PREVALENCE DES TENTATIVES DE SUICIDE (TS) DANS UNE POPULATION DE VICTIMES DE VIOLENCES SEXUELLES Dr Violaine Guérin*, Dr Jean-Louis Thomas*, Dr Pierre Lévy**, Dr Jean-Michel Sigward***, Dr Natacha Regensberg de Andreis*, Dr Philippe Lacrosse*, Maria del Socorro Carette*, Pr Louis Jehel*** * Département médical Stop aux Violences Sexuelles (SVS), 23 rue Vernet, 75008 Paris, France, ** Département de Santé Publique, Hôpital Tenon (APHP), Paris, France, *** Département de Psychiatrie et Psychologie Médicale, Psychotraumatologie & Addictologie, Unité Sanitaire, CHU de Martinique, BP 632 - 97261 Fort de France Cedex, France Cent personnes ont répondu à une enquête épidémiologique prospective visant à évaluer les répercussions médicales chroniques des violences sexuelles : 91 femmes et 9 hommes, de moyenne d'âge 43 ans (+ 12,6), résidant en France (dont 33 en Ile de France et 3 aux Antilles) et sous régime de la sécurité sociale. Plus de 300 critères ont été analysés et les répondants ont rempli l'échelle HAD et un questionnaire spécifique de l'évaluation du retentissement de violences sexuelles créé par le groupe des thérapeutes de l'association SVS. Trente-et-une personnes (2 hommes et 29 femmes) ont déclaré au moins une TS, avec une moyenne de 3,6 TS (+ 4,83) par personne (min 1-max 20). Parmi tous les paramètres étudiés, le groupe des patients ayant fait des TS semble avoir été plus souvent exposé à des agresseurs multiples que le groupe sans TS sans atteindre le seuil de significativité (p=0,07). Il a déclaré significativement plus de pathologies pulmonaires sans qu'il y ait un lien avec une addiction tabagique et de pathologies psychiatriques, en particulier plus de traitements pour dépression (p=0,0177), d'actes d'automutilation (p=0,0001) et d'anorexies (p=0,0032). Il n'a pas été noté de différence statistiquement significative sur les autres critères et en particulier pas selon la nature de l'agression (viol ou attouchements), de son caractère intra-, extra-, intra + extra-familial, du sexe de l'agresseur, de son caractère unique ou répété, ni sur les paramètres de l'échelle HAD avec un cut off > ou = à 10. Cette analyse confirme l'existence de multiples complications médicales chez les personnes victimes de violences sexuelles, ce qui rend indispensable un dépistage actif par les médecins de ces violences. Vu leur prévalence, les tentatives de suicide devraient systématiquement faire l'objet d'une enquête active à la recherche de telles violences qui peuvent faire l'objet d'une amnésie post-traumatique.
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