armée.ch – 02/13

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4 Grenadier : un parcours de longue haleine
 6
Promotion militaire de la paix
10
Un engagement en faveur de la milice
12
La géographie militaire en pleine mutation
Editorial
Chers membres de la milice,
Cette édition s’adresse au Commandement des forces spéciales, des
troupes NBC, au Service d’élimination des munitions, à la Sécurité militaire, aux militaires incorporés à l’Etat-major de conduite de
l’armée et à l’Etat-major de l’armée ainsi qu’aux membres du Service
de la Croix-Rouge et de la justice militaire.
Le 26 juin, le Conseil fédéral a approuvé le message sur le développement de l’armée (DEVA) et a ouvert la procédure de consultation
à ce propos qui s’est terminée au mois de janvier. La proposition actuelle apporte des améliorations substantielles en particulier dans
deux domaines.
Ainsi, l’instruction, notamment celle des cadres, pourra être fortement optimisée. Concrètement, chaque conscrit accomplira à nouveau une école de recrues complète, et les cadres paieront entièrement
leur dernier galon. La planification prévoit que les CR ne dureront
pour la majorité des unités plus que deux semaines, mais la durée des
cours de cadres sera désormais d’une semaine entière.
Afin de pouvoir apporter un soutien plus complet et plus rapide aux
cantons ou aux autorités civiles en cas d’événements imprévus, une
« milice à disponibilité élevée » sera introduite. Ces formations de milice pourront être mises sur pied rapidement et disposeront d’un équipement complet, comme c’était le cas dans l’ancien système de mobilisation. Leur composition exacte sera définie dans le concept détaillé.
Cependant, le DEVA démontre aussi clairement que le budget prévu
ne nous permet pas de tout faire et que nous devons nous résoudre à
une réduction substantielle des prestations.
Bien que les décisions politiques ne soient pas attendues avant 2014
ou 2015, nous devons en planifier la mise en œuvre rapidement. Nous
souhaitons en réaliser certains éléments essentiels déjà au 1er janvier 2017.
Votre précieux travail contribue à soutenir les nettes améliorations
qui toucheront notre armée de milice. Je vous en remercie sincèrement.
Cdt C André Blattmann
Chef de l’Armée
2 armée.ch Chef de l’Armée 2 / 13
Photo: CME
Certains d’entre vous, chères lectrices et chers lecteurs, font partie
des « moyens de la première heure », et ce pour toutes les tâches de
l’armée : combattre, protéger et aider. Je tiens à vous remercier cordialement pour votre travail.
Image de titre
Commandement des forces spéciales –
­l ’humain, une valeur première (Photo : CFS)
Sommaire
4 Au commandement des forces spéciales
Le parcours de longue haleine pour devenir grenadier ou éclaireur-parachutiste
6 Promotion militaire de la paix
Une mission complexe pour SWISSINT
9 DEMUNEX aux côtés des militaires en service long
Des spécialistes EOD ont participé à l’exercice DUDEX
10 Police militaire
Un précieux engagement en faveur des troupes de milice
11 Nouveautés TI
Nouveau système de gestion des contenus
4 Au commandement des
forces spéciales
12 La géographie militaire en pleine mutation technologique
Nouvelle infrastructure militaire de géodonnées
14 En F/A-18 jusqu’en Russie
Participation au Salon international aérospatial de Moscou (MAKS)
16 100 ans en 324 pages :
Livre du jubilé des Forces aériennes
Impressum
« armée.ch », le magazine des militaires de l’Armée suisse, édition du chef de l’Armée,
paraît deux fois par année en français, italien et allemand
Prochaine édition :
1/2014 Délai rédactionnel : 17.03.2014
Parution :
Eté 2014
Editeur : Communication Défense (D)
Direction de la rédaction : Communication interne et à la troupe D, Stauffacherstr. 65/31b, 3003 Berne
Traduction : Services de traduction du DDPS
Mise en page et production : Centre des médias électroniques (CME), BLA
Impression : Ziegler Druck- und Verlags-AG, 8400 Winterthur
Changements d’adresse : Par écrit au chef de section de leur lieu de domicile
Copyright : DDPS, domaine Défense
Internet : www.armee.ch
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Promotion militaire de la paix
14
En F/A-18 jusqu’en Russie
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Sélection et instruction des forces spéciales
Le parcours du combattant pour devenir grenadier
ou éclaireur-parachutiste
Les grenadiers et les éclaireurs-parachutistes subissent une sélection et une instruction rigoureuses. Dans cette édition, armee.ch vous invite à découvrir les coulisses du Centre d’instruction des forces spéciales (CI FS) et le long chemin à parcourir
pour accéder à ces fonctions.
Lt col EMG Alexandre Molles, commandant CI FS
La création du commandement des forces spéciales (CFS) a vu la fusion des écoles de grenadiers d’Isone et des écoles et cours d’éclaireurs-parachutistes de Magadino au sein du Centre d’instruction des
forces spéciales (CI FS). Mais le CI FS ne forge pas uniquement les futurs grenadiers et éclaireurs-parachutistes : il est également un centre
de compétences du tir de précision, du service de sauts en parachute
et de vie sur le terrain pour l’ensemble de l’armée. L’instruction, qui
permet d’assurer la relève en fournissant le personnel nécessaire aux
bataillons de grenadiers et à la compagnie d’éclaireurs-parachutistes
jusqu’à l’échelon du commandant d’unité, reste toutefois une de ses
missions principales, l’autre étant l’introduction des nouvelles armes,
des systèmes et des techniques dans les formations de milice du CFS.
Le CI FS est organisé en divers cours et stages de formation : le stage
de formation de grenadiers, les cours d’éclaireurs-grenadiers, de tireurs d’élite et d’éclaireurs-parachutistes, l’école de sous-officiers
et d’officiers ainsi que les stages de formation technique et le service
pratique pour cadres, de l’échelon du chef de groupe à celui du commandant de bataillon.
Sélection – « La qualité prime sur la quantité »
Le processus pour être intégré à une formation de milice du CFS est
long et il commence parfois déjà avant le recrutement et l’école de recrues. Un critère essentiel distingue les candidats : ils sont volontaires.
Pour les grenadiers, le parcours qui mène au CI FS commence
normalement, à la case recrutement. Si ce dernier s’est bien déroulé, les futures recrues sont convoquées à Isone pour deux jours de
tests d’aptitude supplémentaires. Cette première sélection permet
d’identifier, avant l’école de recrues, les candidats inaptes pour raisons médicales, psychiques ou physiques. Durant ces deux journées,
les aspirants reçoivent également des informations qui les aident à
se préparer de manière optimale à l’ER qui les attend. Ensuite, pendant les onze premières semaines de l’école de recrues, le profil du
grenadier est réexaminé et affiné lors d’un processus de sélection et
L’insigne du CI FS (« Ausbildungszentrum Spezialkräfte » en allemand).
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de développement. Un grand examen de sélection final vient clore
cette phase. En cas de comportement inapproprié ou de prestation
défaillante, une sélection est encore possible plus tard, jusqu’à la fin
de l’école de recrues.
La sélection des éclaireurs-parachutistes commence, quant à
elle, avant le recrutement déjà, via le portail Internet SPHAIR. Si le
candidat remplit les conditions de base, il est convoqué pour un examen d’aptitude d’un jour à Dübendorf qui permet de tester les capacités de base et la motivation. L’étape suivante est une convocation
pour l’instruction de base de saut en parachute qui s’étend sur deux
fois deux semaines. Le recrutement militaire régulier se déroule en
parallèle. Les candidats qui ont rempli tous les critères de sélection
subissent encore un examen à l’Institut de médecine aéronautique
(IMA) avant de commencer le service.
L’instruction de grenadier et d’éclaireur-parachutiste est évidemment aussi ouverte aux femmes. Jusqu’à ce jour, deux candidates se sont présentées à la sélection, malheureusement sans succès.
Le stage de formation de grenadiers
L’école de recrues des grenadiers est particulière. Elle s’étend sur 25
semaines et s’articule en trois parties qui mettent les capacités physiques et psychiques à rude épreuve et demandent une grande disponibilité. L’acquisition des bases militaires se fait durant les onze
premières semaines au cours de l’instruction de base. Puis viennent
quatre semaines d’instruction de spécialiste durant lesquelles les grenadiers sont formés en tant que chef de troupe, tireur d’élite, explorateur, grenadier d’assaut, artificier, chauffeur, sanitaire d’unité, lancemines, mitrailleur ou pour diverses tâches d’échelon de conduite.
Les huit dernières semaines de l’ER sont consacrées à l’instruction
en formation. Les grenadiers y mettent en application ce qu’ils ont
appris dans le cadre de différents exercices, de l’échelon du groupe à
celui de la compagnie, en gardant à l’esprit leur devise, semper fidelis – toujours fidèle.
Cadres – conduite au combat.
Le stage de formation des éclaireurs-parachutistes
La sélection initiale des éclaireurs-parachutistes a lieu durant les
cinq semaines d’instruction de base et les quatre semaines de sélection pour le service de saut. Puis, durant les semaines qui suivent, les
candidats reçoivent une introduction aux thématiques spécifiques à
l’exploration. Différentes techniques de patrouille sont enseignées,
incluant la construction du bivouac, la patrouille en territoire ennemi ainsi que les manières de procéder lors d’un contact – par exemple
avec des chiens. L’instruction pour l’utilisation de l’équipement radio ainsi que les cours de parachutisme avec l’équipement respiratoire
pour saut à haute altitude (plus de 7000 m/mer) se font en parallèle.
Durant cette phase, les candidats s’entraînent aussi aux atterrissages
difficiles en zones montagneuses et en milieu aquatique. Le stage de
formation d’éclaireur-parachutiste dure 43 semaines au total, ce qui
signifie que les éclaireurs-parachutistes sont tous sous-officiers à la
fin de leur formation. Pour devenir officiers, ils accomplissent, le cas
échéant, encore 16 semaines supplémentaires.
Quatre semaines exigeantes d’exercice en engagement
Avant la fin de l’école de recrues, les grenadiers et éclaireurs-parachutistes reçoivent encore, durant quatre semaines, un aperçu de la réalité d’un engagement en opération spéciale. La compagnie des recrues
grenadiers, le stage de formations d’éclaireurs-parachutistes, l’école
de sous-officiers grenadiers et le stage technique pour aspirants officiers d’état-major sont intégrés à l’exercice. Les scénarios sont conçus
de manière à ce que les quatre phases d’une opération spéciale (analyse, préparation, action et suivi) puissent être entraînées. Pour que
l’opération spéciale se déroule avec succès, le commandant doit planifier non seulement les éléments dimensionnels de l’intervention tels
que transport, mise en place et exploitation d’une base des opérations
avancée, retrait, mais aussi d’autres moyens qu’il doit intégrer à l’engagement : transport aérien, éléments sanitaires, moyens d’infanterie supplémentaires destinés à l’autoprotection ou d’exploration aérienne, par exemple des drones ou des hélicoptères. La difficulté, lors
d’une opération spéciale, est dans le déclenchement synchronisé de
tous les éléments engagés et leur conduite adaptée à la situation. Les
exercices d’engagement en conduite libre et en formation avec d’autres
armes mettent en évidence, pour tous les participants, que l’excellence
ne peut être espérée que si les valeurs du CFS – HONOR, MODESTIA et UNITAS (honneur, modestie et unité) – sont intériorisées et
mises en pratique par tous. Une vérité qui accompagnera les grenadiers et les éclaireurs-parachutistes au-delà de leur formation, lorsqu’ils seront incorporés au sein d’un des bataillons de grenadiers ou
de la compagnie d’éclaireurs-parachutistes 17.
→→ www.armee.ch/cfs
Eclaireurs-parachutistes – saut en parachute.
Eclaireurs-parachutistes – infiltration par voie terrestre.
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5
Centre de compétences SWISSINT (Swiss Armed Forces International Command)
Promotion militaire de la paix – une
mission complexe de l’armée
En Corée, il peut faire très froid. Et au Soudan du Sud extrêmement chaud. Les engagements de l’Armée suisse en faveur
de la promotion de la paix sont aussi variés que les conditions climatiques des pays concernés. Ils font partie de la mission
de base de l’armée, telle qu’elle est définie par la loi.
Colonel Hansjörg Ruh, Comm SWISSINT
L’art. 1 de la loi fédérale du 3 février 1995 sur
l’armée et l’administration militaire (loi sur
l’armée, LAAM ; RS 510.10) fixe la mission
de l’armée :
1L’armée contribue à la prévention de la guerre
et de ce fait au maintien de la paix.
2Elle assure la défense de la Suisse et de sa
population et contribue à leur protection.
3Elle soutient les autorités civiles lorsque leurs
moyens ne suffisent plus :
a. pour faire face aux menaces graves contre
la sécurité intérieure ;
b.pour maîtriser d’autres situations extraordinaires, en particulier en cas de
catastrophe dans le pays ou à l’étranger.
4 Elle contribue à la promotion de la paix sur
le plan international.
6 armée.ch Chef de l’Armée 2 / 13
En Suisse, la promotion militaire de la paix,
telle qu’elle est prévue par l’al. 4 de l’article
mentionné ci-dessus, est mise en œuvre sur
le plan opérationnel par le Centre de compétences SWISSINT (Swiss Armed Forces
International Command) de Stans-Oberdorf. SWISSINT assure le recrutement, la
préparation et l’équipement des quelque
280 militaires suisses engagés actuellement
à l’étranger dans le cadre de missions pour
la promotion de la paix. Outre ces tâches de
recrutement, d’équipement et d’instruction
spécifique à l’engagement, la mise en œuvre de
cette mission de l’armée comprend également
le commandement national de l’engagement,
l’application des prescriptions politiques et
financières nationales ainsi que l’analyse de
l’engagement.
Les femmes sont aussi intéressées
Alors qu’une instruction militaire minimale
de capitaine est requise pour la préparation à
un engagement en tant qu’observateur militaire ou « béret bleu » en faveur de l’ONU, il est
possible de participer à d’autres missions sans
instruction militaire de base. Cette possibilité
est utilisée, notamment par les femmes. Des
opportunités intéressantes se présentent à
celles qui n’ont pas accompli de service tout
particulièrement dans le cadre de la mission
de la SWISSCOY au Kosovo, mais aussi dans
l’engagement de l’EUFOR en Bosnie-Herzégovine et dans le déminage humanitaire.
Pour la SWISSCOY, par exemple, des
spécialistes qualifiés, formés à des métiers civils, sont recherchés pour travailler
aux côtés des militaires. Des femmes ont
ainsi déjà apporté leur contribution dans
différents domaines, en tant que juristes,
officiers de presse, conductrices, logisticiennes, membres de l’équipe de liaison et
de surveillance (LMT) ou infirmières. Les
connaissances militaires indispensables leur
ont été transmises lors de l’instruction spécifique à l’engagement dispensée sur plusieurs
semaines par SWISSINT. Mais les possibilités d’engagement sont plus larges que les
engagements bien connus dans les Balkans :
l’Armée suisse participe à des missions de
promotion de la paix depuis 1953. Environ
280 personnes, hommes et femmes, du soldat
au divisionnaire, sont engagés dans 16 pays
sur quatre continents. La majorité d’entre eux
sont des membres de la milice.
Engagements suisses d’hier et d’aujourd’hui
C’est en 1953, avec la décision du Conseil
fédéral d’autoriser l’engagement de mili-
taires suisses armés en Corée au profit de
la Commission de rapatriement des nations
neutres (CRNN) et de la Commission de
supervision des nations neutres (CSNN),
que la promotion militaire de la paix suisse
a vu le jour. La CSNN existe toujours et a
gagné en importance. Elle reçoit aujourd’hui
l’appui de cinq officiers de l’Armée suisse qui
se trouvent à Panmunjom.
Les engagements d’observateurs militaires suisses non armés existent depuis
1990. Une douzaine d’officiers suisses, des
capitaines et des majors, se trouvent actuellement au Proche-Orient en mission auprès
de l’ONUST. D’autres bérets bleus effectuent
un service auprès de la MONUSCO (en République démocratique du Congo), du BNUB
(au Burundi), de l’UNMISS (au Soudan du
Sud) et de la MINUSMA (au Mali). Ces
observateurs impartiaux, en tant qu’intermédiaires du Conseil de sécurité de l’ONU,
jouent un rôle important en faveur de la paix
dans les zones de conflit.
L’engagement de l’Armée suisse avec
la SWISSCOY dans le cadre de la KFOR au
Kosovo a commencé en 1999. Le Parlement
a limité ce mandat à fin 2014 et le message
relatif à une prolongation est actuellement
en cours d’élaboration. La SWISSCOY
comprend au maximum 220 volontaires
armés pour assurer leur propre protection
et répartis dans les unités suivantes : une
compagnie logistique (tâches logistiques nationales et prestations binationales), quatre
équipes LMT (liaison et surveillance), une
section de transport (multinationale), une
section du génie (projets de construction
généraux de la KFOR), une police militaire
ainsi qu’une équipe EOD (élimination de
munitions non explosées). Un détachement
de transport aérien avec hélicoptères est
également engagé au Kosovo.
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Dans le domaine du déminage humanitaire,
des Suisses travaillent aussi en Somalie,
dans la région du Pount, au Soudan du Sud,
dans l’Ouest du Sahara et en République
démocratique du Congo, par exemple en
tant que conseillers administratif, financier,
logistique ou technique ou en tant que spécialiste du système de gestion de l’information
dans la lutte antimine (IMSMA). A New
York, deux Suisses occupent des fonctions
de portfolio support officer et programme
officer au Bureau des Nations Unies pour
les services d’appui aux projets (UNOPS).
D’autres officiers sont directeur de cours et
chef d’instruction auprès du Kofi Annan International Peacekeeping Training Center
(KAIPTC) au Ghana ou en tant que chef
de l’instruction du Security Sector Reform
(SSR) au Soudan du Sud.
Depuis novembre 2004, la Suisse participe à la mission EUFOR ALTHEA en
Bosnie-Herzégovine. Actuellement, vingt
officiers et sous-officiers constituent les deux
équipes de liaison et de surveillance (LOT)
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engagées à Mostar et Trebinje. En outre,
plusieurs officiers d’état-major sont actifs
au Lot Coordination Center (LCC) qui se
trouve au quartier général de l’EUFOR à
Sarajevo. En février 2011, l’engagement de
la Suisse au profit de l’EUFOR a été d’une
équipe de formation mobile (Mobile Training Team ou MTT). Des experts suisses en
armes légères, en munitions et en langues,
affectés à une équipe multinationale de
spécialistes, dispensent aux forces armées
de Bosnie-Herzégovine une formation
concernant la gestion des munitions et des
dépôts d’armes.
Afin d’assurer tous ces engagements,
le Centre de compétences SWISSINT recrute en permanence des généralistes et des
spécialistes pour les différents domaines
concernés. Des cours de préparation à l’engagement complets, pouvant durer jusqu’à
trois mois, ont lieu deux fois par an pour
les contingents de la KFOR et la mission
de l’EUFOR. De plus, des candidats observateurs militaires viennent du monde
entier à Stans pour suivre le Swiss Military
Observer Course (SUNMOC), cours certifié
par l’ONU qui les prépare à assumer leurs
tâches exigeantes.
Pour garantir une formation ciblée,
le centre d’instruction SWISSINT dispose
d’un personnel enseignant polyglotte et
expérimenté. Les séquences d’instruction
axées sur l’engagement sont contrôlées et
évaluées après chaque stage de formation afin
de transmettre les connaissances théoriques
et pratiques les meilleures possibles pour
les engagements de promotion de la paix à
l’étranger. Les personnes intéressées trouveront plus d’informations sur le site Internet
de l’armée www.armee.ch/peace-support.
Cette page permet notamment de télécharger
les formulaires pour déposer une candidature. Dès que le dossier a été traité par le
service du personnel et si les conditions de
base sont remplies, le candidat est convoqué
pour un premier jour de recrutement.
Un spécialiste EOD au travail sur un raté.
« DUDEX 13 » :
Une coopération entre le Centre de compétences
NBC-DEMUNEX et les militaires en service long
Lors de travaux de déblayage suite à un tremblement de terre, des munitions sont découvertes dans une cave en Suisse
orientale. C’est là qu’interviennent les préposés à l’élimination de munitions non explosées du Centre de compétences
NBC-DEMUNEX. Le centre, en tant qu’élément professionnel externe, a participé pour la deuxième fois en 2013 à l’exercice
« DUDEX » des militaires en service long.
Cap Christian Wanner
Le troisième exercice combiné pour militaires en service long,
« DUDEX », s’est déroulé dans le Toggenburg. Les formations de militaires en service long des Forces terrestres qui y ont participé provenaient de l’infanterie, de l’aide en cas de catastrophe, des troupes
sanitaires ainsi que de la logistique. La brigade d’aide au commandement 41 a assuré la direction de l’exercice par le biais de sa compagnie
d’aide au commandement 104. Le Centre de compétences NBC-DEMUNEX, qui avait déjà participé à l’exercice en 2012, s’est à nouveau
engagé avec succès en tant qu’élément professionnel externe. L’objectif
de l’exercice était l’instruction combinée des formations de militaires
en service long. Il a permis de tester leur capacité de réaction lors d’une
alarme et aussi de tirer de précieux enseignements afin d’assurer que les
« moyens de la première heure » puissent être engagés à temps, conformément à leur profil de prestations. Le scénario « Découverte de munitions non explosées » a permis d’exercer l’impressionnant dispositif de déclenchement de l’alarme ainsi que la coopération, sur les lieux
du sinistre, entre les différents intervenants (infanterie, troupes sanitaires, préposés à l’élimination des munitions non explosées ou éléments Explosive Ordnance Disposal [EOD], aide au commandement,
logistique et médias).
Intervention des troupes sanitaires
Le scénario imaginait un tremblement de terre de moyenne ampleur. Lors du pompage d’une cave et de travaux de déblayage des décombres dans un bunker, deux ratés sont découverts et signalés à la
centrale. L’équipe EOD est alarmée. Les préposés à l’élimination des
munitions non explosées se rendent sur place avec EAGLE IV, un véhicule EOD-EOR permettant l’exploration et l’enlèvement des munitions, ainsi qu’avec une unité de transport lourd spécialisée dans les
bombes (le Bombenrolli). Le secteur a déjà été évacué et l’accès en a
été barré. Après s’être orientés, les spécialistes débutent la reconnaissance, puis procèdent à l’élimination des engins. Le scénario prévoit
alors encore un accident : un des spécialistes EOD se casse la jambe,
ce qui nécessite une prise en charge par les troupes sanitaires. Cellesci dispensent les soins médicaux d’urgence (y c. perfusion et oxygène)
et extraient le blessé de la cave. L’exercice aura duré quatre heures et
s’est terminé avec succès.
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Police militaire
Un engagement en faveur des troupes de milice
La police militaire apporte un appui précieux aux troupes de milice et assure un traitement professionnel de cas complexes,
tels qu’accidents ou actes délictueux, mais aussi des activités de contrôles, partout là où l’armée et la population estiment
que c’est important.
Chaque jour, entre 10 000 et 15 000 militaires sont en service à l’Armée suisse. La
grande majorité sont des soldats de milice
qui ne passent que peu de temps dans cet
environnement où les normes ne sont pas
les mêmes que dans le monde civil. Durant
le service, on manipule des armes de tous
calibres avec lesquelles on fait feu non seulement lors d’exercices formels mais aussi
dans le cadre d’installations d’exercice
complexes et l’on engage toutes sortes de
véhicules aux propriétés diverses (blindés,
véhicules lourds, larges, équipés d’armement, etc.). La probabilité qu’un incident
puisse se produire est donc élevée si on la
compare à la société civile.
De plus, l’armée dispose de tout un
arsenal d’objets dangereux, tels qu’armes,
munitions, explosifs, détonateurs, grenades,
etc., qui doit en toutes circonstances être
protégé contre le vol et toute utilisation abusive. L’armée doit donc ici veiller à garantir
la sécurité.
Photo : Sécurité militaire
Brigadier Beat Eberle, cdt Sécurité militaire
Les professionnels de la police militaire sont aussi engagés dans le cadre de contrôles routiers.
Un partenaire des troupes de milice
En ce qui concerne les mesures disciplinaires, la troupe fonctionne en principe
de manière indépendante: le commandant
Une application de la police militaire est
mise à disposition gratuitement.
10 armée.ch Chef de l’Armée 2 / 13
applique le droit disciplinaire. Toutefois,
si les conséquences d’un événement vont
au-delà de cette procédure et s’il se produit,
par exemple un accident de la route ou
un accident lors de la manipulation d’une
arme, un vol ou un abus de stupéfiants, ou
encore s’il s’agit de vérifier la protection
d’un dispositif, alors la police militaire
(PM) entre en action.
La police militaire peut intervenir en
tant que consultant et apporter son appui
déjà lors des rapports de préparation ; elle
contrôle de manière préventive les dispositifs
essentiels et finalement, en cas d’incident, est
engagée en tant que police de l’armée. L’objectif est, par des conseils judicieux, d’accroître
la sécurité de la troupe et de la population et,
par une intervention rapide, d’éviter le pire.
Les expériences accumulées lors de la
collaboration avec les formations de milice
sont toutes positives. De plus en plus largement, on reconnaît que mieux vaut appeler la
police militaire une fois de trop, qu’une fois
de pas assez. En effet, comme l’expérience
l’a montré par exemple en cas de disparition
d’objets dangereux, seule l’intervention
immédiate de la PM permet d’éviter que
des traces disparaissent ou que le produit
d’infractions soit dissimulé.
La police militaire appuie également
la troupe dans le maintien de l’ordre et de
la discipline. Elle effectue par exemple des
contrôles surprises dans les gares principales
ou s’assure que les ordres concernant les
munitions soient respectés après les tirs de
combat. En effet, une attitude inappropriée
des militaires se déplaçant entre leur lieu de
service et leur domicile ou des munitions
qui seraient emportées à la maison, même
s’il s’agit de cas isolés, nuisent à l’image de
l’armée. C’est pourquoi le chef de l’Armée
donne une grande importance aux contrôles
effectués par la PM. Ceux-ci ont sensiblement
contribué à l’amélioration du comportement
de la troupe.
Nouveautés TI
Nouveau système de gestion des contenus
Photo : Armée suisse – CME
Aucun média ne vous transmet aujourd’hui les informations de manière plus rapide, sûre et avantageuse qu’Internet et le
courriel. Une équipe de projet, mandatée par le Secrétariat général du DDPS, travaille à la préparation d’un nouvel outil de
rédaction et de publication qui répondra aux exigences futures.
Peter U. Wünsche, Comm D
L’administration fédérale compte actuellement environ 38 000 collaborateurs. Un
quart, soit quelque 9500 personnes, travaillent pour le domaine de la Défense, dans
les quatre régions linguistiques de notre pays.
Et pour vous transmettre les informations
le plus vite possible, chères lectrices, chers
lecteurs, nous tablons toujours davantage
sur les canaux électroniques.
jet se trouve, depuis fin 2012, dans une étape
intensive : actuellement, plus de 60 personnes
et neuf entreprises externes travaillent simultanément à la réalisation de cinq projets partiels. Pour la Défense, l’élaboration
conceptuelle des futurs sites web ainsi que
la transformation des contenus de l’ancien
système CMS et leur adaptation au nouveau
service représentent des défis de taille.
On cherche : un CMS-managed Service
– et non pas un produit technique
Changements et améliorations
L’appel d’offres public en cours, qui se base
sur les directives de l’Organisation mondiale
du commerce (OMC), a pour objectif le choix
d’un partenaire fiable, capable de fournir les
prestations souhaitées de A à Z, et non pas
l’acquisition d’une infrastructure. Le DDPS
souhaite utiliser un service qui lui sera intégralement livré depuis le Cloud. Ce service
doit comprendre non seulement les fonctionnalités mais aussi l’exploitation d’un système
de gestion des contenus (content management
system ou CMS) (voir à ce sujet l’encadré
« Stratégie de l’informatique en nuage »).
Un projet qui accumule les superlatifs
Après une longue phase préparatoire, le pro-
INTERNET : l’armée souhaite renforcer sa
présence sur le web et simplifier l’accès aux
informations qu’elle propose. Pour ce faire,
tous les sites actuels (Forces terrestres, Forces
aériennes, Base logistique de l’armée, etc.)
seront regroupés sous un seul toit, le portail
« armee.ch ».
EXTRANET: l’extranet va disparaître.
A l’avenir, les cadres de milice et les partenaires de l’Armée suisse recevront des
informations directement via Internet et/
ou le LMS, la plateforme d’apprentissage en
ligne du DDPS.
INTRANET: un nouvel intranet va être
conçu de manière unifiée, pour l’ensemble du
département. Il comprendra, pour l’ensemble
du DDPS, une structure de base commune
que les différentes unités organisationnelles
pourront développer en fonction de leurs
besoins spécifiques. Le changement le plus
apparent se présentera à l’ouverture du navigateur : en tant qu’utilisateur de l’intranet,
vous verrez alors apparaître directement la
page d’accueil de votre UO respective. Une
page d’informations, réparties sur plusieurs
colonnes, et un système de distribution
finement pensé, vous permettront d’avoir
en tout temps accès aux dernières nouvelles
concernant votre UO ou un autre domaine à
l’échelon supérieur.
Stratégie de l’informatique en nuage
Le comité de pilotage E-Government a adopté, le 25 octobre 2012, la Stratégie de l’informatique en nuage des autorités suisses
2012 – 2020. L’acquisition d’un CMS-managed
Service doit permettre de profiter des avantages technologiques proposés par de nouveaux modèles commerciaux. Le DDPS ainsi
que d’autres départements, offices et unités
organisationnelles pourront ainsi disposer, durant les années à venir, des fonctionnalités
souhaitées à un bon rapport prestations-prix.
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La géographie militaire en pleine mutation technologique
Vers une infrastructure militaire
de géodonnées
L’armée veut moderniser son infrastructure militaire de géodonnées et parvenir à un usage coordonné des informations
géographiques et de leurs technologies. Les travaux nécessaires ont été entrepris conformément au concept GéoInfo D et
sous la direction de l’Etat-major de conduite de l’armée.
Michael Lanini, officier géo D
Les informations géographiques constituent la base de la planification et de la conduite d’actions militaires et 85 %, au moins, de toutes
les décisions prises dans le domaine militaire se fondent également
sur elles. Pour que les informations géographiques puissent être utilisées de manière efficace, elles doivent être compatibles les unes avec
les autres, accessibles et actualisées en tout temps. Pour ce faire, une
politique commune en matière d’informations géographiques ainsi que des standards et technologies uniformes à tous les échelons
sont indispensables. C’est pourquoi l’Etat-major de l’armée a chargé l’Etat-major de conduite de l’armée de faire avancer la mise en
œuvre sur le plan organisationnel de la promotion d’un usage coordonné des informations géographiques et de leurs technologies. L’infrastructure militaire de géodonnées (MGDI) fait partie intégrante
du projet et s’efforcera d’offrir un accès sûr à une offre en informations géographiques axée sur les besoins de la troupe et des systèmes.
Celles-ci seront acquises et préparées par le Service GéoInfo D (S
GéoInfo) qui est actuellement encore en cours d’élaboration. Le responsable de processus et l’interlocuteur du domaine des prestations
de service est l’officier géo D.
Le Service GéoInfo D : de quoi s’agit-il ?
Le passage au monde numérique a certes apporté une disponibilité plus élevée et une plus grande simplicité d’utilisation. Mais une
analyse de la situation en 2009 a montré qu’au sein du domaine départemental de la Défense, l’usage de cartes et d’informations géographiques n’était pas réglementé. C’est ainsi qu’est né le concept
12 armée.ch Chef de l’Armée 2 / 13
GéoInfo D, validé par l’Etat-major de l’armée le 27 juillet 2012.
L’étude définit un cadre pour l’usage futur d’informations géographiques au sein de l’armée et aspire à une plus grande efficacité dans
ce domaine. Il est stipulé dans les lignes directrices que les processus
et rôles futurs ainsi que leurs attributions doivent figurer dans les règlements de gestion correspondants. Le besoin en informations géographiques doit être documenté de façon transparente et autorisé ensuite par un organe central. Dans le cadre de la gestion des données
géographiques, il s’agit de créer une solution centrale pour standardiser les composantes des systèmes d’informations géographiques
(SIG) dans les systèmes. Le S GéoInfo D devient ainsi le seul interlocuteur au sein de l’armée pour toute question relative aux géodonnées.
Il est dirigé par l’officier géo D qui est le responsable de processus. Par
contre, la fourniture de prestations dans les domaines des cartes, des
géodonnées et des services géographiques est réglée par des conventions de prestations. De plus, pour mettre en réseau toutes les personnes impliquées dans le domaine GéoInfo, une infrastructure militaire de géodonnées est encore en cours de réalisation.
Les informations géographiques comme services : l’infrastructure militaire de géodonnées (MGDI)
Par infrastructure de géodonnées, on comprend l’ensemble des géodonnées, des métainformations (catalogue), des services géographiques de base, des directives, des standards et l’infrastructure
technique (serveur, banques de données, réseaux, etc.). Elle se fonde
sur une architecture axée sur les services et se construit par étape,
en étroite collaboration avec la Base d’aide au commandement et
­l ’Office fédéral de la topographie swisstopo.
Les cartes nationales sur papier vont-elles disparaître ?
Les cartes nationales traditionnelles sur papier et les produits géographiques édités ainsi que certains documents spéciaux resteront,
à moyen terme, les seules bases géographiques résistant aux crises et
utilisables pour s’orienter dans le terrain. Là où les installations multimédia et les terminaux appropriés le permettent, elles seront toutefois progressivement remplacées par des produits numériques (p. ex.
à l’aide du système de représentation cartographique KADAS ou du
logiciel de visualisation dans un FIS). Les géodonnées numériques ne
remplacent pas fondamentalement les produits cartographiques, mais
constituent la base nécessaire à leur fabrication et offrent un grand
potentiel de développement dans le domaine des analyses spatiales.
Photos : mises à disposition
La mise en place du MGDI permettra de soutenir l’approvisionnement en géodonnées des systèmes d’engagement et d’information en
matière de conduite. Le MGDI garantira, en premier lieu, l’accès à
des géodonnées actualisées, vérifiées et consistantes pour que puisse
se concrétiser la vision du « combat sur les mêmes bases cartographiques » (le terme est repris de la vision de l’OTAN dans le domaine
GéoInfo : « Fighting off the same map »). Une base d’informations
géographiques centralisée et consolidée contribue à une meilleure
communication dans le cadre de la représentation de la situation, de
la localisation de toutes les personnes impliquées dans l’engagement
et de la prévention de prises de décisions erronées relatives à un emplacement ou une région.
Vue depuis un cockpit.
Principe du « Combat sur les mêmes bases cartographiques ».
armée.ch Chef de l’Armée 2 / 13
13
Participation au MAKS
En F/A-18 jusqu’en Russie
A la fin août, le capitaine Ralph Knittel a piloté un F/A-18 jusqu’à Moscou. Aucun autre pilote d’avion de combat suisse
ne s’était aventuré aussi loin à l’Est avant lui. Le pilote militaire de carrière, engagé sur la Base aérienne de Payerne, a
volé sur une distance de 2500 kilomètres. Cette mission n’a pas manqué de poser de nombreux défis à l’ensemble des
personnes impliquées.
David Marquis, Communication Forces aériennes
Deux bombardiers russes longue distance exposés à côté d’un avion
de combat suisse sous une lumière vespérale : une telle scène aurait
été inimaginable dans les années 80. Entre-temps, la situation géopolitique a connu un profond bouleversement et les visites des armées
de l’air occidentales au Salon international aérospatial de Moscou
(dont l’acronyme est MAKS en russe) à Schukowski près de Moscou
sont devenues monnaie courante. Cette année, les Forces aériennes
suisses ont décidé d’envoyer pour la première fois un avion en Russie. Le mandat de l’équipe helvétique ne consistait pas seulement à
présenter le F/A-18 au public russe, mais aussi à mener des entretiens avec d’éventuels participants à AIR14 Payerne. A l’occasion de
ce meeting aérien, les Forces aériennes suisses célébreront leur centième anniversaire.
Escale en Pologne
« Même trois réservoirs externes n’auraient pas suffi pour assurer
un vol direct jusqu’à Moscou », explique le capitaine Ralph Knittel.
C’est pourquoi une escale a été d’emblée programmée en Pologne.
« Le ravitaillement en Pologne s’est fait sans problème, car on y travaille selon les normes occidentales », précise Ralph Knittel. Toutefois, ce n’est pas tous les jours qu’un F/A-18 atterrit sur une base aérienne en Pologne : « Quantité de collaborateurs nous attendaient avec
14 armée.ch Chef de l’Armée 2 / 13
leurs appareils photo ». Malgré ces conditions idéales en Pologne, le
vol n’a pas été de tout repos. « La charge de travail était énorme, tant
pour la préparation du vol qu’une fois à l’intérieur du cockpit », raconte le capitaine. C’est pourquoi l’avion choisi pour Moscou était
un biplace. Un deuxième pilote, le major Jascha Haller, a donc pris
place derrière Ralph Knittel pour le seconder. Le capitaine Knittel
explique : « Nous disposions dans notre cockpit, relativement étroit,
d’un grand nombre de cartes des voies aériennes et de plans d’approche. Avant le vol, nous avons pris la peine d’avertir plusieurs aéroports sur notre route. Nous voulions pouvoir compter sur de l’aide
en cas de problème technique, au cas où nous n’aurions pas pu continuer notre vol jusqu’à destination. » Autre complication : en Russie,
dans la navigation aérienne, on utilise le système métrique pour les
approches aux instruments dans les aéroports, alors que le pied est
en usage comme mesure au plan international et pour tous les instruments du cockpit d’un F/A-18. Les pilotes suisses ont donc eu recours à des tableaux de conversion.
Planification rigoureuse
Le soutien des dispatchers de la défense aérienne et du transport aérien à Dübendorf, ainsi que l’aide de l’Ambassade suisse à Moscou, se
sont avérés indispensables pour mener à bien les nombreux préparatifs. « Nous avons reçu les dernières autorisations de survol quelques
jours à peine avant le départ, et encore, uniquement parce que nous
Le capitaine Ralph Knittel a piloté son F/A-18 jusqu’à Moscou.
Photos : Forces aériennes
Le F/A-18D et ses deux pilotes suisses à l’atterrissage à Moscou.
A Moscou, le capitaine Knittel a présenté aussi le F/A-18 en vol.
avons fait un peu pression. » Ralph Knittel compare le temps et le volume de travail investis pour la présentation du F/A-18 à Moscou à
celui effectué par le F/A-18 Display Team pendant toute une saison :
« Cet exploit aurait été impossible sans l’engagement extraordinaire
de toutes les personnes impliquées dans le projet qui sont allées, pour
certaines, jusqu’à sacrifier une partie de leurs vacances. »
action spontanée de ce type ne permet pas d’annoncer la pièce à la
douane dans le délai demandé », explique Ralph Knittel. Comme les
autorités douanières russes sont connues pour leur minutie, l’équipage a craint de ne pas obtenir l’autorisation de sortie le jour du départ. « Après moult discussions et téléphones, nous avons quand
même pu nous envoler, avec un peu de retard il est vrai. »
Obstacles bureaucratiques
Un partenaire important
Même après l’atterrissage à Schukowski, il a fallu surmonter certains
écueils. Ainsi, l’organisateur ne voulait pas reconnaître le certificat
d’aptitude au vol, car, contrairement à l’usage russe, celui du F/A-18
ne précise pas la date de fin de vie technique. « Ce n’est pas nécessaire
chez nous, car la structure de l’avion est révisée à intervalles définis »,
explique Ralph Knittel. Après 90 minutes de discussion, traduite par
le lieutenant-colonel EMG Simon Eugster, attaché de défense suisse
à Moscou, les Russes ont fini par adopter une attitude plus conciliante. Le capitaine Knittel a finalement pu exhiber son avion lors de
quelques démonstrations de vol.
Le voyage à Moscou a certes été particulièrement intense pour toute
la délégation suisse – pilotes, mécaniciens, traducteur et personnel
de surveillance de l’avion, mais il a été couronné de succès ! « Les démonstrations de vol ont suscité un vif intérêt. Les articles destinés
aux fans se sont arrachés », se souvient Ralph Knittel. Aucun F/A-18
n’avait encore été présenté au MAKS. L’organisateur s’est montré aussi fort reconnaissant : « Nous avons pu remarquer que la Suisse était
considérée comme un important partenaire économique et politique
en Russie. Nous avons été fort bien accueillis partout. Notre présence
au MAKS a certainement laissé une impression durable. » Quant aux
Suisses, ils ont eux aussi pu faire le plein d’impressions fortes. « Pour
moi, c’était une occasion unique de voir voler en vrai les avions de
combat russes. Les prestations en vol des Suchoi Su-30 et T-50 sont
très impressionnantes. Et j’ai aussi pu m’asseoir dans un bombardier Su-34 ! Jamais je n’aurais imaginé avoir un jour ce privilège ! »
Départ différé
Un problème technique a placé la délégation helvétique devant de
nouveaux défis. La pièce de rechange n’était pas disponible sur place.
Elle a dû être apportée à Moscou pendant le week-end par l’intermédiaire du Service de transport aérien de la Confédération. « Une
armée.ch Chef de l’Armée 2 / 13
15
Photo : Forces aériennes
Quand le passé côtoie le présent : le F/A-18 et le Morane ornent la couverture de « UNO ZERO ZERO ».
Livre du jubilé des Forces aériennes
100 ans en 324 pages
Les Forces aériennes suisses ont été créées à la veille de la Première Guerre mondiale, le 31 juillet 1914. Elles fêteront donc
leurs cent ans l’année prochaine. Cet événement d’importance ne sera pas seulement célébré à Payerne lors du meeting
aérien AIR14. A la fin du mois de novembre, un livre reflétant le passé et le présent des Forces aériennes sur 324 pages et au
travers de nombreuses images a également été publié.
David Marquis, Communication des Forces aériennes
Le livre illustré grand format célébrant le centenaire des Forces aériennes s’appelle « UNO ZERO ZERO », ce qui signifie «100 » dans le
code Bambini anciennement employé pour les communications radio
aéronautiques. L’ouvrage est divisé en deux parties. La première partie
montre les moyens actuels des Forces aériennes avec, à l’arrière-plan,
les plus beaux paysages de Suisse. Les sept chapitres de la deuxième
partie retracent les cent ans de l’armée de l’air helvétique. Selon Laurent
Savary, suppléant du chef de la Communication des Forces aériennes
et responsable de cette partie, l’objectif n’était pas d’effectuer une
présentation complète de l’histoire des Forces aériennes, car une telle
entreprise aurait pris des proportions titanesques. Il ajoute à ce sujet
que la rédaction historique s’est par conséquent permis une certaine
subjectivité et s’est limitée aux étapes qui lui ont paru essentielles.
L’être humain avant les chiffres et les faits
« Nous voulions non seulement compiler des chiffres et des faits,
mais aussi laisser la parole aux personnes qui ont façonné les Forces
aériennes », explique Laurent Savary, avant de préciser que la rédaction
s’est entretenue avec un témoin de l’époque pour chaque thématique, et ce jusqu’au temps des pionniers. En effet, même le récit d’un
contemporain des années cruciales de la fondation a pu être repris.
« Heureusement pour nous, Theodor Real, le premier commandant,
a couché sur le papier ses souvenirs des débuts des troupes d’aviation
16 armée.ch Chef de l’Armée 2 / 13
exposant à l’occasion de leur 25e anniversaire », déclare Laurent Savary,
qui raconte ensuite que, pour la deuxième époque importante, à savoir
la Seconde Guerre mondiale, il a pu s’entretenir avec un aviateur qui
pilotait alors des avions de combat Morane.
Des avions au-dessus des paysages helvétiques
Outre l’histoire des cent ans des Forces aériennes, la partie historique du livre « UNO ZERO ZERO » présente un grand nombre de
clichés de toutes les époques, dont certains sont inédits. Les photos
sont encore plus à l’honneur dans la partie contemporaine. Celle-ci
regroupe quelque 80 clichés pris spécialement pour le livre. « Nous
avons défini les sujets des photos à l’avance au sein d’une équipe. Il
s’agissait de faire des liens entre des aspects typiquement suisses et
des avions militaires », explique le major Andri Spinas, responsable
de la photographie de bord au sein des Forces aériennes. Il ajoute
que le défi était de taille, car il fallait que les pilotes, les avions et les
photographes se tiennent prêts au bon moment et sous de bonnes
conditions météorologiques, et ce malgré des ressources limitées,
afin de réaliser des clichés optimaux. Il aura fallu près de deux ans au
photographe de bord de carrière et à son équipe pour prendre toutes
les photos nécessaires. Lorsqu’on lui demande quelle est la plus belle
image du livre, il répond : « Je l’ignore encore. Je ne le saurai que lorsque
je verrai la version imprimée de l’ouvrage ».
→→ « Uno Zero Zero » peut être commandé sur le site www.luftwaffe.ch
4
KOMBI 13 –
Aide transfrontalière en cas d’inondation
2 / 13
2 Développement de l’armée (DEVA) – « Voilà à quoi ressemble notre atelier »
8 L’escadrille d’aviation 6 – Troquer le costume-cravate contre la combinaison d’aviateur
10 Pèlerinage à Lourdes – Pour chacun une expérience particulière
Développement de l’armée (DEVA) : entretien avec le brigadier Sergio Stoller, responsable du projet
« Voilà à quoi ressemble notre atelier »
Le développement de l’armée (DEVA) n’est pas terminé et n’est pas encore disponible sur les étals. Le brigadier
Sergio Stoller, responsable du projet, souligne que le DEVA fait l’objet d’un travail intensif et est donc toujours
à l’atelier. Il nous invite à y jeter un coup d’œil.
Daniel Laroche, Communication Défense
Au début du mois d’octobre, l’ancien délégué
du chef de l’Armée pour le DEVA, le col EMG
Alain Vuitel, a remis les rênes au nouveau
chef de projet, le brigadier Sergio Stoller.
Brigadier chef de l’EM CdA à partir du
1er janvier 2014, le col EMG Vuitel demeure
responsable de la rédaction finale de la partie II
du rapport général, tandis que le br Stoller
et son équipe de projet s’occupent depuis
octobre de la suite de la planification, de la
mise en œuvre et du pilotage de la future
armée.
Le br Stoller est donc devenu l’homme
de référence concernant le DEVA. Selon lui,
le contenu du projet n’est pas l’unique point
crucial : il est très important de bien communiquer et, ainsi, de favoriser la compréhension. Devant concilier les intérêts militaires
et politiques sous l’œil des médias, il assume
une tâche qui n’est certes pas aisée.
2 armée.ch 2 / 13
Voici un petit exemple pour illustrer ce propos : à la fin du mois d’octobre, le br Stoller a
présenté un rapport lors du séminaire opératif des officiers généraux. Deux jours avant
l’événement, son exposé et sa présentation
Powerpoint exhaustive étaient prêts. Le jour
de l’événement, un mercredi de séance du
Conseil fédéral, le gouvernement a décidé
de se plier aux souhaits du Parlement et d’accorder à l’armée un budget de 5 milliards
de francs dès 2016. Il a donc été nécessaire
de procéder à des modifications de dernière
minute.
« Cela fait partie de notre mission », explique le br Stoller. « Dans de tels moments,
il est important que nous restions fidèles à
notre ligne, que nous continuions de planifier
les étapes proprement, que nous préparions
diverses options et que nous maintenions le
dialogue avec toutes les instances concernées.
Dans notre atelier, nous n’atteindrons notre
objectif que quand la politique – ou même le
peuple s’il est appelé aux urnes – nous dira
ce que l’on attend concrètement du projet. »
L’analyse sommaire de la procédure de
consultation, qui s’est achevée en octobre,
a déjà montré une première tendance, notamment quant à la durée des futurs CR. Les
planifications – qui n’ont pas été approuvées
– prévoyant qu’il y ait généralement une
semaine de cours préparatoire pour cadres
n’ont pas rencontré un franc succès auprès
de tous les participants à la procédure de
consultation, et des voix sceptiques se sont
fait entendre.
Un problème qui donnera encore un peu
de travail au br Stoller. « Il y a de nombreux
points que nous devons garder à l’esprit »,
explique-t-il. « La question essentielle est de
savoir dans quelle mesure le monde du travail
sera prêt à se passer des militaires et plus
particulièrement des cadres sur leur lieu de
travail. » Pour prendre un autre exemple,
le DEVA prévoit que tous les militaires
accomplissent intégralement leur école de
recrues et que les cadres suivent ensuite leur
instruction. Le principe est que le paiement
des galons pour tous les grades doit avoir lieu
en service pratique pendant une ER complète.
Les planifications prévoient que ce
principe soit également appliqué aux futurs
commandants d’unité. Le br Stoller demande
donc à la ronde s’il est possible dans le marché
du travail actuel qu’un futur capitaine d’une
trentaine d’années passe environ 19 semaines
à l’armée. Une enquête menée auprès des personnes concernées – de futurs commandants
de milice à l’Ecole centrale – fournit une
réponse claire : ce n’est guère le cas !
Nombre d’autres points restent encore
en suspens, même s’ils ne soulèvent pas
de grandes discussions aujourd’hui. Le br
Stoller est convaincu que d’autres points
importants peuvent émerger des débats
parlementaires. La structure de commandement avec la répartition en instruction,
engagement, logistique et aide au commandement ne fait aujourd’hui l’objet que de peu
de discussions. Mais cela sera-t-il toujours
le cas lorsqu’il sera soudainement clair que
les anciennes brigades d’infanterie et d’infanterie de montagne vont disparaître en
tant qu’unités organisationnelles et que leurs
bataillons seront subordonnés aux régions
territoriales désormais renforcées ?
Enfin, la législation joue le rôle le plus
important au sein de l’atelier. Elle détermine
quelles modifications prévues l’armée peut
adopter elle-même, quels lois, ordonnances
et règlements doivent être adaptés et soumis
à quels processus politiques. Le br Stoller
propose un autre exemple pratique à ce sujet :
« en réalité, il est clair pour tout le monde
que nous ne voulons avoir que deux départs
d’ER de 18 semaines chacune à partir de 2016.
L’ER d’hiver, à cheval entre deux années, est
amenée à disparaître. Il convient donc de se
demander quelles bases juridiques doivent
être remplies pour que cela puisse être réalisé
et s’il n’est pas déjà trop tard. »
Une question ouverte qui intéresse déjà
les futurs militaires, à savoir les jeunes concitoyens présents aux journées d’information
ou au recrutement. Le départ d’ER 3/15 existera-t-il encore ? Une question qui suscite un
vif intérêt et à laquelle le br Stoller, malgré
toute sa connaissance du dossier, ne peut pas
encore répondre.
Tout cela constitue donc un atelier, dans
lequel on doit encore arrondir les angles des
différents éléments afin qu’ils soient, dans la
mesure du possible, tous adaptés au chantier
lors de la mise en œuvre dans toute la Suisse. n
armée.ch 2 / 13
3
KOMBI 13
Aide transfrontalière
en cas d’inondation
Le Liechtenstein est menacé par une catastrophe. Des inondations et des glissements de terrain sont
imminents, et la stabilité des digues du Rhin suscite beaucoup d’inquiétude. Les infrastructures
sensibles de l’approvisionnement en énergie et les voies principales de communication sont
également touchées. Le Liechtenstein est confronté à un problème d’une ampleur
telle que ses propres moyens s’avèrent insuffisants. Il demande donc l’aide de
la Suisse. Un millier de militaires appartenant au bataillon 4 d’aide en cas
de catastrophe de la région territoriale 4 arrivent à la rescousse.
Sdt Thomas Färber, cellule de communication de la région territoriale 4
Liechtenstein, commune de Ruggel, 14 h : le soleil est brûlant en cet
après-midi du 17 juillet 2013. Les soldats, sous-officiers et officiers de
la section de sapeurs de la compagnie de sapeurs de construction 4/4
souffrent particulièrement de la chaleur. Ces militaires suisses sont à
l’oeuvre depuis la veille, à 23 h, sur le territoire du Liechtenstein, pour
y effectuer des travaux de débroussaillement. En effet, ils doivent nettoyer les digues du Rhin en enlevant les arbres et les broussailles qui
s’y trouvent. Ceci permet d’éviter, en cas de crue du fleuve, l’accumulation de débris flottants, qui ne feraient qu’aggraver la situation.
Parmi les sous-officiers qui transpirent dans les buissons, il y a
le sergent Clemens Müller. Il a conservé sa bonne humeur malgré la
chaleur écrasante et le travail pénible. Comme tous ses camarades de
« La collaboration avec les gardes
forestiers de Ruggell est excellente. Nous
parlons pour ainsi dire la même langue et
tirons tous à la même corde. »
la compagnie de sapeurs de construction, il accomplit le cours de répétition annuel du bataillon 4 d’aide en cas de catastrophe. Sa formation militaire est toutefois celle d’un pontonnier de sonnettes, ce qui
est normal pour un sergent d’une compagnie de sapeurs de construction. Dans le civil, il exerce une activité d’artisan. Le fait qu’ici, à Ruggell, il doive, à titre exceptionnel, utiliser pour la première fois de sa
vie une tronçonneuse ne semble pas le déranger particulièrement.
Certes, il reconnaît qu’il aurait sans doute préféré construire un ouvrage sur l’eau, par exemple un pont, mais d’un autre côté, il apprécie ce changement qui permet d’éviter la routine. En outre, il apprécie de pouvoir faire quelque chose de réellement utile. Même une fois
l’exercice terminé, les habitants du Liechtenstein auront le sentiment
4 armée.ch 2 / 13
qu’un travail concret a été accompli dans leur intérêt à tous. Interrogé sur ce qu’il pense de ce service à l’étranger, Clemens Müller répond sans hésiter que pour lui, ce qui compte, c’est que le travail soit
fait, quel que soit le lieu. Pour conclure, il ajoute : « La collaboration
avec les gardes forestiers de Ruggell est excellente. Nous parlons pour
ainsi dire la même langue et tirons tous à la même corde. Je ne vois
là aucun problème. »
Une convention remontant à l’année 2006
Le sergent Müller fait partie des quelque 1000 militaires qui apportent une aide en cas de catastrophe au Liechtenstein dans le cadre
de l’exercice transfrontalier civil-militaire KOMBI 13. Quant à l’évacuation des débris de bois, elle constitue l’une des nombreuses tâches
attribuées aux compagnies de sauvetage et de sapeurs de construction du bataillon 4 d’aide en cas de catastrophe de la région territoriale 4 dans le cadre de KOMBI 13. Deux jours auparavant, les militaires du bataillon 4 d’aide en cas de catastrophe accomplissaient
un cours de répétition « ordinaire » à Bremgarten. Puis arriva la demande d’aide formulée par le Liechtenstein, fondée sur une « convention entre la Principauté de Liechtenstein et la Confédération suisse
au sujet de l’aide réciproque apportée en cas de catastrophe ou d’accident grave », entrée en vigueur en 2006. Le scénario adopté pour
le Liechtenstein porte le nom d’« inondations HQ 300 », c’est-à-dire
une crue des eaux qui, en moyenne, n’arrive que tous les trois siècles
dans cette région. Confrontée à un tel événement, la Principauté de
Liechtenstein n’est plus en mesure de maîtriser les nombreux problèmes par ses propres moyens et a donc besoin de l’aide de son voisin. Comme cela a été mentionné plus haut, c’est le bataillon d’aide
en cas de catastrophe 4 de la région territoriale 4 qui est intervenu au
pied levé lors de ces trois « journées de catastrophe ».
Des militaires de l’Armée suisse ont donc appuyé les autorités
civiles et les organisations d’entraide du Liechtenstein en apportant
leur aide sur 11 places sinistrées au total. Ils ont construit des voies
« KOMBI 13 » en chiffres
Durée de l’exercice
• du 16 au 18 juillet 2013
Zone concernée
• Le long du Rhin, côté Liechtenstein, principalement sur le territoire de
la commune de Ruggell
• Surface du secteur sinistré : 2 km carré (longueur de 4 km et largeur
de 0,5 km).
• Travail à faire sur onze places sinistrées : construire des voies d’intervention, réparer des ponts et en construire de nouveaux, débroussaillement, approvisionnement d’urgence en eau potable, décontamination de personnes et de véhicules, désengorgement de la canalisation,
renforcement des digues
Participants
• Environ 1000 soldats, sous-officiers et officiers du bataillon 4 d’aide
en cas de catastrophe de la région territoriale 4
• Plusieurs centaines de sauveteurs des organisations d’entraide civiles
du Liechtenstein
Matériel utilisé à titre d’appui
• 240 véhicules et 180 remorques de l’Armée suisse
• Pelles mécaniques et machines de chantier mises à disposition par
des partenaires civils
• Un hélicoptère Super Puma, 20 gros sacs et 4000 sacs de sable
d’intervention, remplacé d’anciens ponts par des nouveaux et testé la décontamination de véhicules et d’êtres humains. Ils ont éga­
lement renforcé les digues à l’aide de 20 gros sacs remplis de gravier
et amenés sur place avec un hélicoptère Super Puma. Parmi les travaux effectués par l’Armée suisse pendant l’exercice KOMBI 13 au bénéfice de la population civile du Liechtenstein, beaucoup sont destinés à durer au-delà de l’exercice proprement dit, notamment sous la
forme d’ouvrages définitifs.
Liechtenstein : « Apprendre à découvrir ses limites ».
L’exercice KOMBI 13 avait plusieurs objectifs, qui n’étaient pas nécessairement les mêmes pour le Liechtenstein et pour l’Armée suisse.
Néanmoins, il était essentiel, pour les deux parties concernées, de
s’entraîner ensemble en prévision d’une éventuelle catastrophe naturelle, afin que chacun sache, le cas échéant, à qui il doit s’adresser
et connaisse l’ordre dans lequel les différentes mesures doivent être
prises. Il importe en effet de connaître la structure des organisations
d’entraide civiles du Liechtenstein ainsi que celle du bataillon 4 d’aide
en cas de catastrophe de l’Armée suisse. Il ne serait pas judicieux que
les états-majors de la région territoriale 4 et l’état-major de conduite
du Liechtenstein se rencontrent pour la première fois lors d’une catastrophe réelle. Ils doivent savoir auparavant déjà comment organiser un rapport de coordination entre deux pays qui connaissent des
différences au niveau de la législation et des procédures de travail.
Le Liechtenstein a effectué une première évaluation de l’exercice, qui a montré à quel point celui-ci était indispensable. E
­ manuel
Banzer, chef de projet au Liechtenstein, a découvert, au nom de
l’état-major de conduite national, un potentiel d’optimisation à de
nombreuses places, en ce qui concerne les processus formels d’application du traité international. L’exercice lui a permis de voir où se situent les limites de ce qu’un seul pays peut faire et quels sont les défis
logistiques à affronter pour effectuer, en l’espace de quelques heures,
un engagement d’entraide impliquant plus de 1000 personnes. Se-
lon le ministre de l’intérieur et vice-chef du gouvernement, Thomas
Zwiefelhofer, cet exercice a été une occasion de se rendre compte à
quel point l’aide apportée par un voisin constituait une sorte d’assurance-vie pour le Liechtenstein. Il est réjouissant de pouvoir compter sur cet appui grâce à la convention entrée en vigueur en 2006.
De 0 à 100 en quelques heures
Pour le divisionnaire Hans-Peter Kellerhals, commandant de la région territoriale 4, les objectifs de sa troupe étaient encore plus ambitieux. Il voulait vérifier jusqu’à quel point son bataillon 4 d’aide en
cas de catastrophe était capable de fournir une prestation spéciale
inattendue, au pied levé, au milieu d’un cours de répétition. Parvenir en quelques heures seulement de 0 à 100, passer sans transition du cours de répétition à l’aide spontanée en situation d’urgence.
Comme il le dit lui-même : « Ce que nous faisons ici n’a rien d’irréaliste. Même si, théoriquement, des inondations d’une telle ampleur
n’arrivent que tous les trois siècles, il n’est pas improbable dans la
pratique que plusieurs catastrophes de ce type se produisent en l’espace de 15 ans. Nous devons impérativement être prêts à affronter
une telle situation. »
Seule l’évaluation détaillée de l’exercice montrera si l’objectif a
été atteint. D’ores et déjà, on peut faire la constatation suivante : 24
heures après le début de l’exercice, le sergent Clemens Müller n’était
plus à Bremgarten, mais à Ruggell pour couper des arbres et des buissons avec ses camarades. Ceci montre que le bilan définitif de l’exercice compte déjà quelques points positifs. n
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5
Commentaires…
6 armée.ch 2 / 13
Thomas Zwiefelhofer,
vice-chef du gouvernement et ministre
de l’intérieur :
Hans-Peter Kellerhals,
divisionnaire, chef de l’exercice et
commandant de la région territoriale 4
« La sécurité est un facteur essentiel pour
notre pays. Dans certaines situations, notre
pays serait clairement dépassé par les événements. Nous devons alors solliciter l’aide
transfrontalière d’un de nos voisins. »
« L’Armée suisse dispose d’un large éventail de forces et de possibilités pour venir
en aide aux autorités civiles dans une situation exceptionnelle. »
Emanuel Banzer,
chef de l’office de la protection de la
population du Liechtenstein :
Daniel Reimann
lieutenant-colonel EMG, chef de projet
et remplaçant du chef de l’exercice :
« L’exercice auquel nous participons dans le
cadre de KOMBI 13 est d’une grande utilité
pour nous, notamment en ce qui concerne
les qualités et les capacités acquises. »
« Un des objectifs consiste à faire connaissance avec ses partenaires ; un autre
consiste à apprécier ces mêmes partenaires.
Nous devons trouver un langage commun.
En cas d’alerte, toutes nos activités doivent
être parfaitement coordonnées. »
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Photo : David Marquis
Le major Edouard
Schmutz (troisième
depuis la droite) avec
quelques-uns de ses
pilotes d’escadrille
posant devant un
F-5 Tiger.
L’escadrille d’aviation 6 : une unité particulière
Troquer le costume-cravate contre
la combinaison d’aviateur
La conduite de la guerre aérienne est aujourd’hui une tâche extrêmement complexe. Cependant, des pilotes de milice sont
toujours aux commandes d’avions de combat suisses. Actuellement, trois escadrilles volent encore avec des Northrop F-5
Tiger. armee.ch a rendu visite à l’escadrille d’aviation 6 durant son cours d’entraînement à Sion. Un des objectifs de ce cours
était d’effectuer la démonstration de vol des Tiger lors des exercices de tir d’aviation sur l’Axalp.
David Marquis, Communication Forces aériennes
Dans le civil, le major Edouard Schmutz pilote
un Airbus A380, le plus grand avion de ligne
du monde. Pourtant, chaque année, il prend
place durant huit semaines dans le cockpit
d’un Tiger dont l’étroitesse est inversement
proportionnelle à ce dont il a l’habitude au
quotidien. En revanche, le Tiger est bien plus
rapide que le géant des airs. Le major Schmutz
pilote cet avion de combat maniable depuis
bientôt 20 ans et, depuis une dizaine d’années,
il est commandant de l’escadrille d’aviation 6
dont l’emplacement de CR se situe à Payerne.
Mais c’est à Sion que les pilotes de milice ont
effectué leur cours d’entraînement en octobre
2013. Ils se sont installés un local d’escadrille
provisoire dans une petite salle de réunion,
où ils ont planifié les engagements et organisé
leurs briefings. « Notre éventail d’engagements
est relativement vaste pour des pilotes de milice. Nous accomplissons du service de police
aérienne actif et nous nous exerçons au combat
aérien, au combat de cibles terrestres ainsi
qu’au tir air-air. Il est indispensable de s’entraîner régulièrement afin de pouvoir gérer
de tels engagements en tant que militaire de
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milice », explique le major Schmutz. Il est vrai
que les performances du Tiger sont nettement
inférieures à celles des avions de combat modernes, mais le major ajoute : « Le service de
police aérienne constitue aujourd’hui notre
tâche principale. De jour et par beau temps,
nous pouvons effectuer cet engagement tout
aussi bien que nos collègues professionnels
pilotant les F/A-18 ». De nuit et dans des conditions de vol aux instruments, cette tâche doit
toutefois être confiée aux pilotes militaires
professionnels avec lesquels les pilotes de milice collaborent étroitement. « Soit nous volons
aux côtés des F/A-18, soit nous leur servons de
cibles lorsque nous représentons l’ennemi avec
nos Tiger », précise le major Schmutz. Pour
tenir le rythme dans ce contexte en tant que
pilote de milice, il faut être passionné et doté
d’un bon esprit d’équipe. « Nous avons beaucoup de chance de pouvoir assumer une telle
tâche en tant qu’officiers de milice. Mais c’est
aussi une charge considérable pour nous. »
Du bureau au cockpit
Tous les membres de l’escadrille d’aviation 6
ne sont pas nécessairement pilotes dans le civil. Le capitaine Cédric Perret-Gentil travaille
dans une banque en tant que gestionnaire de
fortune. Chaque année, il troque pendant
près de huit semaines son costume-cravate
contre la combinaison d’aviateur, accomplit
des cours de répétition et d’entraînement ainsi
que l’entraînement individuel prescrit avec le
Tiger. « En fait, je devrais avoir quitté depuis
longtemps le service de vol de l’escadrille »,
raconte le pilote de milice âgé de 41 ans.
Mais comme le Tiger sera bientôt mis hors
service, on ne forme plus de nouveaux pilotes
sur cet avion. Pour maintenir les effectifs, la
limite d’âge normalement fixée à 36 ans a
été relevée. « A 25 ans, je n’avais pas encore
autant de responsabilités qu’aujourd’hui dans
ma vie professionnelle. Il m’est donc de plus
en plus difficile de concilier mes tâches professionnelles et le service militaire », affirme
le capitaine Perret-Gentil. Par le passé, la
société acceptait davantage qu’une personne
soit absente du bureau pour accomplir ses
obligations militaires. « Mais avec un peu
de souplesse de part et d’autre, cela reste
encore possible aujourd’hui. » Pendant son
service militaire, le capitaine Perret-Gentil
doit par exemple répondre à ses courriels
professionnels et parfois travailler pendant
Tirs sur l’Axalp
programme le jour de l’entraînement. Les tirs
d’aviation à proprement dit ont dû ensuite
être annulés en raison du mauvais temps », a
ajouté le capitaine de milice.
Un avenir incertain
L’enthousiasme que les pilotes de l’escadrille
d’aviation 6 éprouvent pour l’aviation militaire est ressorti nettement dans les discussions. Ils sont tous disposés, en parallèle du
temps qu’ils consacrent à leur travail et à
leur famille, à se mettre deux mois par an au
service de l’armée. Ils doivent effectuer un
entraînement au minimum toutes les sept
semaines pour pouvoir conserver leur autorisation de vol. La prochaine mise hors service
du Tiger n’enlève rien à leur enthousiasme.
« Nous savons que l’exploitation des Tiger
touche bientôt à son terme et nous profitons
donc de ces dernières années », explique le
commandant d’escadrille Edouard Schmutz.
Ce qu’il adviendra ensuite des dix pilotes restants de l’escadrille est encore incertain : « La
plupart continuera certainement de voler,
mais aux commandes de PC-6 ou de PC-7. » n
Photo : David Marquis
Durant son cours d’entraînement d’octobre,
l’escadrille d’aviation 6 a relevé un défi supplémentaire de taille en parallèle de ses tâches
habituelles qui sont, elles aussi, exigeantes : il
était prévu que l’escadrille assume la partie
consacrée à la démonstration des Tiger lors
des exercices de tirs d’aviation sur l’Axalp.
Les pilotes de milice connaissent bien la
place de tir située en montagne au-dessus
de Brienz. Le capitaine Alexandre Liardet
précise toutefois : « Nous allons normalement
tirer avec quatre avions. Cette fois-là, nous y
étions avec dix Tiger qui évoluaient en même
temps dans les airs ». A cette occasion, quatre
patrouilles comprenant chacune deux avions
ont effectué le parcours de tir exigeant au
cours duquel quatre cibles terrestres ont été
combattues successivement à l’aide des deux
canons de bord de chaque Tiger. Une autre
patrouille a tiré la « gerbe de feu » obtenue
avec une bombe incendiaire. « En principe,
cette mission n’est pas très difficile à exécuter.
Toutefois, le temps en montagne peut changer
très rapidement et, lors de tirs d’aviation, la
coordination est rendue difficile en raison
de la présence dans le ciel de divers autres
avions », explique le capitaine Liardet. Le
fait de voler devant un public peut encore
faire augmenter la part de stress. Mais cela
ne s’est pas produit cette année. « Nous aurions été prêts et avons accompli tout notre
Briefing pour un entraînement de combat aérien dans le local
improvisé pour l’escadrille à Sion.
Photo : Eugen Bürgler/skynews.ch
Un pilote de milice réceptionne son Tiger pour le prochain entraînement au combat aérien.
Photo : David Marquis.
le week-end. « Il est cependant très important
de tirer une ligne de séparation claire entre
les deux domaines. Lorsque l’on planifie et
effectue un vol, il est nécessaire de mobiliser toute sa concentration pour fournir la
prestation demandée. Il n’y a alors pas de
place pour autre chose. Les courriels et téléphones professionnels sont remis à plus tard. »
Cette double charge est le prix à payer pour
exercer cette activité exceptionnelle. Et quel
est l’avis de l’employeur à ce sujet ? Cédric
Perret-Gentil fait remarquer que le fait qu’il
pilote un jet durant son service militaire a
de nombreux avantages pour son entreprise :
« J’ai appris à travailler sous stress et à devoir
prendre rapidement des décisions. De plus,
en tant que pilote militaire, on apprend à être
méthodique et à conserver la vue d’ensemble
dans un contexte délicat. »
Le parcours de tir sur l’Axalp est spectaculaire et unique au monde.
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Pèlerinage à Lourdes
Pour chacun une expérience particulière
Chaque année, la délégation suisse au Pèlerinage militaire international (PMI) se rend à Lourdes, selon une tradition établie
depuis plus de 70 ans. Forte de 120 personnes, elle participe à la 55e édition réunissant plus de 40 pays. Une expérience
particulière pour chaque participant à cette communauté internationale.
Ruth van der Zypen, Communication D
A l’évocation d’un pèlerinage, on imagine des
personnes affichant un sentiment religieux
ou une quête spirituelle. Mais on ne penserait
pas tout de suite à des militaires. Pourtant,
à y regarder de plus près, il n’y a là aucune
contradiction : les soldats figurent parmi les
personnes les plus exposées en cas de crise ou
de conflit. Pourquoi ne devraient-ils pas prier
pour la paix, pour la guérison, et échanger
leurs expériences dans un cadre pacifique ?
C’est de cette réflexion qu’est né le pèlerinage
militaire. En pleine Seconde Guerre mondiale, les militaires français ont commencé
à se rendre régulièrement à Lourdes pour
invoquer la paix. La petite ville du sud-ouest
de la France est en effet, depuis l’apparition de
la Vierge en 1858, l’un des sites de pèlerinage
les plus visités.
La délégation suisse : des militaires et
des civils
Depuis 1958, le pèlerinage de trois jours comporte également une délégation suisse, réunie
par une société civile. Son vice-président,
et responsable de la participation militaire,
est le lieutenant-colonel Pierre Gogniat,
­officier spécialiste de carrière. La délégation
est rejointe par des recrues et des cadres de
milice en provenance des écoles de recrues ;
la participation est facultative et imputée sur
les jours de service accomplis à l’école de
recrues. Les autres cadres sont des militaires
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contractuels venus de la Formation d’application de l’infanterie. Ainsi, le commandant et
colonel de milice Markus Dietrich a participé
cette année pour la huitième fois. Il considère
qu’il s’agit là aussi de promotion de la paix sur
le plan international, même si cet engagement
est d’un genre inhabituel.
Services religieux, processions et
communauté
Pour le colonel Dietrich, le pèlerinage correspond à part égale à une démarche religieuse
et à une occasion de rencontrer des militaires
des autres pays, avec lesquels échanger sur
divers thèmes. Lourdes, dit-il, apporte des
choses à tout un chacun. Les délégations participent pendant plusieurs jours aux services
religieux et aux processions accompagnées
par les fanfares militaires. La plupart logent
dans des tentes, au camp militaire. Et le soir,
les participants ont l’occasion de se retrouver
pour dialoguer. L’un des points forts est la
messe internationale du dimanche matin,
qui réunit quelque 25 000 pèlerins. Parmi eux
des militaires qui ont subi des blessures lors
de conflits actuels. On pense aux camarades
tombés au combat, et on remercie la Vierge
d’avoir été épargné.
Un petit je-ne-sais-quoi
Une véritable communauté internationale se
forme durant ces trois jours. Un esprit particulier règne à Lourdes en vertu d’un mysticisme indéfinissable, mais aussi en raison de
ce qu’apportent les pèlerins en communauté.
Ce qui confère à chaque visiteur un sentiment
unique, selon le colonel Dietrich. La plupart
des participants suisses tombent d’accord :
Lourdes touche tout le monde d’une manière
ou d’une autre, qu’on y croie ou non, et l’envie
d’y revenir est là.
→→ www.pmilourdes.fr
→→ www.pmilourdes.ch
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Photos : Roland Richoz
Les journées d’information : un succès depuis dix ans
Communiquer avec nos jeunes citoyens
Commandement du recrutement
Il ne s’agit pas d’adopter un ton menaçant,
mais au contraire de sensibiliser les jeunes
citoyens en les prenant au sérieux, telle est la
consigne de ces journées d’information destinées aux jeunes âgés de 18 ans et organisées
depuis dix ans avec succès par les cantons sur
mandat de la Confédération. Le principe de
cet évènement est toujours aussi simple : ne pas
faire de propagande, informer ouvertement
et de manière neutre, prendre au sérieux les
jeunes gens présents et appliquer les méthodes
actuelles de la formation d’adultes. Lors de
cette manifestation de l’armée, on parle aussi ouvertement de la protection civile et du
service civil. En effet, l’Armée suisse peut se
permettre de présenter ces deux alternatives
grâce au fort ancrage du « service à la population » dans l’opinion publique. Quelle autre
armée en aurait le courage ?
Des animateurs qui savent enthousiasmer
Le succès de ces journées s’explique également par la capacité de leurs animateurs à
communiquer leur enthousiasme. Recrutés
par les cantons, ces militaires de milice,
pour la plupart jeunes, sont préparés à leur
fonction dans le cadre d’un cours de base organisé deux fois par an par le commandement
du recrutement (rattaché à l’Etat-major de
conduite en tant que partie constituante du
Personnel de l’armée). Pendant quatre jours,
ils sont formés de manière intensive sur le fond
et la forme. Les responsables du cours sont à
chaque fois impressionnés de voir avec quel
engagement ces militaires provenant de toute
la Suisse assument leur rôle d’animateur. Pour
Accomplir son service militaire en tant
qu’animateur
Les animateurs des journées d’information
sont les acteurs-clés de la communication
avec les jeunes citoyens. Recrutés par les
cantons, ils suivent un cours de base les préparant de manière spécifique à leur future
mission. Ils doivent être âgés entre 22 et 27
ans et avoir encore environ 40 jours de service à accomplir. Ils ne doivent pas être de
bons vendeurs, mais bien plus être capables
d’animer une manifestation et disposés à traiter de thèmes très divers avec des jeunes
âgés de 18 ans. Pour de plus amples informations, veuillez vous adresser au commandement d’arrondissement.
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réussir à établir un
bon contact avec des
jeunes de 18 ans, ils
doivent être crédibles
et authentiques. Accomplir son service
en tant qu’animateur
est un privilège. C’est
à ces personnes que
revient la tâche de
véhiculer l’image
d’un système au sein
duquel tous veillent
ensemble à garantir
la sécurité. Et, comme
tout le monde le sait,
la première impression est souvent déterminante.
Un succès qui dépend de nombreux
acteurs
Une communication ouverte avec les jeunes
Suisses et Suissesses, tel est l’objectif de tous
les acteurs. Le concept des journées d’infor­
mation a fait ses preuves : les cantons organisent les journées selon les directives de la
Confédération. Tout en gardant une grande
liberté d’action, les animateurs travaillent
selon les directives des commandants d’arrondissement avec également la possibilité
de mettre en œuvre leurs propres idées
de ­manière créative. Le commandant du
recrutement assure l’uniformité des manifestations et les spécialistes garantissent
l’utilisation de méthodes et d’éléments de la
formation pour adultes.
L’importance des émotions
Lors des journées d’information, les domaines abordés sont vastes : les différentes
armes et fonctions, les aspects médicaux,
la protection civile, le service civil, la taxe
d’exemption de l’obligation de servir, la planification de l’ER, les modèles de services,
les conditions d’avancement, le déroulement
du recrutement, etc. La brochure adaptée
au groupe cible contient des informations
supplémentaires neutres permettant aux participants de se préparer au recrutement. Ces
dernières années, un élément s’est toutefois
avéré crucial : l’importance de susciter des
émotions. Certains exercices qui font partie
du recrutement ne sont par exemple pas seulement montrés, mais également réalisés par
Photo : mise à disp
Les journées d’information préparent les jeunes Suisses et Suissesses âgés de 18 ans au recrutement. Il s’agit de leur premier
contact véritable avec l’armée. Organisées depuis dix ans avec succès par les cantons, ces journées ont pour objectif de leur
communiquer ouvertement et de manière neutre les chances qu’offre le service militaire et les obligations qui en découle.
les participants. Le matériel leur est présenté
et ils ont la possibilité de découvrir de près
leur futur équipement personnel. Les jeunes
conscrits et les jeunes femmes intéressées par
le service militaire doivent sentir qu’ils ont
un rôle à jouer !
Faits et chiffres
• Chaque année, 700 journées d’information, auxquelles participent 40 000 citoyens
et citoyennes, sont organisées dans toute la
Suisse.
• Le nombre de journées par canton varie
en fonction de la taille du canton : Zurich met
sur pied 110 journées pour les conscrits et
dix pour les jeunes femmes intéressées, alors
que cinq journées suffisent dans le canton de
Glaris.
• Dans les cantons suivants, ces journées
sont organisées dans différentes régions :
ZH à Birmensdorf et Andelfingen, GR sur cinq
sites en région germanophone ainsi qu’à
­Roveredo en langue italienne, LU sur quatre
sites différents, SG sur six, BE et VS sur un
site en région germanophone et un site en
région francophone. Les autres cantons se
concentrent sur un seul site.
• Près de 450 personnes participent activement à l’organisation de ces journées : les animateurs qui accomplissent leur service, les
instructeurs de la protection civile et les employés cantonaux (les responsables des journées d’information et les commandants d’arrondissement).
• Chaque année, 70 à 80 animateurs sont
formés, ce qui couvre tout juste les besoins
des cantons.
• 20 à 25 cours sont organisés chaque année dans toute la Suisse pour rafraîchir les
connaissances des animateurs.