebook, elle publie un journal militant bimestriel, et mène des campagnes de sensibilisation et d’interpellation comme « Osez le clito ! », « Viol, la honte doit changer de camp » ou encore pour l’abolition du système prostitueur. 12
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