2 / 13 4 Grenadier : un parcours de longue haleine 6 Promotion militaire de la paix 10 Un engagement en faveur de la milice 12 La géographie militaire en pleine mutation Editorial Chers membres de la milice, Cette édition s’adresse au Commandement des forces spéciales, des troupes NBC, au Service d’élimination des munitions, à la Sécurité militaire, aux militaires incorporés à l’Etat-major de conduite de l’armée et à l’Etat-major de l’armée ainsi qu’aux membres du Service de la Croix-Rouge et de la justice militaire. Le 26 juin, le Conseil fédéral a approuvé le message sur le développement de l’armée (DEVA) et a ouvert la procédure de consultation à ce propos qui s’est terminée au mois de janvier. La proposition actuelle apporte des améliorations substantielles en particulier dans deux domaines. Ainsi, l’instruction, notamment celle des cadres, pourra être fortement optimisée. Concrètement, chaque conscrit accomplira à nouveau une école de recrues complète, et les cadres paieront entièrement leur dernier galon. La planification prévoit que les CR ne dureront pour la majorité des unités plus que deux semaines, mais la durée des cours de cadres sera désormais d’une semaine entière. Afin de pouvoir apporter un soutien plus complet et plus rapide aux cantons ou aux autorités civiles en cas d’événements imprévus, une « milice à disponibilité élevée » sera introduite. Ces formations de milice pourront être mises sur pied rapidement et disposeront d’un équipement complet, comme c’était le cas dans l’ancien système de mobilisation. Leur composition exacte sera définie dans le concept détaillé. Cependant, le DEVA démontre aussi clairement que le budget prévu ne nous permet pas de tout faire et que nous devons nous résoudre à une réduction substantielle des prestations. Bien que les décisions politiques ne soient pas attendues avant 2014 ou 2015, nous devons en planifier la mise en œuvre rapidement. Nous souhaitons en réaliser certains éléments essentiels déjà au 1er janvier 2017. Votre précieux travail contribue à soutenir les nettes améliorations qui toucheront notre armée de milice. Je vous en remercie sincèrement. Cdt C André Blattmann Chef de l’Armée 2 armée.ch Chef de l’Armée 2 / 13 Photo: CME Certains d’entre vous, chères lectrices et chers lecteurs, font partie des « moyens de la première heure », et ce pour toutes les tâches de l’armée : combattre, protéger et aider. Je tiens à vous remercier cordialement pour votre travail. Image de titre Commandement des forces spéciales – l ’humain, une valeur première (Photo : CFS) Sommaire 4 Au commandement des forces spéciales Le parcours de longue haleine pour devenir grenadier ou éclaireur-parachutiste 6 Promotion militaire de la paix Une mission complexe pour SWISSINT 9 DEMUNEX aux côtés des militaires en service long Des spécialistes EOD ont participé à l’exercice DUDEX 10 Police militaire Un précieux engagement en faveur des troupes de milice 11 Nouveautés TI Nouveau système de gestion des contenus 4 Au commandement des forces spéciales 12 La géographie militaire en pleine mutation technologique Nouvelle infrastructure militaire de géodonnées 14 En F/A-18 jusqu’en Russie Participation au Salon international aérospatial de Moscou (MAKS) 16 100 ans en 324 pages : Livre du jubilé des Forces aériennes Impressum « armée.ch », le magazine des militaires de l’Armée suisse, édition du chef de l’Armée, paraît deux fois par année en français, italien et allemand Prochaine édition : 1/2014 Délai rédactionnel : 17.03.2014 Parution : Eté 2014 Editeur : Communication Défense (D) Direction de la rédaction : Communication interne et à la troupe D, Stauffacherstr. 65/31b, 3003 Berne Traduction : Services de traduction du DDPS Mise en page et production : Centre des médias électroniques (CME), BLA Impression : Ziegler Druck- und Verlags-AG, 8400 Winterthur Changements d’adresse : Par écrit au chef de section de leur lieu de domicile Copyright : DDPS, domaine Défense Internet : www.armee.ch 6 Promotion militaire de la paix 14 En F/A-18 jusqu’en Russie armée.ch Chef de l’Armée 2 / 13 3 Sélection et instruction des forces spéciales Le parcours du combattant pour devenir grenadier ou éclaireur-parachutiste Les grenadiers et les éclaireurs-parachutistes subissent une sélection et une instruction rigoureuses. Dans cette édition, armee.ch vous invite à découvrir les coulisses du Centre d’instruction des forces spéciales (CI FS) et le long chemin à parcourir pour accéder à ces fonctions. Lt col EMG Alexandre Molles, commandant CI FS La création du commandement des forces spéciales (CFS) a vu la fusion des écoles de grenadiers d’Isone et des écoles et cours d’éclaireurs-parachutistes de Magadino au sein du Centre d’instruction des forces spéciales (CI FS). Mais le CI FS ne forge pas uniquement les futurs grenadiers et éclaireurs-parachutistes : il est également un centre de compétences du tir de précision, du service de sauts en parachute et de vie sur le terrain pour l’ensemble de l’armée. L’instruction, qui permet d’assurer la relève en fournissant le personnel nécessaire aux bataillons de grenadiers et à la compagnie d’éclaireurs-parachutistes jusqu’à l’échelon du commandant d’unité, reste toutefois une de ses missions principales, l’autre étant l’introduction des nouvelles armes, des systèmes et des techniques dans les formations de milice du CFS. Le CI FS est organisé en divers cours et stages de formation : le stage de formation de grenadiers, les cours d’éclaireurs-grenadiers, de tireurs d’élite et d’éclaireurs-parachutistes, l’école de sous-officiers et d’officiers ainsi que les stages de formation technique et le service pratique pour cadres, de l’échelon du chef de groupe à celui du commandant de bataillon. Sélection – « La qualité prime sur la quantité » Le processus pour être intégré à une formation de milice du CFS est long et il commence parfois déjà avant le recrutement et l’école de recrues. Un critère essentiel distingue les candidats : ils sont volontaires. Pour les grenadiers, le parcours qui mène au CI FS commence normalement, à la case recrutement. Si ce dernier s’est bien déroulé, les futures recrues sont convoquées à Isone pour deux jours de tests d’aptitude supplémentaires. Cette première sélection permet d’identifier, avant l’école de recrues, les candidats inaptes pour raisons médicales, psychiques ou physiques. Durant ces deux journées, les aspirants reçoivent également des informations qui les aident à se préparer de manière optimale à l’ER qui les attend. Ensuite, pendant les onze premières semaines de l’école de recrues, le profil du grenadier est réexaminé et affiné lors d’un processus de sélection et L’insigne du CI FS (« Ausbildungszentrum Spezialkräfte » en allemand). 4 armée.ch Chef de l’Armée 2 / 13 de développement. Un grand examen de sélection final vient clore cette phase. En cas de comportement inapproprié ou de prestation défaillante, une sélection est encore possible plus tard, jusqu’à la fin de l’école de recrues. La sélection des éclaireurs-parachutistes commence, quant à elle, avant le recrutement déjà, via le portail Internet SPHAIR. Si le candidat remplit les conditions de base, il est convoqué pour un examen d’aptitude d’un jour à Dübendorf qui permet de tester les capacités de base et la motivation. L’étape suivante est une convocation pour l’instruction de base de saut en parachute qui s’étend sur deux fois deux semaines. Le recrutement militaire régulier se déroule en parallèle. Les candidats qui ont rempli tous les critères de sélection subissent encore un examen à l’Institut de médecine aéronautique (IMA) avant de commencer le service. L’instruction de grenadier et d’éclaireur-parachutiste est évidemment aussi ouverte aux femmes. Jusqu’à ce jour, deux candidates se sont présentées à la sélection, malheureusement sans succès. Le stage de formation de grenadiers L’école de recrues des grenadiers est particulière. Elle s’étend sur 25 semaines et s’articule en trois parties qui mettent les capacités physiques et psychiques à rude épreuve et demandent une grande disponibilité. L’acquisition des bases militaires se fait durant les onze premières semaines au cours de l’instruction de base. Puis viennent quatre semaines d’instruction de spécialiste durant lesquelles les grenadiers sont formés en tant que chef de troupe, tireur d’élite, explorateur, grenadier d’assaut, artificier, chauffeur, sanitaire d’unité, lancemines, mitrailleur ou pour diverses tâches d’échelon de conduite. Les huit dernières semaines de l’ER sont consacrées à l’instruction en formation. Les grenadiers y mettent en application ce qu’ils ont appris dans le cadre de différents exercices, de l’échelon du groupe à celui de la compagnie, en gardant à l’esprit leur devise, semper fidelis – toujours fidèle. Cadres – conduite au combat. Le stage de formation des éclaireurs-parachutistes La sélection initiale des éclaireurs-parachutistes a lieu durant les cinq semaines d’instruction de base et les quatre semaines de sélection pour le service de saut. Puis, durant les semaines qui suivent, les candidats reçoivent une introduction aux thématiques spécifiques à l’exploration. Différentes techniques de patrouille sont enseignées, incluant la construction du bivouac, la patrouille en territoire ennemi ainsi que les manières de procéder lors d’un contact – par exemple avec des chiens. L’instruction pour l’utilisation de l’équipement radio ainsi que les cours de parachutisme avec l’équipement respiratoire pour saut à haute altitude (plus de 7000 m/mer) se font en parallèle. Durant cette phase, les candidats s’entraînent aussi aux atterrissages difficiles en zones montagneuses et en milieu aquatique. Le stage de formation d’éclaireur-parachutiste dure 43 semaines au total, ce qui signifie que les éclaireurs-parachutistes sont tous sous-officiers à la fin de leur formation. Pour devenir officiers, ils accomplissent, le cas échéant, encore 16 semaines supplémentaires. Quatre semaines exigeantes d’exercice en engagement Avant la fin de l’école de recrues, les grenadiers et éclaireurs-parachutistes reçoivent encore, durant quatre semaines, un aperçu de la réalité d’un engagement en opération spéciale. La compagnie des recrues grenadiers, le stage de formations d’éclaireurs-parachutistes, l’école de sous-officiers grenadiers et le stage technique pour aspirants officiers d’état-major sont intégrés à l’exercice. Les scénarios sont conçus de manière à ce que les quatre phases d’une opération spéciale (analyse, préparation, action et suivi) puissent être entraînées. Pour que l’opération spéciale se déroule avec succès, le commandant doit planifier non seulement les éléments dimensionnels de l’intervention tels que transport, mise en place et exploitation d’une base des opérations avancée, retrait, mais aussi d’autres moyens qu’il doit intégrer à l’engagement : transport aérien, éléments sanitaires, moyens d’infanterie supplémentaires destinés à l’autoprotection ou d’exploration aérienne, par exemple des drones ou des hélicoptères. La difficulté, lors d’une opération spéciale, est dans le déclenchement synchronisé de tous les éléments engagés et leur conduite adaptée à la situation. Les exercices d’engagement en conduite libre et en formation avec d’autres armes mettent en évidence, pour tous les participants, que l’excellence ne peut être espérée que si les valeurs du CFS – HONOR, MODESTIA et UNITAS (honneur, modestie et unité) – sont intériorisées et mises en pratique par tous. Une vérité qui accompagnera les grenadiers et les éclaireurs-parachutistes au-delà de leur formation, lorsqu’ils seront incorporés au sein d’un des bataillons de grenadiers ou de la compagnie d’éclaireurs-parachutistes 17. →→ www.armee.ch/cfs Eclaireurs-parachutistes – saut en parachute. Eclaireurs-parachutistes – infiltration par voie terrestre. armée.ch Chef de l’Armée 2 / 13 5 Centre de compétences SWISSINT (Swiss Armed Forces International Command) Promotion militaire de la paix – une mission complexe de l’armée En Corée, il peut faire très froid. Et au Soudan du Sud extrêmement chaud. Les engagements de l’Armée suisse en faveur de la promotion de la paix sont aussi variés que les conditions climatiques des pays concernés. Ils font partie de la mission de base de l’armée, telle qu’elle est définie par la loi. Colonel Hansjörg Ruh, Comm SWISSINT L’art. 1 de la loi fédérale du 3 février 1995 sur l’armée et l’administration militaire (loi sur l’armée, LAAM ; RS 510.10) fixe la mission de l’armée : 1L’armée contribue à la prévention de la guerre et de ce fait au maintien de la paix. 2Elle assure la défense de la Suisse et de sa population et contribue à leur protection. 3Elle soutient les autorités civiles lorsque leurs moyens ne suffisent plus : a. pour faire face aux menaces graves contre la sécurité intérieure ; b.pour maîtriser d’autres situations extraordinaires, en particulier en cas de catastrophe dans le pays ou à l’étranger. 4 Elle contribue à la promotion de la paix sur le plan international. 6 armée.ch Chef de l’Armée 2 / 13 En Suisse, la promotion militaire de la paix, telle qu’elle est prévue par l’al. 4 de l’article mentionné ci-dessus, est mise en œuvre sur le plan opérationnel par le Centre de compétences SWISSINT (Swiss Armed Forces International Command) de Stans-Oberdorf. SWISSINT assure le recrutement, la préparation et l’équipement des quelque 280 militaires suisses engagés actuellement à l’étranger dans le cadre de missions pour la promotion de la paix. Outre ces tâches de recrutement, d’équipement et d’instruction spécifique à l’engagement, la mise en œuvre de cette mission de l’armée comprend également le commandement national de l’engagement, l’application des prescriptions politiques et financières nationales ainsi que l’analyse de l’engagement. Les femmes sont aussi intéressées Alors qu’une instruction militaire minimale de capitaine est requise pour la préparation à un engagement en tant qu’observateur militaire ou « béret bleu » en faveur de l’ONU, il est possible de participer à d’autres missions sans instruction militaire de base. Cette possibilité est utilisée, notamment par les femmes. Des opportunités intéressantes se présentent à celles qui n’ont pas accompli de service tout particulièrement dans le cadre de la mission de la SWISSCOY au Kosovo, mais aussi dans l’engagement de l’EUFOR en Bosnie-Herzégovine et dans le déminage humanitaire. Pour la SWISSCOY, par exemple, des spécialistes qualifiés, formés à des métiers civils, sont recherchés pour travailler aux côtés des militaires. Des femmes ont ainsi déjà apporté leur contribution dans différents domaines, en tant que juristes, officiers de presse, conductrices, logisticiennes, membres de l’équipe de liaison et de surveillance (LMT) ou infirmières. Les connaissances militaires indispensables leur ont été transmises lors de l’instruction spécifique à l’engagement dispensée sur plusieurs semaines par SWISSINT. Mais les possibilités d’engagement sont plus larges que les engagements bien connus dans les Balkans : l’Armée suisse participe à des missions de promotion de la paix depuis 1953. Environ 280 personnes, hommes et femmes, du soldat au divisionnaire, sont engagés dans 16 pays sur quatre continents. La majorité d’entre eux sont des membres de la milice. Engagements suisses d’hier et d’aujourd’hui C’est en 1953, avec la décision du Conseil fédéral d’autoriser l’engagement de mili- taires suisses armés en Corée au profit de la Commission de rapatriement des nations neutres (CRNN) et de la Commission de supervision des nations neutres (CSNN), que la promotion militaire de la paix suisse a vu le jour. La CSNN existe toujours et a gagné en importance. Elle reçoit aujourd’hui l’appui de cinq officiers de l’Armée suisse qui se trouvent à Panmunjom. Les engagements d’observateurs militaires suisses non armés existent depuis 1990. Une douzaine d’officiers suisses, des capitaines et des majors, se trouvent actuellement au Proche-Orient en mission auprès de l’ONUST. D’autres bérets bleus effectuent un service auprès de la MONUSCO (en République démocratique du Congo), du BNUB (au Burundi), de l’UNMISS (au Soudan du Sud) et de la MINUSMA (au Mali). Ces observateurs impartiaux, en tant qu’intermédiaires du Conseil de sécurité de l’ONU, jouent un rôle important en faveur de la paix dans les zones de conflit. L’engagement de l’Armée suisse avec la SWISSCOY dans le cadre de la KFOR au Kosovo a commencé en 1999. Le Parlement a limité ce mandat à fin 2014 et le message relatif à une prolongation est actuellement en cours d’élaboration. La SWISSCOY comprend au maximum 220 volontaires armés pour assurer leur propre protection et répartis dans les unités suivantes : une compagnie logistique (tâches logistiques nationales et prestations binationales), quatre équipes LMT (liaison et surveillance), une section de transport (multinationale), une section du génie (projets de construction généraux de la KFOR), une police militaire ainsi qu’une équipe EOD (élimination de munitions non explosées). Un détachement de transport aérien avec hélicoptères est également engagé au Kosovo. armée.ch Chef de l’Armée 2 / 13 7 Dans le domaine du déminage humanitaire, des Suisses travaillent aussi en Somalie, dans la région du Pount, au Soudan du Sud, dans l’Ouest du Sahara et en République démocratique du Congo, par exemple en tant que conseillers administratif, financier, logistique ou technique ou en tant que spécialiste du système de gestion de l’information dans la lutte antimine (IMSMA). A New York, deux Suisses occupent des fonctions de portfolio support officer et programme officer au Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS). D’autres officiers sont directeur de cours et chef d’instruction auprès du Kofi Annan International Peacekeeping Training Center (KAIPTC) au Ghana ou en tant que chef de l’instruction du Security Sector Reform (SSR) au Soudan du Sud. Depuis novembre 2004, la Suisse participe à la mission EUFOR ALTHEA en Bosnie-Herzégovine. Actuellement, vingt officiers et sous-officiers constituent les deux équipes de liaison et de surveillance (LOT) 8 armée.ch Chef de l’Armée 2 / 13 engagées à Mostar et Trebinje. En outre, plusieurs officiers d’état-major sont actifs au Lot Coordination Center (LCC) qui se trouve au quartier général de l’EUFOR à Sarajevo. En février 2011, l’engagement de la Suisse au profit de l’EUFOR a été d’une équipe de formation mobile (Mobile Training Team ou MTT). Des experts suisses en armes légères, en munitions et en langues, affectés à une équipe multinationale de spécialistes, dispensent aux forces armées de Bosnie-Herzégovine une formation concernant la gestion des munitions et des dépôts d’armes. Afin d’assurer tous ces engagements, le Centre de compétences SWISSINT recrute en permanence des généralistes et des spécialistes pour les différents domaines concernés. Des cours de préparation à l’engagement complets, pouvant durer jusqu’à trois mois, ont lieu deux fois par an pour les contingents de la KFOR et la mission de l’EUFOR. De plus, des candidats observateurs militaires viennent du monde entier à Stans pour suivre le Swiss Military Observer Course (SUNMOC), cours certifié par l’ONU qui les prépare à assumer leurs tâches exigeantes. Pour garantir une formation ciblée, le centre d’instruction SWISSINT dispose d’un personnel enseignant polyglotte et expérimenté. Les séquences d’instruction axées sur l’engagement sont contrôlées et évaluées après chaque stage de formation afin de transmettre les connaissances théoriques et pratiques les meilleures possibles pour les engagements de promotion de la paix à l’étranger. Les personnes intéressées trouveront plus d’informations sur le site Internet de l’armée www.armee.ch/peace-support. Cette page permet notamment de télécharger les formulaires pour déposer une candidature. Dès que le dossier a été traité par le service du personnel et si les conditions de base sont remplies, le candidat est convoqué pour un premier jour de recrutement. Un spécialiste EOD au travail sur un raté. « DUDEX 13 » : Une coopération entre le Centre de compétences NBC-DEMUNEX et les militaires en service long Lors de travaux de déblayage suite à un tremblement de terre, des munitions sont découvertes dans une cave en Suisse orientale. C’est là qu’interviennent les préposés à l’élimination de munitions non explosées du Centre de compétences NBC-DEMUNEX. Le centre, en tant qu’élément professionnel externe, a participé pour la deuxième fois en 2013 à l’exercice « DUDEX » des militaires en service long. Cap Christian Wanner Le troisième exercice combiné pour militaires en service long, « DUDEX », s’est déroulé dans le Toggenburg. Les formations de militaires en service long des Forces terrestres qui y ont participé provenaient de l’infanterie, de l’aide en cas de catastrophe, des troupes sanitaires ainsi que de la logistique. La brigade d’aide au commandement 41 a assuré la direction de l’exercice par le biais de sa compagnie d’aide au commandement 104. Le Centre de compétences NBC-DEMUNEX, qui avait déjà participé à l’exercice en 2012, s’est à nouveau engagé avec succès en tant qu’élément professionnel externe. L’objectif de l’exercice était l’instruction combinée des formations de militaires en service long. Il a permis de tester leur capacité de réaction lors d’une alarme et aussi de tirer de précieux enseignements afin d’assurer que les « moyens de la première heure » puissent être engagés à temps, conformément à leur profil de prestations. Le scénario « Découverte de munitions non explosées » a permis d’exercer l’impressionnant dispositif de déclenchement de l’alarme ainsi que la coopération, sur les lieux du sinistre, entre les différents intervenants (infanterie, troupes sanitaires, préposés à l’élimination des munitions non explosées ou éléments Explosive Ordnance Disposal [EOD], aide au commandement, logistique et médias). Intervention des troupes sanitaires Le scénario imaginait un tremblement de terre de moyenne ampleur. Lors du pompage d’une cave et de travaux de déblayage des décombres dans un bunker, deux ratés sont découverts et signalés à la centrale. L’équipe EOD est alarmée. Les préposés à l’élimination des munitions non explosées se rendent sur place avec EAGLE IV, un véhicule EOD-EOR permettant l’exploration et l’enlèvement des munitions, ainsi qu’avec une unité de transport lourd spécialisée dans les bombes (le Bombenrolli). Le secteur a déjà été évacué et l’accès en a été barré. Après s’être orientés, les spécialistes débutent la reconnaissance, puis procèdent à l’élimination des engins. Le scénario prévoit alors encore un accident : un des spécialistes EOD se casse la jambe, ce qui nécessite une prise en charge par les troupes sanitaires. Cellesci dispensent les soins médicaux d’urgence (y c. perfusion et oxygène) et extraient le blessé de la cave. L’exercice aura duré quatre heures et s’est terminé avec succès. armée.ch Chef de l’Armée 2 / 13 9 Police militaire Un engagement en faveur des troupes de milice La police militaire apporte un appui précieux aux troupes de milice et assure un traitement professionnel de cas complexes, tels qu’accidents ou actes délictueux, mais aussi des activités de contrôles, partout là où l’armée et la population estiment que c’est important. Chaque jour, entre 10 000 et 15 000 militaires sont en service à l’Armée suisse. La grande majorité sont des soldats de milice qui ne passent que peu de temps dans cet environnement où les normes ne sont pas les mêmes que dans le monde civil. Durant le service, on manipule des armes de tous calibres avec lesquelles on fait feu non seulement lors d’exercices formels mais aussi dans le cadre d’installations d’exercice complexes et l’on engage toutes sortes de véhicules aux propriétés diverses (blindés, véhicules lourds, larges, équipés d’armement, etc.). La probabilité qu’un incident puisse se produire est donc élevée si on la compare à la société civile. De plus, l’armée dispose de tout un arsenal d’objets dangereux, tels qu’armes, munitions, explosifs, détonateurs, grenades, etc., qui doit en toutes circonstances être protégé contre le vol et toute utilisation abusive. L’armée doit donc ici veiller à garantir la sécurité. Photo : Sécurité militaire Brigadier Beat Eberle, cdt Sécurité militaire Les professionnels de la police militaire sont aussi engagés dans le cadre de contrôles routiers. Un partenaire des troupes de milice En ce qui concerne les mesures disciplinaires, la troupe fonctionne en principe de manière indépendante: le commandant Une application de la police militaire est mise à disposition gratuitement. 10 armée.ch Chef de l’Armée 2 / 13 applique le droit disciplinaire. Toutefois, si les conséquences d’un événement vont au-delà de cette procédure et s’il se produit, par exemple un accident de la route ou un accident lors de la manipulation d’une arme, un vol ou un abus de stupéfiants, ou encore s’il s’agit de vérifier la protection d’un dispositif, alors la police militaire (PM) entre en action. La police militaire peut intervenir en tant que consultant et apporter son appui déjà lors des rapports de préparation ; elle contrôle de manière préventive les dispositifs essentiels et finalement, en cas d’incident, est engagée en tant que police de l’armée. L’objectif est, par des conseils judicieux, d’accroître la sécurité de la troupe et de la population et, par une intervention rapide, d’éviter le pire. Les expériences accumulées lors de la collaboration avec les formations de milice sont toutes positives. De plus en plus largement, on reconnaît que mieux vaut appeler la police militaire une fois de trop, qu’une fois de pas assez. En effet, comme l’expérience l’a montré par exemple en cas de disparition d’objets dangereux, seule l’intervention immédiate de la PM permet d’éviter que des traces disparaissent ou que le produit d’infractions soit dissimulé. La police militaire appuie également la troupe dans le maintien de l’ordre et de la discipline. Elle effectue par exemple des contrôles surprises dans les gares principales ou s’assure que les ordres concernant les munitions soient respectés après les tirs de combat. En effet, une attitude inappropriée des militaires se déplaçant entre leur lieu de service et leur domicile ou des munitions qui seraient emportées à la maison, même s’il s’agit de cas isolés, nuisent à l’image de l’armée. C’est pourquoi le chef de l’Armée donne une grande importance aux contrôles effectués par la PM. Ceux-ci ont sensiblement contribué à l’amélioration du comportement de la troupe. Nouveautés TI Nouveau système de gestion des contenus Photo : Armée suisse – CME Aucun média ne vous transmet aujourd’hui les informations de manière plus rapide, sûre et avantageuse qu’Internet et le courriel. Une équipe de projet, mandatée par le Secrétariat général du DDPS, travaille à la préparation d’un nouvel outil de rédaction et de publication qui répondra aux exigences futures. Peter U. Wünsche, Comm D L’administration fédérale compte actuellement environ 38 000 collaborateurs. Un quart, soit quelque 9500 personnes, travaillent pour le domaine de la Défense, dans les quatre régions linguistiques de notre pays. Et pour vous transmettre les informations le plus vite possible, chères lectrices, chers lecteurs, nous tablons toujours davantage sur les canaux électroniques. jet se trouve, depuis fin 2012, dans une étape intensive : actuellement, plus de 60 personnes et neuf entreprises externes travaillent simultanément à la réalisation de cinq projets partiels. Pour la Défense, l’élaboration conceptuelle des futurs sites web ainsi que la transformation des contenus de l’ancien système CMS et leur adaptation au nouveau service représentent des défis de taille. On cherche : un CMS-managed Service – et non pas un produit technique Changements et améliorations L’appel d’offres public en cours, qui se base sur les directives de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a pour objectif le choix d’un partenaire fiable, capable de fournir les prestations souhaitées de A à Z, et non pas l’acquisition d’une infrastructure. Le DDPS souhaite utiliser un service qui lui sera intégralement livré depuis le Cloud. Ce service doit comprendre non seulement les fonctionnalités mais aussi l’exploitation d’un système de gestion des contenus (content management system ou CMS) (voir à ce sujet l’encadré « Stratégie de l’informatique en nuage »). Un projet qui accumule les superlatifs Après une longue phase préparatoire, le pro- INTERNET : l’armée souhaite renforcer sa présence sur le web et simplifier l’accès aux informations qu’elle propose. Pour ce faire, tous les sites actuels (Forces terrestres, Forces aériennes, Base logistique de l’armée, etc.) seront regroupés sous un seul toit, le portail « armee.ch ». EXTRANET: l’extranet va disparaître. A l’avenir, les cadres de milice et les partenaires de l’Armée suisse recevront des informations directement via Internet et/ ou le LMS, la plateforme d’apprentissage en ligne du DDPS. INTRANET: un nouvel intranet va être conçu de manière unifiée, pour l’ensemble du département. Il comprendra, pour l’ensemble du DDPS, une structure de base commune que les différentes unités organisationnelles pourront développer en fonction de leurs besoins spécifiques. Le changement le plus apparent se présentera à l’ouverture du navigateur : en tant qu’utilisateur de l’intranet, vous verrez alors apparaître directement la page d’accueil de votre UO respective. Une page d’informations, réparties sur plusieurs colonnes, et un système de distribution finement pensé, vous permettront d’avoir en tout temps accès aux dernières nouvelles concernant votre UO ou un autre domaine à l’échelon supérieur. Stratégie de l’informatique en nuage Le comité de pilotage E-Government a adopté, le 25 octobre 2012, la Stratégie de l’informatique en nuage des autorités suisses 2012 – 2020. L’acquisition d’un CMS-managed Service doit permettre de profiter des avantages technologiques proposés par de nouveaux modèles commerciaux. Le DDPS ainsi que d’autres départements, offices et unités organisationnelles pourront ainsi disposer, durant les années à venir, des fonctionnalités souhaitées à un bon rapport prestations-prix. armée.ch Chef de l’Armée 2 / 13 11 La géographie militaire en pleine mutation technologique Vers une infrastructure militaire de géodonnées L’armée veut moderniser son infrastructure militaire de géodonnées et parvenir à un usage coordonné des informations géographiques et de leurs technologies. Les travaux nécessaires ont été entrepris conformément au concept GéoInfo D et sous la direction de l’Etat-major de conduite de l’armée. Michael Lanini, officier géo D Les informations géographiques constituent la base de la planification et de la conduite d’actions militaires et 85 %, au moins, de toutes les décisions prises dans le domaine militaire se fondent également sur elles. Pour que les informations géographiques puissent être utilisées de manière efficace, elles doivent être compatibles les unes avec les autres, accessibles et actualisées en tout temps. Pour ce faire, une politique commune en matière d’informations géographiques ainsi que des standards et technologies uniformes à tous les échelons sont indispensables. C’est pourquoi l’Etat-major de l’armée a chargé l’Etat-major de conduite de l’armée de faire avancer la mise en œuvre sur le plan organisationnel de la promotion d’un usage coordonné des informations géographiques et de leurs technologies. L’infrastructure militaire de géodonnées (MGDI) fait partie intégrante du projet et s’efforcera d’offrir un accès sûr à une offre en informations géographiques axée sur les besoins de la troupe et des systèmes. Celles-ci seront acquises et préparées par le Service GéoInfo D (S GéoInfo) qui est actuellement encore en cours d’élaboration. Le responsable de processus et l’interlocuteur du domaine des prestations de service est l’officier géo D. Le Service GéoInfo D : de quoi s’agit-il ? Le passage au monde numérique a certes apporté une disponibilité plus élevée et une plus grande simplicité d’utilisation. Mais une analyse de la situation en 2009 a montré qu’au sein du domaine départemental de la Défense, l’usage de cartes et d’informations géographiques n’était pas réglementé. C’est ainsi qu’est né le concept 12 armée.ch Chef de l’Armée 2 / 13 GéoInfo D, validé par l’Etat-major de l’armée le 27 juillet 2012. L’étude définit un cadre pour l’usage futur d’informations géographiques au sein de l’armée et aspire à une plus grande efficacité dans ce domaine. Il est stipulé dans les lignes directrices que les processus et rôles futurs ainsi que leurs attributions doivent figurer dans les règlements de gestion correspondants. Le besoin en informations géographiques doit être documenté de façon transparente et autorisé ensuite par un organe central. Dans le cadre de la gestion des données géographiques, il s’agit de créer une solution centrale pour standardiser les composantes des systèmes d’informations géographiques (SIG) dans les systèmes. Le S GéoInfo D devient ainsi le seul interlocuteur au sein de l’armée pour toute question relative aux géodonnées. Il est dirigé par l’officier géo D qui est le responsable de processus. Par contre, la fourniture de prestations dans les domaines des cartes, des géodonnées et des services géographiques est réglée par des conventions de prestations. De plus, pour mettre en réseau toutes les personnes impliquées dans le domaine GéoInfo, une infrastructure militaire de géodonnées est encore en cours de réalisation. Les informations géographiques comme services : l’infrastructure militaire de géodonnées (MGDI) Par infrastructure de géodonnées, on comprend l’ensemble des géodonnées, des métainformations (catalogue), des services géographiques de base, des directives, des standards et l’infrastructure technique (serveur, banques de données, réseaux, etc.). Elle se fonde sur une architecture axée sur les services et se construit par étape, en étroite collaboration avec la Base d’aide au commandement et l ’Office fédéral de la topographie swisstopo. Les cartes nationales sur papier vont-elles disparaître ? Les cartes nationales traditionnelles sur papier et les produits géographiques édités ainsi que certains documents spéciaux resteront, à moyen terme, les seules bases géographiques résistant aux crises et utilisables pour s’orienter dans le terrain. Là où les installations multimédia et les terminaux appropriés le permettent, elles seront toutefois progressivement remplacées par des produits numériques (p. ex. à l’aide du système de représentation cartographique KADAS ou du logiciel de visualisation dans un FIS). Les géodonnées numériques ne remplacent pas fondamentalement les produits cartographiques, mais constituent la base nécessaire à leur fabrication et offrent un grand potentiel de développement dans le domaine des analyses spatiales. Photos : mises à disposition La mise en place du MGDI permettra de soutenir l’approvisionnement en géodonnées des systèmes d’engagement et d’information en matière de conduite. Le MGDI garantira, en premier lieu, l’accès à des géodonnées actualisées, vérifiées et consistantes pour que puisse se concrétiser la vision du « combat sur les mêmes bases cartographiques » (le terme est repris de la vision de l’OTAN dans le domaine GéoInfo : « Fighting off the same map »). Une base d’informations géographiques centralisée et consolidée contribue à une meilleure communication dans le cadre de la représentation de la situation, de la localisation de toutes les personnes impliquées dans l’engagement et de la prévention de prises de décisions erronées relatives à un emplacement ou une région. Vue depuis un cockpit. Principe du « Combat sur les mêmes bases cartographiques ». armée.ch Chef de l’Armée 2 / 13 13 Participation au MAKS En F/A-18 jusqu’en Russie A la fin août, le capitaine Ralph Knittel a piloté un F/A-18 jusqu’à Moscou. Aucun autre pilote d’avion de combat suisse ne s’était aventuré aussi loin à l’Est avant lui. Le pilote militaire de carrière, engagé sur la Base aérienne de Payerne, a volé sur une distance de 2500 kilomètres. Cette mission n’a pas manqué de poser de nombreux défis à l’ensemble des personnes impliquées. David Marquis, Communication Forces aériennes Deux bombardiers russes longue distance exposés à côté d’un avion de combat suisse sous une lumière vespérale : une telle scène aurait été inimaginable dans les années 80. Entre-temps, la situation géopolitique a connu un profond bouleversement et les visites des armées de l’air occidentales au Salon international aérospatial de Moscou (dont l’acronyme est MAKS en russe) à Schukowski près de Moscou sont devenues monnaie courante. Cette année, les Forces aériennes suisses ont décidé d’envoyer pour la première fois un avion en Russie. Le mandat de l’équipe helvétique ne consistait pas seulement à présenter le F/A-18 au public russe, mais aussi à mener des entretiens avec d’éventuels participants à AIR14 Payerne. A l’occasion de ce meeting aérien, les Forces aériennes suisses célébreront leur centième anniversaire. Escale en Pologne « Même trois réservoirs externes n’auraient pas suffi pour assurer un vol direct jusqu’à Moscou », explique le capitaine Ralph Knittel. C’est pourquoi une escale a été d’emblée programmée en Pologne. « Le ravitaillement en Pologne s’est fait sans problème, car on y travaille selon les normes occidentales », précise Ralph Knittel. Toutefois, ce n’est pas tous les jours qu’un F/A-18 atterrit sur une base aérienne en Pologne : « Quantité de collaborateurs nous attendaient avec 14 armée.ch Chef de l’Armée 2 / 13 leurs appareils photo ». Malgré ces conditions idéales en Pologne, le vol n’a pas été de tout repos. « La charge de travail était énorme, tant pour la préparation du vol qu’une fois à l’intérieur du cockpit », raconte le capitaine. C’est pourquoi l’avion choisi pour Moscou était un biplace. Un deuxième pilote, le major Jascha Haller, a donc pris place derrière Ralph Knittel pour le seconder. Le capitaine Knittel explique : « Nous disposions dans notre cockpit, relativement étroit, d’un grand nombre de cartes des voies aériennes et de plans d’approche. Avant le vol, nous avons pris la peine d’avertir plusieurs aéroports sur notre route. Nous voulions pouvoir compter sur de l’aide en cas de problème technique, au cas où nous n’aurions pas pu continuer notre vol jusqu’à destination. » Autre complication : en Russie, dans la navigation aérienne, on utilise le système métrique pour les approches aux instruments dans les aéroports, alors que le pied est en usage comme mesure au plan international et pour tous les instruments du cockpit d’un F/A-18. Les pilotes suisses ont donc eu recours à des tableaux de conversion. Planification rigoureuse Le soutien des dispatchers de la défense aérienne et du transport aérien à Dübendorf, ainsi que l’aide de l’Ambassade suisse à Moscou, se sont avérés indispensables pour mener à bien les nombreux préparatifs. « Nous avons reçu les dernières autorisations de survol quelques jours à peine avant le départ, et encore, uniquement parce que nous Le capitaine Ralph Knittel a piloté son F/A-18 jusqu’à Moscou. Photos : Forces aériennes Le F/A-18D et ses deux pilotes suisses à l’atterrissage à Moscou. A Moscou, le capitaine Knittel a présenté aussi le F/A-18 en vol. avons fait un peu pression. » Ralph Knittel compare le temps et le volume de travail investis pour la présentation du F/A-18 à Moscou à celui effectué par le F/A-18 Display Team pendant toute une saison : « Cet exploit aurait été impossible sans l’engagement extraordinaire de toutes les personnes impliquées dans le projet qui sont allées, pour certaines, jusqu’à sacrifier une partie de leurs vacances. » action spontanée de ce type ne permet pas d’annoncer la pièce à la douane dans le délai demandé », explique Ralph Knittel. Comme les autorités douanières russes sont connues pour leur minutie, l’équipage a craint de ne pas obtenir l’autorisation de sortie le jour du départ. « Après moult discussions et téléphones, nous avons quand même pu nous envoler, avec un peu de retard il est vrai. » Obstacles bureaucratiques Un partenaire important Même après l’atterrissage à Schukowski, il a fallu surmonter certains écueils. Ainsi, l’organisateur ne voulait pas reconnaître le certificat d’aptitude au vol, car, contrairement à l’usage russe, celui du F/A-18 ne précise pas la date de fin de vie technique. « Ce n’est pas nécessaire chez nous, car la structure de l’avion est révisée à intervalles définis », explique Ralph Knittel. Après 90 minutes de discussion, traduite par le lieutenant-colonel EMG Simon Eugster, attaché de défense suisse à Moscou, les Russes ont fini par adopter une attitude plus conciliante. Le capitaine Knittel a finalement pu exhiber son avion lors de quelques démonstrations de vol. Le voyage à Moscou a certes été particulièrement intense pour toute la délégation suisse – pilotes, mécaniciens, traducteur et personnel de surveillance de l’avion, mais il a été couronné de succès ! « Les démonstrations de vol ont suscité un vif intérêt. Les articles destinés aux fans se sont arrachés », se souvient Ralph Knittel. Aucun F/A-18 n’avait encore été présenté au MAKS. L’organisateur s’est montré aussi fort reconnaissant : « Nous avons pu remarquer que la Suisse était considérée comme un important partenaire économique et politique en Russie. Nous avons été fort bien accueillis partout. Notre présence au MAKS a certainement laissé une impression durable. » Quant aux Suisses, ils ont eux aussi pu faire le plein d’impressions fortes. « Pour moi, c’était une occasion unique de voir voler en vrai les avions de combat russes. Les prestations en vol des Suchoi Su-30 et T-50 sont très impressionnantes. Et j’ai aussi pu m’asseoir dans un bombardier Su-34 ! Jamais je n’aurais imaginé avoir un jour ce privilège ! » Départ différé Un problème technique a placé la délégation helvétique devant de nouveaux défis. La pièce de rechange n’était pas disponible sur place. Elle a dû être apportée à Moscou pendant le week-end par l’intermédiaire du Service de transport aérien de la Confédération. « Une armée.ch Chef de l’Armée 2 / 13 15 Photo : Forces aériennes Quand le passé côtoie le présent : le F/A-18 et le Morane ornent la couverture de « UNO ZERO ZERO ». Livre du jubilé des Forces aériennes 100 ans en 324 pages Les Forces aériennes suisses ont été créées à la veille de la Première Guerre mondiale, le 31 juillet 1914. Elles fêteront donc leurs cent ans l’année prochaine. Cet événement d’importance ne sera pas seulement célébré à Payerne lors du meeting aérien AIR14. A la fin du mois de novembre, un livre reflétant le passé et le présent des Forces aériennes sur 324 pages et au travers de nombreuses images a également été publié. David Marquis, Communication des Forces aériennes Le livre illustré grand format célébrant le centenaire des Forces aériennes s’appelle « UNO ZERO ZERO », ce qui signifie «100 » dans le code Bambini anciennement employé pour les communications radio aéronautiques. L’ouvrage est divisé en deux parties. La première partie montre les moyens actuels des Forces aériennes avec, à l’arrière-plan, les plus beaux paysages de Suisse. Les sept chapitres de la deuxième partie retracent les cent ans de l’armée de l’air helvétique. Selon Laurent Savary, suppléant du chef de la Communication des Forces aériennes et responsable de cette partie, l’objectif n’était pas d’effectuer une présentation complète de l’histoire des Forces aériennes, car une telle entreprise aurait pris des proportions titanesques. Il ajoute à ce sujet que la rédaction historique s’est par conséquent permis une certaine subjectivité et s’est limitée aux étapes qui lui ont paru essentielles. L’être humain avant les chiffres et les faits « Nous voulions non seulement compiler des chiffres et des faits, mais aussi laisser la parole aux personnes qui ont façonné les Forces aériennes », explique Laurent Savary, avant de préciser que la rédaction s’est entretenue avec un témoin de l’époque pour chaque thématique, et ce jusqu’au temps des pionniers. En effet, même le récit d’un contemporain des années cruciales de la fondation a pu être repris. « Heureusement pour nous, Theodor Real, le premier commandant, a couché sur le papier ses souvenirs des débuts des troupes d’aviation 16 armée.ch Chef de l’Armée 2 / 13 exposant à l’occasion de leur 25e anniversaire », déclare Laurent Savary, qui raconte ensuite que, pour la deuxième époque importante, à savoir la Seconde Guerre mondiale, il a pu s’entretenir avec un aviateur qui pilotait alors des avions de combat Morane. Des avions au-dessus des paysages helvétiques Outre l’histoire des cent ans des Forces aériennes, la partie historique du livre « UNO ZERO ZERO » présente un grand nombre de clichés de toutes les époques, dont certains sont inédits. Les photos sont encore plus à l’honneur dans la partie contemporaine. Celle-ci regroupe quelque 80 clichés pris spécialement pour le livre. « Nous avons défini les sujets des photos à l’avance au sein d’une équipe. Il s’agissait de faire des liens entre des aspects typiquement suisses et des avions militaires », explique le major Andri Spinas, responsable de la photographie de bord au sein des Forces aériennes. Il ajoute que le défi était de taille, car il fallait que les pilotes, les avions et les photographes se tiennent prêts au bon moment et sous de bonnes conditions météorologiques, et ce malgré des ressources limitées, afin de réaliser des clichés optimaux. Il aura fallu près de deux ans au photographe de bord de carrière et à son équipe pour prendre toutes les photos nécessaires. Lorsqu’on lui demande quelle est la plus belle image du livre, il répond : « Je l’ignore encore. Je ne le saurai que lorsque je verrai la version imprimée de l’ouvrage ». →→ « Uno Zero Zero » peut être commandé sur le site www.luftwaffe.ch 4 KOMBI 13 – Aide transfrontalière en cas d’inondation 2 / 13 2 Développement de l’armée (DEVA) – « Voilà à quoi ressemble notre atelier » 8 L’escadrille d’aviation 6 – Troquer le costume-cravate contre la combinaison d’aviateur 10 Pèlerinage à Lourdes – Pour chacun une expérience particulière Développement de l’armée (DEVA) : entretien avec le brigadier Sergio Stoller, responsable du projet « Voilà à quoi ressemble notre atelier » Le développement de l’armée (DEVA) n’est pas terminé et n’est pas encore disponible sur les étals. Le brigadier Sergio Stoller, responsable du projet, souligne que le DEVA fait l’objet d’un travail intensif et est donc toujours à l’atelier. Il nous invite à y jeter un coup d’œil. Daniel Laroche, Communication Défense Au début du mois d’octobre, l’ancien délégué du chef de l’Armée pour le DEVA, le col EMG Alain Vuitel, a remis les rênes au nouveau chef de projet, le brigadier Sergio Stoller. Brigadier chef de l’EM CdA à partir du 1er janvier 2014, le col EMG Vuitel demeure responsable de la rédaction finale de la partie II du rapport général, tandis que le br Stoller et son équipe de projet s’occupent depuis octobre de la suite de la planification, de la mise en œuvre et du pilotage de la future armée. Le br Stoller est donc devenu l’homme de référence concernant le DEVA. Selon lui, le contenu du projet n’est pas l’unique point crucial : il est très important de bien communiquer et, ainsi, de favoriser la compréhension. Devant concilier les intérêts militaires et politiques sous l’œil des médias, il assume une tâche qui n’est certes pas aisée. 2 armée.ch 2 / 13 Voici un petit exemple pour illustrer ce propos : à la fin du mois d’octobre, le br Stoller a présenté un rapport lors du séminaire opératif des officiers généraux. Deux jours avant l’événement, son exposé et sa présentation Powerpoint exhaustive étaient prêts. Le jour de l’événement, un mercredi de séance du Conseil fédéral, le gouvernement a décidé de se plier aux souhaits du Parlement et d’accorder à l’armée un budget de 5 milliards de francs dès 2016. Il a donc été nécessaire de procéder à des modifications de dernière minute. « Cela fait partie de notre mission », explique le br Stoller. « Dans de tels moments, il est important que nous restions fidèles à notre ligne, que nous continuions de planifier les étapes proprement, que nous préparions diverses options et que nous maintenions le dialogue avec toutes les instances concernées. Dans notre atelier, nous n’atteindrons notre objectif que quand la politique – ou même le peuple s’il est appelé aux urnes – nous dira ce que l’on attend concrètement du projet. » L’analyse sommaire de la procédure de consultation, qui s’est achevée en octobre, a déjà montré une première tendance, notamment quant à la durée des futurs CR. Les planifications – qui n’ont pas été approuvées – prévoyant qu’il y ait généralement une semaine de cours préparatoire pour cadres n’ont pas rencontré un franc succès auprès de tous les participants à la procédure de consultation, et des voix sceptiques se sont fait entendre. Un problème qui donnera encore un peu de travail au br Stoller. « Il y a de nombreux points que nous devons garder à l’esprit », explique-t-il. « La question essentielle est de savoir dans quelle mesure le monde du travail sera prêt à se passer des militaires et plus particulièrement des cadres sur leur lieu de travail. » Pour prendre un autre exemple, le DEVA prévoit que tous les militaires accomplissent intégralement leur école de recrues et que les cadres suivent ensuite leur instruction. Le principe est que le paiement des galons pour tous les grades doit avoir lieu en service pratique pendant une ER complète. Les planifications prévoient que ce principe soit également appliqué aux futurs commandants d’unité. Le br Stoller demande donc à la ronde s’il est possible dans le marché du travail actuel qu’un futur capitaine d’une trentaine d’années passe environ 19 semaines à l’armée. Une enquête menée auprès des personnes concernées – de futurs commandants de milice à l’Ecole centrale – fournit une réponse claire : ce n’est guère le cas ! Nombre d’autres points restent encore en suspens, même s’ils ne soulèvent pas de grandes discussions aujourd’hui. Le br Stoller est convaincu que d’autres points importants peuvent émerger des débats parlementaires. La structure de commandement avec la répartition en instruction, engagement, logistique et aide au commandement ne fait aujourd’hui l’objet que de peu de discussions. Mais cela sera-t-il toujours le cas lorsqu’il sera soudainement clair que les anciennes brigades d’infanterie et d’infanterie de montagne vont disparaître en tant qu’unités organisationnelles et que leurs bataillons seront subordonnés aux régions territoriales désormais renforcées ? Enfin, la législation joue le rôle le plus important au sein de l’atelier. Elle détermine quelles modifications prévues l’armée peut adopter elle-même, quels lois, ordonnances et règlements doivent être adaptés et soumis à quels processus politiques. Le br Stoller propose un autre exemple pratique à ce sujet : « en réalité, il est clair pour tout le monde que nous ne voulons avoir que deux départs d’ER de 18 semaines chacune à partir de 2016. L’ER d’hiver, à cheval entre deux années, est amenée à disparaître. Il convient donc de se demander quelles bases juridiques doivent être remplies pour que cela puisse être réalisé et s’il n’est pas déjà trop tard. » Une question ouverte qui intéresse déjà les futurs militaires, à savoir les jeunes concitoyens présents aux journées d’information ou au recrutement. Le départ d’ER 3/15 existera-t-il encore ? Une question qui suscite un vif intérêt et à laquelle le br Stoller, malgré toute sa connaissance du dossier, ne peut pas encore répondre. Tout cela constitue donc un atelier, dans lequel on doit encore arrondir les angles des différents éléments afin qu’ils soient, dans la mesure du possible, tous adaptés au chantier lors de la mise en œuvre dans toute la Suisse. n armée.ch 2 / 13 3 KOMBI 13 Aide transfrontalière en cas d’inondation Le Liechtenstein est menacé par une catastrophe. Des inondations et des glissements de terrain sont imminents, et la stabilité des digues du Rhin suscite beaucoup d’inquiétude. Les infrastructures sensibles de l’approvisionnement en énergie et les voies principales de communication sont également touchées. Le Liechtenstein est confronté à un problème d’une ampleur telle que ses propres moyens s’avèrent insuffisants. Il demande donc l’aide de la Suisse. Un millier de militaires appartenant au bataillon 4 d’aide en cas de catastrophe de la région territoriale 4 arrivent à la rescousse. Sdt Thomas Färber, cellule de communication de la région territoriale 4 Liechtenstein, commune de Ruggel, 14 h : le soleil est brûlant en cet après-midi du 17 juillet 2013. Les soldats, sous-officiers et officiers de la section de sapeurs de la compagnie de sapeurs de construction 4/4 souffrent particulièrement de la chaleur. Ces militaires suisses sont à l’oeuvre depuis la veille, à 23 h, sur le territoire du Liechtenstein, pour y effectuer des travaux de débroussaillement. En effet, ils doivent nettoyer les digues du Rhin en enlevant les arbres et les broussailles qui s’y trouvent. Ceci permet d’éviter, en cas de crue du fleuve, l’accumulation de débris flottants, qui ne feraient qu’aggraver la situation. Parmi les sous-officiers qui transpirent dans les buissons, il y a le sergent Clemens Müller. Il a conservé sa bonne humeur malgré la chaleur écrasante et le travail pénible. Comme tous ses camarades de « La collaboration avec les gardes forestiers de Ruggell est excellente. Nous parlons pour ainsi dire la même langue et tirons tous à la même corde. » la compagnie de sapeurs de construction, il accomplit le cours de répétition annuel du bataillon 4 d’aide en cas de catastrophe. Sa formation militaire est toutefois celle d’un pontonnier de sonnettes, ce qui est normal pour un sergent d’une compagnie de sapeurs de construction. Dans le civil, il exerce une activité d’artisan. Le fait qu’ici, à Ruggell, il doive, à titre exceptionnel, utiliser pour la première fois de sa vie une tronçonneuse ne semble pas le déranger particulièrement. Certes, il reconnaît qu’il aurait sans doute préféré construire un ouvrage sur l’eau, par exemple un pont, mais d’un autre côté, il apprécie ce changement qui permet d’éviter la routine. En outre, il apprécie de pouvoir faire quelque chose de réellement utile. Même une fois l’exercice terminé, les habitants du Liechtenstein auront le sentiment 4 armée.ch 2 / 13 qu’un travail concret a été accompli dans leur intérêt à tous. Interrogé sur ce qu’il pense de ce service à l’étranger, Clemens Müller répond sans hésiter que pour lui, ce qui compte, c’est que le travail soit fait, quel que soit le lieu. Pour conclure, il ajoute : « La collaboration avec les gardes forestiers de Ruggell est excellente. Nous parlons pour ainsi dire la même langue et tirons tous à la même corde. Je ne vois là aucun problème. » Une convention remontant à l’année 2006 Le sergent Müller fait partie des quelque 1000 militaires qui apportent une aide en cas de catastrophe au Liechtenstein dans le cadre de l’exercice transfrontalier civil-militaire KOMBI 13. Quant à l’évacuation des débris de bois, elle constitue l’une des nombreuses tâches attribuées aux compagnies de sauvetage et de sapeurs de construction du bataillon 4 d’aide en cas de catastrophe de la région territoriale 4 dans le cadre de KOMBI 13. Deux jours auparavant, les militaires du bataillon 4 d’aide en cas de catastrophe accomplissaient un cours de répétition « ordinaire » à Bremgarten. Puis arriva la demande d’aide formulée par le Liechtenstein, fondée sur une « convention entre la Principauté de Liechtenstein et la Confédération suisse au sujet de l’aide réciproque apportée en cas de catastrophe ou d’accident grave », entrée en vigueur en 2006. Le scénario adopté pour le Liechtenstein porte le nom d’« inondations HQ 300 », c’est-à-dire une crue des eaux qui, en moyenne, n’arrive que tous les trois siècles dans cette région. Confrontée à un tel événement, la Principauté de Liechtenstein n’est plus en mesure de maîtriser les nombreux problèmes par ses propres moyens et a donc besoin de l’aide de son voisin. Comme cela a été mentionné plus haut, c’est le bataillon d’aide en cas de catastrophe 4 de la région territoriale 4 qui est intervenu au pied levé lors de ces trois « journées de catastrophe ». Des militaires de l’Armée suisse ont donc appuyé les autorités civiles et les organisations d’entraide du Liechtenstein en apportant leur aide sur 11 places sinistrées au total. Ils ont construit des voies « KOMBI 13 » en chiffres Durée de l’exercice • du 16 au 18 juillet 2013 Zone concernée • Le long du Rhin, côté Liechtenstein, principalement sur le territoire de la commune de Ruggell • Surface du secteur sinistré : 2 km carré (longueur de 4 km et largeur de 0,5 km). • Travail à faire sur onze places sinistrées : construire des voies d’intervention, réparer des ponts et en construire de nouveaux, débroussaillement, approvisionnement d’urgence en eau potable, décontamination de personnes et de véhicules, désengorgement de la canalisation, renforcement des digues Participants • Environ 1000 soldats, sous-officiers et officiers du bataillon 4 d’aide en cas de catastrophe de la région territoriale 4 • Plusieurs centaines de sauveteurs des organisations d’entraide civiles du Liechtenstein Matériel utilisé à titre d’appui • 240 véhicules et 180 remorques de l’Armée suisse • Pelles mécaniques et machines de chantier mises à disposition par des partenaires civils • Un hélicoptère Super Puma, 20 gros sacs et 4000 sacs de sable d’intervention, remplacé d’anciens ponts par des nouveaux et testé la décontamination de véhicules et d’êtres humains. Ils ont éga lement renforcé les digues à l’aide de 20 gros sacs remplis de gravier et amenés sur place avec un hélicoptère Super Puma. Parmi les travaux effectués par l’Armée suisse pendant l’exercice KOMBI 13 au bénéfice de la population civile du Liechtenstein, beaucoup sont destinés à durer au-delà de l’exercice proprement dit, notamment sous la forme d’ouvrages définitifs. Liechtenstein : « Apprendre à découvrir ses limites ». L’exercice KOMBI 13 avait plusieurs objectifs, qui n’étaient pas nécessairement les mêmes pour le Liechtenstein et pour l’Armée suisse. Néanmoins, il était essentiel, pour les deux parties concernées, de s’entraîner ensemble en prévision d’une éventuelle catastrophe naturelle, afin que chacun sache, le cas échéant, à qui il doit s’adresser et connaisse l’ordre dans lequel les différentes mesures doivent être prises. Il importe en effet de connaître la structure des organisations d’entraide civiles du Liechtenstein ainsi que celle du bataillon 4 d’aide en cas de catastrophe de l’Armée suisse. Il ne serait pas judicieux que les états-majors de la région territoriale 4 et l’état-major de conduite du Liechtenstein se rencontrent pour la première fois lors d’une catastrophe réelle. Ils doivent savoir auparavant déjà comment organiser un rapport de coordination entre deux pays qui connaissent des différences au niveau de la législation et des procédures de travail. Le Liechtenstein a effectué une première évaluation de l’exercice, qui a montré à quel point celui-ci était indispensable. E manuel Banzer, chef de projet au Liechtenstein, a découvert, au nom de l’état-major de conduite national, un potentiel d’optimisation à de nombreuses places, en ce qui concerne les processus formels d’application du traité international. L’exercice lui a permis de voir où se situent les limites de ce qu’un seul pays peut faire et quels sont les défis logistiques à affronter pour effectuer, en l’espace de quelques heures, un engagement d’entraide impliquant plus de 1000 personnes. Se- lon le ministre de l’intérieur et vice-chef du gouvernement, Thomas Zwiefelhofer, cet exercice a été une occasion de se rendre compte à quel point l’aide apportée par un voisin constituait une sorte d’assurance-vie pour le Liechtenstein. Il est réjouissant de pouvoir compter sur cet appui grâce à la convention entrée en vigueur en 2006. De 0 à 100 en quelques heures Pour le divisionnaire Hans-Peter Kellerhals, commandant de la région territoriale 4, les objectifs de sa troupe étaient encore plus ambitieux. Il voulait vérifier jusqu’à quel point son bataillon 4 d’aide en cas de catastrophe était capable de fournir une prestation spéciale inattendue, au pied levé, au milieu d’un cours de répétition. Parvenir en quelques heures seulement de 0 à 100, passer sans transition du cours de répétition à l’aide spontanée en situation d’urgence. Comme il le dit lui-même : « Ce que nous faisons ici n’a rien d’irréaliste. Même si, théoriquement, des inondations d’une telle ampleur n’arrivent que tous les trois siècles, il n’est pas improbable dans la pratique que plusieurs catastrophes de ce type se produisent en l’espace de 15 ans. Nous devons impérativement être prêts à affronter une telle situation. » Seule l’évaluation détaillée de l’exercice montrera si l’objectif a été atteint. D’ores et déjà, on peut faire la constatation suivante : 24 heures après le début de l’exercice, le sergent Clemens Müller n’était plus à Bremgarten, mais à Ruggell pour couper des arbres et des buissons avec ses camarades. Ceci montre que le bilan définitif de l’exercice compte déjà quelques points positifs. n armée.ch 2 / 13 5 Commentaires… 6 armée.ch 2 / 13 Thomas Zwiefelhofer, vice-chef du gouvernement et ministre de l’intérieur : Hans-Peter Kellerhals, divisionnaire, chef de l’exercice et commandant de la région territoriale 4 « La sécurité est un facteur essentiel pour notre pays. Dans certaines situations, notre pays serait clairement dépassé par les événements. Nous devons alors solliciter l’aide transfrontalière d’un de nos voisins. » « L’Armée suisse dispose d’un large éventail de forces et de possibilités pour venir en aide aux autorités civiles dans une situation exceptionnelle. » Emanuel Banzer, chef de l’office de la protection de la population du Liechtenstein : Daniel Reimann lieutenant-colonel EMG, chef de projet et remplaçant du chef de l’exercice : « L’exercice auquel nous participons dans le cadre de KOMBI 13 est d’une grande utilité pour nous, notamment en ce qui concerne les qualités et les capacités acquises. » « Un des objectifs consiste à faire connaissance avec ses partenaires ; un autre consiste à apprécier ces mêmes partenaires. Nous devons trouver un langage commun. En cas d’alerte, toutes nos activités doivent être parfaitement coordonnées. » armée.ch 2 / 13 7 Photo : David Marquis Le major Edouard Schmutz (troisième depuis la droite) avec quelques-uns de ses pilotes d’escadrille posant devant un F-5 Tiger. L’escadrille d’aviation 6 : une unité particulière Troquer le costume-cravate contre la combinaison d’aviateur La conduite de la guerre aérienne est aujourd’hui une tâche extrêmement complexe. Cependant, des pilotes de milice sont toujours aux commandes d’avions de combat suisses. Actuellement, trois escadrilles volent encore avec des Northrop F-5 Tiger. armee.ch a rendu visite à l’escadrille d’aviation 6 durant son cours d’entraînement à Sion. Un des objectifs de ce cours était d’effectuer la démonstration de vol des Tiger lors des exercices de tir d’aviation sur l’Axalp. David Marquis, Communication Forces aériennes Dans le civil, le major Edouard Schmutz pilote un Airbus A380, le plus grand avion de ligne du monde. Pourtant, chaque année, il prend place durant huit semaines dans le cockpit d’un Tiger dont l’étroitesse est inversement proportionnelle à ce dont il a l’habitude au quotidien. En revanche, le Tiger est bien plus rapide que le géant des airs. Le major Schmutz pilote cet avion de combat maniable depuis bientôt 20 ans et, depuis une dizaine d’années, il est commandant de l’escadrille d’aviation 6 dont l’emplacement de CR se situe à Payerne. Mais c’est à Sion que les pilotes de milice ont effectué leur cours d’entraînement en octobre 2013. Ils se sont installés un local d’escadrille provisoire dans une petite salle de réunion, où ils ont planifié les engagements et organisé leurs briefings. « Notre éventail d’engagements est relativement vaste pour des pilotes de milice. Nous accomplissons du service de police aérienne actif et nous nous exerçons au combat aérien, au combat de cibles terrestres ainsi qu’au tir air-air. Il est indispensable de s’entraîner régulièrement afin de pouvoir gérer de tels engagements en tant que militaire de 8 armée.ch 2 / 13 milice », explique le major Schmutz. Il est vrai que les performances du Tiger sont nettement inférieures à celles des avions de combat modernes, mais le major ajoute : « Le service de police aérienne constitue aujourd’hui notre tâche principale. De jour et par beau temps, nous pouvons effectuer cet engagement tout aussi bien que nos collègues professionnels pilotant les F/A-18 ». De nuit et dans des conditions de vol aux instruments, cette tâche doit toutefois être confiée aux pilotes militaires professionnels avec lesquels les pilotes de milice collaborent étroitement. « Soit nous volons aux côtés des F/A-18, soit nous leur servons de cibles lorsque nous représentons l’ennemi avec nos Tiger », précise le major Schmutz. Pour tenir le rythme dans ce contexte en tant que pilote de milice, il faut être passionné et doté d’un bon esprit d’équipe. « Nous avons beaucoup de chance de pouvoir assumer une telle tâche en tant qu’officiers de milice. Mais c’est aussi une charge considérable pour nous. » Du bureau au cockpit Tous les membres de l’escadrille d’aviation 6 ne sont pas nécessairement pilotes dans le civil. Le capitaine Cédric Perret-Gentil travaille dans une banque en tant que gestionnaire de fortune. Chaque année, il troque pendant près de huit semaines son costume-cravate contre la combinaison d’aviateur, accomplit des cours de répétition et d’entraînement ainsi que l’entraînement individuel prescrit avec le Tiger. « En fait, je devrais avoir quitté depuis longtemps le service de vol de l’escadrille », raconte le pilote de milice âgé de 41 ans. Mais comme le Tiger sera bientôt mis hors service, on ne forme plus de nouveaux pilotes sur cet avion. Pour maintenir les effectifs, la limite d’âge normalement fixée à 36 ans a été relevée. « A 25 ans, je n’avais pas encore autant de responsabilités qu’aujourd’hui dans ma vie professionnelle. Il m’est donc de plus en plus difficile de concilier mes tâches professionnelles et le service militaire », affirme le capitaine Perret-Gentil. Par le passé, la société acceptait davantage qu’une personne soit absente du bureau pour accomplir ses obligations militaires. « Mais avec un peu de souplesse de part et d’autre, cela reste encore possible aujourd’hui. » Pendant son service militaire, le capitaine Perret-Gentil doit par exemple répondre à ses courriels professionnels et parfois travailler pendant Tirs sur l’Axalp programme le jour de l’entraînement. Les tirs d’aviation à proprement dit ont dû ensuite être annulés en raison du mauvais temps », a ajouté le capitaine de milice. Un avenir incertain L’enthousiasme que les pilotes de l’escadrille d’aviation 6 éprouvent pour l’aviation militaire est ressorti nettement dans les discussions. Ils sont tous disposés, en parallèle du temps qu’ils consacrent à leur travail et à leur famille, à se mettre deux mois par an au service de l’armée. Ils doivent effectuer un entraînement au minimum toutes les sept semaines pour pouvoir conserver leur autorisation de vol. La prochaine mise hors service du Tiger n’enlève rien à leur enthousiasme. « Nous savons que l’exploitation des Tiger touche bientôt à son terme et nous profitons donc de ces dernières années », explique le commandant d’escadrille Edouard Schmutz. Ce qu’il adviendra ensuite des dix pilotes restants de l’escadrille est encore incertain : « La plupart continuera certainement de voler, mais aux commandes de PC-6 ou de PC-7. » n Photo : David Marquis Durant son cours d’entraînement d’octobre, l’escadrille d’aviation 6 a relevé un défi supplémentaire de taille en parallèle de ses tâches habituelles qui sont, elles aussi, exigeantes : il était prévu que l’escadrille assume la partie consacrée à la démonstration des Tiger lors des exercices de tirs d’aviation sur l’Axalp. Les pilotes de milice connaissent bien la place de tir située en montagne au-dessus de Brienz. Le capitaine Alexandre Liardet précise toutefois : « Nous allons normalement tirer avec quatre avions. Cette fois-là, nous y étions avec dix Tiger qui évoluaient en même temps dans les airs ». A cette occasion, quatre patrouilles comprenant chacune deux avions ont effectué le parcours de tir exigeant au cours duquel quatre cibles terrestres ont été combattues successivement à l’aide des deux canons de bord de chaque Tiger. Une autre patrouille a tiré la « gerbe de feu » obtenue avec une bombe incendiaire. « En principe, cette mission n’est pas très difficile à exécuter. Toutefois, le temps en montagne peut changer très rapidement et, lors de tirs d’aviation, la coordination est rendue difficile en raison de la présence dans le ciel de divers autres avions », explique le capitaine Liardet. Le fait de voler devant un public peut encore faire augmenter la part de stress. Mais cela ne s’est pas produit cette année. « Nous aurions été prêts et avons accompli tout notre Briefing pour un entraînement de combat aérien dans le local improvisé pour l’escadrille à Sion. Photo : Eugen Bürgler/skynews.ch Un pilote de milice réceptionne son Tiger pour le prochain entraînement au combat aérien. Photo : David Marquis. le week-end. « Il est cependant très important de tirer une ligne de séparation claire entre les deux domaines. Lorsque l’on planifie et effectue un vol, il est nécessaire de mobiliser toute sa concentration pour fournir la prestation demandée. Il n’y a alors pas de place pour autre chose. Les courriels et téléphones professionnels sont remis à plus tard. » Cette double charge est le prix à payer pour exercer cette activité exceptionnelle. Et quel est l’avis de l’employeur à ce sujet ? Cédric Perret-Gentil fait remarquer que le fait qu’il pilote un jet durant son service militaire a de nombreux avantages pour son entreprise : « J’ai appris à travailler sous stress et à devoir prendre rapidement des décisions. De plus, en tant que pilote militaire, on apprend à être méthodique et à conserver la vue d’ensemble dans un contexte délicat. » Le parcours de tir sur l’Axalp est spectaculaire et unique au monde. armée.ch 2 / 13 9 Pèlerinage à Lourdes Pour chacun une expérience particulière Chaque année, la délégation suisse au Pèlerinage militaire international (PMI) se rend à Lourdes, selon une tradition établie depuis plus de 70 ans. Forte de 120 personnes, elle participe à la 55e édition réunissant plus de 40 pays. Une expérience particulière pour chaque participant à cette communauté internationale. Ruth van der Zypen, Communication D A l’évocation d’un pèlerinage, on imagine des personnes affichant un sentiment religieux ou une quête spirituelle. Mais on ne penserait pas tout de suite à des militaires. Pourtant, à y regarder de plus près, il n’y a là aucune contradiction : les soldats figurent parmi les personnes les plus exposées en cas de crise ou de conflit. Pourquoi ne devraient-ils pas prier pour la paix, pour la guérison, et échanger leurs expériences dans un cadre pacifique ? C’est de cette réflexion qu’est né le pèlerinage militaire. En pleine Seconde Guerre mondiale, les militaires français ont commencé à se rendre régulièrement à Lourdes pour invoquer la paix. La petite ville du sud-ouest de la France est en effet, depuis l’apparition de la Vierge en 1858, l’un des sites de pèlerinage les plus visités. La délégation suisse : des militaires et des civils Depuis 1958, le pèlerinage de trois jours comporte également une délégation suisse, réunie par une société civile. Son vice-président, et responsable de la participation militaire, est le lieutenant-colonel Pierre Gogniat, officier spécialiste de carrière. La délégation est rejointe par des recrues et des cadres de milice en provenance des écoles de recrues ; la participation est facultative et imputée sur les jours de service accomplis à l’école de recrues. Les autres cadres sont des militaires 10 armée.ch 2 / 13 contractuels venus de la Formation d’application de l’infanterie. Ainsi, le commandant et colonel de milice Markus Dietrich a participé cette année pour la huitième fois. Il considère qu’il s’agit là aussi de promotion de la paix sur le plan international, même si cet engagement est d’un genre inhabituel. Services religieux, processions et communauté Pour le colonel Dietrich, le pèlerinage correspond à part égale à une démarche religieuse et à une occasion de rencontrer des militaires des autres pays, avec lesquels échanger sur divers thèmes. Lourdes, dit-il, apporte des choses à tout un chacun. Les délégations participent pendant plusieurs jours aux services religieux et aux processions accompagnées par les fanfares militaires. La plupart logent dans des tentes, au camp militaire. Et le soir, les participants ont l’occasion de se retrouver pour dialoguer. L’un des points forts est la messe internationale du dimanche matin, qui réunit quelque 25 000 pèlerins. Parmi eux des militaires qui ont subi des blessures lors de conflits actuels. On pense aux camarades tombés au combat, et on remercie la Vierge d’avoir été épargné. Un petit je-ne-sais-quoi Une véritable communauté internationale se forme durant ces trois jours. Un esprit particulier règne à Lourdes en vertu d’un mysticisme indéfinissable, mais aussi en raison de ce qu’apportent les pèlerins en communauté. Ce qui confère à chaque visiteur un sentiment unique, selon le colonel Dietrich. La plupart des participants suisses tombent d’accord : Lourdes touche tout le monde d’une manière ou d’une autre, qu’on y croie ou non, et l’envie d’y revenir est là. →→ www.pmilourdes.fr →→ www.pmilourdes.ch armée.ch 2 / 13 11 Photos : Roland Richoz Les journées d’information : un succès depuis dix ans Communiquer avec nos jeunes citoyens Commandement du recrutement Il ne s’agit pas d’adopter un ton menaçant, mais au contraire de sensibiliser les jeunes citoyens en les prenant au sérieux, telle est la consigne de ces journées d’information destinées aux jeunes âgés de 18 ans et organisées depuis dix ans avec succès par les cantons sur mandat de la Confédération. Le principe de cet évènement est toujours aussi simple : ne pas faire de propagande, informer ouvertement et de manière neutre, prendre au sérieux les jeunes gens présents et appliquer les méthodes actuelles de la formation d’adultes. Lors de cette manifestation de l’armée, on parle aussi ouvertement de la protection civile et du service civil. En effet, l’Armée suisse peut se permettre de présenter ces deux alternatives grâce au fort ancrage du « service à la population » dans l’opinion publique. Quelle autre armée en aurait le courage ? Des animateurs qui savent enthousiasmer Le succès de ces journées s’explique également par la capacité de leurs animateurs à communiquer leur enthousiasme. Recrutés par les cantons, ces militaires de milice, pour la plupart jeunes, sont préparés à leur fonction dans le cadre d’un cours de base organisé deux fois par an par le commandement du recrutement (rattaché à l’Etat-major de conduite en tant que partie constituante du Personnel de l’armée). Pendant quatre jours, ils sont formés de manière intensive sur le fond et la forme. Les responsables du cours sont à chaque fois impressionnés de voir avec quel engagement ces militaires provenant de toute la Suisse assument leur rôle d’animateur. Pour Accomplir son service militaire en tant qu’animateur Les animateurs des journées d’information sont les acteurs-clés de la communication avec les jeunes citoyens. Recrutés par les cantons, ils suivent un cours de base les préparant de manière spécifique à leur future mission. Ils doivent être âgés entre 22 et 27 ans et avoir encore environ 40 jours de service à accomplir. Ils ne doivent pas être de bons vendeurs, mais bien plus être capables d’animer une manifestation et disposés à traiter de thèmes très divers avec des jeunes âgés de 18 ans. Pour de plus amples informations, veuillez vous adresser au commandement d’arrondissement. 12 armée.ch 2 / 13 réussir à établir un bon contact avec des jeunes de 18 ans, ils doivent être crédibles et authentiques. Accomplir son service en tant qu’animateur est un privilège. C’est à ces personnes que revient la tâche de véhiculer l’image d’un système au sein duquel tous veillent ensemble à garantir la sécurité. Et, comme tout le monde le sait, la première impression est souvent déterminante. Un succès qui dépend de nombreux acteurs Une communication ouverte avec les jeunes Suisses et Suissesses, tel est l’objectif de tous les acteurs. Le concept des journées d’infor mation a fait ses preuves : les cantons organisent les journées selon les directives de la Confédération. Tout en gardant une grande liberté d’action, les animateurs travaillent selon les directives des commandants d’arrondissement avec également la possibilité de mettre en œuvre leurs propres idées de manière créative. Le commandant du recrutement assure l’uniformité des manifestations et les spécialistes garantissent l’utilisation de méthodes et d’éléments de la formation pour adultes. L’importance des émotions Lors des journées d’information, les domaines abordés sont vastes : les différentes armes et fonctions, les aspects médicaux, la protection civile, le service civil, la taxe d’exemption de l’obligation de servir, la planification de l’ER, les modèles de services, les conditions d’avancement, le déroulement du recrutement, etc. La brochure adaptée au groupe cible contient des informations supplémentaires neutres permettant aux participants de se préparer au recrutement. Ces dernières années, un élément s’est toutefois avéré crucial : l’importance de susciter des émotions. Certains exercices qui font partie du recrutement ne sont par exemple pas seulement montrés, mais également réalisés par Photo : mise à disp Les journées d’information préparent les jeunes Suisses et Suissesses âgés de 18 ans au recrutement. Il s’agit de leur premier contact véritable avec l’armée. Organisées depuis dix ans avec succès par les cantons, ces journées ont pour objectif de leur communiquer ouvertement et de manière neutre les chances qu’offre le service militaire et les obligations qui en découle. les participants. Le matériel leur est présenté et ils ont la possibilité de découvrir de près leur futur équipement personnel. Les jeunes conscrits et les jeunes femmes intéressées par le service militaire doivent sentir qu’ils ont un rôle à jouer ! Faits et chiffres • Chaque année, 700 journées d’information, auxquelles participent 40 000 citoyens et citoyennes, sont organisées dans toute la Suisse. • Le nombre de journées par canton varie en fonction de la taille du canton : Zurich met sur pied 110 journées pour les conscrits et dix pour les jeunes femmes intéressées, alors que cinq journées suffisent dans le canton de Glaris. • Dans les cantons suivants, ces journées sont organisées dans différentes régions : ZH à Birmensdorf et Andelfingen, GR sur cinq sites en région germanophone ainsi qu’à Roveredo en langue italienne, LU sur quatre sites différents, SG sur six, BE et VS sur un site en région germanophone et un site en région francophone. Les autres cantons se concentrent sur un seul site. • Près de 450 personnes participent activement à l’organisation de ces journées : les animateurs qui accomplissent leur service, les instructeurs de la protection civile et les employés cantonaux (les responsables des journées d’information et les commandants d’arrondissement). • Chaque année, 70 à 80 animateurs sont formés, ce qui couvre tout juste les besoins des cantons. • 20 à 25 cours sont organisés chaque année dans toute la Suisse pour rafraîchir les connaissances des animateurs.
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